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 Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)

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MessageSujet: Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)   Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini) EmptyMar 30 Avr - 8:20


Le cœur a ses prisons que la raison ne peut ouvrir

Matthew T. McAdams & Sixtine V. Simons




THEOREME DE CUPIDON (Déf.) : deux lignes parallèles ne se croisent jamais, sauf si elles sont faites l’une pour l’autre.


***


Le sommeil avait eu du mal à la gagner, bien qu’elle soit exténuée. Chaque fois qu’elle était en compagnie de ses copines, tout allait bien, mais dès qu’elle se retrouvait au calme, en face à face avec elle-même, des angoisses la prenaient. Avant, ses seuls soucis étaient de savoir quelle robe elle allait mettre, quel commérage elle allait bien pouvoir se mettre sous la dent, et quelle rumeur elle allait bien pouvoir lancer pour descendre les pestes qu’elle ne pouvait pas s’encadrer. Mais depuis quelques jours, la crainte qui l’étreignait chaque soir était bien différente. Il fallait qu’elle approche McAdams, son camarade de classe sur lequel elle avait inconsciemment ouvert les yeux et qui était affublé du triste titre de loser par l’école entière, et qu’elle se serve de lui pour obtenir des informations sur une dénommée Olive Finnigan, une résistante qui serait bien utile chez les Obscurs. A priori rien de compliqué. Même une cruche de douze ans qui ressemble à la fiancée de Frankenstein y parviendrait, et la Serpentard n’était ni repoussante ni stupide, c’était tout le contraire, et pourtant… pourtant cette mission serait sans doute la plus dure qu’elle ait à mener. D’habitude, Sixtine se servait des hommes comme d’accessoires pour paraître plus raffinée et attirante, tout autant qu’elle le faisait avec ses robes. Elle sortait toujours avec les mecs les plus sexys et surtout les plus populaires, avant de se lasser d’eux et de s’en trouver un autre. Oui, d’habitude. Mais cela faisait quelques mois maintenant que l’habitude n’avait plus cours chez elle, et ça avait commencé avec lui, avec celui qu’elle devait tromper pour parvenir aux fins d’un odieux personnage qu’elle détestait au plus haut point. Dire que si elle ne l’avait pas regardé d’une manière un peu trop insistante - et elle soutenait qu’elle ne l’avait pas fait - la Verte et Argent ne serait pas dans cette situation ! Et qu’est-ce que ce fichu Nott faisait dans la salle commune ? Il ne pouvait pas réviser ailleurs ? Prise entre colère et anxiété,  la blonde se sentait glisser dans un gouffre qu’elle ne connaissait pas et qu’elle ne comptait pas connaître. Il fallait qu’elle se batte, qu’elle se reprenne en main et tout finirait bien par s’éclairer. Tout ça ne serait bientôt qu’une banale histoire qu’elle oublierait rapidement…

… où pas ! La Serpentarde eut un sursaut et se réveilla subitement, prise de sueurs. Assise dans son lit, elle restait un moment immobile, le temps de réfréner ses peurs tenaces qui s’accrochaient encore à elle, bien que réveillée. Un cauchemar… un stupide cauchemar… et pourtant d’une violence et d’une réalité si intenses qu’elle se sentait terriblement mal. Un poignard planté en plein cœur n’aurait pas été différent ! En voulant se lever, Sixtine se rendit compte que son sommeil avait été sacrément agité. Elle avait une jambe coincée sous le drap tandis que sa couverture était à moitié par terre, ne tenant que par un étrange hasard, et ses oreillers étaient dispersés un peu partout. Après un temps d’arrêt, elle se défie du bout de tissu pour se mettre debout et ramasser toutes ses affaires. D’un geste tremblant, elle jeta le tout sur le matelas, avant d’enfiler sa robe de chambre par-dessus sa chemise de nuit et de prendre la direction de la salle de bain. Là, elle se passa le visage sous l’eau, le sécha à l’aide d’une serviette et, toujours penchée en avant, les deux mains en appuies autour du lavabo, finit par lever son visage vers le miroir. Elle avait une tête horrible, de celle qui venait de voir un monstre, et ce n’était peut-être pas totalement faux. Son cauchemar lui revint par bribes, semblable à des flashs qui l’obligeaient à garder un bout de son esprit connecté au monde des rêves. La Serpentarde revit alors William, un sourire mauvais et vainqueur aux lèvres, se retourner vers elle.  Des sillons de sang barraient son uniforme, et derrière lui, une silhouette recroquevillée à terre s’agitait dans d’ultimes soubresauts. Elle devina l’identité de la personne en question plus qu’elle ne l’a reconnu. McAdams. « Regarde ce que tu m’as obligé à faire… tu es satisfaite maintenant ? » Puis la voix de l’héritier Nott se perdit dans le noir et à la place, elle sentit sa main, glacée, la pousser dans une autre pièce, sans qu’elle puisse faire quoi que ce soit. « Mais pour être sûr que tu comprennes… » et la porte se fermait. Ce qui se passait derrière ? Elle n’en avait aucune idée, elle s’était éveillée à ce moment-là. De toute façon, elle n’avait aucune envie de le savoir. Son cauchemar, encore vivace en elle, reflétait pourtant un avenir qui pourrait bien arriver. Nott l’avait effectivement prévenu qu’elle n’avait pas intérêt à franchir la barrière, qu’il s’en prendrait à lui. Pour l’instant, elle ne l’avait pas encore franchi, elle était assise dessus. D’un autre côté, elle cherchait à comprendre pourquoi elle s’en faisait autant pour McAdams, pourquoi elle faisait ce genre de cauchemar et pourquoi ça l’atteignait à ce point. Quelque chose clochait en elle, c’était évident. Mais quoi ?

Fatiguée, elle l’était, mais impossible d’aller se recoucher. Dès qu’elle fermait les yeux, elle revoyait la scène et c’était insupportable. Elle décida alors de descendre dans la salle commune, histoire de se changer les idées en lisant un peu, de réviser. Ce serait toujours mieux que de se tourner et de se retourner dans tout les sens, sous sa couette, avec ses horribles visions. Ni une ni deux, elle attrapa un livre au hasard et passa la porte du dortoir. La salle était presque plongée dans le noir, la seule source de lumière consistant en quelques bougies allumées à intervalle régulier sur les murs. Ses iris devaient s’accoutumer à la semi-pénombre, mais vu le calme qui régnait, il ne faisait aucun doute qu’elle était seule. Soulagée, car elle n’avait aucune envie d’expliquer ce qu’elle faisait debout à une heure aussi indue, Sixtine s’avança dans la pièce pour aller s’installer sur un des canapés en cuir noir lorsqu’un bruit la stoppa net dans son élan. Y regardant de plus près, l’insomniaque s’aperçue que quelqu’un était déjà installé dans ledit canapé, et en s’approchant encore plus près, elle se rendit compte que la personne qui lui tournait le dos n’était autre que McAdams lui-même ! Merlin que l’ironie de la situation ne la faisait pas rire ! Sur le moment, elle était bien décidée à tourner les talons pour… pour quoi ? Pour le voir réduit en charpie par sa faute à elle dans un énième cauchemar ? Finalement, s’il devait la hanter, elle aimait autant que ce soit en étant en parfaite santé. Et puis, n’attendait-elle pas cette occasion depuis quelques temps ? Prenant son courage à deux mains, elle arriva derrière lui de son pas léger et, s’arrêtant pour observer ce qu’il faisait, vit deux bouteilles d’alcool sur la table basse dont l’une était déjà entamée.

« Décidément, je vais finir par croire qu’à chaque fois que je te croise il y a une bouteille pas loin. »

Elle avait lâché cette phrase avec une évidence qui la surprit elle-même. On ne pouvait pas dire qu’ils se croisaient souvent en dehors des cours. La dernière fois qu’ils s’étaient parlés, ça remontait… à la fois ou il était venu lui offrir une fleur il y a deux ans, lui signifiant ses sentiments dont sur le moment, elle s’était éperdument moquée. Ce jour-là aussi, pour autant qu’elle se souvienne, il avait fréquenté d’un peu trop près l’alcool et elle n’avait pas fait preuve du moindre tact avec lui. D’ailleurs, qu’est-ce qui lui faisait croire qu’il ne chercherait pas à se venger ? Eh bien si jamais c’était le cas, Nott lui ficherait peut-être la paix ? C’est beau l’espoir. Toujours est-il que voir McAdams complètement seul à l’exception des bouteilles lui fit un pincement au cœur. Sa vie se résumait vraiment à ça ? Comment est-ce qu’il arrivait à tenir ? En se noyant dans l’alcool ? Si c’était ça, la belle se demandait depuis combien de temps il avait plongé là-dedans. Longtemps... au moins !

« Ça t’embête si je reste ? »

Il n’avait sans doute pas envie qu’elle le voit comme ça, dans ce qui était le signe même de la déchéance, mais s’il savait combien elle s’en moquait ! A vrai dire, elle se sentait si mal elle-même en ce moment que pour un peu, elle lui aurait bien piqué sa deuxième bouteille. Comme ça, pas de jaloux ! Mais il valait mieux qu’elle reste l’esprit clair pour ne pas faire quelque chose qu’elle pourrait regretter le lendemain. Ou qu’il pourrait regretter d’ailleurs. En tout cas, quoiqu’il se passe à présent, la machine était lancée. Son camarade était en face d’elle, elle avait fait le premier pas et elle allait devoir jouer avec lui pour gagner sa confiance. Mais serait-ce vraiment un jeu ?
© B-NET


Dernière édition par Sixtine V. Simons le Lun 29 Juil - 9:34, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)   Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini) EmptyMer 1 Mai - 18:40


sixtine & matthew : le théorème de cupidon
La vie de Matthew n’était pas très drôle tous les jours. Il était souvent victime de ses camarades, il n’était pas très bon élève, il n’avait pas beaucoup d’argent, il n’avait pas de petite amie et n’avait pas beaucoup d’amis non plus. Et sans pitié, la vie avait décidée d’être encore plus injuste avec le pauvre garçon. En fin d’après-midi, il avait reçu une lettre l’informant que son père était malade. Matthew n’avait jamais été très proche de son père, mais il avait quand même été touché par la nouvelle. Apparemment, cela faisait déjà un bon moment qu’il était dans un mauvais état et il n’était pas au courant. Matthew ne rentrait pas chez lui pour les vacances, il ne revenait dans sa ville natale que l’été. Là-bas non plus, il n’avait jamais été très apprécié quand il était à l’école et il ne se sentait proche de personne sauf peut-être de ses parents. Bref, il ignorait ce qui se passait vraiment chez lui et à quel point son père était malade. Après avoir reçu la lettre, Matthew avait essayé de trouver Olive, sa meilleure amie, mais il n’avait pas réussi. Il ignorait où elle était alors que d’habitude, il arrivait assez facilement à la trouver. Il avait besoin de lui parler, de se confier à elle, mais il n’avait pas pu le faire. Quand il avait besoin d’elle, elle était pourtant toujours là. C’était d’ailleurs quand il avait vraiment besoin de quelqu’un qu’ils s’étaient connus, après s’être fait rejeter par la fille qu’il aimait, Sixtine. Elle l’avait aidé à s’en remettre en le faisant rire. Elle était assez forte pour ça. Au dîner, il la vit finalement, mais elle semblait plongée dans une conversation et il ne voulait pas la déranger. Il n’avait pas très faim, il ne s’était pas attardé dans la Grande Salle.

Dans la nuit, Matthew se retourna plusieurs fois dans son lit. Il n’arrivait pas à s’endormir. Il pensait à son père, à la lettre qu’il avait reçu. Une seule pensée revenait sans cesse : il n’allait peut-être jamais revoir son père, il allait peut-être s’éteindre et il ne pourrait pas lui dire au revoir. Et cette pensée était toujours suivie par l’idée de quitter Poudlard. C’était peut-être son excuse, c’était peut-être une raison de quitter le château. Mais malgré tout ce qui se passait ici, il aimait plutôt l’endroit. Fatigué, mais bien réveillé, Matthew se rendit à l’évidence qu’il n’allait pas arriver à dormir, pas tant qu’il avait les idées claires, pas tant qu’il n’arrêtait pas de penser. Il se leva alors et prit dans sa malle deux bouteilles bien cachées qu’il avait gardé au cas où il en aurait besoin. Et là, il en avait besoin. Ses camarades de dortoir étaient bien endormis, il décida d’aller dans la salle commune. Les autres devaient sans doute dormir aussi, c’était un jour de semaine et il y avait cours le lendemain. Il ne préférait pas y penser et peut-être même qu’il n’irait pas, il ne serait pas en état. Le Serpentard alla s’asseoir sur le canapé, face au feu de cheminée. Il ouvrit la première bouteille et commença à boire. La nuit allait être longue. Peut-être que le sommeil finirait par venir. En attendant, il essaya de ne penser à rien. C’était plus difficile à faire qu’en théorie. Regarder les flammes danser était assez distrayant, mais au bout de cinq minutes, ça n’avait plus rien d’attrayant.

« Décidément, je vais finir par croire qu’à chaque fois que je te croise il y a une bouteille pas loin. » dit une voix féminine qu’il connaissait par cœur derrière lui. Elle le fit sursauter. Il ne l’avait pas entendu s’approcher, ni descendre les escaliers. Il ne s’attendait vraiment pas à ce que quelqu’un d’autre se lève. Matthew tourna la tête vers Sixtine pour voir s’il n’était pas en train de rêver. C’était peut-être la première fois qu’elle lui parlait en l’espace de quelques années, depuis qu’elle l’avait assez violemment rejeté. Et pourtant, depuis ce jour là, il n’avait pas cessé de l’aimer. Sixtine était parfaite à ses yeux. Elle était belle et intelligente. Elle rayonnait. Il l’observait souvent discrètement. Mais au fil du temps, Sixtine n’était devenue qu’un rêve éloigné. L’espoir n’était plus au rendez-vous. Elle n’avait pas vraiment choisi le bon moment pour lui parler. Et qu’est-ce qu’elle venait faire au juste ? L’enfoncer un peu plus ? Il but à nouveau une gorgée, sans répondre et détourna son regard vers le feu. Intérieurement, c’était la confusion totale et l’alcool ne l’aidait pas à y voir plus clair. Il devait être en train de rêver ou d’halluciner, l’alcool lui était peut-être monté à la tête plus rapidement que d’habitude. Sixtine ne lui avait pas adressé la parole en deux ans, alors pourquoi maintenant ? Il avait bien croisé son regard quelques fois, mais il n’arrivait pas à savoir ce qu’elle pensait et il lui arrivait même parfois de se demander si elle se souvenait qu’il lui avait déclaré sa flamme. Il ne devait pas être le seul à l’avoir fait. En deux ans, il avait vu Sixtine aux bras de plusieurs garçons. Au début, il avait du mal à le supporter mais il avait fini par fermer les yeux. Matthew était jaloux, mais il ne pouvait pas en vouloir à Sixtine. Elle n’était pas à lui. Il n’avait aucun droit sur elle. Il n’en restait pas moins frustré d’être qui il était. Changer, il y avait pensé, mais il était irrécupérable. Parfois, il voudrait juste disparaître.

« Ça t’embête si je reste ? » demanda la belle Sixtine. Il tourna à nouveau la tête vers elle. A nouveau, elle lui avait adressé la parole et c’était tout aussi surprenant. Maintenant, elle voulait rester avec lui ? Et en plus elle lui demandait son avis ? La terre devait tourner à l’envers. Est-ce qu’elle était malade elle aussi ? Elle avait peut-être un mauvais tour à lui jouer derrière la tête. Peut-être qu’elle s’ennuyait tout simplement, en plein milieu de la nuit. Matthew se décala du centre du canapé pour lui laisser de la place. Mais à y réfléchir, elle allait peut-être s’asseoir dans l’un des fauteuils à côté. Il n’y avait aucune chance pour qu’elle s’asseye à côté de lui quand même, le loser de la maison. Il ferait sans doute baisser sa popularité si quelqu’un les voyait et Sixtine semblait vraiment y tenir. « A tes risques et périls. » répondit-il avec légèreté. Déjà, il ne la regardait plus. Il avait peur d’être trop insistant. Il regarda la bouteille d’alcool dans ses mains et se demanda s’il était sage de continuer à boire. Mais après tout, il n’avait rien demandé à Sixtine et elle savait ce qu’elle faisait. D’un autre côté, il avait un peu honte d’être là, tout seul. Il devait avoir l’air encore plus misérable que d’habitude, Sixtine pouvait très facilement se moquer de lui. Un silence s’installa. Ils n’allaient quand même pas discuter ? Matthew se demanda si c’était ce qu’elle voulait en venant vers lui.

Il but à nouveau une gorgée, l’alcool lui faisait du bien, il le réchauffait. Il lui donnait le courage éphémère qu’il lui manquait pour entamer une conversation. « Je parie qu’un problème existentiel t’empêche de dormir ? Tu ne sais pas quelle tenue mettre demain ? » demanda-t-il avec sarcasme, mais sans méchanceté dans le ton. Matthew respectait trop Sixtine pour être méchant avec elle, d’ailleurs, il n’était pas un méchant garçon en général, c’était peut-être ce qui lui faisait défaut à Serpentard. Son regard se perdit un instant et quand il revint sur terre, il observa la tenue que portait Sixtine à ce moment là, un bref instant. Une robe de chambre, une chemise de nuit, même en tenue pour dormir, elle était parfaite. Lui avait simplement enfilé un pantalon et un t-shirt sans même y faire attention. La mode non plus, ça n’était pas son domaine. Il passa une main dans ses cheveux. Il ignorait comment il était coiffé. Était-ce réellement important ? Quand la personne en face de lui était à la pointe de la mode, cela avait son importance. Encore une fois, il se sentit inférieur à elle et ça l’énervait. Il était en tout point inférieur à Sixtine. Il posa sa bouteille sur la table, peut-être un peu trop fort, provoquant un bruit peu discret. Mais heureusement pas assez fort pour réveiller quelqu’un. « Un devoir en retard ? Une dispute avec ton petit ami ? » A vrai dire, Matthew ignorait si Sixtine avait un petit ami en ce moment. Ces derniers temps, il avait cessé de l’observer. Plus il sombrait, plus il l’évitait. Mais il ne pouvait pas l’éviter car elle était dans la même maison que lui, la même année que lui, ils avaient toujours cours ensemble. Sérieusement, Matthew croyait qu’elle avait oublié son existence. C’était peut-être mieux comme ça, c’était ce qu’il se disait. Il ne méritait pas l’attention de la jolie blonde, il ne méritait même pas de lui parler en ce moment même. En plus, il se montrait indiscret sur sa vie privée. Elle allait s’offenser rapidement et s’en aller. Il en était certain.


Dernière édition par Matthew T. McAdams le Lun 22 Juil - 20:55, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)   Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini) EmptyJeu 2 Mai - 3:05


Le cœur a ses prisons que la raison ne peut ouvrir

Matthew T. McAdams & Sixtine V. Simons




Franchement, elle aurait pu trouver autre chose comme entrée pour attirer son attention, autre chose que de lui rappeler d’une façon peu amène son penchant pour l’alcool. Cela dit, elle paya son affront par l’indifférence de son camarade qui, après s’être assuré de l’identité de la personne qui le dérangeait, détourna son regard pour en revenir au goulot de sa bouteille. Sixtine ne s’était absolument pas attendue à ce genre de réaction, ce qui lui enleva de son assurance initial. Cette première approche s’avérerait apparemment bien plus compliqué qu’elle ne l’avait prévu. En même temps, elle s’attendait à quoi ? Qu’il lui dise qu’il était ravi de la voir, qu’il avait longuement rêvé que ce jour arrive, que ses sentiments – si toutefois il en avait vraiment eu – demeuraient inchangé et qu’il l’attendrait tout sa vie ? Oui, peut-être qu’elle l’avait espéré, dans son orgueil de jeune femme qui obtenait toujours ce qu’elle voulait. Mais si l’attitude de Matthew venait de la déstabiliser, ce qui était bien plus étrange, c’était que ça la touche autant et qu’elle se sente vexée. Après tout, qu’avait-elle à faire du comportement de quelqu’un comme lui, qui serait au bas de l’échelle toute sa vie ? Le plus important, hier comme aujourd’hui et comme demain, c’était ce que pensaient ceux de la Haute, ceux avec qui elle trainait, ceux qui la mèneraient à la gloire, et pourtant elle se sentait davantage offusquée par lui et son désintéressement que parce les boutades et les insultes qu’elle entendait parfois derrière son dos. C’était tellement stupide ! Un moment interdite, immobile, Sixtine prit quelques secondes pour ravaler sa fierté, avant de finalement lui demander, sur un ton plus respectueux, si elle pouvait se joindre à lui. Lui jetant un coup d’œil furtif, McAdams se décala du milieu du canapé pour lui laisser de la place, avec pour simple réponse un « A tes risques et périls. » qui sonna à ses oreilles comme un autre désintérêt de sa part. Elle s’était fichue de lui il y a deux ans et il semblait lui faire payer. Bien fait pour elle ! Peut-être que maintenant elle aura davantage de considération pour les sentiments d’autrui, au lieu de juger qu’ils lui sont dus ? Et peut-être aussi qu’elle se rendra compte que toute action entraine une conséquence ? Toujours est-il qu’au lieu de le rembarrer méchamment comme elle l’aurait sans doute fait avant, ou comme elle l’aurait fait avec quelqu’un d’autre, elle se retint de lui lancer une réplique cinglante et fit simplement le tour du canapé pour s’y installer. Matthew d’un côté, elle de l’autre, la scène paraissait improbable et venue de nulle part. Et pourtant ! Sixtine avait choisi délibérément de s’installer là et non ailleurs.

Mais un silence s’installa, que la Serpentard ne savait comment briser. Elle avait bien compris qu’elle n’était pas vraiment la bienvenue et qu’il n’avait rien oublié de la fois où elle avait ri à ses dépends. Y repenser lui était d’ailleurs douloureux. Est-ce qu’il la croirait si elle lui disait qu’elle n’avait pas oublié, qu’elle se souvenait aussi parfaitement de la fleur qu’il lui avait tendue ce jour-là, une rose rouge ? Et s’il la croyait, est-ce que ça suffirait à faire voler en éclat cet aura d’amertume qui semblait flotter dans l’air ? La sixième année avait fini par plier sa jambe droite sur sa jambe gauche, son livre en équilibre sur son genou simplement maintenu par sa main, se demandant ce qu’elle faisait là. Dire qu’elle avait cru qu’il l’accueillerait avec le sourire et avec l’admiration que tous lui donnaient. Quelle idiote ! Ça lui apprendra à penser à quelqu’un d’autre qu’à elle-même ! Comme s’il l’avait attendu pour accuser les coups de la vie ! Mais justement, c’était peut-être ça le truc, elle voulait être là pour l’aider. Elle ne savait ni pourquoi ni comment elle en était venue à lui accorder son attention, ni pourquoi c’était tombé sur lui plutôt que sur quelqu’un d’autre, mais elle sentait qu’elle n’avait pas le choix. Elle ne l’admettrait jamais, ni aux autres ni à elle-même, mais depuis quelques semaines, elle le cherchait constamment du regard, s’intéressait à ce qu’il faisait, se demandait ce qu’elle pourrait faire pour lui venir en aide, cherchait ce qu’elle pourrait dire et comment l’aborder. Elle avait réellement envie d’apprendre à connaître la personne qu’il était, qui il était au plus profond de lui, ce qu’il y avait d’inscrit sur son cœur. L’occasion lui en était donnée cette nuit, mais ça ne ressemblait en rien à ce qu’elle avait imaginé ! C’est fou comme dans l’imaginaire, les choses se passent toujours incroyablement bien, sans heurt. La réalité elle, était tout autre.

Alors que McAdams se désintéressait totalement d’elle, avalant une nouvelle gorgée d’alcool, Sixtine se laissait aller à couler un regard curieux sur lui. Il avait cet air de ceux qui ont depuis longtemps renoncé à l’espoir, et qui pourtant continuer de survivre jour après jour. Elle, à sa place, elle n’aurait jamais réussi à tenir et elle se demandait comme il faisait. Qu’est-ce qui lui donnait la force de se lever matin après matin, jour après jour, sans espoir d’amélioration ? Le pire selon elle, comment il arrivait à supporter de se faire prendre violemment à partit, d’être souvent amoché et humilié, et de pourtant se relever à chaque fois ? Il faisait preuve d’une force de vivre absolument incroyable, et c’est peut-être pour ça aussi qu’elle avait fini par le remarquer. Il se battait chaque jour pour montrer qu’il avait sa place ici, comme tout le monde, tandis que elle, son combat était d’aller toujours plus haut, et surtout de conserver sa place parmi la foule de filles toujours plus nombreuse qui voulaient l’évincer. Dans le fond, leur combat n’était pas si différent. Etudiant attentivement le jeune homme, s’attardant sur son visage, son torse et ses mains, Sixtine ne manqua pas un seul de ses gestes lorsque celui qui la hantait d’une manière bien trop forte prit une nouvelle lampée d’alcool, si bien qu’elle faillit sursauter quant la voix sarcastique de Matthew s’éleva dans la pièce.

« Je parie qu’un problème existentiel t’empêche de dormir ? Tu ne sais pas quelle tenue mettre demain ? »

Une nouvelle fois piquée au vif, Sixtine fronça les sourcils. C’est ce qu’il pensait réellement ? Qu’elle était ce genre de fille-là ? Bon d’accord, il n’avait pas tout à fait tort, mais elle n’était pas que ça, elle avait changé, n’était-ce pas visible ? Apparemment pas. Mais ce n’est pas comme si elle tentait de le montrer. Bien qu’ayant ouvert les yeux, bien qu’une conscience lui soit née, elle poursuivait son jeu d’illusion, elle y était contrainte, prisonnière de sa propre image. Pourtant, elle aurait voulu qu’il s’en soit aperçu et il aurait du. Quand il était venu la trouver il y a deux ans, ça n’avait pas été comme tous les autres mecs qui l’approchaient et qui s’attendaient à ce qu’elle leur tombe dans les bras. Outre le fait qu’ils étaient le jour et la nuit, Matthew avait eu cette manière de la regarder différente des autres. Il la trouvait irrésistiblement attirante, comme tout le monde, mais pas que ! Il y avait aussi au fond de ses iris cette flamme qui brillait quant il la regardait, et qui lui avait donné l’impression d’être unique, d’être belle, mais aussi d’être une personne à part entière et pas qu’un jouet, pas qu’un accessoire de mode qu’on accroche à son bras pour faire le fier. C’était comme si Matthew McAdams avait réussi à voir bien avant elle qui elle était réellement derrière ses grands airs et la poudre qu’elle jetait aux yeux des gens. Ce jour-là, mais aussi les autres fois quand elle avait surpris son regard, il l’observait non pas avec des yeux de prédateur qui capturerait bientôt sa proie, mais comme si elle était la chose la plus magnifique qui lui était donné de voir. A travers les yeux de son camarade, elle se voyait sublimer, tandis que dans le regard des autres hommes, elle se voyait simplement comme un objet sexuel. Jusqu’ici,  elle ne l’avait pas remarqué, mais son inconscient l’avait bien vu et le lui faisait comprendre depuis quelques semaines maintenant. Est-ce qu’on pouvait alors dire qu’elle était ici pour des raisons égoïstes ? Et bien si c’était le cas, Matthew était en train de la recadrer gentiment mais sûrement ! Secrètement, elle n’espérait qu’une chose -  qu’elle n’avouerait jamais non plus - c’est qu’il n’était pas trop tard pour que son camarade lui donne la chance de se rattraper. Elle s’était montrée immature, mais elle avait changé et elle espérait pouvoir le lui faire comprendre, à défaut de le lui montrer.

« Figure-toi que si ! » fit-elle avec une pointe d’agacement, vexée.

Un doute l’effleura alors. Si elle elle avait changé, pourquoi est-ce qu’il n’en serait pas de même pour lui ? Si ça se trouve celui qu’elle avait eu en face d’elle il y a deux ans n’existait plus aujourd’hui. Un seul moyen de le savoir, rester là et voir ce qu’il se passerait. Par contre pour la déclaration et la fleur, valait mieux qu’elle ne compte pas trop dessus. Sa réponse un peu vive plongea les deux élèves dans un nouveau silence durant lequel Sixtine décida de s’intéresser au livre qu’elle avait attrapé au hasard dans ses affaires. Son de livre de DCFB. Décidément, ça avait un goût de déjà vu. Soupirant, elle posa le livre sur la table basse et se préoccupa de sa tenue. Sa chemise de nuit en satin bleu ciel formait un kaléidoscope de couleurs sous la lumière tamisée que produisait le feu dans l’âtre, renforcé par sa robe de chambre de couleur similaire. Elle s’amusa à en lisser les bords quant elle sentit le regard de Matthew posé sur elle. Instinctivement, elle leva les yeux vers lui, mais il avait déjà détourné les siens, ce qui la fit sourire. Il n’avait pas pu résister à la tentation de l’observer à la dérober. Finalement, il s’intéressait toujours à elle ? Rassurée sur l’attraction qu’elle pouvait exercer sur lui, elle chercha quoi dire pour arrêter ce silence qui risquait de le faire partir, surtout quant elle le vit poser sa bouteille, mais n’eut pas besoin de réfléchir longtemps puisqu’il rompit lui-même le calme de la nuit.

« Un devoir en retard ? Une dispute avec ton petit ami ? »

Là, elle le regarda franchement avec étonnement. Il ignorait donc qu’elle n’était avec personne depuis deux mois ? Nouveau coup dur pour la miss qui se croyait le nombril du monde. Il fallait qu’elle se rende à l’évidence, elle avait largement surestimé l’intérêt qu’elle pensait avoir pour son ancien soupirant. Il était passé à autre chose et se moquait totalement de ce qu’elle pouvait bien faire. Si d’un côté elle tentait de voir la chose positivement en se disant que ça compromettrait la mission que Nott lui avait donnée, d’un autre, elle se sentait profondément blessée que McAdams l’oublie si facilement. Elle aurait tant voulu qu’il soit différent des autres !

« C’est drôle que tu me demandes ça, j’aurais pensé que tu savais que je n’ai personne. Ce n’est pas toi qui passe ton temps à m’observer d’habitude ? »

Ses paroles n’étaient pas les plus sympathiques qu’elle pouvait prononcer, son objectif étant de lui faire comprendre qu’il n’avait pas besoin de se montrer sarcastique avec elle, mais elle ne voulait pas non plus le voir partir, et encore moins avec l’idée qu’elle était pire que ce qu’il pouvait s’imaginer. Aussi reprit-elle la parole sans lui laisser le temps de répondre à sa provocation.

« Je suis là parce que je fais des cauchemars. » Elle s’arrêta un instant pour jauger la réaction de son camarade, avant de poursuivre. « Et comme j’en avais assez de voir une certaine personne se faire réduire en sang par ma faute dans ce maudit cauchemar, j’ai décidé que je ferai aussi bien de réviser mes cours. »

Tout en parlant, elle ne l’avait pas lâché du regard, comme si elle avait essayé de lui faire comprendre que la personne en question, c’était lui. Mais même s’il le comprenait, soyons honnête, il s’en ficherait pas mal non ? Maintenant qu’il était passé à autre chose, elle pourrait tout aussi bien lui raconter qu’elle rêvait qu’elle faisait des claquettes avec Voldemort, ce serait pareil. Quoique… ça au moins ce serait divertissant.

« Et toi ? Cauchemar aussi ? » demanda-t-elle avec une douceur inattendue.

Dans son cas, il aurait de quoi. Et en même temps, Sixtine jurerait que ses cauchemars à lui devaient prendre pied dans la réalité. Vivre ou dormir, aucune différence pour Matthew, dans les deux cas il vivait un cauchemar. A la limite le sommeil pouvait lui apporter un soulagement temporaire, mais s’il était là à une heure pareille avec de l’alcool pour toute compagnie, c’est peut-être que même la nuit ne parvenait pas à lui procurer un quelconque apaisement. Allait-il s’ouvrir à elle ? Peu probable, mais au moins elle aura essayé.

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Dernière édition par Sixtine V. Simons le Jeu 25 Juil - 10:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)   Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini) EmptySam 4 Mai - 13:28


sixtine & matthew : le théorème de cupidon
Contre tout attente, Sixtine était venue s’asseoir à côté de Matthew, provoquant un accélérèrent de son rythme cardiaque. Si on lui avait dit que ça arriverait, il ne l’aurait pas cru. Pourtant, il ne savait pas s’il devait s’en réjouir ou pas. Depuis longtemps, il essayait d’oublier Sixtine, mais il n’y arrivait pas. Son regard tombait toujours sur elle et quand elle n’était pas là, il lui arrivait inconsciemment de la chercher. Il ne voulait pas la détester, mais il voulait tourner la page. C’était ce qu’elle semblait avoir directement fait. Après le rejet qu’elle lui avait fait subir deux ans plus tôt, quand ils se croisaient, c’était comme s’ils ne s’étaient jamais parlé. Elle faisait soit très bien semblant que la scène ne s’était jamais déroulée, soit elle avait directement évincé ce souvenir de sa mémoire. Quand Matthew utilisa le sarcasme pour parler à Sixtine, il le regretta immédiatement. Il ne voulait pas la vexer, loin de là. Il ne voulait pas la faire fuir non plus. Il vit à son expression qu’elle n’avait pas apprécié ce qu’il avait dit. De toute façon, peu importe ce qu’il disait, elle ne l’aurait pas aimé non plus. Elle devait juste se dire que c’était l’avis du loser et que donc ça ne comptait pas beaucoup. « Figure-toi que si ! » La voilà agacée. Matthew préféra ne pas la regarder dans les yeux. Mais il ne put s’empêcher de tourner la tête vers elle. Sixtine restait Sixtine, la fille dont il avait été amoureux et dont il était toujours amoureux malgré tout ce qu’il se disait sur elle pour s’auto persuader que ce n’était plus le cas. D’ailleurs, il en avait beaucoup parlé avec Olive et c’était elle qui l’avait aidé à trouver plein de défauts à Sixtine pour se sentir un peu mieux. Le silence trop longtemps n’allait pas les aider à discuter, puisque c’était ce qu’elle semblait vouloir faire, alors il posa sa bouteille et continua de lui demander ce qui l’empêchait de dormir. Le regard étonné de Sixtine le prit par surprise, ainsi que les paroles qu’elle allait prononcer. « C’est drôle que tu me demandes ça, j’aurais pensé que tu savais que je n’ai personne. Ce n’est pas toi qui passe ton temps à m’observer d’habitude ? » Matthew ouvrit grand les yeux. Il ne savait plus vraiment où se mettre, mais il essaya de ne pas le montrer. Il avait toujours été persuadé que Sixtine n’avait jamais remarqué qu’il continuait à l’observer et que quand leurs regards se croisaient, c’était totalement par hasard. D’ailleurs, pas une seule fois elle ne lui avait sourit ou elle ne lui avait dit bonjour. Il ne savait pas quoi répondre mais heureusement, elle ne lui en laissa pas le temps. « Je suis là parce que je fais des cauchemars. » Des cauchemars ? Il se demanda ce qu’elle pouvait bien faire comme cauchemars, elle avait une vie parfaite, elle n’avait pas de soucis à se faire, du moins, c’était ce qu’il s’imaginait. Elle était populaire, aimée, on ne l’embêtait pas comme lui, elle était respectée.

« Et comme j’en avais assez de voir une certaine personne se faire réduire en sang par ma faute dans ce maudit cauchemar, j’ai décidé que je ferai aussi bien de réviser mes cours. » Une certaine personne ? Il détourna le regard parce qu’il eut l’impression, comme une sorte d’instinct, qu’elle parlait de lui. C’était totalement idiot et très impossible. Ca ne pouvait pas être lui car de toute façon, il passait déjà son temps à se faire réduire en sang comme elle le disait. A moins qu’elle parlait de blessures encore pires. C’était très déboussolent. Il ignorait pourquoi elle faisait des cauchemars si violents. « Et toi ? Cauchemar aussi ? » demanda Sixtine d’une voix douce qui lui allait particulièrement bien, si bien qu’elle arracha à Matthew son premier sourire ou plutôt début de sourire. Cette nuit était vraiment inattendue. Il secoua la tête négativement. Il faisait souvent des nuits sans rêves ou bien dont il ne se souvenait pas. « Je n’arrive pas à dormir, c’est tout. » dit-il tout en sachant qu’elle verrait qu’il ne lui disait pas tout. Il ne se voyait pas lui raconter que son père était malade. Pour le reste de sa pathétique vie, elle devait déjà en avoir une bonne idée, elle y contribuait. Il était réellement en train d’avoir une conversation avec Sixtine et en plus de ça, elle n’était pas froide avec lui, pas vraiment. Parler à Sixtine lui faisait du bien parce qu’il pouvait penser à autre chose. Il n’avait donc pas envie d’en parler. Quand il était tout seul, avec l’alcool, il essayait de ne penser à rien. Maintenant, il pouvait facilement se changer les idées. « Et je ne passe pas mon temps à t’observer. » Même s’il l’affirmait, si elle l’avait remarqué, c’était qu’il devait vraiment la regarder plus qu’il ne le pensait. En fait, Olive lui avait dit d’arrêter parce qu’elle disait qu’il avait l’air désespéré et que tout le monde voyait qu’il était fou d’elle, ce qui le rendait pitoyable aux yeux des autres car une fille comme Sixtine ne s’intéresserait jamais à un garçon comme lui. Tout le monde le pensait. Olive lui avait dit qu’il méritait mieux, mais pour lui, il n’y avait pas mieux que Sixtine. C’était lui qui ne méritait pas une fille comme elle. C’était donc normal, d’un côté, qu’elle ne s’intéresse pas à lui. « Je ne pensais pas que tu avais remarqué… » ajouta-t-il, s’avouant vaincu. De toute façon, si elle l’avait constaté, il ne pouvait pas le dénier sans mentir. Maintenant, elle allait vraiment croire qu’il faisait une fixation sur elle. Parler si librement à Sixtine, c’était comme s’il était en train de rêver. D’ailleurs, était-il vraiment réveillé ? Oui, il l’était. Rien qu’à cette réflexion, il savait qu’il l’était. Jamais il n’en aurait espéré autant avec elle. Si c’était si facile, pourquoi ils ne s’étaient pas parlé avant ? Il y avait quelque chose derrière tout ça.

Matthew n’avait jamais eu assez à nouveau confiance en lui pour retenter de parler à Sixtine. Elle l’avait vraiment brisée le jour où elle l’avait rejeté car il était vraiment amoureux d’elle. Depuis, il s’était mis en tête que c’était mieux de l’oublier. Sauf qu’il n’arrivait pas à ne plus l’aimer. Il ne s’était plus vraiment intéressé à aucune autre fille depuis. Il s’était retrouvé une fois avec Cassiopée, longue histoire, court moment. Il avait un peu flirté avec une Serdaigle appelée Lys, un peu plus jeune que lui, mais c’était tout. « C’est pathétique, non ? Se faire jeter par une fille et continuer à l’observer et espérer qu’elle change d’avis un jour ? En tout cas, c’est ce que ceux qui ont eu un avis à dire là-dessus m’ont dit. » C'est-à-dire Olive, Cassiopée et peut-être même Marcus, Lily et d’autres. Il ne se souvenait plus exactement de qui, mais c’était une idée générale. Et maintenant, il en parlait à Sixtine, la fille en question. Il était vraiment de plus en plus pathétique. C’était ce qu’elle allait sûrement lui dire, en lui riant au nez de s’être autant confié à elle et de lui avoir donné de quoi s’endormir en se sentant mieux. Depuis qu’elle l’avait rejeté, il avait malgré lui gagné beaucoup de méfiance vis-à-vis d’elle, il avait réussi à se construire un mur pour ne plus autant souffrir si cette situation devait se reproduire parce qu’il n’avait pas besoin de souffrir. A présent, avec le mur qu’il avait, elle pouvait lui dire qu’elle était pathétique, elle pouvait le frapper comme d’autres le faisaient, pas sûr qu’il ressente beaucoup de choses. « Mais c’est fini, rassure toi. Je ne vais pas te supplier d’apprendre à me connaître, je ne suis pas désespéré à ce point. » A ce moment là, Matthew reprit sa bouteille. Il mentait, ça se voyait qu’il mentait. En plus, comme il avait déjà un peu bu, il était encore moins bon menteur. Ce n’était pas fini, il était toujours amoureux de Sixtine. Il pouvait jouer celui qui n’en avait plus rien à faire, c’était faux. La veille encore, il l’observait tellement pendant le cours de potions qu’il n’avait rien écouté du cours. Heureusement, sa partenaire de potions Roxanne était là pour lui éviter de faire des dégâts. La vie était pleine d’ironie. Roxanne était la meilleure amie de Sixtine et pourtant, elle l’aidait en potions depuis déjà un moment sans que personne ne le sache vraiment alors que Sixtine ne lui avait plus adressé la parole. Sixtine le troublait, il lui disait des choses qu’il ne devrait pas lui dire, des choses qu’il avait longtemps caché ou essayé de cacher. C’était un mélange de Sixtine et de l’alcool. Il posa à nouveau la bouteille. Il fallait qu’il arrête de boire sinon il allait tout gâcher, encore. « Je vais aller dormir, c’est sûrement mieux comme ça. » dit Matthew à la belle blonde. Fuir, c’était tout ce qu’il pouvait encore bien faire, c’était une chose qu’il savait très bien faire, même si son orgueil n’aimait pas ça. Mais il préférait ça plutôt que d’entendre ce que Sixtine avait à lui dire.


Dernière édition par Matthew T. McAdams le Lun 22 Juil - 20:56, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)   Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini) EmptyDim 5 Mai - 2:56


Le cœur a ses prisons que la raison ne peut ouvrir

Matthew T. McAdams & Sixtine V. Simons




Sixtine avait frappé un grand coup en lui balançant tout de go qu’elle savait parfaitement qu’il la regardait de loin, et son camarade en resta coi. Matthew devait penser qu’elle ne l’avait jamais vu, jamais sentit et que même si c’était le cas, elle s’en moquait éperdument. Pourtant, ce n’était pas parce qu’elle ne se retournait pas vers lui, qu’elle ne lui rendait pas ses regards, qu’elle ne les avait pas remarqué. Il y avait même ces jours où les yeux de son camarade étaient tellement perçants dans son dos qu’elle avait l’impression que ça lui provoquait une brûlure, et c’était généralement dans ses moments-là qu’elle se retournait vers lui. Sixtine n’avait jamais compris pourquoi il s’acharnait sur elle, surtout après qu’elle l’ait rejeté. Et quand elle en parlait quelque fois avec ses copines – mais la sixième année ne leur avait jamais dit qu’il était venu la trouver directement pour lui faire une déclaration, ça, elle le gardait pour elle – celles-ci lui disaient qu’elle ne devait pas s’en faire, qu’il la regardait tout simplement parce qu’elle était belle, et qu’il était comme tous les autres garçons, à la seule différence que comme lui était en bas de l’échelle et qu’il ne devait jamais avoir connu une fille, il faisait une fixation sur elle parce qu’elle représentait tout ce qu’il n’aurait jamais. A force qu’on lui serve ce genre de paroles toutes faites, Sixtine s’était convaincue qu’il était effectivement comme les autres, peut-être même pire et elle avait préféré oublier tout ça et l’ignorer. Pourtant, même s’il ne le savait pas, certains jours elle avait eu des doutes, qui ne duraient certes jamais très longtemps, mais des doutes quand même. En effet, d’habitude ceux qu’elle rabrouait se mettaient à la détester. Du jour au lendemain, ils retournaient leur veste et elle passait de la fille la plus parfaite à la pire des succubes. Matthew lui, avait continué de la regarder comme la chose la plus belle qui existe et elle avait été surprise de constater que ça dure toujours, deux ans après. Est-ce que c’était ça qu’on appelait l’amour ? Continuer de regarder quelqu’un de cette manière, envers et contre tout ? Parce que si c’était le cas, force était de se rendre compte que ça ne lui était jamais arrivé. Elle n’avait regretté aucun des mecs avec qui elle était sortie, car tous s’étaient clairement montrés, à un moment ou à un autre, indigne de son intérêt. Et ce mot, amour, qui traversa ses pensées la fit frissonner. C’était un sentiment que toutes les filles rêvaient de connaître, et plus précisément de connaître le Grand Amour, le seul, le vrai, l’unique. Oui, toutes, sans exception. Les plus cyniques et indépendantes pouvaient s’en défendre, mais en secret elles le désiraient aussi. Rencontrer la personne qui vous comprends, vous aime pour ce que vous êtes, qui sera toujours là, c’était juste magique. Une telle personne c’était à la fois un meilleur ami, un confident, un protecteur, un amant… bref, tout ce dont on avait besoin dans une vie pour se sentir exister et avoir la force nécessaire pour faire de grande chose. Sixtine faisait partie de ces femmes qui refusaient de tomber dans ce piège et qui de toute façon n’y croyait pas. Mais dans le fond elle était comme les autres, et les choses n’attendent pas qu’on y prête foi pour exister. Toujours est-il qu’elle ne lui laissa pas le temps de répondre ou de se justifier, et qu’elle lui avoua faire des cauchemars, dans lesquels elle voyait toujours la même personne se faire réduire en sang, raison qui l’avait incité à se lever en plein milieu de la nuit. A dire vrai, elle était persuadée que Matthew ne la croirait pas, ou qu’il se ficherait d’elle, mais il s’en garda. En fait, il eut même cette attitude gênée, comme s’il avait compris qu’elle parlait de lui, et le visage de Sixtine se radoucit, si bien que quant elle lui demanda s’il faisait des cauchemars lui-aussi, le ton de sa voix était emprunte de cette même douceur. Peut-être avait-elle rêvait, mais elle crut discerner l’esquisse d’un sourire se dessiner sur les lèvres de Matthew et elle se dit que ça lui allait bien de sourire, ça éclairait son visage et ça le rendait tout particulièrement mignon. Euh… elle venait vraiment de penser ça ? Aucune importance, elle n’avait pas le temps d’analyser ça puisque Matthew fit non de la tête avant que le son de sa voix ne perce à nouveau le silence de la nuit. Elle ne l’avait pas entendu souvent, mais elle se surprit à penser qu’elle aimait bien son timbre de voix et que bercer par elle, elle aurait pu facilement s’endormir loin des cauchemars. Quelque chose de nouveau se passait en elle, et ça lui faisait peur autant que ça l’attirait.

« Je n’arrive pas à dormir, c’est tout. » C’était tout, vraiment ? Elle en doutait fortement, mais elle ne s’était pas attendue à ce qu’il se livre à elle. Elle n’était rien d'autre pour lui que la peste qui s’était fichue de lui il y a deux ans, alors pour jouer les confidentes, elle repassera. Cela dit, elle gardait ça dans un coin de sa tête. Si un jour l’occasion lui était donnée de lui reparler, Sixtine lui montrerait qu’elle s’intéressait réellement à lui, la preuve, elle se souviendrait de ça. Pour le moment, elle préféra ne pas insister, ça n’aurait servit à rien. « Et je ne passe pas mon temps à t’observer. » lança-t-il contre toute attente. La miss ne put s’empêcher de sourire, attendrie par sa maladresse de faire et de dire les choses. Gentiment elle l’avait regardé, l’air de dire « A d’autres ! » et il avait capitulé. « Je ne pensais pas que tu avais remarqué… » Oui ça, elle s’en était doutée mais étrangement, elle était plutôt contente qu’il le reconnaisse. Matthew était décidément très différent des autres mecs qu’elle avait pu côtoyer jusqu’ici, et il y en avait eu ! Ceux qu’elle voyait tous les jours étaient plutôt du style à ne jamais montrer de faiblesse, à toujours se placer en position de force, à jouer les intouchables et les invincibles. Lui, il admettait ce qu’il faisait, son attirance, et sa franchise eut un effet inattendu sur la miss qui sentit comme une multitude de papillons affluée dans son ventre et un léger vertige la faire tanguer. Pour elle, c’était comme une autre déclaration et elle se détesta de ne pas réussir à trouver une phrase, un mot, n’importe quoi mais quelque chose qui aurait pu faire comprendre à son camarade qu’elle avait changé et qu’elle s’excusait de l’avoir snobé de cette manière pendant tout ce temps. Mais rien ne lui venait, rien qui ne soit pas ridicule en tout cas. Détournant alors le regard, se repliant sur elle-même, elle écoutait Matthew qui semblait avoir besoin de mettre au clair certaines choses entre eux. « C’est pathétique, non ? Se faire jeter par une fille et continuer à l’observer et espérer qu’elle change d’avis un jour ? En tout cas, c’est ce que ceux qui ont eu un avis à dire là-dessus m’ont dit. » Ce n’était pas son avis à elle, et ça n’avait rien à voir avec le fait que c’était parce qu’on parlait d’elle. Avant oui, Sixtine aurait trouvé ça pathétique et elle en aurait probablement ri, mais maintenant elle trouvait ça admirable et c’était la raison principale qui la poussait à vouloir le connaître. Elle voulait savoir pourquoi il l’avait choisi elle et elle désirait réellement apprendre à le connaître lui. Mais comment lui dire ? « Mais c’est fini, rassure toi. Je ne vais pas te supplier d’apprendre à me connaître, je ne suis pas désespéré à ce point. » Il n’aurait pas besoin de le faire, parce que finalement, c’était plutôt elle qui allait le supplier pour qu’il lui donne la chance d’apprendre à le connaître, entièrement, profondément et sans détour. Cela dit, le ton de sa voix et ses gestes démontraient tout le contraire de ce qu’il disait. Ce n’était pas fini, bien au contraire, et maintenant qu’ils se retrouvaient là, tous les deux en face à face, Sixtine était persuadée que tout ce que Matthew avait pu vouloir oublier ressurgirai à la surface avec force. D’un côté, elle était ravie qu’il lui dise tout ça. Elle savait à quoi s’en tenir et ça lui permettait, en tout cas elle l’espérait, de lui faire comprendre que maintenant elle ne l’ignorerait plus. Et en même temps, elle se trouvait complètement démunie, pas du tout habituée à ce genre de conversation. La miss avait beau réfléchir, elle ne se souvenait pas de la fois ou elle s’était excusée auprès de quelqu’un… Les temps changent…

Matthew avait reprit la bouteille d’alcool sur la table basse et Sixtine avait eu envie de l’en empêcher. Elle aurait aimé lui dire qu’il fallait qu’il cesse de se faire du mal, parce que le voir comme ça lui faisait du mal à elle-aussi. Mais elle se retint, ça aurait été déplacé et il aurait fini par croire qu’elle se fichait de lui. Pourtant, il reposa la bouteille sans en avoir bu une goutte, comme s’il avait lu dans ses pensées et Sixtine pencha légèrement la tête sur le côté, se demandant à quoi il pouvait penser. Jusqu’à ce qu’elle entende un « Je vais aller dormir, c’est sûrement mieux comme ça. » qui la fit paniquer. Instinctivement, elle avait protesté par un « Non ! Attends ! » un peu trop vif, tout en l’attrapant par le poignet pour l’arrêter. Elle resta un moment sans bouger ni parler, surprise par sa propre réaction, jusqu’à qu’elle réalise aussi qu’elle avait sa main refermée autours du poignet de son camarade. Premier contact physique entre les deux, qui la troubla alors que ça n’aurait pas du. Ça n’aurait pas dû lui faire cet effet-là, de la même manière qu’elle n’aurait pas dû le retenir, qu’elle n’aurait pas dû lui parler. Mais elle s’abîmait à renoncer à ce qu’elle avait envie de faire, or rien ne lui faisait plus envie que de lui parler et d’enfin savoir ce qui se cachait derrière ses regards. C’était maintenant ou jamais, alors elle avait prit les devants en décidant que ce serait maintenant. Les yeux rivés sur sa main qui tenait Matthew, Sixtine mit quelques secondes avant de le libérer et de lever un regard troublé vers lui. Son cœur s’était comme arrêté, et son esprit semblait l’avoir abandonné. Elle cherchait ce qu’elle était sensée dire et quelle attitude adoptée avant que tout ne parte à vau-l’eau et que Matthew ne parte vraiment, en se disant qu’elle était complètement cinglée. Finalement, elle se recula, le regard fuyant. « Enfin… ce que je voulais dire c’est que je ne te trouve pas pathétique du tout, on dirait même que ça a l’air de marcher… » Par Merlin ! Elle venait vraiment de dire ça, là ? C’était elle qui était pathétique, pas lui ! Sixtine ne savait plus ou se mettre, elle était ridicule ! Si jamais ses copines avaient assisté à ça, sûre et certaine qu’elle aurait été rayée de la liste des filles les plus branchées de l’école ! Elle se risqua cependant à jeter un coup d’œil dans la direction de son camarade, voulant s’assurer qu’il n’était pas en train de rire à ses dépends et tentant de se rattraper. « Ce que je voulais dire surtout, c’est que tu n’auras pas à me supplier parce que… » mais rien ne vient. C’était tellement étrange et hors norme de lui dire qu’elle voulait le connaître, qu’elle l’observait depuis un moment. D’ailleurs, c’était bizarre qu’il ne l’ait pas remarqué. Il faut croire qu’elle était plus douée que lui à ce jeu-là. Toujours est-il que Sixtine avait l’impression de s’enfoncer dans le ridicule et que son courage l’avait bien vite abandonné. « Non rien, oublies ça… » Résignée, elle se cala dans le coin du canapé, les yeux perdus dans le vague. Elle lui avait déjà fait trop de mal et avait déjà été trop peste pour avoir le droit d’entrer dans le monde de Matthew, et surtout, elle craignait qu’il ne la fasse souffrir comme elle-même l’avait fait. Elle n’avait pas envie non plus que Matthew se fasse malmener encore pire qu’il ne l’était déjà à cause d’elle, parce que Nott allait l’utiliser contre elle. Il était devenu sa faiblesse et elle s’en rendait bien compte. Alors il valait mieux qu’il parte et qu’ils oublient tout deux ce qui venait de se passer. Pour sa santé à lui… Les menaces de Nott lui semblaient bien loin maintenant, alors qu’elle se disait que son camarade allait partir, et elle se moquait éperdument de ce que William pourrait lui faire. Qu’il l’étrangle dans un coin ou qu’il la tue lentement à coups de doloris si ça lui faisait plaisir, ce serait toujours plus supportable que de trahir Matthew. Le plus important, c’est que pour une fois elle agirait pour la sauvegarde de quelqu’un d’autre, plutôt que pour la sienne. Elle le ferait pour son camarade ici présent, parce que mine de rien, un monde dans lequel Matthew n’existerait pas serait terriblement triste et insipide, elle aurait l’impression d’avoir perdu une partie d’elle, et elle n’aurait aucune envie d’y vivre. Oui, il fallait qu’elle fasse ça, alors pourquoi est-ce que soudainement, il avait fallu qu’elle se retourne vers lui pour lui dire « Mais c’est vrai qu’elle était belle, cette rose rouge que tu m’avais offerte il y a deux ans. » Il y avait comme un conflit d’intérêt dans la tête de la Verte et Argent, et sur ce coup-là, c’était son cœur qui avait remporté la partie.

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Dernière édition par Sixtine V. Simons le Jeu 25 Juil - 9:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)   Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini) EmptyVen 17 Mai - 6:03


sixtine & matthew : le théorème de cupidon
Sixtine était depuis quelques années l’objet de l’attention et de l’admiration de Matthew. D’abord, elle était une fille particulièrement jolie. Ses longs cheveux blonds plaisaient particulièrement au Serpentard et elle avait aussi beaucoup de charme. Quand elle souriait, elle pouvait mettre le monde à ses pieds. C’était une jeune fille pleine de caractère, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Il l’admirait beaucoup pour ça aussi. Elle était assez bonne élève, beaucoup l’aimaient. Elle était populaire. Avant même qu’il ne l’ait remarqué, il était tombé sous son charme alors qu’ils ne s’étaient jamais parlé. C’était une erreur qu’il n’aurait pas du commettre, mais difficile de contrôler ses sentiments quand on en a pas conscience. Quand Matthew s’était déclaré à elle, elle n’avait fait que le rabaisser. Il avait été blessé. Il avait mit du temps à guérir, à s’en remettre. Et il avait recommencé à aimer Sixtine, en silence. Il s’était dit que Sixtine ne devait pas l’apprendre. Mais plus le temps passait et moins il arrivait à le cacher. De plus en plus d’élèves se doutaient de ses sentiments pour la populaire blonde et beaucoup s’étaient moqués de lui pour ça. Alors quand il fut découvert, à l’instant, il décida de mentir et de lui dire qu’il ne ressentait plus rien pour elle et qu’elle n’avait pas à s’inquiéter. Et la fuite était la solution la plus sage. Matthew en termina avec l’alcool pour la soirée et annonça son départ. Sixtine n’aurait plus à le subir comme ça. Il ne comprenait d’ailleurs toujours pas pourquoi elle n’était pas encore partie d’elle-même. Elle préférait lui parler plutôt que de faire des cauchemars et c’était assez flatteur, au fond, car il aurait pensé l’inverse. Ce n’était toutefois pas suffisant pour lui faire croire qu’elle avait une quelconque réelle envie de lui parler. S’ouvrir à Sixtine était plutôt compliqué car même s’il n’attendait que ça depuis des années, il avait peur de souffrir à nouveau comme il avait déjà souffert. A peine Matthew eut-il annoncé son départ que Sixtine l’interpella. « Non ! Attends ! » Elle avait vivement parlé et il ne s’y attendait pas du tout, il se stoppa directement. Du moins, il crut s’arrêter directement, mais c’était en fait Sixtine qui lui avait attrapé le poignet au moment où il s’était levé. Il le réalisa quelques secondes après et son regard s’arrêta sur ça. Elle ne parla pas et le moment sembla infiniment long. Il ne savait pas trop quoi penser, son cerveau marchait à cent à l’heure. Et cette main était toujours refermée autour de son poignet, la main parfaite de Sixtine. Quand il releva les yeux, il vit qu’elle regardait elle aussi sa main, comme si elle se demandait ce qu’elle venait de faire. Sixtine finit par le lâcher et lever les yeux vers lui à son tour. Elle avait l’air assez troublée, tout comme lui l’était.

« Enfin… » Sixtine se décida à débloquer la situation. Matthew attendit comme elle le lui avait demandé tout en se demandant en fait ce qu’il était censé attendre. Elle ne voulait pas qu’il parte ? Elle voulait lui dire quelque chose avant qu’il n’aille se coucher ? Ce n’était certainement pas pour lui souhaiter une bonne nuit qu’elle venait de l’arrêter. Des milliers de questions lui venaient en tête. « Ce que je voulais dire c’est que je ne te trouve pas pathétique du tout. » dit-elle. Matthew ouvrit grand ses oreilles et ses yeux. Elle ne le trouvait pas pathétique ? Il s’attendait presque à ce qu’elle enchaîne avec sarcasme, disant qu’elle le trouvait encore pire que ça, mais il fut surpris de penser que ce n’était pas le cas. Elle ne s’était pas montrée méchante avec lui jusque là alors pourquoi elle le ferait maintenant ? Sixtine ne le trouvait pas pathétique de continuer à l’observer malgré tout, de continuer à espérer quelque chose. Il ne comprenait pas bien, mais ça semblait déjà plutôt étrangement positif. « On dirait même que ça a l’air de marcher… » Il crut qu’il allait arrêter de respirer tellement il ne s’attendait pas à ce qu’elle dise quelque chose comme ça. Elle venait juste de dire qu’elle changeait d’avis sur lui ? D’un coup, un énorme vent d’espoir vint souffler sur lui. Matthew n’était pas du genre à se faire avoir facilement, mais c’était Sixtine et même si elle lui mentait, il aimait y croire. Il n’arrivait toutefois pas réellement à assimiler l’information, il avait besoin qu’elle le lui dise encore, qu’elle le lui dise d’une autre fois, histoire qu’il ne se fasse pas de fausses idées. Sauf qu’elle n’allait probablement pas le faire. Elle le regarda et probablement devant le manque de réaction de Matthew, continua à s’expliquer. « Ce que je voulais dire surtout, c’est que tu n’auras pas à me supplier parce que… » Parce qu’elle voulait apprendre à le connaître ? Elle n’avait pas réussi à le formuler, mais c’était ce qu’elle voulait dire, il le savait. Il se demandait avec quel degré de sincérité il devait prendre ça. Sixtine n’avait jamais montré aucun signe d’intérêt envers lui et d’un coup, c’était comme si c’était noël. Peut-être qu’elle avait elle-même du mal à y croire, qu’elle voulait le connaître. Après tout, ça devait être dur à accepter pour une fille comme elle. Matthew resta en suspend en attendant qu’elle termina sa phrase. « Non rien, oublies ça… » Elle se cala un peu plus dans le canapé et laissa Matthew sur sa faim. L’espoir commençait petit à petit à retomber et pourtant, il n’avait plus envie de s’en aller, il avait envie de prendre un risque, le risque de rester et de côtoyer Sixtine d’un peu plus près, quitte à se brûler les ailes. Il s’installa à nouveau sur le canapé, à côté d’elle.

« Mais c’est vrai qu’elle était belle, cette rose rouge que tu m’avais offerte il y a deux ans. » dit-elle soudainement en se tournant vers lui. Le cœur de Matthew se serra d’un coup tellement il ne s’y attendait pas. C’était encore plus puissant que quand elle lui avait attrapé le poignet. Il n’arriva pas à la quitter du regard. Il se repassait ce qu’elle venait de dire dans sa tête pour être sûr de ne pas oublier. Il pensait tellement qu’elle avait oublié cet instant de sa vie, cet instant où il avait été tellement pathétique qu’elle s’était moquée de lui. Et pourtant non, elle s’en souvenait encore. Sixtine se souvenait même de la fleur qu’il lui avait offert alors qu’elle ne l’avait pas acceptée. « Tu t’en souviens… » dit-il étonné. De toute façon, même s’il n’avait voulu, il ne pouvait pas cacher le choc qu’il venait de subir. Plus il se répétait ses mots et plus il le réalisait, il se mit à sourire comme un idiot. Elle devait sûrement regretter de lui avoir dit ça, mais lui était heureux de l’avoir entendu. Après sa déclaration, il s’était vraiment remis en question. Olive, elle, lui avait dit que son geste était adorable et que Sixtine était une idiote de ne pas avoir accepté cette fleur alors qu’il venait tout juste de connaître la Gryffondor qui allait devenir sa meilleure amie. Repenser à ce jour n’avait rien de particulièrement réjouissant. Mais soudain ce jour là prenait une toute autre direction. « Je ne sais pas à quoi je pensais ce jour là. » Il avait abordé Sixtine dans un couloir où n’importe qui aurait pu la voir en sa compagnie, elle n’avait pas d’autre choix que de le rejeter violemment, même s’il n’y avait personne autour d’eux. Il n’avait jamais su ce qu’elle pensait réellement car elle était une personne difficile à lire, mais elle ne lui avait jamais donné de raison de continuer à l’aimer. Sauf qu’il ne pouvait s’en empêcher. Heureusement, le jour de sa déclaration, il n’avait pas eu le temps de dire des choses qu’il aurait pu regretter par la suite, comme le fait qu’il était déjà amoureux d’elle sérieusement depuis un moment. Elle n’aurait sans doute pas pu s’empêcher de rire pendant des heures. Son visage s’obscurcit à nouveau. Il ne fallait pas qu’il oublie ce qui s’était passé ce jour là s’il voulait ne pas se faire mal à nouveau. Sixtine avait été très dure avec lui et il ne savait pas s’il l’avait vraiment mérité. Certes, il était peut-être l’élève le moins populaire de l’école et personne ne se souciait de ce qu’il pensait, ou presque, mais elle n’avait pas pensé à ses sentiments à lui.

« J’ai vraiment souffert ce jour là… parce que je tenais beaucoup à toi. Je sais, c’est idiot, on ne s’était jamais parlé avant. » Matthew avait décidé d’être honnête parce qu’après tout, c’était peut-être sa dernière chance de parler avec Sixtine, peut-être que dès le lendemain, elle allait redevenir celle qu’elle était avant, devant ses amies pour sauvegarder les apparences et se moquer de lui, sport national à Poudlard. C’était aussi une façon pour Matthew de dire qu’il avait eu des sentiments pour elle sans directement le dire. Il continua à parler, pour ne pas la laisser réagir. Il avait en fait un peu peur de ce qu’elle allait répondre. « Tu as probablement des dizaines d’autres admirateurs alors si je peux te donner un conseil, la prochaine fois que l’un d’eux se déclare à toi, pense un peu à ce qu’eux ressentent. » Waw, l’alcool devait certainement lui donner le courage qu’il n’aurait pas eu en tant normal pour dire tout ça à Sixtine. Il s’était permis de lui donner un conseil et généralement, les filles avec un caractère comme elle ne se laissaient pas dicter ce qu’elles devraient faire. Sans même s’en rendre compte, il en disait de plus en plus à Sixtine, comme s’il s’ouvrait finalement à elle. Puis il réalisa qu’il ne voulait pas blesser Sixtine et que si elle commençait à avoir conscience de ce qu’elle faisait – ce qui serait peut-être trop beau pour être vrai – il devait la ménager un peu. Elle n’était pas complètement méchante, il l’avait assez observé pour le savoir. Il l’avait déjà vu se montrer gentille et compatissante, peut-être même sans qu’elle s’en rende compte. Il était certain qu’elle n’était pas totalement mauvaise. De toute façon, il ne pouvait pas aimer une personne comme ça, une personne sans cœur. Sixtine avait bel et bien un cœur. « Deux ans, c’est long… » dit Matthew simplement. C’était long d’avoir attendu si longtemps pour qu’elle vienne lui parler, pour qu’elle lui adresse enfin quelques mots, pour qu’elle ait visiblement commencé à changer d’avis sur lui, pour qu’elle ait peut-être gagné un peu en maturité, ce qui ne ferait pas de mal à la plupart des élèves de Poudlard. Il n’y avait pas que le pouvoir dans la vie. Mais ces gosses de riches, les populaires ou enfants de familles de sang-pur ne voyaient que par la puissance. C’est ce qu’il avait observé au fil du temps. Il aurait très bien pu être né-moldu qu’il n’aurait pas ressenti de différence vis-à-vis du comportement des autres envers lui. Puisqu’il n’y avait plus de sorciers nés-moldus à Poudlard depuis très longtemps, il fallait bien que les brutes aient de nouvelles cibles. Il plaignait d’ailleurs ces pauvres sorciers nés-moldus qui n’avaient pas d’autres choix que de cacher leurs pouvoirs et qui ne pouvaient pas apprendre à s’en servir car ils étaient bannis de Poudlard tout comme du monde magique. Certains étaient même enfermés juste pour ça. Il se sentait mal pour eux. Pour en revenir à Sixtine, qui était toujours face à lui et dont les problèmes qu’il avait avec elle étaient plus d’actualités que les nés-moldus, il aurait aimé qu’elle lui prouve qu’il pouvait lui faire confiance et qu’elle n’allait pas se servir de tout ce qu’il lui disait contre lui plus tard si l’envie lui prenait, histoire de le meurtrir un peu plus, si c’était possible. Il n’était pas facile de blesser Matthew à présent car contre les coups physiques ou mentaux, il avait dressé une barrière. La douleur n’était plus qu’une sensation désagréable mais supportable.


Dernière édition par Matthew T. McAdams le Lun 22 Juil - 20:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)   Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini) EmptyVen 17 Mai - 11:26


Le cœur a ses prisons que la raison ne peut ouvrir

Matthew T. McAdams & Sixtine V. Simons




Là, elle aurait du se lever, partir, fuir, faire tout et n’importe quoi mais surtout ne pas rester ici. Matthew et Sixtine n’étaient pas du même monde et ils ne le seraient jamais. La preuve, malgré qu’ils soient de la même année, de la même maison, que sa meilleure amie Roxanne soit en binôme avec lui et qu’elle l’aurait pu lui présenter ou lui arranger un coup, leur chemin ne s’était croisé qu’une fois par hasard, lorsque le brun l’avait accosté pour lui faire sa déclaration. Et puis elle l’avait repoussé et la vie n’avait rien fait pour qu’ils se retombent dessus, jusqu’à aujourd’hui. Sixtine n’était pas du genre fataliste, ou à croire au Karma ni même au destin, pourtant, et pour une étrange raison, elle avait tendance à croire que d’une manière ou d’une autre ils étaient liés. Stupide oui ! et elle était la première à le dire. Malgré tout, elle sentait qu’il y avait un truc, quelque chose qui l’incitait à venir rechercher la compagnie de Matthew, à tomber le masque, alors que c’était tout le contraire de ce qu’elle avait toujours fait jusqu’à aujourd’hui, à quelques exceptions près. Et pour autant qu’elle se souvienne, c’était aussi la première fois qu’elle avait ce genre de sentiment pour un garçon. Jamais auparavant elle n’avait ressentit quelque chose d’aussi fort pour quelqu’un, et jamais elle n’avait eu peur de blesser ses petits-amis. Elle s’était toujours dit qu’elle était comme elle était et que si ça ne leur plaisait pas, le tarif était le même. Oh évidemment elle n’avait pas joué les vierges effarouchées et elle avait bien ressentit quelques frissons avec certains d’entre eux, mais de son point de vue un homme devait être utile et la divertir, sans quoi elle ne prendrait pas même la peine de poser son regard sur lui. C’était bien la raison pour laquelle elle ne sortait qu’avec des mecs populaires, mignons, intelligents ou drôles. Et elle disait bien ou car un mec qui était tout ça à la fois n’existait pas et elle l’avait rapidement compris. Malheureusement, même en comprenant ça, elle n’avait jamais réussi à sortir avec le même plus de quelques semaines d’affilées. Une fois elle était restée six mois avec le même, un exploit ! Peut-être qu’il avait vraiment tenu à elle dans le fond, parce que cet exploit n’était pas de son fait. Elle n’était vraiment pas du genre à faire des efforts étant donné qu’elle était persuadée de mériter tout ce qu’on lui donnait, amour compris. Et là, c’était elle qui mendiait de l’attention, et de la part du loser de l’école en plus. Si la Verte et Argent voulait se faire éradiquer de la sphère des élèves les plus en vus, qu’elle continue comme ça ! Sinon, il fallait qu’elle se reprenne de suite et qu’elle quitte l’endroit et la compagnie de McAdams sur le champ ! Si seulement en avait la force…

Mais elle était là, sur le canapé, incapable de bouger. En apparence la blonde était calme, sereine. Elle était parvenue à effacer le trouble de son visage, mais pas dans son cœur. Silencieuse, elle avait sentit Matthew se rasseoir et son cœur s’était légèrement mit à battre plus vite. Inspirer, expirer, inspirer, expirer… Il fallait qu’elle reste maîtresse d’elle-même, qu’elle tente de retrouver le fil de sa raison, sinon à coup sûr elle allait encore dire ou faire des erreurs. Cette inconsciente avait laissé entendre qu’elle avait changé d’avis sur lui, sauf que le contexte laissait entendre qu’elle était attirée par lui maintenant. Est-ce que c’est comme ça qu’il l’avait compris ? Et si c’était le cas, est-ce qu’il la croirait ? Sixtine attendait qu’il dise quelque chose, si toutefois il comptait le faire. Il fallait qu’il dise quelque chose, sans quoi elle se sentirait vraiment cruche d’avoir dit tout ce qu’elle venait de dire. Et en même temps, il lui rendrait service. S’il l’envoyait balader ou qu’il restait mutique, elle comprendrait qu’il valait mieux en rester là et ça la remettrait sur le droit chemin, normalement. Et dans le futur ça ne serait plus qu’une erreur de parcours… Vraiment ? Ça l’agaçait d’être aussi inconstante, de ne pas savoir ce qu’elle voulait vraiment. D’un côté elle voulait être avec Matthew, réparer ses fautes, oublier sa vie passée et être quelqu’un d’autre, devenir cette fille qu’elle se découvrait être quant elle était avec Ewen et qu’elle tombait le masque. Dans ses moments-là, Sixtine était heureuse, intensément et complètement, bien plus qu’elle ne l’avait jamais été en devenant populaire. C’était ce sentiment qu’elle voulait connaître et elle savait au fond d’elle que Matthew l’aiderait à être cette fille-là. Mais d’un autre côté, elle aimait sa notoriété, être courtisée, admirée, désirée. Elle aimait manipuler les autres, avoir du pouvoir, ce contrôle sur eux. Et surtout, elle savait parfaitement qu’elle aurait besoin de ses relations actuelles pour ce qu’elle envisageait de faire plus tard. Elle voulait devenir mannequin, le temps de comprendre les rouages du milieu, et ensuite elle créerait sa propre ligne de vêtement. Une collection pour les nobles évidemment. Les fringues, elle connaissait ça par cœur et un jour ce serait elle qui dicterait ce qui est à la mode et ce qui ne l’est pas. Une manière de contrôler le monde... Alors qu’était-elle sensée choisir ?

Elle méditait là-dessus quand la voix de Matthew la sortit de ses songes cornéliens. « Tu t’en souviens… » demanda-t-il avec étonnement. « Evidemment… » répondit-elle dans un souffle, si bien qu’elle doutait qu’il l’ait entendu. Si sa réaction avait un côté vexant, Sixtine ne pouvait lui en vouloir de poser la question. C’est vrai qu’elle était beaucoup sollicitée par la gente masculine, qu’elle gardait la tête froide en toute circonstance, ou presque, qu’elle avait ce côté peste et hautain, mais néanmoins elle n’avait pas oublié. La raison ? Elle n’était pas sûre de le savoir elle-même, mais c’était sans doute parce que son camarade était différent des autres. Elle l’avait sentit il y a deux ans et elle le pensait toujours aujourd’hui. Matthew n’était pas comme les autres garçons et ce, même en mettant de côté le fait qu’il soit considéré comme un loser. Il avait cette force de caractère mêlée de sincérité que la Serpentard trouvait fascinant. Il avait aussi ce côté mauvais garçon qui l’attirait. Les filles de bonnes familles captivées par les mauvais garçons étaient d’un banal… mais tellement vrai ! Même elle était tombée dedans ! Ça manque d’originalité ! Et puis, Matthew avait toujours cette manière de la regarder… oui c’était une sacrément belle fille, mais à travers les iris de Matthew, c’était encore plus vrai et ça la touchait. Elle avait presque envie de le remercier pour ça. « Je ne sais pas à quoi je pensais ce jour là. » Sixtine finit par tourner le regard vers lui, pas vraiment à l’aise. Elle sentait que le moment de reparler de ce jour-là d’il y a deux ans était arrivé, et Merlin qu’elle craignait ce qu’il allait bien pouvoir lui dire. Eh oui ma vieille ! Il est temps d’assumer tes actions ! Cela dit, si lui ne savait pas à quoi il avait pensé en venant la voir, elle, elle savait ce qu’elle avait pensé. Qu’il fallait qu’elle décampe avant que quelqu’un ne les voit discuter, et vite ! Quelle attitude mature et glorieuse, vraiment ! « J’ai vraiment souffert ce jour là… parce que je tenais beaucoup à toi. Je sais, c’est idiot, on ne s’était jamais parlé avant. » Bizarrement, c’est surtout elle qu’elle trouvait idiote. Elle se trouvait stupide d’avoir réagit comme ça il y a deux ans, et elle se trouvait stupide de se sentir chagrine parce qu’il avait employé le passé en parlant de ce qu’il ressentait. « Tu as probablement des dizaines d’autres admirateurs alors si je peux te donner un conseil, la prochaine fois que l’un d’eux se déclare à toi, pense un peu à ce qu’eux ressentent. » Là par contre, Sixtine se sentit piquée au vif, à tel point qu’elle se leva d’un bond du canapé avec une soudaineté qui la surprit. La vérité faisait mal et son orgueil en prenait un coup. Elle avait supposé qu’il lui dirait ce qu’il avait sur le cœur, mais sûrement pas qu’il le fasse sans détours d’une manière aussi directe. Elle voulait bien faire des efforts, mais quand même ! L’envie de l’envoyer sur les roses lui vint en premier, mais elle se retint en se mordant la lèvre et en passant sa main devant sa bouche, tout en se détournant pour qu’il ne puisse pas voir son visage. Elle ferma les yeux un moment, réfléchissant à comment lui répondre. « Deux ans, c’est long… » « Je sais ! » répondit-elle abruptement, maitrisant difficilement ses émotions. Même s’il était dans son droit, elle n’avait aucune envie qu’il lui rappelle ses mauvais côtés. C’était blessant quant les autres pointaient vos défauts mais elle ne lui en voulait pas. Elle lui avait fait bien pire… Se retournant vers lui, elle le dominait de sa hauteur malgré sa petite taille. « Je sais que rien de ce que je pourrais dire ne rattrapera ce qui s’est passé il y a deux ans, et tu as parfaitement le droit de penser le plus grand mal de moi. Néanmoins, j’aimerais juste te dire que je suis navrée. A ce moment-là il y a certaine chose dont je n’avais pas encore conscience. Je sais qu’arriver avec un je suis désolée est vraiment nul mais… mais c’est tout ce que je peux faire. » Tout ça était sortit d’une traite et dit avec trop de sentiment, comme si sa vie en dépendait, mais d’une certaine manière, ce n’était pas totalement faux. Au moins maintenant les choses étaient claires. Ou presque. Elle ne savait pas si elle devait attendre une réaction ou arrêter le massacre et s’en aller. Toujours est-il qu’elle se baissa pour attrapa son livre et qu’en se relevant, ses iris azur s’arrêtèrent sur les flammes qui dansaient dans l’âtre de la cheminée. Le feu avait un étrange pouvoir de la calmer et elle resta captiver par les flammes quelques secondes, avant de chercher les yeux de Matthew. « Je vais noter ton conseil mais en échange, j’aimerais que tu écoutes le mien. » Nulle trace d’amertume dans sa voix, Sixtine lui parlait comme elle parlerait à un ami qu’elle met en garde contre quelque chose. « Tu devrais éviter ça, » fit-elle en désignant les bouteilles. « Je ne doute pas de leurs effets… bénéfiques, mais tu n’en as pas besoin. Tu as plus de courage que tu ne le crois. » Pour se lever matin après matin sachant déjà ce qui l’attendait, pour continuer d’être lui et de refuser de se laisser malmener sans rien dire, pour lui parler alors qu’elle l’avait rejeté sans le moindre tact, pour être là, tout simplement. Sur ce, elle ne savait plus quoi dire et s’apprêtait à regagner son dortoir. Elle avait déjà largement dévoilé ce qu’elle pensait et ressentait. Elle espérait quand même qu’il la retiendrait, qu’il voudrait éclairer certaine zone d’ombre. Sixtine aimait bien le regarder et elle aimerait continuer de profiter du spectacle sans se soucier du quand dira-t-on. Et surtout, elle préférait de loin le voir en pleine forme ici, qu’ensanglanté dans son cauchemar.
© B-NET


Dernière édition par Sixtine V. Simons le Jeu 25 Juil - 9:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)   Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini) EmptyMar 23 Juil - 22:10


sixtine & matthew : le théorème de cupidon
Matthew aurait pu fuir, mais il avait décidé de rester. Sixtine avait attiré son attention en lui parlant du jour où il lui avait offert une rose et qu’il s’était fait rejeter. Le plus beau râteau de sa vie, il s’en souvenait parfaitement. En même temps, il n’était pas tombé amoureux de beaucoup de filles. Sixtine était celle à qui il avait tenu le plus, sans jamais lui avoir parlé. C’était stupide. Il avait mérité ce râteau. Mais il avait été brutal quand même, elle aurait pu le ménager un peu. Matthew fut très surpris que Sixtine se souvienne de ce jour-là, il aurait parié qu’elle n’en avait aucun souvenir. « Évidemment… » Sixtine disait ça comme si c’était clair qu’elle ne pouvait pas ne pas s’en souvenir. Elle avait parlé vraiment très doucement, mais il était très attentif à tout ce qu’elle disait. L’occasion de l’entendre lui parler ne se représenterait peut-être pas de sitôt. Matthew se mit alors à parler en disant qu’il ne savait pas ce qu’il lui avait pris ce jour-là. Il avait eu un élan de courage et peut-être même d’inconscience pour croire qu’elle allait lui répondre autre chose qu’une réponse bien négative. Matthew décida d’ouvrir un peu son cœur et de dire à la jeune fille qu’il avait souffert à cause d’elle. Il n’espérait pas lui tirer des regrets, mais il fallait qu’elle en ait conscience. Il lui dit qu’elle devait faire attention à ses admirateurs puisqu’elle en avait sûrement tout un attirail, avec des sentiments eux aussi. D’un coup, Sixtine se leva d’un bond. Il avait dû la vexer. Ce n’était pourtant pas le but, il n’avait pas été méchant dans ses paroles, c’était un simple conseil. Elle avait une adorable moue vexée sur son visage qu’elle ne pouvait pas voir mais qu’il aimait bien. Elle se détourna, mais il avait vu. Il sourit légèrement pour se faire discret et regarda le sol. Il lui dit alors que deux ans étaient une éternité. Deux ans étaient passés depuis qu’il s’était déclaré à elle, deux ans qu’il l’avait successivement aimé, détesté et aimé à nouveau. Parce qu’il ne pouvait pas changer d’avis sur elle. « Je sais ! » Sa réponse se fit entendre immédiatement, surprenant Matthew qui ne s’y attendait pas. Elle n’avait pas envie qu’il lui rappelle ces choses-là. Elle se tourna alors vers lui et il leva les yeux vers elle, toujours assis sur le canapé. « Je sais que rien de ce que je pourrais dire ne rattrapera ce qui s’est passé il y a deux ans et tu as parfaitement le droit de penser le plus grand mal de moi. Néanmoins, j’aimerais juste te dire que je suis navrée. A ce moment-là, il y a certaine chose dont je n’avais pas encore conscience. Je sais qu’arriver avec un -je suis désolée- est vraiment nul mais… mais c’est tout ce que je peux faire. » Si au début Matthew avait été si détruit qu’il avait fini par penser du mal de Sixtine, ça n’avait pas duré longtemps, malgré les tentatives de sa meilleure amie Olive pour le raisonner. Sixtine venait de s’excuser. Matthew ne s’y attendait pas. Il n’avait jamais attendu des excuses de la part de la belle. Son cœur s’emballa un peu, il détourna le regard d’elle. Bien sûr qu’il était touché par ses excuses. Sixtine ramassa son livre. Elle allait partir. Il le sentait. Devait-il la retenir ou se contenter de ces excuses et la laisser retourner à sa vie normale où elle se contentait de l’ignorer ? Leurs yeux se croisèrent à nouveau. « Je vais noter ton conseil mais en échange, j’aimerais que tu écoutes le mien. » Il acquiesça. « Tu devrais éviter ça. » Il tourna la tête vers les bouteilles d’alcool. Il avait un peu honte, beaucoup honte. « Je ne doute pas de leurs effets… bénéfiques, mais tu n’en as pas besoin. Tu as plus de courage que tu ne le crois. » Elle n’était pas la première à le lui dire, mais ces mots venant de la bouche de la belle blonde avaient mille fois plus d’impact. S’il avait pu faire l’autruche à ce moment-là, il l’aurait probablement fait. Mais il savait que Sixtine avait raison, l’alcool n’était pas bon. Si elle savait à quel point son courage diminuait jour après jour au point qu’il en ait tellement marre de la vie qu’il aurait aimé en finir.

Matthew décida de se lever pour être à la même hauteur que la jeune fille. « T’as raison… je vais arrêter. Mais je bois seulement quand je ne me sens pas bien et quand je suis seul. Tu n’étais pas censée être là… mais je suis content que tu sois là. » Sans s’en rendre compte, il était plutôt proche de Sixtine. Jamais il n’avait été aussi proche d’elle ces dernières années. En fait, jamais il n’avait été si proche d’elle de sa vie. Il plongea son regard dans les yeux de la jeune fille. Le fait qu’elle lui ait dit qu’elle s’en souvenait et qu’elle s’était excusée avait probablement fait plus de bien à Matthew qu’elle ne pourrait l’imaginer. Sixtine était toujours la fille inaccessible qu’il idéalisait. « Merci. » C’était important pour lui. Il voulait la remercier pour ce qu’elle venait de faire. A présent, il allait avoir du mal à tourner la page, mais il allait peut-être pouvoir y arriver en sachant qu’il n’était pas si insignifiant à ses yeux qu’il l’aurait pensé. Le Serpentard l’ignorait, mais la façon dont il la regardait le trahissait. Ce n’était pas fini comme il l’avait dit, il avait toujours les mêmes sentiments pour Sixtine, s’ils n’avaient pas augmentés avec le temps. Il resta proche d’elle, ça n’était pas lui qui allait faire le premier pas pour s’éloigner. Pourtant après ce remerciement, c’était probablement le moment pour eux de se séparer. « C’est le moment où on retourne chacun à nos vies après cette discussion improbable ? Où tu retournes à être la fille populaire que tout le monde aime et où je redeviens moi ? » Il ne voulait pas vraiment jouer sa victime alors il n’avait rien dit sur lui, elle savait déjà qu’il n’avait pas une vie très facile au château. Matthew était certain que ça n’allait pas changer, qu’il allait continuer à l’observer en cours, qu’elle allait continuer à l’ignorer, qu’ils ne se reparleraient plus. Il avait probablement soulagé sa conscience en acceptant ses excuses. Toutefois quelque chose lui disait que Sixtine n’était pas comme ça. Il savait qu’elle était une fille bien. Il ne savait pas vraiment ce qu’elle pensait de lui. Il approcha doucement son visage de celui de la blonde, lui laissant tout le temps de réagir et il captura ses lèvres dans un baiser qui n’avait rien de maladroit contrairement à ce qu’on pourrait penser. Son cœur n’avait jamais martelé si fort dans sa poitrine. Pourquoi venait-il de faire ça ? Il s’éloigna un peu et baissa les yeux. L’ancien Matthew se serait excusé. Mais non, Matthew ne s’excusa pas, il n’avait pas à s’excuser. En fait, il n’avait pas à baisser les yeux non plus. Il les leva à nouveau vers ceux de la jeune fille avec une toute nouvelle confiance en lui. Peut-être que ce n’était qu’une passade, mais il se sentait mieux, plus confiant, plus fort.
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MessageSujet: Re: Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini)   Le théorème de Cupidon • Matthew & Sixtine (fini) EmptyLun 29 Juil - 2:06


Le cœur a ses prisons que la raison ne peut ouvrir

Matthew T. McAdams & Sixtine V. Simons




La conversation aurait dû s’arrêter ici. Maintenant que Matthew lui avait dit ce qu’il pensait d’elle, maintenant qu’elle s’était excusée de ce qu’elle lui avait dit il y a deux ans, ils auraient simplement dû retourner à leur occupation, chacun de leur côté. La nuit était bien avancée et les cours du lendemain commençaient tôt, alors ils auraient dû retourner dans leur dortoir respectif et oublier ce qui venait de se passer. Pourtant, Sixtine restait là, son livre en main. Ce qu’elle attendait ? Elle n’était pas sûre de le savoir elle-même, mais en tout cas, elle ne lui avait pas encore tourné le dos. C’est à ce moment-là qu’il se leva à son tour et de suite, la Verte et Argent se sentit petite à ses côtés. Comme elle s’était avancée vers la table basse pour récupérer son livre, elle se retrouva à quelques centimètres de lui lorsqu’il se mit debout devant elle. Elle aurait dû reculer, où lui. Mais ni l’un ni l’autre ne voulait céder le premier et du coup, ils se retrouvèrent trop proches. A la place, Sixtine leva ses yeux  azurs sur lui, cessant de respirer l’espace d’une poignée de secondes, tant il était près d’elle. Cette distance n’était-elle pas destinée, d’ordinaire, à deux personnes liées intimement ? Quoiqu’il en soit, la blonde restait campée à cet endroit même, serrant un peu plus son livre contre elle. Elle n’était pas du genre à s’effaroucher et au fond, ça lui faisait plaisir d’être là, si proche de lui. Ca ne se reproduirait sans doute jamais alors autant qu’elle en profite. C’était aussi l’occasion de lire dans les iris du jeune homme ce qu’il pensait vraiment d’elle. « T’as raison… je vais arrêter. Mais je bois seulement quand je ne me sens pas bien et quand je suis seul. Tu n’étais pas censée être là… mais je suis content que tu sois là. » Seulement quand il se sentait mal et qu’il était seul ? Sans vouloir être sarcastique, la miss avait tendance à se dire que ça devait être souvent… Il faudra qu’elle y remédie. Quelle qu’en soit la raison, elle devait le faire. Que ce soit à cause de sentiment qu’elle n’avait pas très envie de comprendre parce qu’il lui faisait peur, que ce soit pour se rapprocher de lui et atteindre Olive comme le lui avait ordonné William ou juste parce qu’il était temps qu’elle cesse de se préoccuper uniquement de sa petite personne. Néanmoins, elle connaissait déjà la vraie raison au fond de son cœur. Par contre, elle ne trouva rien à dire à son je suis content que tu sois là. Pourtant, elle aussi était heureuse d’être là, avec lui. Sauf qu’elle se voyait mal lui dire et montrer qu’elle avait autant changé, Matthew ne la croirait sûrement pas. Déjà qu’elle-même avait parfois du mal à y croire… Elle se contenta alors de le gratifier d’un petit sourire gêné mais sincère. « Merci. » De ? Voulut-elle demandé avant de se retenir. McAdams était vraiment surprenant. Après lui avoir dit durement ses quatre vérités, voilà qu’il se montrait plus agréable, plus ouvert, plus tendre ? Avoir soulagé sa conscience leur avait visiblement fait du bien à tous les deux. Matthew avait pu dire ce qu’il avait sur le cœur et la Serpentarde s’était excusée, allégeant par la même sa conscience. Quelle nuit étrange et surprenante ! « Je… t’en prie. » fit-elle, perturbée par le regard que lui lançait son camarade de classe. Il ne l’aimait plus, il était passé à autre chose ? Elle avait bien du mal à y croire quand il l’observait comme ça. De son côté, Sixtine ne parvenait pas non plus à le lâcher du regard mais tenta de chasser son trouble en réfléchissant à quelque chose à dire. Il la devança. « C’est le moment où on retourne chacun à nos vies après cette discussion improbable ? Où tu retournes à être la fille populaire que tout le monde aime et où je redeviens moi ? » La réalité les rattrapait mais étrangement, c’était Matthew qui la rappela à eux et non pas elle. En même temps, que dire ? Il avait raison. Les choses s’étaient toujours passées ainsi, pourquoi cela devrait-il changer ? C’était déjà étonnant qu’ils se parlent si librement alors si en plus ils s’attendaient à ce que cette nuit change tout… Une chance aussi qu’il ne l’ait pas fui et un miracle qu’elle ne l’ait pas envoyé sur les roses quand il avait mortifié son orgueil. Pourtant, ça allait bel et bien changé.

« Ne dis pas ça. Je suis sûre qu’il y a des personnes qui t’aiment et certaines que tu ne soupçonnerais même pas. » se risqua-t-elle à affirmer. N’être que tous les deux dans la salle commune en pleine nuit lui donnait l’assurance qui lui avait fait défaut il y a deux ans de cela. Qu’allait-il comprendre de ses paroles ? Si Sixtine s’était montrée aventureuse en prononçant de telles paroles, Matthew se montra encore plus téméraire qu’elle. Doucement, il avait approché son visage d’elle, avec une intention plus qu’évidente, mais la blonde ne bougea pas. C’était pure folie et elle le savait, mais de toute façon, en cette nuit rien n'était sensé, alors autant qu’ils soient fous tous les deux jusqu’au bout. Le cœur battant, elle attendit que son camarade scelle leurs lèvres dans un baiser intense et profond qu’elle n’aurait jamais cru capable venant de lui, si bien qu’elle en fit tomber son livre. La tête à l’envers, elle lui rendit son baiser jusqu’à ce qu’il s’éloigne. A ce moment, impossible de savoir lequel des deux était le plus troublé par ce qu’il venait de se passer. Sixtine avait détourné le regard, se demandant pourquoi elle l’avait laissé faire et pourquoi elle lui avait rendu, après quoi elle se décida à relever les yeux vers lui, se demandant ce qu’il pensait lui-aussi. S’agissait-il d’une erreur ? D’une manière de se venger, de la tester ? Nullement. Dans ses prunelles dansaient une confiance nouvelle, de la force et un bien-être qu’elle ne lui connaissait pas. « Je croyais que tu étais passé à autre chose… » dit-elle à défaut de trouver autre chose et s'interdisant de lui avouer qu'elle avait apprécié le moment et peut-être même qu'elle l'avait attendu. Mais avait-il seulement besoin qu'elle lui dise ? Dans sa voix, nulle trace de reproche ou de moquerie, seulement de la confusion et dans ses yeux, la promesse d’un peut-être pour l’avenir. Devait-elle partir à présent ? Ou rester et attendre ? Mais attendre quoi ? « Je crois que je ferais mieux d’y aller maintenant. » Parce qu'elle était désemparée, parce qu'elle ignorait ce qui était le mieux, parce que c'était la première fois qu'elle se retrouvait dans ce genre de situation et que l'inconnue la terrifiait. Attrapant rapidement son livre au sol, elle prit soin d’éviter le regard de son camarade en se relevant avant de se diriger vers son dortoir, l’esprit emmêlé.


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