Un belle soirée de printemps. Ewen sentait que l'été arrivait à grand pas. Dans quelques mois, ce serait les grandes vacances. Vacances, peut-être mais il resterait comme la plupart de ses amis à Poudlard. Et oui, le jeune homme n'avait pas le privilège de rentrer voir ses parents, ceux-ci ne soutenant pas le régime. Ils n'étaient pas non plus contre, mais dans tous les cas, il n'aurait pas l'autorisation spéciale de retourner les voir comme pouvait l'avoir certains enfants de fidèles mangemorts. Il devrait donc trouver de l'occupation pour les deux mois où il n'aurait plus de cours. « Salut Scorp ! » Scorp, c'était Scopius Malefoy, un des meilleurs amis du serdaigle. Lui savait toute la vérité. Il était l'un des rares. Il savait qui il était, ce qu'il faisait, dans quel clan il était réellement, qu'il ne l'avait approché à la base que pour essayer de trouver des choses sur lui. Mais, malgré ça, il ne lui en avait jamais voulu. Ils étaient amis, il lui avait pardonné. En même temps, le sixième année aurait pu ne rien dire et rester ami avec lui comme s'il était venu juste pour sa personne et non pour les recherches qu'on lui avait demandés de faire. « Ewen ! Alors, ça va ? Pas trop dur. Tu viens à Pré-au-Lard après demain ? » Bien sûr qu'il allait aller à Pré-au-Lard, comment pourrait-il ne pas y aller ! C'était bête comme question. « Oui j'y vais. Pourquoi tu me poses cette question ? Tu espérais que je serais privé de sortie et que je te tiendrais compagnie au château ? » Il lui fit un sourire taquin. Il n'était pas des plus sages le serpentard. Mais il avait un léger avantage, sa famille était bien vue du Lord. « Arrête, je viens, c'était juste pour être sûr que tu venais avec moi et que tu n'avais pas d'autres plans, je suis sûr que tu vois de quoi je veux parler... » Ewen lui fit un léger signe de tête, lui montrant par là qu'il avait bien compris de quoi il lui parlait. Mais non, il n'était pas dans les plans du serdaigle de se rendre à Pré-au-Lard en compagnie d'une autre personne qu'un de ses amis. Il n'avait plus trop de renseignements à chercher après avoir tenter en vain de chercher des renseignements sur la fille de Harry Potter. Mais Lily était un véritable mystère. Il n'avait jamais eu autant de mal qu'avec elle. Il avait trouvé des informations potables mais elles n'étaient certainement pas très utiles. Et puis, elle était si étrange. Se retrouver chef comme ça du jour au lendemain, sortir avec l'un des plus grands coureurs de jupons de Poudlard du jour au lendemain après n'avoir jamais vraiment trainer avec des garçons avec et encore moins après être sorti avec l'un d'entre eux, tout cela était plus que bizarre. Surtout qu'en plus elle était ami avec les plus obscurs des obscurs, notamment avec Xander, qui était l'un de ceux qui affichaient le plus sous soutien pour le lord et son envie de devenir mangemort. Mais à part ça, il n'avait pas cherché des choses sur beaucoup de monde, ou seulement des petits trucs. Il n'avait donc aucune raisons de ne pas se rendre à Pré-au-Lard en compagnie du serpentard et de sa bande de potes. « Bon, je suis content que tu y viennes avec nous, pour une fois... Faut que j'aille voir Nott, à plus. » Pour une fois !! Il exagérait vraiment. Il y avait des moments où il n'y allait pas avec eux mais ils étaient tout de même plutôt rares. Enfin, quelques années plus tôt, il y avait beaucoup été avec Lucy Weasley, mais c'était du passé au grand regret d'Ewen.

Lucy, c'était son problème principal. La personne avec qui il avait envie de discuter le plus au monde. Mais elle l'évitait en continu. Et le pire, c'était qu'il la comprenait même s'il avait du mal à l'accepter. Et dire que tout était de sa faute. Des erreurs, il en avait fait beaucoup dans sa vie. Mais d'entre toute, elle était sa plus grosse. Et il n'arrivait même pas à lui expliquer parce qu'il ne le pouvait pas, jamais il n'arrivait ne serait-ce qu'à avoir une conversation de deux minutes avec elle, en avoir une de deux secondes était même impossible. Et pourtant, il fallait qu'il réussisse à lui parler. Mais en même temps, il ne savait pas vraiment comment faire, elle ne voulait plus le voir. Ça faisait vraiment harcèlement. Et il se disait qu'elle voulait certainement de la vérité. Lui ferait-elle mal ? Surement, mais pas plus que ce qu'il lui avait fait.

Il était décidé, il allait tenter de lui parler. Et cette fois-ci, il l'obligerait à rester. Il avait tenter de montrer à Louis qu'il tenait vraiment à elle mais ça n'avait pas eu d'effet, peut-être qu'il ne lui en avait pas parler. Il allait donc tout faire de lui même. La question qu'il se posait, c'était comment. Il emploierait la méthode forte. Il fallait qu'il arrive à la coincer pour pouvoir discuter en paix et qu'elle ne puisse pas partir. Il aurait pu avoir sa petite chance lorsqu'il s'était retrouvé enfermé dans la salle des trophées, mais bon, une discussion sur un thème aussi sensible en compagnie de Scorpius et Louis, non merci. C'était la seule fois depuis qu'il l'avait plaqué qu'ils étaient restés aussi longtemps ensemble dans la même pièce. Peut-être parce qu'ils y avaient été enfermé...

Donc la mission, c'était que dès qu'il la croiserait, si elle était seule évidemment et non entouré de tous ses amis qui en plus ne l'aimaient pas, il la prendrait à part et ferait tout pour qu'elle ne l'évite pas. L'éviter, c'était ce qu'elle faisait de mieux. Depuis maintenant presque deux ans, elle passait tout son temps à ça. Et lui tentait depuis deux ans de renouer le contact avec elle. Ben oui, cet idiot était tombé amoureux d'elle mais ne s'en était aperçu que lorsqu'il l'avait plaqué, un peu pour ne plus être avec elle. Mais il ne lui avait jamais donné d'explications, il n'avait jamais pu. Oui, avec Lucy, Ewen McDonagh n'avait pas été des plus intelligents. Et maintenant, alors qu'ils auraient rester en couple, ils étaient séparés chacun de leur coté, une au cœur brisé et l'autre au cœur brisé aussi. Mais Ewen savait qu'il était responsable de tout ça, et il se maudissait.

Et il la vit. Elle était un peu plus loin dans le couloir où ses pas l'avaient mené tandis qu'il était pensif. Il observa le couloir. Il était vide, il y avait seulement Lucy qui venait de tourner un peu plus loin à l'angle d'un mur. Il accéléra légèrement pour la rattraper. Il savait désormais à quel étage il se trouvait et ce qu'il allait faire. Elle ne faisait pas vraiment attention à ce qu'il se passait derrière elle et pour une fois, il ne parlait pas. Il aurait tout le loisir de le faire après. Si il l'appelait, tout tomberait à l'eau parce qu'elle partirait. Il était à présent juste derrière elle. Il ouvrit avec fracas la porte devant laquelle il passait, l'attrapa par la manche de sa cape et la fit rentrer dans la pièce, en lui suivant et ferma la porte à clé à l'aide de sa baguette. Ils étaient dans la salle des cousins. « Désolé pour ces manières un peu brusques, mais il fallait vraiment que je te parle. » Il lui fit un petit sourire. A présent qu'il se tenait devant elle, il ne savait plus quoi faire. Il se demandait comment elle allait réagir même s'il avait déjà sa petite idée sur la question. Au moins, même si ça ne lui plaisait peut-être pas, elle serait obligé de discuter, ou tout du moins, de l'écouter. C'était déjà un bon début. Et puis, le cadre aurait pu être plus désagréable, les élèves aimaient bien passer du temps dans cette pièce. Il attendait d'abord la réaction de la jeune fille avant de se lancer. Et pour la deuxième fois de sa vie, il avait vraiment peur. Peur d'avoir vraiment tout gâcher et que ce soit irrécupérable. La première fois où il avait eu peur comme ça, c'était quand il s'était fait déchiqueter par le loup garou alors qu'il était dans l'infirmerie. Bon, d'accord, là c'était plus de appréhension, mais il n'était tout de même pas très fier.

Il avait kidnappé Lucy. Oui c'était ce qu'il venait de faire. Et pourquoi ? Vous devez certainement vous posez la question. Et bien tout simplement parce que depuis deux ans, il essayait de lui parler. Deux ans ! Ce n'était pas qu'un petit instant. Et depuis deux ans, la poufsouffle l'évitait. D'accord, il lui avait brisé le coeur, d'accord, il l'avait faite souffrir. Mais il voulait s'excuser, lui parler, lui expliquer. Ça faisait peut-être un peu du réchauffé après deux ans, mais il s'en moquait. Il voulait passer du temps avec elle. Il l'aimait plus qu'il ne l'aurait cru. Celle qui n'était qu'une cible, une de ses multiples façons de gagner de l'argent c'était transformée en celle dont il était tombé amoureux. Mais comment cacher qu'il ne l'avait draguer que pour trouver des informations sur elle. Il n'avait pas eu le courage de lui avouer. Il n'avait pas eu le courage non plus de lui dire combien il l'aimait réellement. Si il avait osé lui parler, tout serait si différent à présent.

Elle se tenait devant lui. En colère comme il s'en doutait mais si belle. Il ne dit rien. Il fallait qu'il la laisse s'exprimer. Il savait pertinemment qu'elle allait exploser, laisser aller sa rage et toute sa rancoeur contre lui. Heureusement qu'il avait fermé la porte sinon elle se serait déjà enfuie, il le savait. C'est pourquoi il avait pensé à tout. Il n'allait pas encore tenter de lui parler sans résultat. Il se tenait face à elle, attendant le moment qu'il redoutait, celui où elle allait lui en mettre une. Parce qu'elle allait le faire non ? Si elle ne le faisait pas, il ne comprenait pas. Elle semblait réellement sur le point de laisser toute sa colère éclater et se serait pour lui, c'était sûr. Il faut dire qu'il s'était déjà fait frapper après avoir laisser tomber Lucy Weasley. C'était par le cousin de celle-ci qui était également un des meilleurs amis d'Ewen de l'époque. Le moins qu'il puisse dire, c'est qu'il avait sentit le coup de poing. Il n'aurait jamais cru Louis, ce garçon si doux capable de lui coller un coup de poing. Et alors un aussi puissant, c'était inimaginable pour le serdaigle. Mais si le sixième année s'était bel et bien pris ce magistral coup de poing en plein visage par celui qui défendait sa cousine et la vengeait. Il en avait garder la marque pendant plusieurs jours et avait bien sentit aux regards que pouvait lui lancer son ex petite amie, qu'elle rêvait de faire la même chose. Mais elle ne l'avait jamais fait, et c'était tant mieux. Le serdaigle n'était pas collectionneur de gifles ou de coups de poing. C'était d'ailleurs l'une des rares fois où c'était arrivait qu'on le frappe. Il était fils unique alors il ne s'était jamais battu avec des frères ou des sœurs. Il était discret, pas du tout bagarreur, ne cherchait pas vraiment les ennuis, bien que ce dernier point restait à prouver...

Il se tenait donc devant celle qu'il avait aimé et aimait ne sachant pas vraiment quoi faire. Il l'avait enfermé dans cette salle, mais maintenant, il ne savait plus vraiment comment réagir. Il mourrait d'envie de tout lui expliquait, c'était pour ça qu'il l'avait entrainé de force. Mais en même temps, il avait peur. Peur de la réaction qu'elle allait avoir. Donc il attendait, elle allait s'énervait et il pourrait discuter avec elle lorsqu'elle se calmerait, si toutefois ça arrivait. « Laisse-moi sortir d’ici. Louis et Fred ne sont même pas à quinze mètres de là. Si tu me laisses pas sortir, je hurle et tu peux être sûr qu’ils s’occuperont de toi. » Ewen c'était attendu à cette phrase. Il n'en tient pas compte. Il savait très bien que les cousins de la jeune fille étaient plus loin. Et de toute façon, ils ne pourraient pas ouvrir la porte. Mais qu'elle hurle n'était quand même pas une bonne idée, il n'avait pas envie de finir sourd suite aux hurlements de la poufsouffle. En plus, il savait qu'elle était capable de le faire juste pour lui faire peur. Pour lui faire croire qu'elle ne bluffait pas. Parce que c'était ce qu'elle était en train de faire non ? Elle bluffait. Si ce n'était pas le cas, alors dans ce cas là, Ewen allait avoir de gros problèmes avec les deux poufsouffles qui étaient les cousins de la jeune fille. Mais bon, n'aurait-il pas dans tous les cas ? Elle leur dirait bien qu'il l'avait enfermé dans la salle aux coussins. Mais il était prêt à risquer d'avoir les deux cousins sur le dos s'il pouvait parler avec la sixième année.

« Je ne veux pas parler avec toi. Je ne veux même pas te voir. Ce n’est pas encore clair pour toi ? Te fuir pendant tout ce temps ne t’as pas permis d’ouvrir les yeux ? Laisse-moi tranquille. Tu n’as qu’à chercher des informations sur quelqu’un d’autre, j’ai respecté ma part du contrat, non ? Alors laisse-moi tranquille ! » Elle le fixait droit dans les yeux. Pour une fois, elle ne le fuyait pas. Mais ça détruisit le serdaigle bien qu'il s'attendait à ce qu'elle lui dise quelque chose dans ce genre là. Il savait qu'elle ne voulait pas lui parler, mais avant, elle ne lui avait pas dit, se contenter de l'éviter. Là, c'était clair. Le sixième année ne savait plus quoi faire. C'était dur pour lui d'entendre ça. Avant, il avait eu ce petit espoir de rectifier la situation. Et en plus, elle savait qu'il avait recherché des informations sur elle. C'était horrible. Il ne savait pas quoi faire et surtout quoi dire. Il pouvait toujours tenter, mais à quoi bon. Elle ne l'écouterait certainement pas. Et puis il réfléchit quelques instants. Il avait fait tout ça pour lui parler. Il l'avait attrapé, avait pris son courage à deux mains pour pouvoir vraiment tout lui expliquer et à cause de ce qu'elle lui avait dit alors qu'il le savait depuis longtemps, il allait s'arrêter. Il comprit son erreur et se ressaisit légèrement. Ca n'allait vraiment pas être facile. Il espérait juste que celle qu'il aimait aller tout de même l'écouter jusqu'au bout.

« Je sais que tu veux pas me parler. Tu crois que j'ai pas compris depuis le temps. Mais toi, tu n'as compris que depuis deux ans j'essaye de m'expliquer ? » Il fit une courte pause. Il ne voulait pas qu'elle croit qu'il reportait la faute sur elle. Parce que c'était vrai qu'il aurait pu tout lui dire beaucoup plus tôt si elle le lui avait permis. « Deux ans, tu te rends compte ? » C'est vrai que c'était long, très long, trop long. Ewen avait l'impression de la poursuivre depuis une éternité. Deux ans, depuis tout ce temps, il souffrait. Depuis deux, il avait du mal, il tentait de rectifier en vain son erreur. Et peut-être qu'il allait enfin réussir à le faire.

« Tu sais, il faut vraiment que je te parle, que je t'explique tout. Je sais que je t'ai blessé, que tu ne veux plus me parler, que tu me détestes. Et tu sais, je te comprends, je me déteste aussi. J'aurais jamais du te faire ça, mais je pouvais pas faire autrement. » Ewen se tut, quelques instants. Il ne savait pas comment dire les choses. C'était dur, bien plus dur qu'il ne l'aurait cru. « Je n'arrivais plus à être avec toi, c'est tellement débile, mais tu sais, si je t'explique tout ça maintenant c'est parce que au début, si je t'ai rien expliqué, c'était parce que j'y arrivais pas. » Vous avez suivi ? Non, normal, Ewen ne comprenait pas non plus ce qu'il tentait de dire. C'était trop embrouillé, il ne savait pas par quoi commencer. Il avait du mal à tout lui expliquer. Il ne savait pas comment le dire, de quelle façon. Il ne fallait pas qu'il blesse encore plus Lucy. « Je suis désolé si ce que je vais te dire te blesse, mais tu iras mieux en le sachant. Oui au début, c'était juste un plan. On m'avait demandé de chercher des infos sur toi. Tu le sais, tu l'as appris. Mais j'avais pas tout prévu. Si j'ai rien dit et que je t'ai plaqué, c'est que je t'aimais Lucy. Pas au début évidemment, mais après oui. Et c'était trop dur pour moi. J'arrivais pas à rester avec toi en t'ayant trahi. C'était pas prévu dans mon plan que je tombe amoureux de toi. C'est juste pour ça que je suis parti. C'était lâche. Mais j'avais tellement peur de ta réaction que j'ai préféré ne rien dire. Je savais que tu apprendrais la vérité. Mais tu ne savais pas tout. » Il se tut. Il pris une grande inspiration. Qu'est-ce qu'il pouvait ajouter. Il se sentait si ridicule. « Tu n'as jamais su à quel point je t'aimais parce que je n'ai jamais pu te le dire après. Je n'y arrivais pas, pas après ce que je t'avais fait, tout comme je n'arrivais plus à être avec toi. Je suis si désolé pour ce que je t'ai fait. Je n'aurais jamais du sortir avec toi. Ça aurait été mieux pour nous deux. » Il se tut. Que pouvait-il ajouter ? A quel point, il l'aimait ? C'était ridicule, non ? Il baissa les yeux, attendant. Il espérait qu'au moins, ça s'arrangerait un minimum entre eux deux après cette petite conversation. Il lui avait au moins dit ce qu'il voulait. Mais la vérité, elle la savait déjà depuis longtemps. Elle s'en moquait certainement après tout ce temps.

Ewen voyait bien que Lucy n’avait aucune envie d’entendre ses explications. Mais il devait les donner. Il ne pouvait pas faire autrement et il était certain qu’elle irait mieux en sachant la vérité. D’ailleurs, lui aussi irait mieux après lui avoir dit. Depuis le temps qu’il voulait le faire et pour une fois qu’il l’avait vraiment pris à part pour tout lui dire sans qu’elle puisse lui échapper et ne pas écouter ce qu’il avait à lui dire. Au milieu, Lucy avait semblait sous le choc lorsqu’il lui avait dit qu’il n’était pas resté avec elle parce qu’il s’en voulait énormément de l’avoir trahit. Lorsqu’il eut fini, il la regarda. Elle ne disait rien. Elle semblait mal et sur le point de pleurer. Ewen savait que c’était dur mais il préférait qu’elle le sache, qu’elle ne croit pas seulement qu’il s’était servi d’elle. Il l’avait fait mais leur histoire d’amour était réelle. Il l’avait toujours aimé à partir d’un moment et jusqu’à ce jour-là. Parfois, il se disait qu’il aurait dû faire comme si de rien n’était. Mais ce n’était pas son genre. Ça avait été trop dur pour lui. Trahir quelqu’un comme ça, ça avait été tellement dur. Bien sûr il l’avait fait à d’autre personne, mais aux autres, il y avait été en douceur au moment de la rupture. Il avait donné des raisons plus ou moins potables mais les filles avaient su pourquoi il les plaquait. Là, il n’avait strictement rien dit, il n’avait jamais pu jusqu’à ce jour là.

Il regarda la poufsouffle quitter la salle. Il s’était exprès écarté de la porte. S’il l’avait fermé, c’était seulement pour qu’elle l’écoute jusqu’au bout, pas pour la séquestrer. Lorsque la porte claqua brusquement derrière la jeune fille, le cœur du bleu et argent se serra. Il se posait plein de questions. Mais il avait aussi peur, peur que ça ne change rien. Rien du tout. Pourtant, il avait tout fait pour qu’elle lui reparle un minimum, même seulement un tout petit peu lui suffirait. Mais il la comprenait aussi. Il avait été tellement un idiot et un débile dans toute cette histoire. Plus le temps passait plus il se disait qu’elle ne reviendrait pas. D’abord, pour quelles raisons le ferait-elle ? Elle n’avait jamais voulu de ses explications. Il lui avait peut-être donné mais elle s’en moquait peut-être. Et puis, elle ne voulait pas lui parler, ce n’était pas une nouveauté. Il était en train de se morfondre, repensant une fois de plus à l’erreur qu’il avait alors qu’il était plus jeune. C’était la fois de sa vie où il s’était le plus planté. Il n’aurait jamais dû accepter cette mission. Bon, il n’avait jamais prévu de tomber amoureux mais il aurait peut-être dû arrêter plus tôt. Ou alors pas du tout, ce qu’il savait qu’il n’aurait pas pu faire. Il avait été si terrorisé à l’idée de lui en parler. il avait eu si peur qu’elle réagisse mal qu’il avait préféré se taire que de lui dire la vérité. Quel lâche il était. Il n’avait jamais été courageux, ça c’était sûr. D’ailleurs, maintenant qu’il y repensait, il trouvait qu’il avait réagit bizarrement. Il était évident qu’en la plaquant elle ne lui parlerait plus, chose qui n’était pas sûr s’il lui avait dit la vérité tout de suite. Mais en même temps, il n’était pas sûr qu’il aurait pu continuer après tout ça. il s’en serait tellement voulu qu’il aurait tout gâché. Il avait tout gâché. Pourquoi ne lui avait-il pas avouer ? Il se posait souvent la question. Il avait eu peur, peur de sa réaction, peur qu’elle parte, alors il avait préféré partir. C’était peut-être ça. il n’en était pas vraiment sûr. Une seule chose était certaine, il avait fait une erreur mais essayait de la rectifier en partie depuis longtemps. Ne rien lui dire aurait aussi été une bêtise, rester avec elle, il n’avait pas eu le courage après tout ça. Et oui, c’était dur de trahir les gens.

Lorsque la porte s’ouvrit, il tourna rapidement la tête. Il n’en revint pas lorsqu’il la vit rentrer de nouveau. Il avait cru qu’elle était partie mais elle était revenue. Il remarqua qu’elle avait les yeux rougis mais fit comme s’il n’avait rien vu. Elle semblait déjà assez déstabilisée comme ça et il la comprenait. Il lui avait dit pas mal de choses ce jour-là. Il la regarda entrer dans la pièce mais ne bougea pas dans sa direction lorsqu’elle s’installa un peu plus loin dans la pièce.

« Est-ce que tu m'aimes encore ? » Ewen ouvrit grand les yeux. C’était ça la première question qu’elle lui posait. Un silence s’imposa entre eux mais le serdaigle sentit un peu d’espoir dans son cœur. L’aimait-elle encore même après ça ? Pouvait-elle un jour lui pardonner ? Ce n’était pas possible… Il l’avait tant blessée. Il allait ouvrir la bouche mais fut prit de court. « Oublie cette question. » Comment pourrait-il l’oublier ? Elle lui avait tellement fait plaisir. Il se disait qu’il y avait peut-être un peu d’espoir. Il aurait bien voulu quand même lui répondre. Lui répondre que oui. Oui, il l’aimait toujours. Ne le savait-elle pas ? Ne s’en rendait-elle pas compte ? S’il ne l’avait plus aimé, il y aurait longtemps qu’il aurait arrêté de l’énerver pour lui parler. Il n’aurait même pas eu cette conversation. Deux ans après, ça aurait été fini, il n’en aurait pas rajouté. Jamais il n’aurait essayé de s’excuser, de tout lui expliquer. Il s’en serait complètement moqué. « Oublie ça parce que ça n'a aucune importance aujourd'hui. » Son cœur se serra. Il n’arrivait pas à voir si elle pensait ce qu’elle disait. Il espérait que non mais n’avait pas de preuves. Mais en même temps, pourquoi aurait-elle posé la question si ça n’avait plus d’importance ?

« T'as attendu tout ce temps pour me le dire ? Pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qui a fait que t'as eu le courage de me le dire ? Une illumination ? » Ewen sentit l’ironie présente dans la voix de la sixième année. Il ne comprenait pas. N’avait-elle pas compris que lorsqu’il voulait lui parler, à chaque fois qu’il avait tenté, elle s’était éclipsée, refusant complètement le dialogue et d’entendre ses explications, c’était de ça qu’il voulait lui parler ? Que c’était pour tout lui expliquer ? Le serdaigle sentait bien qu’elle lui en voulait encore énormément. C’était presque comme si leur rupture avait eu lieu la veille. Comment cela se faisait-il qu’elle n’arrive pas du tout à passer au dessus après tout ce temps ? Bien que lui non plus n’y arrivait pas vraiment, mais c’était quand même un peu différent. Il n’avait pas voulu passer au dessus, elle devait très certainement ne rêver que de ça. Il ouvrit la bouche pour répondre. Mais il la referma bien vite, tel un poisson. Lucy n’avait pas terminé. « Qu'est-ce que tu veux ? T'arrives plus à dormir la nuit sans mon pardon ? Tu veux que je le donne ? Et bien non, tu ne l'as pas car je ne peux pas te le donner ! » Ewen ne savait pas quoi dire, plus quoi dire. Non, il ne voulait pas son pardon. Ce n’était pas la première raison pour laquelle il était venu la voir. Mais en même temps ça lui aurait fait énormément plaisir qu’elle le lui donne. Ça aurait été tellement mieux. Au moins, elle ne faisait pas comme la plupart des gens donnant leur pardon alors qu’ils ne pensaient pas leurs mots. Mais ça lui faisait tout de même mal, très mal. Il n’était pas idiot, il savait que ce serait dur, mais pas à ce point. Elle était dure, ça se sentait dans sa voix. « Tu m'as brisé le cœur, Ewen ! Tout ce que tu diras ne pourra rien y changer et ça sera toujours insuffisant pour que je te pardonne. Cette douleur elle ne part pas, elle reste. » Comme s’il l’ignorait. Il n’y avait pas eu qu’un seul cœur de brisé dans cette affaire. C’était peut-être son choix pour lui mais, il avait été réellement triste, il n’avait pas mentit auprès des personnes à qui il en avait parlé. Mais de là, à ne rien y changer. Elle ne pouvait pas faire un tout petit effort, juste un tout petit. Elle aurait dû être un peu contente de savoir qu’il ne lui avait pas mentit tout le temps. Ça ne changeait donc rien ?

Il ne savait plus par quoi commencé, elle avait tant enchainé de choses qu’il ne savait plus à quelle question répondre en premier. Il voulait lui donner plus d’explications. « Si je t’ai parlé, ce n’était pas pour avoir ton pardon. » Il fit une pause. Etait-il vraiment sûr de ce qu’il avançait. Il ne l’était plus vraiment. Il essayait de cacher son manque d’assurance grossissant depuis le début. « Je voulais te le dire, je sais très bien que je t’ai brisé le cœur mais je voulais que tu connaisses la vérité. » Il se tut. Elle voulait savoir pourquoi il ne lui disait que maintenant, elle allait être servie. « Et je n’ai pas attendu pour te le dire. Ça fait plus d’un an que j’essaye de temps parler. D’accord, au début, je ne disais plus rien. Je n’arrivais pas à t’expliquer. Mais après, j’ai voulu te parler. C’est pas une nouveauté d’aujourd’hui. Depuis combien de temps je cherche à discuter avec toi ? Réfléchis et tu trouveras depuis combien de temps j’ai trouvé le courage de le faire. » Ca aurait pu être réglé beaucoup plus vite mais elle avait aussi décidé de faire trainer les choses parce qu’elle ne voulait plus lui adresser la parole. Il fallait bien admettre que ce n’était pas comme elle le disait une illumination, mais plutôt quelque chose qu’il avait tenté mais n’avait jamais réussi à faire. Le kidnapping lui était une idée subite, mais pas le reste. Presque deux ans, presque deux ans qu’il essayait de lui parler sans succès… « Alors ce n’était pas sans ton pardon que je n’arrivais pas à dormir, c’était sans que tu le saches, sans que tu connaisses mes raisons. Je n’arrivais vraiment pas à te dire la vérité, j’avais tellement peur de ta réaction lorsque tu aurais su que ce n’était qu’une enquête au début. Mais j’arrivais encore moins à rester avec toi sans te le dire. Je ne savais plus quoi faire, j’étais pommé. Je n’arrivais plus à te regarder dans les yeux, j’étais mal à l’aise en continu de savoir que je t’avais menti. Et puis, à qui j’aurais pu en parler pour me faire conseiller ? Je n’en avais aucune idée. » Il se tut. Il était encore un peu pommé, avait l’impression de se répéter. Mais il voulait qu’elle comprenne à quel point elle avait pu compter pour lui. Il lui avait accordé énormément d’importance et c’était toujours le cas.

« Et pour la question de tout à l’heure… » Mais pourquoi avait-il dit ça ? Il ne savait plus vraiment quoi dire. Il aurait bien répondu à la question qu’elle lui avait posée plus tôt. Il en mourrait d’envie. Mais elle n’avait pas envie de le savoir, enfin, c’était ce qu’elle lui avait dit. Mais là, il avait démarré et ça aurait été débile de s’arrêter. Au pire, elle ferait comme si elle ne l’avait pas entendu. S’il s’arrêtait maintenant ce serait pire que tout. « C’est oui. » Il se tut. Il se sentait un peu débile de dire ça comme ça. Il ne savait pas s’il devait rajouter quelque chose ou pas. Alors il se tut, attendant la réaction de la jeune fille aux couleurs jaune et noir.

Ewen se tenait face à elle et venait de dire une chose qu’il avait eue bien du mal à dire. Il avait peur qu’elle le prenne mal, qu’elle ne comprenne pas. Mais il devait bien admettre que leur relation c’était légèrement améliorée entre temps. Il avait réussi à lui donner toutes les raisons de son silence et elle semblait l’avoir un peu compris même si ce n’était pas encore parfait. Désormais, il lui avait dit qu’il l’aimait encore. Parce que oui, il était dingue d’elle comme lorsqu’ils étaient encore en quatrième année lorsqu’il l’avait plaqué sans aucune explication. Maintenant elle avait l’explication et la vérité, elle devrait être contente ou un peu soulagé. Il avait passé des jours entiers à penser à comment lui dire tout ça et il avait enfin eu le courage de le faire. Il était tout de même assez fier de lui on pouvait dire ça comme ça.

Il regarda la jeune fille après avoir donné la réponse à la question qu’elle lui avait posé bien qu’elle ne veuille pas savoir selon elle. Elle avait l’air un peu sous le choc. Enfin, un peu. En tout cas, elle demeurait muette. Ewen se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir lui répondre mais pour l’instant aucun son ne franchissait ses lèvres. « Je... Euh... » Oui, elle ne savait pas quoi dire. Le serdaigle la comprenait un peu. Il lui balançait ça comme ça. A la base, il n’était pas sûr de vouloir le faire mais elle lui avait tendu la perche. Après sa question ça avait été si facile de le dire. « Merci d'avoir été franc avec moi, j'apprécie. » Ewen eut un petit sourire. Il avait de l’espoir. C’était idiot après tout ce qu’il lui avait fait qu’il croit toujours en la possibilité qu’ils se remettent ensemble mais ça semblait légèrement probable après qu’ils se soient parlé. Et puis, il avait été plus qu’honnête avec elle. Elle avait bien du sentir qu’il ne lui avait pas menti. Et il savait aussi qu’elle pensait vraiment ce qu’elle venait de lui dire. « J'ai pas été facile, oui, je t'ai pas facilité la tâche. » Ewen eut un petit sourire. Il était content qu’elle reconnaisse le fait qu’il ait essayé de lui parler pendant tout ce temps. Mais il savait également pourquoi elle l’avait fait et ne lui en voulait plus tant que ça maintenant qu’il avait pu lui parler. Même s’il aurait aimé avoir pu le faire plus tôt.

Elle se mit à rire. Un rire qui n’avait pas l’air moqueur mais qui blessa légèrement le serdaigle. Elle se moquait de lui, il n’y avait pas d’autre possibilité envisageable. D’ailleurs, il se demandait encore pourquoi il lui avait dit qu’il l’aimait encore. Depuis tout ce temps, elle devait être passée à autre chose. Il ne l’avait pas vraiment vu avec quelqu’un d’autre mais ce n’était pas possible autrement. C’est vrai qu’elle semblait encore marquée par toute cette histoire mais le sixième année se disait que c’était très certainement parce qu’il avait remuer un passé un peu douloureux. Mais il ne la connaissait pas moqueuse. Se moquait-elle parce qu’il l’aimait encore et qu’elle non ? Allait-elle s’en servir pour le faire souffrir ? Pitié que non, pitié que non… Ewen souhaitait de toutes ses forces le contraire. Il n’allait pas la forcer à être encore amoureuse de lui mais il ne voulait pas qu’elle reste son ennemie. Elle l’avait déjà été assez longtemps comme ça. Et puis, il réfléchit quelques instants et se dit que c’était impossible. Elle n’était pas comme ça et il le savait très bien. Et surtout, ça semblait s’être vraiment arrangé entre eux, ce n’était pas pour qu’elle devienne ainsi. Il avait très certainement dû mal interpréter son rire.

« Je dois t'avouer que je m'attendais pas à ça et que du coup tu m'as complètement prise au dépourvu. Je... Euh... Je sais plus trop ou j'en suis Ewen et tu vois le truc c'est que j'aurais toujours une appréhension avec toi. » Ewen était suspendu à ses lèvres. Qu’allait-elle dire ensuite ? Il avait comme une certaine appréhension. La pause dans sa phrase lui semblait interminable mais déjà elle n’avait pas directement dit qu’il l’énervait et que quand même il aurait pu passer à autre chose comme tout le monde, alors, il y avait de l’espoir, non ? Surtout lorsque le serdaigle voyait l’état dans lequel était la jeune fille. Lucy semblait vraiment déboussolée et perdue… « Mais le truc c'est que j'ai encore des sentiments pour toi même si ça me réjouit pas forcément et on sait pas de quoi l'avenir est fait... Je te laisse une chance. » Le cœur d’Ewen rata un battement. Elle lui laissait une chance. Ce n’était pas possible ! Et en plus, elle l’aimait peut-être encore. Il n’en croyait pas ses oreilles. C’était tellement inimaginable. Après tout ce qu’il lui avait fait… Il savait qu’elle lui en voulait encore mais jamais il n’aurait cru qu’elle aurait peut-être pu encore l’aimer. C’est vrai qu’il avait été un vrai salaud sur ce coup là alors il ne savait pas comment c’était possible. Mais il s’en moquait. Elle lui laissait sa chance et c’était tout ce qui comptait. Et de cette chance, il comptait bien en profiter. Il n’allait tout de même pas la laisser passer. « Invite moi à sortir à l'occasion et on verra ce que ça donnera, tout simplement. D'accord ? » Le sixième année eu un grand sourire qui s’afficha sur son visage. Il était destiné à la jolie poufsouffle qui se tenait devant lui. Il ne savait pas vraiment quoi ajouter de plus. « D’accord. » Oui, il allait l’inviter à sortir c’était une évidence comme deux et deux faisaient quatre, il n’avait pas d’autre choix que le faire. « Je suis content qu’on ait enfin pu discuter même si j’ai dû un peu employer les grands moyens. » Il lui fit un petit sourire un peu gêné. C’était vrai que même s’il était content d’avoir pu lui parler, il était bien conscient que l’enfermer ainsi dans la salle des coussins n’était pas la plus sympathique des solutions, mais son efficacité avait été prouvée. « Bon, et ben, je vais te laisser, j’ai pas envie de me retrouver à devoir gérer tes gardes du corps personnels très efficaces. » Il faisait bien entendu allusion aux deux cousins qu’elle avait menacé d’appeler. Désormais, il ne savait plus trop quoi dire. « A bientôt. » Il aurait aimé l’embrasser sur la joue pour lui dire au revoir mais n’était pas très sûr de son acte. Allait-elle vraiment bien le prendre ou pas ? Oh tant pis. Il s’approcha d’elle, l’embrassa sur la joue et se détacha d’elle en disant « On se voit en cours de toute façon. » Il lui sourit puis sortit de la pièce. Ca faisait longtemps qu’il ne s’était pas sentit aussi bien. C’était tellement mieux ainsi. Il allait préparer un rendez-vous qui allait tout déchirer. Ça serait parfait et puis il vivrait une belle et longue histoire d’amour comme dans les livres et les contes. Bon, ça c’était dans l’esprit du serdaigle ça restait à mettre en œuvre et à être prouvé mais une chose était sûre pour lui. Il se battrait pour la reconquérir et cette discussion et le contact de ses lèvres sur les joues de Lucy l’en avait convaincu.