who the fuck do you think you are ?

t'as cru c'était une luhan party ?

Ariel baisse la main après qu'un de ses camarades ait répondu à la question posée par le professeur. Elle n'avait même pas la bonne réponse de toute façon. Sa tête retombe lourdement sur le bois. Ce court de défense contre les forces du bien est bien trop ennuyant pour être vrai. Un fantôme traverse la salle, comme si il voulait bien faire comprendre à la professeur que son cours allait faire mourir Ariel. Plus que 4 minutes. Lentement, très lentement, le cours vient à sa fin et la Serpentard soupire de bonheur en se levant de sa chaise. Devant elle, se dresse une silhouette qu'elle connait plutôt bien. Le seul, l'unique, Pete. Son ex. Qu'est ce que tu me veux Levingston ? Il rit un moment et croise les bras. Puis il se met à chuchoter. Je devrais pas te le dire, mais t'as pris pas mal cher dans la salle des Gryffy hier soir. La septième année hausse un sourcil. C'était la première fois qu'on venait lui rapporter qu'on avait colporter des trucs sur elle. C'était qui, Blake ? Erin ? Le rouge et or secoue la tête négativement, toujours un sourire aux lèvres. Bon tu comptes me le dire où t'attends que je pourrisse sur place ? Il décroise les bras et passe une main dans sa nuque. Comme si ça t'embêtait qu'on m'insulte dans mon dos. Elle n'a pas tort. Ces deux là sont feu et glace. En temps normal, il serait venu la narguer, comme s'il avait s'agit de rumeurs marrantes à se pisser dessus. Rosenthal hier, elle discutait avec Vladmirov, tu sais, ces deux là on sait jamais.. elle hurlait en fait, j'sais pas, elle parle fort celle là quand même. Et je peux t'assurer qu'elle n'y a pas été de main morte sur les adjectifs désobligeants à ton égard.. Tu sais, comme quoi tu couches avec beaucoup de monde, et ce genre de rumeur et de pics. Il hausse les épaules et tourne les talons, se dépêchant de se rendre à son prochain cours. Violet cligne des yeux, elle a du mal à y croire. Cette rouquine s'amuse à parler d'elle à voix haute, dans la salle commune, devant Demyan si plus est. C'est pas la première fois qu'elle entend parler de Rosenthal, sinon elle ne s'énerverait pas autant. Puis la pleine lune approche, alors elle s'inquiète pour Cassiopée alors elle comptait bien faire taire la garce un moment histoire de profiter d'un moment de répit. D'un mouvement violent, elle fait claquer ses livres contre la table et abandonne ses affaires dans la salle. CETTE CONNE. Fulminante, elle se dirige vers les escaliers, destination la salle commune des lions, le terrier de la foutue conne qui s'éclate à parler d'elle alors qu'elle ne la connait pas. Elle ignore royalement les gens qui lui parlent où qui l’appellent, et la baguette à la main, elle gravit les marches jusqu'au sixième étage. On devrait l'arrêter Edelwiess, elle pourrait faire une connerie avec son arme pointée sur la tronche flamboyante de la pote du russe. Ces deux là elle les retient, dans un coin de sa tête, comme choses à éviter lorsqu'on est déjà d'assez mauvais poil. En plus, elle va encore rater un cours. Elle s'apprête à grimper jusqu'au septième, lorsque du coin de l’œil, elle la remarque, qui déambule dans le sixième et disparait derrière un mur. Parfait.

La septième année s'avance, et se moque royalement du bruit que ses chaussures font. L'étudiante en classe préparatoire se pavane devant elle, sans la voir, elle passe à côté d'elle et s'éclaircit la gorge. Eh! Rosenthal! Au moment où la jeune fille se retourne, l'air de rien, Ariel la pousse, plaquant ses deux mains sur ses épaules. Elle recule vivement, sans jamais trébucher et son dos se cogne contre une porte qui s'ouvre à la volée. La Serpentard s'avance et colle une gifle monumentale sur la joue immaculée de la rousse. Et cette claque n'était rien. Avec son frère, et ses cousins, entourée juste de garçons et très rarement de filles, Ariel n'y allait pas de main morte. Et si elle y mettait sa force de batteuse, Sasha risquerait d'en sortir marquée. Si elle en sortait. ESPECE DE SALE PUTAIN DE GARCE. Sous la colère, Ariel lâche sa baguette d'aucune utilité elle se rue sur Sasha, prit d'une envie folle de lui coller son poing dans la figure. Elle bloque la classe prépa' avec son bras et rapproche son visage. ça t'arrive souvent d'insulter les gens comme ça ? D'un coup dans les côtes, son assaillante fait reculer Ariel vivement. Tu parles alors que niveau garage à bites tu te débrouilles plutôt bien tu sais ? Un rictus fend le visage de la brune. C'était l’hôpital qui se foutait de la charité. Tu te sens obligée de dire ce genre de truc pour garder les gens près de toi ? Elle essuie à son tour, un coup au visage. Pathétique.

THERE IS NO PEACE HERE,
WAR IS NEVER CHEAP DEAR

Sasha était allongée sur les gradins du stade de Quidditch, profitant du soleil et de la rare chaleur ambiante. Elle aimait bien se poser là quand elle n’avait pas grand-chose à faire. La rouquine observait depuis le début de l’année avec envie les joueurs de Quidditch qui se succédaient sur le terrain, que ce soit pour s’entraîner, pour les cours ou pour les matchs, ne rêvant que d’avoir la possibilité d’en faire aussi. En tant qu’étudiante en classe préparatoire, elle ne pouvait pas rejoindre une des équipes. Ce n’était pas une question de manque de talent, la biélorusse savait qu’elle avait le niveau voire mieux, mais juste une règle stupide de l’école de sorcellerie. Récemment, une autre règle avait interdit tous matchs, ce que n’avait pas compris Sasha. Quel était l’intérêt d’enlever la pratique du sport national dans l’école en punition ? Ça énerverait beaucoup, oui, et après ? C’était simplement ridicule. Pour la Rosenthal, c’était la même chose, elle ne pouvait pas en faire dans tous les cas. Mais c’était un divertissement de moins. Ça faisait déjà une bonne heure que la Gryffondor se reposait en solitaire, aussi elle finit par décider de se lever et rentrer. Son seul début d’après-midi tranquille sans aucun cours allait se terminer, et elle avait encore des potions justes avant le repas. Et même si elle en mourrait d’envie, elle n’allait pas manquer le cours par pur fainéantise. Sasha était constamment contrariée de ne pas être dans la même classe que Demyan. Elle devait se coltiner tous les autres. Tout le temps. Si seulement il avait pu intégrer la classe préparatoire juste quand elle venait. Les cours, les journées, les mois étaient bien plus agréables avec son biélorusse préféré. Le seul biélorusse qu’elle appréciait vraiment, pour tout dire.

Mais non, il était en septième année. Il partageait ses cours avec d’autres gens. Notamment une jeune brune, française, prénommé Ariel et qui avait eu à la naissance un don prédestiné pour faire sortir Sasha hors de ses gonds, probablement. La rouge ne supportait pas la verte, elle ne supportait pas sa façon de parler, sa façon de rester avec Demyan et de flirter comme une idiote, sa façon de marcher, de s’habiller. Elle n’aimait pas ses habits, ses amis, sa langue natale, son pays natal et tout ce qui en découlait. Tout ce qui sortait de la personne d’Ariel Edelwiess était mauvais au goût de Rosenthal. Alors forcément, elle lui avait bien fait comprendre. Plusieurs fois. De manières différentes. Mais c’était toujours amusant. Elle attendait que Violet finisse par ne plus en pouvoir et qu’elle craque, qu’elle se déchaine vraiment pour que ça soit drôle. La rousse ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi près dans le temps, mais elle savait que ça finirait par arriver. Sa dernière trouvaille était de crier sous les toits tout ce que la morale réprouvait jusqu’à ce que quelqu’un aille se plaindre à la septième année. Et qu’elle réagisse. Parce qu’elle ne serait pas assez intelligente pour rester passive, ce qui aurait frustré Sasha. Quoiqu’il arrive, les deux filles se seraient battues avant la fin de l’année. Si ce n’était pas l’une, c’était l’autre qui allait provoquer quelque chose de dangereux. Tant pis, c’était la règle du jeu. Et puis Demyan était quelqu’un qui méritait qu’on se batte pour lui. Alors autant aller jusqu’au bout.

Déambulant dans les couloirs à la recherche d’une âme qui vive avec qui elle pourrait passer – de force ou non – ces dernières dizaines de minutes de liberté, elle fut surprise d’entendre soudainement une voix qu’elle connaissait trop bien. Et qu’elle aurait, pour tout dire, préférer ne jamais connaître. C’est avec un sourire presque innocent que Sasha se tourna vers Ariel, qui criait son nom de famille. La Serpentard avait l’air énervé, ce qui réjouissait d’avance l’étudiante. Elle heurta de plein fouet la septième année, qui la fit reculer jusqu’à ce qu’elle se prenne une porte, puis un mur. « ESPECE DE SALE PUTAIN DE GARCE. » La gifle claque sur la joue de la Gryffondor, qui ne peut s’empêcher d’éclater de rire. Les choses allaient commencer à être drôle. La Rosenthal, sous ses airs de jeune femme, était une vraie tigresse et n’avait jamais hésité à taper, blesser, couper, casser, charcuter et autres verbes se rapportant à la destruction du corps humain. Et ce n’était certainement pas aujourd’hui qu’elle se dégonflerait. Le plus les filles sortiraient marquées, le plus Sasha considèrerait le combat comme réussi. Parce qu’évidemment, courageuse mais pas idiote, elle se doutait que si Violet considérait qu’elle pouvait gifler la biélorusse, elle s’imaginait bien qu’elle était douée de ses mains et qu’elle savait se battre. « ça t'arrive souvent d'insulter les gens comme ça ? » Sasha eut un sourire méchant. « En fait, oui. » D’un coup de genou, elle frappa les côtes de la française, qui se voit forcée de reculer. « Tu parles alors que niveau garage à bites tu te débrouilles plutôt bien tu sais ? » La Rosenthal haussa un sourcil. Pour être honnête, elle pensait que les deux filles se valaient. Mais dire ça à Demyan, dire qu’Ariel, son hypothétique future quelque chose, était une vraie pute qui écartait bien souvent les cuisses, ça valait tous les coups du monde. « Tu te sens obligée de dire ce genre de truc pour garder les gens près de toi ? »

La biélorusse soupira. Si Edelwiess comptait parler au lieu de se battre, ça n’allait pas être très intéressant. Lançant son bras pour donner un coup à la brune, elle entendit un peine ce qu’elle continuait à lui dire. Avant de subir une riposte, Sasha se précipita sur la jeune Serpentard et lui attrapa les cheveux, tirant en arrière pour qu’elle renverse la tête de force. « Tu crois que j’ai besoin de ça pour garder les gens près de moi ? Tu crois que j’ai besoin de gens près de moi ? Tu nous confonds je crois. » Serrant le poing le plus fort possible, la rousse le leva au-dessus du nez d’Ariel et frappa de toutes ses forces. C’est-à-dire, beaucoup. Durant toute sa scolarité à Durmstrang, elle avait été batteuse. Elle été presque née avec une batte dans la main, qu’elle s’était amusée à utiliser sur tout et n’importe qui. Son père était partiellement fière d’elle pour ça. Parce qu’elle était douée. Elle avait les qualités requises pour un tel poste. La violence, la force, la détermination. Bref, elle ne frappait pas comme une vulgaire fille. Violet se trouvait sur les fesses la seconde d’après. Sasha n’eut pas le temps de sourire. Elle avait momentanément oublié qu’elle faisait face à une joueuse similaire, et reçu en pleine face un coup, qui lui donna un gout de sang dans la bouche. C’était parti. Les deux étudiantes saignaient du nez. La biélorusse ne s’autorisa pas un temps de pause et attrapa la française par les épaules, ignorant la force avec laquelle elle se débattait. Elles traversèrent la pièce de cette façon, se prenant dans les jambes tout ce qu’il y avait dans leurs passages, pour finir avec Ariel plaquée contre un mur et une Gryffondor déchaînée qui donna un coup de tête dans l’arcade de la verte et argent. Sasha improvisait complètement. Elle s’était autant sonnée qu’elle avait blessé l’étudiante, mais elle avait eu l’effet de surprise. « Quand je fais l’honneur aux mecs de coucher avec, c’est pour mon propre intérêt. Pas parce que je me sens seule, désespérée, incapable de faire quoique ce soit de ma vie et avec un besoin irrépressible qu’on s’intéresse à moi et qu’on me trouve intéressante. » Poussée par Violet, la rouge et or recula, essayant de tituber le moins possible. L’adrénaline dans ses veines l’empêchait de sentir une quelconque douleur, mais elle était toujours en mauvaise forme. « J’ouvre pas mes cuisses pour exister. »

who the fuck do you think you are ?

t'as cru c'était une luhan party ?

« En fait, oui. » La septième année penche la tête. « Au temps pour moi, faut dire que ça se voit sur ton visage que t'es une pute. » Sasha se défend, repousse la verte et argent qui la provoque. À peine a-t-elle finit de parler que la Gryffondor lui assène un coup qu'elle arrive à dévier sur son épaule, non sans sciller sous la douleur. Sasha se précipite sur elle à ce moment et lui attrape violemment les cheveux. La tête maintenue en arrière, Ariel sait qu'elle va avoir mal dans très peu de temps. Elle est en équilibre, en très mauvaise posture. « Tu crois que j’ai besoin de ça pour garder les gens près de moi ? Tu crois que j’ai besoin de gens près de moi ? Tu nous confonds je crois. » À peine à-t-elle écouter ce que la rousse lui a dit qu'elle ressent une fulgurante douleur dans le nez. Elle trébuche, se relève instantanément, et dans toute sa classe, crache vulgairement au sol la masse de sang qui afflut dans sa bouche. Un frisson lui traverse le corps. Adrénaline ou quoi que ce soit, elle ne sent que le sang battre à un rythme endiablée contre son nez et dans sa poitrine. Elle n'aurait jamais douté que Sasha ait autant de force dans le poing. Sans rien dire elle assène le même genre de coup violent au visage de son interlocutrice. Elle secoue la main ne souffle pas lorsque Sasha l'attrape par les épaules. Elles essaient mutuellement de se faire tomber mais en vain. À un certain moment, Ariel heurte un mur, férocement tenue contre par la rouge avec son avant bras. Son souffle est coupé, mais est chuchote. « Tu te contredis tellement, c'est presque drôle. » Ariel grimace, rien que chuchoter lui fait sentir que son nez ne va vraiment pas bien. Mais pas le temps de parler, le front de la biélorusse entre violemment en contact avec le sien et Ariel glisse sur le sol, étourdie. Elle lève les yeux vers son adversaire qui ferme les yeux un moment, avant de se reprendre. « Quand je fais l’honneur aux mecs de coucher avec, c’est pour mon propre intérêt. Pas parce que je me sens seule, désespérée, incapable de faire quoique ce soit de ma vie et avec un besoin irrépressible qu’on s’intéresse à moi et qu’on me trouve intéressante. » Ariel se relève et assène une nouvelle claque à Rosenthal. Elle ne lui fait pas mal, mais c'est un geste assez dégradant pour qu'elle sache que Sasha ne tardera pas à lui rendre. « Tu te rends pas compte que tu vis pur avoir des gens près de toi ? Ils t'adulent, te craignent et ton truc, c'est de jubiler sur leur dévotion. T'es pas mieux que moi Rosenthal, à la seule différence que j'ai pas besoin de les forcer pour qu'ils finissent dans mon lit. » Elle ramène ses cheveux en chignon haut grâce à un ruban ensorcelé qui s'enroule atour des mèches. « J’ouvre pas mes cuisses pour exister. »

Violet a cessé de l'écouter. Elle se décale du mur, clairement une position qui ne l'avantage pas. Elle sourit, le nez en sang, les mains rouges, voire bleuâtre dû au chocs. « ça doit être dur quand même.. Elle fait lentement craquer ses doigts, sous le regard presque interrogateur de Sasha. Tu sais, d'être amis autant de temps.. Le regard de la rousse s'assombrit dès qu'elle comprend de qui la Serpentard parle. Et il t'abandonne pour venir ici. Ariel sourit davantage, elle montre les dents. Parler de Demyan agit comme une bombe à retardement. La Gryffondor fulmine. Elle a l'air prête à lui arracher la tête des épaules et Ariel continue de la provoquer. « Descend de ton petit trône ma belle. » Elle s'approche, la défiant du regard. « Je prétend pas le connaitre, mieux que toi. Je ne suis même pas sa copine. Je ne suis rien ni personne. J'attends de toi un peu plus de respect et que tu comprennes qu'il n'est pas l'un de tes petits chiens. » Elle s'essuie le nez sur la manche de son uniforme. « Mais ça tu l'as déjà compris, vu que tu l'as suivis jusqu'ici, comme un mouton. » Elle rigole à nouveau, presque persuadée que la Gryffondor aurait pu en rire avec elle. Elle se reprend, gardant toujours ses distances avec la lionne. « Ah. Et la prochaine fois que je t'entends dire quoi que ce soit sur moi, ou quiconque que tu détesterais à cause de Demyan -la verte fait clairement allusion à Cassiopée en vue de sa relation plutôt étroite avec Vladmirov- je t'éclate. Compris ? » Sur ces mots, elle pose un doigt sur le front de la biélorusse et la pousse sans que cela ne change grand chose. Un simple geste purement provocateur. Mais Ariel n'espère pas s'en sortir comme ça. Elle pose les règles, d'un match dont elle lancé le signal de départ. Et Sasha n'est pas du genre à déclarer forfait.

is it a crime to fight for what is mine ?

Tout se passe très vite. La porte se claque, l’inconnu se barre, Sasha sent un coup dans sa jambe, glisse, et la minute d’après son nez prend une forme bizarre. C’est là que beaucoup d’autres jeunes filles auraient pu se mettre à pleurer plus pour le défigurement que par la douleur. La russe, comme la verte, apprécie la blessure de guerre plus qu’autre chose. Sasha, en tentant de se relever tant bien que mal mais en sentant la pression de la main de Violet dans ses cheveux, réalise qu’elle a plus ou moins de la sympathie pour la septième année. Au final, elles se ressemblent sur beaucoup de points, et ce n’est pas une fiotte, et elle a l’intérêt de Demyan : l’épée à double tranchant. En même temps, c’est une raison parfaite pour la haïr, et en même temps, Ariel pourrait bien être la seule british digne d’une réelle attention et d’une éventuelle amitié. Le mot traverse l’esprit de la rousse en même temps que son arcade une deuxième fois sur les toilettes des garçons. Elle étouffe un cri, poussant d’un coup d’épaule Violet en arrière. Du rouge partout dans son œil gauche, elle s’appuie le bas de la paume de la main sur la blessure, une grimace sur les lèvres. En tournant les talons, elle voit la brune sortir en claudiquant de la cabine, une grimace similaire plaquée sur le visage. Sasha réfléchit déjà avec quoi elle va pouvoir continuer de frapper Ariel, et elle se rend compte qu’elle va devoir vite accélérer la réflexion en sentant le bras de la verte qui la pousse jusqu’au mur, plaquant son dos contre celui-ci. Finalement, il y a un long moment de silence, et elles se fixent, s’évaluant mutuellement. La rousse n’a qu’un seul œil ouvert, l’autre lui fait mal, alors elle le garde délicatement fermé. Chaque fois qu’elle bouge son visage, la douleur reprend. Elle ne la montre pas, comme la septième année en face d’elle, chacune plus impétueuse que l’autre. Et puis de toute façon, ce ne sont que des petits bobos qui partiront bien vite grâce aux infirmiers de l’école. Rien d’irréversible, ce qui attriste un petit peu la Rosenthal. La prochaine fois, il faudrait crever l’œil et couper le poignet, au lieu de s’arrêter avant. Des erreurs de débutantes, ça.

C’est à cause d’une intrus dans les toilettes que la française brisa le regard qu’elle partageait avec la biélorusse. Les deux filles se tournèrent à l’unisson, vers une autre étudiante qui semblait irrémédiablement perdue au mauvais endroit. Les mauvaises langues auraient dit « comme d’habitude ». « Oh- euh- désolée je- on m'a dit que c'était les toilettes des filles. » Le silence continua. Sasha penchait la tête comme si elle regardait à un specimen rare. « Eh mais! Vous êtes des filles! » Et après on lui demandait pourquoi elle ne supportait pas les anglais. Ariel intervint, coupant court à une longue série de mini syllabes qui sortaient de la bouche de Sarah Mandleton par un geste de la main évocateur. « C'est bon Sarah, tais toi. » La Gryffondor fixait la scène d’un air absent, essayant d’ouvrir son œil gauche sans faire une horrible grimace, ce qui s’avérait être un exercice plus ardu que prévu. « Tu peux dégager maintenant. Et Sarah, si tu racontes quoi que ce soit à quiconque, tu vas le regretter, je te le promets. » La Poufsouffle n’allait probablement pas poser de problème, vu le regard avec lequel elle sortit des toilettes. La rousse ricana, ce qui fit se retourner la française. Avec un petit soupir, Sasha se demanda comment elle allait terminer la charmante entrevue qu’elle venait d’avoir avec la septième année. Après tout, il lui restait un autre bras et une autre arcade pour la brune, alors ça pouvait encore continuer au moins dix bonnes minutes. Si Sarah s’était pointée, ceci dit, ça voulait dire qu’une heure de cours ne devait pas tarder à se finir. Et que des étudiants allaient arriver dans les toilettes et faire face à deux furies qui se frappaient la gueule à coup de lavabos. Non pas que ça change de d’habitude quand il était question de Sasha. Les deux filles se regardaient, méfiantes à chaque geste. La rousse allait parler quand le battant de la porte des toilettes contre le mur retentit une nouvelle fois. Sasha ouvrit la bouche pour engueuler celui qui avait le malheur de la couper, et se retrouva à fixer Demyan la bouche ouverte et un point d’interrogation dans les yeux. Puis, le fait que les deux se battent dans les toilettes des garçons éclaira un tantinet la situation.

Le Gryffondor dévisagea Sasha, un sourire naissant sur son visage à la vision de son visage partiellement ensanglanté. Rien de très surprenant. Quand il tourna la tête et vit Ariel, son visage s’élargit encore plus, pour terminer dans un petit rire. Le garçon secoua la tête et passa devant les jeunes filles sans dire un mot. Le seul bruit qui retentit dans la pièce pendant son passage fut celui de sa fermeture éclair qui s’ouvrait. Sasha aurait bien aimé savoir ce que Violet pensait à cet instant. La rouge ne comptait plus les moments où elle avait accompagné Demyan jusqu’à l’intérieur des toilettes parce qu’elle était au milieu d’une phrase et qu’elle ne voulait pas l’arrêter quand il rentrait. Ariel, cependant, n’avait peut-être pas eu l’honneur de voir son beau pisser. La rousse tourna les yeux vers la Serpentard, qui semblait blasé. Ne voyant aucune des deux filles bouger, le Vladmirov haussa les épaules. « Y’a de la place, pour deux, rassurez-vous. Dans tous les sens du terme. » Il fit un faux clin d’œil. Sasha roula des yeux, ce qui lui attira une nouvelle grimace. Ariel ouvrit la bouche et la referma sans rien ajouter. Les deux filles se fixaient de nouveau. Rosenthal se doutait que la française n’allait pas maladroitement partir, et qu’elle n’était ni intimidée ni impressionnée – et certainement pas mal à l’aise. Quant à la rousse, Demyan avait plus ou moins vécu chez elle toute sa vie. Il n’y avait aucun malentendu entre eux. La porte s’ouvrit une nouvelle fois. Les trois personnes présentes tournèrent la tête, vers un première année qui contempla la scène un instant, rougit, balbutia, s’excusa et manqua de se prendre le mur avant de faire demi-tour et de sortir. Finalement, Demyan se tourna à nouveau vers les deux étudiantes, arborant toujours des grimaces sur le visage malgré elle. Il referma sa braguette avec un autre sourire charmeur. Il s’attira deux soupirs. Le biélorusse s’avança et tendit ses deux bras, comme pour escorter Sasha et Ariel, qui le fixèrent un instant avant de lui tourner le dos mutuellement et de sortir des toilettes comme si de rien n’était, chacune de leur côté et en le laissant rapidement en plan. Si cette réaction n’était pas suffisamment claire, c’était trop tard pour lui. Violet commençait à partir à gauche, alors la rousse décida d’aller dans l’autre sens. Elles se jetèrent un dernier regard, dans lequel la Rosenthal glissa autant de respect que de colère. Enfin, enfin, une bonne adversaire, et qui n’avait pas peur de se salir les mains. Une affaire à suivre.

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