contexte

Le silence. Aux pieds de ce colosse de pierres et de magie, un tapis humain… couché. Lentement, une tête se redresse et ses yeux vagabondent sur cet océan teinté de rouge. Tout est calme ; tout est paisible, bercé par des pleurs cajolant la peur. Là-bas, il y a cette chose étendue de tout son long dont la cage thoracique semble inéluctablement refuser de se mouvoir au rythme d’une quelconque respiration. Doucement, il se rapproche, chancelant. Ses lèvres tremblent. Il bredouille. Il n’en croit pas ses yeux. Il est mort. Il cherche son souffle comme un objet égaré. Voldemort est mort. Il crie. Il s’époumone pour répandre la nouvelle sur ce monde en ruine. Les têtes se redressent difficilement, fleurs dans un champ de désolation. Voldemort est mort. Les cris s’élèvent, les poings sales et écorchés se hissent vers le ciel. Enfin, ils ont vaincu. L’Ordre a vaincu.

Poudlard a été détruit. De nombreux élèves et combattants ont été blessés, beaucoup sont décédés en défendant leur liberté. Les mangemorts perdus, ou libérés de leurs chaines, ont pour la plupart tous pris leurs jambes à leur cou. Ils savaient que des heures sombres les attendaient désormais. Indali fut acclamée haut et fort. Elle incarnait désormais la figure de l’espoir et de la liberté. En toute légitimité, elle prit la tête du monde magique.




Voilà trois ans que Voldemort a été vaincu par l’Ordre du Phénix avec Indali à sa tête. Au début, tout se passait relativement bien. Les sorciers étaient heureux d’être enfin libérés du règne de la terreur instauré par Voldemort mais déjà une rumeur naissait au sein de la population. Certains osaient affirmer que les intentions d’Indali, leur sauveuse, leur meneuse emblématique étaient mauvaises. Ils furent ignorés, trainés dans la boue et de nombreux disparurent… jusqu’à ce qu’un compteur se dessine sur l’avant-bras gauche de tous les sorciers. Des chiffres fins, légèrement brillants et rosés qui n’avaient rien à faire là. Au départ, ils affichaient un chiffre stable et personne ne s’en inquiéta. C’est seulement lorsque le compteur d’un individu se débloqua et termina d’égrainer ses secondes que la stupeur gagna le peuple magique. Leur magie était désormais comptée. Pris de cours, piégés, de nombreux sorciers atteignirent le chiffre ultime et furent dénués de magie, réduis au simple rang de moldu. Adieu statut de sang, adieu famille prestigieuse… Seule la possession de magie était désormais importante car même le plus influant sang pur pouvait se retrouver en bas de l’échelle magique. Rapidement, un trafic de magie se développa dans l’ombre où combats, prix exorbitants et supercheries dominèrent l’honnêteté. En effet, ils avaient compris que la magie pouvait être échangée par une simple poignée de main renversée, poignet contre poignet. Cette découverte fut suivie de nombreuses agressions. Trop occupés à comprendre ce qu’il leur arrivait, les sorciers ne firent pas attention à la disparition des nombreux opposants d’Indali. La vérité finit par éclater au grand jour répandant une vague d’indignation. Elle n’était pas mieux que leur précédant despote. Tout n’était qu’une sombre supercherie. Certains sorciers se sentant trahis se retournent contre la souveraine tandis que d’autres continuent de la croire aveuglément, persuadés qu’elle était victime des fausses rumeurs. Etait-ce vraiment possible ou était-ce encore un mensonge ? Avait-elle pu leur faire ça ? Les nouvelles filtrèrent au compte-goutte, toutes plus inquiétantes les unes que les autres.

Tout peut encore basculer.
Il suffit de choisir son camp.