Le couloir du second étage allait devenir sa propriété. Certes elle le partagerait avec Clint, Jeremiah et tous les autres, mais pour l’instant elle était la seule de Poudlard à avoir été innocentée. Il faut dire qu’elle était tout ce qu’il y a de plus juste, droit et innocent en ce qui concerne la traîtrise. Fidèle au Lord jusqu’au bout de ses ongles, elle n’avait pas besoin de se rallier au clan des perdants. Voilà pourquoi ce couloir allait lui appartenir. Enfin bon, elle n’aurait que des élèves à coincer, c’était peu, mais cela permettait aux membres du ministère de se concentrer sur les adultes, mais cela lui faisait mal au cœur –pour peu qu’elle en ait un– de donner une preuve de plus à Jeremiah de sa supériorité. Il était grand temps qu’elle retrouve son ancien post, Poudlard était en train de la rendre folle.

Elle poussa la porte de la salle des interrogatoires, qui sentaient encore la cigarette. Clint n’avait pas dû avoir une personne plaisante précédemment, elle fronça le nez pour s’empêcher de fumer, elle attendrait la fin de l’interrogatoire, étant moins accro que son camarade et ami, à la nicotine. Elle resta debout un instant, attendant que l’élève entre. Elle était grande et il fallait intimider. Elle connaissait de nom l’élève qui allait venir, un Cauldwell d’après sa liste. Elle n’avait aucune idée de la tête qu’il pouvait avoir, elle se souvenait juste qu’il semblait arrogant et sûr de lui. Elle regarda l’heure affichée sur l’horloge au-dessus de la porte dans une minute et sept secondes il serait en retard. Elle se posta à la fenêtre, le ciel était clair, parsemé de nuage blanc, la journée allait être bonne. De nouveau elle posa son regard sur l’horloge, plus que trente-neuf secondes. Elle sortit sa baguette, par réflexe. Au moment même où l’aiguille des secondes se positionna sur l’heure pile, quelqu’un toqua à la porte. Bon, il avait au moins l’avantage de la ponctualité. « Entrez. » répondit sèchement la surveillante à l’adresse de l’élève. Dès que le garçon passa la porte, elle dit, toujours sur la même voix. « Assis. » Joignant le geste à la parole, elle lui indiqua la chaise qu’il ne pouvait ignorer. Celle sur laquelle la jeune femme s’était assise quelques jours plus tôt.

« Marcus Cauldwell donc, serpentard, en quatrième année, sang-mêlé. Confirmes-tu ? » Tout ce qu’il avait à répondre c’était un oui discret ou un acquiescement rien d’autre, elle n’était pas sujette à l’humour. « La raison de ta présence ici ne t’est pas inconnue. Il y a un traître dans ce château, et je suis certaine que tu sais plus de chose que tu n’en a l’air. » La jeune femme n’était qu’à moitié convaincue de ce qu’elle disait, il n’avait pas l’air très futé, cependant on ne savait jamais, peut être savait-il des choses ? Les informations viennent toujours de ceux que l’on soupçonne le moins. Voilà d’ailleurs une des raisons pour lesquelles elle souhaitait voir Grace, la bibliothécaire en interrogatoire poussé. « Ce que je te demande aujourd’hui, c’est de me dire tout ce que tu sais, par rapport à chacun des adultes présents dans ce château, excepté les deux mangemorts du ministère, du Lord et de moi-même. » Elle était innocenté, il fallait qu’elle le montre. « C’est le moment de porter fièrement les couleurs de ta maison et de tout me dire pour sauver ta peau plus que celle des autres, car j’ai carte blanche sur mes interrogatoires et je n’hésiterais pas à me servir de ma baguette si je trouve que tu traînes trop, que tu te moques de moi, ou que tes informations ne m’intéressent pas. » Cette fois-ci elle ne bluffait pas, elle était capable de tout, même de le tuer, mais dans chacun des scénarios qu’il pouvait se faire, il allait d’abord souffrir. Elle avait besoin de voir la souffrance d’autrui pour vivre.

Elle fit tourner sa baguette entre ses doigts et l’arrêta, pointe fixée sur le garçon, réfléchissant au sortilège qu’elle pourrait utiliser en premier. « Je me contrefiche de savoir ce qui est bien ou mal, si dénoncer quelqu’un t’empêchera de dormir ou quoique ça soit, ce que je veux ce sont les informations que tu possèdes. » son regard se fit noir et sombre. Elle le sondait en profondeur. « Un mot, une phrase, une attitude, tout ce qui aurait pu te sembler suspect durant tes cours ou autres. J’attends. » Elle était restée bien droite durant tout son monologue, dominant l’élève par sa taille et par sa puissance physique. Il avait intérêt à être rapide, elle n’avait pas de temps à perdre. Et surtout, elle désirait par-dessus tout, retrouver ce traître qui pourrissait la réputation de Poudlard et des mangemorts. Elle voulait sa peau encore plus qu’elle souhaitait quitter ce poste de surveillante. C’était peu dire.

Déglutissant à grande peine, Marcus tremblant inconsciemment laissa Ellio et le reste du petit groupe. C’était l’heure pour lui d’y aller. Stressant comme pas deux car étant l’un des premiers à passer, le gamin appréhendait plus que de raison. Mais bon en même temps comment ne pas avoir peur hein ? Depuis cette histoire de trahison le Lord était devenu fou… Les mangemorts aussi. Tout n’était plus aussi blanc dans leur vie à eux, et le rouquin s’apercevait qu’être mangemort devenait de moins en moins quelque chose de mystérieux et de classe à ses yeux comme il se l’était imaginé au départ, tout ça renforcé par son cousin Clint. Non. Depuis l’épisode avec Alterman et lui aux trois balais déjà il voyait les choses un tantinet différemment mais ça restait tout de même un accident isolé. Là c’était la totalité des adultes qui devenait fou. Et … Et si on le torturait ? Et si on le tuait ? Visiblement la vie ou la mort des élèves, les adultes en avaient plus rien à faire… Tout dépendait sur qui il allait tomber. L’angoisse totale. Qui dirigeait les opérations ? Outre le Lord bien sûr ? Il avait vu Clint depuis que tout ceci avait commencé, mais ce dernier ne l’avait même pas regardé une ou deux secondes. Est-ce qu’il l’aurait torturé lui aussi devant tout le monde ? … Le Serpentard ne savait plus où il devait se situer par rapport à tout ça. Blake lui aurait dit que de toute façon les mangemorts avaient toujours été méchants, mais qu’en était-il réellement ? S’il y avait un traitre il était normal de prendre des mesures drastiques … Mais tuer sous le coup de l’énervement… Retenant un frisson, le gamin frappa à la porte, regardant sa montre pour être sûr de ne pas être à la bourre. Ce n’était pas le genre de chose pour lesquelles on pouvait se permettre d’être en retard… Peut-être était-ce Clint qui l’interrogerait… Peut-être qu’il en ressortirait donc vivant… Mais si c’était Alterman ? Aucun doute il allait en baver. «Entrez.» . Une voix féminine. Ça n’augurait rien de bon, et à travers la porte il n’arrivait pas à reconnaître le timbre de voix. Levant sa main légèrement tremblotante car il savait qu’il allait en baver, le rouquin poussa la porte pour se retrouver face à … Kensington. Ouvrant de grands yeux, le gamin retint sa respiration. Kensington, Alterman, peu importait. Il était foutu. Cette pionne était un monstre. Elle se réjouissait des souffrances qu’elle infligeait aux élèves… Et il avait déjà eu affaire à elle… Elle ne s’en rappelait sûrement pas mais les faits demeuraient : mieux valait qu’il évite de jouer au plus malin avec elle. « Assis. » . Silencieux comme pas deux, le gamin alla s’asseoir dans ce qui s’avérerait sûrement à la fin de la journée et des différents élèves passés sous le joug de la vilaine sorcière blonde, une salle de torture ni plus ni moins.

« Marcus Cauldwell donc, serpentard, en quatrième année, sang-mêlé. Confirmes-tu ?. » . Comment ça s’il confirmait ? Sa question était étrange. Remarquant néanmoins qu’elle avait craché le terme ‘‘sang-mêlé’’ avec dédain comme si c’était un gros-mot, le gamin laissa sa fierté de côté pour répondre d’un petit « O-Oui. » peu convaincant. « La raison de ta présence ici ne t’est pas inconnue. Il y a un traître dans ce château, et je suis certaine que tu sais plus de chose que tu n’en a l’air. ». Un traitre au château, ça oui il le savait… Tout comme la totalité des élèves maintenant. Mais ils n’étaient que des élèves, pourquoi les interroger eux ? N’était-ce pas mieux de farfouiller dans les pensées des différents membres du personnel ? ça devait être plus faisable et efficace que d’interroger à la va vite les élèves… Plus efficace mais moins plaisant sûrement. Retenant un frisson, le rouquin attentif, ne put s’empêcher de se demander pourquoi ils n’allaient pas voir les deux infirmiers de Poudlard, rien que par leur nom de famille ils étaient destinés à ne pas être mangemorts non ? Certes Roxanne était obscure, mais tout de même, les deux infirmiers étaient tout sauf pro-mangemorts et ça même une petite peste de onze ans comme Vanity pouvait le comprendre facilement. «Ce que je te demande aujourd’hui, c’est de me dire tout ce que tu sais, par rapport à chacun des adultes présents dans ce château, excepté les deux mangemorts du ministère, du Lord et de moi-même. … C’est le moment de porter fièrement les couleurs de ta maison et de tout me dire pour sauver ta peau plus que celle des autres, car j’ai carte blanche sur mes interrogatoires et je n’hésiterais pas à me servir de ma baguette si je trouve que tu traînes trop, que tu te moques de moi, ou que tes informations ne m’intéressent pas. ». Les deux mangemorts du ministère, le Lord … et elle. Elle avait donc été mise en dehors de cette affaire de trahison. Ce n’était donc pas elle le traître ? Et puis de toute façon que pouvait-il dire du Seigneur des Ténébres, et des deux mangemorts du ministère ? Il ne connaissait que Clint hein et encore il ne savait presque rien de lui au final, excepté qu’il s’envoyait en l’air avec cette garce de professeur de soins aux créatures magiques. Serrant sans s’en rendre compte le poing, le gamin se souvenait de l’humiliation qu’il avait subit de sa part, et de la vengeance qu’il s’était promis à lui-même. Elle le lui payerait un jour… Oh… Mais… Souriant intérieurement, le rouquin commençait à voir germer une simple et innocente petite idée. Non il n’allait pas mentir tout de même –pas à Kensington- mais il allait pouvoir se venger à sa manière… Il n’était pas à Serpentard pour rien, et on ne rabaissait pas plus bas que terre un vert sans quelques dommages colatéraux… C’était le moment de porter fièrement les couleurs de sa maison ? Oui elle avait raison… Le seul hic demeurait qu’elle le menaçait à présent carrément, allant jusqu’à sortir sa baguette et la pointer sous son nez, de quoi lui faire ravaler sa fierté et son insolence grandissante en lui. Insolence non pas dirigée contre Kensington mais contre ce monstre sur talons qui osait jouer les femmes outrées alors qu’elle se tapait son cousin dans les toilettes d’un bar miteux … Sans compter les rumeurs … « Je me contrefiche de savoir ce qui est bien ou mal, si dénoncer quelqu’un t’empêchera de dormir ou quoique ça soit, ce que je veux ce sont les informations que tu possèdes… Un mot, une phrase, une attitude, tout ce qui aurait pu te sembler suspect durant tes cours ou autres. J’attends. ». Comprenant qu’il valait mieux pour lui de ne pas trop faire le malin, le gamin était néanmoins intérieurement satisfait. Le comportement d’Alterman était suspect non ? Et puis … Il pouvait embellir la réalité hein…

Se mordillant la lèvre, le rouquin néanmoins mal à l’aise car en claire position d’infériorité et de domination totale de la part de la jolie et sanguinaire blonde, se racla la gorge, voulant rapidement parler pour montrer qu’il voulait parler, ne sachant par où il devait commencer, ses paroles brouillons sortant par à-coup, réflétant le désordre de ses pensées. « Dénoncer quelqu’un ne m’empêchera pas de dormir Madame, j’vous rassure. Mais avant que j’vous dise tout en espérant que ça puisse vous aider j’aurais aimé vous demander quelque chose… ‘fin pas vraiment un faveur, mais si vous trouvez que c’que j’vous dit est intéressant, vous pourrez faire en sorte que ma sœur, Blake Narcisse Cauldwell ait pas de … problème si elle tombe sur vous ? Parce que bon, vous voyez elle est à Gryffondor en sixième année et je sais qu’elle est pas fute-fute, donc elle risquerait de vous répondre mal et tout … Et bon j’ai pas envie qu’on lui fasse du mal seulement parce que ses copains de Gryffondor lui donnent de mauvais conseils. Elle est pas méchante hein, juste inconsciente. Donc si vous pouviez en tenir compte…». Embarrassé de demander quelque chose d’aussi débile pour sa sœur, la voix du rouquin s’éteignit à la fin, ce dernier attendant la réponse de la pionne. Au moins c’était toujours dit. Peut-être avait-il attiré inutilement l’attention sur Blake, mais peut-être pas. Des sœurs personnes auxquelles il tenait vraiment, elle était la seule qui risquait de l’ouvrir bien grand, et donc de se tirer une balle dans le pied. Et il n’avait pas envie qu’elle fasse partie de la liste des victimes de cette histoire de traitre. Si traitre il y avait, seul lui devait être condamné et puni. Blake, et les autres aussi avaient pas à en souffrir. « Sinon pour les comportements suspects, je sais pas tout le monde est un peu bizarre, mais le professeur de métamorphose plus que les autres … Il est un peu … spécial quoi. Mais c’est peut-être son caractère. Le bibliothécaire aussi … Mais même si mon avis compte pas trop, je pense pas qu’il vous trahirait, il doit juste être comme ça par nature … Y a bien les deux infirmiers mais vous devez déjà le savoir. Ils sont sympas avec nous, et j’suis sûr qu’ils partagent pas les idées de monsieur le Directeur… Pour ce que ça vaut, j’pense que ça doit être quelqu’un de fort, de banal, de discret, non ? ». Comprenant qu’il s’aventurait sur un terrain glissant et que ses infos ne valaient rien, le gamin hésita un moment avant de continuer. Il fallait qu’il se montre convaincant s’il voulait éviter les mauvaises surprises à Blake, et si lui aussi voulait sortir indemne des mailles du filet. « Genre quelqu’un comme Mme Alterman par exemple. J’dis ça parce que je trouve qu’elle fait des trucs … bizarres ces derniers temps en pensant qu’on le remarque pas. J’vous dis ça parce que c’est peut-être ce genre de choses que vous voulez savoir hein… ». Bim. C’était en marche. Opération destruction d’Alterman lancée. « Bah elle a l’air de plus en plus stressée, de moins en moins aimable au fil des jours … Comme si y avait une raison extérieure. La dernière fois même maintenant que j’y pense c’était comme si elle conspirait avec un élève. J’sais plus qui c’était mais j’me souviens qu’avec Clint … Enfin M. McToole on les a surpris aux Trois Balais à parler discrètement à une table. Je pensais juste que c’était un rendez-vous galant mais au final ça devait pas être ça vu comment elle était énervée après dans les toilettes… ». Repensant confusément à tout ce qui s’était passé là-bas, le gamin savait qu’il allait devoir fournir plus d’informations que ça et de meilleure qualité. Elle allait sûrement lui demander de tout lui raconter … Mais bon Clint n’aurait sûrement rien, Elrick non plus. Non, et puis de toute façon c’était la vérité … Il n’avait pas encore véritablement exagéré hein …

La jeune femme attendait patiemment une réponse, enfin presque patiemment. Là c’était encore le début, elle pouvait se permettre d’être gentille et de ne rien dire. Elle n’était pas pressée puisqu’il n’avait rien dit. Sauf un ‘oui’ tremblant, qui prouvait qu’il était apeuré en sa présence. Sous son visage impassible et un poil intimidant, se cachait une grande fierté. Elle était fière de ce qu’elle avait accompli dans Poudlard, une véritable terreur, que personne n’aimait et que tout le monde évitait. La tyrannique blonde avait fini de parler, c’était au tour du gamin mal à l’aise . « Dénoncer quelqu’un ne m’empêchera pas de dormir Madame, j’vous rassure. » Elle lui lança un regard violent. Elle n’était pas encore mariée, elle était toujours ‘mademoiselle’ seulement il ne sembla pas remarquer son regard et continua à parler. « Mais avant que j’vous dise tout en espérant que ça puisse vous aider j’aurais aimé vous demander quelque chose… » Il lui demandait une service ? Mais où se croyait-il ? N’importe quoi ce gamin. Elle lui fit les gros yeux. « ‘fin pas vraiment un faveur, mais si vous trouvez que c’que j’vous dit est intéressant, vous pourrez faire en sorte que ma sœur, Blake Narcisse Cauldwell ait pas de … problème si elle tombe sur vous ? » Elle ricana. Il avait du culot et du cran ce gamin. Si jamais il avait des informations intéressantes peut-être même qu’il finirait par devenir intéressant aux yeux de la surveillante, ce n’était pourtant pas gagné. « Parce que bon, vous voyez elle est à Gryffondor en sixième année et je sais qu’elle est pas fute-fute, donc elle risquerait de vous répondre mal et tout … Et bon j’ai pas envie qu’on lui fasse du mal seulement parce que ses copains de Gryffondor lui donnent de mauvais conseils. Elle est pas méchante hein, juste inconsciente. Donc si vous pouviez en tenir compte…» La jeune femme haussa élégamment son sourcil droit. Ce gamin était incroyable. Elle plongea son regard noir dans celui du gamin, elle le regarda se pisser dessus, c’était génial. D’un rapide coup d’œil, elle regarda sa liste d’interrogés. Il n’y avait aucune Blake Cauldwell. Dommage, elle se serait bien amusée à faire le contraire de ce que ce gamin attendait. Elle détestait qu’on lui donne des ordres quand on était en position de faiblesse. Et donc elle refuserait dans tous les cas de faire gaffe à cette gamine. Elle espérait de tous cœur que le rouquin avait autre chose de plus intéressait parce qu’en ce moment précis, il était en train de redescendre bien bas dans son estime. Dommage pour lui, car il avait commencé à exister dans le beau monde sombre de mademoiselle Kensington. « Sinon pour les comportements suspects, je sais pas tout le monde est un peu bizarre, mais le professeur de métamorphose plus que les autres … Il est un peu … spécial quoi. Mais c’est peut-être son caractère. » La jeune femme acquiesça intérieurement. Elle approuvait ses dires au plus haut point. Elle décida d’être plus que professionnelle et prit le papier prévu à cet effet. Elle nota le nom du gamin et son idée concernant William. Avis qu’elle partageait au plus haut point. Cela allait déjà mieux. «Le bibliothécaire aussi … Mais même si mon avis compte pas trop, je pense pas qu’il vous trahirait, il doit juste être comme ça par nature … » Elle nota encore, mais cela ne l’intéressait pas vraiment, même si une fois de plus, elle approuvait. Il l’agaçait. «Y a bien les deux infirmiers mais vous devez déjà le savoir. Ils sont sympas avec nous, et j’suis sûr qu’ils partagent pas les idées de monsieur le Directeur…» Et de trois. Il faisait exprès pour se faire bien voir, elle en était sûre. Elle ne dit toujours rien dit, et surtout toujours rien à dire. Même s’il était vrai qu’elle approuvait ses dires. « Pour ce que ça vaut, j’pense que ça doit être quelqu’un de fort, de banal, de discret, non ? » De futé et de fou qui n’avait rien à perde. Un imbécile qui n’avait rien compris à la vie. Un débile du mauvais camp. Un nul. Un lâche. Un connard. Elle regarda le gamin avec un air déçu. Il ne lui disait que des choses qu’elle savait déjà et en plus il disait exactement ce qu’elle pensait. Il avait tout pour lui plaire et elle le haïssait pour cela. « Genre quelqu’un comme Mme Alterman par exemple. J’dis ça parce que je trouve qu’elle fait des trucs … bizarres ces derniers temps en pensant qu’on le remarque pas. J’vous dis ça parce que c’est peut-être ce genre de choses que vous voulez savoir hein… » Alterman ? Il allait un peu fort. Accuser si vite et sans raison, c’était un peu fort. Cependant il était bien tomber, il n’y avait que très peu de personne que Taylor respectait à Poudlard et il n’était pas tombé sur une de ces rares personnes. Ainsi donc, elle acquiesça. April, elle la détestait et elle avait hâte de se battre avec elle et de la buter. Ainsi donc, il la soupçonner. Etait-ce pour une vieille rancune ? Quoiqu’il se passait elle écouterait, peut être y aurait-il quelque chose de bien dans son argumentaire. Elle espéra faiblement, la parole d’un élève ne valait rien. « Bah elle a l’air de plus en plus stressée, de moins en moins aimable au fil des jours … » Comme la moitié des professeurs à l’approche des examens. Profs qui se souciaient du passage des élèves en l’année suivante, ridicule mais véridique. Cet argument ne valait pas beaucoup. « Comme si y avait une raison extérieure. » Toujours pas. « La dernière fois même maintenant que j’y pense c’était comme si elle conspirait avec un élève. J’sais plus qui c’était mais j’me souviens qu’avec Clint … Enfin M. McToole on les a surpris aux Trois Balais à parler discrètement à une table. » Cet argument non plus ne valait pas grand-chose, puisque Clint était déjà au courant. Bon, cela avait au moins l’avantage d’être facilement vérifiable et ainsi de confirmer les autres paroles du gamin. « Je pensais juste que c’était un rendez-vous galant mais au final ça devait pas être ça vu comment elle était énervée après dans les toilettes… » Un rendez-vous galant avec un élève ? April ne s’abaisserait pas à cela ou alors Taylor avait une nouvelle raison de l’avoir mis tout en bas, au plus profond de son estime. April était foutue. Elle arrêta de noter les informations sur le papier et releva son doux -ahem- visage vers le jeune garçon. « Et c’est tout ? » lâcha-t-elle avec dédain. Il n’allait tout de même pas croire que cela lui suffirait. Ces informations n’étaient absolument pas suffisantes. Surtout s’il voulait qu’elle ne tue pas sa sœur. « Parce que Cauldwell, ta sœur risque de souffrir encore plus si jamais tu ne trouves pas mieux. » Elle avait trouvé le point qui faisait mal. Et c’était encore plus jouissif parce qu’il était bien parti et qu’il ne se moquait pas d’elle, était sérieux et donnait des informations. Beaucoup plus amusant. De toute manière c’était bien connu que l’on parlait plus sous la menace. « Je ne m’attendais pas à récolter beaucoup d’information de la part des élèves, mais tu as eu le culot de t’adresser à moi comme si j’étais un … disons protecteur. Alors il faut assumer si tu ne veux pas payer les conséquences de tes actes. » C’était facile de demander sans rien donner.

Soudain, la jeune femme réalisa quelque chose. Clint et April s’étaient ‘engueulés’ d’après le gamin dans les toilettes. S’ils s’engueulaient, c’était qu’ils se connaissaient bien, peut être même que c’était la fille dont il lui avait parlé la dernière fois. Elle fronça son élégant nez. Et merde, s’il couchait avec elle plus que le nécessaire, c’était qu’ils s’appréciaient peut être réellement dans le fond. Et dans ce cas-là elle ne pourrait pas tuer Alterman. Bon, il fallait qu’elle trouve un moyen de la juger coupable. « Seulement, c’est ton jour de chance aujourd’hui, trouve-moi de nouveaux arguments contre la professeur de soin aux créatures magiques, et peut être que je te laisserais sortir sans te torturer. Qu’en dis-tu ? » Elle espérait qu’il comprenait l’importance de ces paroles. Elle qui avait prévu de torturé chacun des élèves présents sur sa liste, avec ou sans raison, elle lui faisait grâce un immense cadeau, il avait intérêt à en mesurer l’ampleur et à la remercier chaleureusement à l’aide d’informations réellement utiles…

« Et c’est tout ? » . Son regard dédaigneux et ses paroles prononcées sèchement le stoppèrent dans son élan. Comme ça c’était tout ? Elle ne voulait pas creuser la question ? Tu parles d’un interrogatoire ! Et ça se disait mangemort qualifiée… A deux doigts de s’essuyer le visage comme si la blonde lui avait craché dessus, le gamin roux la regarda en se mordillant la lèvre, hésitant, ne sachant quoi dire. Non mais qu’attendait-elle ? Peut-être toute l’histoire ? Elle pouvait être plus explicite … Mais comment le lui demander sans se faire torturer inutilement avec elle ? Les femmes… « Parce que Cauldwell, ta sœur risque de souffrir encore plus si jamais tu ne trouves pas mieux. » . Là elle poussait trop loin, la regardant avec un air de défi, le gamin n’aimait pas comment elle menaçait à présent sa sœur. Peut-être n’aurait-il dû rien dire, il avait tenté oui mais est-ce que c’était une bonne idée ? Si Blake souffrait d’avantage avec elle à cause de lui, le gamin ferait tout ce qui était en son pouvoir pour pourrir la vie de la blonde sadique… Même si ça allait être dur. Mais bon elle n’était pas supposée le soupçonner non plus … Elle avait un frère elle aussi hein, il pouvait le menacer sinon, et la boucle était bouclée et bim ! « Je ne m’attendais pas à récolter beaucoup d’information de la part des élèves, mais tu as eu le culot de t’adresser à moi comme si j’étais un … disons protecteur. Alors il faut assumer si tu ne veux pas payer les conséquences de tes actes. » . Furibond le gamin, la regarda dans les yeux, comme s’il voulait dire quelque chose. Mais au fil des années il avait appris à rester à sa place … Enfin non pas vraiment, mais il savait à quels moments il fallait genre ABSOLUMENT se taire avant de franchir un point de non-retour… Bon il avait merdé avec Alterman mais impossible de se préparer en avance avec elle. Elle l’avait surpris, il avait merdé. Niveau espionnage il allait devoir faire mieux pour la suite. Mais il avait eu la vie sauve –et ce n’était pas grâce à son grand cousin, oh ça non … ou alors inconsciemment la prof s’était arrêté juste avant par égard pour le mangemort… M’enfin ce n’était pas très très convaincant tout. « Seulement, c’est ton jour de chance aujourd’hui, trouve-moi de nouveaux arguments contre la professeur de soin aux créatures magiques, et peut être que je te laisserais sortir sans te torturer. Qu’en dis-tu ? ». On avait changé de marcher. C’était sa propre santé qui était en jeu maintenant. Peut-être à cause de ses regards de travers ? Elle devait être sûrement suceptible… Cependant. Car oui il y avait un cependant. Elle lui offrait sa vengeance sur un plateau d’argent. Faisait-elle son boulot, ou poussait-elle plus loin que de raison ? Peut-être voulait-elle être sûr qu’il ne sortirait rien de préjudiciable sur la prof si elle l’aimait bien, mais bon Kensington n’avait pas d’amis, c’était un fait connu de tous. A croire qu’elle détestait tout le monde. Comment pouvait-on être par nature aussi mesquin, méchant et hargneux ? Quoique, elle était belle. Ça équilibrait un peu le tout. Et elle était sympa avec lui, même si elle ne s’en rendait pas bien compte. Jubilant intérieurement le gamin réfléchit un petit instant avant de se lancer. Il allait tout balancer … Les vrais trucs, comme les faux.

« Hmmm non non c’est pas tout, enfin c’est pas toute l’histoire … J’ai d’autres choses. Arrêtez de menacer ma sœur, j’vais vous dire, pas la peine de me menacer non plus hein, jamais j’m’opposerai au Lord… Ou à vous, hein. ». Un peu de lèche, pas sûr que ça marche mais même si ça l’énervait ou qu’elle voulait faire genre que ça ne l’atteignait elle saurait son point de vue sur la situation. Il était à Serpentard, il fallait qu’elle le reconnaisse, que sa maison joue pour sa faveur pleinement… Sa maison, et sa famille aussi. « En fait, Clint, ‘fin monsieur O’Toole, m’emmenait boire un coup aux trois Balais, quand on a surpris Alterman et un septième année qui parlaient tous les deux, aussi autour d’un verre, du coup on s’est assis avec eux mais l’autre est parti tout de suite après, en nous laissant tous les trois, M. O’Toole, Alterman et moi. Il avait l’air pressé en tout cas et semblait pas aimer M. O’Toole, mais je crois qu’ils se connaissaient. Au début j’ai cru que c’était juste un autre des élèves avec qui Alterman s’envoyait en l’air au château –c’est qu’une rumeur pas mal répandue hein-, et puis vu qu’elle flirtait aux toilettes avec Clint j’me suis dit qu’en fait non. Enfin je sais pas vraiment, mais je pense pas que M. O’Toole fréquenterait quelqu’un qui irait voir à droite à gauche comme ça, il mérite mieux. Bon après Alterman s’est fâchée, elle est partie et au lieu de retourner au château elle est partie ailleurs dans la ville vachement vite, alors qu’on était le matin et qu’elle avait cours l’après-midi je crois... Déjà qu’elle avait annulé notre cours pour venir au bar, apparemment sur ordre de Monsieur le Directeur…». Laissant la mangemort digérer tout ça, le rouquin était intérieurement fier de mettre en avant qu’il connaissait M. O’Toole, ou pas plus particulièrement Clint de son prénom. Il avait toujours eu de l’admiration pour lui avant tout ça, et le vert et argent même s’il était un peu plus sceptique qu’avant vis-à-vis de sa profession, mettait enfin pleinement sa relation avec lui. Il avait toujours dit qu’il avait de la chance de l’avoir pour cousin, c’était le moment de mettre tout ça en pratique. « Y aussi le fait qu’elle s’absente souvent d’après ce qu’on me dit et qu’elle dort rarement au château, et de temps à autres, on la voit souvent d’un jour sur lautre avec les mêmes habits comme si elle était pas rentrée chez elle ou autre quoi. D’habitude nous on l’a le matin, mais je connais d’autres personnes qui l’ont en cours la veille ou le lendemain… Et puis bon voilà jusqu’à maintenant ça alimentait la rumeur quoi … ». Il en était à combien de méduses là déjà ? Bon aller un petit dernier pour la route et il s’arrêtait là pour le moment. « Après c’est sûrement rien, mais elle reçoit beaucoup de boites, de fournitures qu’elle dit. C’est peut-être pour sa matière comme elle dit, mais ça fait beaucoup pour son cours… Surtout que bon soins aux créatures magiques c’est pas LE cours le plus important non ? … Madame ? ». Se corrigeant à la dernière minute, le rouquin la regarda, hésitant, ne sachant s’il devait continuer d’avantage ou pas, s’il avait dépassé les bornes sur tout ce qu’il avait dit. Mais bon après tout il voulait son avis, et qu’il l’aide à trouver un traître, lui ne faisait qu’aider hein, orienter vers une certaine personne qui méritait d’avoir des problèmes, voilà tout… La vérité sort de la bouche des enfants dit-on, peut-être qu’elle allait le croire.

Elle l’avait menacé, encore et maintenant elle attendait ses réponses. « Hmmm non non c’est pas tout, enfin c’est pas toute l’histoire … J’ai d’autres choses. Arrêtez de menacer ma sœur, j’vais vous dire, pas la peine de me menacer non plus hein, jamais j’m’opposerai au Lord… Ou à vous, hein. » On lui avait appris à menacer, elle avait l’habitude d’être face à des opposants farouches, des résistants qui veulent absolument sauver leurs peau. Parfois elle oubliait qu’elle ne parlait qu’à des simples élèves. Elle acquiesça, rassurée par l’enfant, il avait choisis le bon chemin, tant qu’il disait des choses vraies et utile, tout irait bien pour lui. C’était juste elle qui était un peu déçue de ne pas user de son pouvoir destructeur sur ce gamin, mais tant pis, les autres seraient peut-être moins facile. Elle songea à Clint, elle avait été l’un de ses premiers interrogatoires et sûrement le plus rapide. Cauldwell serait sûrement la même chose. Rapide et utile. Parfait. « En fait, Clint, ‘fin monsieur O’Toole, m’emmenait boire un coup aux trois Balais, quand on a surpris Alterman et un septième année qui parlaient tous les deux, aussi autour d’un verre, du coup on s’est assis avec eux mais l’autre est parti tout de suite après, en nous laissant tous les trois, M. O’Toole, Alterman et moi. » Il connaissait bien Clint donc, c’était bête que le jeune homme n’ait pas songé à prévenir la blonde, cela lui aurait évité des précisions inutiles. Enfin pour l’instant cela se passait relativement bien. Le garçon continuait de parler, expliquant ce qu’il avait vu et entendu. « Bon après Alterman s’est fâchée, elle est partie et au lieu de retourner au château elle est partie ailleurs dans la ville vachement vite, alors qu’on était le matin et qu’elle avait cours l’après-midi je crois... Déjà qu’elle avait annulé notre cours pour venir au bar, apparemment sur ordre de Monsieur le Directeur…» C’était un peu confus et très mélangeait mais la jeune femme comprenait. En plus il avait Clint de son côté, elle espérait bien qu’il n’inventait rien, parce qu’il serait très aisé pour elle de vérifier ces dites informations. Elle acquiesça et attendit la suite. Dans son esprit les idées voguaient, ainsi Alterman avait réellement des problèmes en ce moment, cela était peut être dû à d’autre choses, cependant il était vrai aussi qu’elle avait eu beaucoup de mission en ce moment et fort heureusement aucune en sa compagnie. « Y aussi le fait qu’elle s’absente souvent d’après ce qu’on me dit et qu’elle dort rarement au château, et de temps à autres, on la voit souvent d’un jour sur l’autre avec les mêmes habits comme si elle n’était pas rentrée chez elle ou autre quoi. » Le jeune homme semblait déterminé à l’aider et cela plut à Taylor, il lui donnait des détails précis, exactement ce qu’elle avait demandé. Peut être qu’il en avait dans le ventre en réalité. Peut être que sa rage de vaincre était réelle. Elle commençait à entrevoir un espoir. La jeune femme qu’elle détestait, allait peut être se voir virée. Ah, quelle plaisante nouvelle. « Après c’est sûrement rien, mais elle reçoit beaucoup de boites, de fournitures qu’elle dit. C’est peut-être pour sa matière comme elle dit, mais ça fait beaucoup pour son cours… Surtout que bon soins aux créatures magiques c’est pas LE cours le plus important non ? … Madame ? » Un détail la choqua, le ‘elle dit’ avait-elle besoin de se justifier devant ses élèves ? Parce qu’était Marcus Cauldwell n’était rien qu’un de ses nombreux élève pour la professeur. Elle garda son visage impassible et nota des bribes de mots sur sa fiche. Qui sait, peut être qu’il disait des choses utiles. « Je suppose que tu mesures la portée de tes paroles ? » il était vrai qu’elle détestait la mangemort, mais il était aussi vrai d’un certain côté qu’elle se devait d’être professionnel et que l’enfant venait de critiquer ouvertement une de ses collègues, une des plus dangereuse d’ailleurs.

« Si tes renseignements s’avéraient faux ou inventé ou exagérés, c’est toi et toi seul qui en paiera les conséquences. » Elle le prévenait, dans son immense bonté. Elle continua à lui répondre, intérieurement heureuse d’avoir d’autres soupçons que les siens sur la professeur. « Cependant chacune de tes informations sera vérifiée par mes soins, j’irai m’entretenir avec le mangemort O’Toole après votre interrogatoire et nous verrons ensemble tout cela. Tu dois bien te douter que la valeur de tes informations n’est pas la valeur la plus sûre et ce que tu dis peut être très grave. » mais moi cela me va. continua-t-elle pour elle toute seule. Elle hésita un instant avant de continuer, mais puisque la menace ne marchait que très peu sur lui puisqu’il avait envie de trahir peut être qu’en le glorifiant cela marcherait plus ? « Merci pour tes informations, comme tu as vu j’ai tout noté. » Elle ne lui adressa pas un sourire complice qui lui aurait montré qu’elle partageait tout à fait son point de vue, non, elle préféra garder son visage impassible et indiquer le carnet.

Elle soupira et se demanda si elle pouvait en attendre plus du garçon mais finalement elle conclu que la réponse était négative et décida de le libérer. Enfin ça serait une libération pour elle comme pour lui, au moins ils ne seraient pas obligés de passer plus de temps que nécessaire dans cette salle, même si une petite voix intérieur lui disait que ce Cauldwell était un bien meilleur enfant à écouter que certains autres... Croisant les jambes elle finit par déclarer. « Très bien, vous pouvez y aller, fermez la porte derrière vous en partant. » Un simple ordre, reprenant le vouvoiement du début pour annoncer la couleur. Ce n'était pas parce que l'interrogatoire s'était relativement bien passé qu'il était devenu un chouchou ou quoique ça soit. Une fois la porte fermée Taylor leva les yeux au ciel. Vivement que ça soit terminé.