....thialyn ∞ « la meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder »

Elle y avait pensé toute la nuit. C'était bien simple, pas un seul instant il n'avait quitté son esprit. Ils n'avaient échangé qu'un seul véritable baiser, qui était de sa propre initiative d'ailleurs, et pourtant il la hantait déjà. Elle s'était repassée en boucle ce moment où elle s'était arrêtée net à ses côtés, et où elle avait fini par se jeter à son cou. A cet instant, elle avait agi comme elle en avait l'habitude. Par instinct. Elle n'avait écouté que ses envie, que son cœur, elle avait oublié sa raison, comme elle le faisait tout le temps excepté lorsqu'il s'agissait de garçon. Et elle n'arrivait toujours pas à savoir si elle avait bien fait ou non. Ils s'étaient ensuite séparés, et il lui avait parlé comme jamais il ne lui avait parlé jusque là. Elle n'avait pas décelé ce ton dans sa voix qu'il avait toujours employé avec elle, ce ton mielleux et tentateur, ce ton qui la faisait succomber, et en même temps qui l'effrayait au plus haut point. Non, il avait juste été... naturel, et elle l'avait préféré comme ça. Seulement, les elfes les avaient interrompu avant qu'elle n'ait le temps de lui parler à son tour. Ils s'étaient retrouvés à la porte des cuisines, et le trajet jusqu'aux appartements des Poufsouffles s'était fait en silence, la main de Thiago posée dans le creux des reins de la jeune fille, la brûlant presque. Il avait été charmant. Plus charmant qu'il ne l'avait jamais été jusque là. Il l'avait quitté avec un baiser, et une promesse qui la hantait depuis lors... « A demain. » A demain ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Qu'ils étaient ensembles ? C'était bien la question à laquelle Maddie n'avait pas su répondre. Pouvait-elle se considérer en couple avec Thiago ? Elle ne savait absolument pas. Que signifiait cette dernière phrase sur laquelle il l'avait quitté ? Souhaitait-il quelque chose de sérieux ? Une vraie relation ? Cela ne collait tellement pas avec l'image qu'elle avait de lui... Pourtant, Maddie n'avait pas l'habitude de se fier aux réputations des personnes qu'elle fréquentait. Elle préférait les juger par soi-même, et pour l'instant, Thiago ne lui avait fait aucun mal. Mais depuis Stefan... Elle se méfiait des garçons, énormément. Et encore plus de ceux de ce genre. Et pourtant ... Elle l'avait embrassé. Elle ne comprenait pas pourquoi. Toute sa raison lui avait crié que ce n'était pas une bonne idée, mais comme souvent chez Maddie, son cœur, et ses envies, avaient été les plus forts. Et ce baiser, non, elle ne le regrettait pas. Elle avait beau lui avoir affirmé que jamais elle n'aurait dû faire cela, elle ne le regrettait pas. Et ce qui était arrivé par la suite, notamment le fait qu'il ne la pousse pas à aller plus loin, l'avait encouragé dans sa perspective de non-regrets. Alors Maddie ne savait plus où elle en était. Elle était rentrée se coucher sans réveiller Nara, ni Maddison, et elle avait glissé dans ses draps, aussitôt après avoir quitté son uniforme. Pourtant, ses yeux ne s'étaient pas fermés avant tard dans la nuit, les pupilles vert bleuté de Thiago la hantant plus que de raison, et le goût de ses lèvres encore présent sur les siennes. Elle avait effroyablement peur, et en même temps effroyablement hâte d'être au lendemain. Que se passerait-il ? Comment réagirait-il ? Peut-être la prendrait-il dans ses bras et l'embrasserait-il comme s'ils étaient encore seuls dans les cuisines ? C'est sur ces douces pensées qu'elle s'endormit finalement, aux alentours de trois heures du matin.

« Maddie ? Maddie ! » Une voix à son oreille la tira de ses doux songes, et elle rougit violemment lorsqu'elle se rendit compte de l'objet de ces dit-songes. « Et ben dis donc ! Je t'ai interrompu en plein fantasme, ou quoi ? » demanda Nara en riant. Si elle savait ... « Allez debout, marmotte. T'es rentrée tard hier, on était déjà couchées. Qu'est-ce que tu faisais ? » De nouveau, Maddie sentit ses joues se colorer. Il allait vraiment falloir que ça s'arrête. Elle ne pouvait définitivement pas rougir dés qu'Il apparaissait dans la conversation. « Oh non, rien. J'ai traîné avec Juyne. » Pitié qu'elles ne l'aient pas croisé dans la Salle Commune. Heureusement, cette explication sembla satisfaire Naranja, ainsi que Maddison, qui écoutait, de son lit. Ses deux amies se détournèrent alors de Madelyn, qui put de nouveau se plonger dans ses pensées, toujours hantées par un ténébreux brun aux yeux verts... Soudain, Maddie se leva d'un bond, et courut presque jusqu'à la salle de bain. « Qu'est-ce qu'il lui prend ? » Elle entendit vaguement Maddison répondre qu'elle n'en savait rien. Elle était déjà sous la douche, qu'elle fit la plus rapide possible. Puis elle s'enveloppa d'une serviette, se sécha d'un coup de baguette, et rejoignit le dortoir. Là, dilemme. Elle avait envie d'adopter une tenue qui lui correspondait, et non pas ce bête uniforme que tout le monde avait. Elle fouilla dans sa valise. Quelque chose à se mettre, quelque chose à se mettre. « Bah alors, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu te fais belle pour qui ? » demanda soudain Maddison ce qui eut pour effet de la faire sursauter - et rougir - de nouveau. « Quoi ? Non, pour personne ! Vous avez pas vu... Ah, voilà ! » Elle l'avait enfin trouvé. Ce bête chemisier blanc, légèrement transparent, tout simple, au final, mais ses amies avaient tendance à lui dire qu'il lui allait à ravir. Elle assortit cela d'un jean moldu, un de ces jeans très serrés qu'on ne trouvait que chez les moldus, mais dont elle raffolait, et qu'elle ne pouvait porter qu'en de rares occasions à Poudlard. Puis finalement, elle enfila une paire de ballerines, attrapa son sac, et s'apprêta à filer du dortoir. « T'es bien pressée... et mystérieuse ce matin ! Allez, Mad, dis-nous qui tu vas retrouver ! » « Personne je vous dis ! Enfin si... Louis ! » Et sans remarquer le regard sceptique qu'échangeaient ses deux amies, elle fila du dortoir, puis de la Salle Commune, courant presque. Il ne fallait pas qu'elle le loupe. Une fois qu'il serait dans la Grande Salle... C'était mort. Elle n'avait plus qu'à prier Merlin, Morgane, et tous les autres, qu'il ait passé au moins autant de temps qu'elle à repenser à hier soir, et qu'il se soit donc levé tard. Finalement, elle s'arrêta non loin de l'entrée de la Salle Commune des Serpentards, et attendit. Il lui sembla qu'une éternité s'était écoulée quand elle le vit enfin sortir, les mains dans les poches, l'air tout à fait décontracté. Elle eut un maigre sourire, avant de sortir de sa cachette, et bondir à moitié vers lui. « Thiago ! » cria-t-elle presque pour attirer son attention. Elle s'arrêta juste devant lui, et lui offrit un mince sourire. « Je... Salut. » De nouveau, elle sourit. Maintenant qu'il était là, devant elle, elle ne savait plus quoi faire. « Attends. » Et elle glissa sa petite main dans la sienne, avant de l'entraîner vers un couloir beaucoup moins fréquenté. Quand elle jugea qu'ils avaient assez d'intimité pour ne pas risquer qu'on ne les surprenne, elle s'arrêta enfin. « Voilà... On sera tranquille comme ça. Thiago... J'aimerai parler d'hier soir. » Elle évitait son regard, ses yeux passant du sol au plafond en quelques secondes. Finalement, elle planta ses prunelles dans les siennes. « Qu'est-ce que... Qu'est-ce que ça signifiait pour toi ? Ce... baiser ? Je... On est quoi, là ? Un couple ? Des amis ? Entre les deux ? Qu'est-ce que tu attends de moi, Thiago ? » Il fallait qu'il lui explique, qu'il lui dise, parce que elle, elle ne comprenait pas. Et elle avait besoin de savoir, que tout soit clair dans sa tête, parce qu'elle était tout simplement morte de peur, et qu'elle ne voulait qu'une chose... Qu'il la rassure.

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Madelyn allait craquer, elle le savait bien. A partir du moment où elle avait arrêté de résister, où elle s'était jetée dans ses bras, elle avait su que c'en était fini d'elle. En même temps, elle ne regrettait pas. Elle en avait eu tellement marre de se contrôler à chaque fois qu'il faisait un pas vers elle, de refouler ses envies, sa passion. Elle en avait eu marre de ne pas être elle-même tout simplement ! Ce n'était tellement pas elle, cette fille qui réfrénait ses envies, qui refoulait ce qu'elle avait sur le cœur pour faire ressortir son côté rationnel ! D'un autre côté, ce n'était pas elle non plus, cette fille qui embrassait fougueusement un garçon dans les cuisines. Alors quoi ? Qui était-elle au fond, où se retrouvait-elle là-dedans ? Nul part. Était-elle en train de changer à ce point qu'elle ne se reconnaisse pas dans ce qu'elle faisait ? Thiago l'avait-il changé ? Non, elle ne voulait pas le croire. Il l'avait touché, il l'attirait, mais il ne l'avait pas changé. Ils n'en étaient pas encore là. Elle ne ressentait rien pour lui, rien qui ne vint du cœur en tout cas et elle était absolument certaine que c'était réciproque. Alors c'était quoi leur relation à tous les deux, comment le déterminer ? Elle ne le savait pas et elle devait bien l'avouer, ça la dérangeait. Se lancer comme cela, dans l'inconnu, sans savoir où elle allait, ce qu'elle faisait... D'habitude, ça ne la dérangeait pas. Mais là, mêlé à l'excitation, elle ressentait de la peur. Parce que son petit cœur était bien trop fragile et qu'elle se laissait trop facilement avoir par des types comme lui. Et pourtant, peu à peu, il abaissait toutes ses barrières, et même s'il était loin d'être parfait, elle commençait à le connaître, à anticiper ses réactions, à prédire ce qu'il allait dire, et à l'accepter tel qu'il était. Voir en lui le petit-ami parfait n'était qu'un rêve fou, pourtant et arrivait à se dire qu'il était sans doute moins con et qu'il lui ferait moins de mal que Stefan. Bref, elle comprenait à entrevoir et à comprendre comment il fonctionnait. Pas assez toutefois. Par exemple, elle aurait dû deviner que jamais il ne lui dirait que oui, bien sûr, ils formaient un parfait petit couple soudé et uni. Et pourtant quand Maddie vint voir Thiago ce matin-là, les souvenirs de la veille plein la tête, elle était on ne peut plus sérieuse. Pourtant, dés sa première réplique il réussit à la dérider, et elle perdit son ton solennel pour laisser échapper un petit rire amusé. « Tu veux que je me fasse tuer par d’Alvarez ? » C'est vrai que sur ce point, il avait raison, et rien que l'idée la faisait rire. Si Nara apprenait qu'elle sortait avec Thiago Montgomery, son scandale serait au moins aussi gros que celui que Maddie avait fait à Louis en apprenant sa relation avec Cassiopée. Au moins. « De toute façon, si Nara avait su que je t'avais embrassé hier, elle aurait déjà piqué une crise. Et tu ne serais sans doute plus de ce monde. Elle peut être redoutable quand elle le veut. » blagua la Poufsouffle, un peu déroutée d'avoir une conversation presque normale avec Thiago. Jusque là, il n'avait fait que la draguer. Depuis hier soir, depuis qu'elle l'avait embrassé, elle avait l'impression de le découvrir vraiment. Pourtant, elle voyait bien qu'il tardait à lui offrir une réponse, et plus il tardait, plus elle s'inquiétait. S'inquiéter de quoi, elle ne savait pas vraiment. Mais elle s'inquiétait. Jusqu'à ce qu'il finisse par ouvrir la bouche. « Je connais peu d’amis qui s’embrassent dans les cuisines si tu veux mon avis. Quoique, j’suis sûr qu’il se passe des trucs pas très nets là-dedans » Elle eut un sourire amusé à l'idée d'elfes qui... yeurk, non en fait, c'était horrible, comme vision. « Pour hier soir, je regrettes rien. J’ai apprécié, t’as apprécié, ‘fin j’espère, et voilà c’est fait. Pour l’instant je dirais qu’on est entre les deux. On s’connait pas assez mais jt’aime bien. Ah, et puis je veux te prouver que je vaux mieux que Durden » Étrangement, elle ne fut pas déçue. Un peu pour les mêmes raisons que lui d'ailleurs. Un couple, c'était trop d'investissement. Bien sûr, elle aurait aimé avoir un copain, mais elle ne voulait pas que ce soit le premier mec venu. Même celui qu'elle avait embrassé dans les cuisines. Elle voulait le connaître, et le choisir parce qu'elle l'appréciait, et non pas pour son physique avantageux ou l'attirance qu'elle ressentait pour lui. Alors, bien entendu, elle était d'accord avec lui, même si la nuit-même elle avait rêvé du contraire. Ils n'étaient pas assez proches pour qu'elle puisse souhaiter un couple. Et pourtant, elle ne savait toujours pas comment elle pouvait définir cela, et c'était bien ce qui la gênait. Madelyn, inconsciente de son silence, restait songeuse face à Thiago, sans lui répondre. Ainsi, elle sursauta presque lorsqu'il s'approcha d'elle pour saisir une mèche de ses cheveux blonds, pour la faire glisser derrière son oreille... geste qu'il avait eu, hier aussi. Elle eut un sourire lorsqu'il murmura à son oreille. « En tout cas, j’aime beaucoup ton chemisier, il te va super bien » Mais étrangement, elle ne rougit pas. Elle se contenta de frémir, lorsqu'il déposa un baiser au creux de son cou, et d'incliner légèrement la tête pour le laisser faire. Mais elle ne rougit pas. Elle s'étonna presque elle-même. « Désolé si tu t’attendais à une réponse plus précise » finit-il par s'excuser, étonnant presque Madelyn, avant de saisir l'une de ses mains. La Poufsouffle, à ce stade, ne savait plus comment réagir.

« D'accord, on est pas un couple. Ça me semble normal, en fait. On se connaît pas après tout. Mais on est pas des amis non plus. Je... C'est débile, mais ça me gêne de ne pas savoir ce que l'on est l'un pour l'autre. Et si tu oses me sortir sex friends, je te jure que je te plante là avec la marque de ma main sur ta joue. » Ce n'était pas une menace en l'air, c'était bien ce qu'elle craignait. Qu'elle ne soit au fond rien de plus qu'une bonne copine avec qui il avait envie de coucher. C'était égoïste et prétentieux, mais elle ne voulait pas être qu'une fille parmi tant d'autres. Elle voulait être spéciale. Alors elle décida d'être naturelle. Peut-être que la Maddie qui effrayait les garçons avec son sourire éternelle et sa bonne humeur, avec ses bonds d'excitation et ses cris de joie, avec ses discours rêveurs et farfelus, peut-être que cette Maddie-là saurait lui plaire, à lui, Thiago. Elle décida de se laisser aller, de n'écouter que son cœur, et son ventre, et de ne faire ce dont elle avait envie. Et ce dont elle avait envie, à cet instant précis ... « Mais alors, si on est pas un couple... Est-ce que j'ai le droit de faire ça ? » Et pour la seconde fois en quelques heures, elle se hissa sur la pointe des pieds, et déposa un baiser sur ses lèvres. Un baiser chaste et court cette fois-ci, qu'elle mit fin avant qu'il ne fasse durer les choses. Elle se retrouva alors à quelques centimètres de ses lèvres. « Hein ? J'ai le droit ? » demanda-t-elle dans un souffle, un sourire taquin aux lèvres. Pour la première fois en sa présence, elle s'amusait. Elle ne se rendait même pas compte que d'une certaine manière, elle adoptait sa tactique, à lui, à savoir, jouer. Après tout il n'était pas le seul à avoir le droit de s'amuser !

Spoiler:

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Madelyn se surprenait elle-même. Elle se savait exubérante et joyeuse, naturelle et souriante, rieuse, voire même parfois complètement folle du point de vue des autres, mais jamais elle ne s'était connue audacieuse, encore moins lorsqu'il s'agissait de garçons. Elle se considérait encore comme novice en la matière, elle n'avait connu qu'une histoire dans sa vie qui s'était extrêmement mal finie, et elle ne pouvait même pas parler de sentiments. Lorsque cela concernait la drague, ou tout ce qui l'environnait, c'était bien le seul moment où Maddie n'était pas naturelle, ou extravertie, le seul moment où elle ne se laissait pas aller. Alors ce baiser qu'elle lui avait donné l'avait déjà étonné. Elle n'avait pas su identifier la source de cette pulsion. Et maintenant... Elle se montrait presque joueuse ? Allons bon. Il lui tournait vraiment la tête. Elle ne savait même plus comment se comporter avec lui. Venait-elle d'accepter cette relation qui au final, ne lui promettait que des ennuis, comme avec Stefan ? Oui, d'une certaine façon, elle venait de le faire, même si sa réponse n'avait pas semblé le satisfaire entièrement pour autant. « Pour ça faudrait déjà qu’on couche ensemble beauté et à moins d'être amnésique je n'en ai pas le souvenir. Ça te gêne tant que ça ? Malheureusement j’ai pas de réponse à te fournir là tout de suite. Faudrait inventer un terme. Tiens ouais on devrait faire ça, par contre j’ai pas trop d’idées pour le nom, faudra m’aider hein. » Parce qu'il se croyait drôle ? Elle, ça ne la faisait pas rire. Elle n'était plus avec Louis, dans les dunes de son enfance, à explorer telle ou telle caverne inoffensive, et pour la première fois, l'inconnu lui faisait peur. « Je t'ai connu plus subtil dans ton humour, Thiago... » se contenta-t-elle de lui faire remarquer, amère sachant très bien qu'elle ne tirerait plus rien de lui. Pourtant, malgré tout cela, elle s'était laissée emporter. Tenter. Enivrer. Elle était entrée dans son jeu, s'était approchée de lui, lui avait titillé les sens comme il avait aimé le faire la veille au soir avec elle. Et elle était de nouveau tombée dans son piège lorsqu'il s'était rapproché d'elle, et qu'il l'avait embrassé, très chastement de nouveau. Il gagnait toujours au final. Elle avait beau faire quoique ce soit, il réussissait toujours à reprendre le dessus. Elle pouvait utiliser toutes les techniques de drague qu'elle connaissait - c'est à dire aucune - qu'il la surpasserait toujours dans ce petit jeu. Parce qu'elle se sentait irrémédiablement attirée par lui, parce qu'il l’enivrait véritablement, parce qu'elle n'avait l'impression que n'être qu'une pièce dans son jeu, dont il pouvait tout faire, si seulement si il se montrait suffisamment délicat et subtil. Ce qu'il savait être il fallait l'avouer. Et elle détestait cette sensation de se sentir utilisée, pourtant elle venait de comprendre que cela ne servait à rien de lutter. Parce qu'elle ne pourrait pas devenir la maîtresse du jeu. Ce n'était pas elle, ça. Et elle était bien moins forte que lui.

« Mais ça me déplaît pas que tu m’embrasses, tant que c’est loin de d’Alvarez… Et tous les gens qui me détestent en fait, je tiens à ma vie vois-tu » Elle eut un rire. Alors comme ça, il avait peur de Nara ? Comique comme image. « T'es bien un Serpentard ! Peur de Nara, franchement ! C'est vrai qu'elle peut-être féroce mais tout de même ! » Elle rit de nouveau, puis elle se tut. Elle se trouvait à moins d'un mètre de lui, et soudain, elle ne savait plus quoi faire. Cette situation la gênait. Le silence s'était installé, ils attendaient l'un l'autre qu'il y en ait un qui prenne la parole. L'évocation de Nara lui avait mis en tête les paroles qu'aurait sa meilleure amie si elle apprenait cette 'aventure'. Elle n'avait pas eu de mal à imaginer les cris de Nara, et ceux-ci l'avaient fait douter. Que faisait-elle là, dans les bras d'un type qui ne voulait même pas sortir avec elle ? Comment ne pas être sûr qu'il n'était pas comme Stefan ? Qu'il ne la mènerait pas en bateau de la même manière ? Elle ne savait pas... Elle voulait juste... Juste qu'il lui prouve d'une manière ou d'une autre qu'elle n'était pas rien. Elle ne se doutait pas que pour lui, le simple fait de ne pas la laisser en plan sur le champ en était une preuve. Elle voulait... Qu'il la surprenne, oui c'était le cas. Qu'il lui montre que l'image qu'elle avait de lui était faussé. A cette idée, un nouveau sourire s'installa sur le visage de Maddie. « Thiago... Surprends-moi ! Je... J'ai une image de toi que tu veux... casser je crois. Mais pour l'instant, tu t'es comporté exactement comme je le pensais. Tu t'es comporté comme un coureur de jupons qui sait user de ses charmes se comporterait. Je... Je t'ai surpris non ? Avec ce baiser hier. Alors à ton tour. Montre-moi que tu n'es pas que ce que ta réputation peut laisser supposer. Que toi aussi, tu peux être étonnant. » C'était certes étrange comme demande, mais je peux vous l'assurer, cette fois-ci, c'était du Maddie tout craché.

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Maddie lui avait demandé de la surprendre, mais elle ne s'était pas attendu à ça. Véritablement. Oui, il avait réussi à la surprendre, si bien qu'elle se trouvait complètement dépourvue face à sa proposition. Il n'y avait pourtant pas trente-six mille solutions. Elle n'avait qu'à dire oui, ou non. Mais Madelyn était une grande indécise, incapable de faire un choix lorsque deux chemins se dessinaient devant elle. Et là elle ne savait tout simplement pas. « Viens au bal avec moi. » lui avait-il dit. Puis il s'était rapproché d'elle, si bien qu'elle s'était de nouveau retrouvée à quelques centimètres de son visage, leurs lèvres se touchant presque. Et vu l'effet qu'il lui faisait, elle n'avait pas immédiatemment assimilé ses paroles. Puis il avait continué. « J’ai prévu d’y aller avec Ariel, enfin on ira jusqu’à la Grande Salle et après chacun vit sa vie. Alors viens avec moi. Je te préviens, c’est pas du tout mon genre d’aller au bal accompagné, alors j’espère que ça te surprends assez. » Et là, elle avait enfin compris, et elle s'était figée, tandis qu'il passait sa main dans ses cheveux blonds. Il n'avait pas paru remarquer son trouble. « Mais… Faudra prévenir tes amis avant. Histoire qu’ils ne pensent pas que je t’ai drogué ou une connerie dans le genre. Je veux bien passer pour un connard mais pas pour un psychopathe. » Et sur ce il l'embrassa, mais Maddie réagit à peine. Son esprit retournait en boucle la proposition qu'il venait de lui faire. « Et puis je suis sûr que tu dois être super canon en robe de soirée, j’ai hâte de voir ça. » Elle ne lui répondit même pas. Elle s'éloigna de lui. Elle se trouvait stupide de l'avoir poussé à la "surprendre". Déjà parce qu'avec un peu de recul elle trouvait ça horriblement niais. Et puis parce que maintenant, elle ne savait tout simplement pas quoi lui dire. Elle ne pouvait pas dire non. Parce que c'était elle qui l'avait poussé à faire ça, elle pouvait pas le laisser en plan en lui disant « ah c'est bien, tu m'as surpris, mais en fait, j'aime pas ta proposition donc voilà, bye ! » et en même temps, elle ne voulait pas aller au bal avec lui. Enfin, c'est pas qu'elle ne voulait pas ... Mais elle avait peur. Parce que de un, aller au bal avec lui, c'était s'afficher devant tout le monde. Et pour une fois, Maddie redoutait ce que diraient les autres de sa relation avec Thiago... Si on pouvait appeler cela une relation. De deux, parce qu'y aller avec Thiago, c'était effectivement informer ses amis et qu'elle n'en avait pas réellement envie, vu la crise que lui ferait Maddison et Naranja. Tiens, c'était la première fois depuis la mort de Lara qu'elle se réjouissait que Nara ne parle plus ! Non, elle était vraiment horrible. Enfin bref. Il y avait une dernière raison pour laquelle elle hésitait face à la proposition de Thiago, c'était Louis. Elle avait prévu d'aller au bal avec son meilleur ami, et ça la dérangeait vraiment de le laisser tomber. Bien qu'ils n'en aient pas véritablement parlé, Maddie savait que dés l'annonce du bal ça avait été un évidence pour Louis, puis que de toute façon, il ne pouvait pas y aller avec Cayrel. Et vu que Loulou n'allait pas très bien en ce moment ... Pourtant, Madelyn savait qu'il ne lui en voudrait pas. Il s'inquiéterait pour elle, parce que c'était Thiago. Mais il ne lui en voudrait pas. Ainsi, elle se retrouvait sans aucun arguments valables et elle devait bel et bien faire un choix.

« Je... Au moins on peut dire que tu m'as surprise. Tu veux vraiment aller au bal avec moi ? » C'est vrai que l'idée de se retrouver dans la Grande Salle, au bras de Thiago, devant tout Poudlard, lui paraissait complètement surréaliste. « Je ... Sais pas quoi te dire. » Au moins, elle était franche, mais elle n'était pas certaine que c'était la réponse qu'il attendait. Il fallait qu'elle prenne une décision. Elle hésita un instant, se balança d'avant en arrière puis lui tourna soudain le dos, et fit quelques pas, entortillant une mèche de cheveux autour de son doigt. Accepter ? Ne pas accepter ? Accepter ? Ne pas accepter ? Finalement, elle prit sa décision, et revint face à lui, sans se rapprocher trop, histoire de ne pas trébucher sur chaque mot prononcé. « Va falloir que tu te caches pendant quelques jours, parce que même si Nara ne parle plus, je t'assure qu'elle peut montrer sa colère autrement. » Certes, c'était une façon étrange de lui faire entendre sa décision. « Et puis, Maddison est pas mal non plus dans le genre, la fougue espagnole en moins bien sûr. Et puis t'as Louis. Je t'avoue que même si je le connais par cœur, pour le coup je ne sais pas trop comment il va réagir. Enfin, bon, si je lui assure que tu n'es pas un vilain garçon, et que tu ne me manipules pas, ça devrait aller. » Oui, elle avait conscience que tout ceci était vachement rassurant, et surtout, absolument pas clair. Voyant dans le regard de Thiago qu'il ne voyait pas bien où elle voulait en venir, elle se tut de nouveau, puis dans un souffle, finit par cracher le morceau. « J'accepte d'être ta cavalière. » Puis, sans attendre sa réaction, elle s'approcha de lui, déposa ses lèvres sur les siennes pour un dernier baiser et chuchota au creux de son oreille : « On se voit au bal. » Et elle tourna les talons et s'éloigna, sans lui accorder un regard de plus. Et sans savoir si elle avait pris la bonne décision ou venait de faire la pire connerie de sa vie.