« Ah j’te cherchais partout ! ». Marcus se souvenait encore de la manière dont il l’avait rattrapée dans les couloirs alors qu’elle devait sûrement retourner à la salle commune. Ayant rapidement couru pour se ramener à sa hauteur, le rouquin se ressaisit rapidement, son souffle de moins en moins saccadé jusqu’à redevenir normal comme si tout cela ne s’était jamais passé. Prenant les devants alors qu’elle le dévisageait interrogative et prête à lui demander pourquoi tant d’agitation, le Serpentard se lança : « AB, j’me demandais si ça te dirait de venir au bal avec moi. ». Souriant d’un petit air qui se voulait charmeur et le confiant, le rouquin attendit la réponse qui ne tarda pas à venir en plus d’être positive. Satisfait, l’adolescent la raccompagna jusqu’à destination en vrai gentleman, comme pour lui donner un avant-goût de la soirée organisée par le Lord et ne lui donner aucune raison de se plaindre d’avoir accepté sa proposition. A vrai dire s’il se comportait comme un parfait goujat, l’avoir invitée aurait été du temps de gâché et il aurait plutôt perdu au change qu’autre chose. Car même s’il ne trouvait pas la jeune fille au prénom étrangement long désagréable -aussi bien à regarder qu’à fréquenter-, le rouquin n’éprouvait rien de particulier pour elle et aurait préféré en inviter une autre. Soit une fameuse blonde, soit une fameuse brune… Mais bon, être le cavalier d’Annie-Brooklyn avait tout de même des avantages, car en plus du fait qu’elle soit plutôt mignonne à regarder, se rapprocher d’elle signifiait s’éloigner de Dalia, tout du moins aux yeux de personnes extérieures. Il savait en effet qu’Ellio ne digérait pas trop son rapprochement avec son ex -et à juste titre-, mais la discussion sur le sujet était close, Marcus ayant déjà assuré à son meilleur ami qu’entre Dalia et lui il ne se passait et ne se passerait rien car étant tous deux juste amis… Toutefois il ne s’était pas réellement trouvé particulièrement crédible lorsqu’il l’avait dit et espérait qu’Elly ne l’avait pas remarqué -ne l’ayant tout du moins pas relevé-, même s’il devait continuer à avoir des soupçons à son égard, les deux ayant souvent su déchiffrer les silences de l’autre. Cheryl aussi semblait voir d’un mauvais œil ce rapprochement avec ce qui semblait être son ennemie jurée, peut-être était-elle un peu jalouse? Cependant ce n’était là qu’une hypothèse de la part du rouquin, la blonde n'étant malheureusement jamais venue le voir pour le lui dire directement… A croire qu’elle avait décidé définitivement de tourner la page sur eux deux…

Mieux valait donc de toute façon brouiller les pistes, et quel meilleur moyen que de sortir avec la meilleure amie de Dalia ? Dans la tête du vert le plan était simple : se rapprocher d’Annie B lui permettrait de justifier son comportement précédent avec Dalia en faisant comme si, dès le début, son objectif premier avait été la verte et argent, meilleure amie de la Gryffondor à la base des quelques tensions entre lui et Ellio. S’étant convaincu de l’ingéniosité de son plan bien que trouvant que cette histoire se rapprochait trop d'un mauvais feuilleton à l'eau de rose à son goût, le Serpentard appréciait qu’à ce moment donné tout s’était déjà déroulé comme prévu. Peu envahi par les remords pour son comportement de salaud car voulant manipuler tout son petit monde pour parvenir à ses fins, et en particulier Annie B qui à ses yeux ne représentait dans l’histoire qu’un moyen comme un autre de faire diversion, un leurre, le quatrième année trouvait tout de même qu’il n’était pas si cruel que ça, car dans le pire des cas même si son pseudo-plan n’était pas satisfait, les deux verts se seraient au moins rendus ensemble au bal en tant qu’amis. Car oui malgré ses magouilles et la façon dont il voulait se servir d’elle, à ses yeux ils étaient tout de même amis, ou tout du moins étaient en de bons termes. Même maison, même année, ils avaient toujours eu l’occasion de se voir plus que souvent mais n’avaient commencé à traîner ensemble qu’à partir du moment où leurs meilleurs amis respectifs étaient sortis l'un avec l'autre. Bien sûr par soucis de solidarité avec Ellio, quand celui-ci avait changé de bord, Marcus avait pris ses distances avec la verte et argent, avant de s’apercevoir du mauvais calcul qu’il effectuait puisqu’il continuait à parler à Dalia. Depuis, leurs relations étaient au beau fixe, mais le rouquin ne se voyait pas dépasser le stade de l’amitié avec elle car même si elle était plutôt sympathique, quelques aspects de sa personnalité l’irritaient et en particulier son obsession pour les moldus qu’elle semblait traiter comme un peuple à part, des ovnis, qu’elle se fascinait à étudier. Pour lui -son père étant moldu-, ces derniers pouvaient approximativement être définis comme des sorciers sans magie, mais au vu du climat actuel il valait mieux qu’il garde ce genre de choses pour lui et tâche de ne pas le répéter haut et fort. Il considérait donc sa lubie comme plus ridicule qu’autre chose et ne s’imaginait pas la supporter au quotidien, ayant déjà eu sa dose de questions sur le monde moldu duquel il venait… En espérant que ce soir-là la discussion ne tournerait pas autour de ça et de son rêve fou de devenir astronaute…Elle était déjà suffisamment dans la Lune comme ça…

Le bal. Il y était enfin. S’étant donnés rendez-vous dans le hall d’entrée avec sa cavalière, Marcus, dans son plus beau costume –et unique car étant le seul qu’il possédait-, attendait patiemment avec les autres cavaliers tout aussi patients que lui. Les filles étaient-elles donc toutes aussi en retard ? Une généralité qui touchait tous les âges apparemment : sa mère avait de mémoire toujours passé des lustres dans la salle de bain… Un véritable enfer. Il n’y avait pas à dire, la coquetterie était un vilain défaut… enfin non, un joli défaut. Voyant arriver AB dans sa tenue qui lui allait à merveille, le rouquin dut reconnaître qu’à cet instant alors qu’elle s’avançait vers lui, elle ne devait pas faire figuration même à côté de celles qu’il considérait comme le top des quatrièmes années. Allant à sa rencontre, il la complimenta, lui arrachant un léger rougissement qui ajoutait à son charme, avant de lui donner son bras pour entrer dans la grande salle qui avait été aménagée en salle de bal. L’image du Lord trônant à l’autre bout de la pièce lui arracha un frisson. C’est vrai que ce bal avait été mis en place pour la non-évasion de l’icône de la lutte contre le Seigneur des Ténèbes : Harry Potter. C’était sa sœur et tous les autres résistants qui avaient dû mal prendre la chose, sa sœur plus particulièrement car étant toujours en compagnie d’un des enfants Potter : Albus. Lui ? Pas véritablement en colère du pourquoi du comment, de la provocation du Lord, non … ni ravi non plus d’ailleurs… Au moins y gagnaient-ils un bal. Chose pas très courante il fallait le dire. Il fallait donc voir le bon côté. Peu d’élèves chauffant la piste de danse, il escorta sa cavalière à une table, la dite cavalière semblant peu apprécier la présence des mangemorts. Le reste de la soirée se passa sans encombre -ou plutôt sans trop d’encombre suivant le point de vue-, et ce malgré l’humour qui laissait à désirer du directeur de Poudlard qui s’était amusé à les faire valdinguer d’un ou d’une partenaire à l’autre pour les obliger à danser. Au moins avait-il pu accorder une danse à Annie B avant le début des ‘‘festivités’’. A croire que son plan avait échoué vu qu’au final il n’avait même pas pu passer une soirée décente à ses côtés. Cependant cette histoire de rotation des couples aurait pu lui être avantageuse… S’il était "malencontreusement" tombé sur Cheryl ou Dalia. L’obligation de danser avec l’une d’entre elles vous comprenez … Il fallait suivre les paroles du Lord… Mais rien, nada. Il ne les avait d’ailleurs presque pas vu de la soirée, au contraire d’Ellio qu’il avait aperçu ici et là. Au final une soirée pas si géniale que ça… Pas de quoi en faire tout un plat vraiment. Décidé à partir avant la fin ou tout du moins d’aller prendre l’air comme d’autres élèves vu l’atmosphère étouffante qui commençait à régner à cause de l’activité, le rouquin franchit la grande porte, se retrouvant dans la cour du cloître. Apercevant quelques groupes, Marcus décida de se diriger vers l’un d’entre eux… enfin pas vraiment un groupe puisqu’il s’agissait d’une seule personne… Personne qu’il avait reconnu de loin et pour qui son cœur s’était semblait-il peut-être emballé inopinément. Passant rapidement ses mains sur ses habits comme pour les lisser, le gamin vint s’asseoir sur le muret où Dalia Harrison était assise. « J’peux m’asseoir ? Qu’est-ce qu'une jolie fille comme toi fait là toute seule ?». Souriant d’un petit sourire amusé, le rouquin plissa néanmoins les sourcils en voyant une bouteille à ses côtés. Vide ou pas, là n’était pas la question, mais s’isoler une bouteille à la main voulait tout dire… Feignant les banalités, le rouquin ironisa sur la situation : « Ça va ? Tu m’en passes un peu ou tu vas tout garder pour toi ? J’sais qu’un bal organisé par des mangemorts c’est pas le top mais faut pas exagérer non plus… Aller file ! ». Tendant la main, le rouquin agita ses doigts comme pour presser la jolie brune d’avantage. Peut-être que boire l’aiderait à prendre confiance en lui et à se redonner courage… Non ça n’aurait pas été du courage mais de la bêtise pure et simple. La détaillant d’avantage alors qu’il attendait qu’elle réagisse malgré la faible luminosité fournie par les torches encadrant le grande porte, il la fixa de manière un peu soutenue. Habituellement jolie, elle l’était encore plus, sa tenue -comme il avait pu le voir précédemment- légèrement décalée par rapport aux autres robes mondaines de la plupart des filles. Paraissant comme noyée dans ses juppons bouffants, elle avait tout de même un drôle d’air sur le visage bien que ce dernier était aussi fin qu’à l’accoutumée… et aussi agréable à regarder. Et au vu des chaussures qui gisaient par terre, la jeune Gryffondor avait apparemment pris ses aises, de quoi laisser penser qu’elle s’était installé depuis plus longtemps que lui… De quoi lui laisser le temps de descendre la bouteille entière dont le liquide semblait avoir disparu ou presque peut-être. Elle n’avait pas dû boire que du jus d’citrouille… Allait-elle bien ? Visiblement pas. Le front légèrement plissé d’inquiétude, le Serpentard ne put faire autrement que d’attendre sa réaction.

La mascarade avait suffisamment duré. Fatiguée, Dalia estimait avoir passé suffisamment de temps à faire comme si tout allait bien. La soirée aurait pu bien se passer, enfin pas trop mal puisque la cause du bal l'aurait de toute façon empêché d'en profiter pleinement. Ce qui avait vraiment gâché sa soirée c'était son ex, l'avoir vu passer à autre chose avec une autre avait eu sur elle un effet dévastateur. Sa jalousie s'était surtout traduite par de la colère, contre Ellio contre Emily, contre elle-même. Elle s'était contentée de se moquer de lui surtout et de tentatives ratées pour les séparer. Faut dire qu'elle avait pas été très maligne, c'était pas en essayant de faire un croche-patte à la Serpentard ou en essayant de renverser sa boisson sur elle qu'elle allait obtenir ce qu'elle voulait. Heureusement c'était pratiquement passé inaperçu pour le reste des élèves trop occupés à danser. Autant de fois qu'elle l'avait pu elle s'était approchée de la table des boissons pour se rafraîchir le gosier. Les quelques verres de punch miraculeusement alcoolisés l'avaient sans aucun doute aidé à tenir le coup. Mais maintenant, Dalia en avait assez et puis elle trouvait qu'elle avait tenu un temps tout à fait honorable. De plus si elle partait maintenant, personne ne le remarquerait au milieu de tous les autres, la soirée n'était pas bien loin d'être terminée et elle n'était pas la première à quitter la salle. Un dernier verre de punch à la main, la jeune fille traversa les portes de la Grande Salle sans regret, mais l'esprit un peu embrouillé pour se retrouver dans le hall. Celui-ci était pour le moment vide aussi elle s'installa d'abord sur les escaliers de marbre. Elle se sentait déjà mieux d'avoir laissé derrière elle ce lieu oppressant. Désormais elle était libre de réfléchir en paix et par là je veux dire de boire. Dalia n'ayant que quatorze ans, elle n'était au fond qu'une enfant. Mais elle avait toujours été précoce et avait toujours fait preuve de maturité dans certains domaines, sa relation avec Ellio n'étant qu'un exemple parmis d'autres. Noyer ses soucis ainsi, à cet âge-là c'était bien triste, mais sur le moment rien de plus intelligent ne lui était venu. Son verre fut rapidement terminé. Le punch n'était pas quelques chose de très fort et malgré le nombre de verres qu'elle eut bu elle ne ressentait presque rien. Ou peut-être que c'était simplement que, malgré son âge elle était trop habituée, elle tenait trop bien la boisson. En tous cas elle n'était pas guérie. « J'ai chaud » pensa-t-elle à voix haute. Son corset n'était pas très couvrant, mais ses longs cheveux qui retombaient sur sa nuque la faisaient transpirer. S'aidant de la rambarde, elle se releva et s'avança vers les portes du château d'un pas peu assuré. Elle repoussa les portes et les referma derrière elle. Elle inspira une grande bouffée d'air frais, déjà elle se sentait mieux. Cherchant un endroit où s'asseoir, elle aperçut un muret un peu excentré et jeta son dévolu dessus. Elle s'installa aussi bien qu'elle put, les yeux rivés vers l'horizon qu'elle ne pouvait pourtant pas voir. L'obscurité était le seul inconvénient de sa position, même si en vérité ce n'était pas plus mal car ainsi, si elle pleurait personne ne pourrait le voir. C'est-à-dire, si ça venait à l'esprit de quiconque de venir la rejoindre, ce dont elle doutait. Jusque-là, elle avait fait abstraction de toute tristesse, le bal n'était pas l'endroit idéal pour ça. Mais même à ce moment-là elle ne voulait pas trop y penser. Son but c'était d'oublier. Fermant les yeux, elle savoura à sa juste valeur la brise qui lui caressa le visage faisant voler ses cheveux. En fait c'était parfait. Il lui manquait simplement une chose. Elle avait soif. Elle aurait pu aller se chercher un autre verre de punch, mais elle n'avait aucune envie de retourner dans la salle de bal après s'être enfin débarrassée de son attraction. Aucune envie de revoir un sourire heureux sur le Serdaigle qui n'était plus le sien. Oui elle était égoïste, mais elle s'en moquait bien. Autre solution, elle pouvait se rendre dans les cuisines, les elfes ne le lui refuseraient probablement pas, mais ça lui paraissait trop loin. Elle n'avait pas envie de bouger du tout. Elle poussa un long soupir, un brin boudeuse, mais une idée lui vint alors. Elle connaissait bien une elfe des cuisines, avec qui elle parlait souvent vêtements. Mine de rien elle n'avait pas si mauvais goût..enfin si on aimait les chaussettes et surtout surtout les rayures et les choses dépareillées. Bref, cette elfe pourrait sûrement lui rendre ce service.

« Winkle! » appela-t-elle. Elle ne savait pas trop comment ça fonctionnait aussi elle attendit, peu sûre d'elle. Au bout de quelques instants un bruit de craquement la fit sursauter. L'elfe haute comme trois pommes la regardait un grand sourire étalé sur le visage. « Dalia Harrison miss, Winkle est très contente d'avoir été appelée! » Peu soucieuse de la politesse vu les circonstances, la jeune fille se contenta d'un vague sourire pour saluer la créature. « Tu peux m'apporter une bouteille de...peu importe ce que vous avez dans les cuisines, bièraubeurre, whisky-pur-feu, hydromel..ah non! pas d'hydromel j'aime pas ça. Bref, s'il te plaît? » Winkle sembla s'inquiéter un peu comme l'indiqua sa voix suraiguë et ses yeux plus gros et globuleux que d'ordinaire. « Miss Dalia a un problème? » La jeune lionne se sentit un peu coupable de se servir ainsi de l'elfe qui lui montrait tant d'affection. En temps normal, elle ne l'aurait pas fait. Pas un instant elle ne pensa qu'avec le bal les cuisines devaient être en ébullution et qu'elle avait sûrement arrachée son amie au bon milliard de tâches qu'elle avait à accomplir. « Ne t'inquiète pas. Si tu me ramènes ce que je t'ai demandé ça ira très bien. » Winkle hocha sa tête disproportionnée et disparut. Elle était tellement adorable, il faudrait que Dalia lui fasse un cadeau prochainement. Quelques instants plus tard, Winkle était de retour avec non pas une, mais deux bouteilles de bièraubeurre. « Voilà Dalia Harrison miss. Si Miss Dalia a besoin d'un autre remède, Winkle ira le chercher. » « Merci beaucoup. » lui répondit-elle chaleureusement. L'elfe s'inclina avant de disparaître. Dalia attrapa l'une des deux bouteilles heureusement déjà décapsulée et la porta à sa bouche. Elle poussa l'autre pour la mettre derrière elle, c'était pas qu'elle la cachait, mais..disons que divers groupes commençaient déjà à sortir prendre l'air et elle ne voulait pas qu'on la prenne pour ce qu'elle n'était pas si on la voyait seule avec les deux. Les élèves ne la virent pas ou l'ignorèrent comme elle-même les ignora. Elle s'efforça de penser à autre chose qu'à la soirée qui s'était passée. Autre chose que sa déception lorsqu'elle avait réalisé que ce baiser qu'Ellio lui avait offert bien avant ne voulait rien dire. Autre chose que la fin des minces espoirs qu'elle avait jusque-là entretenus. Pour s'installer plus confortablement, elle se défit de ses grosses chaussures pourtant confortables et s'assit en tailleurs tentant veinement d'applatir sa jupe bouffante de sa main. Petit à petit la bouteille se vida, mais Dalia ne se sentait pas mieux. Elle n'était que l'ombre d'elle-même les yeux rivés sur le lac qu'elle reconnaissait au loin, l'esprit vide de toute pensée. Elle sursauta lorsque soudainement quelqu'un se posta à ses côté. Elle ne releva pourtant même pas la tête. « J’peux m’asseoir ? Qu’est-ce qu'une jolie fille comme toi fait là toute seule ? » Elle reconnut immédiatement la voix de Marcus. Elle était étrangement ravie de l'entendre, même si c'était pour qu'il la voit ainsi. D'un signe de tête et d'un mince sourire elle lui fit comprendre qu'il pouvait faire ce qu'il voulait. En revanche plutôt que de répondre à sa deuxième question elle but une dernière gorgée qui acheva la bouteille qu'elle avait en main. Malgré l'air frais elle continuait d'avoir trop chaud. « Ça va ? Tu m’en passes un peu ou tu vas tout garder pour toi ? J’sais qu’un bal organisé par des mangemorts c’est pas le top mais faut pas exagérer non plus… Aller file ! » Un rictus peu avenant apparue sur ses lèvres. « Ça va super bien comme tu vois, tout roule! » ironisa-t-elle. Elle voulait pas être désagréable surtout avec Marcus qui n'y était après tout pour rien, mais elle était trop mal pour penser à une autre façon de lui répondre. Elle attrapa la bouteille dans son dos et la lui tendit. « Si tu tiens à être mon compagnon d'infortune j'dis pas non. » C'est gentiment qu'elle lui prêtait sa bouteille, mais il devrait lui rendre hein! Elle l'aimait bien le Serpentard, il était adorable avec elle et elle ne lui souhaitait pas d'être dans le même état qu'elle. D'ailleurs pourquoi était-il là? Non pas qu'elle ne voulait pas de lui, mais il aurait pu rester à l'intérieur et s'amuser, enfin essayer. « Mais dis moi tout, qu'est-ce que tu fais là? T'as pas mieux à faire que de traîner avec une pauvre Gryffondor et ses bouteilles? T'es venu avec AB non? Elle est où? » Elle voulait qu'il lui dise que non il n'avait rien de mieux à faire. Parce qu'elle voulait qu'il reste à ses côtés. Ce soir-là c'était à ses yeux comme si elle venait de perdre Ellio à nouveau et elle ne voulait pas perdre Marcus aussi. Et puis au fond elle aurait presque accepté la compagnie de n'importe qui tant finalement elle n'avait plus envie d'être seule. Comme pour le lui faire comprendre elle posa sa tête qui lui semblait alors trop lourde sur l'épaule du jeune homme. « J'en ai marre » lâcha-t-elle dans un soupir.

« Ça va super bien comme tu vois, tout roule! » . L’ombre d’une hésitation apparaissant sur le visage du rouquin alors que la Gryffondor lui donnait l’impression qu’elle le rembarrait, il se mordilla légèrement la lèvre. Pourquoi était-il mal à l’aise comme ça de l’avoir dérangé ? Il savait qu’en temps normal avec n’importe qui d’autre –ou presque-, il aurait bien pris la chose, ou mal selon la personne, mais au moins il aurait su comment réagir. Attendant un petit peu plus pour être sûr de ce qu'avait voulu dire Dalia, le Serpentard la vit s’emparer de la bouteille. C’est vrai qu’elle n’était pas très nette. Sûrement son côté grincheux qui remontait à cause de l’alcool qu’elle avait trouvé on-ne-sait-où… En tout cas ce petit côté chancelant qu’elle avait était vraiment mignon… Enfin, attendrissant… Comme si elle eut été un petit animal blessé. « Si tu tiens à être mon compagnon d'infortune j'dis pas non. ». Saisissant la bouteille, il eut un sourire. Elle n’avait pas l’alcool mauvais. Souriant gentiment en coin en guise de remerciement, le rouquin but une gorgée de la boisson histoire de partager avec elle le passe-temps auquel elle s’était livrée. Simple esprit de compassion vous comprendrez. « Mais dis moi tout, qu'est-ce que tu fais là? T'as pas mieux à faire que de traîner avec une pauvre Gryffondor et ses bouteilles? T'es venu avec AB non? Elle est où? » Se tournant à moitié vers elle, il émit un bref bruit sourd et interrogateur alors qu’elle recommençait à parler comme pour l’encourager à continuer. Pourquoi lui demandait-elle ce qu’il faisait là ? Enfin non c’était logique, mais il avait comme l’impression qu’elle ne voulait pas de lui malgré le partage auquel elle s’était amicalement livrée. Non il devait se faire des idées, la question était légitime après tout. Mieux valait se concentrer sur le plus important : le fait qu’elle ait parlé d’AB. Elle savait donc qu’ils étaient venus ensembles. Tout avait marché comme sur des roulettes. Parfait. Aveuglé par ce qu’il voulait voir, le rouquin se plaisait à se faire des idées. Peut-être était-elle-même jalouse et contente qu’AB ne soit pas avec lui d’où la question d’où était sa meilleure amie. M’enfin bon il ne fallait pas pousser non plus… Il était trop idiot de s’imaginer ce genre de choses. Ce n’était pas comme s’il aimait Dalia après tout. Non, il ne l’aimait pas. Il l’appréciait juste. Plus ce ne serait pas correct. Certes il avait toujours pensé à lui avant de penser aux autres mais il savait faire la différence entre un choix raisonnable et un qui n’en était pas. Il n’allait pas tout sacrifier pour les beaux yeux de la brunette alors qu’il ne se sentait que légèrement attiré par elle. Etait-ce d’ailleurs vraiment par elle ? Il était vrai que des sentiments il en avait, mais étaient-ils véritablement adressés à l’ex d’Ellio ? Si c’était vraiment le cas pourquoi avait-il toujours un pincement au cœur à chaque fois qu’il pensait à Cheryl ? Décidément les histoires d’amour c’était plus que compliqué, et il n’avait personne avec qui en parler. Hors de question d’en parler à ses amis, même les plus proches. Isy étant trop gamin des fois et Ellio… Non impossible de le dire à Ellio sans qu’il n’y ait un genre de fissure… Peut-être à quelqu’un de plus grand qui pourrait le conseiller ? Mouais… C’est que sa confiance il ne l’accordait pas facilement non plus… Blake ? Ouais non tout de même pas. Ok ils étaient de la même famille et tout, mais bien qu’ils s’appréciaient bien, ils étaient loin d’être comme les deux doigts de la main –c’était ça l’expression ?-, et puis elle risquait de se moquer de lui… Ou de lui dire de se déclarer à Dalia vu qu’elle n’avait jamais vraiment aimé Cheryl étant à Serpentard en plus d’être Obscure. Vive l’avis impartial et désintéressé de la sœurette sérieux… De toute façon il avait toujours préféré gérer ses problèmes tout seul et ce n’était pas maintenant que ça allait changer. « J'en ai marre.». Surpris dans sa réflexion alors qu’il n’avait pas fait attention au léger déplacement de la fille va-nu-pieds qui avait appuyé sa tête sur son épaule, le quatrième année sourit légèrement, nullement gêné de ce poids en plus. « Reste là si tu veux, c’est pas comme si ta tête pesait bien lourd t’en fais pas, d’après c’que j’ai compris elle est pas trop remplie. ». Sur un ton qui se voulait humoristique, le Serpentard transvasa la bouteille dans son autre main et passa le bras libre autour des épaules de la jeune fille. Au cas où elle aurait froid.

« Marre de quoi ? De moi ? J’savais pas ma présence si dérangeante… ». Faussement blessé, le garçon savait très bien que ce n’était pas le cas. La tête posée contre lui lui démontrait le contraire, mais il était intéressé de savoir comment Dalia allait réagir. Surtout dans son état. Non ce n’était pas bien de profiter de son état actuel. Certes il aurait voulu guetter sa réaction, mais il était plus qu’évident qu’elle avait quelque chose en tête qui la tracassait. Etait-ce d’avoir vu Ellio au bras d’Emily Spencer ? Quel cachotier celui-là franchement… Il avait bien caché son jeu, et avait refusé de dire avec qui il y allait jusqu’au dernier moment… Pour dire ! Il ne savait même pas que les deux se fréquentaient… Elle avait un an de plus que lui pour couronner le tout… Pas mal… Enfin non. Mieux valait ne pas penser à Ellio en présence de Dalia (et inversement), surtout pour ce genre de sujets… Il se sentait comme en train de trahir sa confiance. « Oui AB et moi on était venus ensembles, mais j’l’ai perdu de vue avec toutes ces histoires, j’pensais qu’elle serait dehors mais j’ai trouvé encore mieux… Le punch ça va un moment hein… Et puis la fête était pas top.». Se sentant comme maladroit pour la fin, il sentait qu’il avait légèrement rougit en disant préférer la compagnie de Dalia à celle de sa meilleure ami d’où son rattrapage humoristique minable. En espérant qu’elle ne s’en apercevrait pas. Comme quoi à toute chose il y avait un bon côté, et l’état de non-sobriété de la Gryffy en était –espérons-le- un bon exemple. Sentant toujours sa douce et chaude présence contre lui, le rouquin, la tête dans ses cheveux, respira doucement son odeur qui contrairement à ce qu’il s’attendait, n’était pas particulièrement enivrante. Ridicule. Il était ridicule. A quoi est-ce que tout ça rimait ? Il savait qu’avec un recul suffisant il verrait la scène sous un autre œil. Roder autour d’elle comme un charognard alors qu’elle avait plusieurs verres dans le nez. Voilà ce qu’il voulait ? Et à quoi bon tout ça ? Elle ne lui avait jamais laissé de signe particulier qui aurait pu lui faire penser qu’il lui plaisait. Elle s’entendait juste bien avec lui voilà tout… Pas de quoi en faire un plat. C’était tout oui… Dalia, il le savait et l’appréciait telle quel, était loin de passer par quatre chemins pour dire tout haut ce qu’elle pensait tout bas. Ellio. Toujours lui. C’était à lui qu’elle devait penser pour être aussi triste. En était-elle toujours amoureuse ? C’était donc cela ? Qu’était-il à ses yeux ? Un ami ? L’un des seuls liens entre Ellio et elle ? Un lot de consolation possible ? Il se sentait comme pris au piège dans le rôle de faire-valoir dans lequel il avait voulu voir Annie-Brooklyn et cela n’avait rien pour le réjouir. L’adrénaline lui montant à la tête, le rouquin but une autre gorgée du liquide qu’elle lui avait refilé. Pourquoi se sentait-il si furieux contre le monde entier alors que celle sur qui il pensait avoir des vues depuis quelques temps était là, juste à côté de lui, désespérée au possible et sûrement fragile comme elle ne l’avait jamais été. Pourquoi ne savourait-il pas l’instant présent ? Laissant son regard dériver sur la bouteille qu’il tenait à la main, il s’aperçut que ce n’avait pas été sa première gorgée qu’il s’était enfilé depuis qu’elle lui avait tendu le conteneur. Secouant la tête comme pour se défaire de ses mauvaises pensées, le gamin reposa la bouteille sur le côté, se promettant de ne pas y retoucher… Apparemment ça ne lui réussissait pas si bien que ça. En espérant que c’était seulement à cause de ça qu’il s’était montré si inconsciemment hostile et avait même imaginé tirer parti d’un état de faiblesse de quelqu’un qu’il appréciait réellement … Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de se dire que tout ce à quoi il venait de penser n’était que l’entière vérité. Lui et Dalia ça n’arriverait jamais. Etait-il condamné à n’être que témoin des histoires auxquelles se livraient le Serdaigle et la rouge ? A croire qu’il était comme condamné. Condamné au malheur. Quiconque d’autre l’aurait entendu penser en aurait sans doute rit car ce n’était probablement pas à quatorze ans qu’on avait tout le poids du monde sur les épaules. Et pourtant, ces affaires de cœur et les embrouilles et problèmes qui en ressortaient dans lesquels se mêlaient Cheryl, Dalia et même Ellio l’avaient tenaillés plus d’une fois… « J’suis là si t’as besoin d’en parler tu sais. ». Les mots étaient sortis d’eux même. Pourquoi avoir fait ça. Qu’avait-il à se prouver ? Qu’il pouvait rester proche de Dalia sans rien éprouver pour elle ? Ou au contraire qu’il éprouvait quelque chose à son encontre?

Marcus ne lui répondit pas immédiatement, laissant le temps à Dalia de regretter ses paroles. Peut-être qu'elle n'aurait pas du, même sans le nommer, lui parler d'Ellio. Toutefois elle sentit le rouquin poser doucement sa tête sur la sienne, dans un geste qui eut l'effet de la réconforter au moins un peu. Elle l'entendit souffler juste avant de lui répondre. « Tu t'attendais à quoi franchement ma p'tite? Ca fait des mois hein! » Elle se tendit. Elle n'était pas assez sobre ni calme pour cerner l'humour derrière les paroles de son ami. Elle le prit au contraire plutôt mal qu'il répète précisément ce qu'elle avait dit ne pas vouloir entendre. Elle esquissa un geste pour s'éloigner un peu de lui, signe de son agacement, mais il la serra contre lui. « J’rigole, prend pas la mouche… T’aurais été plus nette tu l’aurais compris… » Elle se calma aussitôt. Pourtant ça ne la fit pas se sentir tellement mieux. « C’est à cause d’Ellio c’est ça ?... Je savais pas non plus qu’il viendrait accompagné… Enfin … Avec quelqu’un… Pour de vrai quoi. Mais bon tu le connais. Depuis vous deux, il a tourné la page… Regardes, toi aussi t’es bien venu avec un cavalier, il, il représente rien à tes yeux alors ? » Elle grimaça lorsqu'il prononça le nom du Serdaigle, en même temps c'était tellement évident qu'il avait compris de qui elle parlait, elle l'avait cherché. Quant à sa question elle n'avait même pas envie d'y répondre. Elle était allée au bal avec Adrian parce qu'il le lui avait proposé et qu'elle savait qu'elle s'amuserait très bien avec lui. Il n'y avait pas la moindre ambiguïté dans leur relation, même si elle pouvait admettre sans problème que la jeune homme était loin de manquer de charme. « À ton avis? » fit-elle presque agressive. Elle ne voulait pas se montrer désagréable mais le fait qu'elle se soit rendue au bal avec Adrian ne lui semblait pas être particulièrement dans le sujet. « Tu m’diras c’est dur de tourner la page, tout ça. J’le … J’le sais bien. Mais ça serait sûrement mieux comme ça, et tu dois t’dire la même chose, non ? » Elle ne pu s'empêcher de relever qu'il parlait de son expérience personnelle. Pensait-il à Cheryl? Pourtant d'après les informations qu'elle avait reçu c'était lui qui avait rompu. Décidément elle ne comprenait rien aux mâles, ils avaient un don pour quitter leurs petites-amies et ensuite agir comme si c'était elles qui leur avaient brisé le cœur. Mais Dalia n'avait pas envie de plaindre Cheryl. La vipère ne méritait même pas qu'elle pense à elle, alors pour sa compassion elle pouvait repasser. Tout de même trop obnubilée par le fait qu'il ai eu du mal à tourner la page après la blondinette qu'elle détestait tant, elle ne prit pas la peine de répondre à sa question. « Laisses-leur une chance aux autres, y a pas qu’Ellio qui pourrait te rendre heureuse tu sais. » Elle cligna plusieurs fois des yeux. Alors lui il en avait des bonnes! C'était pas comme si elle avait une foule de garçons qui se pressaient à sa porte. Et puis elle le voyait bien que c'était pas Ellio qu'il lui fallait. Il était loin de la rendre heureuse ces derniers temps bien au contraire et puis elle n'avait pas le moindre espoir de retourner avec lui. Pour tout dire elle n'avait espoir d'aller avec personne, elle ne voulait de personne de toute façon. Non pas qu'elle soit insensible à tous les garçons de Poudlard, mais l'un d'entre eux l'avait trop blessée pour qu'elle veuille re-tenter l'expérience "couple". Il redressa sa tête sans explications, mais elle sentit qu'il posa les lèvres sur ses cheveux. Elle sourit devant ce geste affectueux qu'elle ne comprit pourtant pas. « Et c’est pas l’alcool qui va t’permettre d’avancer si tu veux mon avis ! » Telle une enfant se faisant réprimander par un professeur elle fit une petite moue qu'il ne pouvait de toute façon voir et hocha lentement la tête en signe d'approbation. Elle le savait bien que ce n'était pas une solution, d'ailleurs elle n'avait pas tant chercher à résoudre ses problèmes que ça, tout ce qu'elle avait voulu c'était un soulagement immédiat. Ca aussi ça avait raté. « Et pour c’qui est du truc drôle à la soirée, j’t’avoue je vois pas, rien de bien folichon. J’me répète, mais quand c’est tu-sais-qui qu’est à la base de la soirée, faut pas s’attendre à un miracle je pense… Ah si. Peut-être un truc… Quelque chose comme une Gryffondor qu’a eu la bonne idée de se bourrer la gueule dehors en plein froid, pieds nus… Et franchement heureusement que c’est moi le Serpentard qui t’a trouvé parce que sinon … Qui sait ce qui aurait pu t’arriver. » Elle se mordit la lèvre, présenté comme ça elle avait l'air plutôt idiote. De toute façon quand avait-elle fait un truc intelligent dernièrement? Elle ne s'en souvenait pas. Oh! Au début ses idées ne lui paraissaient pas si mauvaises, mais souvent dès qu'elle les accomplissait elle les regrettait. Elle avait l'impression qu'elle était vouée à se ridiculiser encore et encore. Cela dit elle était pas très reconnaissante à Marcus de le lui faire remarquer. En tant qu'ami il lui devait la vérité, mais bon..il aurait pu mieux présenter les choses.

« J'retire ce que j'ai dis t'es pas sympa en fait. » Même si elle avait été un peu blessée par ses paroles, elle ne pensait pas réellement ce qu'elle disait. Elle releva les yeux pour échanger un regard avec lui et lui faire comprendre qu'elle plaisantait. « Au fond je sais pas si y a un truc que tu peux dire pour me remettre sur pied là tout de suite, je crois pas. » Elle marqua une pause, la bouteille qu'elle avait pourtant encore entre les doigts ne la tentait plus du tout. Peut-être que le Serpentard avait été un peu utile finalement. « C'est pour ça que c'est mieux si on en parle pas. De toute façon c'est rien, j'veux dire j'étais juste un peu surprise parce que voilà je m'y attendais pas. » Mensonge gros comme une montagne, mais il fallait bien qu'elle sauve l'honneur. Celle qui criait détester Ellio ne pouvait soudain, même devant un ami, craquer juste parce qu'elle l'avait vu avec une autre. Elle se savait certainement peu crédible, c'est pourquoi elle chercha rapidement un moyen de détourner la conversation sur autre chose. Si elle avait pu elle aurait complètement éviter le sujet du bal, mais son cerveau semblait incapable de lui fournir la moindre idée. En fait la seule chose qui lui venait à l'esprit c'était le fait qu'il avait eu du mal à se remettre de sa rupture avec Cheryl, chose qui l'embêtait sans qu'elle ne puisse expliquer précisément pourquoi. Il y avait également autre chose, parce qu'il avait jugé nécessaire de lui demander s'il y avait quelque chose entre elle et son cavalier, elle qui ne se doutait pourtant de rien, jugeait désormais important de lui demander la raison de sa venue au bal avec sa meilleure amie. Ils se connaissaient, mais ils n'étaient pas très proches aussi maintenant qu'elle y pensait il y avait de quoi se poser des questions. « Marcus, pourquoi t'es allé au bal avec Annie-Brooklyn? » Elle se mordit la lèvre à nouveau, ses propos semblaient presque suggérer qu'elle ne voyait pas pourquoi sa meilleure amie pouvait susciter l'intérêt de quiconque. « Enfin, je veux dire, elle te plaît? » Peut-être qu'elle était possessive, mais elle espérait fortement que ce ne soit pas le cas. Elle ne voulait pas que ce couple se crée rapprochant les deux groupes d'amis comme le sien avec Ellio l'avait fait. Annie n'avait jamais suggéré qu'elle puisse être intéressée par Marcus d'où aussi le fait que Dalia ne se soit pas posé de questions plus tôt, en revanche que lui le soit était tout à fait possible. Peut-être même que c'était en fait pour ça qu'il continuait de lui parler, pour pouvoir se rapprocher d'elle. Cette pensée l'attrista énormément, elle faillit se mettre à pleurer alors qu'après tout ce n'était qu'une hypothèse. Elle était décidément bien trop émotive. Ne sachant comment elle réagirait en cas d'une réponse positive, elle enchaîna presque immédiatement. « Et tu sais, c'est facile à dire que y en a d'autres des garçons, Marcus, mais franchement c'est pas très vrai. Enfin, si, mais pas beaucoup qui soient intéressés. Y en a pas du tout en fait.. » La Gryffondor ignorait pourquoi elle avait dit ça. Jusque-là elle avait toujours été claire avec elle-même sur le sujet qu'elle ne voulait fréquenter personne en particulier, personne tout court parce qu'elle avait été dégoûtée par sa précédente relation. L'idée qu'il fallait qu'elle passe à autre chose et donc avec quelqu'un d'autre commençait pourtant à faire son chemin. Pour être précis cela avait commencé lorsqu'elle avait compris plus tôt ce soir là qu'Ellio avait déjà trouvé quelqu'un et que c'était donc vraiment fini. La discussion avec Marcus la confortait vers cette voie, même si elle restait peu convaincue. De toute façon elle se voyait mal sortir avec juste n'importe qui, si elle devait voir quelqu'un il faudrait que ce soit quelqu'un qui l'attirait, comme jusque-là elle avait refusé de prendre ça en compte elle se pensait incapable de citer un nom et pourtant une voix dans sa tête lui en proposa immédiatement deux. Elle ne l'écouta pas un instant, elle ne refusait catégoriquement de se l'admettre, parce que pour l'un d'eux c'était impossible et pour l'autre elle n'avait tout simplement pas le droit, surtout quand on savait qu'il était assis juste à côté d'elle.

« J'retire ce que j'ai dis t'es pas sympa en fait. » . Quoi ? Non ! Non ! Il était sympa ! Pfff ça s’faisait pas. Bon elle devait lui sortir ça pour rigoler avec son étrange humour de bourrée mais bon. Souriant à moitié en regardant devant lui, le gamin lui mit un léger coup de coude, la dérangeant alors qu’elle était toujours couchée sur son épaule. « Au fond je sais pas si y a un truc que tu peux dire pour me remettre sur pied là tout de suite, je crois pas… C'est pour ça que c'est mieux si on en parle pas. De toute façon c'est rien, j'veux dire j'étais juste un peu surprise parce que voilà je m'y attendais pas. » . Elle s’y attendait pas ? Comment ça ? Bon lui non plus, mais elle devait bien se douter qu’il inviterait bien quelqu’un … Tout comme elle avait invité quelqu’un. Ahlala … Cheryl aussi n’était pas venue toute seule non plus d’ailleurs… Qu’est-ce que tout ça était compliqué. Est-ce que la gryffondor ressentait toujours des choses pour le Serdaigle ? Sûrement sinon pourquoi se mettre dans un état pareil. « Marcus, pourquoi t'es allé au bal avec Annie-Brooklyn? » . La question le prit totalement de cours. Et puis tout d’abord pourquoi pas hein ? « Enfin, je veux dire, elle te plaît? » . Embarrassé à cette idée, le rouquin ne savait pas vraiment quoi dire. Il avait initialement invité Annie-Brooklyn pour rendre jalouse Dalia –et espérait que ça avait marché-, mais qu’en était-il vraiment ? Non AB était jolie ça c’était clair et net, mais peut-être un peu trop perchée… Non ? Sang-pure et elle était à fond sur les trucs de moldu ! Si y avait pas un problème avec elle franchement … Cependant elle avait un sacré caractère des fois quand elle se mettait en mode Serpentard … Flippant… Mais ça ça devait être le cas de toutes les filles de toute façon. C’est juste qu’AB ne dérogeait pas à la règle voilà tout. Non pas qu’il était sexiste hein, mais les filles avaient toujours été un mystère pour lui, toutes à changer d’avis comme de chemises, à agresser les autres comme ça sans raison et à faire semblant qu’elles ne faisaient pas attention à leur look même si c’était ce qu’elles faisaient. Non AB était cool, mais il n’avait jamais creusé la question d’avantage. Est-ce qu’il était un monstre de lui avoir proposé sans arrière pensée ? Il l’avait peut-être enlevé à quelqu’un qui se serait plus intéressée à elle au lieu de la faire tourner en bourrique … Si Blake ou même Roxanne apprenait qu’il faisait tourner la verte et argent en bourrique en lui donnant de faux espoirs et en la manipulant, elles le fracasseraient ça c’était sûr. C’est pour ça qu’il n’en avait parlé à genre vraiment personne. « Et tu sais, c'est facile à dire que y en a d'autres des garçons, Marcus, mais franchement c'est pas très vrai. Enfin, si, mais pas beaucoup qui soient intéressés. Y en a pas du tout en fait.. » . moi. Moi. MOI EH OH. Aherm non. Comme quoi elle ne pensait pas du tout un seul instant qu’il pouvait remplacer Ellio. Non, lui il était juste le bon vieux pote. C’était dur à admettre mais c’était le cas visiblement. Elle en avait rien à foutre de lui. Pourquoi il se compliquait la vie comme ça hein ? En plus de le faire culpabiliser parce qu’il était un meilleur ami médiocre, elle lui torturait l’esprit et lui s’imaginait des faux espoirs. Comme si lui et Dalia ça risquait d’arriver un jour.

« Mais non mais dis pas ça … T’en sais p’t’être rien hein … Si ça s’trouve t’as des admirateurs secrets… Non tu penses pas ? ». C’était comme s’il sortait la pancarte ‘‘J’TE KIFF’’ … Il était vraiment pathétique des fois. Ne la voyant pas répondre, le gamin décida de plonger un grand coup. Il était temps d’être un homme, et peut-être que c’était l’alcool qui parlait mais il avait enfin du courage, et arrêtait d’appréhender les conséquences désastreuses que ça pourrait avoir avec Ellio, avec Cheryl, avec tout le monde. Ouais il allait devenir le voleur de copine mais tout de même… « Genre j’sais pas moi … Moi ? Ecoute Dalia, j’te trouve marrante, sympa, jolie. J’aime passer du temps avec toi, j’aime ta façon d’sourire, j’aime ton regard. J’sais pas si c’est vraiment de l’amour, mais … Mais j’te trouve cool. Donc bon voilà, j’comprends si tu voulais plus m’parler après ça, mais j’aurais aimé savoir un truc… Est-ce que t’aimes toujours Ellio ?». D’impassible, le jeune homme commençait à se triturer les mains. Qu’il était con. Vraiment. Quelques secondes, une trentaine, une minute, presque deux. Dalia émit enfin un petit bruit… Qui s’apparentait à un léger ronflement. Elle s’était endormie. Ne l’avait pas écouté. Il avait loupé une rare occasion. Soulevant une mèche de cheveux, il l’aurait bien embrassé. Mais elle méritait mieux qu’un baiser à la sauvette, elle méritait mieux que le fait qu’il profite de sa faiblesse passagère. Peut-être que c’était mieux ainsi. Peut-être que c’était mieux qu’elle n’ait rien entendu. Le dire à voix haute, et surtout à elle, n’avait pas été comme il se l’était imaginé. Si c’était vraiment vrai est-ce qu’il aurait été si à l’aise, si confiant ? Non probablement pas. Il se souvenait qu’avec Cheryl il avait plus d’une fois cherché ses mots au début. Peut-être que maintenant il avait de l’expérience dans les déclarations et tout ce bazard. En plus, maintenant il se sentait bête. Bête et idiot d’avoir sorti ça. Et pas seulement parce qu’elle s’était endormie. Il était nul. C’était nul pour Ellio. Si vraiment il voulait un de ces jours tenter quelque chose à Dalia, il ferait mieux de lui en parler avant… Dire à Ellio qui voulait demander à Dalia de sortir avec lui. Quelle blague … Autant signer son arrêt de mort… « EH Vous là dehors ! Rentrez immédiatement sinon je me charge de vous faire rentrer … Sales gosses vous vous croyez où ? ». Merde Kensington. Heureusement qu’elle était du mauvais côté et qu’elle ne voyait pas les bouteilles. « Euh oui ! Oui oui on rentre tout d’suite … Dalia réveilles-toi ! Eh ! ». Claquant des doigts devant elle, le gamin la secoua un peu. S’ils ne se dépêchaient pas la Gryffondor aurait un réveil d’autant plus difficile avec cette mégère blonde… L’aidant à se relever, le garçon prit ses chaussures à la main, et l’aida à marcher… De toute façon elle ne devait pas marcher très droit… « Qu’est-ce qu’elle a hein ?». La pionne était suspicieuse … Normale. Plus agressive que de rigueur aussi. A mesure qu’il se rapprochait le rouquin pouvait entendre un brouhaha inquiétant dans le hall. Le bal était fini apparemment. «Ah non rien, elle se sentait juste pas bien. ». Aidant Dalia à rentrer, c’était comme si Kensington ne les poussait pas derrière. Est-ce qu’il la ramenait à son dortoir ou … ? Il y avait du monde. Genre beaucoup de monde. C’était la fin du bal ok, mais bon pourquoi est-ce que certains allaient même jusqu’à pleurer ? Pfff les petites natures.