....thialyn ∞ « la meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder »

Seule. Encore. Décidément, ça devenait une habitude en ce moment. Elle qui était toujours fourrée avec Maddison et Naranja, ou encore Louis, ou Juyne, ou Sarah... Enfin, bref, toujours entourée de tout un tas de gens, ces derniers temps, elle cultivait plutôt sa solitude. Depuis la mort du directeur des Gryffondors, Madelyn avait la forte impression que rien n'allait plus dans le château. Que la joie qui régnait avant sur Poudlard, malgré tout ce qu'il s'y passait déjà, avait disparu. Les rares éclats de rires qui résonnaient dans les couloirs sonnaient faux, et le reste des élèves se contentaient d'afficher des mines sombres. Pour une amoureuse de la vie comme Maddie, ce n'était pas quelque chose de facile à vivre, sans compte qu'elle avait était extrêmement choquée par l'assassinat de William Blake sous ses yeux. Elle supportait mal les cauchemars qui la hantait depuis, surtout que les infirmiers n'étaient même plus là pour lui prescrire des potions de sommeil sans rêve. Ce jour-là, elle avait donc décidé de faire un détour par l'infirmerie, histoire de vérifier si elle ne pouvait pas piocher dans les réserves. Elle se doutait bien que c'était une opération à risque, mais elle ne supportait plus de revivre la même scène chaque nuit. Elle aurait pu demander à quelqu'un de l'accompagner, mais elle ne voulait pas que ses amis reçoivent des punitions par sa faute, et puis ... Admettre qu'elle avait été si touché que cela par la mort de leur professeur n'était pas une chose facile. Bien sûr elle se doutait bien qu'elle ne devait pas être la seule ... Et puis, vu les cris qu'elle avait l'impression de pousser dans son sommeil, Maddison, Naranja et les autres filles du dortoir devaient bien être au courant.

C'est donc décidée qu'elle s'engagea dans le couloir de l'infirmerie. Vide. Bon point pour elle. Elle s'apprêtait à pousser la porte, quand soudain, elle arrêta sa main à quelques centimètres du bois. Qu'est-ce qu'elle faisait, bordel ? Elle allait se faire chopper, et au mieux, recevoir un Doloris. Ou deux. Ce qui n'était pas très réjouissant comme idée, même si ce n'était pas son premier. Elle allait presque renoncer quand lui vint de nouveau à l'esprit ces cauchemars. Déterminée, elle poussa doucement la porte et pénétra dans l'infirmerie ... Pour se retrouver nez à nez avec un Mangemort. Merde. « Bonjour, petite. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? T'as besoin de mes services ? » Merde, merde, merde. Rien que le sourire de ce type lui faisait froid dans le dos. Nul doute que c'était un mangemort, et peut-être même de la pire espèce. Depuis quand Voldemort avait remplacé Ted et Victoire, par Merlin ? « Je... Je ... Non... Je ... Rien. Merci. » Et elle s'enfuit sans demander son reste, le cœur battant la chamade, et courant à travers les couloirs comme si sa vie avait été en jeu. Oui bon, c'était peut-être totalement débile, mais quand vous vous apprêtez à commettre un vol, et que vous tombez nez à nez avec un mangemort qui n'aurait absolument pas dû se trouver là ... Soudain, alors qu'elle courrait, une pensée vint à Maddie et elle s'arrêta net. Elle aurait peut-être pu demander la potion à ce mangemort. Après tout, il était infirmier. C'était son boulot. Même si c'était un sadique en puissance. Il y avait trois chances sur quatre qu'il lui refuse, mais elle n'avait rien à perdre. La Poufsouffle se sentit soudain très bête, mais rien que de s'imaginer retourner à l'infirmerie lui faisait froid dans le dos, et elle continua sa route, perdue dans ses pensées. Elle marchait sans vraiment se rendre compte de l'endroit où elle allait, et elle se retrouva dans le Hall d'Entrée. Là, elle s'arrêta, et ses réflexions se poursuivirent. Elle se repassait le visage du mangemort, et se demandait, au fond, pourquoi elle l'avait trouvé si effrayant. Elle fréquentait des mangemorts chaque jour, elle les contemplait tous depuis sa table, dans les salles de classe, cela faisait six ans qu'elle en croisait dans les couloirs, alors pourquoi, par Merlin, celui-ci l'avait tant effrayé. Ce n'était au final qu'un type de quarante ans aux cheveux un peu grisonnants ... Elle allait finir par se convaincre que sa réaction avait été plus que stupide, quand soudain, elle sentit une voix retentit à son oreille. Elle le reconnut aussitôt. « On s’est perdue beauté ? » Thiago. Son souffle dans son cou alors qu'il prononçait ces quelques mots la firent frissonner, et elle ferma un instant les yeux, pour reprendre contenance. Puis elle se tourna vers lui. Elle n'aurait pas dû. Le seul fait de plonger son regard dans ses yeux bleus la fit fondre. Par Merlin. Elle détestait ce garçon. « Je crois que je vis dans ce château depuis suffisamment longtemps pour ne plus me perdre dans le Hall d'Entrée, ... Montgomery. » L'appeler par son nom de famille. Mettre suffisamment de distance entre eux pour qu'elle ne se sente pas proche de lui. C'était le mieux à faire. Thiago Montgomery, c'était à la fois le cauchemar et la tentation personnelle de Madelyn. C'était un garçon qui depuis quelques temps déjà, s'était mis en tête de la poursuivre. De la séduire. De la faire sienne. Et pour une raison que la jeune Poufsouffle ignorait totalement. L'idée qu'elle lui plaise tout simplement lui semblait incongru, elle n'était pas vraiment le genre de fille qui attirait les coureurs de jupons comme le Serpentard. Elle était persuadée qu'il y avait quelque chose là-dessous, mais elle n'arrivait pas à savoir quoi. Alors elle lui résistait, parce qu'elle ne voyait aucune raison valable de lui céder. Parce qu'elle se méfiait de ce genre de type, trop sûrs d'eux... Surtout qu'elle pouvait lui trouver bon nombres de points communs avec Stefan. Et que, vu comment ça c'était terminé, à l'époque, elle s'en méfiait encore plus. Le problème ? Il la faisait fondre. Il avait un pouvoir sur elle, un pouvoir physique, qu'elle n'avait jamais connu jusque là. Elle ne savait pas si c'était lui, ou simplement le fait qu'un garçon s'intéresse à elle. Mais quand il était là, elle ne se contrôlait plus, elle n'arrivait plus à réfléchir, ses pensées s'embrouillaient et une boule se formait dans sa gorge. Son souffle dans son cou l'avait fait frémir. Croiser son regard la faisait chavirer. Elle savait que s'il continuait, elle succomberait, et elle ne le voulait pas. « Qu’est-ce que tu fais là sans tes acolytes de toujours ? » Elle ne répondit pas. Madelyn ne prononça pas un mot, parce qu'au même moment, la main de Thiago vint chercher une mèche de ses cheveux pour la passer derrière son oreille, et le cœur de Maddie fit une embardée. De nouveau, ses yeux se fermèrent un instant, et quand elle les rouvrit, elle avait l'impression que le visage du Serpentard s'était rapproché de quelques millimètres. Bordel, qu'est-ce qu'elle faisait ? Mais au même instant, Thiago la quitta des yeux pour contempler le Hall. Vide. Mais sans doute pas pour longtemps. Sans qu'elle ne puisse réagir, il prit Maddie par la main et l'entraîna derrière lui. « Quoi ? Thiago, arrête ! » Sans s'en rendre compte, son prénom lui était automatiquement venu en bouche. « Arrête ! Où tu m'emmènes ? Thiago ! » Mais devant le silence du jeune homme et vu qu'il ne semblait pas disposé à lui lâcher la main, elle se laissa juste faire, incapable de réfléchir. Elle ne voulait même pas imaginer les pensées qui lui traversaient l'esprit, à lui, parce qu'elle se doutait bien que ça ne lui plairait pas. Et elle se maudit de ne pas être capable de résister au charme de ce beau Serpentard. Puis elle pensa à Nara. A Maddison. A Louis. Louis, qui sortait avec Cassiopée. Elle ne pouvait décidément pas faire la même erreur que son meilleur ami. Même si Thiago, c'était moins pire que la Cayrel parce que ... Cassiopée, c'était Cassiopée, quoi. Elle aurait pu continuer longtemps comme ça, si Thiago ne s'était pas soudain arrêter pour ... ouvrir la passage des cuisines. Des cuisines ? Euh... Ouais. Pourquoi pas. Toutefois, Madelyn n'était pas suffisamment naïve pour croire qu'il voulait juste l'inviter à manger un bout en sa compagnie. Pas le genre du personnage. Sans qu'elle comprenne vraiment son manège, Thiago ordonna aux elfes de préparer un plat, le truc le plus long qu'ils trouveraient, et les petits êtres s'y attelèrent aussitôt, les laissant seuls. Seuls. Elle comprenait mieux maintenant. Au pire, si la situation dérapait, les elfes n'étaient pas loin, elle n'aurait qu'à crier. Maddie n'avait toujours pas lâché un mot, quand elle se rendit compte que la main du Serpentard était toujours dans la sienne. Un nouveau frisson la prit, et elle s'apprêtait à se dégager quand il s'assit sur un tabouret et l'attira vers lui, de façon à ce qu'elle se retrouve toute proche. Elle déglutit. Non, non, non, non, non. « J’ai toujours rêvé de kidnapper une jolie fille t’sais, j’espère que ça te dérange pas » Elle n'arriva pas à retenir un sourire amusé. Non, elle ne devait pas sourire. Il n'était pas drôle. C'était juste un gros pervers dégueulasse qui ne pensait qu'à une chose ... Mais en même temps, il était si craquant ... Elle se sermonna mentalement. « Si tu crois que je vais me laisser kidnapper aussi facilement. » rétorqua-t-elle finalement en essayant de dissimuler son mal-aise. Elle allait de nouveau se dégager, et partir, vite, quitter les cuisines et le semer, quand elle sentit le pouce du garçon dessiner des ronds sur le dos de sa main. Maddie inspira grandement, et se mordilla la lèvre du bas. Elle tira un instant sur sa main, mais, sans force, elle finit par la lui abandonner. « Thiago ... » murmura-t-elle. « Thiago ... Arrête... » Elle n'était pas convaincante pour une noise, mais c'était le mieux qu'elle pouvait faire. « Pourquoi ... Pourquoi moi ? » La question avait fusé, sans qu'elle n'arrive à la retenir, et sans qu'elle n'arrive à décider si c'était une bonne chose ou non de l'avoir posé...

Spoiler:

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Elle ne pourrait pas résister. Elle n'y arriverait pas. Il la rendait folle, il le savait et il en jouait. Il savait y faire, il avait l'habitude. C'était son talent, il était doué pour ça. Draguer. Se faire désirer. Devenir irrésistible et indispensable. Et Madelyn, elle, avait trop peu l'habitude pour pouvoir y résister. « Et pourquoi pas ? » Ce n'était pas une réponse. Elle avait espéré que ce qu'il lui dirait la dégouterait suffisamment pour qu'elle arrive à le repousser mais ce n'était pas une réponse. Et il ne lui laissa pas le temps de réagir. Il l'attira à lui, et ils se retrouvèrent plus proches qu'ils ne l'avaient jamais été. Elle sentait son buste contre son ventre, elle sentait ses mains sur ses hanches, qui la brûlaient. Elle ressentait chacune de ses caresses comme une vague d'elle-ne-savait-quoi, un sentiment indescriptible qui lui donnait envie de hurler. Elle ne résista pas, pas un seul instant, parce qu'elle ne pouvait pas résister à ça. Son visage était là, à seulement quelques centimètres, et elle se perdait dans son regard si bleu, et elle n'avait qu'une envie, fondre sur ses lèvres, toutes proches, si tentantes ... Non, elle ne devait pas. « J’ai pas l’impression que ça te dérange pourtant » Il avait toujours ce sourire aux lèvres, si arrogant, si sûr de lui, comme s'il savait que Maddie était à lui. Et c'était pour ça qu'elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas lui donner raison, elle ne voulait pas être comme toutes les autres, être un jouet entre ses mains. Mais quand la main du jeune homme vint effleurer sa joue pour remettre une mèche de cheveux derrière son oreille, elle se sentit défaillir, son cœur battant à mille à l'heure. « Pourquoi toi ? Mmh j’sais pas. Tu m’intrigues beauté. Tu m’résistes beaucoup trop pour que ça soit pas suspect » Elle eut un rictus moqueur. Que croyait-il ? Qu'elle préférait les filles ? Vu l'effet qu'il lui faisait, elle pouvait dire que non, mais elle aurait presque préféré. Surtout quand le jeune homme fit glisser sa main dans sa nuque, caressant de ses doigts la naissance des cheveux de la jeune fille, lui arrachant des frissons. Maddie ferma les yeux, fort, et se mordit la lèvre inférieur. Qu'il arrête, par Merlin ... Qu'il arrête. « Pourquoi tu m’résistes ? » Et là, il la rendit folle. Elle sentit presque ses lèvres alors qu'il prononçait ses mots, tout contre elle, tandis que leurs souffles se mélangeaient. Et il finit par l'achever en s'éloignant brusquement, brisant le contact, si ce n'est ses mains qui serraient toujours celle de la jeune fille. Pourquoi la faisait-il souffrir ainsi ? Qu'avait-elle fait ? La question du jeune homme la percuta alors de plein fouet, et une foule de souvenirs lui revint en mémoire.

Stefan. Le seul, l'unique. Le seul qu'elle avait eu en tout cas. Leurs débuts, idyllique. Elle n'avait pas fait attention à sa réputation de coureurs de jupons, parce que Maddie n'était pas comme ça. Elle ne se fiait pas aux réputations, mais à ses propres expériences, et elle se trompait rarement sur les gens. Cette fois-là, elle s'était trompée. Elle l'avait cru gentleman, il ne l'était pas. Elle aurait dû se méfier quand il avait commencé à la pousser à faire des choses dont elle n'avait pas envie. Elle avait refusé, d'ailleurs. Longtemps. Elle le trouvait génial de rester avec elle même si elle ne voulait pas sauter le pas, sans comprendre que s'il le faisait, c'était parce qu'il s'en tapait d'autres à côté. Elle se disait que c'était normal qu'il insiste, et qu'il allait bien falloir qu'elle accepte, si elle voulait le garder. Elle avait d'ailleurs fini par le faire. Elle s'en souvenait comme si c'était hier, bien qu'elle n'espérait qu'une chose, tout oublier. Elle l'avait espéré doux et tendre. Elle avait bien vite compris qu'il était comme avec toutes les autres. Ce n'était pas ce qu'on pouvait appeler un mauvais coup, bien qu'elle n'ait pas de comparaison. Mais elle, elle n'avait pas aimé. Elle avait détesté même. Elle s'était sentie mal, le matin venu, et elle se rappelait avoir fui le lit avant même qu'il ne se réveille. Deux jours après, elle apprenait qu'il la trompait depuis presque deux mois. Et elle rompait avec lui devant toute la grande salle. Stefan. Son premier copain. Sa première fois. L'un de ses pires souvenirs.

Elle avait revécu toute cette scène en un instant, alors qu'elle venait de réaliser la question de Thiago, et soudain, tout son désir disparut. La sensation de ses mains sur les siennes la brûlait toujours, mais elle savait pourquoi elle ne voulait pas de lui. Elle se rappelait. Toutefois, elle ne doutait pas que s'il recommençait le même petit jeu que quelques instants auparavant, elle succomberait de nouveau et ça la terrifiait. « Pourquoi ? Parce que je connais ta réputation. Je sais que je ne suis pas la première, que je ne suis pas la dernière, et surtout que je ne compte absolument pas pour toi. Que c'est juste un jeu. J'ai déjà connu un mec comme toi, et je ne veux plus revivre ça. Jamais. Alors, oui, tu m'attires, je ne peux pas dire le contraire. Je n'ai même jamais ressenti ça avec personne. Mais je ne te céderai pas, parce que j'ai trop à perdre et si peu à y gagner. » Et elle tira sur ses mains avec force sans qu'il daigne les lâcher.

Spoiler:

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Voilà, elle lui avait tout dit. Tout ce qu'elle avait sur le cœur, tout ce dont elle avait peur. Enfin, non, pas tout bien sûr. Elle avait omis que ce qu'elle voulait, c'était un petit-ami, un vrai, qui serait là quand elle en avait besoin, avec qui elle pourrait rire, et partager sa vie. Elle ne l'avait pas dit, parce qu'elle savait qu'il n'était pas ce garçon-là. Comment pourrait-il l'être, lui, le grand dragueur, lui, le don juan ? A vrai dire, Maddie était terrifiée à l'idée de commencer quelque chose avec un garçon, pour que ça se finisse comme avec Stefan. Et vu ce qu'elle avait ressenti la dernière, et la seule et unique, fois où elle avait fait l'amour, elle ne voulait pas réitérer l’expérience. Elle voulait attendre de ressentir des sentiments pour quelqu'un, mais Thiago remettait tout en question. Cette attirance qu'elle ressentait pour lui, c'était tout nouveau pour elle, et elle ne savait pas comment réagir. Elle aurait préféré en être débarrassé, l'oublier. Mais elle n'y arrivait pas. Elle craignait toujours qu'il surgisse derrière elle comme il venait de le faire quelques temps plus tôt, elle craignait qu'il la frôle, et qu'elle ressente ces décharges électriques qui la parcouraient dés que leurs peaux rentraient en contact. Étrangement, la seule pensée qui lui vint, alors qu'il se rapprochait d'elle, s'éloignait, se rapprochait encore, bref, jouait avec elle, ce fut Louis. Comment réagirait-il, si jamais... Si jamais quelque chose arrivait, alors qu'elle lui avait mené la guerre pendant des mois parce qu'il sortait avec Cassiopée ? Après tout, Thiago n'était pas beaucoup mieux. Il était Serpentard, mais ça elle s'en foutait. Il était Obscur, elle s'en foutait aussi au fond. Ça avait même été l'une des raisons qui avaient longtemps repoussé son engagement chez les Résistants : elle avait de nombreux amis dans les deux camps et ne voulait se brouiller ni avec les uns ni avec les autres. La grande différence qu'elle trouvait avec Cassiopée était qu'elle ne l'avait jamais entendu prononcer aucune critique sur la pureté du sang. Toutefois, il avait une réputation aussi remplie que celle de Stefan, si ce n'est plus, et elle ne savait vraiment pas ce qu'elle faisait là, à seulement quelques centimètres de lui, en ce moment.

« Tu sais quoi ? T’as raison. » Cette phrase, particulièrement, la surpris. Elle le connaissait du genre tenace et s'étonne qu'il abandonne si facilement. « T’as raison sur le fait que j’ai une sale réputation. Que j’assume soit dit en passant. T’as raison en disant que Durden est un gros con, c’pas moi qui vais te contredire sur ce point-là. T’as raison, j’peux me taper qui je veux, c’pas les filles qui manquent dans cette école. » Il ne la regardait pas en prononçant ces mots, les bras levés comme pour s'excuser et elle se sentit presque mal d'avoir dit de telles phrases. Après tout, il n'était pas Stefan, non. Toutefois, il finit par poser son regard vert sur elle, et par combler la distance qui les séparait. Il saisit son menton et elle se sentit frémir. « Mais tu penses vraiment que je perdrais mon temps ici si ce n’était qu’un jeu. Je suis pas joueur, je m’appelle pas Durden, les paris et ces conneries ça me passe au-dessus de la tête. » « Et ça, c'est quoi ? Tu ne joues pas là, peut-être ? » susurra-t-elle tout contre lui. « Tu vas vraiment gâcher ta vie à cause d’un mec qui a deux neurones ? Y a qu’à voir dans quel état il ressortit de son interrogatoire, il est pas capable de fermer sa gueule. Alors tu vas vraiment te pourrir la vie à cause de lui ? » Sur ce point, il n'avait pas tord. Elle n'avait qu'une envie, oublier Stefan. Alors, pourquoi n'en était-elle pas capable ? Cette première fois désastreuse allait-elle la marquer à jamais ? Ou réussirait-elle à l'effacer de sa mémoire, finalement ? Et finalement, Thiago se décida à faire ce qu'il n'avait encore jamais fait jusque là : ses lèvres vinrent se poser, très brièvement, sur celles de la Poufsouffle, qui retint son souffle et ferma les yeux. Pourtant, le vert et argent se retira aussitôt, et Maddie ne put que se répéter qu'une fois de plus, il jouait avec elle. Il se laissait désirer. « Tu fais ce que tu veux, je vais rien t’obliger à faire, je suis pas un psychopathe non plus. » Finit-il par résumer en s'éloignant d'elle. « Prend au moins la nourriture, histoire de pas les avoir fait travailler pour rien, si ? » Elle eut un sourire en voyant le travail des elfes de maison. Les pauvres, ils avaient fait tout cela pour rien. Surtout qu'elle n'avait vraiment pas faim. « Non merci, ça va. C'est gentil. » Elle s'attendait alors à ce qu'il parte. Et il n'en fit rien. Ils restèrent là un moment, à se regarder en chien de faïence, tandis que l'esprit de Maddie tournait à cent à l'heure. Elle n'avait qu'une envie... Lui sauter au cou. Pourtant, elle ne le voulait pas non plus. C'était étrange et compliqué, comme si son esprit était séparé en deux, habité par deux êtres diamétralement opposés. Pourtant, elle devait bien avouer que son petit discours l'avait un peu rassuré, à moitié convaincu, un peu plus rapproché du point de rupture où elle finirait par craquer. Et là, elle attendait. Elle attendait qu'il finisse par la laisser seule, ce qu'il ne semblait pas prêt à faire. Alors elle prit les devants. Elle traversa la cuisine pour se rendre jusqu'au portrait qui lui permettait de sortir. Pour cela, elle passa juste à côté de lui, et alors qu'elle lui frôlait presque le bras, elle s'arrêta net. Et sans réfléchir une seule seconde, elle pivota vers Thiago, et, se hissant sur la pointe des pieds, elle vint poser ses lèvres sur les siennes. Sans qu'elle ne sache vraiment d'où lui venait cette énergie, et cette envie soudaine, d'où lui venait cette pulsion, le baiser devint soudain fougueux, et elle noua ses bras autour de la nuque du jeune homme, perdant ses mains dans ses cheveux bouclés. Jamais elle n'avait embrassé quelqu'un comme cela. Pas même Stefan. Et elle se sentait bien, incroyablement bien, même si au fond de son ventre, elle sentait la peur, et l'appréhension de la suite. Mais le baiser lui avait fait oublier tout cela, et pendant tout le temps où elle se trouva dans les bras de Thiago, elle n'y pensa pas un instant. Mais ils finirent par se séparer pour reprendre leur souffle, et Maddie rougit alors violemment en se reculant un peu. « Je sais pas ce qui m'a pris... » murmura-t-elle dans un souffle. « J'aurais jamais dû faire ça. »