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Loubelle se promenait dans les couloirs de Poudlard parce que cette nuit elle ne trouvait pas le sommeil. Elle n'avait pas fait un cauchemar, ce qu'elle avait vécut était bien pire. Un concentré de rêve prémonitoire escamotés dans une vision plus que floue de ce qui se produirait elle ne sait trop quand. Une Lily Potter qui pleurait sa vie au plus grand bonheur de Loubelle qui ne supportait pas la serdaigle. Sin qui s'approchait d'elle, qui la serrait dans ses bras avec beaucoup plus que de l'amitié. Puis s'en suivait des éclairs verts frappant des poitrines. Des gens, des cadavres sur le sol. Des dizaines et des dizaines de membres éparpillés et du sang. Une vision d'horreur de plus, Loubelle se réveillas en hurlant, pleurant et tremblant. Elle redressait dans son lit, déposant ses pieds sur le sol, enfouissant son visage dans ses mains pour retrouver un peu de contenance. Non, c'était fichu, elle ne pourrait pas dormir de nouveau après avoir vu cela. C'est ainsi qu'elle jetait ses pieds en bas de son lit pour se relever. Elle devait aller faire un tour. Elle ne se sentait étrangement pas faible, mais elle avait besoin de prendre l'air, de respirer profondément. Elle en avait marre de sa malédiction et de tout ce qui pesait sur ses frêles épaules. Parfois, des pensées noires lui venaient. Elle se disait que lorsqu'elle était gamine, elle aurait mieux fait de se laisser mourir de froid dehors pour ne pas vivre horreurs sur horreurs à devoir avancer dans la vie chaque jours alors qu'elle n'avais aucune idée de ce qu'elle avait vécut ou de l'âge exacte, même des prénoms et noms qu'elle portait. C'était pourtant bel et bien sa vie et son fardeau.

La jeune femme avançait comme un fantôme dans les couloirs Ses pas lents étaient infiniment silencieux et toujours de leur délicatesse aérienne. Parfois, on aurait juré qu'elle ne touchait pas le sol, qu'elle avait de petites ailes qui la faisait volée à quelques centimètres du plancher tellement la grâce enveloppait son être tout entier. Elle avançait dans le noir même si elle ne voyait rien. Sa main glissait contre le mur froid qu'elle longeait en silence alors que ses pensées étaient assourdissantes. Ses yeux finirent par s'habituer quelque peu à la pénombre. Les quelques fenêtres qu'elle croisaient éclairaient son passage faiblement, la replongeait ensuite dans le néant de la nuit qui l'avalait sans retenue. Alors qu'elle s’apprêtait à tourner un couloir, une petite silhouette la percuta provoquant un soubresaut dans la poitrine de la trouillarde poufsouffle. Un hurlement féminin s'échappa des poumons de son assaillante, réveillant le château tout entier. Pourtant elle ne semblait pas être la seule âme présentement dans les environs. Une voix provenant d'une autre direction, un peu plus éloignée se fit entendre : « Qui est là ?» Décidément, Loubelle n'était pas si douée qu'elle l'aurait cru dans les noirs. Les vois des deux demoiselles ne lui revenaient pas en mémoire comme étant identifiables. Loubelle était restée figée comme une petite biche apeurée, le sang affluent dans son corps et laissant ses joues rosées pourtant invisible dans la noirceur. Un chuchottement près de son oreille la réveilla de sa transe juste à temps pour éviter les ennuis plus sérieux. « Je sais pas qui t'es, mais cours ou on va morfler !»

C'était... Non ? Elle n'avait pas osé lui faire cet affront ? Cette petite puceronne avait osé sortir en pleine nuit. Si elle se faisait prendre, ce soit ou un autre, Loubelle allait payé autant qu'elle. La poufsouffle bouillait comme la tempête calme qu'elle était naturellement. Pourtant le temps était à lui fuite, la confrontation viendrait bien assez vite de toutes façons. Elle gravirent un étage, alors que même dans sa course, Rockwood avait l'air de voler dans son pyjama blanchâtre. Les demoiselles s'empressèrent de s'enfermer derrière la première porte ouverte, retenant son souffle haletant afin de le faire taciturne du mieux qu'elle le pouvait. Des ses doigts blanchâtres, la blonde verrouilla la porte. Malgré le silence que la blaireaux tentait d'instaurer, le petit peste renversa un bougie. « Shhhh... » Murmura doucement Loubelle à l'adresse de celle dont elle était la tutrice par intérim. « Flambus ! » Le feu sortit de la baguette de la demoiselle pour allumer la chandelle et lui dévoiler se visage qu'elle avait déjà deviné de par sa voix. « Loub... ? » La poufsouffle croisait ses bras sur sa poitrine alors qu'elle préparait son sermon, son sermon qu'elle méritait tout autant que le microbe en face d'elle. Loub était prête à sortir ses griffes, lui laver la langue avec du savon, lui donner la fessée, serrer ses mains angéliques autours de son minuscule cou pour lui enlever le goût de désobéir encore. Pourtant elle n'en fit rien, intérompue par la voix qu'elle avait identifié comme celle d'une pionne. « Maudits gosses.... si je les retrouve, ils regretteront d'être sortis. Où sont-ils passés ?! » Le coeur de Loubelle battait rapidement, moins rapidement que lorsque Sin était dans les passages, certes, mais c'était comparable. Elle avait l'impression que la mangemorte pourrait l'entendre et paniquait d'avantage, même si son visage restait impassible. Au contraire de la serpentard qui observait les lieux, la jeune femme était attentive au bruit de pas de la surveillante de nuit. Soufflant la bougie juste avant que Abby décide d'ouvrir sa sale petite bouche, au risque qu'elles se fassent prendre. « J'ai rêvé que j'étais le fantôme d'ici et que je te pendait avec les draps... . On dit que le fantôme de la fille pendue n’apparaît que la nuit en présence de Serpentard. » Le sang de Loubelle ne fit qu'un tour alors qu'elle posait son regard dans la noirceur où se trouvait précédement Annie-Brooklyn. Petite idiote qui profitait du moment pour lui foutre la trouille. Elle avalait difficilement sa salive, mais ne laissait pourtant rien paraître ni de sa peur ni de sa nervosité.

« Ne fait que poser un doigt sur moi et je t'arrache tes yeux globuleux avec mes dents et je les donnes à bouffer à la pionne... » Sa voix était étrangement calme et posée, comme à son habitude, même si tout cela fut dit dans un chuchotement. « Maintenant ferme la, sinon c'est moi qui t'étouffe avec ses draps. » Sur ses susurrements remplis d'amour, elle la boucla aussi écoutant les pas de la pionne qui s'éloignaient de devant la porte. Elle n'était pourtant pas partie. Elle arpentait se corridors comme un serpent fidèles, prêt à attendre tout la nuit pour capturer des proies à rapporter à la direction pour qu'elle n'en fasse qu'une bouchée.