Lucian

« PS : i miss you »

Quand le phœnix renait de ses cendres, il n’est plus tout à fait le même. C’est ce qu’il avait cru apprendre dans un livre de créatures magiques ou peut-être était-ce l’une des théories d’une élève un peu trop folle pour garder la tête froide. Dans tous les cas, il était assez d’accord. Comment un être dont la vie part en fumé peut-il rester le même quand il renait de ses cendres ? Pas si évident, du moins pas autant qu’on l’admet. Tout le monde change et pour ça, pas besoins de mourir. Il en était la preuve, lui comme les autres. Assit sur le bord d’une table, dans un coin sombre de la salle commune, il faisait virevolter une pièce d’or dans les airs. Bien que ce soit une façon futile de s’occuper, il préférait cela que de bavarder avec des camarades qui ne le regardaient plus tout à fait comme avant. Bien que certains le félicitaient de son action –devait-il en être fier ?- d’autres lui lançaient des regards obscurs et menaçant. Plait-il, il en avait que faire, mais tout cela au détriment d’une lourde punition qui s’afficha au-dessus de sa tête, telle une épée de Damoclès. Il savait qu’en rejoignant le code phœnix, il y aurait des conséquences. Peut-être aurait-il dû y réfléchir un peu plus. Du regret ? Non. Mais c’est ce sentiment de contrariété qui le rongeait de l’intérieur qui avait fait de lui un jeune homme renfermé. Oui, tout le monde change à un moment ou un autre. La pièce dansant devant son regard perdu, le jeune homme maniait avec lenteur sa baguette d’une main, tandis que l’autre se perdait dans la poche de son jean. Le dimanche était un jour qu’il n’appréciait plus. Pas de cours, les élèves étaient donc plus ou moins libres de leurs activités, ce qui faisait un grand va et vient dans la salle commune. De plus, il était forcé à des travaux dans l’école, ou tout simplement à des heures de retenus pénibles et avec une durée sans limite pour ne pas dire au plaisir de leur directeur. C’était une punition pour avoir désobéit, il n’avait pas à se plaindre, il savait que le plus dur n’était pas encore tout à fait passé. Alors que sa pièce montait et descendait avec légèreté, un objet passa avec vitesse devant le visage du brun, faisant voler la pièce plus loin. Surpris, Adrian regarda la boule de papier qui avait dû être magiquement trafiquer puis leva son regard vers un groupe de septième année qui pouffait de rire. « Alors Tymers, pas de mission secrète aujourd’hui ? » Il ramassa sa pièce qu’il enfouit dans la poche de son jean avant de traverser la salle commune tout en ignorant les ricanements du groupe. Surement quelqu’un qui avait été touché par le code phœnix et qui l’avait en travers de la gorge. Il préférait ignorer ce genre de remarque. Il se devait de se faire discret à présent, s’éloigner un peu de tout et surtout de la résistance. S’éloigner et non se retirer, comme certains le pense.

Les couloirs étaient glacials. Frissonnant dans ces vêtements de moldus, il hésita un instant à aller chercher une veste dans sa chambre, mais il décida vite de faire sans. Repasser devant le groupe de septième année ferait naitre en lui une colère qu’il n’essaierait pas de contrôler. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Il lui restait une bonne demi-heure avant de devoir rejoindre les cachots pour ses heures de travaux forcés. Baguette rangé à sa ceinture, le brun plongea ses mains froides dans les poches de son jean avant de descendre les escaliers. Il avait appris à ne plus sortir sans son bout de bâton magique. Trop de rancunier attende un moment de faiblesse pour lui en faire mordre la poussière, mais voilà, Adrian n’a et n’a jamais eu froid aux yeux. D’un étrange côté suicidaire, il partait du principe que dépasser ses limites étaient comme respirer un grand bol d’air. Alors autant dire qu’il avait peu de faiblesses connus. Bien sûr qu’il en avait, mais bien caché dans sa tête ou dans son cœur.
L’heure tournait, il faisait le tour du château, le regard plongé dans le vide. Indifférent à son entourage, il jugea que l’heure approchait assez pour se diriger vers les cachots. Il savait qu’il n’était pas près d’aller se coucher ce soir. Généralement les travaux forcés dans les cachots étaient ceux qui duraient le plus longtemps. Adrian avait déjà les yeux bien cernés et la peau pâle. Surement le contre coup de souffrance que lui faisait subir les troisièmes années en cours de défense contre les forces du bien où il était condamné à servir de souffre-douleur aux jeunes qui apprenaient quelques sorts. Bien que certains élèves en prenaient un malin plaisir, il voyait bien que d’autre le faisait sans joie. Il n’en voulait à personne pour ce châtiment, il le méritait après tout, non ? Mains enfouies dans les poches, il poussa d’un coup de pied contrôlé la porte en bois qui donne sur un long et étroit escalier en béton froid. Il prit une grande inspiration avant de commencer à descendre dans la pénombre des cachots. Il ne se sentait jamais très à l’aise dans un tel endroit. Peut-être parce qu’il était difficile de fuir s’il se passait la moindre de chose ou peut-être parce qu’il faisait trop sombre pour être sûr de voir où poser son pied. Nul peur, mais cette froideur qui ralentissait peu à peu le pas du beau brun qui savait tout même exactement où aller. La porte de salle de cours était entre ouverte, le professeur devait surement l’attendre juste derrière. Il entendait le bruit de pas ainsi que le cliquetis que pouvait faire des coutes d’eau qui tombent sur les murs de pierres. Sortant une main de son pantalon, il toqua tout en poussant la porte. Declan se retourna, le regard toujours aussi noircie « J’ai failli vous attendre, Tymers. Prenait ceci et regardez dont derrière vous.. » Tout en rattrapant le vieux chiffon abimer et grisé par le temps que le professeur lui jeta, le brun se retourna. Il fronça les sourcils. Ici et là, empiler maladroitement, des chaudrons encore fumant et bouillant n’attendaient qu’une seule chose : qu’on les nettoie. Par la magie cela ne prendrait que cinq minutes, mais avec l’outil que l’on offrit, il en avait pour la nuit. Il sentit qu’on lui prenait sa baguette et Adrian se retourna à une vitesse folle, prêt à se défendre, mais on l’attrapa par le bras. Declan. « Calmez-vous et mettez-vous au boulot. Moi, je monte dans mes appartements et je garde votre baguette bien au chaud dans mon sac. A vous de faire vite pour la récupérer. » Un sourire satisfait se traça sur les lèvres du professeur de potion tandis qu’il lâchait sans pitié Adrian. Regard noir, le Gryffondor ramassa le bout de tissu tombé au sol. Il remit son pull en V correctement sur ses épaules et tout en avançant vers ce qu’il attendait ne put retenir quelque mot « Aurais-je au moins le plaisir d’une compagnie ? » Declan le déclara que oui et que sa compagnie n’allait plus trop tarder tout en sortant. Levant les yeux au ciel, le brun posa le torchon sur une table en bois avant de faire le tour de la salle. De toute évidence, il était pour la nuit, alors autant attendre un peu avant de s’attaquer à sa corvée. Regardant un peu partout, il s’attarda un moment sur une vitrine remplit de fiole de toute sorte de potion. Plus fascinante les unes que les autres se dit-il. Se redressant, il sortit une sucrerie de sa poche avant de l’envoyer directement dans sa bouche et de reprendre le torchon. Ces chaudrons n’allaient pas se nettoyer seuls et bien qu’il y en a un nombre incertain, Adrian se dit que cela pouvait être vraiment pire. Il s’apprêta à prendre le premier chaudron qui avait dû mal tourner vu sa couleur quand quelqu’un se racla la gorge derrière lui. Il ne prit pas la peine de se retourner, sachant pertinemment qu’il s’agissait de son partenaire de calvaire « Il doit y avoir un torchon sur le bureau pour toi, on doit nettoyer tout ce bazar. » Il jeta tout de même un coup d’œil par-dessus son épaule, voulant s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un ennemi potentiel, mais quand il reconnue la demoiselle, il se dit aussitôt que le travail allait surement prendre un peu plus de temps. Lucy était donc sa compagnie de ce soir et bien qu’intérieurement il ait dû s’en réjouir, il bouillonna d’incertitudes. Elle avec qui il avait eu une grande complicité se trouvait à présent être un fantôme de plus dans ses amis. « Lucy.. » dit-il pour la saluer avant de prendre son premier chaudron. Autant dire qu’il n’avait pas envie d’une dispute cette nuit, mais c’était toujours plus fort qu’eux, quand ils se retrouvaient dans une pièce commune, le ton montait assez rapidement entre eux. Oui, code phœnix avait changé bien des choses.

Lucian

« L’indifférence est la pire des provocations. C’est aussi le façon pour quelqu’un de ne pas dévoiler ses sentiments, de se cacher derrière un masque d’arrogance, essayant, peut-être, de se protéger d’un mal.. »

La découverte de la jeune fille le refroidit. De marbre, il se dit qu’il aurait préféré faire sa soirée avec Ellio ou une toute autre personne qu’il ne peut pas voir en tableau. Il aurait au moins une bonne raison d’hausser le ton de sa voix ou encore de décider de ne rien dire, mais là c’était bien plus compliqué que ça. Ne sachant plus comme agir, comme un ami ou une connaissance ? Un gars qui s’en fout ou qui fait mine de s’intéresser un peu à la situation ? Il n’était sûr de rien. Au fond de lui il bouillonnait d’envie de l’approcher et de la serrer dans ses bras comme il l’aurait si.. Si quoi ? S’ils n’avaient pas eu la folle idée de rejoindre un groupe de résistant plus actif que jamais ? S’ils n’avaient pas changé pour mieux se protéger ou pour mieux comprendre où ils en sont ? Si elle n’avait pas quitté la résistance pour les obscurs ? Surement un trop plein de choses qui ont fait que, d’une ils n’avaient jamais réellement parlé de ce qui c’était passé dans les toilettes cette nuit-là, deux il y avait quelque chose de différent et ils ne pouvaient le nier. Plus renfermer, Lucy était devenu un vrai mystère pour lui, comme pour tous ses amis. Le fait qu’elle soit passé chez les obscurs, le brun s’en fichait quelque peu, lui-même laissait de côté les résistants pour ne penser qu’à lui, mais pourquoi un tel renversement de situation ? Libre à elle de faire ce que bon lui semblait, il s’en fichait pas mal à présent. « Adrian. » Un pincement au cœur le prit. Il avait cherché le premier avec un ton aussi désagréable et bien qu’elle parut déstabilisée elle arrivait à y mettre du sien pour se montrer aussi indifférente à son tour. Il garda bien de lui demander comment elle allait en commençant à frotter énergiquement le chaudron.

Les minutes avaient l’air de défiler avec une lenteur inexplicable. Un peu comme s’il était en cours d’histoire de la magie. Une lenteur qui n’arrangeait rien à l’ambiance glaciale qui flottait dans les airs. Le jeune homme se concentrait surtout sur le nettoyage du chaudron qu’il tenait. Un peu trop de concentration pour une tâche aussi puéril, mais il se devait de rester concentré là-dessus pour éviter de ressentir tous les sentiments qui se bataillaient en lui. Comme il aimerait qu’elle lui parle, qu’elle lui raconte des choses comme ils le faisaient avant, mais il savait qu’elle n’en dira rien là-dessus. Il frottait donc énergiquement ce chaudron pour essayer de le faire briller un minimum. Chose veine, car l’objet devait vraiment être vieux et donc rouillé. Pourquoi gardé un tel truc ? Il allait beau devoir frotter, ce chaudron restera avec sa mine sale de toute façon, toute fois Adrian y mettait du sien. A ses côtés Lucy avait l’air mécontente de ce travail. Il ne prit pas la peine d’y faire attention, en entendant bien assez : « Tu parles d'une soirée ! » Au moins ils étaient d’accord. Il aurait milles fois préféré se percher sur les toits ou être de son lit plutôt qu’ici. Inspirant discrètement, le rouge et or ne s’arrêta toutefois pas dans sa tâche. Attendait-elle une réponde ou un moindre intérêt ? Si tel était le cas, alors elle devait trouver autre chose, car Adrian ne semblait pas distrait dans son arrêt du travail. Il espérait tout de même qu’elle reprenne vite son torchon, car sans ce dernier, elle n’était pas prête de finir et donc lui non plus. « Oui je crois qu'on peut dire qu'on passe une soirée formidable ! Et qu'elle agréable compagnie ! » T’en de sarcasme et d’ironie dans une seule phrase ne put que le faire réagir. Est-ce une façon à elle d’attirer son attention ? C’était gagné dans tous les cas. Sentant une bouffé de colère monter en lui, Adrian donna un dernier coup de torchon sur son chaudron qui avait repris sa couleur cuivré de rouille avant de la poser sans douceur sur une table. Jetant le bout de tissu usé sur son épaule, il se tourna vers la jeune fille, arrêta son regard quelques secondes avant de se pencher pour prendre un nouveau chaudron avec une certaine violence. Celui-ci était un peu moins sale mais il puait le troll. Ne pas s’arrêter dans son boulot était un moyen pour lui de rester indifférent bien qu’il bouillonnait de colère et de culpabilité. Il ne pouvait pas se permettre de rentrer dans son jeu avec autant d’arrogance sans jouer un peu plus avec le peu de relation qui leur restait. « Il est clair que la soirée aurait pu être bien meilleure. » Au moins les voilà d’accord sur un point. Il n’avait pas changé son intonation de voix, toujours un peu indifférente quoiqu’un peu plus agressante sans toutefois être provocatrice. Un fin mélange qui montre clairement qu’il faisait son possible pour garder son sang-froid. Torchon de nouveau en main, il se mit à frotter avec un peu plus de force sur le nouveau chaudron. Une force qu’il mettait sans trop s’en rendre compte mais qui lui permettait de garder son calme. Pas un nouveau regard Lucy, il préférait ne pas le faire pour ne pas se sentir encore plus mal à l’aise. Car il l’était et cela pouvait quelque peu se voir. Toujours sur un même ton quoiqu’un peu plus arrogant, il se permit une attaque : « Tu aurais surement préféré une compagnie qui te corresponde un peu plus… » Nul doute qu’il faisait allusion aux obscurs ou du moins à ses nouvelles fréquentations. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle ne voyait pas de qui il pouvait parler, car c’était plutôt clair. D’ailleurs ses mots pessaires lourds une fois dit, même pour lui. Il n’était pas indifférent quand il la voyait trainer dans les couloirs auprès de gens qu’ils n’appréciaient pas ou quand il la voyait seule dans le parc. Combien de fois avait-il eu l’envie de la rejoindre pour marcher le long du lac à ses côtés pour parler de tout et de rien ou même placer un mot sur leur baiser. Il n’attendit pas de réponse de la part de la jaune et ne montra même pas l’envie d’en entendre une. Savait-il au moins dans quel chemin miné il mettait les pieds ? Oui et c’était surement ça qui lui faisait le plus mal. Le fait de devoir se montrer indifférent et même fier, le fait de faire croire qu’il s’en fout alors qu’en fait tout est le contraire. Bien sûr que non il ne s’en fiche pas de ce qu’elle vit, mais à partir du moment où elle restait aussi muette qu’une huitre, il ne pouvait rien faire de plus. « Peut-être aurais-tu aimé être auprès d’Ellio ou Xander ? Roxanne, étant donné que vous êtes cousines et de plus en proche. » Il y allait peut-être un peu fort en citant des obscurs au rôle influant, mais c’était plus fort que lui « Sais-tu au moins ce que deviens Hermès ou encore Louis ou es-tu tout aussi indifférente à eux comme tu l’ais avec moi ? » Il avait fini par arrêter ce qu’il faisait pour la regarder. L’interrogeant, il se montrait comme il avait l’habitude de la faire ces derniers temps et avec tout le monde : froid. Comme ça depuis le code phœnix avec tout le monde, si bien qu’on avait fini par le laisser tranquil. Il était clair qu’une pointe de jalousie pointait aussi le bout de son nez. Imaginer qu’elle avait encore la même relation avec les autres du code le rendait fou. Prononcer le nom d’Hermès lui avait même presque brisé la voix. Blake avait eu l’air sûr quand elle lui avait sous-entendu qu’ils y avaient quelque chose entre lui et Lucy. Il le sait, il la perd et quoi d’autre que l’éloignement d’un proche pour se rendre compte de ce qu’on peut ressentir envers ce dernier. Soupirant, il finit par baiser la tête pour reprendre son boulot. Il avala un peu de son indifférence pour terminer par : « Toi comme moi ne voulons pas passer notre nuit ici, alors autant ne pas trop s’attarder. » Il en était triste car si cela ne tenait qu’à lui, il passerait sa nuit ici, au près d’elle sans se soucier des chaudrons à récurer. Cela devait d’ailleurs se voir sur son visage ainsi que la manière qu’il avait à frotter avec moins de vitesse. Il étouffait ici, ne se sentant pas à sa place et surtout avec cette ambiance froide entre eux. Il se permit un petit coup d’œil vers la jeune fille avant de se remettre à son travail un peu plus énergiquement. S’il se laissait déstabiliser dès le début de la soirée, il allait vite craquer et il ne voulait pas de cela. Alors il reprit sa concentration abusif sur les chaudrons pour ne penser qu’à sa punition et seulement qu’à ça, mais tout de même près à écouter ce que la belle pouvait lui dire. Elle n’allait surement rester muette après le venin qu’il venait de cracher.

Lucian

« L’indifférence est la pire des provocations. C’est aussi le façon pour quelqu’un de ne pas dévoiler ses sentiments, de se cacher derrière un masque d’arrogance, essayant, peut-être, de se protéger d’un mal.. »

Ce qu’il ne voulait pas arriva : le ton monta. Il ne le niait pas, il en était pour quelque chose et même le déclencheur de tout ça. Il se haïssait déjà de l’avoir salué aussi indifféremment. C’était Lucy, pas une fille en qui il n’avait aucun intérêt. Pas une fille avec qui il flirtait pour passer le temps. Mais Lucy, cette fille avec qui il avait échangé un baiser avant de partir comme un voleur pour ne plus en parler. Une fille avec qui il avait partagé les missions du code phœnix. Une fille qui, à présent, s’était éloigné de lui. Il détestait cela, se rendant responsable, mais incapable de garder son calme en la voyant. Il regrettait déjà ses paroles quand le silence retomba. Il avait était cruel, méchant en un rien de temps, l’attaquant sans qu’elle n’est vraiment fait quelque chose. Crétin ! « Tais-toi ! Tu ne sais absolument pas de quoi tu parles, d'accord. » Adrian leva rapidement la tête et se tourna vers elle. Il s’y attendait, elle était énervé et il comprenait pourquoi. Arrêtant son travail sans attendre, le jeune homme n’eut le temps de rien, même pas un haussement de sourcils qu’elle reprenait la parole « Je peux savoir ce que font Ellio, Xander dans la conversation ? Ils sont là, non ? Est-ce que ce sont des personnes que j'ai l'habitude de fréquenter, non ? Et ne parle pas de Roxanne sur ce ton, c'est ma cousine comme tu l'as si bien dit et oui par exemple, elle aurait été de meilleur compagnie. Vois-tu, elle, au moins on parle calmement et on a des choses à se dire qui vaille la peine d'hausser le ton. » N’avait-il pas le droit de parler de personnes absentes ? Après tout, il n’avait fait qu’une simple remarque et rien de bien méchant envers les jeunes gens cités un peu plutôt. Pour ce qui était de Roxanne, elle serait surprise de savoir que le brun s’entendait avec elle, juste assez pour qu’ils se chamaillent comme des gamins sans la moindre de méchanceté. Il passa outre parce qu’il n’était pas là pour parler de ses relations avec les autres et il n’en n’avait aucune envie. Son seul souci en ce moment c’était elle. Non pas qu’elle soit un souci, mais il s’inquiétait de ce qui pourrait se passer ce soir. Allaient-ils réussir à faire redescendre le ton pour parler calmement ? Pas tout de suite. « Et est-ce que je te demande moi des nouvelles de toutes tes pimbêches ou si tu préférerais être avec elle ? » Comme une claque dans la gueule, le jeune homme ne sut quoi dire et encore quoi faire. Seul son teint devient blanchâtre. Sortant de la bouche de la jaune cela sonna vraiment mal. Ses ‘’pimbêches’’, comme elle les avait nommé, n’étaient plus depuis un bon moment. Certes il avait la réputation de dragueur et de coureur de jupon, mais ne s’était-elle pas rendue compte que depuis un bon moment il était seul ? Qu’il ne tournait le regard sur aucune fille si ce n’est-elle ? Que depuis leur baiser il avait ignoré toutes filles qui se présentaient à lui ? Non. Evidement on se souvient seulement des défauts d’une personne et non les efforts qu’elle faisait. Quoique ce n’était guère un effort pour lui de ne plus courir après les filles. Surtout depuis leur petit groupe de résistance. La preuve que depuis, les deux amis s’étaient bel et bien perdu. Triste vérité qui lui monta dans la gorge comme une boule de stress. « Et concernant Louis ou encore Hermès, ça te concerne pas la relation que j'ai avec eux ! Ça me regarde et tu me reproches mon indifférence alors que toi-même tu m'envoies ton indifférence à la figure. Je ne vois pas alors où devrait être le problème. Il est où le problème, Adrian, hein ? » Il ne n’osa rien si ce n’est la regarder avec, peut-être, un peu plus de considération qu’au départ. Jamais il ne se serait imaginé avoir une telle dispute avec elle. « Fais donc preuve d'un peu de courage Adrian et va jusqu'au bout de ta pensée, vas-y c'est le moment de me dire tout ce que t'as à me dire. Pour une fois va jusqu'au bout de tes pensées, ça nous changera ! » Après ça, elle donna un coup dans son chaudron, bel et bien énervé. De toute évidence, elle s’était fait mal, mais elle ne prit pas la peine de le montrer, alors il décida de ne pas courir près d’elle pour regarder l’état de son membre, bien qu’il en mourait d’envie.

Ses paroles tournèrent en boucle dans sa tête et la première chose qu’il fut capable de dire il le regrettait aussitôt « Qui de nous deux à besoins de faire preuve de courage ? » L’épisode de leur soirée dans les toilettes et la promesse qu’il lui avait fait revenait peut à peut en lui. Faisait-elle allusion à ça ? Surement pas. Il n’était pas sûre de ce que cela lui avait fait, ni même si elle n’avait pas oublié cette soirée. A présent devait-il tout de même tenir sa promesse et en parler ? Ce n’était surement pas le bon moment. « Je ne trouve pas très courageux de quitter son camp pour rejoindre ‘’l’ennemi’’ sans la moindre justification, sans montrer le moindre remord et en se refermant sur soi-même. Non, ne te justifie pas, tu n’as aucune raison de le faire, mais ne vient pas me parler pas de courage. » Il n’avait pas le ton méchant, mais plutôt pleins de reproche. Il jeta le chaudron qui se trouvait dans ses mains avec les autres, déposa le torchon sur le plan de travail le plus proche avant de plonger ses mains dans ses poches. Il était clair qu’il n’avait pas fini de parler. Pourtant il laissa tout de même le doute s’installer un instant. Il ne savait pas comment elle allait prendre ses mots, mais cela ne pouvait surement pas être pire, si ? Il ne pouvait pas imaginer pire entre eux sans avoir un vertige. « Tu veux que j’aille jusqu’au bout de mes pensées, t’en plaise, mais je t’en prie, fais en de-même. » s’en suivit un signe de la main comme une invitation à prendre la parole, pourtant il ne lui en laissa pas le temps. « Ce n’est pas très drôle de voir quelle tournure prend notre.. Relation ? Pourquoi avons-nous tous un peu plus ou moins changer ? Pourquoi nous as-tu quitté pour les obscurs ? Que cherches-tu avec eux ? De l’action, de nouvelles découvertures, de nouvelles idées ? Quelle plaisanterie ! » Il fit un pas en avant « Mais sais-tu ce qui est le plus drôle dans tout cela ? C’est que je ne l’ai pas appris par toi que tu quittais la résistance ! » Un fin sourire de dégout se dessina à la commissure de ses lèvres. « Pourquoi m’as-tu quitté » était la véritable question qui lui trottait dans la tête, mais ce n’était surement pas le moment et puis elle ne lui était redevable de rien. Qu’espérait-il à présent ? Peut-être qu’elle se confie un peu plus ou qu’elle s’énerve encore pour voir jusqu’où elle serait capable d’aller. Peut-être n’espérait-il simplement plus rien.. Qu’importe, si cela pouvait leur faire du bien de se dire tout cela alors soit, il encaisserait les coups en se gardant bien de ne montrer aucune douleur et de tout garder pour lui, comme il avait l’habitude de le faire à présent.

Lucian

« L’indifférence est la pire des provocations. C’est aussi le façon pour quelqu’un de ne pas dévoiler ses sentiments, de se cacher derrière un masque d’arrogance, essayant, peut-être, de se protéger d’un mal.. »

Pourquoi lui avoir dit ça ? Il savait pertinemment que changer de clan ne se disait pas comme on peut dire un simple bonjour. En vérité, c’était tout simplement qu’elle fasse ce choix aussi vite qui le rendait perplexe. Comme si c’était sa faute et celle des autres membres du code Phœnix. Elle détourna le regard, il fit de même, honteux. « Drôle, parce que tu trouves ça drôle, finalement ? Franchement Adrian qu'est-ce que ça aurait changé que ça soit moi qui te le dise ? Ça aurait changé quelque chose pour toi dans la manière de voir les choses ? Non. Tu ne comprends pas, je sais. Je ne m'attends pas à ce que tu comprennes mais j'ai mes raisons et c'est mon choix de les garder pour moi. » Son but du jeu était donc de prendre au pied de la lettre ses moindres paroles ? Bien sûr que non il ne trouvait pas cela drôle, bien au contraire ! Si elle savait ce qu’il pouvait ressentir rien qu’en parlant de ça, peut-être changerait-elle son regard sur lui à ce moment précis. Il ne tenait qu’au jeune homme de le lui faire comprendre, mais il était arrivé à un stade où il était plus difficile pour lui de montrer ce qu’il pouvait ressentir. Un moyen de protéger ses proches et quoiqu’il pouvait se passer, elle en faisait partie. Peut-être trop pour pas qu’il ressente cette inquiétude en lui. Petit soupire qui s’échappe d’entre ses lèvres comme pour montrer qu’il lâchait prise sur ce sujet-là. « Et tu attends quoi de moi, hein ? Oui tu me dis d'être sincère, d'aller au bout de mes pensées, de faire preuve de courage. Tu me fais tourner en bourrique, Adrian ! C'est quoi ton but, jouer avec moi ? Tu fais des choses, après tu reviens en arrière, tu les évoques à moitié, tu te sers de la moitié des choses, tu fais un peu comme ça t'arrange. C'est facile, ça ! Tu t'es demandé moi comment je pouvais vivre les choses ? Tu crois que c'est correct ? Et après tu me reproches des choses ? Mais regarde-toi avant de me juger ! » Coup de poing dans le ventre. Il se sentait tomber peu à peu à Terre. Il était clair et nette que le seul problème qu’il y avait entre eux c’était le manque de communication. Il en prit conscience, trop tard apparemment. Comment pouvait-elle croire qu’il était capable de jouer avec elle ? Bien sûr qu’il s’était demandé toutes ses choses, mais ce n’était pas si évident. Si encore ce baiser ne lui avait rien fait, tout serait surement plus simple, mais ce n’était pas le cas. Elle lui en voulait, à présent il était certains d’avoir fait une erreur en laissant cette histoire de cotée. Il se sentait un peu comme une personne qu’on étouffait avec un oreiller, mais il n’aurait jamais pensé que ce soit par elle. « Oh et si tu crois que j'ai changé de camp pour le fun ou pour pimenter un peu ma vie, tu ne me connais pas du tout ! Pourtant je pensais qu'on avait partagé pas mal de choses ensemble. Je suis loin d'être une fille sans cervelle, frivole et superficielle ! Comment tu ne peux que l'insinuer ? C'est le but de me blesser, me rabaisser au plus au point ? C'est quoi une sorte de vengeance ? C'est pathétique si c'est ça ! Je passe pour la méchante mais si c'est ce que tu fais et bien tu es le plus horrible de nous deux. Tu ne me reconnais pas ? Bah moi non plus. » Quelques minutes, elle laisse quelques minutes avant de reprendre la parole « Tu crois que les résistants sont le bon choix ? Moi aussi j'en étais persuadée avant mais regarde comme ils nous traitent depuis Code Phénix ? Ne fais pas genre qu'ils sont cool avec toi, j'ai bien vu comment ils te parlent. » Elle n’avait pas tort, depuis ce fameux mouvement, il était plutôt mal vu. Même ses camarades les proches ne le regardaient plus comme avant. Les proches se disaient blessés de ne pas avoir été mis au courant et ne pas avoir participés, d’autres se moquaient ouvertement de lui en le traitaient. Il imaginait que cela faisait aussi partie de la punition à laquelle il était condamné jusqu’à la fin de sa scolarité ici. Tant pis, il s’y ferait et puis on l’oubliera bien à un moment donné. La preuve, l’histoire de Lucy fait plus de bruit que la sienne chez les résistants. « Merci pour la reconnaissance. » Ils étaient tous les deux blessés. Tous les deux pas très sûre de l’autre et de ce qu’il était prêt à dire. Le brun le savait, c’était à son tour de parler, un peu comme si sa balle était dans son camp.

« Non, ils ne sont pas cool avec moi, mais je ne suis pas chez les résistants pour eux. J’y suis parce que ça représente ce que je pense de ce monde dans lequel on vit. Tu sais très bien que tous les obscurs ne sont pas mes ennemis, je respecte le choix de tout le monde, mais je ne comprendrais jamais comment on peut changer aussi vite sa veste d’épaule... Je ne te veux pas dans mes ennemis, c’est une certitude ! » Un premier pas. C’était un premier pas d’un peu de gentillesse depuis qu’ils étaient ensemble. Il évita un sourire pour se pincer les lèvres. Il savait que le sujet du baiser devait être abordé ce soir, car si ça ne l’était pas se serait surement jamais et il ne voulait pas de ça. « Ce qui aurait changé si tu l’avais dit, Lucy, c’est surement ce regard incertain que je porte quand je te vois, cette confiance que j’ai pour toi et qui me joue des tours et cette sensation de n’avoir été rien finalement.. Oui, c’est un peu ce que je ressens, n’avoir été pour toi qu’une passe, un pote avec qui on rit avant de prendre un nouveau après lassitude. » Il reprit sa respiration, ayant l’impression de ne pas avoir respiré entre ses mots. « Je suis avec toi en ce moment comme tu l’ais avec moi, cela ne veut pas dire que j’ai envie de l’être. Certes, c’est moi qui ai commencé ce soir, mais est-ce un jeu ? Savoir qui à commencer le premier pour alléger un peu sa conscience ? Sauf si cette situation ne te déplait pas, en tout cas ce n’est pas mon cas. » Elle voulait savoir le fond de sa pensée, sur un certain point c’était fait. Il ne reviendrait surement pas sur ce sujet qu’il trouva déjà assez difficile. Surement allait-elle croire qu’il disait cela pour rester perché sur sa fierté, mais ce n’était pas le cas et cela se voyait. A l’entendre parler, il avait compris que s’énerver lui aussi n’amènerait à rien bien qu’il est très envie d’expulser tout ce qu’il avait sur le cœur.

Dans sa tête il était clair qu’un seul sujet se devait d’être aborder. Un sujet trop longtemps mit à l’écart. Un sujet plutôt important pour lui, car il savait que après il serait enfin où il en est. Lucy serait-elle d’accord pour l’aborder, ne lui en voudrait-elle pas de changer ainsi de sujet. De toute évidence, elle était déjà assez sur le nerf, alors que risquait-il de plus ? Il rompit le silence avec plus de calme, bien qu’il ne sache pas trop sur quel chemin il avançait. « Je crois qu’il y a une chose dont nous devons parler… C’est surement pas le meilleur endroit, ni le meilleur moment, mais on a du mal à se retrouver en ‘’tête à tête’’ ces derniers temps. » Allait-elle accepter t’en dire un mot ? Il était certains qu’elle savait de quoi il parlait, si non, il se trouverait bien débile. Un instant il regretta presque de vouloir en parler, à quoi cela aller les mener. Elle était énerver contre lui, comment savoir si elle n’allait pas parler avec colère ? Oui, il regretta aussitôt, mais il était déjà trop tard pour faire marche arrière et ne pas passer pour encore plus lâche.

Lucian

« L’indifférence est la pire des provocations. C’est aussi le façon pour quelqu’un de ne pas dévoiler ses sentiments, de se cacher derrière un masque d’arrogance, essayant, peut-être, de se protéger d’un mal.. »

Il n’arrêtait pas de se demander s’il avait le bon choix finalement. Un peu tous les deux sur les nerfs, têtu dans leurs idées, il ne savait plus trop si parler du baiser était un sujet encore d’actualité. Après tout le temps avait passé, mais dans sa tête c’était toujours comme si ça c’était passé la vieille. Même avec tout ce qui a pu se passer entre temps, il était comme hanté par cette soirée. Pas dans ses habitudes. Plutôt toujours un peu trop sûr de lui, il ne savait pourtant plus trop sur quel fil marcher à présent, que ce soit avec Lucy ou tout le monde au final. Mais la demoiselle restait sa priorité, il le ressentait, il savait que t’en que le sujet n’allait pas être éclaircie il n’allait pas pouvoir avancer avec qui que ce soit.

Ses mots dit, il se sentit un peu déstabilisé. Peut-être aurait-il dû être plus claire, dire clairement qu’il voulait parler de leur balade nocturne dans les toilettes de mimi geignarde plutôt que de faire un sous-entendu. Que croyait-il ? Qu’elle aussi était complètement perturbée depuis ce fameux soir ? Oui. Autant le dire, il espérait vraiment ne pas être le seul à perdre la tête en y pensant. Discrètement –du moins il faisait de son mieux pour, il regardait le jaune espérant apercevoir un petit signe. Un petit quelque chose changer sur son visage. Il venait de parler sans la laisser en placer un mot et il s’arrêtait comme une bombe. Il ne serait dire qu’elle expression il lisait sur son visage, mais il était certains que cela venait de faire de l’effet sur elle. « Je crois oui, qu'il faut qu'on parle d'une chose. » Enfin d’accord sur un point. C’était une première depuis le début de la soirée et depuis pas mal de temps aussi. Un sentiment de soulagement le prit et cela fit un bien fou même s’il restait encore préoccupé. Peut-être que ça allait s’arranger ou peut-être pas, mais au moins tout sera plus claire entre eux.. Enfin, c’est ce qu’il espérait. « Pas la peine d'en faire tout un fromage, hein ? Appelons-le tel que c'était, ce... Baiser. » Oh. Alors ça allait être aussi simple ? Dire que ce n’était un qu’un baiser pour se sortir de la mouise. Un simple baiser sans importance. C’est vrai qu’ils avaient déjà échangé quelque ‘’baiser’’ si on pouvait nommer cela comme ça, mais jamais comme il l’avait fait ce soir-là, du moins pour lui. Confus, un peu comme déçu par sa réponse, il ne dit rien et baissa un peu son regard. Il avait beaucoup de fois imaginé cette discussion, mais toujours avec une pointe un peu plus positif, un peu plus romantique, sans la sensation d’être déçu. « C'était bizarre, hein ? Et ça l'est toujours un peu, faut déjà voir les proportions que ça prend pour un baiser de r... » Adrian avait envie de lui dire d’arrêter de parler, que au final ce n’était pas une si bonne idée que ça, mais pour quoi passerait-il ? Un abrutit et c’est ce qu’il était. Comment avait-il pu s’imaginer que quelque chose pourrait se passer entre eux, n’importe quoi ! Il était clair que pour elle, ça n’avait pas été grand-chose et il se sentait stupide de s’être mit autant de pression pour... rien ? Un rien pour un baiser de rien du tout. Il ne pouvait s’empêcher de se moquer de lui-même intérieurement. Quel honte pour l’américain qui n’avait pas l’habitude de se montrer aussi empathique. « Et par rapport à ce que tu as dit plus tôt, je ne traite pas les personnes comme ça, tu n'es pas un pote que j'ai envie de jeter, tu n'es pas une passe ou je ne sais quoi. Non c'est plus compliqué que ça. » Bien, alors qu’était-il ? Elle n’était pas claire et cela l’agaça un peu. C’était stupide car elle venait de lui dire qu’il n’était pas un pote qu’on jette. A trop s’attendre à quelque chose on finit par se brûler la raison et là Adrian perdait un peu la sienne. Sans savoir comment, il trouva la force de montrer le moins possible son agacement, mais c’était finalement raté. « Compliqué ? » il se tu un instant. « Essayons de rendre ça moins compliqué dans ce cas-là. » Ils avaient déjà plus ou moins éclaircie le changement de clan qui en soit ne gênait en rien Adrian si leur relation restait ce qu’elle était. Un dernier sujet pour cela devienne plus simple et peut-être que tout redeviendra comme avant ou plus. Mieux pensa-t-il mais qu’aimerait-il vraiment ? Que cela reste comme c’était ou pire ? Son choix était vite fait. « Oui, ce baiser était bizarre, pas un comme on avait l’habitude de s’échanger pour faire parler les belles langues. » Un sourire se dessina sur ses lèvres, le premier de la soirée « Mais je t’avouerais qu’il m’a quelque peu perturbé le soir même… et encore aujourd’hui. » Ce n’était pas dans ses habitudes de se dévoiler, pourtant il l’avait déjà fait avec Lucy et c’était plus simple que ce qu’il aurait pensé. Bien que son cœur batte fort et que ses joues prenaient peu à peu une teinte rosâtre. Il le sentait ce qui le fit automatiquement baisser la tête. Cela ne changerait rien au fait que la jaune le vois, mais c’était peut-être moins flagrant. « J’ai surement fait une erreur en voulant attendre pour en parler. On aurait dû le faire le soir même. Et puis il y a toutes ces choses et le sujet ces perdus. Pourtant cette histoire de baiser m’a marqué et me trotte dans la tête comme une chanson entendu à la radio le matin et qui ne nous quitte pas de la journée. » C’était ça façon à lui de lui faire comprendre qu’il n’y faisait qu’y penser, mais comme elle, il n’arrivait pas à le dire clairement. Ils devraient arrêter d’ailleurs avec les sous-entendus ou les quiproquos parce que cela n’allait rien rendre simple. Il en prenait conscience toutefois rien n’était bien évident. Il ne se voyait pas lui dire tout bonnement « Tu sais depuis ce baiser je me pose beaucoup de questions sur les sentiments que j’ai pour toi. On tente quelque chose ? Au fait, on les nettoie ces chaudrons ? » Non, il n’allait vraiment pas y aller comme ça, c’était infligeant. Connu pour sa franchise, il avait pourtant du mal à choisir par quel chemin aller. Ce qu’il avait le plus peur c’était de faire fuir Lucy et il n’aurait surement pas le courage de la rattraper. Mais qui ne tente rien n’a rien. « J’ai un peu l’impression d’être retourné en première année-là... Lucy je… Je t’avouerais que depuis ce baiser je suis un peu perdu… » Pour une phrase claire et nette c’était bel et bien raté.

La vie est faite de choix : Oui ou non. Continuer ou abandonner. Se relever ou rester à terre. Certains choix comptent plus que d’autres : aimer ou haïr. Être un héros ou un lâche. Se battre ou se rendre. Vivre ou mourir. Je vais le répéter une dernière fois, pour ceux qui en douteraient encore... La vie est faite de choix.

Lucian

Lucy ne savait pas trop à quoi s'attendre. Qu'est-ce qu'Adrian allait bien pouvoir répondre ? Est-ce que ça lui ferait plaisir ? Sûrement pas, en même temps vu comment elle agissait depuis toute à l'heure. Ce n'était pas que de sa faute, Adrian faisait de même. Tous les deux ils étaient faits pour être ensemble vu cette situation. « Compliqué ? » Mais encore ? Elle ne savait pas si ce « compliqué » était une bonne choses ou non et c'était vraiment perturbant et troublant. Qu'en penser ? Que faire de ça ? « Essayons de rendre ça moins compliqué dans ce cas-là. » Les choses sérieuses commençaient vraiment dans ce cas-là. Lucy avait l'impression de retrouver l'ancien Adrian un court instant parce qu'elle avait l'impression que la situation était comme elle l'était avant.Il la mettait en confiance dans le sens où quand il disait ça, ça semblait facile. Oui, Lucy avait l'impression que ça serait simple, que tout irait bien et se ferait naturellement. Elle se sentait un peu plus détendue même si ne rêvons pas, elle le restait, tendue. Ce n'était pas une petite phrase qui changerait tout. Les choses n'étaient pas aussi faciles. « Oui, ce baiser était bizarre, pas un comme on avait l’habitude de s’échanger pour faire parler les belles langues. » Il avait raison. Lucy fut nostalgique un cours instant. C'était une belle période où les choses étaient plus légères. Oui c'était une période d’insouciance alors que maintenant Lucy avait l'impression d'avoir pris au moins cinq ans dans les dents. Elle ne pouvait plus prendre les choses avec autant de légèreté maintenant. Elle ne sentait plus capable de faire les choses comme ça, sans penser aux conséquences et tout ce qui allait avec. Pourtant avant Lucy était la première à dire aux autres de ne pas se prendre la tête et elle faisait la folle perpétuellement. Belle époque, hélas terminée. Mieux ne valait pas l'évoquer constamment et se focaliser sur le présent, ça évitait par la même occasion de souffrir pour pas grand chose. « Mais je t’avouerais qu’il m’a quelque peu perturbé le soir même… et encore aujourd’hui. » Que, quoi ? Comment ça, ça l'avait perturbé ? Mais de quelle façon ? Pouvait-il être plus clair ? Non parce que Lucy ne savait pas ce que ça voulait dire et elle n'aimait pas ça du tout parce qu'avec ses mots, il l'affolait. Oui tout partait en vrille dans la machine Lucy. Le cœur qui bat à fond, les joues qui deviennent toutes chaudes, le cerveau qui s’emmêle les méninges, les jambes qui semblent défaillir. Il faut dire surtout que c'est parce que cela réveillait en elle des espoirs perdus ou éteints. Elle n'était pas insensible à Adrian surtout depuis ce baiser et elle n'espérait que dans des rêves fous que cela puisse être réciproques. Le fait qu'il soit perturbé pour expliquer cela mais si jamais ce n'était pas le cas ça ne ferait que la blesser encore plus. Lucy ne voulait pas de ça, elle ne voulait pas souffrir d'avantage. C'était déjà bien assez difficile de rejeter tout le monde.

Lucy le vit baisser la tête, elle aurait cru le voir rougir mais ça devait sûrement être son imagination. Elle pensait l'avoir vu parce que ça pourrait être un geste encourageant la théorie de la réciprocité espérée (rêvée ?) … « J’ai sûrement fait une erreur en voulant attendre pour en parler. On aurait dû le faire le soir même. Et puis il y a toutes ces choses et le sujet ces perdus. Pourtant cette histoire de baiser m’a marqué et me trotte dans la tête comme une chanson entendu à la radio le matin et qui ne nous quitte pas de la journée. » Oui ça avait été une erreur d'attendre et pour le coup s'était entièrement sa faute parce que Lucy avait voulu en parler tout de suite. Néanmoins déjà qu'elle était perturbée, la fin de ses paroles ne faisait que la troubler d'avantage. Ça voulait bien dire qu'il y pensait tout le temps, elle ne l'inventait ? Il jouait avec ses émotions, elle allait finir par faire un arrêt cardiaque à force que son cœur fasse des montagnes russes. Elle aussi y pensait très souvent, elle essayait bien de ne pas y penser mais sans succès. C'était comme ça, le baiser lui trotter dans la tête. « J’ai un peu l’impression d’être retourné en première année-là... Lucy je… Je t’avouerais que depuis ce baiser je suis un peu perdu… » Retourné en première année mais qu'est-ce que ça voulait dire ça ? Ça voulait rien dire ! Mais qu'est-ce qu'il racontait ? Lucy, il venait de dire qu'il était perdu. Non mais c'est vrai première année c'était la première année, c'était tout qu'est-ce que ça venait faire dans leur conversation ? Ça n'avait aucun rapport avec le sujet. C'était quoi, un code ? Elle n'avait pas le décodeur. Ne pouvait-il pas se montrer plus clair ? Est-ce que ça voulait dire « Lucy, je pense que je t'aime. » ou un truc du genre « Lucy, est-ce que ça veut dire que tu as des sentiments pour moi parce que moi pas et ça me gêne. » BORDEL. « Qu'est-ce que ça veut dire ça que t'as l'impression d'être retourné en première année ? Je comprends pas. » Lucy, il a dit qu'il était perdu et toi tu lui parles de la première année mais tout le monde s'en fout ! Néanmoins elle avait posé ces questions très sérieusement. La fin de ses paroles avaient du lui être monté jusqu'au cerveau car elle réalisa. Il était perdu, tout comme elle finalement. Ce n'était pas une bonne chose ? « Je, je suis perdue aussi. » Voilà c'était dit. Est-ce que ça faisait du bien ? Assez.

Maintenant que c'était dit, il fallait tout de même enchaîner, mais enchaîner avec quoi ? Telle était la question. Peut-être commencer par refaire un bref topo. Oui au moins ça lui laisserait le temps de savoir quoi dire après. « Oui c'était pas comme les autres fois, c'était différent. J'y pense souvent aussi mais... » Il fallait bien que Lucy casse le truc, c'était son truc de foirer l'ambiance, il ne faut pas l'oublier. « Mais les choses ont changé depuis. Nous sommes plus les mêmes, non ? Je suis chez les obscurs et tout le reste, ça rentre forcément dans la balance. » Elle s'en voulait d'un côté de dire ça parce que c'était un peu tuer quelque chose avant que ça ne commence. Mais elle avait choisi cette voie et puis de toute façon imaginons qu'il se passe quelque chose entre eux, les camps et tout serait un problème à un moment où un autre, autant s'éviter de souffrir, tout de suite, non ?

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Spoiler:

Lucian

« L’indifférence est la pire des provocations. C’est aussi le façon pour quelqu’un de ne pas dévoiler ses sentiments, de se cacher derrière un masque d’arrogance, essayant, peut-être, de se protéger d’un mal.. »

« Qu'est-ce que ça veut dire ça que t'as l'impression d'être retourné en première année ? Je ne comprends pas. » Son sang se glaça net dans son corps. Il redressa sa tête rapidement, le regard un peu assombrit. Lui qui tentait d’être calme, qui essayait d’arranger les choses sentait la colère lui monter. Si elle avait décidé de jouer aux plus idiots, elle était sur le point de gagner, mais gagner quoi ? La situation le rendait nerveux et elle répondait à chaque fois comme s’il l’attaquait ou lui reprochait quelque chose. La patience n’était pas vraiment son fort et peu à peu il perdait de son calme. Il se sentait près à sortir quelques quatre vérités qui lui tenait à cœur, mais elle le prit de cours et cela n’était pas plus mal. « Je, je suis perdue aussi. » Toutes traces de colère disparus aussi vite qu’elles étaient arrivées. Il se détendit tout en sachant que rien n’était réglé. Elle était perdue, mais cela pouvait ne pas être bon. Etait-elle perdue parce qu’elle ressentait quelque chose suite à ce baiser mais elle ne savait pas trop si c’était réciproque ? Parce qu’elle n’a absolument rien ressentit mais qu’elle ne veut pas le perdre tout de même ? Parce qu’elle veut tout arrêter avec lui mais n’arrive à s’y résoudre ? En vérité, cela ne l’avançait à rien. « Oui c'était pas comme les autres fois, c'était différent. J'y pense souvent aussi mais... » Un « mais », encore un. Il en avait marre. Ne pouvait-elle pas simplement dire ce qu’elle pensait sans rajouter un « mais » mais qui ne sentait jamais bon ?! A croire qu’elle trouvait toujours de quoi redire pour éviter toute éventualité sur leur relation. Sa l’agaçait. Le torchon dans une main, il sera celui-ci parce qu’il avait l’impression de tourner en rond dans la discussion. Simple impression ? Pas totalement. Ils pourraient surement passer toute la nuit à se rendre chèvre sans avoir de vraies réponses à leurs questions. Eh bébé et si tu m’étais ta fierté de côté ? « Mais les choses ont changé depuis. Nous sommes plus les mêmes, non ? Je suis chez les obscurs et tout le reste, ça rentre forcément dans la balance. » Il ne put s’empêcher de sourire. Elle ne leur laissait aucunes chances. Comme-ci elle savait que cela ne fonctionnerait pas. Il n’en fut pas surpris. C’était du Lucy tout craché, sur ça au moins, elle ne changeait pas.

L’objectif de leur soirée était clairement loin dans la tête d’Adrian. Les chaudrons étaient loin d’être sa priorité, bien que si le professeur venait à jeter un coup d’œil, ils seraient dans la merde. Au point où en était le brun, il s’en fichait pas mal. Il se mettait doucement en tête qu’il ne quitterait pas cette salle froide avant que tout soit plus clair entre eux. La mine tendue, il se débarrassa de son torchon tout en prenant la parole « Certaines choses n’ont pas changés pourtant. Et puis même ? Si on pensait seulement à nous là ? Si on oubliait les autres pour mettre les points sur i ? Après tout, cela ne regarde que nous, pas les obscurs, ni les résistants. » Un façon à lui de lui dire « penses à toi, putain ! A ce que TU veux TOI ! ». Parce que lui il savait ce qu’il voulait ? Peut-être pas, mais lui s’en foutait pas mal des autres. Son rôle dans la résistance était beaucoup moins important à présent, on ne lui faisait plus autant confiance et de toute façon il avait perdu goût à ça. La seule raison pour laquelle il avait rejoint la résistance était parce qu’il ne pourrait jamais défendre les idéaux qui ont brisés sa famille. Alors s’il le fallait, si cela rendait Lucy plus sûre d’elle, il pourrait quitter la résistance. Il le ferait. Pas seulement pour elle, mais elle en serait une cause. Il en prenait conscience peu à peu, mais il prenait aussi conscience que c’était une discussion de sourd et qu’il devait remédier à ça avant que cela n’empire entre eux. N’était-il pas connu pour sa franchise ? « Oui, j’ai ressenti quelque chose lors de ce baiser. Oui, j’ai fait le con à ne pas en vouloir en parler, mais j’avais peur. Peur que tu me repousses, que cela ne se termine pas comme je l’imaginais. Je n’ai pas seulement accepté code phœnix parce que je voulais aller plus loin dans la résistance, mais parce que tu y étais, parce que je ressentais ce besoins de te surveiller, te protéger. J’me disais quand te suivant dans les missions tu pourrais t’en sortir mieux que nous parce que j’aurai tout fait pour. Avant même notre baiser j’aurai été capable de faire tout cela, mais de toi à moi, je ne l’aurai pas fait. Pas avec les mêmes convictions. Pas avec les mêmes craintes… » Il se tut un instant, ce rendant compte qu’il se dévoilait comme jamais auparavant il l’avait déjà fait avec elle. La seule personne qui avait ce privilège était Blake et encore. N’attendant pas les réactions de la jaune, il reprit « Puis on a été découvert. On est tous passé sous la baguette du Lord, il nous a surement tous menacé de quelques choses et j’ai fini par me souvenir pourquoi j’étais rentré dans la résistance. Mais à quoi bon ? A quoi bon continuer quand je sais ce qui peut m’attendre ? Quand je me rends compte que la fille à laquelle je tiens le plus change complètement de bord ? Qu’elle m’évite, qu’elle fait naitre en moi une colère que je ne contrôle pas. Oui je suis en colère, mais pas contre toi ! Oh non ! Plutôt contre moi-même parce que je n’ai pas su te protéger comme je l’aurai dû. C’est quoi qui te fait peur exactement ? Hein, Lucy, c’est quoi ? Que je sois de la résistance ? Pas de soucis, ils ont plus besoins de moi. Que je ne partage pas tes idéaux ? Ok, se sera ton jardin secret. Je suis complètement perdu, mais pas dans ce que je ressens à présent pour toi. Je suis complètement perdu car je n’arrive pas à comprendre ce que tu peux vouloir. » Maintenant qu’il terminait ce qu’il avait dire, il se rendit compte qu’il n’avait laissé le temps pour rien. Ni pour qu’elle prenne la parole, ni même pour respirer. Essouffler, un peu rouge d’avoir autant déballé de chose et la bouche sèche, il se rendit compte qu’il en avait peut-être trop dit. Tant pis. Nerveux, il passa une main dans ses cheveux comme il avait l’habitude de le faire quand il sentait que tout partait en vrille. Il se pinça les lèvres et soupira. « J’ai rien d’autre à dire… » Murmura-t-il. Des paroles à peine audibles qui lui étaient surtout destinés. Si elle ne m’était pas du sien à son tour alors il savait que cela ne servait plus à rien de se battre. Qu’il serait passé pour un idiot et que rien ne sera plus pareil entre eux. Son tour était passé, à elle.

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Lucian

« L’indifférence est la pire des provocations. C’est aussi le façon pour quelqu’un de ne pas dévoiler ses sentiments, de se cacher derrière un masque d’arrogance, essayant, peut-être, de se protéger d’un mal.. »

L’impression d’en avoir peut être trop dévoilé le prenait peu à peu. Il ne se sentait plus aussi sûr de lui qu’au début de son discourt. Angoisse, colère, amour, confusion... Un mélange de sentiment qui le prenait de cours. Mais finalement, il se disait qu’il ne regrettait pas. Quoiqu’il arrive, elle serait ce qu’il attend et c’était tout ou rien. A lui de réussir à tout oublier si cela ne tourner dans sa faveur. Ce n’était pas quelque chose de bien compliqué pour lui. Agir, être récompensé ou bien sanctionné, oublié. Mais n’était-ce pas différent cette fois si ? « J'ai peur de souffrir et de te faire souffrir ! » Aussitôt avait-elle limite crié ses paroles que le brun, surpris, la fixa. Il n’avait absolument aucune idée de la façon à laquelle elle aurait pu réagir, mais surement ne s’attendait-il pas à une telle réaction. Son cœur fit un battement raté, lui faisant ressentir la désagréable sensation qu’on lui enfonçait une aiguille dans celui-ci. Lucy avait l’air tout aussi surprise de ce qu’elle venait de dire, alors il considéra cela comme sincère. « Tu as raison, quand on a été découverts, il nous a menacé. Je ne sais pas pour toi mais il a sondé mon esprit, il a tout de suite su qu'elle était ma faiblesse. En même temps, c'est tellement évidemment. » Il revit la scène dans sa tête. Lui dans ce sombre bureau qui puait la menace et qui n’avait rien de bien rassurant. Face à lui un directeur amusé par la situation qui en quelques secondes fit regretter tous les actes du jeune homme. Lord avait lu en lui comme un livre déjà ouvert, aussi simplement que l’on respire. Alors plus que jamais Adrian s’était sentit vulnérable. Violé au plus profond de lui, il avait dû faire face à des moqueries, des insultes envers sa famille. Un rabaissement que jamais il n’aurait accepté, mais avait-il le choix au final ? « Il a menacé de s'en prendre à ma famille Adrian, à ceux que j'aime. Tu crois que j'arriverais à vivre avec le fait que quelqu'un que j'aime a été blessé ou pire à cause de moi ? » Non, bien sûr non ! Personne saine d’esprit ne pouvait vivre avec ça sur la conscience ! Il en frissonna tellement elle avait l’air paniqué à cette idée. Il baissa son regard, limite honteux. Orphelin de famille, c’est à peine si on avait pris le temps de menacé ceux qui l’entourait. Certes, ses amis avaient bels et biens été mentionnés, mais Voldemort lui-même ne perdrait pas son temps avec des adolescents. C’est clairement lui qu’on avait menacé de tuer au moindre écart, le sien ou celui de toute autre personne « Un Tymers en moins ne se verra même pas ! Il serait dommage que tu finisses comme tes parents, on pourrait faire de toi un magnifique petit soldat. » Ces mots raisonnaient encore et toujours dans sa tête. « Je n'ai pas décidé d'arrêter de me battre, je ne suis pas lâche. Je sais maintenant ce que je dois faire pour éviter le plus de dommages collatéraux. » Alors elle avait bien plus de courage que lui, parce qu’il avait perdu goût à la batail. Le combat résistant/obscur n’était rien comparé à ce qui les attendait à l’extérieur des murs douillés du château et la seule véritable raison qui pousserait Adrian de continuer à se battre est pour sa famille perdue. Final ne plus trop se faire remarquer ne lui déplaisait pas, il en prenait même vite l’habitude. Tout comme elle il faisait de son maximum pour éviter de nouveaux dommages.

« Et puis, je ne suis pas à l'aise avec l'idée d'être autant vulnérable. » Comment ça ? Elle passait un peu du cop à l’âne, perdant le jeune homme en route. « La dernière fois que je suis sortie avec un garçon, il m'a utilisée pour avoir des informations sur moi. Il m'a fait tomber amoureuse de lui pour mieux me faire du mal. » L’épisode Ewen surement, il en avait vaguement entendu parler sans plus s’y intéresser. Si elle avait voulu lui en parler elle l’aurait fait. C’est terrible comment une relation pouvait autant marquer une personne. Jamais il ne s’était demandé s’il n’avait pas blessé une fille en ne cherchant rien de sérieux. Probablement pas, parce qu’il en aurait surement eut des échos, mais il en prenait conscience. Trop tard. Et cela faisait un bon moment qu’il avait arrêté d’être le parfait gentleman de ces dames. Intérieurement, il détestait ce mec d’avoir fait autant de mal à Lucy. Pas seulement parce que cela rendait la relation Lucian compliqué, mais parce qu’elle ne méritait pas cela. Personne ne méritait ça ! « Je comprends… » « Je comprends, mais je ne suis pas de ce genre-là » avait-il réellement envie de lui dire. Phrase typique du beau parleur qui veut absolument mettre une fille dans sa poche. Oui, il n’était pas comme cela, mais ce n’était pas si évident que ça à faire comprendre. Combien de mecs auraient-pu le dire sans le penser ? Enormément. « On se connait depuis un bon moment à présent. Tu me connais surement assez pour savoir qui je suis et qui je peux être. » C’était une autre façon de lui dire « ne me met pas dans le même sac que lui » « Être avec une personne n’est pas être vulnérable si c’est ce que les deux personnes veulent vraiment. » Il sous-entendait bien sûr que pour cela il fallait vouloir la même chose. Voulaient-ils les mêmes choses ? Le jeune homme comprenait peu à peu qu’ils partageaient le même sentiment mais que pleins d’obstacles les séparait. Des obstacles que seuls Lucy pouvait franchir car en vérité elle se les mettait elle-même. Elle se bloquait, s’angoissait, s’apeurait toute seule. Si elle n’était pas prête à se mettre avec quelqu’un, lui ou un autre, c’était parce qu’elle se l’interdisait. C’était l’impression qu’il avait. Peur de souffrir, de devenir dépendante et en devenir vulnérable, peur d’une trahison, d’une erreur fatale. Des angoisses que toutes personnes pouvaient ressentir. Lui-même n’était pas totalement sûr de lui. Etait-il prêt à mettre leur amitié en jeu ? Prêt à se lancer dans une relation sérieuse et t’en oublié un peu sa fierté ? « Je crois que tout est une question de confiance finalement. Jamais je ne pourrais te faire du mal, bien au contraire, mais je ne vais pas essayer de me vendre pour t’avoir. C’est un choix qui n’appartient qu’à toi. Mais penses-tu que notre amitié tiendra le coup en sachant ce que l’on représente l’un pour l’autre ? » Son ton était un peu attristé. Une amitié ne pouvait rester indemne quand les sentiments commençaient à être plus fort. C’était peut-être égoïste, mais il pourra se résoudre à passer du temps avec elle sans avoir d’arrière-pensée, de la voir auprès d’un autre mec tout en restant le même. C’était déjà un peu trop tard pour espérer garder la même amitié qu’auparavant. Ils resteraient amis, certes, des amis comme ont peu en avoir un certain nombre. Toute fois si c’est ce qu’elle voulait, qu’ils restent amis, alors il se résoudra à cette idée. L’idée de devoir assez s’éloigner pour reprendre un peu le fil de ses sentiments, prendre du recul pour essayer de revenir sans qu’il y ait de malaise. Oublier ce qu’il ressent pour la garder un peu auprès de lui.

Lucian

« L’indifférence est la pire des provocations. C’est aussi le façon pour quelqu’un de ne pas dévoiler ses sentiments, de se cacher derrière un masque d’arrogance, essayant, peut-être, de se protéger d’un mal.. »

Jamais il n’aurait pensé que sa soirée aurait tourné ainsi. L’idée même de devoir faire des travaux forcés avec Lucy ne lui avait jamais traversé l’esprit. Il s’était dit qu’ils sépareraient les anciens membres du code phœnix lors de leur punition. Ce fut le cas, Adrian fut toujours séparé d’eux, jusqu’à ce soir. Non pour lui déplaire, car ils pouvaient mettre les points sur les i, mais à quelle prix ? Tout ce qu’il avait sur le cœur était dévoilé, il se sentait niait et à nu, mais il le fallait. Enfin il le croyait. « Pourquoi insistes-tu quand tout ce que je fais c'est de te repousser ? Ne rend pas les choses plus diff... » Elle ne put terminer. L’ouverture de la porte sur Declan l’interrompit. Le brun ne savait pas trop s’il devait être soulagé ou non. Elle avait l’air d’être lancer pour lui dire des choses pas forcement agréable à entendre, mais ils n’avaient pas avancé dans leur tâche et cela n’allait surement pas plaire à professeur. Comme beaucoup d’autre enseignant, Declan ne portait pas forcement Adrian dans son cœur et le lion s’imaginait déjà d’une corvée en plus. Sur la pile de chaudron à nettoyer, même pas une dizaine avait été nettoyée. En y pensant, il ne serait pas capable de dire depuis combien de temps ils étaient là. Surement assez pour pouvoir faire plus de la moitié du boulot. « Je dérange peut-être ? Je venais voir où vous en étiez, on ne peut pas dire que vous êtes efficaces. Si vous ne vous dépêchez pas, il faudra revenir demain et les autres jours qui suivront. Néanmoins je n'aime pas qu'on se foute de moi, alors dépêchez-vous. » Il le regarda se diriger dans son bureau avant de jeter un coup d’œil aux chaudrons, puis sur Lucy pour finir sur le torchon qu’il récupéra. Le mangemort partit, le silence tomba lourdement dans la pièce. Un frisson le parcourra tellement la situation le mettait mal à l’aise. Il se demanda s’ils allaient reprendre leur tâche ce qui mettrait un terme à leur discussion ou si cette dernière allait continuer. Son soupire attira son attention et ses paroles le bloqua de longues minutes « Tu n'as pas compris, on ne peut plus être amis. » Une claque dans la gueule. Oui, c’est ce qu’il ressentait. Un pincement au cœur, sa fierté de touché, son moral abimé, elle venait de lui en mettre une belle. Son regard vide la suivit retourner auprès des chaudrons. Pendant un cours moment il resta de marbre. C’était bien ce qu’il en avait conclu de toute façon ? Certes. Toutefois il n’avait pas pensé que cela serait aussi dur à entendre. S’apercevant qu’il se transformait en statue, Adrian entre ouvrit la bouche pour dire quelques choses, mais rien ne lui venait. Alors il se résigna et retourna à son tour près des chaudrons, le plus loin possible d’elle, lui tournant le dos.

Le nettoyage alla beaucoup plus vite que plutôt. Il ne voulait pas passer plus de temps ici. Se sentant à l’étroit, étouffer et surtout minable. Quel idiot avait-il fait à en dire autant ! Tout ça pour se prendre un « on peut plus être amis » en pleine face. Lucy 1 – Adrian 0. Cela n’était qu’un jeu finalement, comme à chaque fois. Pourquoi aurais-ce été différent avec elle ? Sombre idiot. Il bouillonnait intérieurement. Colère, tristesse, frustration et t’en d’autres sentiments qu’il n’oserait même pas nommer. Tout cela il essayait de ne pas le montrer, mais la manière qu’il avait de frotter le torchon sur les chaudrons montrait à quel point il se sentait en colère. Ne fallait-il mieux pas être un chaudron à un tel instant. Son geste était mécanique : tantôt il tendait le bras pour en prendre un, tantôt il frottait comme un acharner pour ensuite le déposer à sa place auprès des autres nettoyés. Tout cela en pensant fortement aux mots que Lucy lui avait dit. Elle avait raison dès le départ, ils avaient changés et à cet instant il regrettait l’ancien Adrian. Celui qui jamais n’en n’aurait autant dit. Celui qui aurait ri de la situation et qui aurait pris cela juste comme un jeu. Celui qui n’aurait pas eu froid aux yeux… Aussitôt l’avoir pensé, il se redressa, arrêtant de nettoyer ce qu’il avait entre les mains. Il risqua un coup d’œil par-dessus son épaule pour voir Lucy concentré. Qu’avait-il à perdre ? Plus rien. « T’as raison ! » ainsi il attira son attention « On ne peut plus être amis ! » tout en parlant, il lâcha le chaudron qui tomba lourdement avec les autres dans un bruit fracassant. Lui-même ne s’attendait pas à ce que ça fasse autant de bruit, mais tant pis. Balançant le torchon dans une direction non-prédestiné, il se mit à avancer vers la demoiselle. Elle lui paressait étonnement loin alors qu’il ne lui fallut que quelques pas pour être auprès d’elle. Sans lui laisser le temps de faire quoique ce soit, il prit son visage entre ses mains chaudes. Elles étaient même brûlantes. Il évita tout échange de regard, ferma ses paupières et vient poser ses lèvres contre les siennes. Elle aurait pu se défaire, mais il la tenait de façon à ce qu’elle ne puisse pas tourner la tête sans lui faire le moindre mal. Son cœur avait nettement arrêté de battre –c’est du moins ce qu’il ressentait. Il l’embrassa de longue secondes. Il n’avait pas très envie de stopper son action car il prenait peu à peu conscience des conséquences que cela pouvait représenter. Et puis merde ! N’est-il pas Adrian ?! Détachant doucement ses lèvres des siennes, il éloigna peu à peu son visage du sien tout en baladant son regard sur ses traits fins. Il n’envisagea pas de se perdre dans son regard. Celui-ci devait être rempli de colère. Laissant tomber une de ses mains le long de son corps, il passa l’autre dans ses cheveux. « Je n’ai pas l’impression que ce soit si difficile… » Il resta proche d’elle, ne sachant pas s’il devait la laisser ainsi perplexe et rejoindre sa punition ou attendre près d’elle une réaction. L’idée d’une gifle lui traversa l’esprit et il n’était pas prêt pour une nouvelle humiliation. Alors il commença à se retourner pour rejoindre sa place.

Lucian

« L’indifférence est la pire des provocations. C’est aussi le façon pour quelqu’un de ne pas dévoiler ses sentiments, de se cacher derrière un masque d’arrogance, essayant, peut-être, de se protéger d’un mal..   »  

Il n’avait aucune idée de ce qu’il allait se passer à présent, mais il ne regrettait en rien son geste. Bien au contraire. S’il devait se faire à l’idée de la perdre, il préférait avoir un dernier beau souvenir qu’une engueulade. Prêt à reprendre sa place, ne voulant pas que la situation empire, le jeune homme soupira discrètement. A présent il devait se faire à l’idée que c’était leur dernier baiser et qu’il se doit de tourner la page, comme elle le veut. C’était dur d’en prendre conscience. Comment ça allait se passer à présent ? Ils feront un maximums pour s’éviter, pour ne pas que leur regard se croisent, éviter de sourire ou de montrer le moindre signe d’affection. Adrian préféra rapidement arrêter ses pensées. Il verra bien comment se présente les choses. « Adrian... » Surprit, il se tourna vers elle. A peine fut-il retourné que la jeune fille se jeta dans ses bras pour l’embraser à son tour. Sans aucune hésitation, le brun l’accueillit, l’entourant de ses bras et lui rendant son baiser. Son cœur battait la chamade et l’expression « avoir des papillons dans le ventre » prenait tout son sens en cet instant précis. La moindre de ses pensées s’échappèrent pour ne laisser qu’un sentiment de bonheur. Ils rompirent leur échange, mais pas leur proximité. Adrian l’a garda dans ses bras, c’était mécanique, il ne s’en rendait pas vraiment compte. Pendant un instant ils restèrent tous les deux silencieux. Il ne savait pas trop quoi dire et il n’eut pas besoins de dire la moindre chose. « On ne devrait vraiment pas. Ce n'est pas l'envie qui manque mais ce n'est pas une bonne idée. Ce n'est pas un jeu, je ne bluffe pas ou je ne sais pas ce que tu pourrais imaginer. » Un fin sourire se traça à la commissure de ses lèvres. Pas un moqueur, plutôt le genre de sourire que l’on aime voir pour se rassurer. Depuis qu’ils se connaissaient, Adrian avait rarement vu Lucy aussi peu sûre d’elle. Surement parce qu’il la connaissait comme une très bonne amie et non comme une petite copine. Il était à présent sûr d’une chose ils ressentaient un sentiment plus fort que l’amitié l’un pour l’autre, il n’était pas le seul. « Ça serait pas difficile d'être avec toi, ça semble même bien au contraire mais c'est tout le reste. » Le reste. Les autres élèves, leurs ennemis comme leurs amis, les menaces qu’on a pu leur faire. Il avait conscience de tout cela, peut-être un peu moins qu’elle, mais il était comme ça. A ne pas trop pensé aux conséquences et foncer tête baissé.

Il comprenait ce qui lui faisait peur et lui-même devrait ressentir les mêmes craintes, mais il n’était pas comme cela. Bien entendu pour rien au monde il voudrait qu’il arrive quelque chose à ses proches par sa faute, il ne pourrait pas vivre avec ça sur la conscience, seulement il était assez fou pour tenter. « Je sais les craintes que tu as, Lucy. » Pour une fois dans la soirée, il ne sentait plus de tensions entre eux. Juste de la crainte. La sienne. Adrian le savait, tout ne sera pas simple dans leur relation, mais il était prêt à la rassurer du mieux qu’il le pourrait. Il a toujours été là pour elle et cela ne changera pas. Si le regard des autres la pesait, alors ils se feraient discrets. Si la peur qu’il lui arrive quelque chose par sa faute la bloque, alors ils apprendront à ne pas jouer avec le feu. Il est clair que si les obscurs apprenaient leur amour naissant, ils n’allaient pas les épargner. Lucy se verra charger de missions perverses envers lui, ils essaieront de tirer la moindre des informations. Inutile quand on sait qu’Adrian ne s’investie plus dans la résistance, mais il restait le bébé. « Je pense que si nous restons le plus discret possible, si nous n’attirons pas l’attention de « tout le reste » et si nous nous faisons confiance, cela sera simple. » Il haussa les épaules, c’était ce qu’il pensait être le mieux. Garder un œil l’un sur l’autre en publique sans jamais afficher leur attirance. Ne parler à personne ou très peu de personne de leur situation. Pas forcément simple, mais Adrian avait toujours remarqué que les couples les plus discrets étaient ceux qui tenait le mieux. Surement parce qu’il y a comme un jeu qui se créer. S’éloigner pour mieux se retrouver. Il n’avait jamais été du genre à s’afficher avec ses petites copines, ou seulement si c’était pour une raison particulière –rendre jalouse une tierce personne par exemple, toutefois il n’avait jamais caché ses relations. Cela pouvait-être une première. S’il fallait faire encore plus dans la discrétion pour la garder prêt d’elle, il ne voyait pas de problème à ne pas lui tenir la main dans les couloirs ou l’enlacer au bord du lac. « Restons ce que nous sommes déjà devant tout le monde et soyons un peu plus quand nous ne sommes que deux.. » Serait-elle d’accord ? Il la tenait toujours dans ses bras, toujours aussi proche d’elle et il se rendit compte qu’il avait du mal à la lâcher du regard. Il savait qu’avec une relation discrète ils profiteraient un maximum de chaque instant qu’ils passeraient ensemble, peu soit-il. Et là il en profitait déjà. Depuis la dissolution de code phénix ils n’avaient pas passé le moindre temps ensemble. Ce soir, le calme après la tempête, il se sentait comme obliger d’en profiter. Surtout si, dans un nouveau moment de doute, elle s’éloigne de lui. Son rôle principal sera surement de la rassurer le mieux que possible, en était-il capable ? Surement, mais il ne serait dire pendant combien de temps exactement. Et puis, peut-être qu’elle finira par réussir à garder ses craintes.. Il décida de ne plus y penser et de rester dans le présent. Ce présent même où ils trouvent dans les bras l’un de l’autre. Lui avec un fin sourire rassurant et un regard protecteur. Au diable les chaudrons en cet instant !

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Lucian

« L’indifférence est la pire des provocations. C’est aussi le façon pour quelqu’un de ne pas dévoiler ses sentiments, de se cacher derrière un masque d’arrogance, essayant, peut-être, de se protéger d’un mal..   »  

« D'accord. » Ses mots avaient encore l’air un peu méfiant, mais sincère. Il ne pouvait s’attendre à ce qu’elle réponde avec enthousiasme à ça. Ils allaient devoir être extrêmement discret pour que cela fonctionne entre eux, seulement Adrian savait que cela n’allait pas être des plus simples. Certes depuis code phœnix le jeune homme se faisait comme fantôme, laissant le temps faire pour qu’on l’oublie un peu, toutefois rien ne s’oublie réellement dans Poudlard et les choses se font connaitre à une vitesse folle. Lucy le tira de ses pensées avec un baisé. Il oublia tout et balaya son anxiété par un sourire. « Vivons mieux, vivons cachés, alors ? » Il acquiesça. Finalement cette retenue ne fut pas si désagréable que ça. En sachant avec qui il allait devoir passer la soirée, le brun avait d’abord pensé que ça allait être pire qu’un calvaire. A présent il remerciait Merlin –ou du moins le Mangemort qui se chargeait de leurs cols- de les avoirs réunis. Où en seraient-ils tous les deux s’ils n’avaient pas eu pour corvée de nettoyer ces chaudrons ? D’ailleurs en parlant de chaudrons ces derniers n’allaient se nettoyer tous seuls, mais pour le moment ce n’était pas la principale préoccupation du jeune homme. A présent il n’était plus à cinq minutes près et puis même si le professeur revenait, il pourrait peut-être les recoller ensemble ce qui leur permettrait de se retrouver seuls de nouveau.. Adrian n’avait vraiment pas envie de nettoyer ces chaudrons.

« Tu crois qu'on peut y arriver ? J'ai l'impression que tout le monde nous espionne. À chaque fois que je passe dans un couloir, il y a toujours quelqu'un pour me fixer et/ou parler sur moi. Même Roxanne qui est ma cousine et que j'adore est la première à partir à la chasse aux informations. Je l'adore mais je ne pourrais pas lui confier une telle information parce qu'elle la sortirait à un moment ou un autre si ça peut servir son intérêt. Je lui en veux pas, elle est comme ça je le sais mais c'est pour illustrer... » Il est clair que à son passage dans un couloir, Adrian devenait la discussion de beaucoup de personnes. Remarquant que chacun de ses faits et gestes étaient surveillés, il avait vite prit la décision de se montrer irréprochable. Mais cela ne changeait rien au fait que ses moindres déplacements étaient suivies. Le directeur de l’école avait pris soin de bien lui expliquer les nouvelles règles qui lui étaient destiné. Faute de ne pas pouvoir menacer sa famille, Voldemort avait préférer le torturer psychologiquement sans lui faire oublier que de petit et innocent élèves pouvaient mourir par sa faute et pourquoi ses plus proches amis en premier. S’imaginer être surpris avec Lucy dans les bras par un obscur ou un fidèle du directeur lui donnait la nausée. Tout lui avait paru si simple, mais cela devenait de moins en convainquant dans sa tête. Que diraient les autres élèves ? Que dirait la résistance ? Que dirait l’âme du mal ?… Prise de conscience peu à peu. Plongeant son regard dans celui de la jaune fille, il était de son devoir de ne pas lui montrer la crainte naissante qu’elle avait créé en lui. Il savait qu’une personne informé était un « danger » pour eux. Le voilà face au mur. « Je pense que : qui ne tente rien, n’a rien. Je suis prêt à prendre le risque, prêt à prendre de nouvelles heures de cols pour être avec toi, bien que je sois déjà collé à vie... » Un pointe d’ironie s’installa dans sa voix. Il voulait détendre un peu l’atmosphère. Ce n’était pas évident quand lui-même avait un peu peur de ce qu’il allait se passait. Finalement, le changement de camp de la jeune fille allait peut être devenir un avantage pour eux. Ils se voyaient beaucoup moins et Adrian utilisait cette excuse quand on lui demandait pourquoi il n’allait pas la voir. « Elle a choisi son camp » était une réponse qu’il donnait et cela avait l’air de convenir au moins curieux. Rester à convaincre le reste. D’un geste tendre, il caressa la joue de Lucy du pouce, un sourire confiant aux lèvres. « Et si on finissait de nettoyer ses chaudrons avant de nous attirer de nouvelles foudres ? Je suis sûr que tu manies aussi bien le torchon qu’une baguette ! » Il rit devant l’expression de la demoiselle et lui tendit un bout de tissu déjà bien salie. Ils leur restaient un peu moins de la moitié à nettoyer, une petite heure environ, mais ils allaient surement mettre plus temps pour profiter un maximum de la tranquillité qu’ils avaient ici. Il prit à son tour un torchon, déposa un baiser sur les lèvres de la jeune fille avant de se remettre au boulot. Contrairement à avant, il s’installa près d’elle, éliminant la distance qu’ils avaient pu avoir plusieurs minutes auparavant.

Un problème résolu pour un nouveau qui nait. Si seulement il n’avait pas fait autant parler de lui. Si seulement cela n’appliquait pas une question de vie ou de mort. Si, si et si. Avec des « si » Adrian aurait refait le monde. Tout ne se passerait pas comme cela. Ses parents seraient encore là, comme beaucoup d’autres parents ou personnes tuer à cause de leur conviction. Adrian arrivait à un stade où il n’était plus sûr de rien et où pour la deuxième fois de sa vie la peur prenait peu à peu place. Bien sûr il était hors de question qu’il montre quoique ce soit aux autres et encore moins à Lucy. Elle était déjà tellement dans le doute...
A chaque chaudron nettoyé, le jeune homme se disait que c’était un peu moins de temps passé avec elle. Dans combien de jour pourraient-ils de nouveau se retrouver aussi proche l’un de l’autre oubliant tout le reste ? Malheureusement pas rapidement et il en avait conscience. Cela n’allait pas être facile, mais continuer de faire comme si elle n’existait pas était tout aussi dur. Au cours de la suite de la soirée, il se voyait la fixer un long moment avant de reprendre sa tâche, se posant énormément de questions. Il aurait voulu mettre pause dans ses pensées, mais il s’en rendit compte que cela ne faisait qu’empirer les choses. Il fut tard quand le professeur de potion entra dans la salle. Ils avaient fini depuis un petit moment mais n’avait pas quitté la salle, protestant ne pas avoir assez bien frotté deux ou trois chaudrons. Ils se quittèrent avec cette angoisse commune, s’échangèrent un dernier regard amoureux avant de remonter dans leur dortoir. En se couchant cette nuit-là, Adrian ne trouva pas le sommeil. Il se savait prit dans un cercle vicieux sans savoir comment s’en sortir.