« Wheeler, Durden arrêtez ça de suite ! » Tu n’écoutes pas la voix stridente qui te parvient aux oreilles. Tu devrais pourtant, tu sais que tu risques plus gros à ignorer les ordres d’un membre du personnel que de baisser ta garde face à Stefan mais là tu ne peux tout simplement pas arrêter. Tes poings te démange, ta colère t’étouffe comme de la lave en fusion, brûlant chaque fibre de ton être, tes poings te font mal à force de cogner, bien plus que les endroits où tu as reçu des coups du serpentard. Tu ne peux pas le lâcher, il ne veut pas te lâcher, un jour vous finirez par crever en vous battant à mort mais tu t’en balance, tu trouves ça cool de mourir comme ça. Ton point s’abat une nouvelle fois sur la tempe du serpentard qui lui attrape ta tête et la cogne contre un mur, la douleur explose dans ton crâne mais tu ne fais pas attention. Le liquide chaud et collant coule sur sa tempe mais tu l’essuie d’un revers de main, tes mains allant se loger autour de la gorge du serpentard alors que vous roulez sur le sol, une troupe d’élève vous encerclant en scandant vos noms, pariant chaque fois sur le potentiel vainqueur qui ne vient jamais. Au final vous allez tous les deux finir à l’infirmerie, des membres cassés, des ecchymoses plein la gueule, à éclater de rire face à votre connerie et votre besoin irrépressible de vous battre. Tu adores ça, tu ne vas pas te leurrer. Une force semble te tirer en arrière et tu te retrouves projeté contre un mur, te coupant le souffle, Stefan projeté dans l’autre sens, tout aussi surprit que toi. Vous vous regardez en chien de faïence alors que Taylor débarque, sa baguette levée, vous regardant tour à tour comme si elle allait vous tuer, ce qui avec elle ne relève pas toujours de l’hypothèse. Tu lances un regard noir à Durden qui contraste avec le petit sourire qui se dessine progressivement sur tes lèvres. « J’enlève 20 points à chacune de vos maisons et vous écopez de deux semaines de retenues avec moi tous les soirs de la semaine c’est clair ? Maintenant allez à l’infirmerie vous faites pitié à voir. » A peine la mégère avait-elle terminé sa phrase que tu sens la pression qui t’écrasais le corps contre le mur disparaitre instantanément, chutant comme une merde sur le sol en plein son ton poignet déjà douloureux, t’arrachant une grimace. Un gémissement plaintif te parvient alors aux oreilles et malgré la douleur de ton corps en morceau tu ne peux t’empêcher de sourire en croisant du regard la silhouette de Durden sur le sol, au moins tu n’es pas le sol à être dans un sale état. « Aller bouge-toi gros tas » un éclat de rire manque de traverser tes lèvres quand tu vois la pionne pousser du bout du pied le corps de Stefan comme s’il était une merde nauséabonde tandis que toi tu arrives à te redresser doucement mais surement à l’aide du mur, ton poignet calé contre ton ventre pour éviter de trop le bouger. Le dos appuyé contre le mur en brique, tu regardes avec un sourire mauvais le serpentard se lever à son tour en tentant de cacher comme il peut lui aussi les douleurs de son corps alors que les talons de Taylor quitte le couloir dans un bruit théâtrale. « Avoues que là je t’ai mis ta raclée Durden. » Un sifflement traverse les lèvres du concerné qui te fusille du regard avant de te faire signe de le suivre à l’infirmerie, chacun avançant à deux à l’heure comme deux vieux de quatre-vingt balais, ils font peine à voir les deux dur à cuir. « Quedal tu es aussi mal en point que moi Wheeler arrête de jouer les gros dur alors que tu as juste envie de chialer comme une gonzesse. » Cette fois ci le rire sort de ta gorge pour résonner contre les murs du couloir. « Je préfère chialer comme une gonzesse que me faire mettre au tapis par une gonzesse. Tu veux que je te présente Pálina ? » Un nouveau sifflement te parvient aux oreilles signe que tu as une fois de plus tapé juste, le talent ça s’apprend pas que voulez-vous. « Garde ta rouquine loin de moi Wheeler. » Ton sourire ne quitte plus tes lèvres alors que vous arrivez enfin devant l’infirmerie. A peine as-tu posé la main sur le poignet pour ouvrir la porte que vous êtes déjà accueilli par les deux infirmiers bien trop mielleux à ton goût, qui vous lance leurs habituels regards désespérés comme chaque fois que vous débarquez ici la plupart du temps ensemble, équipe de bras cassés que vous êtes.

Chacun sur un lit, vous vous faite soigner sommairement en se foutant mutuellement de la tronche de l’autre quand une manipulation est plus douloureuse mais au final vous vous en sortez bien, comme toujours. Tu es le premier à quitter les lieux, la prochaine fois ce sera surement lui, tout dépend de la force avec laquelle ont été porté les coups. Adressant un signe de main victorieux à Durden, ou plus exactement un doigt d’honneur, tu refermes la porte de l’infirmerie pour te diriger vers ton endroit fétiche : les toits. Tu pourrais aller à la tour d’astronomie mais tu sais que à cette heure-ci tu risques d’y croiser pas mal de monde, et autant si ta réputation de camé de l’école te précède, tu n’as pas très envie de tomber sur une prof comme Solveig qui utilise tous les prétextes possibles et inimaginables pour te mettre la misère. Escaladant les escaliers le souffle court, tu arrives bientôt à la porte qui donne accès aux toits de Poudlard où peut de personnes osent venir, il faut dire c’est haut, ce n’est pas pour rien que tu aimes venir ici avec Ariel, tu es sûr de croiser personne à qui tu voudrais défoncer la tronche pour une remarque déplacée comme chaque fois qu’ils sont vu ensemble. Essayant de regagner un peu de ton souffle, tu ouvres la porte en laissant le vent venir caresser ton visage, t’arrachant une légère grimace sous la brûlure de ta lèvre tuméfiée mais tu t’en fous, tu étires ton corps douloureux encore courbaturé de ton altercation avec Stefan, faisant craquer les os de tes épaules avant de finalement inspirer une bonne goulée d’air pur. Sans attendre plus longtemps, tu sors ton paquet de clope de ta poche pour en glisser une entre tes lèvres, l’allumant à l’aide de son fidèle Zippo. Inspirant ta dose de nicotine, tu expires la fumée dans un nuage blanc opaque au moment où tu entends la porte de derrière s’ouvrir, à peine le temps de te retourner qu’une masse brune te fonce droit dedans, avec autant d’impact que si un chaton avait foncé sur toi. Tu regardes impassible la brune s’écraser le cul par terre sans aucune délicatesse alors que tu portes de nouveau ta clope à tes lèvres. Tu n’as jamais été gentleman pour un sous ce n’est pas aujourd’hui que ça allait commencer et puis tu connais bien cette fille, une serpentard qui pète plus haut que son cul, tu ne l’aimes pas alors elle vaut encore moins la peine que tu fasses un effort. « Tu peux pas faire attention ?! » Ahah c’est une blague ou ça se passe comment. Surplombant de toute ma hauteur la demoiselle, je la regarde sans bouger, haussant simplement un sourcil face à son agression gratuite et pas fondée vu que pour le coup c’est elle qui aurait dû regarder où elle mettait les pieds. « T'es qui toi ? Le drogué du coin ? » Un léger sourire se dessine alors sur tes lèvres tandis que tu portes ta cigarette à tes lèvres en plongeant ton regard dans celui de la serpentard, doucement tu tires sur le filtre, allumant l’extrémité incandescent de ta sucette à cancer avant de finalement expirer ta fumée en plein dans le visage de la brune sans aucune formalité. « Et toi t’es qui, la casse couille du coin ? » donnant donnant connasse. Rompant le contact visuel, tu finis par te laisser tomber sur les planches en soupirant doucement, toi qui voulais un moment tranquille tu te retrouvais à te coltiner la poufiasse des serpents dans toute sa splendeur. « Arrête de t’exciter sur moi princesse, c’est pas de ma faute si tu sais pas regarder où tu mets les pieds . » ne lui adressant même pas un regard, tu tires une nouvelle fois sur ta cigarette en profitant de la vue que t’offre cet endroit que tu affectionnes particulièrement, ignorant totalement l’autre furie à côté de toi qui a sans doute eut ses règles ce matin pour s’exciter comme ça toute seule.