« Je ne dois pas lancer des sortilèges sur mes camarades de classe sans défense. Point. Je ne dois pas nom plus leur faire des gestes grotesques. Point. Ni les insulter. Point. Je promets de mieux me comporter à l'avenir. Point. »

« Je ne dois pas lancer des sortilèges sur mes camarades de classe sans défense. Point. Je ne dois pas nom plus leur faire des gestes grotesques. Point. Ni les insulter. Point. Je promets de mieux me comporter à l'avenir. Point. »

« Je ne dois pas …  »

Déjà fatigué, Albus posa sa plume, croisa les bras, posa sa tête dessus et soupira longuement et bruyamment. Il était puni, cela était plus qu'évident. Malheureusement, cette punition avait été donnée très injustement... En effet, tout n'était pas dis dans les lignes qu'il avait à recopier. Pourquoi s'en serait-il prit à des Serpentard Obscurs soit-disant « sans défense » alors que ces derniers ne lui avaient rien fait ? Oui, ces élèves avaient insulté son père, chose plus qu'intolérable et que par malheur était fréquente dans les couloirs de Poudlard. On le regardait souvent d'un air mauvais, les yeux froncés et la bouche se déformant en une grimace lorsqu'on croisait Albus, James ou encore la petite Lily. Pourtant, ils n'avaient rien fait ! Des gens venaient même à les brusquer et à leur lancer des sortilèges à leur insu. Il n'était pas étonnant de trouver un livre de cours troué en son centre ou sa potion d'aiguise méninges qu'il avait préparé avec soin durant deux heures complètement foirée. Merlin sait qu'Harry Potter n'avait pas souhaité que tout repose sur les épaules de ses enfants lorsqu'il avait fait son douloureux choix. Que c'était malgré lui qu'il avait abandonné. Et Al approuvait parfaitement ses choix. Tout le monde disait que ce n'était qu'un lâche. Mais personne ne savait. Absolument personne. Alors pourquoi parler ? Albus soupira derechef, s'attirant le regard hautains du concierge, mais aussi de ses camarades de colle, pas très sympathique. En effet, ce n'est pas les élèves les plus sages et gentils qui atterrissent en colle... Comme il était bien malgré lui au premier rang, il pivota d'un quart de tour, sans faire gaffe au concierge qui se cessait de s'éclaircir la voix pour lui faire remarquer qu'il n'avait pas une tenue correcte en salle de retenue. Deux poufsouffle qui se faisaient des clin d'oeils complices, une bande de trois serpentard aux sourires mauvais. Il était le seul gryffondor de la salle, peu remplie. Cela faisait des années qu'il avait rendez-vous presque chaque semaine ici. En effet, Al n'était pas un élève des plus calmes et travailleurs. Il se manifestait souvent en cours lorsqu'un professeur était injuste envers un élève (la particularité de celui des défenses contre les forces du mal...) et passait son temps à faire des farces en tous genre. Et puis ses résultats catastrophiques n'arrangeaient pas les choses, il était presque sur de rater ses BUSEs s'il ne trouvait pas un élève surdoué de serdaigle à qui piquer ses notes. Al sursauta en percevant l'effroyable bruit qu'avait émit le concierge afin de le rappeller à l'ordre. Il leva les yeux au ciel, se remit en place et continua sa phrase, en maugréant un mot pas très correct. Il y avait un entrainement de Quidditch à la même heure... Qu'il n'avait pas eu très envie de rater. Ce serait bien qu'il arrête de s'attirer des problèmes à longueur de journée. Mais bon, cette fois ci, c'était pas vraiment de sa faute, d'ailleurs les élèves qui avaient sali l'honneur de sa famille n'étaient même pas présents. Pourquoi ? Ils avaient réussit à amadouer le concierge et à lui pondre une version très différente de cette d'Albus. « Il s'est jeté sur nous ! Il nous a lancé un sortilège de chauve-furie pour son simple plaisir ! C'est vrai, monsieur, qu'on avait remarqué que Potter avait de plus en plus de mal à trouver des souffres douleurs, étant donné qu'il s'était déjà attaqué presque à tout le monde dans le château, et ce sous n'importe quel prétexte, mais jamais, au grand jamais je me serais imaginé qu'il oserait sous insulter et nous faire des doigts par ennui ! Quelle honte, n'est-ce pas ! Regardez le visage de Butler ! Il est tout dé-fi-guré ! » Le concierge n'avait même pas cherché à en savoir plus. Il avait convoqué Albus en retenue pendant une semaine de dix-sept heures à dix-neuf heures, à copier des lignes bêtement. Cela faisait à présent deux jours que Albus était mort d'ennui en colle. Après avoir recopié quatre fois de suite ses phrases de punitions, Albus mis sa plume dans son sac et lui lança un sortilège discrètement afin qu'elle puisse écrire toute seule. Il avait juste à mettre sa main et la plume faisait le reste, sans avoir à fournir le moindre effort. Nombreuses sont les fois où il a usé ce sortilège, et on ne l'a jamais prit. Albus sursauta en entendant la porte grincer. Un professeur arrivait l'index et le pouce agrippés sur l'oreille de … Lily ? Qu'avait-elle encore fait ? Albus lui fit un grand sourire et se demanda comment avait-elle pu en arriver là.

Quand Lily Luna Potter s’énerve, c’est pas beau à voir. Et pourtant, Merlin seul sait que les gens adoraient plus que tout l’embêter ! Normal. Elle était une Potter. Et quand on appartient à la famille Potter, on est habitué à se faire enquiquiner à tous les coins de couloirs par des abrutis qui vous traitent de gosse de lâche, de folle, de pisseuse ... A force, on est habitué. Eh bien pas elle. Dès les premiers jours, elle avait collé une baffe à celui qui avait traité devant elle son père de lâche. Le second avait pris une autre baffe, et le troisième, qui avait eu le temps de la frapper avant qu’elle ne frappe, s’était fait recycler par une très nombreuse famille Weasley/Potter, pas vraiment ravis de savoir que dès son premier jour de classe, Lily se faisait chercher des poux par des crétins.

Ce jour-là donc, Lily quittait sa salle commune avec une lettre qu’elle comptait envoyer à ses parents. Ayant monté les marches menant à la volière quatre à quatre, elle attacha sa lettre à la patte de Merlin, son hibou, qui fut plus heureux du Miamhibou qu’elle apportait plutôt que de la voir. Sale bête intéressée, va. Ayant nourri son animal, la miss redescendit à la même vitesse, même pas essoufflée. C’est ça de dormir en haut d’une tour, on s’essouffle difficilement. Bon, et qu’allait-elle faire, en vérité ? Molly était partie à la bibliothèque, et l’ambiance feutrée ne lui plaisait pas trop, surtout avec la bibliothécaire aussi attentive qu’un radar de police moldu avec vision infrarouge et détecteur de mouvements inclus. La salle commune ? Trop pleine à craquer de cinquièmes et septièmes années qui révisaient leurs examens. Le parc ? Et puis quoi encore, avec le froid qu’il fait dehors ?! Lily Potter, c’est le genre de fille à choper une bronchite au moindre souffle de vent en hiver. Elle décida donc ... D’aller manger, en désespoir de cause. Oh, bien sûr, elle aurait pu penser que si elle mangeait, elle allait prendre des kilos, mais la prise de poids ne la gênait pas. En réalité, Lily ne prenait pas un gramme, même en mangeant comme un goinfre pendant les repas de Noël. Là où les gens prenaient trois kilos et râlaient, elle prenait dix grammes ... Et râlait également.

Se dirigeant vers la grande salle, où elle pouvait éventuellement espérer croiser quelques gourmands en quête de nourriture servie trop tôt, Lily mit ses mains dans ses poches, et suivit les conseils de ses cousins. S’enfermer dans une bulle et ne pas écouter les reproches des gens alentours. L’un deux critiquait son papa ? Grand bien lui en fasse. Car on lui avait dit, mais elle en doutait, que si elle ne réagissait pas, ils se lasseraient de son manque de réaction et finiraient par lui lâcher la grappe. Elle calqua son pas sur le rythme de sa respiration, et se dirigea à pas lents et tranquilles vers la grande salle. Croisant un groupe de Serpentard de septième année, la Serdaigle ne leur accorda aucune importance, leur nia toute existence, et leur vanne sur la prétendue lâcheté de son père tomba à l’eau. Elle exulta, triomphante. Ca marchait ! Elle n’avait malheureusement pas prévu qu’ils s’entêteraient, et que l’un deux la bousculerait, manquant de la faire tomber. Sa concentration en lambeaux, Lily se retourna, extérieurement impassible, intérieurement dans une rogne à désintégrer d’un regard la poussière.

« Vous vous êtes trompés d’endroit. Votre salle commune, identiquement à votre niveau intellectuel et expressif, se situe tout en bas. »

Elle fit demi-tour et s’apprêta à partir quand l’un d’eux déclencha les hostilités.
Ne pas s’énerver.

« Tu fuis ? T’es comme ton père. »

« Chauve-Furie ! »

D’un coup, le visage de celui qui avait parlé fut recouvert par des chauves-souris avides de s’envoler, sans toutefois le pouvoir. Le Serpentard se mit à hurler de peur et de douleur, tombant à la renverse. Un second, aussi chétif qu’un bloc d’acier massif, s’approcha avec la ferme intention de la corriger.
Trop tard.

« Avis, Oppugno ! »

De jolis oiseaux apparurent ... Et se jetèrent sur le Serpentard qui préféra partir en courant pour les éviter, suivi du troisième larron, peu enclin à se faire déchirer la tête par une Potter en furie.

« Alors, c’est qui les lâches, hein ?! »

« MADEMOISELLE POTTER ! »

Oups.
Sans vouloir savoir la cause de ce raffut, le professeur désigna Lily comme coupable – les taches de sang par terre devaient lui suffire – et il la traîna en salle de retenue, ce qui n’empêcha pas l’aiglonne de hurler au scandale, qu’elle était innocente, et que si ces raclures de Serpentard cessaient de l’enquiquiner tout le temps elle n’en serait pas là. Pensant la faire taire, le prof l’attrapa par l’oreille, ce qui fit redoubler ses hurlements. Prenant une grande inspiration, elle finit par se taire, au moment où le prof ouvrait la porte de la salle de retenue.

« Bonsoir, une nouvelle pour vous. Gardez-là jusqu’à dix-neuf heures pour lui apprendre à ne pas user de sortilèges sur ses camarades. »

« Ce sont des abrutis consanguins tout juste bons à se faire euthanasier, ces pseudos-camarades de Serpentard ! »

Le professeur se contenta de soupirer, et Lily affronta avec un regard noir – et une oreille cuisante – le regard assassin des Serpentard en retenue. Finalement le professeur la poussa dans le dos, et la Serdaigle alla s’asseoir avec grand fracas à la place qu’on lui indiquait. Je ne dois pas user de sortilèges sur mes camarades. Ca, jusqu’à dix-neuf heures. Ayant un brusque élan de haine pour la couleur verte, Lily tourna la tête pour vitupérer sur les andouilles derrière elle. Mais elle croisa le regard d’Albus, qui la regardait avec stupéfaction, semblant se demander comment une aussi bonne élève pouvait être collée. Aussi, s’il venait la voir ailleurs que pendant ses heures de devoir, il verrait qu’elle n’est pas une élève modèle, eh oh ! Lily ne salua pas son frère et leva la main, attirant l’attention du concierge qui baissa son journal.

« Oui ? »

« Je n’ai pas mes affaires. Je peux me mettre à côté de mon frère ? »

Le concierge regarda les deux Potter avec suspicion, puis hocha la tête. Déplaçant ses affaires, Lily alla s’asseoir à côté d’Albus et lui piqua une plume dans son nécessaire à plume, en profitant pour se pencher vers lui.

« J’ai attaqué des Serpentard qui traitaient papa de lâche. Ils m’énervent, ces ânes. »

Lily se redressa et commença à écrire, se demandant si elle pouvait lancer sans risque le sortilège d’assourdissement. Mh, non, mieux valait ne pas tenter le coup. Alors elle baissa la voix pour n’en laisser paraître qu’un filet, bien décidée à parler avec son frère.

« Et toi, tu es là pour quoi ? Tu as encore parié que tu pourrais entrer dans le bureau du directeur prendre l’épée de Gryffondor, et tu as encore perdu ? »

« Bonsoir, une nouvelle pour vous. Gardez-là jusqu’à dix-neuf heures pour lui apprendre à ne pas user de sortilèges sur ses camarades. - Ce sont des abrutis consanguins tout juste bons à se faire euthanasier, ces pseudos-camarades de Serpentard ! »

Albus équarquilla des yeux en entendant Lily réqliquer ainsi au professeur, puis sourit.
Lily Potter. Petite serdaigle de quatrième année... La petite soeur d'Albus. Quelle bêtise a-t-elle encore faite ? Dubitatif, Al ne quittai pas des yeux sa soeur. Depuis peu, très peu, il avait compris que Lily n'était non pas une travailleuse acharnée mais plutôt une petite farceuse manipulatrice. Albus avait eu peur un moment qu'elle suive le chemin de son autre frère, James, à savoir la sagesse et le savoir et blah blah blah... Il avait donc tout tenter pour lui montrer que s'amuser c'est vraiment mieux que de travailler ! Il l'amenait souvent faire des farces aux professeurs, ou encore, voler des petits cookies dans les cuisines... Enfin, le fait qu'elle était à serdaigle, la maison de l'instruction et du savoir par excellence l'avait encore plus mis en doute. Mais bon, à la longue, il avait compris que Lily n'était pas du genre à rester toute la journée devant un bouquin à étudier. Elle comme Albus avaient décidé de ne pas suivre la voix de la sagesse de James, et de plus s'éclater quoi ! Faire la fête entre amis, faire le bordel en cours, voire ne pas y aller, violer les règlements à longueur de journée... Résultat : Potter & Potter étaient souvent en salle de retenue, contrairement à l'ainé, qui révisait sagement ses ASPICs. Il était rare que Albus croise sa propre soeur en colle pourtant, mais cette fois-ci, le destin les avait réuni (Albus sourit à cette pensée). Le concierge allait en baver. Sauf si Lily préférerait copier bêtement des lignes... Enfin bref, non, ce n'est pas trop son genre. Albus repensa inconsciemment à ses deux première années à Poudlard, où il était un petit être faible, peureux et timide. C'était une période horrible... James ne faisait que de le charrier, et il se rappelle bien de son premier jour à Poudlard où il lui avait dit qu'il irai surement à Serpentard, la maison des « méchants », pour reprendre ses mots exacts. Albus avait pleuré. Mais il était finalement allé à Gryffondor. Au fil des ans, James est devenu de plus en plus sage et philosophe... Au contraire d'Al qui, lui, a pris la relève de James et « anime » Poudlard et, par la même occasion, les réunions des Résistants, tentant de faire voir le bon côté des choses. Enfin, il n'anime pas vraiment les réunions de Résistants, dans le vrai sens du terme, c'est juste qu'il essaie de se montrer le plus optimiste possible. Et James, toujours résistant, et devenu de plus en plus papi-gâteau avec Albus et Lily et prend des décisions vraiment trop pacifiques au goût de ses frères et soeurs...

Il vit le professeur jeter Lily comme une vieille chaussure sur une chaise tout au fond de la salle. Pas cool... Surement avait-il compris qu'il ne fallait pas les laisser côte à côte. Albus leva les yeux au ciel. Le temps passait et la plume d'Albus ne cessait d'écrire la même chose... Il s'ennuyait franchement. C'est alors que Lily leva la main et annonça de sa voix fluette et adorable, avec ce ton si spécial auquel les adultes ne pouvaient résister, et au son duquel ils étaient prêt à faire n'importe quoi pour exhausser le moindre de ses désirs, qu'elle avait oublié ses affaires. Elle demanda ensuite si elle pouvait s'assoir à côté d'Albus... Sacré chipie. C'est comme ça que Lily obtenait toujours ce qu'elle voulait.

« J’ai attaqué des Serpentard qui traitaient papa de lâche. Ils m’énervent, ces ânes.
- Tu m'étonnes. souffla-t-il, tout aussi bas qu'elle.
- Et toi, tu es là pour quoi ? Tu as encore parié que tu pourrais entrer dans le bureau du directeur prendre l’épée de Gryffondor, et tu as encore perdu ?
-  Non, pas cette fois. Je suis là pour la même raison que toi... Si ça se trouve, c'est les mêmes. Il n'ont vraiment rien de mieux à faire ? »

Prendre l'épée de Gryffondor... Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus tenté de la dérober. C'est dangereux. Mais si excitant à ses yeux !

« Raconte-moi ce que tu leurs as fait subir. Attends, je devine, un sortilège de furunculus en pleine face, c'est ça ? Je suis fier de toi tu sais. » Ironisa-t-il.

Il voyait bien Lily faire ça. Oui. Très bien même.