« On aura pour ennemis les membres de sa propre famille. »

Cette journée était CATASTROPHIQUE. Il n'y avait pas de meilleurs mots pour décrire la journée qu'était en train de vivre Lucy. Cette journée était encore plus redoutable que la maladresse de Louise Londubat alors vous comprendrez très certainement l'ampleur de la catastrophe. Dire que pourtant tout avait bien commencé. En effet en cette journée, vendredi, le soleil reignait incontestablement sur le château. Aucun nuage ne venait perturbait cette lumière aveuglante qui préservait tous les élèves d'une quelque conque fraîcheur refroidissante. Lucy s'était même levée du bon pied, il ne lui avait pas fallu dix minutes pour décoller de son lit, Théoxane n'avait même pas eu besoin de lui répéter dix fois : « Lucy, bouge tes fesses et lève-toi. ». C'était presque exceptionnel ! Nous n'irons pas jusqu'au miracle mais on pourrait presque employé ce terme là ! Enfin bref donc la demoiselle Weasley avait commencé la journée de bonne humeur, dévorant comme à son habitude son petit déjeuner. Les Elfes de Maison qui préparaient les repas à Poudlard étaient des Dieux aux yeux de Lucy. En effet elle les avait toujours adoré pour lui préparer autant de nourriture délicieuse. Comparé à pas mal d'élèves de Poudlard, Lucy trouvait les Elfes de Maison tout à fait charmants et puis ils commençaient à la connaître vu le nombre de temps qu'elle a passé à aller traîner dans les cuisines, manger une part de pudding souvent pendant la nuit. Quand la miss avait des insomnies vous pouvez être sûrs, qu'elle se levait, enfilait une veste ou un gilet descendait jusqu'aux cuisines où elle bavardait avec les Elfes de Maison en même temps qu'il lui servait de quoi calmer son estomac en crise. La nourriture, un sujet tellement passionnant pour Lucy qu'il faut l'arrêter. En tout cas après le petit déjeuner, venait la journée de cours quotidienne, habituelle et toujours aussi divertissante. Bien sûr, c'est là que les choses se sont gâtées.

Le premier cours de la journée était les Défenses contre les Forces du Bien, cours que détestait Lucy bien sûr. Elle trouvait cela tellement ridicule et lamentable, pathétique et tous les synonymes que vous voulez mais elle ne pouvait rien dire si elle ne voulait pas avoir à faire à des représailles. Néanmoins Lucy bouillonait. De plus généralement durant ce cours, elle était souvent séparée de ses meilleurs amis : Hermès et Théoxane car le professeur avait en quelque sorte compris qu'il fallait mieux les éloignés les uns des autres si l'on voulait avoir la paix. Les Défenses contre les Forces du Bien passaient donc à une lenteur insupportable. Lucy n'hésitait pas d'ailleurs à caler sa tête sur ses mains afin de ne pas dormir sur la table. Vous voyez comment un seul cours peut détruire une bonne motivation mais ce n'est qu'un début malheureusement.

Après ce cours fort amusant, Lucy avait eu un cours de potions. Son cours préféré par excellence, rien ne pouvait détrôner les potions dans son cœur sauf peut-être l'Etude des Moldus car elle vouait une passion inexplicable pour eux tout comme son grand-père. Bien sûr elle ne le criait pas sur tous les toits car ce n'est pas bien vus par le corps professoral et par toute une bonne clique d'élèves bien qu'elle porte que très peu d'intérêt à cette catégorie d'élèves. Enfin bref le cours de potions s'était bien déroulé. Elle avait bien réussi comme d'habitude, avait donné quelques tuyaux à Hermès qui avait eu un peu de mal et était ressortie avec un grand sourire sur son visage et en ayant la pêche. On pourrait croire que tout s'était arrangé mais c'était bien trop beau. En effet alors qu'elle montait les escaliers en compagnie d'Hermès et Théoxane -ils étaient arrivés au troisième étage pour se rendre au cours de sortilèges- elle se rendit compte qu'elle avait malencontreusement oublié son livre de potions dans la salle de classe du coup elle commença à dévaler les marches pour aller le récupérer. Cependant tapis dans l'ombre, un lâche poussa Lucy qui fit un rouler-bouler et s'écrasa sur le sol et de manière pas très élégante. Pour finir pas mal d'élèves virent sa chute spectaculaire se qui déclencha de nombreux rires dans l'assemblée. Rrrrrrrrrrh ! La jeune Weasley enrageait et de tempérament discret, Lucy se sentait humiliée. D'ailleurs elle se sentit rougir. Elle se dépêcha de se lever et en remettant son uniforme comme il le fallait et en se promettant de trouver l'identité de son agresseur pour se venger comme il le fallait aussi. Elle entra quand même dans la salle de potions récupérant son livre et remontant les marches quatre à quatre pour atteindre la salle des sortilèges où elle arriva en retard, bien évidemment. Pour s'excuser de son retard, elle dit simplement en allant s'asseoir : « Excusez-mon retard, j'avais oublié mon livre de potions. ». Le professeur se contenta de répondre que la prochaine fois, elle devrait faire plus attention.

Le cours de sortilèges se contenta sans encombre. Finalement elle avait peut-être exagéré, sa journée était loin d'être catastrophique. Seulement nous sommes qu'à la pause déjeuner et qui dit pause déjeuner, dit Bon Appétit bien sûr ! Les repas, comme vous le savez, sont une source de bonheur pour Lucy mais, il y a toujours un mais. *musique des dents de la mer* Un jeune homme s'approchait de Lucy, fier de lui. Ce jeune homme ne vous rappelle rien et pourtant il a déjà était cité dans ce post. Vous voyez enfin de qu'il s'agit ? En effet c'est celui qui a fait tomber Lucy tout à l'heure dans les escaliers. Il s'arrêta à quelques centimètres de Lucy et prit la parole : « Alors Weasley, tu t'es pas fait trop mal tout à l'heure ? Qu'est-ce que tu peux être maladroite de temps en temps. ». Il ne laissa pas le temps à Lucy à répondre car il partit avant. La colère montait chez la demoiselle qui était sur le point de tordre sa cuiller en deux. Elle ne pouvait pas se laisser ridiculiser davantage. Elle finit son repas de très mauvais poil, concoctant un plan génialissime pour le faire tomber. S'il le fallait elle lui ferait explosé quelque chose dans les cheveux, à mais c'était pas une mauvaise idée ça. Il devait bien lui restait un genre de pétards au fond d'une malle.

Dix-huit heures. Les cours étaient terminés depuis déjà quelques temps, Lucy avait préparé méticuleusement son plan. Elle avait retrouvé un petit pétard et était caché dans un coin dans les cachots. Sa cible marchait tranquillement seul, se rendant à sa salle commune, insouciant. Il ne se doutait pas un seul instant ce qui allait lui tomber sur le nez. Quand il fut assez près Lucy déclencha son pétard. Là TROU NOIR

Lucy se réveilla. Elle reconnut les lieux pour y être allée pas mal de fois depuis son entrée à Poudlard, elle était à l'infirmerie, allongée sur l'un des lits. Elle avait quelques bandages notamment à sa main droite qui avait tenu le pétard. Qu'est-ce qui s'était passé ? Impossible pour Lucy de s'en souvenir. Victoire était à côté d'elle. Victorie était infirmière à Poudlard alors pas étonnant de la retrouver ici mais Lucy savait qu'elle allait devoir rendre des comptes à sa cousine pour être amochée comme cela. Le plus tard était le mieux et c'est donc pourquoi Lucy se mit à faire semblant de dormir. Elle entendit quelqu'un entrer de loin mais ce n'est pas pour autant qu'elle ouvrit les yeux...

ROXANNE - « Tu n'es qu'un … abruti ! »

Les mots de la jeune rousse résonnèrent dans la salle silencieuse. A cette heure ci de la journée, la salle commune des serpents était bien vide, mais il y avait toujours des idiots qui venaient y traîner. Cela faisait quelques dizaines de minutes que les cours étaient terminés et Roxanne s'était empressée de rentrer à la salle commune pour oublier cette journée épouvantable. Elle avait espéré se retrouver au calme, pour avoir un moment à elle. Lourde erreur. Un groupe de troisièmes années jouaient avec un frisbee aux dents de serpents, interdit bien entendu, mais ils étaient si stupides. Enfin, Roxanne n'était pas préfète et elle se foutait bien de savoir si ils jouaient à des jeux autorisés ou non : elle constatait juste que c'était un jeu idiot. Cela aurait put bien se passer si l'un des joueurs n'avait pas raté sa cible. Roxanne venait de se prendre en pleine tête le jouet qui lui avait entaillé le front. Bien que la plaie ne soit que superficielle, le sang coulait pas mal sur son visage. La seule satisfaction de la verte s'était la réaction du jeune. Dès qu'il eut comprit à qui il avait envoyé le frisbee, son visage s'était décomposé dans une expression de terreur. Roxanne sourit d'un air méchant, malgré sa plaie qui continuait de saigner abondamment. Elle passa sa main sur son front et découvrit que la plaie était en fait bien plus profonde qu'elle ne le pensait. La salle était à présent silencieuse. Toutes les conversations s'étaient stoppés dès que Roxanne s'était mise à crier sur le gamin. Les regards étaient rivés sur la jeune rousse et tentaient un coup d'œil sur le petit. Lentement, les yeux rivés sur le troisième année tétanisé, Roxanne se leva et s'en approcha. Puis elle l'attrapa par le col et plongea ses yeux dans le regard effrayé du jeune peureux.

ROXANNE - « Ma journée était déjà assez pourrie sans qu'une petit imbécile comme toi ne vienne me défigurer. Tu trouves ça drôle de jouer à des jeux dignes des rouges de six ans ? Réveille toi, tu es chez les serpents et tu n'a plus trois ans. Je me demande comment tu es arrivé là. »

La rousse toisa le jeune garçon et émit un petit rire sarcastique. Puis elle le lâcha et il s'empressa de courir vers son dortoir, ses amis à ses trousses. Reportant sa main au front, la verte découvrit que la plaie ne s'arrangeait pas. Elle sortit un mouchoir de sa poche et appuya sur sa plaie tandis qu'elle se dirigeait vers la porte. Il fallait qu'elle aille à l'infirmerie, même si cela ne l'enchantait guère. Rencontrer sa cousine était en effet un plan peu joyeux. Elle aurait bien voulu manger un elfe de maison plutôt que d'être obligée de s'y rendre, mais elle ne connaissait aucun sort capable de refermer une plaie. Aussi était-elle résignée. Le pas trainant, elle gravit les marches une à une pour se retrouver au premier étage. « Il fallait vraiment que cet idiot s'y mette.» C'est vrai que la journée de la rousse n'avait pas été de tout repos. Elle avait croisé Jude au détour d'un couloir, s'en était suivit une longue dispute qui l'avait mise en rogne. Et elle ne s'était toujours pas calmée. Ensuite, elle avait assisté au cours de métamorphose mais elle n'avait pas du tout suivis les paroles du professeur et s'était presque endormie, sans rien de passionnant à faire. Et puis il y avait toujours les Résistants qui la croisait en la toisant. Certes cela ne l'exaspérait pas vraiment vu qu'elle ne se gênait pas pour les ignorer royalement, mais voir cette racaille à chaque détour de couloir mettait ses nerfs à rude épreuve. Quand est-ce que le château sera enfin débarrassé de ces moins que rien ? Par demain en tout cas.
Lançant un regard noir à un premier année qui la regardait d'un air un peu trop curieux, Roxanne se dirigea vers la porte de l'infirmerie. Respirant un bon coup, elle poussa la porte et pénétra dans cette pièce qu'elle haïssait plus que tout. A première vue, pas de traces de Victoire. C'était à la fois une bonne nouvelle et une mauvaise. La bonne, c'était que Roxanne n'allait pas voir tout de suite la tête de sa cousine. La mauvaise, s'était qu'elle allait devoir attendre qu'elle revienne, et de ce fait perdre son temps. Jetant un regard autour d'elle, Roxanne ne vit rien digne d'attention. Elle décida de s'enfoncer dans la salle en direction des lits. Pas de trace de Victoire à première vue. Puis soudain, elle vit une chevelure rousse se détacher parmi les draps blancs des lits. Victoire leva les yeux et rencontra le regard de Roxanne qui la toisa. Puis elle s'approcha lentement. Roxanne ôta son mouchoir de la plaie, pour laisser l'infirmière l'observer.

VICTOIRE - « Ce n'est pas bien grave, va t'assoir par là bas en attendant que j'aille chercher ce dont j'ai besoin Roxanne. »

La verte ne répondit rien et avança de quelques pas pour se trouver un lit. C'est là qu'elle se stoppa en plein mouvement. Allongée dans l'un des lits immaculés, Lucy Weasley était endormie. Ce n'est pas que Roxanne n'aimait pas Lucy. Loin de là. Il s'agissait même de sa cousine préférée. Mais elle ne voulait pas vraiment écouter ses discours sur les Résistants aujourd'hui. La verte fit donc le moins de bruit possible et alla s'installer du l'un des lits voisins. Elle observa sa cousine dormir. Un sourire apparue alors sur ses lèvres tandis qu'elle découvrait le subterfuge de la jaune. Faisant le moins de bruit possible, elle se rapprocha du lit de la Poufsouffle et se pencha près de son oreille.

ROXANNE - « Tu ferais une très bonne actrice ma chère Lucy. Mais pas assez bonne pour me duper. »

Puis elle se redressa et attendit que le jaune réagisse. Ou pas. On ne savait vraiment à quoi s'attendre avec une Weasley, surtout Lucy.

On ne parvient pas si facilement que ça à tromper Roxanne Weasley. C'était là une qualité -ou un défaut, tout dépend des points de vue- de la rousse. Oui, c'était un fait : les personnes qui réussissent à dupe la verte se compte sur les doigts d'une seule main. Et encore, ils n'y parviennent qu'au bout de longues années d'entrainement. Cette faculté était plutôt aimée de la rousse, plutôt détestée par ses ennemis. Enfin, il y a bien un personne qui n'arrive toujours pas à duper Roxanne malgré les nombreuses années qu'elles ont vécus ensemble. Lucy n'avait jamais réussi à tromper Roxanne, et ce petit état de fait fit sourire la rousse qui se souvint brièvement d'épisodes de son enfance où Lucy et elle s'affronter lors de mini-duels de comédie. C'était à la première qui réussirait à faire croire aux parents quelque chose d'impossible. Et c'était souvent Roxanne qui remportait haut la main, devant tant d'incrédulité du reste de la famille. Mais, Roxanne ne s'était jamais vraiment vanté de ce « pouvoir » qu'elle détenait. Oui, il l'aidait souvent, mais non elle n'aimait pas l'étaler devant les autres. Après tout, si sa réputation se fonde uniquement sur sa capacité à masquer les apparences, plus personne ne la prendra au sérieux, pensant que son attitude n'est pas naturelle. Mais bon, pour le moment, ses ennemis la craignait pour ce qu'elle leur montrait, et cette facette d'elle était bien réelle. Malheureusement pour les autres qui devaient supporter son caractère abominable. Surtout sa famille. Le sourire de Roxanne s'estompa lentement à cette pensée laissant place à une petite grimace imperceptible pour Lucy. Même si sa cousine savait que la verte ne portait aucun membre de sa famille dans son cœur, il était vrai que Lucy avait toujours réussi à garder une place plus importante à ses yeux que les autres. Même son frère n'avait jamais pu bénéficier de ce statut qui élevait la jaune au dessus de tous les autres. Car, bien que la verte fasse la guerre aux autres Weasley, bien que son frère soit son pire cauchemar, bien que ses parents soient les pires problèmes de la rousse, Lucy gardait au fil des années cette place inébranlable. D'ailleurs, Roxanne ne savait pas vraiment pourquoi. Mais elle ne pouvait pas le nier. Lucy était la seule qu'elle ne pouvait se résoudre à embêter, la seule à qui elle ne pouvait faire la guerre avec autant d'acharnement que les autres. Même si leurs relations étaient beaucoup plus distantes depuis leur entrée à Poudlard, leur lien était toujours là, moins visible, mais présent.
Roxanne ferma les yeux durant un quart de seconde et secoua sa crinière rousse avant de reposer ses yeux sur sa cousine. Cette dernière s'était relevée en toute hâte de son lit, se cognant discrètement dans sa précipitation. Cette maladresse fit sourire Roxanne. On en était pas encore au niveau de Louise, mais Lucy était assez maladroite quand elle le voulait. Enfin, personne n'égale une Londubat niveau maladresse hihi

LUCY - « Comment pourrais-je dépasser le maître ? Tout le monde sait que tu es meilleure que moi pour jouer la comédie. »

La voix de Lucy avait beau être calme, Roxanne ne out s'empêcher d'avoir le souffle coupé quelques secondes. Comme quoi son don à jouer la comédie n'était pas toujours très gratifiant, surtout que Lucy connaissait très bien la verte. Elle connaissait de nombreuses choses que les autres ignoraient. Détournant le regard, elle laissa le silence s'installer quelques instants, puis elle releva les yeux et adressa un sourire à Lucy. Un sourire, pas sarcastique, pas méchant, pas ironique. Un sourire qu'elle ne réservait qu'à quelques rares personnes, telles que Calipso. Oui, ce sourire qui voulait montrer qu'elle était franche avec l'autre. Mais, ce sourire n'était pas non plus le même qu'avant. Il avait changé, et montrait bien le fossé qui séparait à présent les deux Weasley.

ROXANNE - « Oui, mais comme on dit, l'élève dépassera un jour le maître. Quoique la comédie n'a jamais été ton fort. »

Mais Lucy n'était pas vraiment intéressée par les paroles de la verte. Elle venait de remarquer une barre de chocolat sur une table et venait de se précipiter sur la barre de calories (tout dans les fesses). Roxanne détourna les yeux tandis que Lucy dévorait dégustait avec lenteur sa barre chocolat. La verte n'avait jamais été très grande mangeuse, contrairement à une bonne partie des Weasley. L'expression ventre sur pattes leurs convenait plus qu'à n'importe quelle autre personne. Mais Roxanne se contentait bien souvent de fruits ou de pain pour ses repas, et à l'occasion d'un yaourt. Oui, elle n'avait pas souvent d'appétit, et le chocolat l'écœurait plus qu'autre chose. Lorsqu'elle entendit le bruit d'un papier froissé, Roxanne risqua un œil du côté de la jaune. Elle n'aurait pas été étonnée de voir sa cousine se lécher les lèvres de délectation, une main sur le ventre. Mais Lucy paraissait plus que normale, et l'observait de ses grands yeux.

LUCY - « Alors qu'est-ce qui t'es arrivée ? Je vois que t'as une sacrée entaille au front. »

Aussi étrange que cela puisse paraître, Roxanne mit quelques secondes avant de comprendre de quoi parlait Lucy. Elle avait totalement oublié sa blessure et porta instinctivement sa main au front. Le sang coulait moins et elle pouvait sentir le trou qui s'était formé sur son crâne. Un sentiment de colère vient s'ajouter au melting-pot de sensations qu'elle ressentait. Cet imbécile de troisième année ne l'avait pas ratée. C'était vraiment le pire des idiots. Roxanne se promit de le noter pour lui faire passer une journée d'enfer dès le lendemain. Cet abruti avait eu tord de la défigurer de la sorte, et il allait en goûter les conséquences. Mais pour le moment, le problème n'était pas là. Roxanne rebaissa son bras avant de répondre à sa cousine.

ROXANNE - « Oh, rien de très « excitant ». Un débile de troisième année m'a lancé un frisbee à dents de serpent dans la tête. Mais il ne perd rien pour attendre. Je t'assures qu'il va le payer cher. Et toi, pourquoi tu es là ? »

Roxanne se mordit la langue. Certaines paroles avaient franchi la barrière de ses lèvres. Elle ne confiait pas souvent ses plans de vengeance, surtout à Lucy. Oui, la jeune était plus pacifiste que belliqueuse, une de leurs plus grande différence. Mais ce qui est fait est fait. Roxanne fit quelques pas de côté et s'affala sur le lit en face de celui de Lucy. Elle plia ses jambes en tailleur sous son corps et observa sa cousine. Qu'est ce qui pouvait l'amener à l'infirmerie ? Elle n'était pas du genre casse-cou, et se blessait rarement. Mais Roxanne ne savait que trop bien que lorsqu'elle s'y mettait, ses blessures étaient toujours corsées. Scrutant attentivement sa cousine, elle ne vit aucune trace de blessure. Puis ses yeux se posèrent sur la main droite de la jeune rousse et elle se gifla intérieurement de tant de bêtise. Un ÉNORME bandage recouvrait sa main. Comment avait-elle fait pour ne pas s'en rendre compte. Peut être qu'il était temps d'aller acheter des lunettes, parce que ça commençait à devenir grave.

ROXANNE - « Quelle imbécile. C'est ta main. Mais comment as tu réussi à te faire ça. Un duel pour un beau jeune homme ? »

Roxanne savait très bien que ce n'était pas ça, et pour cause, Lucy dénigrait toute forme d'amour. Au moins une chose qu'elle connaissait à propos de sa cousine. Mais, la curiosité grandissait. Comment la jaune avait-elle réussi à se blesser de la sorte ? C'était une question intéressante, dont la réponse ne devait pas tarder. Enfin, espérait-elle.

Deux cousines Weasley, deux camps différents, deux maisons différentes, deux idéaux différents, tout ça réuni dans une même pièce, était souvent le début d'une longue guerre de regards, ou de sortilèges fusants dans tous les sens. Enfin, plus souvent de regards, parce que Roxanne ne gâchait pas ses sorts pour des Weasley. Mais en compagnie de Lucy, tout était bien différent. Roxanne n'osait pas lui parler mal, lui lancer un regard plein de haine, même si la jaune persistait à vouloir la faire changer de camp. Non, la jaune avait toujours été la cousine que Roxanne préférait le plus, il était donc hors de questions qu'elle s'attaque à elle, même si leurs rapports étaient bien plus froids qu'auparavant. Mais cela, rien ni personne n'y pouvait plus rien. Les deux jeunes femmes étaient bien têtues, et elles resteraient campées sur leurs positions bien longtemps. Observant la rousse de ses yeux bleus inquisiteurs, la verte essaye d'imaginer comment elle avait pu se faire une telle blessure. Il faut dire qu'avec Lucy, elle ne savait jamais à quoi s'attendre. Même ses idées les plus farfelues lui semblaient trop réalistes pour la Weasley. Après tout, on parlait de Lucy Weasley là, pas de quelqu'un d'autre.

LUCY - « Ben en faite un gars m'a fait tombé dans les escaliers du coup il m'a humilié devant pleins de gens ce qui a fait le tour des cinquièmes en peu temps, ça m'étonne que tu le saches pas d'ailleurs et donc pour me venger parce qu'en plus monsieur c'est permis de venir ME narguer à MA table, j'avais prévu de lui faire exploser un petit pétard dans les cheveux mais ben je crois que ça a mal tourné. Je suppose parce que je me souviens plus très bien de ce qui s'est passé à partir du moment où j'ai allumé le pétard. »

Roxanne dut se retenir d'exploser de rire en se mordant la lèvre. Quelques larmes réprimées firent leur apparition dans ses yeux, tandis qu'elle sentit que sa résistance à ce fou rire s'atténuait. Laissant passer quelques instants où elle tenta de se reprendre en main, Roxanne pensa fort qu'elle avait eu raison de ne pas penser à quelque chose de trop banal. Puis se rendant compte de l'endroit où elle était, la rousse se racla la gorge avant de reprendre son sérieux. Lucy était sans doute l'une des seules personnes qui l'avait jamais vu dans un tel état. Les fous rires devenaient de plus en plus rare à chaque année qui passait. Les rires sincères, autres que des rires moqueurs ou sarcastiques, étaient à présent presque inconnus à la verte, qui ne vivait plus que de ses méchancetés distribuées jour après jour, heure après heure, minute après minute, inlassablement. C'était comme ça, et pas autrement. Sauf avec la jaune. Mais vu que leurs rencontres se faisaient de plus en plus rares, ses sentiments de joie diminuaient eux aussi. Mais après tout, la verte vivait bien comme ça, alors pourquoi s'efforcer de changer quelque chose à sa vie ?

ROXANNE - « Pour être sincère, ça ne m'étonne pas vraiment de toi. Comment fait tu pour te retrouver toujours dans des situations pareilles ? Qu'est ce que ce gars t'avait encore fait ? Un prétendant trop collant à qui tu as fait comprendre que tu ne voudrais jamais, Ô grand jamais de lui ? »

Sentant que le sujet allait dériver sur la haine de l'amour de sa cousine, la verte s'efforça de sourire afin d'alléger la situation. Roxanne ne savait ni vraiment comment, ni vraiment pourquoi, mais sa cousine était devenue une telle tue-l'amour que ça en était presque incroyable. Jamais un garçons n'avait réussi à approcher la rousse lors des derniers mois, tout au moins. Et pourtant, à l'image de Roxanne, Lucy était plutôt populaire. Mais Roxanne était bien plus du genre à sortir à tout va, au contraire de sa cousine. Les petits amis, elle en avait à la pelle, c'était à en perdre la tête. Encore un autre point qui séparaient les deux jeunes filles plus qu'il ne les rapprochait.

ROXANNE - « Enfin, ce n'est pas très grave. Par contre, je n'en ai pas entendu parler de cette histoire. Il faut dire que je ne m'occupe pas vraiment de ces histoires. Surtout si un petit idiot vient me dire qu'il a réussi à faire tomber une jaune. C'est bas et sans mérite, vraiment. »

Et c'était vrai. Roxanne était plus adepte des vengeances qui faisaient vraiment mal, tout en discrétion. Les humiliations publiques étaient certes très agréables, mais elle préférait d'abord faire mijoter sa victime avant de lui adresser le coup fatal. Et cela marchait à tous les coups. Certes il y avait aussi les cas où elle livrait une guerre incessante avec d'autres élèves, insultes et dédain aidant à grand coup, mais cela n'était réservé qu'aux pires individus de sa liste noire. Les autres ne méritaient même pas qu'elle pense à eux. Oui, la Weasley était comme ça, elle prenait tout le monde de haut, pensant que seules quelques personnes étaient dignes de ses pensées. Et les ennemis qui la prenait aux tripes pouvaient s'estimer heureux d'être à ce point haïs. C'est un point de vue non ?

LUCY - « J'ai réussi à échapper à Victoire pour le moment et je repousse la confrontation au maximum. Tu la connais, elle n'approuverait pas. Elle me ferait sûrement une leçon de morale. Qui peut la blâmer ? Mais j'en ai pas franchement envi... »

Les mots de la rousse se répercutèrent en écho dans la tête de la verte. Oui, elle a connaissait, bien trop à son goût. Elle n'avait jamais aimé avoir une si grande famille. Avoir un frère lui aurait amplement suffi, mais non. Voilà qu'elle avait toute une tripotée de cousins et cousines. Pourtant, malgré le fait que ses tripes se soient alourdies, elle ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Pourtant Lucy était bien du genre à aimer tout le monde. Elle aimait même Roxanne alors qu'elle avait « trahi » toute sa famille, alors c'est vous dire. Et puis Victoire et Lucy s'entendaient bien – du peu que Roxanne savait d'elles. Enfin, la verte ne pouvait pas blâmer non plus la jaune. Il est vrai que recevoir une leçon de moral de Victoire, ou de n'importe qui d'autre d'ailleurs, n'était jamais vraiment très agréable. Roxanne avait toujours détesté ça, et elle ne le cachait pas. D'ailleurs, son père était un expert des leçons de moral, ce qui n'avait fait qu'approfondir le sentiment de haine que la rousse lui vouait.

ROXANNE - « C'est tout à fait compréhensible, bien qu'elle n'ait pas vraiment à te faire la morale. Après tout, tu n'a fait que vouloir te venger. Mais bon, c'est vrai que les Weasley sont des anti-vengeance, j'avais oublié. »

Le ton de sa voix traduisait que trop son ressentiment face aux autres membres de sa famille. Lucy l'avait surement perçu, mais cela n'inquiéta pas plus que ça la vipère. Sa cousine savait pertinemment qu'elle n'aimait pas les Weasley - et les Potter par la même occasion - alors pourquoi lui cacher ?

Roxanne savait très bien que sa cousine n'allait pas la juger, elle ne l'avait jamais fait, même si la verte était l'exclue, la rejeté de la famille Weasley-Potter. Mais cet état de fait ne dérangeait pas la rousse plus que ça – cela était même pour lui plaire. Après tout, sa plus grande envie n'était-elle pas de justement se séparer de cette famille qui l'étouffait et qui l'oppressait de toutes part, avec les gentils roux Résistants, Harry Potter le survivant, l'homme-dieu des idiots, et ainsi de suite ? Tous autant qu'ils étaient n'étaient que de pauvre âmes résistantes qui ne voulaient pas ouvrir les yeux sur l'issue finale du combat : le Lord avait gagné, c'est tout. Il faut parois accepter les choses telles qu'elles sont, et ne pas vouloir qu'elles soient comme on voulait. Et après tout, y avait-il vraiment à critiquer les choses telles qu'elles étaient sous le règne de Voldemort ? Non, tout se passait bien, même les né-moldus pouvaient étudier à Poudlard, alors que voulaient-ils de plus ? Que tout le monde fraternise et se tienne la main en chantant des comptines ? La verte grimaça à cette idée. C'était inimaginable, déjà que devoir respirer le même air qu'eux était assez difficile pour elle. Oui, la vipère assumait totalement ses idées mais cela ne plaisait pas à sa « famille ». Tant pis pour eux, ils perdaient un membre de leur fratrie soit-disant soudée. Roxanne plongea ses yeux bleus dans les yeux de sa cousine qui semblait sur le point d'engager une nouvelle fois la discussion sur le sujet. Oui, tout le monde tentait de la « raisonner » mais Roxanne persistait à croire que c'était plutôt les autres qu'il fallait raisonner. Dans l'histoire, elle était la seule à ne pas être folle, la seule à voir les choses en face. Ceux qui combattent une cause perdue d'avance ne font que gâcher leur vie.

LUCY - « Roxanne... Tu... Oh laisse tomber, j'ai vraiment pas envie qu'on se prenne la tête maintenant. Faut vraiment que je me dégourdisse les jambes, j'ai l'impression d'avoir été immobile depuis des jours. »

Tant mieux, Roxanne ne se sentait pas l'envie de parler une nouvelle fois de ça, elle commençait à être lasse de toutes ces tentatives, de tellement de personnes différentes. Ce qui lui avait valu pleins d'ennemis. De quel droit les autres se mêlaient-ils de choses qui ne les regardaient pas ? Qu'ils commencent à s'occuper de leur vie tellement pathétique et idiote avant de s'occuper de la sienne. C'était une chose qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Autant cautionnait-elle les envies de sa famille de la voir revenir dans leurs rangs, autant celles des autres étaient totalement dénuées de sens à ses yeux. Mais Roxanne n'a jamais été du genre à se taire et à laisser passer les choses. Non elle répondait toujours du tac-au-tac ou ignorait les gens, mais jamais elle ne partait la tête baissée, vaincue. Au moins, elle n'était pas faible et savait se défendre, ce qui était un signe de courage, ou de force, comme vous préférez. De toute façon, tout le monde pense que la verte est une sale garce prête à tout pour écraser les autres. Mais la vérité est toute autre. Certes elle n'a pas, il ne faut pas le nier, un caractère facile comme la plupart des imbéciles de cette école, mais elle n'était pas non plus une garce. Enfin, pas avec tout le monde tout du moins. Et puis mince, juste à la couleur de son blason, on la jugeait sur ce qu'elle était et sur sa famille, cela suffit à rendre fou n'importe qui non ? Alors autant adopter une attitude de vainqueur et pas de perdant. Il fallait rendre fiers ses camarades verts et ne pas se comporter comme une lâche. De toute façon, elle n'allait pas changer pour les autres, elle était très bien comme elle était, point final, le sujet est clos.

ROXANNE - « Tes pieds ont l'air en bon état, ça devrai te rassurer » lança-t-elle tandis que sa cousine marchait devant elle. »

La verte manquait vraiment d'idées de conversation pour le moment et préféra regarder Lucy savourer le fait qu'elle puisse marcher normalement. Ça arrivait souvent, que de longs moments, le silence envahisse la pièce sans qu'aucune des deux ne parvienne à le rompre. Toujours l'angoisse de dire quelque chose qui pourrait fâcher l'autre. Si cela pouvait être aussi simple que lorsqu'elles avaient sept ans, toutes ces histoires se seraient réglés bien plus vite et bien plus facilement. Mais le passé est le passé, il faut vivre le moment présent, même si les souvenirs nous rendent mélancoliques. La verte avait beau ne pas être romantique, fleur bleue, sensible, nostalgique, ou tout ce que vous voulez, il est vrai que parfois le passé lui manquait. Mais il lui suffisait d'un regard sur sa « famille » pour oublier tous ces souvenirs. Les gens changent en grandissant, les chemins se séparent, tant pis. Les autres Weasley-Potter avaient décidé d'un autre chemin que celui de la verte, grand bien leur fasse. Comme cette teigne de Lily, une vraie peste qui devait être la pire de sa famille. Elle et sa meilleure amie, une rouge au niveau intellectuel d'une moule, s'étaient mises en tête qu'elles pouvaient être meilleures que la verte. Comme quoi l'espoir fait vivre. Vaniteuse Roxanne ? Non pas vraiment, mais c'est vrai qu'elle se prenait pour la princesse des verts, avec sa meilleure amie, alors bon, cela flatte l'égo non ? Et puis, il n'y a pas de fumée sans feu, Roxanne devait bien avoir l'étoffe d'une princesse … ou pas. Tout dépend du point de vue que l'on adopte. La rousse avait beau n'être qu'en cinquième année, elle avait tout d'une septième année, dans sa tête en tout cas? Sa réputation la dépassait souvent, et tout le monde savait qu'elle n'était pas comme les autres Weasley, qu'il valait mieux se méfier de cette vipère. Seules quelques fous étaient assez idiots pour se tromper et la confondre avec le reste de sa famille. Ceux-là, ils ne faisaient pas long feu sous les regards assassins que la rousse leur lançaient pour les punir de leur affront. C'était du Roxanne tout craché, mais pas vraiment du Weasley tout craché.

LUCY - « J'ai reçu une lettre de mes parents. Mon père m'a encore parlé de pleins de choses. Pleins de blabla, de bien travailler enfin tu le connais. N'empêche quand il va savoir que je me suis blessée à la main parce qu'il va le savoir tôt ou tard. Avec toute la famille, y en a au moins un ou une qui va le dire, tu peux être sûre que je vais recevoir une lettre où il sera mort d'inquiétude et en même temps il va me redire pleins de trucs sur la violence patati et patata. Enfin bref faut toujours qu'il en fasse des tonnes. Un vrai père poule ! »

Roxanne ne retint de ricaner méchamment lorsque Lucy parla de son père. Elle s'était enfin décidé de briser le silence – pensant peut être que la verte s'ennuyait à le regarder marcher comme ça – mais elle avait tout de même aborder un sujet qui ne plaisait guère à la vipère. Le père de Lucy, si propre sur lui même, si différent de celui de Roxanne. Et pourtant ils étaient frère. Un peu comme Roxanne et Fred. Ils ne se ressemblaient en rien personne ne pouvait se douter qu'ils étaient de la même fratrie. Et pourtant, Roxanne devait supporter ce poids sur ses épaules, devait avoir le poids de ce frère sur les épaules. La simple idée qu'ils partagent le même sens suffisait pour lui donner des frissons. Elle ne pouvait pas le supporter, et lui non plus. Il n'arrivait pas à croire qu'une Weasley puisse être chez les verts, et elle ne pouvait supporter sa manie d'être un pur idiot qui ne vivait que pour ses farces. A l'image de leur père, un autre membre de la famille de roux qui lui donnait de l'urticaire. Comment pouvait-elle être la progéniture de cet humain, eux qui n'avaient rien en commun hormis la chevelure flamboyante ? Et quand je dis rien, c'est rien. Pas un même trait de caractère, pas une seule ressemblance. Nada. A croire que la mère de Roxanne ait trompé son père avec un inconnu vil et méchant. Mais cela ne lui ressemblait pas, donc cette hypothèse était à exclure. Enfin, revenons en à nos moutons. Le père de Lucy. Ancien préfet qui avait trahi sa famille lors de la guerre, il s'était tout fait pardonner. Au départ, Roxanne aurait très pu l'apprécier, lui qui avait aussi fait fit de sa famille. Mais il y avait deux raisons pour laquelle elle ne pouvait admirer cet homme. Tout d'abord il n'avait pas eu du tout les mêmes raisons d'abandonner sa famille, pensant plus au travail -chose qui dégoutait Roxanne. Seconde chose, il était revenu. Point final, c'était fini, toute la sympathie qui aurait pu exister dans le cœur de Roxanne ne pouvait pas survivre à un tel retournement de situation. La verte secoua sa longue chevelure rousse et se replongea dans la conversation avec sa cousine, ne voulant pas la mettre à son tour dans l'embarras du silence.

ROXANNE - « Roxanne – « Déjà je n'ai jamais compris cette manie de notre … » elle retint ses mots dans sa bouche et grimaça avant de reprendre ROXANNE - « des Weasley de toujours tout dévoiler pour qu'il n'y ait pas de secrets entre nous. Comme si nous n'avions pas besoin de notre part d'intimité. Tu vis ta vie, ton père n'a rien à te dire, et tes cousins n'ont rien à aller dévoiler à tes parents. De toute façon les Weasley sont les rois des leçons de moral. Si tu savais le nombre de lettres de mon père pour me faire des leçons de moral, alors que lui est très mal placé pour me dire quoi que se soit, avec toutes les conneries qu'il a fait avec son frère à mon âge. Je trouve ça tellement injuste et débile. Comme si il était devenu plus mûr maintenant qu'il a des enfants. Il ne changera jamais et pense que je vais le respecter. C'est pas comme ça qu'il y arrivera »

Roxanne reprit son souffle, ayant débiter toute cette phrase presque d'un seul souffle. Mais à chaque fois que le sujet était abordé, elle ne pouvait pas vraiment retenir ses idées dans sa tête et était obligée de déverser son venin sur son père – et parfois sur sa mère. Lucy devait le savoir, même si cette idée ne devait pas vraiment l'enchanter. Et pourtant, c'était ainsi, l'image de son père, qui prétendait être le grand manitou de la morale alors qu'il tenait une boutique de farces et attrapes suffisait à la mettre dans tous ses états. Mais au cours de son discours, la rousse n'avait pu s'empêcher de sourire à un moment donné. Lors de la référence au frère jumeau de son père. Horrible ? Peut être, mais c'était ainsi. Lorsque Roxanne avait découvert le journal de sa mère et qu'elle l'avait lu en toute connaissance de cause, elle avait découvert de nombreuses mentions à ce fameux Fred. Et elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'en réalité sa mère était beaucoup plus attirée par son frère que par George lui même. Elle s'était donc mariée par procuration à la mort de son « grand amour ». Mais bien sûr, ce n'étaient là que les suppositions de la rousse, et elle n'avait aucune preuve de ce qu'elle avançait.

ROXANNE - « Mais peut être vaut-il mieux avoir un père poule qu'un idiot qui ne pense qu'à faire des farces à longueur de journées. Simple point de vue, mais tu ne sais pas ce que j'endure à chaque fois que je passe mes vacances à la maison. Et après on s'étonne que je préfère rester à Poudlard à Noël. Avec de tels … enfin voilà quoi. »

La rousse s'arrêta et parcourut la pièce des yeux, vérifiant si il n'y avait toujours pas de trace de Victoire. Elle voulait bien dévoiler ce qu'elle avait sur le cœur à Lucy, mais pas à Victoire. Elle ne l'avait jamais vraiment apprécié, toujours à vouloir aider son prochain. Mais pour le moment, elle semblait avoir disparue – peut être quelque part avec Ted. Un sourire carnassier apparu sur les lèvres de la rousse à cette idée. Mais elle oublia bien vite ces pensées là afin de se ré-concentrer sur Lucy .

ROXANNE - « Enfin bref, oublions ça et parlons d'autre chose de plus … gai peut être. Toujours pas de petit ami après « l'incident » ? Tu sais que il y a des dizaines de verts qui donneraient tout pour être à tes côtés ? Et qu'ils me demandent toujours des conseils pour t'aborder. Comme si il y avait marqué « agence matrimoniale » sur mon front. Alors si tu trouvais un petit ami, ça m'épargnerai peut être ça. »

Roxanne savait ce qui c'était passé, mais elle ne comprenait pas que Lucy puisse ne plus sortir avec des garçons depuis. Tout le monde savait que la plupart des gars de cette école étaient de parfaits idiots, ce qui n'empêchait par la vipère de sortir avec de nombreux garçons. De toute façon c'était toujours elle qui rompait, jamais l'inverse. Elle n'aurait jamais accepté qu'un garçon la largue, et ses amourettes ne duraient jamais bien longtemps, mais elle était heureuse comme ça, alors pourquoi changer ? Attendant une réponse de sa cousine jaune, Roxanne croisa les bras sur sa poitrine et patienta.

Bien que Roxanne ait changé de sujet de conversation, les dernières paroles de sa cousine étaient encore bien ancrées dans son esprit. Lucy avait toujours été la seule qui avait toujours réellement aimé Roxanne, et ce même depuis la rupture flagrante entre la verte et le reste de la famille. Et c'était vraiment fidèle à elle même qu'elle proposait à Roxanne de venir passer les vacances chez elle. Mais la vipère ne pouvait pas vraiment se réjouir d'une telle invitation. A la limite, si Lucy avait été seule chez elle, cela aurait été possible, mais avec le reste de sa famille chez elle, ce n'était pas vraiment mieux que chez la rousse. Certes Molly et Roxanne n'étaient pas les pires ennemies du monde, mais la verte n'avait jamais vraiment aimé les remarques hautaines de la blonde envers elle. Après tout, c'était elle la reine des remarques sarcastiques chez les Weasley, pas la quatrième année. Mais hormis ce détail – qui était tout de même assez embêtant vu qu'ils menait les deux cousines à la dispute la plupart du temps – la vipère n'avait rien a reprocher à Molly. Hormis peut être le fait qu'elle s'entende si bien avec Lily Potter, qui était vraiment le pire cauchemar familiale de la rousse. Cette gamine prétentieuse et idiote l'insupportait presque autant que tout le reste de la famille cumulé. C'est vous dire. Sinon, les parents de la jaune n'étaient pas vraiment dérangeant. Certes Percy était assez – voir trop – sérieux, mais ça soulagerait des farces lourdes et constantes de son père, donc on ne pouvait rêver mieux. Mais après tout, elle aimait bien rester à Poudlard lors des vacances. Elle pouvait rester avec ses amis, ceux qui partageaient les mêmes valeurs qu'elle. Et puis elle aimait Poudlard, plus que son propre foyer. Cette école était dirigée telle qu'elle aimait, avec les bonnes personnes à la direction, les bonnes manières d'enseigner, les bonnes matières à enseigner, les bons enseignants. Que demander de plus ? Oui, mieux valait-il rester dans une école peuplée de personnes comme elle que d'aller dans une maison peuplée de Résistants, ou d'Impartiaux. Donc pour le moment, tout allait bien dans le meilleur des mondes pour la jeune verte, et elle ne voulait en rien que cela change.

LUCY - « T’es sérieuse là ? Non mais parce que franchement laisse moi te dire que j’y crois pas du tout. Oh et tu peux appeler « l’incident » par son nom : Ewen Jones. je ne suis pas une gamine immature, je suis au dessus de ça. Pas de noms de code ! »

Roxanne fronça les yeux. Comme si c'était son genre de mentir. Bon d'accord c'était son genre, mais pas sur ce coup là, bien au contraire. Elle mentait rarement à Lucy, et il n'y avait pas que des Obscurs chez les verts, à son grand désarroi. Et il faut croire que ces exceptions étaient assez courageuses vu qu'elles osaient venir adresser la parole à Roxanne alors que cette dernière traînait une réputation d'Obscure féroce. Mais après tout, ces verts là étaient une distraction de plus, et elle s'amuser à les casser en mille morceau en leur envoyant une phrase bien pesée qui les dégoutaient de l'amour pendant de longues semaines. Oui, elle aimait mener son petit monde à la baguette, et elle aimait que les autres suivent ses désirs. Et lorsqu'ils le refusaient, c'était pour leurs frais. Mais les pensées de la verte se tournèrent vers une autre maison, un autre jaune. Ewen Jones, le pire ennemi de sa cousine, un de ses meilleurs amis. Certes elle savait ce qu'il avait fait à Lucy, mais elle n'y prêtait pas vraiment attention. Elle ne se mêlait jamais – ou presque – des histoires de cœur de ses amis, et eux non plus. Elle ne pouvait pas supporter le regard inquisiteur de ceux qui la jugeait lorsqu'elle jetait une fois de plus un de ses petits amis, et elle savait très bien ce que cela faisait, alors elle ne le faisait pas à ses amis. Mais Lucy avait une dent, ou alors toute la bouche, contre Ewen, et c'était compréhensible. Roxanne ne connaissait pas les détails de l'affaire, mais elle savait que cela avait été un coup dur pour sa cousine, et cela l'attristait. Depuis, la jaune n'avait plus du tout eu de petit ami, et rejetait toute forme d'amour, que se soit une amourette ou une histoire qui dure. C'était assez triste, mais pas assez pour couper les ponts avec Ewen, qu'elle connaissait depuis sa première année? Et puis, il faisait partie du même camp, et elle le connaissait presque par cœur, sans pour autant dire de lui qu'il était son meilleur ami. Mais une fois encore, les histoires de ses cousins n'influençaient pas du tout Roxanne dans ses choix, donc pas de soucis à se faire de ce côté là.

LUCY - « N’empêche si tes garçons sont réels, qui sait, t’as qu’à leur dire que j’aime les garçons qui ont de l’humour. Peut-être qu’il y en aura un qui sort du lot. Désolé pour toi que tu joues le rôle d’agence matrimoniale. Pour répondre à ta dernière question, pas de petit ami, pas de garçons en vue. Rien du tout. En faite le garçon qui pourrait m'attirer le plus c’est Hermès, c’est mon meilleur ami et franchement c’est mieux comme ça, je sais que je peux lui faire confiance. En faite tu vois le problème avec l’amour et les petits amis, tu peux jamais faire confiance. Tu t’accroches à ton amour qui te rend aveugle et après ça devient une catastrophe. Je vais arrêter parce que je crois que je me rend pathétique mais tu vois bien ce que j’en pense. »

Un sourire apparu sur les lèvres délicates de la rousse, mais pas un sourire méchant cette fois ci. Non, elle souriait en toute simplicité, ce qui n'était pas arrivé depuis de nombreuses semaines. Sauf peut être en compagnie de Calipso, et encore, ce n'était pas sûr. Mais Lucy avait le don de la rendre simple, et elle était aussi si drôle lorsqu'elle parlait d'amour. Même si elle voutait une haine profonde à ce sentiment, au contraire de la plupart des filles de l'école, elle ne pouvait s'empêcher d'en parler, et c'était un spectacle totalement à mourir de rire pour la jeune verte. Elle et sa cousine avaient deux visions totalement différentes de l'amour, c'était le moins que l'on puisse dire. Certes la vipère ne s'attendait pas à voir débouler un prince charmant sur un cheval blanc la sauver et repartir avec elle dans son château, elle savait très bien que ce genre de garçons n'existaient pas, mais elle s'en fichait. Elle aimait se sentir aimé – si c'est ce que l'on peut appeler aimer – ne serait-ce qu'une semaine, qu'un jour. Et qui mieux qu'un garçon pouvait lui donner ce sentiment ? Un ami ? Ce n'était pas la même chose, on ne pouvait pas attendre la même chose de la part d'un ami et d'un petit-ami. Certes les amis sont plus fiables, on sait – ou en tout cas on espère – qu'on peut compter sur eux en toute circonstances alors que les petits-amis défilent les uns après les autres, nous aimant un jour nous insultant le lendemain. Et pourtant, ils nous donnaient quelque chose de différent à chaque fois, quelque chose d'inexplicable. Donc oui, Roxanne croyait en l'amour. Pas cet amour niais et guimauve dont toutes les filles rêvent. Non, un amour différent, quelque chose qui nous donne confiance en soit, quelque chose qui nous attire et qui nous effraie en même temps. Mais la verte savait que les garçons n'étaient pas fiables, et elle les jetaient vite fait bien fait la plupart du temps. Non en fait elle le faisait tout le temps, elle n'avait jamais laisser le temps à son copain de le faire avant elle, surement parce qu'elle avait peur de ce que cela pouvait avoir comme conséquences sur elle. Et elle devait avoir raison, non ?

ROXANNE - « Oui, mes garçons sont réels, c'est le moins que je puisse te dire. Certes, ce ne sont pas mes amis proches, parce qu'ils – sans vouloir te vexer – ne s'intéressent pas aux Poufsouffles, mais d'autres idiots que je croise dans la salle commune et qui pense pouvoir avoir une chance. Mais la prochaine fois, je verrai si un me paraît potable, et je te ferai signe. Mais je ne pense pas trouver le perle rare parmi ces idiots. »

La verte marqua une pause et croisa les bras sur sa poitrine. Sa cousine avait fait référence à un certain Hermès. Roxanne ne connaissait rien – ou presque – sur lui. Un blond, chez les jaunes, en cinquième année et qui restait toujours collé à Lucy. Oui, c'était un simple élève qu'elle n'avait pas vraiment envie de voir, et qui de toute façon ne ferait jamais partie de ses fréquentations. Mais il fallait avouer qu'il n'était pas vraiment moche, et qu'il paraissait gentil. Pas du tout le genre de garçon qui pourrait intéresser la rousse. Elle n'aimait pas ceux qui étaient trop rôles, elle aurait eu l'impression de sortir avec son père ou son frère, beurk. Mais elle les préféraient assez froids, avec un humour spécial, et qui ne se laissaient pas marcher sur les pieds. Un peu comme elle quoi. Oui, elle aimait les gens qui lui ressemblaient, mais elle aimait aussi qu'ils ne soient pas totalement comme elle, parce qu'elle ne voulait pas non plus d'un double d'elle même. L'horreur.

ROXANNE - « Hermès c'est ça ? Ce n'est pas le blond qui te colle aux basques ? Je le connais pas, et puis bon sortir avec son meilleur ami c'est pas la meilleure idée que l'on puisse avoir, si tu veux mon avis. Bon c'est vrai qu'il n'a pas l'air de ressembler à Ewen, ça te ferai peut être du bien de voir autre chose chez les garçons que les salauds, mais bon. L'amitié et l'amour n'ont jamais fait bon ménage. M'enfin, tu n'a pas l'air de vouloir sortir avec lui, donc la question ne se pose pas, n'est-ce pas ? Mais sinon je suis d'accord avec toi, l'amour rend aveugle. C'est pour ça qu'il ne faut pas rester accrochée à son mec et voir aussi ses amis. Tu vois ces clichés de l'amour parfait, avec la fille qui regarde son copain des étoiles dans les yeux, très peu pour moi. Les femmes ne sont pas toujours accros à leur copains, et je pense que c'est mieux ainsi. »

La vipère se stoppa. Elle n'aimait pas vraiment parler amour, cela lui donnait l'impression d'être comme toutes ces filles idiotes qui passaient leurs temps aux toilettes dans l'espoir d'échafauder LE plan pour qu'un garçon sorte avec elle. Un miroir leur ferait du bien. Mais bon, il fallait bien en parler de temps en temps, et même si Lucy n'était pas experte en la matière, elle était la seule avec qui elle pouvait aborder le sujet. Donc autant profiter des rares opportunités où elles pouvaient se parler sans être interrompues pour aborder le sujet.

ROXANNE - « Je sais que tu n'aime pas parler de ça, mais tu es sans doute la seule avec qui je peux en parler, alors j'en profite. Mais je te promet que la prochaine fois je ne te dérangerai pas avec toutes ces questions. Parole de Serpentard. »

Au moins ça c'était fait. Roxanne observa sa cousine quelques secondes avant de détourner une nouvelle fois le regard. Elle passa sa main sur son front pour voir si le sang coulait toujours, mais il semblait que la plaie se soit un peu calmée car le sang commençait à sécher. Il faut croire qu'à la fin de la conversation, elle n'aurait même plus besoin des services de Victoire et qu'elle pourrait partir. Mais elle devait avoir une de ces têtes avec une énorme marque sur le front, qu'elle préférait rester ici, avec pour seule compagnie sa cousine.

LUCY - « M’enfin assez parler de moi, parlons de toi ! Un petit ami ? Quelqu’un en vue ? Je suis sûre que oui, t’as toujours été beaucoup plus douée que moi dans ce domaine même si j’ai envi de dire que ce n’est pas très difficile. »

Roxanne sourit une nouvelle fois, dévoilant ses dents blanches. Oui, elle n'avait jamais vraiment eu de problème, mais avant Lucy non plus n'avait pas de problème pour faire chavirer les cœurs. Et même actuellement, nombre d'élèves ne demanderait qu'une chose : sortir avec elle. Après tout, elle était belle, drôle, pas vraiment méchante et avait plus d'amis que d'ennemis. Alors que Roxanne était froide, distante, hautaine, et méchante? Et puis chez les Obscurs, ce qui n'aidait en rien les choses. Mais la chose qui différenciait les deux filles, c'était que la verte était beaucoup moins sélective, beaucoup moins exigeante quand au choix de son petit-ami. Il lui suffisait de quelques critères car elle savait très bien que ce n'était pas fait pour durer. Donc pourquoi être exigeante pour une semaine ? C'était la question. Mais bon, elle ne pouvait pas nier les paroles de sa cousine : elle n'avait pas de problème pour trouver un copain. Pourquoi donc étaient-ils attirés par elle ? Aucune idée sur la question, mais ce n'était pas vraiment celle qu'il fallait se poser.

ROXANNE - « Pour le moment ? Non pas vraiment. Personne en vue et c'est peut être tant mieux. J'ai d'autres problèmes à gérer. C'est sûr que je ne vais pas tarder à ressortir avec quelqu'un, mais ce n'est pas ma priorité pour le moment »

Elle adresse un sourire à sa cousine. Certes il y avait bien Aaron qui semblait intéressé pour sortir avec elle, mais elle n'avait pas le cœur à sortir avec lui. Il l'avait comparée avec les autres Weasley au début, et cela n'était pas passé pour la rousse. Son erreur lui était restée en travers de la gorge, et même si elle ne pouvait nier qu'il l'attirait, elle conservait sa fierté et ne pouvait pas sortir avec lui. Et hormis lui, elle n'avait pas vraiment d'autres idées en tête. Beaucoup étaient ses ennemis, donc hors de question de fraterniser avec l'ennemi, d'autres étaient ses amis donc non. Ewen, hors de question, César, ce n'était pas à l'ordre du jour et puis il était trop comme elle pour qu'elle ait le temps de le larguer avant lui, et puis Lysandre, leur relation était déjà assez compliquée pour compliquer encore plus les choses. Et puis c'était le frère de sa meilleure amie, donc hors de question.

ROXANNE - « Peut être que tu pourra me présenter quelqu'un non ? Enfin je plaisante bien sûr, mais tu sais, j'ai peut être l'air de n'avoir aucun problème en amour, ce n'est pas vraiment le cas. J'ai des problèmes comme toutes les filles, même si je ne le montre pas. Ouais, c'est pas mon genre de me morfondre en pleurant parce que machin bidule chose à refuser de sortir avec moi ou autre. »
Et oui, au moins Roxanne n'était pas une fille guimauve qui pleurait sur son pauvre sort.

Roxanne sentait le regard de sa cousine sur elle, mais pour le moment elle ne voulait pas croiser les yeux de la jaune. Elle préféra donc laisser vagabonder ses yeux sur la pièce, observant chaque recoin de la salle qu'elle ne visitait que très rarement – plus par désir d'éviter sa cousine Victoire que pour autre chose – et vérifia que cette dernière n'apparaisse pas en surprenant ses deux jeunes cousines en pleine conversation sur l'amour. D'ailleurs, il était vraiment étrange qu'elles en soient venues à parler de cela. Il était tout simplement étrange de les voir parler de quelque chose d'aussi bizarre que l'amour, surtout que chacune avait son point de vue bien différent sur la question, ce qui n'aidait pas les choses. Entre la vaccinée de l'amour et celle qui enchainait les petits amis comme des chaussettes, l'équation était vite résolue : elles ne prenaient pas ce sentiment de la même façon. Mais après tout, elles était assez complémentaire, elles étaient donc les filles idéales pour une telle conversation. Et puis la rousse savait pertinemment que Lucy était quelqu'un qui l'écoutait sans la juger, elle n'avait donc aucune crainte de se livrer à elle, ce qui était rarement le cas. Oui car la vipère ne se confiait jamais à ses amis, de peur que ces derniers se retournent un jour contre elle et utilisent ces informations contre elle. Roxanne avait apprit à ne jamais se fier à quelqu'un d'autre qu'elle même, et depuis elle appliquait ce dicton au pied de la lettre, en toutes circonstances. Hormis bien sûr en compagnie de Lucy.

LUCY - « Tu pourrais être surprise. Si ça se trouve, je pourrai te présenter quelqu'un qui t'intéresserait plus que tu ne pourrais l'imaginer. »

Roxanne se retourna vivement vers sa cousine et plongea ses yeux dans les siens. Puis elle haussa les sourcils tout en souriant d'un air qui voulait dire « tu pense vraiment ce que tu dis ou c'est une blague ? » Parce qu'il était bien étonnant qu'une des connaissances de Lucy puisse plaire à sa cousine. Les deux jeunes filles ne partageaient pas les même cercles d'amis, et même leurs fréquentations lointaines étaient totalement opposées – hormis bien sûr leur famille, et encore, c'était bien là le problème. Donc il paraissait assez étonnant que la verte puisse un jour sortir avec un des amis résistants de sa cousine. Et à en juger par les élèves qu'elle croisait en compagnie de sa cousine, il était vraiment improbable qu'elle sorte avec l'un d'entre eux. Mais après tout, pourquoi pas. Lucy était bien sortie avec Ewen, qui est l'un des amis proches de la jeune verte, et qui plus est fait partie des Obscurs. Mais ce cas de figure est très rare, et Roxanne n'est pas comme sa cousine. Pour elle, sortir avec un Résistant est purement impossible, et tout le monde le sais.

ROXANNE - « Bien sûr, il se pourrait que tu en connaisse un qui puisse m'intéresser. Mais je pense que cette personne n'existe pas, pour la simple et bonne raison que nous ne trainons pas avec le même genre de personnes. Mais après tout, pourquoi pas. »

Roxanne adressa un sourire à sa cousine et laissa quelques secondes de silence filer. Elle n'avait plus grande chose à dire, ne voulant pas s'épancher sur ses plaies amoureuses. Et elle ne voulait pas non plus enfoncer le couteau dans la plaie en parlant de leurs fréquentations respectives, sachant très bien que cela ne mènerait qu'à un énième différents entre elles deux. Elle préféra donc attendre que sa cousine parle à son tour de ses peines de coeur, ou d'un tout autre sujet. Après tout, elle n'était pas là pour parler exclusivement d'amour, il était donc autorisé de changer de sujet. Bien qu'il n'en existe pas beaucoup qui puisse satisfaire les deux cousines à la fois. Commérer sur les autres élèves était plus du ressort de la verte, et elle doutait fort que sa cousine soit d'accord pour la laisser déverser son venin sur ces pauvres élèves – qui au passage étaient pour la plupart des connaissances de la jaune. Ce sujet était donc à éliminer d'office, il fallait donc que Roxanne attende quelques heures avant de pouvoir en parler de nouveau avec un Serpentard ou un autre de ses amis. Quand aux sujets qui plaisaient à Lucy, Roxanne ne savait pas vraiment si elle pouvait tenir toute une conversation. Tout cela pour dire que la vipère laissa Lucy prendre la parole et décider de la suite de cette « entrevue ».

LUCY - « Encore heureux que tu sois pas une fille guimauve. Je pourrais pas te supporter très longtemps sinon. Non mais les filles guimauves, c'est les pires de toutes. Enfin pendant qu'on en est aux confidences je vais te dire quelque chose que franchement j'ai honte mais bon je sais que je peux te faire quelque chose... Tu sais même si du temps est passé et après ce qu'il m'a fait je devrais le haïr, ce qui est le cas bien sûr et bien j'ai encore quelques sentiments pour Ewen. »

Cette confidence n'étonna pas vraiment Roxanne, même si il est vrai qu'elle ne le savait pas. Mais après tout, toutes les filles gardent un peu de sentiments pour un de leur amour, même le garçon en question s'est comporté comme le plus grand des salaud. Et Roxanne connaissait bien Ewen pour être une de ses amies. Elle savait donc à quel point le garçon pouvait être attachant tout en se comportant comme un crétin fini. Et c'était bien là le problème. De plus, Roxanne avait des doutes quand à la prétendue haine de Lucy face à l'amour. Peut être était-ce dû au fait qu'elle ne pouvait pas tourner la page sur sa relation avec le jaune ? Mais tout cela n'était qu'hypothèses, elle préféra donc se taire à ce sujet là et garder tout cela pour elle même. En tout cas, elle prit tout de même la parole, croisant ainsi les yeux de sa cousine qui semblait appréhender sa réaction.

ROXANNE - « On est au moins d'accord sur le fait que les filles guimauves sont les pires de toutes. Je ne peux pas supporter d'en voir une, et encore moins de lui parler. Il suffit qu'elle commence à me déverser toutes ses prétendues peines parce que machin lui as dit ça pour que j'ai une envie irrésistible de lui en coller une. Et pour ce qui en est de ta relation avec Ewen, il est vrai que je ne peux pas cautionner ce qu'il t'as fait, mais il ne faut pas avoir honte d'avoir toujours des sentiments pour lui »

La rouquine fit une petite pause afin se reprendre son souffle mais elle remarqua que sa cousine ouvrait déjà la bouche pour lui rétorquer quelque chose. Elle lui laissa donc prendre la parole et l'écouta patiemment.

LUCY - « Je sais que tu dois te dire que je suis une idiote, faible ou autre mais je tiens à préciser que ce n'est pas grand chose. Je n'espère et surtout je ne veux pas ressortir avec lui c'est juste que je me dis que peut-être il n'était pas qu'un insensible, peut-être qu'il m'aimait bien, un peu. On a passait des bons moment tout de même lui et moi. Je suis vraiment une idiote, hein ? »

La verte esquissa un fin sourire tout en pouffant légèrement. C'était du Lucy tout craché. Ce n'était pas pour ce genre de choses que Roxanne pouvait la prendre pour une crétine. Surtout que la Poufsouffle n'était pas du genre à se larmoyer sur ses histoires de cœur, et il était déjà rare qu'elle se confie à ce point là, la vipère n'allait donc pas lui dire qu'elle la prenait pour une débile finie – surtout que cela n'aurait été que pur mensonge.

ROXANNE - « Tu es idiote lorsque tu penses que je puisse te prendre pour une idiote. Je comprend tout à fait ce que tu peux ressentir pour lui et je vais te dire ce que j'en pense. Ewen n'est pas un sale type, et même si je ne connais que les grandes lignes de votre histoire, je suis sûre qu'il ne t'as pas utilisé comme un vulgaire jouet qu'il aurait jeté par la suite. Il avait sans doute des sentiments pour toi, et peut être en a-t-il toujours. Mais Ewen je pense que c'est le genre de personnes qui a peur de s'engager, et peut être peur que l'on découvre ses failles. Et puis bon, bien qu'il soit mon ami, n'hésite pas à le traiter de tous les noms. Tu ne sera pas la première fille au monde à avoir des sentiments pour un ex-petit ami totalement idiot. »

Ne sachant pas vraiment quoi rajouter, Roxanne préféra se taire pour le moment. Elle ne savait plus où se mettre, et ne voulait pas non plus dire quelque chose qui pouvait blesser Lucy. Mais il était sûr qu'elle pensait tous les mots qu'elle pensait. Certes elle aimait beaucoup Ewen qui se révélait être un assez bon ami, mais il faut dire qu'elle ne le connaissait pas vraiment et qu'il pouvait aussi se révéler … décevant. Comme par exemple le fait qu'il soit ami avec Londubat. Mais tout cela était une autre histoire. Décidant de briser le silence, Roxanne ouvrit la bouche une énième fois.

ROXANNE - « Je vais te dire ce que je pense. Ewen n'a pas que de mauvais fonds, mais il est totalement débile de t'avoir traité de cette façon là. Oublie le et tourne la page. Tu trouvera un bon nombre de garçons prêts à tout pour toi et qui ne te briseront pas le cœur à l'image d'Ewen. »

Roxanne Weasley agence matrimoniale, bonjour. Mais tandis qu'elle parlait à sa cousine, la verte senti comme un mouvement sous sa veste d'écolière et posa son regard à la source du mouvement. Soulevant doucement le tissu noir, elle découvrit son petit lutin des marias caché tranquillement qui l'observait de ses grands yeux globuleux. La vipère sourit à la petite créature qui ouvrit sa bouche en un sourire édenté. Puis cette dernière déploia ses petites ailes semblabbles à du tulle et s'éleva dans les airs, entre les deux cousines. Ce lutin des marais était un cadeau de dieu sait qui, mais il était si attentionné et si mignon que Roxanne avait décidé de le garder pour tenir compagnie à son crapaud. Après avoir fait quelques recherches, elle avait eut la désagréable surprise de voir que ces petites bêtes ne duraient qu'un mois, mais qu'elles étaient tout à fait intelligentes, qu'elles comprenaient très rapidement ce qu'on leur disait, et qu'elles s'avéraient être de très bonne compagnie.

ROXANNE - « Tiens on a de la compagnie. C'est mon lutin des marais, un cadeau d'un élève, mais je ne sais plus lequel. Tu pourrais peut être lui demander son avis sur Ewen. Bien que je ne sois pas sûre de sa capacité à répondre »

Sans doute sa cousine allait-elle la prendre pour une folle, mais elle n'en avait que faire pour le moment. Elle ne savait plus très bien quoi faire et préféra se tourner vers une créature qui - elle le savait - l'écoutait. Et puis qui sait, peut être qu'elle allait pouvoir leur répondre et mettre enfin toutes ces histoires au clair. Cela était peu probable mais après tout, la magie nous réserve toujours des choses incroyables. Alors elle se retourna vers la petite créature qui l'observait de ses grands yeux globuleux et lui lança.

ROXANNE - « Hein dis moi, qu'est ce que tu en penses de nos histoires d'amour ? »

Pour toute réponse, le petit lutin se contenta d'ouvrir la bouche et de crier. Pas d'une voix à vous briser les tympans, mais plutôt d'un cri amical, qui semblait être compréhensif. Ce à quoi la verte se contenta de répondre par un soupir et une petite caresse. Les lutins s'avéraient de meilleure compagnie que les garçons.