Aujourd’hui, c’était samedi. L’après midi commençait et Zofia avait bien l’intention de passer la fin de sa journée avec le beau Serpentard de ses rêves, Ezéckiel. Pourtant, elle doutait qu’il accepte de sacrifier cet après-midi pour elle. Il était plutôt du genre à l’embrasser comme un dieu, à l’enlacer tendrement pour qu’elle lui révèle des choses quand il était sûr qu’on ne puisse pas les voir et à l’éviter comme la peste quelques minutes après pour que personne ne soit au courant, ni chez les Serpentard, ni chez les Serdaigle et dans aucune autre maison. Elle n’aimait pas vraiment ça, se cacher des autres, mais comme elle était amoureuse, elle le laissait faire, elle l’écoutait. Zofia était parfois légèrement naïve. Elle aurait au moins mérité d’aimer quelqu’un qui pourrait l’aimer en retour. Ce qu’elle ne voulait pas, c’était que ces moments entre eux s’arrêtent. Elle ne voulait pas le perdre alors elle acceptait le sacrifice. Ils n’avaient jamais été bien loin tous les deux car ils se retrouvaient rarement seul un long moment et dans une vraie intimité, à son grand regret car elle voulait plus que tout qu’il s’attache à elle. Elle était prête à sacrifier son innocence pour lui. Il ne lui suffisait que de faire un pas vers elle mais il gardait une certaine distance. Malheureusement, il était le fiancé de sa sœur jumelle Mirka et cette sœur là elle qu’il désirait avoir. Zofia gardait tout de même espoir qu’il change d’avis. La pauvre, elle aurait bien du mal à le convaincre.

Ce matin là, elle était restée plus longtemps dans son lit, bien qu’elle se soit réveillée tôt. Elle avait beaucoup réfléchi à se relation avec Ezéckiel. Elle était décidée à le faire passer un peu plus de temps avec elle aujourd’hui, coûte que coûte. Elle s’était levée et s’était préparée, elle avait mit une très belle robe pas trop courte, elle ne jouait jamais la provocation, un petit gilet. Ses cheveux étaient lâchés sur ses épaules, très lisses, elle avait mis un beau serre-tête assorti à la couleur de sa robe. Elle s’était aussi maquillée. Zofia se sentait belle et prête à affronter son terrible rêve. La belle descendit prendre son petit déjeuner dans la Grande Salle, après ça elle était allée se promener un peu pour profiter du beau soleil. Sur la route, elle avait croisé Andrew Clensen. Ce dernier fréquentait sa sœur assez souvent, elle l’avait appris peu après qu’ils aient commencés à se voir. Deux ans plus tôt, alors qu’elle marchait tranquillement dans un couloir, Andrew l’avait entraînée dans un coin et l’avait embrassé, entraînant une claque historique. Il l’avait confondu avec sa sœur. Depuis, cette erreur ne s’était jamais reproduite, étant tous les deux très prudents. Mirka n’était pas au courant. Ainsi, quand elle le vit, elle continua très vite sa route sans même le regarder. Elle était très gênée en sa présence. Après cette balade qui dura toute la matinée, elle avait déjeuner. Et c’est ensuite qu’elle mit son plan à exécution.

Zofia descendit au sous-sol prête à guetter de loin la salle commune des Serpentards. Il ne l’éviterait pas bien longtemps. Elle aurait pu passer l’après-midi au soleil et non, elle était là à attendre dans ce couloir froid du sous-sol, elle devait vraiment être amoureuse. Elle ne l’avait pas vu au déjeuner, ni croisé dans les couloirs alors elle se dit qu’il était peut-être dans sa salle commune. Elle connaissait l’entrée de la salle commune des Serpentard car elle était déjà venue le chercher. Zofia s’en voulait un peu, elle avait l’impression d’être un peu collante mais si elle n’allait pas le chercher, il ne venait que quand il avait besoin d’elle. La jeune fille se cacha dans un coin, elle n’avait pas envie de croiser des tas de Serpentard qui se demanderaient ce qu’elle faisait là puisque personne n’était vraiment au courant. Elle observa le passage et vit quelques élèves sortir mais pas de trace de celui qu’elle voulait voir. Et s’il sortait accompagné, que ferait-elle ? La belle Gryffondor n’y avait pas réfléchi, elle y était allée sur un coup de tête et ça lui ressemblait bien.

Soudain, elle sentit une présence dans son dos. On l’enlaça tendrement, elle frissonna. C’était lui, elle pouvait reconnaître son odeur et son touché. Il n’y avait que lui pour la faire autant vibrer. Elle caressa ce bras qu’elle reconnu aussi et il lui susurra à l’oreille « Bonjour toi.. » La belle brune se défit de son emprise et se tourna vers Ezéckiel. Cachés tous les deux dans un coin, il l’embrassa. Ce baiser fut trop court pour Zofia, mais elle ne dit rien « Justement, je te cherchais. Tu sais, tu ne devrais pas traîner ici, dans les sous-sols, on pourrait te voir » Zofia n’écouta que d’une oreille, quand elle était devant le beau garçon, elle perdait la notion du temps, elle était vraiment heureuse. Elle s’excusa, il l’embrassa à nouveau et elle se replongea dans les bras réconfortants du Serpentard. Elle allait lui demander de passer l’après-midi avec elle, mais c’est à ce moment là qu’il décida de tout gâcher « Dis moi, où est ta sœur ? »

« Désolé, cette fois, je ne te dirais pas où elle est » Elle avait été claire et elle était plutôt fière. D’habitude, elle ne lui résistait pas, elle lui disait tout ce qu’il voulait savoir et quelques minutes plus tard, il s’en allait. Elle le voulait pour elle toute seule, c’était égoïste et ça ne lui ressemblait pas, mais c’était ce qu’elle ressentait quand elle était avec Ezéckiel. Vu la tête qu’il faisait, il était loin de s’y attendre à celle là et son visage devint plus sombre. Il était en colère contre elle, elle pouvait le voir, il était très impulsif comme garçon « Très bien, alors je n’ai plus rien à faire ici » Le Serpentard se défit de son étreinte et s’éloigna, sans même la regarder. Il chuchota le mot de passe de la salle commune « Non, ne fais pas ça » Puis il disparu quelques secondes plus tard, juste avant que la porte ne se referme, Zofia cria « Mais reviens ! Tu ne peux pas partir comme ça ! » Peu importe si on l’entendait, elle n’y réfléchit pas. C’était la première fois qu’il la quittait si brutalement, sans même lui dire au revoir. Il voulait sans doute lui apprendre une leçon : ne pas contrarier le beau brun. Zofia en avait les larmes au yeux. Elle était vraiment impuissante devant ce jeune homme qui lui faisait tourner la tête. Zofia était belle et bien amoureuse d’un homme qui n’en avait rien à faire d’elle. Tout ce qu’il voulait, c’était Mirka. Elle s’adossa contre le mur mais resta debout. Si elle s’asseyait, elle avait peur de ne pas avoir la force de se relever. Ses larmes perlèrent sur ses joues sans qu’elle ne puisse rien y faire. Sa journée était gâchée.

Alors qu’elle séchait ses larmes au fur et à mesure qu’elles tombaient, Zofia vit une ombre s’approcher. Quand il arriva assez près, la belle le reconnu et dans une impulsion, elle l’enlaça, priant pour qu’il ne la jette pas comme une vieille chaussette lui aussi. Entre deux sanglots, elle essaya de lui parler « Ethan.. »

Alors que les larmes continuèrent de perler sur ses joues, Zofia réalisa peu à peu qu’elle venait de se jeter dans les bras d’Ethan Ward, élève de Serpentard, sans lui laisser d’autres alternatives. Certes, ils étaient en bon terme, mais ils se connaissaient à peine et il pouvait la repousser d’un moment à l’autre. La panique commença à s’installer. Il ne suffisait que d’un instant pour que tout change et qu’elle se retrouve seule à nouveau. Elle avait toujours eu la sensation qu’il était différent des autres, différent d’Ezéckiel, surtout parce qu’il avait accepté de l’aider le jour où elle ne supporta plus le garçon qui la harcelait. Elle lui était redevable depuis ce jour là, c’était donc elle qui devrait être elle en train de l’aider, mais non, Zofia était en train de pleurer, cramponnée à la personne qui eut une nouvelle fois la chance d’être au bon endroit au bon moment pour l’aider. Inconsciemment, elle commença légèrement à trembler, d’angoisse et peut-être de honte. En plus d’être un fardeau, elle était en train de mouiller l’uniforme du pauvre garçon qui n’avait pourtant rien demandé. Mais tout son mal-être et sa crainte disparurent au moment où Ethan répondit à son étreinte. Ce n’était qu’un geste, mais ça rassura énormément la Gryffondor qui commença peu à peu, mais difficilement à se calmer. La main d’Ethan dans son dos était l’accessoire d’un remède miracle. Les larmes s’arrêtèrent puis réapparurent par vagues mais Zofia fit de son mieux pour retrouver sa sérénité.

« Que se passe t-il Zofia ? » fut la question posée par Ethan, rompant le silence. Le Serpentard caressa les cheveux de la Gryffondor et se décala légèrement pour la regarder dans les yeux. Zofia n’osa pas répondre à son regard. Quand ses yeux rencontraient ceux d’Ethan, elle se sentait toujours plus honteuse. Honteuse de pleurer pour si peu de chose, mais aussi honteuse de ne pas pouvoir dire la vérité et se confier. Ezéckiel ne voulait pas que leur relation se sache. Elle en payait le prix. Mais elle l’aimait, c’était donc un prix qu’elle était prête à payer dès le départ. En fait, Zofia était un peu seule contre tous. Contre Mirka, qui ne voulait pas qu’elle soit avec Ezéckiel. Contre Amadeus, qui lui préfèrerait qu’elle soit avec lui. Personne ne soutenait son choix car personne n’était au courant. « Il y a un problème ? » La belle brune ne pu s’empêcher de croiser à nouveau le regard d’Ethan, mais elle ne pu pas le soutenir et avec hésitation, ses yeux dérivèrent à nouveau. Pour ne pas avoir à s’expliquer tout de suite, elle décida de se loger à nouveau dans ses bras. Elle posa calmement sa tête sur le torse du Serpentard et profita du moment. C’était son ami, n’est-ce pas ? Il n’y a pas de mal à se réconforter dans les bras d’un ami.

Zofia utilisa ce lapse de temps pour repenser à l’instant où il l’avait aidé la première fois. Depuis ce temps là, l’eau avait coulé sous les ponts. La Gryffondor était sorti quelques semaines après avec Adam Dubois, le beau Gryffondor, et ce pendant près d’un an avant qu’elle ne se fasse larguer du jour au lendemain pour une autre. Ca, c’était avant qu’elle tombe amoureuse d’Ezéckiel, qui ne cessait de lui échapper. Sans parler de son frère, Amadeus, qui était toujours en train de lui faire des avances alors qu’elle n’arrêtait pas de lui dire non. La belle brune n’avait décidément pas beaucoup de chance dans ses relations amoureuses.

La Gryffondor ne voulait pas partir et être seule le reste de l’après-midi. Si elle allait voir Mirka et qu’elle lui racontait ce qu’il s’était passé, elle allait s’empresser de dire tout un tas de méchancetés sur le garçon qu’elle aimait. Et c’était sans doute tout ce que voulait Ezéckiel, que Mirka parle de lui. Elle ne lui ferait pas ce plaisir là. Les larmes remontèrent à la surface et Zofia se libéra d’une main pour les essuyer et ne pas mouiller à nouveau Ethan « Il y a.. un garçon.. que j’aime » Bizarrement, elle se sentit gênée de dire ça à Ethan. Elle n’avait peut-être pas choisi la bonne personne à qui se confier, après tout il ne connaissait pas grand-chose d’elle et c’était aussi un garçon. Elle continua tout de même « Mais.. il en aime une autre » L’autre qui était sa sœur jumelle, et pas sûr qu’il l’aime vraiment. Mais ça résumait un peu l’histoire. Elle passa sous silence le fait qu’Ezéckiel jouait avec ses sentiments pour avoir sa sœur. Elle venait de donner assez d’informations pour qu’il comprenne pourquoi elle était dans cet état. Peut-être allait-il la trouver naïve de s’accrocher à ce genre de personne, ou niaise de se mettre dans cet état là. Ethan avait le droit de se faire sa propre opinion d’elle.

Une fois à nouveau calmée, elle osa recroiser le regard du beau brun et lui demanda « Dis.. tu veux bien passer l’après-midi avec moi ? » Ethan avait probablement mieux à faire, c’est ce que Zofia se dit en regardant le rouleau de parchemin toujours au sol. Elle fit une moue gênée, bien involontairement. Mais elle était sérieuse, elle voulait passer l’après-midi avec Ethan, ainsi elle pourrait peut-être se confier ou bien penser à autre chose. Bon, s’il acceptait, il leur faudrait sûrement trouver un endroit plus retiré que le couloir. Zofia ne voulait pas que de nouvelles rumeurs apparaissent sur eux. C’était sans doute ces rumeurs qui avaient empêchées Ethan d’être son ami, il l’avait évité après ça, elle s’en était voulue de le mettre dans cette situation. Elle ajouta donc avant qu’il ne puisse répondre « Si tu n’as rien d’autre à faire bien sûr, je ne veux pas t’embêter.. » ..plus que je ne t'embête déjà. Zofia chercha toute trace de gêne dans les yeux du Serpentard, tout trace qui lui dirait s’il allait lui mentir ou pas. Habituellement, elle était plutôt confiante et optimiste mais là, elle avait l’impression d’être une épave. Zofia essuya ce qu’elle décida être ses dernières larmes et tenta un sourire, peu convainquant.