C'était son troisième interrogatoire et malheureusement pas le dernier. La jeune femme soupira en se disant que les deux premiers ne lui avaient pas apporté grand-chose d’intéressant si ce n’était qu’April paraissait de plus en plus louche et que Harrison allait mourir. Elle leva les yeux vers l’horloge machinalement, il ne restait que très peu de temps à l’élève suivant pour arriver. Elle était déjà lasse du travail qu’elle allait encore devoir accomplir et elle espérait de tout cœur qu’Ewen lui offrirait des informations intéressantes et ce le plus rapidement possible. Sinon elle n’allait plus pouvoir se contenir. De toute manière ils avaient carte blanche sur leurs interrogatoires et sur leurs élèves, ce n’était pas cela qui l’embêtait. Ce qui la gênait, c’était que le traitre était toujours en liberté dans Poudlard et que personne ne le trouvait. C’était trop gros, trop louche, comment une armée de mangemort arrivait à passer à côté d’un débile futé ? C’était un coup dur pour les mangemorts fidèles et pour le Lord en personne qui ne contenait plus sa rage. Plus personne ne comptait les morts accidentels, autant de moldus que de sorciers s’effondraient de toute part. Quelqu’un d’autre aurait trouvé cela triste, pas l’ancienne langue-de-plomb qui n’en avait rien à faire, plus il y avait de moldus morts, mieux elle se portait. Taylor retourna s’asseoir pour attendre le jeune homme qui ne tarda plus. D’un geste de la main elle lui indiqua le siège en face d’elle. Elle ne le connaissait pas personnellement et ne savaient donc pas ce qu’il valait. Si extérieurement elle restait impassible, intérieurement elle était ennuyée. Elle ne savait pas qui avait réparti les listes pour les interrogatoires mais elle aurait préféré choisir elle-même les personnes à interroger car ainsi elle aurait directement su s’il fallait employer la force ou non. Enfin de toute manière elle n’avait rien à dire, comme toujours, elle suivait les ordres comme elle faisait si bien depuis huit ans. Elle inspira et commença. « Ewen, McDonagh, seize ans, sang-pur, serdaigle. » énonça-t-elle sans douceur, c’était la procédure rien de plus. Elle releva un instant les yeux de ses papiers pour le voir acquiescer et reprit sur le même ton. « Tu n’es pas sans ignorer la raison de ta présence, il y a un traitre dans le château et je veux savoir qui il est. » Elle laissa ses paroles résonner dans la petite pièce avant de reprendre, toujours sèchement. « Tu vas donc me dire tout ce que tu sais. » Sûrement qu’il ne savait rien, mais tant pis, elle aurait tenté. Elle pointa sa baguette sur lui, comme à chaque fois et le regarda droit dans les yeux. « Et si tu n’aimes pas trahir c’est con parce que tu vas devoir être obligé. » Elle se pencha pour lui montrer que c’était bien elle qui dominait la situation. « J’en ai rien à faire que ça t’empêche de dormir la nuit ou pas, ce que je veux ce sont des informations. Alors je te demande de me raconter tout ce que tu as vu ces derniers temps. Sur tous les adultes présents au château, un geste, une parole, une attitude qui te sembles pas normales ou habituelle. Tu n’épargnes personnes. » Elle avait fini son introduction, la balle était dans le camp du serdaigle maintenant. Pas optimiste pour un sou, elle n’espérait même plus qu’il lui soit utile, mais maintenant que c’était lancé, elle n’avait plus de questions à se poser, elle avait juste des réponses à entendre. Par Merlin, faites que le traitre soit vite identifié parce que la pression qui pesait sur les épaules des mangemorts commençait à être réellement pesante.

Qu’avait ressentit Ewen en recevant cette lettre ? En un seul mot : de la peur. Il venait de se faire convoquer pour un interrogatoire. Il était loin d’être idiot et se doutait bien que c’était en rapport avec le fait qu’il y ait un traitre à Poudlard. D’un seul coup, la guerre devenait beaucoup plus réelle. Il était certes du coté des obscurs mais il se voyait mal dénoncer quelqu’un. Parce que si le traitre était tué, il s’en voudrait énormément. En fin de compte, il se disait que obscur n’était peut-être pas le meilleur camp. Il ne voulait pas être l’autre coté parce qu’il ne les soutenait pas non plus, mais il ne voulait pas devenir comme eux tous, ceux qui avaient par exemple torturé Lucy au beau milieu de la grande salle devant tous les élèves réunis. Il ne pouvait pas et n’avait aucune envie d’être comme eux. Mais que faisait-il chez les obscurs ? Il était, comme bien des autres, du coté des gagnants. Mais en même temps, il se posait des questions. Que gagnait-il réellement à être de leur coté ? La sécurité, c’était une certitude mais qu’est-ce que cela pouvait changer au niveau du Lord ? Jenny avait été tuée alors qu’elle était obscure alors pourquoi pas lui. C’était une chose qui lui revenait souvent à l’esprit ses derniers temps. En fait, il ne comprenait plus les obscurs. Pourquoi eux existaient-ils ? Il comprenait l’intérêt des résistants qui voulaient assoir un léger pouvoir et une légère, très légère rébellion dans le château mais pourquoi les obscurs ? Ils avaient déjà le pouvoir et partageaient les mêmes idées que celles partagées à longueur de journée par les professeurs. Il avait donc beaucoup de doutes sur son choix. Il était chez les gagnants mais ça ne lui apportait pas vraiment quelque chose, son boulot, il pouvait très bien le faire en étant impartial. Au début, il s’était dit que c’était amusant de s’attaquer aux résistants, de chercher des informations chez eux en s’attaquant directement à leurs membres, mais s’il le faisait, c’était pour lui en réalité, c’était un défi personnel et ça en avait toujours été un, mais il servait les obscurs et ça lui faisait soi-disant du soutien. Mais il se rendait compte au fur et à mesure du temps qu’il n’avait pas besoin de ce soutien pour la simple et bonne raison que presque aucun obscur ne savait qu’il en faisait parti, c’était ça d’être espion. Et puis, ça lui avait apporté tellement de malheur de chercher des informations sur certaines personnes pour le compte des obscurs…

Sa dernière recherche en date avait été sur les membres du Code Phénix, et ça n’avait pas été un grand succès mais il avait aimé passer du temps à suivre leur trace, surtout après avoir été lui-même victime d’une de leur attaque, ou dans son cas, plutôt de leur farce parce que ce recevoir un peu d’eau glacée sur la figure ce n’était pas non plus la mort. Ça avait été une grande enquête, mais il n’avait pas été le plus doué pour trouver même si certains avait été évident. Du démarrage, il avait su que les résistants étaient mêlés à cette affaire et il n’avait pas eu beaucoup de doutes sur les personnes dirigeants ce mouvement. Qui cela aurait pu être d’autre que les ainés Potter et Weasley ? Mais c’est lorsque le nom de Lucy Weasley était sorti, qu’il était tombé de haut. Jamais, il n’avait cru qu’elle puisse être dans les principaux résistants à ce point. Il avait toujours su qu’elle était résistante mais à ce niveau, il ne l’aurait pas cru. Et puis, elle avait changé, elle n’était plus vraiment la même, mais elle était toujours aussi parfaite pour lui, même s’il la préférait de l’autre coté, dans un clan opposé au sien. Il espérait toujours qu’un jour, cela redevienne comme avant.

Il se tenait devant la porte de la salle d’interrogatoire. Il se demandait comment tout cela allait bien pouvoir se passer. Il savait des choses sur beaucoup de professeurs mais il ignorait qui était le traitre. Comme quoi, chercher des informations n’était pas toujours très utile. Mais cette fois-là, il était bien content de ne rien avoir à donner si on le questionnait. Il ne voulait être responsable de rien et commençait à comprendre que ce qu’il faisait pouvait être très dangereux. Il adorait ça, mais il ne voulait pas que ça cause de réel ennui aux autres. Un plan des résistants trouvés était une chose, la mort d’un traitre une autre.

Il toqua à la porte et attendit qu’on lui dise d’entrer pour le faire. Il vit que celle qui lui faisait l’interrogatoire était Mlle Kensington. Il ne la connaissait pas vraiment n’était pas souvent voire jamais en salle de retenu car il était sage et studieux lors des cours. En s’asseyant, il n’était vraiment pas rassuré. Oui, il était presque mort de peur, ne sachant pas ce qui allait ensuite se passer. « Ewen, McDonagh, seize ans, sang-pur, serdaigle. » Il hocha la tête. Pourquoi demandait-elle ça ? Tout le monde le savait non ? Il y avait bien un dossier ? Et puis, elle ne croyait quand même pas que s’il avait été un sang de bourbe il aurait dit que les informations étaient erronées…

« Tu n’es pas sans ignorer la raison de ta présence, il y a un traitre dans le château et je veux savoir qui il est. » Le ton de sa voix était sec, presque froid. Un ton qui semblait être employé ainsi seulement pour effrayer d’avantage les élèves. Le serdaigle n’osait presque pas lever les yeux vers la surveillante se tenant devant lui. C’était la première fois qu’il voyait ainsi les mangemorts. Qu’ils montraient presque leur vrai visage devant les élèves, d’ailleurs, il l’avait déjà fait. Même la pièce faisait peur avec les fins de phrases qu’elle laissait résonner. « Tu vas donc me dire tout ce que tu sais. » Il regarda avec horreur la baguette de la mangemorte se pointer vers lui. Elle n’allait pas déjà lui lancer un sort. Etrangement, ce geste lui rappelait celui qu’avait eu Benjamin dans la salle de bain des préfets quelques semaines plus tôt. « Et si tu n’aimes pas trahir c’est con parce que tu vas devoir être obligé. » Il avait l’impression qu’elle lisait dans ses pensées. Ce qui était étrange, c’était que jusqu’à présent, Ewen n’avait eu aucun mal à trahir. Il récoltait des infos auprès de pseudo amis et les jetaient ensuite en divulguant toutes celles-ci à quelqu’un. Mais ce n’était plus ce même genre de trahison de gamin qui ne jouait que sur l’amour propre de la personne et non sur sa vie. De toute façon, il ne savait pas grand-chose, alors elle pourrait toujours essayer de le faire parler. «J’en ai rien à faire que ça t’empêche de dormir la nuit ou pas, ce que je veux ce sont des informations. Alors je te demande de me raconter tout ce que tu as vu ces derniers temps. Sur tous les adultes présents au château, un geste, une parole, une attitude qui te sembles pas normales ou habituelle. Tu n’épargnes personnes. »

Bon et ben maintenant, il devait répondre à ça. Il fit rapidement le tour de tous les professeurs de Poudlard. « Alors concernant vous ou les autres surveillants, je dois bien admettre que je ne vous connais pas tellement. Je ne suis quasiment jamais en retenue donc il est difficile de voir des choses qui changeraient de d’habitude chez vous et dans les couloirs, je vous croise mais seulement comme ça. Je n’aime pas l’air que Mr Sturridge a sur le visage et qui semble prendre les autres pour des moins que rien mais c’est ça qui en fait un traitre, si parce qu'on aime pas une personne on dit que c'est le traitre, on en a pas fini. » Il disait la vérité, il ne savait strictement rien sur eux. « Vous savez moi je cherche souvent des infos et souvent j’en trouve mais que vous sachiez que Clarke et Stocker couchent ensemble ne vous aidera pas beaucoup, c’est pareil pour Yaxley et son assistante ou vous et votre gars du ministère, c’est des potins, des ragots. » Il marqua une pause, si seulement ça avait été des infos comme ça qu’elle avait voulues. « Alors pour en revenir au bibliothécaire et sa copine, lui je le trouve étrange mais il ne fait pas traitre. Je traine souvent à la bibliothèque et je l’ai déjà bien observé, il est certes un peu bizarre mais c’est dans sa façon d’être, je ne pense pas qu’il soit le traitre. Il est trop visible pour l’être. C’est pareil pour sa copine. Elle est bien trop bavarde. Certains la trouvent étrange, mais quand on bavarde à ce point on ne peut pas être la traitre. Elle aurait fini par lâcher le morceau au court d’une de ses conversations. » Le Serdaigle se tut quelques instants passant en revue les autres professeurs et membres du personnel. « Yaxley et McClary sont hors de cause aussi. Des vrais mangemorts. Sinon, c’est que le professeur est très fort parce qu’il aurait réussi à cacher pendant tout ce temps au Lord qu’il est un traitre alors qu’il est son bras-droit dans le château. Et je pense que son assistante l’est aussi. Les McClary naissent presque mangemorts. Bon, il peut toujours y avoir une exception mais je ne pense pas qu’elle soit la traitre. D’ailleurs, elle est nouvelle dans le château et je ne pense pas que le professeur Yaxley l’aurait prise comme assistante s’il n’avait pas eu entièrement confiance en elle. » Ce n’était pas des infos, c’était un vrai résonnement, Ewen se disait qu’elle trouverait peut-être ça intéressant. Ça changerait certainement des autres élèves.

De qui devait-il encore parler ? Ah oui, les infirmiers. « Bon, les infirmiers. Lupin, Weasley. Personne n’est dupe. Ils ne partagent certes pas les idées du Lord et tout le monde le sait, même lui, comme vous, comme tout le monde dans le château. J’imagine qu’ils sont surveillés, et s’ils ne le sont pas ils croient très certainement qu’ils le sont. Alors, oui, ils protègent parfois légèrement les élèves mais ils n’ont pas et n’auront jamais la possibilité de parler. Je pense que le Lord les a mis ici parce qu’ils sont sous contrôle alors qu’ils ne le seraient pas à Ste Mangouste. C’est comme une prison pour eux non ? Donc ce n’est pas eux, ce ne peut pas être eux. » Fin de la discussion. Même s’ils voulaient être des traitres, ils ne pourraient pas l’être. « Il reste qui là ? Ah oui, De Sade. Et bien au court d’une de mes recherches, quelqu’un m’a dit de ne pas trop lui faire confiance, qu’il n’était pas fiable. Mais c’était un anonyme, j’ai toujours la lettre si vous la voulez. Mais c’était dans la recherche d’infos après, je ne sais pas si ça concernait aussi la vie de tous les jours. Ce n’est pas une personne que je côtoie souvent, je ne fais pas de quidditch. » Le professeur de vol, c’était fait. « Blake est un peu bizarre, il est excentrique mais à part ça, je peux simplement dire que c’est un bon prof. Il semble assez fiable. En tout cas, je n’ai rien remarqué de suspect chez lui. Il reste plus grand monde. La professeur de divination. J’ai vite fait bien fait arrêter sa matière, j’avais pas la fibre du truc. Elle est souvent seule, enfermée dans sa tour. C’est vrai qu’on la voit pas souvent nous, on sait pas ce qu’elle y fait. C’est pareil pour celle d’astrologie. Je doute pourtant de l’une comme de l’autre. Ca m’étonnerait fort qu’elle cherche des prophéties ou regarde les étoiles en continu. Après il reste Alterman. Le seul truc que je trouve louche chez elle, c’est qu’elle couche avec Weasley. Surtout que lui-même à une petite amie à l’extérieur, mais bon un an c’est long. Et il faut avouer qu’il a pas mal de succès auprès des filles et qu’il est plutôt beau gosse alors on peut la comprendre. Et puis, même si elle lui donnait des infos, c’est un Weasley, il pourrait jamais faire sortir les infos de Poudlard. Je crois que c’est fini entre eux maintenant sauf quelques petits cas isolés, mais quelques fois elle s’absente, elle va à Pré-au-Lard. Beaucoup se demandent pourquoi mais quand on sait pour Weasley, on se pose plus trop de questions surtout qu’il y a un mangemort du ministère qui y traine souvent. Il l’aurait remarqué si elle était louche… » Voilà, il avait bien du parler de tout le monde là ? Il attendit calmement la suite des événements.

Spoiler:

Taylor avait fini son monologue habituel. Celui qui foutait les jetons à l’élève en face … et qui pourtant l’agaçait au plus haut point. Elle avait l’habitude des routines, sa vie en était faite, depuis qu’elle était mangemort les jours se ressemblaient tous. Sauf quand ils étaient en mission mais là l’enjeu était différent. Très rapidement le jeune homme se mit à parler. BLABLA L’élève lui plaisait : il était une parfaite victime. Ses premières paroles étaient négatives, il devait avoir tellement peur d’elle qu’il n’osait parler. Parfait. « Alors concernant vous ou les autres surveillants, je dois bien admettre que je ne vous connais pas tellement. Je ne suis quasiment jamais en retenue donc il est difficile de voir des choses qui changeraient de d’habitude chez vous et dans les couloirs, je vous croise mais seulement comme ça. Je n’aime pas l’air que Mr Sturridge a sur le visage et qui semble prendre les autres pour des moins que rien mais c’est ça qui en fait un traitre, si parce qu'on aime pas une personne on dit que c'est le traitre, on en a pas fini. » Taylor écoutait et notait un détail par-ci par-là. Pour l’instant cela ne l’intéressait pas. « Vous savez moi je cherche souvent des infos et souvent j’en trouve mais que vous sachiez que Clarke et Stocker couchent ensemble ne vous aidera pas beaucoup, c’est pareil pour Yaxley et son assistante ou vous et votre gars du ministère, c’est des potins, des ragots. » ‘votre gars’ Taylor tiqua sur le mot. Les jeunes ne savaient plus comment s’adresser à leurs aînés. Avant ils étaient respectueux. Elle n’haussa qu’un sourcil sans répondre. Si elle ne cachait pas son histoire avec Jeremiah, elle avait du mal à comprendre comment il était au courant, personne ne les voyait ensemble sauf au Ministère, or les élèves n’y avaient pas accès. Elle n’en parlait pas. Bref, ce gamin avait l’air de fouiner, elle espérait bien qu’il ait des informations pertinentes ce serait bien mieux. « Alors pour en revenir au bibliothécaire et sa copine, lui je le trouve étrange mais il ne fait pas traitre. Je traine souvent à la bibliothèque et je l’ai déjà bien observé, il est certes un peu bizarre mais c’est dans sa façon d’être, je ne pense pas qu’il soit le traitre. Il est trop visible pour l’être. C’est pareil pour sa copine. Elle est bien trop bavarde. Certains la trouvent étrange, mais quand on bavarde à ce point on ne peut pas être la traitre. Elle aurait fini par lâcher le morceau au court d’une de ses conversations. » Elle n’aimait pas sa façon de parler, comme s’il savait tout sur tout alors qu’il n’apportait rien au débat. Et puis le fait qu’il ne cite pas les noms l’horripilait. Elle aimait les choses droites et bien ordonnées, rien ne devait être laissé au hasard, seulement ce n’était pas ce qu’il semblait faire ou dire. Elle l’écouta parler encore, elle l’aurait bien fait taire mais elle le laissa faire. C’était une cause perdue, tant pis, elle avait trop d’espoir dans les élèves. -ahah-. « Blake est un peu bizarre, il est excentrique mais à part ça, je peux simplement dire que c’est un bon prof. Il semble assez fiable. En tout cas, je n’ai rien remarqué de suspect chez lui. Il reste plus grand monde. La professeur de divination. J’ai vite fait bien fait arrêter sa matière, j’avais pas la fibre du truc. Elle est souvent seule, enfermée dans sa tour. C’est vrai qu’on la voit pas souvent nous, on sait pas ce qu’elle y fait. C’est pareil pour celle d’astrologie. Je doute pourtant de l’une comme de l’autre. Ca m’étonnerait fort qu’elle cherche des prophéties ou regarde les étoiles en continu. Après il reste Alterman. Le seul truc que je trouve louche chez elle, c’est qu’elle couche avec Weasley. Surtout que lui-même à une petite amie à l’extérieur, mais bon un an c’est long. Et il faut avouer qu’il a pas mal de succès auprès des filles et qu’il est plutôt beau gosse alors on peut la comprendre. Et puis, même si elle lui donnait des infos, c’est un Weasley, il pourrait jamais faire sortir les infos de Poudlard. Je crois que c’est fini entre eux maintenant sauf quelques petits cas isolés, mais quelques fois elle s’absente, elle va à Pré-au-Lard. Beaucoup se demandent pourquoi mais quand on sait pour Weasley, on se pose plus trop de questions surtout qu’il y a un mangemort du ministère qui y traine souvent. Il l’aurait remarqué si elle était louche… » C’était trop long, mais au moins elle n’avait pas eu à s’énerver pour qu’il parle. Il s’arrêta et Taylor remarqua qu’il avait un air particulièrement calme et détendu comme s’il avait bien fait les choses. Taylor ne dit rien. Elle le laissa patienter quelques minutes. C’était long, mais c’était son plan. Le visage impassible elle le regardait dans les yeux alors que lui baissait le regard. Au moins il n’était pas con comme beaucoup d’élèves qui s’étaient présentés comme des maîtres en arrivant dans la salle d’interrogatoire. Quand enfin le malaise fut palpable, elle se leva, se posta face à lui, de ses doigts fins elle attrapa le visage du serdaigle et lui dit. « Je crois que vous n’avez rien compris. » Elle lâcha le visage mou du jeune homme et rit sadiquement. « Qu’est-ce que vous ne comprends pas dans ‘je veux des informations’ cela me paraissait clair pourtant… » Elle fit une pause et se s’humecta les lèvres. « Vous avez conscience que vous n’avez fait que tirer des conclusions n’est-ce pas ? Ne me dis pas que tu aussi con que tu en as l’air ? » Le tutoiment soudain pour rendre la chose plus réelle. Elle n’était peut être pas très fine et peut être que le rabaisser en l’aiderait à dire de réelles choses, seulement elle avait besoin de sa dose quotidienne de violence et elle avait très envie de lancer un sortièlge au garçon en face d’elle. « Donc les conclusions c’est moi qui les tire et vous ne faites que me donner des informations … et des pertinentes ça serait mieux. Non parce que qui couche avec qui, je m’en contre-fiche, sauf s’il y ait des échanges d’informations à ce moment-là mais vous ne devez pas être invité aux sauteries donc on s’en passera. » C’était débile ce qu’elle venait de dire mais qu’importe, si elle pouvait blesser l’orgueil du garçon c’était tant mieux. Le pire était qu’il ne lui apprenait rien de bien nouveau, enfin si Alterman et Wealsey -elle n’avait pas eu besoin de chercher longtemps pour savoir lequel- mais cela ressemblait tellement à une rumeur qu’elle ne savait plus qui croire. Enfin si elle savait : personne. Elle retourna s’asseoir et prit son stylo en main. « Donc maintenant je veux des informations et des faits réels. Pas ce que vous pensez, imaginez, inventez, concluez. » Elle était lasse de tous ces interrogatoires inutiles. « Et on se dépêche je n’ai pas envie de rester là toute la nuit à vous torturer, mais j’en viendrai à cette possibilité si je juge que ce que vous dites aura plus de réalité sous la douleur. » Elle soupira et attendit. Il n’avait pas intérêt à la décevoir deux fois.

Alors qu’au début il était complètement terrifié, Ewen avait pris peu à peu de la sûreté au fur et à mesure de son discours, oubliant qu’il était en train de répondre à un mangemort. Lorsqu’il parlait surtout comme il l’avait fait là, essayait de déduire des choses, il prenait oublié sa peur parce qu’en fait, il aimait ça. C’était une chose qu’il aimait vraiment faire. Il était même plutôt fier de ce qu’il avait et de la façon dont il l’avait dit. Mais en même temps, il aurait préféré le faire en privé avec un ami qu’en présence d’une mangemorte et dans une salle sombre d’interrogatoire. Parce qu’il avait quand même peur.

Lorsque le silence s’installa à la fin de ses remarques et que surtout, il dura, le jeune homme ne se sentit plus très à l’aise alors qu’il l’était légèrement devenu. Il était même dans un état un peu pire qu’avant de commencer. Ça durait et lui se posait beaucoup de questions sur la suite. Et craignait surtout la suite. Il n’osait pas lever la tête pour regarder la mangemort droit dans les yeux de peur qu’elle ne le prenne mal. C’est vrai que ça aurait fait un peu, je suis au même niveau que vous et je vous défie du regard, une chose qu’Ewen savait qu’il ne devait pas faire. Il était loin d’être idiot et il s’avait que sur ce coup là, il devait la jouer malin. Ne pas dire de bêtises, ne pas provoquer la mangemort…

Son visage se retrouva brusquement dans les mains de la mangemort et il vit son visage tout prêt du sien. Mais elle voulait vraiment lui faire peur, c’était un jeu pour elle. C’était pour ça qu’il ne serait jamais un mangemort. Ce n’était pas dans sa nature d’être un sadique qui aimait torturer et faire peur aux autres. Chez les obscurs, il aimait seulement la recherche d’informations, c’était comme un défi pour lui, ce n’était pas pareil qu’après. « Je crois que vous n’avez rien compris. » Le rire sadique qui sortit ensuite de sa bouche lui fit froid dans le dos. Ce n’était pas possible d’être malade à ce point. Mais en même temps, il la craignait, énormément. Elle lui faisait peur et il avait surtout peur de ce qu’elle allait lui faire. « Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans ‘je veux des informations’ cela me paraissait clair pourtant… » Elle venait de lui lâcher le visage. Et lui ne comprenait pas sa réaction. Elle voulait des infos, il lui en avait donné. Après, ce n’était pas de sa faute si elle ne lui convenait pas. « Vous avez conscience que vous n’avez fait que tirer des conclusions n’est-ce pas ? Ne me dis pas que tu aussi con que tu en as l’air ? » Il rougit violemment. Lui con ? Elle rêvait. Il se demandait ce que les autres avaient pu lui dire de si intelligent dans leur interrogatoire respectif pour que lui soit un con. Mais il venait également de comprendre. Elle elle voulait qu’on lui raconte des trucs débiles et insignifiants sur les profs pour pouvoir tirer ses propres conclusions. C’était pour le moins vraiment idiot. Mais bon, il aurait dû s’en douter. Comme ça, chaque mangemort pouvait influencer de la façon qu’il voulait.

« Donc les conclusions c’est moi qui les tire et vous ne faites que me donner des informations … et des pertinentes ça serait mieux. Non parce que qui couche avec qui, je m’en contre-fiche, sauf s’il y ait des échanges d’informations à ce moment-là mais vous ne devez pas être invité aux sauteries donc on s’en passera. » Il fut à deux doigts de lever les yeux au ciel mais se retint. Il ne lui avait parlé des couples qu’à bon escient ou en disant qu’il devait très certainement s’en moquer alors pourquoi lui reparlait-elle de ça. et puis, Weasley et Alterman, il ne trouvait pas cette information dénuée de sens. « Donc maintenant je veux des informations et des faits réels. Pas ce que vous pensez, imaginez, inventez, concluez. » Il l’écouta soupirer comme si elle en avait déjà marre des interrogatoires. Pourtant elle semblait être dans son élément. Ewen était toujours très loin d’être rassurer et il avait vraiment peur pour la suite. Mais il n’allait pas jouer au con, il donnerait ce qu’elle voulait, il n’avait pas envie de finir à l’infirmerie. « Et on se dépêche je n’ai pas envie de rester là toute la nuit à vous torturer, mais j’en viendrai à cette possibilité si je juge que ce que vous dites aura plus de réalité sous la douleur. » Il se crispa, comme s’il en dirait plus sous la torture. Sur ce coup là, il voyait malgré sa peur la débilité des mangemorts et il se garda bien de faire une remarque. Il lui avait déjà dit tout ce qu’il savait, pourquoi en dirait-il plus.

Il prit un grand bol d’air avant de se lancer en faisant attention de ne pas se tromper dans les mots qu’il choisissait. « Désolé que mes informations ne vous aient pas plu. Je pensais que donner son avis pouvait se révéler plus utile que certaines informations, surtout que vous n’avez aucune preuve de leur véracité quand on vous les donne, alors qu’un avis, vous devez plus sentir notre idée et qu'on est pas en train d'inventer. Je pensais qu’avec des arguments d’élèves derrière pour montrer notre logique et pourquoi on disait ça, c’était plus utile, surtout que je ne suis pas le seul à penser ces choses là sur tous les professeurs. » Il se tut. Il espérait que ça ne l’énerverait pas. « Mais bon, je vais vous donner des faits réels. Alterman est de temps en temps en retard en cours. Je ne peux pas vous donner de jours précis mais ça arrive de temps en temps. De la même façon, je l’ai vu rentrer plusieurs fois dans une salle en compagnie de Fred. Je sais que vous ne voulez pas que je parle de sauteries, mais vous vous coucheriez comme ça avec Fred alors que vous êtes mangemorte ou vous choisiriez quelqu’un d’autre ? Posez-vous la question, parce que moi, je trouve ça tout de même suspect. Les surveillants, je n’ai jamais rien remarqué. Le professeur de potions pareil. Son assistante est un peu plus étrange, mais je ne sais pas dire pourquoi. Elle semble un peu se croire au dessus de tout le monde alors qu’elle n’est qu’une assistante, c’est peut-être ça qui me dérange un peu. Le professeur de vol comme je vous l’ai dit, je ne le vois pas souvent. Mais il parait qu’il a été absent deux semaines, c’est assez rare les absences de professeurs quand même. Les professeurs de divination et d’astrologie ne sortent jamais et on ne sait pas vraiment ce qu’ils font dans leur tour. C’est assez étrange. Une fois j’ai croisé Mme Dewis un soir juste avant le couvre feu au niveau de la volière, elle semblait pressée d’envoyer un lettre ou autre chose et elle était dans un état un peu étrange, mais elle est souvent comme ça, c’est la professeur de divination et c’est pas une matière que je comprends très bien, tout comme elle, c’était peut-être une impression que j’ai eu… » Il réfléchit quelques instants, se demandant de qui il devait encore parler. « Et puis, il y a les deux infirmiers Weasley et Lupin, mais j’en ai déjà parlé et je n’ai jamais rien vu d’étrange les concernant quand j’étais à l’infirmerie surtout que j’y suis resté assez longtemps à un moment. » Rien qu’à repenser aux griffes du loup-garou lui rentrant dans le ventre, il frissonna. Ça avait été la plus grande peur et douleur de toute sa vie. Il avait cru qu’il allait mourir. Il ne restait plus grand monde à présent. « Mr Stocker est toujours dans sa bibliothèque et je le trouve bizarre mais c’est une impression, je n’ai rien pour dire s’il est ou non un traitre, c’est sa façon d’être. Il est quand même un peu étrange comme personne. Mais je suis souvent à la bibliothèque et je n’ai jamais rien vu d’anormal autres que ses bizarreries. Par exemple, il a deux noms, je vois pas vraiment l’intérêt, je sais pas si ça peut cacher quelque chose mais parfois il se fait appeler par d’autres Carl, alors c’est quoi son vrai prénom Oli, Carl ? Je sais pas, je trouve quand même ça suspect ou tout du moins très bizarre. Et la garde chasse, ben, on ne sait pas trop ce qu’elle fait de ses journées mais en tout cas, on la voit quand même plus que les deux professeurs dans les tours. Mais elle doit avoir des trucs à faire dans la forêt et tout, nous empêcher d’y aller. Je n’ai rien vu de bizarre excepté son éternel sourire et sa joie de vivre. Je veux pas dire qu’on peut pas être heureux mais elle c’est trop presque. Vous voyez qui c’est Mandelton chez les élèves ? Elle est un peu pareil, pas pour tout évidemment mais quand on la croise on dirait qu’elle va toujours bien. Elle n’est jamais en colère quoi qu’il arrive. On dirait qu’elle est pas dans le même état d’esprit que tous les autres mangemorts mais c’est juste peut-être juste son caractère, j’en sais rien. C’est juste un peu étonnant je trouve. Et puis, elle parle beaucoup. Dès que je la croise elle parle, moi je sais pas comment elle peut être aussi bavarde mais c’est pas des trucs qui servent à grand-chose là, c’est juste quand même étrange. » Il passa en revue tous ses professeurs et vit celui qu’il manquait. Celui dont il n’avait pas encore parlé et pas des moindres. « Et puis il y a Mme Löfgren, de temps en temps elle est bizarre. Complètement différente des autres jours. Je sais pas comment le décrire mais elle n’est pas dans son état vraiment normal. C’est assez rare mais c’est déjà arrivé plusieurs fois. Mais je sais pas comment vous décrire la chose. J’ai juste remarqué ça quelques fois. » A elle pour le coup, il ne lui ferait pas de cadeau parce qu’il ne la supportait pas. Il se tut et leva les yeux vers la mangemorte dans l’espoir de voir quelque chose dans son expression, ce qui ne fut pas le cas. Il espérait qu’elle serait satisfaite de ses réponses.

Le serdaigle n’était pas comme les autres. Certains étaient lâches et disaient tout ce qu’ils savaient, d’autres étaient con et se rebellaient mais lui était différent, il semblait aimer donner des informations tout en montrant qu’il avait un cerveau et qu’il savait s’en servir. Seulement la pionne n’en avait rien à faire qu’il tire des conclusions, elles ne pouvaient pas être bonnes puisque c’étaient celles d’un élève et qu’elle était dans l’incapacité de les vérifier ou autre. La surveillante n’aimait vraiment pas les informations… « Désolé que mes informations ne vous aient pas plu. » Il avait déjà très mal commencé, il n’était pas obligé de s’enfoncer encore plus ! Voilà que le gamin se trouvait encore des excuses. Enfin pire, il démontrait à la blonde qu’il avait raison en tout point. Il était incroyablement fou. Elle n’allait plus tenir très longtemps, quand il releva le regard vers elle qui n’avait pas cessé de le fixer, il put lire de la sérénité dans ses yeux et le calme sur son visage impassible. Taylor savait cacher ses émotions, car à l’intérieur elle bouillait. « Mais bon, je vais vous donner des faits réels. Alterman est de temps en temps en retard en cours. » Et bien voilà, quand il le voulait, il tentait de faire les choses bien, comme quoi il n’était pas un cas totalement perdu. Il continua à parler sans s’arrêter, il possédait de l’assurance mais ce n’était plus la même, ce n’était plus l’assurance orgueilleuse qu’il avait possédé dès le début. « Le professeur de potions pareil. Son assistante est un peu plus étrange, mais je ne sais pas dire pourquoi. Elle semble un peu se croire au dessus de tout le monde alors qu’elle n’est qu’une assistante. »Le pire était qu’elle pensait la même chose, bon ok Taylor était pionne, mais elle était mangemort depuis beaucoup plus longtemps et elle avait fait ses preuves, alors que Zahara non. « C’est peut-être ça qui me dérange un peu. » Et voilà que le gamin recommençait à donner son avis. La première phrase avait suffi mais non, il fallait toujours ce ‘moi je’. Taylor prit sur elle et continua à le fixer pendant qu’il parlait. « Une fois j’ai croisé Mme Dewis un soir juste avant le couvre feu au niveau de la volière, elle semblait pressée d’envoyer un lettre ou autre chose et elle était dans un état un peu étrange » Enfin un fait intéressant on pourrait presque croire qu’il se rattrapait. La blonde nota les informations sur son calepin et attendit la suite. Il se perdit une fois de plus, bon, cela commençait à faire trop. « Mr Stocker est toujours dans sa bibliothèque et je le trouve bizarre mais c’est une impression, je n’ai rien pour dire s’il est ou non un traitre, c’est sa façon d’être. Il est quand même un peu étrange comme personne. Mais je suis souvent à la bibliothèque et je n’ai jamais rien vu d’anormal autres que ses bizarreries. Par exemple, il a deux noms, je vois pas vraiment l’intérêt, je sais pas si ça peut cacher quelque chose mais parfois il se fait appeler par d’autres Carl, alors c’est quoi son vrai prénom Oli, Carl ? Je sais pas, je trouve quand même ça suspect ou tout du moins très bizarre. » Taylor avait eu vent de cette histoire sans jamais s’y intéresser vraiment, c’était quelque peu passé aux oubliettes.La blonde nota avec précision les nouveaux détails et se fit un effort pour se raccrocher à ce que racontait le garçon. Il parlait de Clarke maintenant. Elle tendit l’oreille, elle n’aimait pas Clarke et la soupçonnait alors raison de plus. Il acquiesça une mangemort heureuse de faire son métier cela se connaissait mais avec un sourire sadique au visage, rien de plus. Sinon ce n’était pas crédible. Il finit enfin sa tirade sur Löfgren. Peu de gens osaient la critiquer, elle faisait tellement peur et c’était bien normal, mais sa réponse ne l’aidait en rien. Taylor supposa que la rousse n’était pas dans son état normal après ses entrevu avec elle-même car toutes les deux se haïssait et se faisaient toujours le plus de mal possible. Le garçon releva la tête vers la surveillante qui garda son visage impassible. « D’accord. » finit-elle par lâcher après quelques secondes de silence. « Cependant il faut arrêter de croire que vos avis nous intéresse. Ne vous l’ai-je pas déjà dit ? Apparemment il faut vous répéter les choses plusieurs fois. Or je n’aime pas ça, donc écoutez-moi bien. » D’un geste ample de sa baguette, la surveillante bloqua toutes les fonctions du corps du jeune homme : l’air, le sang, l’eau et toutes les fonctions cérébrales : la réflexion, la vision, l’odorat. Toute sauf une : l’ouïe. Le garçon entendait les paroles que lui lançait la jeune femme sans pour autant les comprendre, il faudrait attendre qu’elle permette au cœur de l’élève de repartir pour qu’il puisse les analyser. En voyant l’élève soumis à son bon vouloir, la jeune femme se calma un petit peu. « Des faits et uniquement des faits. Votre avis, vos interprétations, vos pensées, je n’en veux pas. Sinon je vous brise les cordes vocales et en plus d’avoir une douleur constante dans l’œsophage vous ne pourrez pas parler. On tente ? » Alors que le visage du serdaigle s’approchait du gris, la jeune femme lui rendit la vie. Elle était vraiment trop bonne envers son prochain. Elle laissa au serdaigle quelques secondes pour que le sang fasse le tour de son corps plusieurs fois, puis elle lui laissa une minute pour tout assimiler. Enfin elle posa ses mains sur la table et, en le regardant droit dans les yeux, elle prononça lentement. « Tu me donnes des faits et rien d’autre et je te laisse sortir. Sinon je te garde ici et te fais souffrir jusqu’à ce que demandes grâce. C’est compris ?» Si cette fois-ci elle n’avait pas été claire, Taylor se demandait encore comment elle allait lui faire comprendre, seulement elle était une mangemort de parole, s’il recommençait elle n’hésiterait pas à lui faire comprendre qu’on ne se moquait pas impunément des serviteurs du Lord.

Ewen se tenait devant la mangemorte. Il pensait dire des choses intéressantes ou tout du moins qu’elle lui servirait. Il l’avait observé par moment et cela semblait être contente de se qu’il disait. En tout cas, elle n’avait pas l’air d’être en colère par rapport à ce qu’il pouvait lui dire. Peut-être qu’il faisait comme il fallait. Oui, il faisait ce qu’elle voulait. Il lui disait seulement ce qu’il avait vu ou cru voir. Il finit son petit baratin et attendit un peu. Il espérait que cette fois-ci cela suffirait. Il ne pouvait pas non plus inventer des choses. Ça aurait été idiot et n’aurait servit strictement à rien. Il n’allait pas dire des choses inexistantes sur quelqu’un. Déjà, ça ne servait pas à grand-chose ce qu’il disait sauf peut-être l’histoire de la volière. Il dit donc l’intégralité de ses connaissances en passant sur tous les professeurs sans exceptions. Ça lui faisait bizarre de parler d’eux comme ça. Il n’aimait vraiment pas cet entretien, mais il n’avait pas le choix, il n’allait pas non plus risquer sa vie pour ça. Il n’était pas vraiment pour mais il n’y pouvait rien. Seul il ne pouvait rien faire et n’allait pas dénoncer quelqu’un qui n’était pas le traitre pour être tranquille. D’ailleurs, c’était aux résistants de faire ça et il était loin d’en être un. En tout cas, il disait juste ce qu’il savait, c’est à dire, pas grand-chose. Il espérait quand même que ça plairait un peu à la surveillante qui se tenait en face de lui. Il fallait qu’il admette qu’il avait peur de ce qui se passerait si ce n’était pas le cas. mais il n’y avait pas de raison que ça ne lui plaise pas. Ne lui avait-il pas dit tout ce qu’elle souhaitait savoir et ce sans trop donner son avis ?

« D’accord. » Et bien, elle semblait plutôt contente ou l’avait écouté. C’était déjà ça. Parce que si ça n’avait pas été le cas, ça aurait voulu dire que ça ne lui avait pas plu. Et ça aurait certainement été encore pire. « Cependant il faut arrêter de croire que vos avis nous intéresse. Ne vous l’ai-je pas déjà dit ? Apparemment il faut vous répéter les choses plusieurs fois. Or je n’aime pas ça, donc écoutez-moi bien. » Comment ça ? Il n’avait pas donné son avis. Il avait seulement dit ce qu’il ressentait vis-à-vis de chaque professeur et des choses importantes sur eux. Il ne comprenait pas ce qu’elle attendait de lui. Ne voulait-elle pas savoir ce qu’il pensait de chaque professeur ? C’était pourtant ce qu’il faisait. Il vit alors la baguette de la pionne qui faisait un large mouvement en sa direction. Durant les premières secondes, il ne compris pas ce qu’elle lui avait fait mais très vite, il comprit qu’il était en train d’étouffer. Il n’avait plus d’air, ne voyait plus, il se sentait bizarre. Il commença à légèrement perdre connaissance et à paniquer. Elle allait le tuer. Il allait mourir de manque d’air ou d’autre chose. « Des faits et uniquement des faits. Votre avis, vos interprétations, vos pensées, je n’en veux pas. Sinon je vous brise les cordes vocales et en plus d’avoir une douleur constante dans l’œsophage vous ne pourrez pas parler. On tente ? » Ewen ne comprenait pas ce qu’elle lui disait. Il savait qu’elle parlait mais n’arrivait pas à correctement analyser ce qu’elle lui disait comme s’il ne pouvait plus se servir de son cerveau malgré le fait qu’il entendait. Il se sentait de plus en plus mal et sentait malgré tout qu’il n’allait plus tarder à s’effondrer.

Et puis, il y eut à nouveau de l’air. Il inspira un grand coup reprenant de l’air et le sentant entrer dans ses poumons. Il tremblait légèrement. Il avait eu peur, il avait toujours peur. Ne comprenait-elle pas qu’il ne savait rien de plus que ce qu’elle avait déjà entendu par deux fois ? Il en avait marre de se répéter et plus que tout était terrifié parce qu’il ne comprenait pas vraiment ce qu’elle attendait de lui. Il n’allait plus pouvoir parler, il le sentait venir… « Tu me donnes des faits et rien d’autre et je te laisse sortir. Sinon je te garde ici et te fais souffrir jusqu’à ce que demandes grâce. C’est compris ?» Il hocha brièvement la tête en comprenant qu’il ne pouvait faire que ça mais tout en ne sachant pas ce qu’il allait devoir faire. « Je… Je… comprends pas ce que vous attendez… de moi. » Sa voix était tremblante. Il était perdu. Il savait qu’il referait la même erreur parce qu’il n’arrivait pas à identifier dans tout ce qu’il avait dit ce qu’elle avait été. « Mais, je veux bien réesseyer s’il le faut. Pourtant, j’ai l’impression de vous avoir déjà tout dit. » Il leva les yeux vers elle dans l’espoir de lire quelque chose qui aurait pu le rassurer sur son visage tout en sachant que ce ne serait pas le cas.

« Je commence par les bibliothécaires. Mr Stocker est un cas étrange mais malgré ses excentricités, je ne l’ai jamais vu faire quelque chose qui pourrait être suspect. Néanmoins, je reparle de ses deux noms. On dirait qu’il a deux identités ce qui est fort étrange. Il est assez proche des élèves pour certains mais en détestent d’autres. En fait, il n’est proche que de ceux qui sont souvent à la bibliothèque et il ne semble pas apprécier les autres. Mme Collins est tout comme lui. Elle est dans son monde de livres mais je n’ai rien remarqué la concernant lorsque j’étais à la bibliothèque ou même à l’extérieur. Elle est excentrique comme lui. Parfois, elle parle toute seule des trucs de ce genre. On dirait qu’elle vit dans sa bibliothèque tellement elle n’en sort pas. » Étranges tout les deux. C’était le cas, mais c’était également connu de tout le personnel de Poudlard. Ne s’arrêtant pas sur ça il continua. « La professeur de divination l’est également. Elle fait peur à tous les élèves avec ses prédictions loufoques. Mais, elle se dit voyante alors c’est normal, à moins qu’elle ne le soit pas et fasse semblant. Je n’étais pas là mais je crois que quelqu’un m’a raconté qu’elle en aurait fait une sur le Lord et une révolte ou un truc du genre une fois. Si c’est une vraie voyante, ça n’a rien de bizarre, mais si ce n’est pas le cas, elle pourrait monter les élèves qui ne le soutiennent pas contre lui. Et puis il y a l’histoire de la lettre à la volière dont j’ai déjà parlé. La professeur d’astrologie reste dans sa tour et on ne la voit jamais. Elles sont les deux professeurs qu’on voit le moins du château et elles ne sont pas celles qui ont le plus de cours. Mais j’ai rien à dire à part ça sur celle d’astrologie. » Lui, s’il en avait suspecté, ça aurait été l’une des deux. Il se demandait bien ce qu’elles pouvaient faire dans leur salle toute la journée. « Mme Alterman est de temps en temps en retard mais elle n’a jamais eu de comportement ou de remarques étranges en cours. Seules certaines de ses relations sont étranges. » Il parlait bien entendu de Fred Weasley, mais il n’allait pas revenir cinquante fois dessus. « Les infirmiers, je vous ai déjà dit ce que je pense d’eux et je pense que je ne dois pas être le seul ou que je ne serais pas le seul à vous le dire. Weasley, Lupin, ça veut tout dire mais ils sont trop surveillés ou si ce n’est pas le cas c’est qu’il y a un gros problème. Mlle Clarke est peut-être trop souriante, ou fait trop sympathique mais j’ai rien d’anormal à propos d’elle. Elle sort plus que les autres pour venir au château discuter avec les professeurs. Elle parle beaucoup, peut-être trop pour une mangemorte ou un professeur mais elle ne l’est pas vraiment. Après, pour Mr Yaxley, je crois avoir tout dit, pareil pour son assistante. Je ne vois même pas pourquoi il a besoin d’une assistante. Elle ne sert à rien, il pourrait facilement tout gérer tout seul. Tout ce que je peux dire, c’est qu’elle aime jouer les petits chefs auprès des élèves et les punir avec le peu de pouvoir qu’elle a comme s’il elle aimait montrer qu’elle est au dessus de nous, alors qu’on pense tous que ce serait plutôt le rôle de Mr Yaxley de le faire. Mais bon, c’est pas forcément un comportement de traitre même si on dirait qu’elle veut prouver à tout prix qu’elle mérite sa place. » Il se tut. Il ne lui restait plus grand monde. « Et puis, il y a vous et Mr Sturridge. Je l’ai déjà dis mais je vais le répéter. Vous êtes à votre place et j’ai rien remarqué de suspect. Vous au moins, vous vous en tenez à votre rôle sans tout faire pour montrer que vous y avez votre place, que vous êtes une vraie mangemorte, que vous pouvez nous faire tout ce que vous voulez. Vous quand vous punissez c'est plus concret, on comprend pourquoi alors que c'est pas forcément le cas avec Mlle McClary. Et puis, même si je vous disais que je vous soupçonnais d’être la traître, ça resterait pour vous, alors ça sert à rien. Mais que ce soit à vous ou à quelqu’un d’autre j’aurais dit la même chose. Vous faites tous les deux votre boulot normalement. Et à part quelques petites sorties de quelques minutes les rares fois où j’ai été en retenue avec l’un d’entre vous deux, j’ai rien remarqué. Mais quelque fois, il m’est arrivé de croiser Mr Sturridge juste avant le couvre feu ou avant assez tard lorsqu’il n’était pas encore instauré mais c’était sûrement son tour de garde. C’est comme vous ou les préfets, le soir, je ne trouve pas ça suspect de vous croisez vous baladant dans les couloirs assez tard. Je devrais ? Et puis, il reste Mme Löfgen, je vous ai déjà tout dit avec le fait qu’elle se comporte bizarrement certains jours en plus d’arriver pile à l’heure alors que souvent elle est là en avance. Ces jours là, elle semble à cran. C’est dur à expliquer mais elle n’est pas toujours pareille. » Et voilà, tout était dit. Enfin, il l’espérait. Il avait tout de même un petit quelque chose à ajouter. « Je sais pas si ça vous intéresse mais il semble y avoir deux groupes dans les professeurs. Le premier est constitué des deux bibliothécaires, de Mlle Alterman, Mlle Clarke, de Mr Blake et peut-être des deux infirmiers mais je n’en suis pas sûr. Ils sont tous étranges dans leur comportement à l’exception des infirmiers et de Mlle Alterman. Et de l’autre, il y a tous les autres, même si vous n’êtes peut-être pas tous amis, mais vous vous ressemblez plus que vous ne ressemblez aux autres, sauf pour quelques uns comme Mlle Alterman mais c’est plutôt par amitié qu’elle est de l’autre coté. Chez les élèves en tout cas, on a cette impression là. Elle ne leur ressemble pas tellement. » Elle devait certainement déjà avoir remarqué ça, elle ne pouvait pas avoir fait autrement. Mais il avait une petite question. « Je… Je peux vous poser une question ? » Il se tut. Il préférait attendre d’avoir sa réponse avant de la dire. Il se demandait comment elle allait réagir à cette demande. Après tout, c’était elle qui était censée poser les questions et non le contraire.

L’interrogatoire était sur le point de finir si Ewen se donnait la peine d’annoncer deux trois dernières choses intéressantes. La blonde eut un fol espoir dans l’humanité quand le gamin ouvrit la bouche. « Je… Je… comprends pas ce que vous attendez… de moi. » Elle soupira tout en restant droite comme un i sur sa chaise. Ce garçon n’était pas comme les autres, il ne tenait pas à sa vie. N’importe qui d’autre se serait tu et aurait eu cette pensée … en pensées justement. Le garçon murmura encore et fini par se taire. Allait-il comprendre que ses jérémiades ne menaient à rien ? Qu’il fallait uniquement qu’il se taise, comme tous les autres. Sa peur était palpable, c’était toujours cela de gagné. Taylor fit tourner sa baguette entre ses doigts et écouta ce qu’il avait encore à dire. Il parla longtemps -encore une fois- de chacun des professeurs. Un à un, chacun leur tour. Les faits étaient maintenant devenus des faits, il arrêtait les commentaires. Comme tout une partie de l’élève était récupérable. Ou plutôt comme quoi la menace et la torture font des miracles. La blonde sourit sadiquement, prête à recommencer. « Je ne vois même pas pourquoi il a besoin d’une assistante. Elle ne sert à rien, il pourrait facilement tout gérer tout seul. » Ah non, il recommençait, pour que le gamin comprenne fallait-il qu’elle lui demande de bannir tous les « je » « moi » « me » de son vocabulaire ? La jeune femme soupira même si elle était bien d’accord sur le fait que Zahara ne servait strictement à rien. Le serdaigle ne s’arrêtait plus de parler, toujours quelque chose à dire ou à redire. Cette fois-ci c’était tout de même mieux que ses précédentes réponses. Puis vint le passage où il parla de Taylor elle-même. La blonde garda son visage impassible mais trouva qu’il ne manquait pas de culot. Quel lèche botte tout de même. La blonde acquiesça mais elle ne prenait même plus la peine de noter ses informations. Le jeune homme du ressentir l’ennui dans les yeux de la surveillante puisqu’il rajouta « Je sais pas si ça vous intéresse mais il semble y avoir deux groupes dans les professeurs. » Ce que la blonde reprochait au jeune homme c’était de commencer ses phrases de cette manière-là. Il suffisait qu’il parle et c’était elle qui jugeait de la valeur des faits. Elle appliqua son masque d’impassibilité et attendit la suite, même si cela l’intéressait. « Le premier est constitué des deux bibliothécaires, de Mlle Alterman, Mlle Clarke, de Mr Blake et peut-être des deux infirmiers mais je n’en suis pas sûr. » Qu’est-ce qu’Alterman faisait dans ce groupe ? Fin ok elle était bizarre, mais de là à la classer avec les gens presque souriant et heureux de vivre… « de l’autre, il y a tous les autres, même si vous n’êtes peut-être pas tous amis, mais vous vous ressemblez plus que vous ne ressemblez aux autres, sauf pour quelques uns comme Mlle Alterman mais c’est plutôt par amitié qu’elle est de l’autre coté. Chez les élèves en tout cas, on a cette impression là. Elle ne leur ressemble pas tellement. » Par amitié ? Pensait-il sérieusement qu’une femme qui avait tué ses parents pour entrer dans le monde noir des mangemorts possédait une quelconque notion d’amitié ? C’en était presque risible. Le garçon était naïf sur les bords lorsqu’il tentait de se la jouer détective. La blonde nota cette information des ‘clans’ professoraux, se disant que cela faisait bien rire certaines personnes puis elle reposa son regard sur l’élève. Il semblait hésiter à reprendre la parole. « Je… Je peux vous poser une question ? » La question était tellement inattendue que la blonde se permit un battement de cil de plus que nécessaire. « Non. » la réponse avait fusé, sèche et directe. C’était elle qui posait les questions point barre. Même si la curieuse Kensington avait bien envie de savoir ce à quoi il avait pensé, l’ancienne langue-de-plomb avait plutôt envie que l’entretiens se termine le plus vite possible et elle en avait suffisamment entendu. A l’avenir elle risquerait de devenir moins partiale avec ce gamin. Oh et puis pourquoi attendre la prochaine fois ? « Combien de fois devrais-je le répéter ? Je pose les questions, vous répondez. C’est tout. » Une idée germa dans son esprit pendant qu’un sourire sadique s’installait sur son visage. Elle pointa sa baguette sur le visage sur jeune homme et lui annonça. « Et pour que vous vous en souveniez la prochaine fois, je vais vous laisser un joli souvenir. » Elle lança un sortilège qui rendait le pointe de la baguette aussi dure et tranchante qu’un couteau, puis elle posa sa baguette sur le front du gamin et l’enfonça. Elle la fit descendre en suivant le contour du visage pour arriver jusqu’au menton. Un long trait plein de sang coulait sur la partie droite du visage du jeune homme. « J’espère que cela vous servira de leçon, mais ne vous inquiétez pas j’ai beaucoup d’autres sortilèges en réserve dans le cas contraire. » Son visage était terrifiant, c’était sa source de bonheur de voir la douleur et la souffrance d’autrui. Elle se rassit confortablement sur sa chaise et passa à autre chose. « Bon et bien je crois que j’ai réuni suffisamment d’informations, vous pouvez vous en aller. » Elle tria ses papiers, ne faisant même plus attention à l’élève. L’ignorance était la souffrance morale la plus dure. Elle en avait fini avec cet élève et elle avait pu lâcher sa fureur. La journée était presque bonne.