April & Sarah

April se fit réveiller ce matin d’une bien drôle de façon, et sincèrement elle s’en serait bien passé. D’ordinaire son réveil se mettait à hurler, elle le balançait contre le mur, il se remettait à hurler et elle finissait par se lever, point barre. C’était comme ça depuis des années. April est une femme qui aime tout contrôler, qui déteste les surprises, les imprévus, ce genre de chose. Ses journées sont prévues à l’avance, ses paroles quand elle le peut, ses gestes, les réactions des gens, elle voulait tout contrôler. Mais ce matin, tout lui avait échappé, totalement. Un bruit inhabituel résonna dans sa chambre, Alterman soupira et finit par ouvrir un œil, il lui restait encore une heure à dormir alors c’était quoi ce bordel. Peut être son imagination, le bruit a cessé. La belle referma les yeux et soupira essayant de se rendormir mais une nouvelle fois, ce bruit, de plus en plus fort et de plus en plus insistant. April rouvrit les yeux et finit par se redresser dans son lit pour scruter sa chambre mais bien vite elle se rendit compte que ça venait du salon. La jeune femme s’extirpa de son lit et attrapa sa baguette sur sa table de chevet pour se rendre dans le salon. Qui que ce soit, il n’allait pas ressortir d’ici en un seul morceau. La brune alluma la lumière, la baguette tendue prête à abattre l’intrus, mais elle soupira en se rendant compte que l’origine du bruit venait en réalité de la fenêtre. Un hibou gris tapait et grattait pour lui donner l’ordre d’ouvrir ce qui eut le don de la détendre dans la seconde qui suivit, la faisant même sourire. Ces petites bêtes étaient surement les seuls êtres à avoir le pouvoir de réveiller quelqu’un en pleine nuit sans risquer la mort. April remarqua de suite la lettre accrochée à la patte de l’animal et se demanda bien qui pouvait lui envoyer une lettre à cette heure ci. L’ordre ne prendrait jamais le risque de la joindre avec un concept aussi commun et peu fiable, et le Lord aimait donner ses ordres en face à face, donc il ne restait plus beaucoup de choix. Alterman posa sa baguette sur la table et se dépêcha d’aller ouvrir à la chouette qui se rua dans l’appartement, se posant sur le dossier d’une chaise, tendant la patte pour qu’elle prenne le message, ce qu’elle fit avec douceur pour ne pas risquer de blesser le volatile avec le fil. Cette lettre l’intriguait vraiment, elle n’en recevait presque jamais et le hibou ne lui disait rien, donc soit elle ne connaissait pas la personne, soit l’expéditeur avait fait en sorte que justement elle ne puisse pas le reconnaître à l’aide du messager. Après avoir prit une bonne inspiration, la jeune femme ouvrit l’enveloppe et déplia la lettre.

April,

Je ne sais pas vraiment comment aborder la chose avec toi, je sais qu’après cette lettre ta vision des choses va quelque peu changer alors je te demande juste de bien réfléchir. De peser le pour et le contre et surtout de prendre en compte qu’elle n’est qu’une enfant venue au monde au milieu d’une guerre, elle n’a pas choisit, tu es la mieux placer pour comprendre que parfois les choix des adultes ne sont pas les meilleurs pour leurs enfants.

Tu dois être en train de te demander ce que je te veux mais surtout qui je suis et de quoi je suis en train de te parler. Excuses moi, j’attends d’envoyer cette lettre depuis tellement longtemps que je ne sais pas par où commencer, moi-même je me pose encore beaucoup de question comme celle de savoir si je suis en train de faire le bon choix ou si je suis en train de condamner la personne que j’aime le plus au monde. Je m’appelle Russel Mandleton, tu ne me connais pas, mais moi je te connais bien, pas autant que je l’aurais souhaité c’est sûr mais suffisamment pour savoir que tu liras cette lettre jusqu’au bout. Autant te le dire maintenant et de but en blanc sinon ça ne sortira jamais, je suis ton frère.

Je sais que ça peut paraître complètement fou, moi-même j’ai encore du mal à réaliser alors que je le sais depuis très longtemps maintenant, on est tellement différent et pourtant, je te considère comme ma petite sœur à part entière malgré tes actes. Malheureusement je n’ai jamais eut l’occasion de rencontrer nos parents, ceux qui t’ont élevé et j’admets que je ne m’en porte pas plus mal, mes parents adoptifs étaient extraordinaires, des gens bien. Je ne connais pas vraiment la raison de pourquoi j’ai été abandonné, mais la personne que je plains le plus aujourd’hui, c’est toi et uniquement toi. Je t’ai retrouvé en faisant des recherches sur mes parents biologiques, et c’est là que j’ai découvert qu’ils avaient eut une fille, April Joy Alterman. J’ai eut du mal à encaisser, déjà parce que je ne comprenais pas pourquoi ils n’avaient pas voulu de moi alors que plus tard ils ont eut un autre enfant, mais aussi parce que j’ai apprit leur mort peu de temps après, assassinés par leur propre fille, ma petite sœur. Je ne te cacherais pas que j’ai fait beaucoup de recherches sur toi mais bien sûr je n’ai pas trouvé grand-chose, seulement que tu as été élevé dans la torture pour devenir un parfait petit soldat, et je m’en veux. Le rôle d’un grand frère est de protéger sa petite sœur, mais je ne l’ai pas fait, je n’ai pas eut le droit de tenir ce rôle et maintenant que je te retrouve, tu n’es plus une enfant mais une femme à part entière.

Je sais que tu es professeur de soins aux créatures magique à Poudlard maintenant, et c’est que m’amène à ce dont je voulais vraiment te parler. Tu n’es pas seulement une sœur, tu es aussi tante April. Je sais que ça peut faire beaucoup d’informations d’un coup pour toi, tu te croyais seule et voilà que maintenant tu as une famille, je peux comprendre que le choix soit dur à encaisser mais c’est vraiment important. Ma fille est à Poudlard, tu dois surement la connaître vu que je sais que tu l’as déjà eut en cours, elle s’appelle Sarah Mandleton. Elle est blonde avec les yeux bleus et un sourire d’ange, elle est en cinquième année à pouffssoufle. C’est mon trésor, mon bijou, elle est innocente dans cette guerre. Elle n’a rien demandé à personne et maintenant qu’elle est loin de moi, je ne peux pas la protéger. Sarah peut se montrer naïve et beaucoup trop gentil et je sais que ça peut lui jouer des tours, je ne veux pas la perdre, je ne veux pas qu’elle fasse des choix qu’elle regrette ensuite juste parce qu’elle a donné sa confiance aux mauvaises personnes, je ferais n’importe quoi pour la protéger et la préserver, et c’est ce que je suis en train de faire. Je ne te demande pas de te découvrir du jour au lendemain un instinct de mère, a mon avis c’est quelque chose dont tu n’as jamais bénéficié, mais je te demande une chose, surveilles-la, protège-la. Je ne suis pas stupide, je sais dans quel camps tu es, mais elle n’a rien demandé à personne. Si tu dois t’en prendre à quelqu’un, prend toi s’en à moi, mais pas à Sarah. Je sais que tu n’es pas un monstre, que tes choix tu les as fait pour des raisons bien précises, tu es ma petite sœur April, je n’ai pas pu jour le rôle de ton grand frère durant ces vingt-six dernière années mais j’aimerai aujourd’hui essayer de me racheter. Mais s’il te plait, protège Sarah, elle est toute ma vie et maintenant aussi une partie de la tienne.

Prends soin de toi,
R.M

Le bout de papier glissa lentement des mains de la jeune femme tandis qu’elle finissait sa lecture. Puis d’un coup une nausée l’a prit violemment l’obligeant à courir dans sa salle de bain, vomissant le peu d’aliments qu’elle avait dans l’estomac, l’a laissant en sueur et blanche comme un linge. Bon sang c’était quoi cette mauvaise blague encore ! C’était impossible, April n’avait pas de frère et encore moins une nièce, c’était impossible ! Les choses ne devaient pas se passer comme ça, elle n’avait pas prévu ça ! Elle avait tué ses parents pour une raison simple, c’était son destin, ses parents savaient que ça finirait comme ça, ils savaient qu’un moment ou un autre le sacrifice ultime de leurs vies allait être sollicité afin de permettre à leur fille continuer le combat sans encombre. Mais jamais ils n’avaient mentionné l’existence d’un frère ! Pourquoi ils ne lui avaient pas dit ! Pourquoi ils n’avaient pas formé Russel à sa place, pourquoi ils ne l’avaient pas abandonné elle, pourquoi elle n’avait pas eut droit à une enfance normale et heureuse à la place de son frère. Un sanglot s’échappa de la gorge d’April tandis qu’elle fut secouée d’un nouveau haut de cœur. C’était trop, beaucoup trop à avaler et à encaisser. Elle avait toujours vu ses parents comme des héros, ils avaient fait tout ça pour elle, pour la protéger, la former, son éducation n’avait eut d’autre but que ça mais en réalité, elle n’était qu’un pion, ils ne l’aimaient pas. Ils avaient aimé leur premier enfant et c’est pour cette raison qu’ils l’avaient fait adopter par une famille meilleure, loin de leur rêve de faire tomber un jour Voldemort. April elle n’était pas aimée, elle était juste une arme entre leurs mains, rien d’autre. La jolie brune se mordit la lèvre presque à sang. Elle refusait de pleurer, elle ne pleurait pas, jamais, c’était une marque de faiblesse, un pas vers la défaite. Et pourtant ses larmes coulèrent toutes seules, brûlant ses joues et ses yeux, comprimant la poitrine. Elle ne contrôlait plus rien et ça l’a terrorisait, elle se sentait complètement démunie et plus seule que jamais, abandonnée. Elle s’était privée de tout, et maintenant elle le payait cher. Alterman finit par se redresser et essuya son visage, n’osant pas se regarder dans le miroir, elle ne voulait pas voir son être se fissurer sous son armure. Alors elle se calma, et se prépara comme si de rien était, faisant le vide dans sa tête. Une fois prête, elle attrapa la lettre et quitta son appartement pour se rendre à Poudlard où elle avait cours avec les cinquièmes années. Mais le cœur n’y était pas. Elle tenta de faire bonne figure, mais elle était ailleurs, se perdait dans ses phrases, se coupait parfois en plein milieu, elle faillit même se faire mordre par l’animal étudié parce qu’elle ne faisait pas attention. Elle ne cessait de se demander ce qu’elle allait faire. Les tuer ? Ils en savaient trop, ou du moins son frère en savait trop, mais d’un autre côté, il ne savait rien. Si les mangemorts et le Lord venait à découvrir que April avait un frère, il enverrait surement quelqu’un pour l’interroger, mais au final, Russel ne savait rien, juste ce que April avait laissé filtrer sur sa vie et que tout les mangemorts savaient. Et puis il y avait Sarah. Alterman releva le regard et reconnue sans mal la demoiselle qui était en train de caresser l’une des créatures. Son sourire, ses yeux, ce n’était pas dur de la reconnaître et puis elle l’a connaissait déjà d’avant. Mais maintenant elle l’a voyait différemment, plus fragile, elle avait une envie irrépressible de la protéger de tout et tout le monde. Non, elle ne devait pas penser comme ça, sinon ça allait courir à sa perte, pas d’attache, c’était son mot d’ordre. Mais là il ne s’agissait pas de sentiments, mais bien de liens de sang, on ne peut ignorer les liens du sang. Est-ce qu’elle devait la tuer ? A quoi bon, Sarah ne savait rien sur elle, elle n’était même pas sûr qu’elle connaisse son prénom. Ou alors…était-elle au courant de leur lien ? Du secret de son père ? « Professeur Alterman on peut y aller ? » la concernée sortir de ses pensées en entendant la voix d’un élève, mince elle n’avait même pas vu l’heure passer, en même temps elle n’était pas vraiment là. « Je…oui allez-y, on se voit mardi. Miss Mandleton je voudrais vous parlez quelques instants. Les autres vous pouvez rejoindre le château. » La brune regarda les autres élèves prendre leurs affaires et quitter le cours mais ce qui l’intéressait vraiment c’était la petite blonde timide qui s’approchait d’elle comme si elle allait la tuer d’une seconde à l’autre ce qui l’a fit sourire. Sa nièce. Cette gamine est sa nièce. April soupira, elle n’arrivera jamais à s’y faire. « J’ai quelque chose pour vous mais je pense que vous devriez vous asseoir… » Elle l'emmena dans son bureau et lui montra une chaise puis sortit la missive de la poche intérieure de sa veste et hésita avant de la tendre à la jeune fille, scrutant ses réactions durant sa lecture le cœur serré.

April & Sarah

April ne savait pas trop ce qu’elle faisait ici, a attendre qu’une de ses élèves finissent de lire une lettre qu’elle lui avait elle-même remise. Une lettre qui allait compromettre une bonne partie de son avenir mais aussi sa mission. Elle n’avait pas prévu ça, loin de là. Et maintenant elle était ici, fixant la jolie jaune devant elle qui lisait avec attention la lettre que son père lui avait envoyé. Elle pouvait presque deviner les passages qu’elle lisait rien qu’a son regard ou son sourire. En réalité elle connaissait les mots couchés sur ce parchemin par cœur pour les avoir lus et relus une bonne centaine de fois. Elle devrait la tuer non ? Ça serait tellement plus simple, son problème serait régler avant même qu’elle ne sorte d’ici. Bien sûr des personnes poseraient des questions ensuite, des élèves mais aussi des professeurs, elle savait que Sarah avait des affinités avec pas de monde ici dont Oli par exemple. Mais après, il suffisait qu’elle fasse passer ça pour un accident. La gamine s’est trop approché de l’animal et boum, coup de griffe, elle n’a rien pu faire, la pouffssoufle s’était déjà vidé de son sang quand elle a voulu intervenir. Des scénarios il y en avait pas mal, comme celui de tout simplement la faire disparaître. C’était chose courante ici, des élèves disparaissaient, comme ça, par magie. Enfin par magie…seuls les mangemorts savaient réellement ce que le mot disparaitre ici sous entendait. Elle avait beaucoup de possibilités qui s’offraient à elle, surtout que là Sarah est à sa merci, personne ne pourra même entendre ses cris à cette distance du château, encore faut-il qu’elle est le temps de crier. April ne quitta pas la jeune fille des yeux qui maintenant avait redressé la tête, ayant visiblement terminé sa lecture. Aucune d’elles ne parla pendant un long moment, l’une occupée à savoir quoi faire, l’autre à assimiler le contenu de la lettre. Finalement ce fut Sarah qui rompit le silence pesant et tout ce que cela pouvait sous entendre. « Je euh suppose que tu l’as lue aussi ? Enfin, je euh, c’est sûr que tu l’as lue. Je ne voulais pas dire ça. Je voulais plutôt, hum, non en fait je ne sais pas quoi dire. » Alterman ne répondit rien, elle ne bougea même pas. Elle regarda seulement sa…nièce rougir et baisser la tête. Merlin ça serait si facile de la tuer, c’était presque certain qu’elle n’allait pas se défendre elle semblait craindre même son ombre. « Je suis un peu nulle, j’ai pensé qu’à moi. J’espère que ça vous plaît d’être dans notre famille. Enfin je suis sûre que vous vous plairait beaucoup dans notre campagne ! Cela serait génial que vous veniez. Parce que…Oh pardon professeur, j’avais oublié. Enfin non, je sais que vous mon professeur de soin aux créatures magique, mais pendant un instant je me suis dit que vous étiez aussi ma … tante. C’est bien cela n’est-ce pas ? » April finit par hocher simplement la tête sans pour autant quitter du regard la jeune fille. Elle l’évaluait, la sondait sans aucune discrétion. Elle avait besoin de savoir pourquoi elle faisait ça, pourquoi elle lui avait donné la lettre, pourquoi elle ne l’avait pas simplement attiré ici et ne l’avait pas tué sans explications, ou non, encore plus simple, pourquoi elle s’était arrêtée sur cette fichue lettre. Elle aurait bien pu la brûler et nier toute existence de frère ou de nièce ou quoique ce soit, et si Russel avait réitérer cette petite blague, elle lui aurait fait comprendre à sa manière qu’elle ne voulait ni de lui ni de sa môme. Mais elle ne l’avait pas fait. Elle avait lu cette lettre et accéder à la demande qu’elle contient. Enfin pour l’instant, rien n’était encore décidé. « Enfin, ce que je veux dire, c’est que je suis très contente que vous soyez ma tante etqueçaseraitgénialdeseconnaîtreplus. » La jeune femme releva un sourcil mais ne répondit toujours pas. « Je parle trop, je suis désolée. » et elle rougissait en plus. Non c’était impossible elles ne pouvaient pas avoir les mêmes gênes, si ? Enfin sérieusement quoi, regardez les ! L’une est brune aux yeux chocolat, la peau bronzée et un caractère plus que dur et l’autre est blonde aux yeux bleus, la peau claire et un caractère docile. Elles représentaient deux oxymores. Et pourtant April ne pouvait s’empêcher de retrouver les traits de son père sur le visage de la pouffy. La jolie brune soupira et sa laissa aller contre le dossier de son fauteuil refusant toujours de parler, elle n’avait rien à dire de toute façon. Cette situation dépassait l’entendement et elle ne l’avait pas prévu, donc, elle ne savait pas quoi faire. La tuer ou la laisser en vie au risque qu’elle pose problème, voilà à quoi pensait April en cet instant sans lâcher du regard sa nièce. Cette dernière n’avait pas l’air du genre à poser en problème c’est sûr, ça serait plutôt le contraire mais elle ne faisait confiance à personne.

Alterman laissa le silence s’installer pendant un long moment, on pouvait presque entendre les mouches voler puis elle finit par se détacher lentement du dossier de sa chaise pour tirer le tiroir de son bureau et en sortir sa baguette. Elle détacha enfin le regard de la jolie blonde pour le porter sur son accessoire de mort, le prolongement même de son bras. Elle commença à faire tourner le bâton entre ses doigts de façon agile, se demandant presque quel genre de sort elle allait utiliser pour supprimer la jeune fille mais finit par stopper son mouvement et lever les yeux vers sa nièce. Elle lui devait la vérité. Voilà pourquoi elle était là. C’était bête à dire, mais c’était le cas, ses parents lui avaient transmis ça en plus de l’art de la tromperie, la confiance ça se mérite. Et même si elle-même ne faisait confiance à personne, elle aimait que les personnes autour d’elle aient confiance en elle. Ça faisait la moitié du chemin parcourut en fait. Un nouveau soupire s’échappa de ses lèvres et elle finit par poser lentement la baguette sur le bureau autorisant ainsi la belle pouffy à respirer de nouveau. Elle n’avait plus rien à craindre pour le moment. Puis toujours dans le silence, la belle se leva et s’approcha d’une des fenêtres de son bureau, tournant ainsi le dos à Sarah. Elle n’avait pas peur que cette dernière tente quelque chose, pas parce qu’elle lui faisait confiance, n’oubliez pas la règle numéro un, mais parce qu’elle savait que sa nièce voulait la connaître et approfondir ce nouveau lien qui les liait et ce n’est pas en essayant de la tuer qu’elle y parviendra, surtout que la, aucune chance qu’elle sorte en vie d’ici. April se mordit la lèvre comme chaque fois qu’elle se perdait dans ses pensées. La vérité hein. « Quand j’avais ton âge, j’ai tué une amie. Surement ma meilleure amie, je me rends compte maintenant. Simplement parce qu’on me l’a demandé. Je n’ai pas réfléchis, j’ai agis et je suis devenue un modèle pour beaucoup de personne. Juste parce que je n’ai pas faillit et que j’ai obéis docilement… » La jeune femme se remémora ce souvenir et sentit une pointe dans son cœur. C’était toujours facile de jouer la comédie mais on ne peut pas se tromper soit même, la gorge serrée, les yeux qui brûlent, le cœur brisé, la solitude, c’est des choses qu’on ne peut pas camoufler sous un masque, pas à soi même. Elle ne savait pas trop si elle racontait ça pour Sarah afin de lui faire comprendre que tout ça n’était pas un jeu, pas seulement une tante et une nièce qui se retrouvent après des années d’absence mais bien un mangemort et une élève qui se retrouvent unis par le sang, ou si elle racontait ça pour elle, pour se convaincre de quelque chose. « Et il y a quelques années, j’ai tué mes parents. De sang froid, d’un avada Kedavra. Ils n’ont pas souffert c’est ce que je me dis au moins, si le Seigneur des ténèbres avait eut le temps de les attraper…je n’ose pas imaginer ce qu’il leur aurait fait. Quoi qu’il en soit, à l’heure d’aujourd’hui je n’ai plus personne et c’est bien. C’est ce que je veux. Je ne veux personne, pas d’amis, pas de petit-ami, pas de famille, a la limite des collègues et des connaissances et ça me suffit… » April marqua une courte pause se rendant compte qu’elle avait faillit à cette règle, beaucoup de personnes commençaient à rentrer dans sa vie maintenant et c’était dangereux. Clint, Oli, James, Rose, Ted et maintenant Sarah. Sa gorge se serra de plus en plus et elle eut du mal à déglutir mais espéra que ça ne s’entendrait pas trop dans sa voix. « Je pourrais dire que je ne veux personne parce que je n’ai besoin de personne mais c’est faux. On a tous besoin de quelqu’un, au moins une personne dans sa vie pas vraie ? Mais c’est un luxe que je ne peux pas me permettre…toutes…toutes les personnes autour finissent par mourir un jour. Ce n’est pas une menace ou de la paranoïa juste…un fait prouver. C’est comme ça, je mène une vie qui n’amène que la mort et la souffrance, qui ne laisse pas de place à des sentiments… » Elle s’arrêta en sentant sa voix trembler de plus en plus à mesure qu’elle parlait. Elle ne devait pas craquer, pas devant Sarah. Bordel elle avait une image et une réputation à tenir ! Même pour elle, si elle commençait dans cette voix, si jamais elle commençait à parler, elle savait qu’elle ne pourrait plus s’arrêter mais pourtant elle savait aussi qu’elle en avait besoin. « Au final je ne suis pas grand chose…je ne suis pas une amie, ni une sœur ou une tante, je ne suis pas la petite-amie de quelqu’un, je suis juste…juste une arme entre les mains d’un fou. » la jeune femme perdit son regard dans la vue que lui offrait la fenêtre oubliant le reste autour. En fait elle pensait juste à haute voix et disait des choses qui avaient tellement besoin d’être exprimé pour l’accepter. Elle sentit quelque chose glisser sur sa joue et déglutit comme elle le pouvait restant toujours dos à Sarah. « J’ai tué mes parents pour un rêve qui n’a jamais été le mien et j’ai tué ma meilleure amie pour l’ambition d’un taré que rien n’arrête…et aujourd’hui je me prive de tout pour ne pas à avoir à recommencer ça. Je ne veux plus jamais tuer une personne que j’aime, chaque fois c’est m’arracher une partie de moi que je dois ensuite combler, mais ça ne se rebouche jamais… » Alterman porta la main a son visage pour l’essuyer furtivement et inspira pour tenter de se remettre les idées en place, fermant les yeux un court instant. « Dis moi Sarah…tu penses que tout le monde à droit à une seconde chance ? Moi oui… » Après avoir été sûr que les larmes ne marquaient plus son visage, April se retourna enfin vers sa nièce et lui offrit un sourie tendre, un sourire que peu de monde avait eut le loisir de voir sur le visage de la jeune femme. « Et je veux que tu sois la mienne. »

Spoiler:

April & Sarah

April savait qu’elle était clairement en train de faire une énorme connerie, il ne fallait pas être devin pour le savoir après tout…elle était une espionne de l’ordre infiltrée dans la fausse aux loups, une seule erreur de sa part et elle risque la mort, voir même pire que ça, et puis elle mettrait aussi en danger l’Ordre et Potter, en gros, si elle se plante, elle ne sera pas la seule à tomber malheureusement. Et là elle faisait confiance à une gamine qui jusqu'à aujourd’hui ne lui a jamais prouvé qu’elle était digne de sa confiance, une gamine qui jusqu'à maintenant était simplement une de ses élèves, bon certes elle aimait bien, c’était une gamine adorable qu’il était difficile de détester, mais elle n’était rien d’autre que ça. Et il avait fallut juste une lettre, un pauvre morceau de papier débile de la part d’un frère, dont elle ne connaissait même pas l’existence avant soit dit en passant. Si ça se trouve tout ça était un coup monté ! Si ça se trouve le Lord avait eut des doutes, ce n’était pas la première fois, et il avait monté tout ça de toutes pièces pour voir la réaction d’April. Après tout, n’importe quels mangemorts ici un peu cultivé et se focalisant pas que sur son nombril sait que April Alterman a massacré ses parents de sang froid quand elle était jeune, et que maintenant elle n’a plus aucune attache. Personne ne veut devenir son ami, pour la simple raison qu’elle repousse tout le monde, menaçant de mort n’importe quel taré qui veut l’approcher. Bon il y a quelques exceptions que nous ne citerons pas qui ont réussit à passer les mailles du filet mais ils se comptent sur les doigts d’une main et court tous maintenant un danger à cause d’elle. Bref, tout ça pour dire que April devait vraiment devenir cinglée à cause de sa solitude, peut être même l’était-elle déjà avant qui sait, mais là elle prenait de gros risque pour…une pouffssoufle de cinquième année naïve comme tout, c’était le pompon. Mais elle ne put s’en empêcher, elle ne put s’empêcher de parler encore et encore, de raconter à Sarah qui elle avait en face d’elle en cet instant, qui était sa tante et ce qu’elle avait fait dans le passé. Elle en avait besoin, autant qu’elle avait besoin d’entendre qu’elle n’était pas un monstre, mais ça, personne ne le ferait, parce qu’elle en était un. Chaque cause demande sacrifice n’est-ce-pas ? Vendre son âme au diable en est un. Etrangement tout au long de ses paroles elle avait eut la gorge nouée et les yeux qui piquent, elle pleurait très rarement, voir jamais. C’était une marque de faiblesse et elle était tout sauf faible, pourtant là, elle avait du mal à se contenir et elle détestait ça. Cette gamine avait un effet sur elle qui n’était pas bon et elle le savait, par sa simple présence, son regard plein d’espoir, elle avait réussit à tirer d’April ce que personne n’avait réussit à faire en plusieurs années. April ne voulait pas la tuer, ou plutôt ne voulait plus la tuer, en l’espace de quelques minutes, Sarah était devenue une personne a part entière dans sa vie, pas seulement une élève qui risquait d’être tué dans la guerre, un cadavre de plus renvoyé chez ses parents avec un petit mot d’excuse, elle était sa nièce. La jeune femme du se répéter plusieurs fois le mot dans sa tête pour l’assimiler. Elle avait de nouveau une famille, si elle pouvait appeler ça comme. Un frère et une nièce. Ça n’allait pas, ça n’allait pas du tout là.

April avait finit par se retourner en finissant ses paroles, annonçant ainsi à la jeune fille qu’elle n’allait pas la tuer, dans une façon détournée. « Cela veut dire que je ne vais pas mourir ? » Le professeur aurait presque pu rire si elle n’avait pas été aussi mal en cet instant. Le combat faisait rage dans les yeux mouillés de larmes de sa nièce, à savoir si elle devait se réjouir ou encore avoir peur. Visiblement, comme tous les autres, Sarah avait peur de la jeune femme, a juste titre d’ailleurs. Mais autant qu’un élève ou un prof ait peur d’elle, elle s’en foutait royalement, autant elle ne voulait pas que sa nièce ait peur de sa tante. April lui sourit donc avec douceur, chose assez rare en soit mais qui lui allait bien, en fait ça paraissait presque naturel, comme un masque que l’on laisse tomber pour découvrir un visage qui respire l’évidence. « Non tu ne vas pas mourir. Pas aujourd’hui du moins, et pas de ma main. » Elle ne rajouta pas que maintenant il faudrait lui passer sur le corps pour atteindre sa nièce, quand elle parlait de seconde chance, elle ne plaisantait pas, sa nièce était passé en quelques secondes dans sa liste de priorités, hors de question que quelqu’un lui reprenne encore une fois sa famille, même si elle se résumait à une ou deux personnes. « Moi ? Votre seconde chance ? Mais je ne…Bien sûr, bien sûr que je crois et une seconde chance, et parce que vous le demandez moi je considère même pas que c’en est une. » April regarda sa nièce tout en s’appuyant contre le cadran de la fenêtre, laissant une fois de plus la jeune fille partir dans ses délires, ne pouvant s’empêcher de sourire, la tête penchée sur le côté. Elle l’avait toujours trouvé attachante, mais là c’était un lien plus fort qui les unissait, qu’elle le veuille ou non. April détailla sans gêne le visage de sa nièce sans cesser de sourire, essayant d’imprimer ses traits dans son esprit et de se faire à l’idée que la gamine en face d’elle qui n’arrête pas de parler est sa nièce, quelqu’un qu’elle doit protéger. Quelque part elle se retrouvait beaucoup en elle, au temps où l’innocence faisait encore partie de sa vie, bon pour elle ça ne durera pas très longtemps, a l’âge de Sarah elle commettait déjà son premier meurtre c’est pour dire, mais elle l’avait vécu elle aussi, ce monde tout rose avec des moutons arc en ciel qui font des cacas papillons (a) elle l’avait vécu…et le revoyait à travers les yeux de sa petite nièce qui décidemment avait un débit de parole un peu trop élevé pour elle. « Je n’ai pas tout à fait bien compris ce que je devais accomplir mais je suis prête à tout ! Parce que moi je pense que lorsqu’on veut on peut, et vous avez l’air de vouloir sérieusement. Alors c’est possible et même plus encore. Qu’est-ce que je fais maintenant ? Dis-moi tout, je suis prête. » April ne tint plus et éclata de rire devant la détermination touchante de sa nièce. Un rire chaud, qui venait du cœur, un rire qu’elle n’avait pas connu depuis bien longtemps, celui qui vous réchauffes l’âme et fait monter des petites larmes de joie au coin de vos yeux. Apparemment Sarah avait mal interprété son image, attendant que sa tante lui donne une mission imaginaire pour accomplir son rôle, c’était vraiment touchant, naïf. Elle aurait pu lui demander n’importe quoi et ça ce n’était pas prudent parce que là c’était elle, Sarah était sa nièce donc elle n’en profitera pas, mais un autre…n’importe qui de mal intentionné profiterai d’une fille comme Sarah. Peu à peu April cessa de rire et regarda la jeune jaune et noir en essuyant sa larme au coin de l’œil. Sarah semblait encore plus mal à l’aise qu’elle malgré sa nouvelle détermination, cette situation était nouvelle pour toutes les deux donc il fallait que l’une des deux prennent vraiment les choses en main. Après s’être calmée, April s’approcha de sa nièce et tandis la main pour caresser sa joue dans un geste maternelle qu’elle ne se connaissait pas. « Très bien, tu veux une mission ? » La jeune femme regarda Sarah avec plus de sérieux, sa main quittant doucement sa joue pour plonger son regard dans le sien, elle s’accroupit lentement devant sans lâcher le contact et finalement lui fit un sourire d’une tendresse rare avant de lui donner une fausse tape sur le bout de son nez avec son index. « Ne grandit pas. » Elle savait que c’était quelque chose d’impossible, tout le monde grandit un jour sinon on s’appelle Peter Pan, mais elle voulait tellement que Sarah se préserve, qu’elle reste dans ce monde de bisounours dans lequel elle vit, qu’elle reste loin de la souffrance et de la mort qu’incube ce monde de merde. Elle voulait la protéger, autant des autres que d’elle-même, elle ne voulait pas qu’elle devienne comme elle. Lentement April se redressa et se dirigea vers un placard au fond de son bureau et en sortie un plateau vide et deux tasses de thé, d’un mouvement de baguette, les tasses se remplirent de thé chaud fumant et des cupcakes de toutes les couleurs se joignirent à la fête dans l’assiette anciennement vide. Sans un mot, la jeune femme apporta une tasse à Sarah et la posa devant elle sur le bureau avant de ramener la sienne ainsi que l’assiette pleine, l’encourageant à en prendre un d’un signe de tête, puis elle s’assit sur le bord du bureau, détestant profondément les chaises. « Dis moi Sarah je ne vais pas tourner autour du pot, j’ai besoin de savoir un truc…qu’est-ce que tu penses des idées prônées par le Directeur ? »

April & Sarah

April n’aurait jamais pensé se retrouver là un jour, en face de Sarah Mandleton, la Poufsouffle la plus naïve que le terre est portée, et surement la plus naïve de toute cette fichue école. Lui parlant presque comme une mère alors que elle-même s’en était privé quand elle en avait le plus besoin mais c’était instinctif, physique. Sa tête lui disait qu’elle devait se débarrasser de cette gamine bien trop maladroite avec ses mots, qui serait capable de trop parler, de trop en dire à la moindre menace. Elle était sûr que rien qu’en la pinçant, elle lui avouerait tout ce qu’elle souhaitait entendre alors si jamais elle venait à être torturé pour lui extraire des informations je vous laisse imaginer le carnage. Après elle ne savait rien pour l’instant, juste que April était sa tante mais sinon elle ne savait rien d’autre. elle l’a voyait encore comme une redoutable mangemort tuant et torturant tout ceux qui avaient le malheur de lui tenir tête ou de ne pas accepter des opinions politique du Lord, elle ne voyait pas la personne derrière le masque, et pour ça il n’y avait qu’a voir ses réactions, c’est limite si elle ne s’était pas évanouie de peur en voyant April jouer avec sa baguette lui avouant sans gêne qu’elle hésitait à la tuer maintenant ou non. Mais son cœur refusait étrangement cette idée de tuer cette gamine. Elle l’a voyait un peu comme la chance d’avoir enfin une famille. Même si elle ne regrettait pas ses choix, ses parents étaient conscients du prix à payer pour que leur fille rentre dans les bonnes grâces du Lord, ils connaissaient tous les risques et y étaient préparé. Ils avaient seulement été surprit que l’idée vienne directement de la jeune fille qui les avait tué de sang froid face à un Lord fier des engagements de sa nouvelle recrue. Sarah était tellement innocente dans sa manière de voir le monde, d’aborder les choses, elle était touchant même si April préférait s’arracher la langue plutôt que de l’admettre. Elle aurait aimé être comme elle. Avoir une enfance heureuse, une enfance dîtes normale pour vivre ensuite sa vie de façon presque normale. Quand elle faisait le bilan de sa vie, elle avait presque envie de rire tellement tout était ridiculement pathétique, il n’y avait qu’a voir sa relation avec Clint. Elle était tombée sous le charme du mangemort le plus décalé qu’elle connaisse ayant un certain penchant pour l’alcoolisme, ces deux là étaient même incapable de parler de sentiment sans en avoir la nausée et des sueurs froides, deux gros gamins qui vivaient leur première vraie relation dîtes amoureuse à presque trente ans, il y avait franchement de quoi rire. Même Sarah qui avait dix ans de moins qu’elle et la naïveté d’une moule en connaissait plus sur le rayon de l’amour et des relations humaines que sa tante. Quoi qu’il en soit, elle était attaché maintenant à cette jeune fille, elle ne voulait pas la voir mourir et espérait grandement qu’elle saurait tenir sa langue pour ne pas qu’elle soit obligé de la faire disparaître même si ça l’embêterai grandement. Elle se surprit même à être tendre avec elle et a lui donner des cupcakes colorés et du thé, ravit de voir que comme elle, sa nièce était une grande adepte des sucreries. Elle profita de ce petit moment de complicité pour revenir à un sujet plus important, les convictions de la jeune fille. Quelque part elle espérait qu’elle lui répondrait qu’elle était pro-Voldemort à fond, au moins ça lui permettra d’être en sécurité le temps que toute cette histoire soit terminée mais d’un autre côté, elle ne supportait pas l’idée de voir sa nièce si pure et innocente parasitée par les idées tordues de ce taré, elle voulait qu’elle garde cette innocence, qu’elle reste dans son monde de bisounours plutôt que de rêver secrètement d’exterminer tout les moldus.

Attendant sagement la réponse, April regarda sa nièce s’étouffer avec son gâteau, visiblement ne s’attendant pas à ce qu’Alterman aborde ce sujet de but en blanc sans la prévenir. En même temps elle aurait dû s’en douter mais bon, on parlait de Sarah Mandleton là. « Désolée… Ch’est chuper bon ! Faudrait que tu me dises où tu les achètes, que je passe une commande, c’est extra ! » Merlin cette gamine était vraiment à côté de ses pompes c’est le moins que l’on puisse dire ! April ne put retenir un rire et se pinça l’arrêt du nez en soupirant doucement, essayant de prendre son mal en patience mais elle sentait que ça allait être très dur de garder l’attention de Sarah plus de trois secondes, elle lui faisait penser à un poisson rouge, trois secondes et hop ! On change de sujet. Ça s’annonçait très long. Relevant le visage pour plonger son regard dans celui de Sarah elle l’a vit rougir une nouvelle fois avant de prendre une nouvelle fois la parole et la jeune femme espéra que ce serait cette fois ci pour lui dire ce qu’elle voulait savoir. « Oui donc, je ne cherche pas à éviter le sujet hein, c’est juste que je ne sais pas réellement quoi dire. » elle l’a vit hésiter en se mordant la lèvre avant de continuer sur sa lancée sans que la mangemort ne l’a coupe dans son élan, elle risquerait de la perdre sinon. « En fait je ne sais pas trop. Comme Papa te l’a dit, Maman est une moldue, alors j’ai pas très envie qu’elle soit tuée, donc ça j’aime pas. Mais de l’autre côté je ne vois pas en quoi les gens organisent une résistance, suffirait de lui dire que tuer les moldus c’est pas bien et lui trouver une amoureuse. Quand on a une amoureuse, tout est beaucoup mieux. Enfin après il en a peut-être une, mais je sais pas comment dire. » Oh-my-god. Elle n’était pas sérieuse si ? Impossible, c’était une grosse blague, oui c’est ça une énorme farce. Comment est-ce qu’elle pouvait être si naïve sans déconner ! Non mais sérieusement, trouver une amoureuse à Voldemort…il fallait vraiment que quelqu’un la sorte de son monde de Barbie là, quoique non…le retour à la réalité risquait d’être trop violent, non laissez là dedans en fait. April begua un instant, l’esprit pollué par des images peu ragoutante de Voldemort avec une femme. Déjà est-ce que quelqu’un sait si c’est un homme ou une femme ? Parce que pour April même en connaissant son passé de Jedusor, elle l’avait toujours représenté comme un être asexué, parce que juste l’idée de l’imaginer avec une femme, l’embrasser avec ses lèvres inexistantes autant que son nez ou même lui faire l’amour…un frisson secoua violemment le professeur qui tenta de se reconcentrer sur sa nièce qui avait reprit la parole mais elle avait loupé le début à cause du traumatisme de Voldemort avec une amoureuse. « … Enfin je ne comprends pas vraiment, mais je ne trouve pas qu’on vit dans l’horreur. Après c’est peut être moi qui n’ai pas tout suivit aussi et franchement … voilà. » Ouai ouai ouai bon…April ne savait plus vraiment quoi dire, elle savait que sa nièce était naïve mais elle ne pensait pas que c’était à ce degrés là et elle devait admettre qu’elle tombait de très haut, dire qu’elles partageaient le même sang. « T’as tout compris ou je répète ? En fait, j’espère que tu as compris parce que je ne sais même plus ce que j’ai dit et je serais incapable de reprendre. » La jeune femme leva la main en secouant la tête pour lui dire de ne surtout pas répéter, elle avait déjà assez mal au crâne comme ça et surtout elle ne savait pas vraiment quoi faire, sa nièce l’avait prise de court c’est le moins que l’on puisse dire. « Au fait, je ne t’ai même pas demandé. Et toi ? Que suis-je bête tu es une mangemort. Pardon, pendant un instant je l’avais oublié. » April releva la tête pour regarder sa nièce se taper le front avant de manger de nouveau un cupcakes. Bon alors deux options s’offraient à elle, et aucune ne lui plaisait alors comment faire. « Humm, j’admets que ne m’attendais pas du tout à ça Sarah tu…tu te rends compte quand même à quel point tes propos sont risibles et surtout stupide ? Attention je ne dis pas que TU es stupide seulement ta manière de voir les choses est tellement…erronée. » Elle ne savait pas comment s’exprimer pour ne pas froisser sa nièce si innocente, elle ne voulait pas la choquer ou lui faire peur mais elle ne pouvait pas non plus changer en l’espace de cinq minutes. Elle avait toujours été du genre à dire ce qui lui passait par la tête, elle n’avait jamais été du genre à mâcher ses mots ou mettre des gants, quitte à s’engueuler avec tout le monde.

C’était quelque chose qui avait toujours fait partit d’elle alors là devoir peser chaque mot, le ton de sa voix et tout c’était nouveau mais elle essayait quand même, surtout que ce qu’elle allait dire était déjà assez gros à avaler alors si en plus elle le faisait avec cynisme, Sarah allait mourir d’une syncope avant la fin de cette conversation. April tira le tiroir de son bureau et en sortit un verre et une bouteille de rhum, sans même se soucier de l’avis de Sarah ou de son opinion, elle se servit un verre et l’avala cul sec pour tenter de se détendre un peu. Puis reporta son regard sur la blonde, la regardant par-dessus ses mains liées essayant de savoir par où commencer. « Bon alors premièrement, par pitié Sarah, retire toi de la tête que Voldemort a besoin d’une…amoureuse. Voldemort est une personne ou plutôt un être qui ne réfléchit pas comme nous, il n’a pas les mêmes euh…besoins que nous, il est dénué de tout sentiments positif comme l’amour ou le plaisir, donc non ce n’est pas avoir une petite amie qui arrangera les choses, et j’admets que l’idée même de…l’imaginer avec quelqu’un me donne la nausée mais passons… » un sourire s’étira lentement sur ses lèvres, elle avait envie d’exploser de rire en fait, l’image de Voldemort amoureux transi était tellement risible qu’elle était tentée de rire et puis l’innocence de Sarah à ce sujet c’était vraiment le pompon, elle devait bien être la seule personne du château et même de cette planète à penser que Voldemort est aussi cinglé parce qu’il est frustré et en mal d’amour. « Deuxièmement…si pour toi tout est si beau et merveilleux, que tu ne vois pas la répression et la terreur menées par le Lord…pourquoi es-tu rentrée chez les Obscurs ? Oui je suis au courant de ce petit détail, les élèves parlent beaucoup et j’ai mes sources. J’admets que même avant de connaître notre lien, t’imaginer toi chez les obscurs m’a beaucoup surprit parce que tu ne sembles pas être une jeune fille qui accepte les idées de Voldemort, et encore moins maintenant que je te connais et que je sais que t’as mère est une moldue…dis moi Sarah, est-ce que tu connais seulement les ambitions du Lord ? Parce que si tu les connaissais réellement, je ne pense pas que tu aurais fais ce choix parce que ça signifierait condamner à mort ta mère… » elle laissa ses mots faire leur petit bonhomme de chemin dans l’esprit désert de la jeune jaune et noir, attendant patiemment qu’elle percute puis elle continua sa tirade. « Mais mon petit doigt me dit que tu as une tout autre motivation à rentrer chez les obscurs je me trompe ? » En réalité elle connaissait déjà la réponse, c’était plus une question sans réponse. April avait apprit à tout savoir sur tout le monde, elle y était obligée pour s’assurer que personne n’allait la démasquer et elle avait apprit avec le temps et l’expérience à se renseigner sur quelqu’un de manière brillante, apprenant souvent des choses que même la personne concernée ne pensait pas laisser filtrer un jour. La jolie brune soupira et s’appuya contre le dossier de sa chaise en croisant les bras sur sa poitrine. Se mordant la lèvre, elle laissa le silence s’installer et hésita un instant. « Effectivement je suis un mangemort Sarah, je ne t’apprends rien mais méfies toi des apparences… » Elle n’en rajouta pas plus, elle n’était pas encore prête à avouer à quelqu’un sa double identité, et encore moins à Sarah qui faisait partit des obscurs ce qui ne lui plaisait absolument pas et elle avait bien l’intention d’en découdre avec le ou les responsables.