Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez
 

 Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

O. Raphaël Kensington

Cosmos Polaire
O. Raphaël Kensington


personal informations

► date d'inscription : 01/05/2014
► parchemins : 510


Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. EmptyJeu 3 Juil - 1:46

.


Dernière édition par O. Raphaël Kensington le Jeu 28 Mai - 20:56, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

E. Brünhild Glodschmidt


savageliving for danger
E. Brünhild Glodschmidt


personal informations

► date d'inscription : 02/07/2014
► parchemins : 52


Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Re: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. EmptyJeu 3 Juil - 8:46



On est vivant tant qu'on est inconscient.
Le bruit de l’eau résonne, douce mélodie à ses oreilles, ça lui rappelle l’Allemagne, sa maison, la rivière qui coulait derrière sa demeure, indomptable, sauvage, puissante… comme elle. C’est la mélopée d’un rythme incessant, fougueux, libre contre la terre, là où le sable s’emporte sous les flots, ployant l’échine contre le courant. Lieux d’évasion, serein, tranquillité pure où nul ne venait la déranger, troubler le cours de ses pensées qui s’entrechoquaient entre les parois de sa tête, tout aussi irréductibles que leur propriétaire. Jamais elles ne s’arrêtent, infaillibles même face à l’oubli, face à l’absence indélébile qui laisse sa trace durant les heures de sommeil les plus profondes. Un vent frappe son visage de porcelaine, impénétrable telle une statue de marbre immobile, figée dans l’espace et le temps, là où personne ne peut l’atteindre. Sa crinière de feu claque avec violence, tempête au cœur du calme inébranlable, rempart brûlant contre les intrusions. Être inatteignable, sinon affrontez la guerre de ses tourments pour espérer l’approcher. L’eau claque sur ses pieds dénudés, glacée, même pas même assez forte pour la faire frémir. Elle laisse sa trace sur la plage, marque territoriale, signe de son passage, de sa visite éphémère bordant le lac, la sirène envolée entre deux vagues. L’écume blanchie la terre avant de se refouler, s’agenouillant face à la candeur de l’enfant des loups. Ses mains effleurent l’onde incolore, caresse doucereuse d’une mère à son fils, apprivoiser l’indomptable. Des rumeurs courent, l’écho d’un souffle venant troubler le silence. Lui. Attiré jusqu’à elle, l’aimant d’un cœur échoué. Il n’ose pas, elle non plus. Pourtant, la lionne n’est pas dupe, la raison de sa présence ne lui échappe guère, nombreux sont venus essayé avant lui et nombreux en sont repartis las. Raphaël. Ange déchu. C’est l’âme en lambeaux qu’il vient jusqu’à elle. Elle, le baume, l’apaisement d’une conscience égarée, déchirée, à vif et en terrible besoin de repos. Nul n’a cœur tranquille celui qui pense trop. Vivre conscient, c’est mourir au bout de son sang. Et il le fait bien. Le torturé. L’étrangère n’est pas plus belle en son genre. C’est la violence pour oublier, la peur pour vivre, pour faire croire quelle subsiste toujours, qu’elle n’est pas vide, pas une épave comme lui est en train de devenir. Elle, elle peut le sauver. Sa bouée de sauvetage, extirper le noyé son tombeau avant que sa tombe ne soit complètement creusée. Eglantine peut lui redonner souffle, si elle le désire. Sa souffrance l’attire, lui plus que quiconque. Son privilège. Il est aussi sauvage qu’elle. L’aigle siégeant sur son perchoir. Les ailes froissées, il n’arrive plus à décoller de terre où il est cloué. C’est le lion qui l’a retrouvé. Elle ne le regarde pas, ses pupilles perdues dans l’étendu bleu, bercées par la caresse des flots. Le silence plombe, tuant les mots avant même qu’ils ne franchissent les bouches. Rouge et or, couleur du courage, c’est bien ce qu’il faut pour affronter le danger en face. Elle, l’inébranlable. Pas même un ouragan ne la ferait plier, chêne rigide, ses racines plongent jusqu’au cœur de la terre. N’y a-t-il rien pour la faire trembler ? Même le plus vaillant chevalier germe en son cœur un peur qu’il ne peut contrôler, elle n’échappe pas à la règle, elle sait seulement mieux combattre. « Qui es-tu ? » Fatidique question. Ses membres se meuvent, extirpés de leur torpeur éternelle. Un océan bleu contre des miroites embrumées. La distance ne devient plus rapidement qu’illusoire, un touché, un battement de cils, le froissement de deux vêtements au contact d’une épaule, puis un murmure, porté par le vent. Le chant d’un oiseau qui s’envole aussitôt. « Ausländer… Une étrangère, comme toi. » Des mots articuler avec lenteur, un souffle chaud, une brise passagère. Un voile de braise camouffle son faciès, poupée de cire, amante bellâtre. Voilà qu’elle frôle, danseuse de l’obscurité, tournoie dans son ombre et qu’elle s’éclipse, aussi vite repartie que venue. Un refuge regagné au couvert d’un arbre qui pleure. Son regard transperce dans un mouvement de tête, se détourne un instant, énigmatique, indéchiffrable. Suivra-t-il ? Elle n’a pas l’ombre d’un doute. Il est ici pour ça, il s’y accrochera, à cette question, à ce besoin d’une réponse. Lui donnera-t-elle ce qu’il recherche ? Cela reste incertain. L’attirance est mutuelle, même si lui l’ignore, le perdre serait la dernière de ses options. L’attiré reste dans ses cordes, jouer avec son ombre autant qu’elle le pourra. Celle qui marchera à ses côtés, la privilégiée. L’unique. Les flammes dansent dans son regard brûlant, envoûtant. Fée distante qui ne laisse nul chasseur la prendre dans ses filets. Protectrice de son être, de son corps, de sa propriété. Chair vierge, de vastes terres qui n’ont pas encore été foulées. Sera-t-il le premier ? L’héro promis. Celui dont on raconte si bien l’histoire dans les livres, entre des pages gribouillées où filent les idées qui ne savent pas se taire. C’est si beau lorsqu’on les lit, mais bien si loin de l’insatiable réalité. Pourtant, elle est comme un conte. Une belle pensée qu’on ne peut attraper, qu’on peut simplement regarder et admirer de loin en espérant qu’elle vienne un jour à nous. Brume volage. Étoile filante. Celui qui verra son vœu exaucé sera le bon, l’âme qu’elle aura choisie. Papillon émerveille, elle butine sur ses fleurs, les goutte, les caresse, puis repart vers d’autres horizons. Ses lippes vermeilles se retroussent en un demi-sourire, malicieux. Osera-t-il ? Traverser la rivière déchainée pour rejoindre la belle. Tentera-t-il ? D’attraper au vol la liberté même. Attention à la chute. À trop vouloir rejoindre le soleil, on s’en brûle les ailes. Il vaut parfois mieux rester dans la noirceur et suivre cette lueur de loin. Ses pas sautillent, léger sur les feuilles froissées, sa robe danse sur ses chevilles délicates. Voilà qu’au tournant du tronc, sa silhouette disparait, dissipée dans le brouillard tel un fantôme. La rattrapera-t-il au bon moment ? Ou lui glissera-t-elle entre les doigts comme chaque fois où il tente de la rattraper ?
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

O. Raphaël Kensington

Cosmos Polaire
O. Raphaël Kensington


personal informations

► date d'inscription : 01/05/2014
► parchemins : 510


Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Re: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. EmptyVen 4 Juil - 4:12

On est vivant, tant qu'on est inconscient.
La perturbation de ses souffles insuffle à sa cage thoracique des séismes orageux. Coupée de la rationalité, les images incandescentes de l'apparition qu'il venait de vivre l'enfonçaient dans la perdition. Il pouvait percevoir l'éclatement frénétique de son affolement se dissoudre dans son sang, torturant ainsi ses pulsations cardiaques et son sang-froid. Sa solidité flanche. Il n'est plus conscient de ses actes ou de l'environnement dans lequel son être s'égare sans direction. Il n'aurait pas dû le lui demander. Elle était partie tellement souvent, depuis longtemps, laissant sur sa chair des brûlures meurtrières qu'il n'était toujours pas parvenu à calmer. Ausländer… Une étrangère, comme toi. Là sur la plage qui s'étend à l'infini, complètement déconnectée de la raison, il repense aux meurtrissures impossibles à oublier. À ce trouble lancinant qui l'avale à chaque fois qu'il la sait dans des bras qui n'étaient pas les siens. À discuter avec quelqu'un d'autre que lui. Il aurait voulu la garder contre son être jusqu'au sommeil infini de son âme, l'entraîner vers d'autres rivages que ceux pour lesquels ils s'étaient perdus tous les deux mais l'effervescence mortifiante de ses sentiments n'étaient pas partagée. Probablement. Cette faiblesse ignoble ne lui laisse aucun repos. Elle mange ses entrailles, dévore sa personnalité à coup de canines acérées pour ne laisser qu'une flaque de sang immense. Cette fille était devenue son hémorragie, impossible à arrêter. Impossible à canaliser. Il s'était enfui, brûlé par l'inconscience et la folie désireuse de reprendre le chemin de ses atrocités. Les résultats pouvaient se lire sur son corps, l'odeur des plaies gavait ses narines et la souffrance violait ses muscles usés d'une souffrance abstraite. Sans elle à ses côtés, il perd son essence. Cette importance qu'il a tant redoutée se concrétise aujourd'hui. La dépendance. Ce mot qui lui enserre le palpitant tel un serpent. Vivre est plus difficile sans elle. Vivre est impossible sans elle. Vivre en faisant le deuil de cette relation naissante lui paraît insurmontable. La solitude lui a pourtant appris à sauvegarder sa fierté et à se relever après s'être effondrée. Seulement, cela faisait des semaines à présent qu'il était au sol. À fixer de façon statique les étoiles qui bordaient le ciel avec l'espoir inavoué qu'un jour, sa vie pourrait redevenir ce qu'elle était avant sa rencontre avec elle. Sa vénus obscure. Malgré les drames qui recouvraient leurs histoires respectives comme la terre d'un enterrement, il ne se sent pas capable de la détester, de lui souhaiter tous les malheurs du monde. Elle ne veut pas lui révéler son identité. Son attirance pour cette inconnue dépasse sa fierté, dépasse tous les principes pour lesquels il n'a jamais fait d'exception auparavant. Son sourire et son regard immense ont peut-être saccagé son existence mais il est heureux de l'avoir rencontrée, car sans son cœur contre le sien, sans la tendresse de sa voix, il se serait éteint dans la banalité d'une vie monotone à la vacuité éreintante et assassine. L'aimer n'est certes pas facile mais il vit à travers leur histoire et il grandit. Il apprend à devenir quelqu'un de meilleur et c'est ce qui la rend si spéciale à ses yeux. La colère s'apaise à ses côtés. L'éternité portera sa promesse en elle et que l'on le croit ou non n'a plus la moindre importance car à présent, il sait que ça ne changera jamais. Elle le transforme et le fait évoluer et c'est la raison pour laquelle il ne se reconnaît plus. C'est la raison pour laquelle j'ai enfin osé me perdre. Elle souffre, elle aussi, il le sait. Il le sent. Leurs cicatrices mêlées entre elles lui donne un espoir naïf, elles alimentent sa force pour lui faire frôler l'impossible et franchir ses propres limites. Elle vaut cet effort. Elle vaut la lourdeur de ses maux. Sa folie le mènera certainement à la tombe mais pour le moment, il a cette idée immatérielle d'être capable de se relever. D'effacer l'incident qu'il venait de vivre et même si la peur du rejet le mettait à genoux, il voulait y croire. Encore un peu. Lorsqu'elle s'est levée et s'est dirigée vers l'ailleurs, lui s'est redressée tout en grimaçant à cause des bleus et des entailles qui ont pris place sur quelques parties de son corps et sur son visage. Sur le sien, les sentiments s'emmêlent brusquement. Il peut le lire dans ses yeux. Il la suit. Il a décidé. N'importe où. Il la suivrait toujours. Promesse non formulée. Juste pour lui. Il baisse légèrement les yeux, honteux et troublé par les raisons qui l'ont entraîné jusque-là. Je ne le connais pas. Je ne me rappelle même plus de son visage. Juste de son regard. Il soupire légèrement et l'idée qu'il venait de frôler sa main lui glaça le sang. À l'intérieur, il se crispait violemment. Je suis désolé. J'avais simplement besoin de te... Son regard rencontra le sien et il hésita avant de reprendre. J'avais besoin de te voir. Ça fait longtemps que je t'attends, tu sais. L'éternité, j'en ai bien l'impression.  Je m'appelle Odin. Tant pis, il n'en a plus rien à faire des conséquences.



Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

E. Brünhild Glodschmidt


savageliving for danger
E. Brünhild Glodschmidt


personal informations

► date d'inscription : 02/07/2014
► parchemins : 52


Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Re: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. EmptyLun 7 Juil - 11:57



On est vivant tant qu'on est inconscient.
Par le temps qu’il la rejoigne derrière l’arbre où elle avait disparu, elle avait remis ses souliers, son visage toujours voilé derrière cette chevelure qui dansait une valse avec le vent. Dans son regard brûlait le feu d’une âme à vive, désireuse de connaître ce qui attirait ce jeune homme à elle, désireuse de le comprendre, de le toucher, de l’envelopper. Il y avait déjà cette force entre eux deux, ce magnétisme insaisissable qui les liait un à l’autre sans même qu’ils se connaissent véritablement. Elle n’avait pas de mots, pas de concept pour exprimer ce qu’elle ressentait, trop jeune pour en comprendre l’ampleur, la signification, l’implication dans ce chemin qu’elle engageait peu à peu, attirée par la présence du bleu et bronze. Elle n’avait jamais ressenti ça avant. Pas même pour ses parents, pas même pour son frère, lui, simplement lui, qui était arrivé comme une pluie dans un désert aride. En sa présence, ses tourments s’apaisaient, se taisaient et disparaissait au fond de son abîme. Il la suivait Étrange soulagement qu’elle ressentit alors, celle qui détestait la présence d’autrui aujourd’hui hurlait pour qu’il ne la quitte pas, qu’il rôde autour de son ombre comme elle dansait sur la sienne, envoûtante. Tout son être lui commandait de ne pas fuir cette fois, même si sa nature l’avait poussé à en faire de sorte quelques secondes auparavant. Animal sauvage. Ton désir de solitude est parfois plus fort que tout.   Elle l’observait avec curiosité, sa tête se penchant sur le côté tel un enfant en proie à quelque chose qu’il ne comprend pas et dont il tente d’en saisir l’essence. Il est là, debout devant elle, osant à peine approcher. Ses cicatrices sont palpables, du moins pour elle. C’est là tout son secret, être capable de voir les cicatrices, ces marques qui teintent l’âme et l’abîme, indélébiles, meurtrières, la rouge et or les connaissait bien. Dans le silence qui plane, il rompt cette tranquillité. « Je suis désolé. J'avais simplement besoin de te...  » Il hésite à dire quelque chose, ce qui pique davantage son attention. Mais il reprend rapidement, assouvissant ce besoin de savoir qui émerge au bord de ses lèvres. « J'avais besoin de te voir. Ça fait longtemps que je t'attends, tu sais. » Elle ne put camoufler cette expression de surprise qui traverse son visage habituellement si impassible. C’était la première fois qu’une personne lui prononçait de tels mots. Comment pouvait-il l’attendre alors qu’ils ne se connaissaient même pas ? Elle s’approcha doucement de quelques pas, rapetissant cette distance qui les séparait jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un mètre. « Je m’appelle Odin. » Cette information ne la fit pas tiquer, elle savait déjà son nom après tout, non, ce qui l’intéressait réellement était ce qu’il avait dit juste avant. Silencieuse, murée dans son questionnement, dans ce qui traverse et repart de son esprit, captivant son attention l’espace d’un instant avant de lui échapper. Quel étrange garçon il était. « Tu m’attendais ? » Une simple interrogation, mais dans sa voix vibre un ton particulier qui ne se décrit pas. Ce tremblement imperceptible, un murmure sourd, un sous-entendu, on ne l’avait jamais attendu. Son corps était en effervescence, un courant électrique traversait ses membres, sa peau était à vif, sensible, douloureuse. Un tambour résonna dans sa tête, frappant contre sa tempe. Ne te fais pas trop d’illusion, belle enfant. Ton regard le détaille un moment. « On ne se connait pas, comment peux-tu m’attendre. » Ce n’est pas une question, plus une constatation. Sa voix n’était pas dure, bien au contraire. Le vent souffle encore, balayant sa chevelure, dévoilant un peu plus son visage à la lumière du jour, si délicat. Une poupée de porcelaine où s’enfermait une âme esseulée. Il avait mis son cœur à vif, lui, l’étranger. Lui, la coquille brisée. La lionne ne bougeait pas, immobile, statue de marbre trônant fièrement sur ses pieds. Elle aurait eu des racines pour s’encrer au sol que l’impression aurait été la même. Inébranlable. Son cœur tambourinait furieusement dans sa poitrine, faisant déraper sa tête qui peinait à garder l’esprit froid. Il tentait de l’apprivoiser, elle, l’indomptable. Il tentait de l’approcher, elle, la sauvage. Ces gestes, sa façon d’être, étaient à l’encontre de tout ce que faisait les autres en sa présence.  Elle ne craignait pas l’abysse qu’elle ressentait au fond de ses yeux. La rousse ne craignait pas la noirceur qu’elle y percevait, ni même la violence qui hurlait dans chaque pore de son corps. Cela, elle y était habituée. À côtoyer le danger. Mais se faire à l’idée que quelqu’un tentait de percer sa carapace, sa forteresse sans faiblesse était nouveau. Une route qu’elle n’avait jamais tentée. S’y laisserait-elle guider ? L’idée faisait lentement son chemin dans les pensées éparâtes de la demoiselle, s’insinuant dans son esprit tel un poison dans du sang.  Une question demeurait néanmoins sans réponse. Une question qu’il n’avait pas posé directement, mais qui en lui dévoilant son prénom insinuait qu’il voulait aussi savoir le sien. Elle se laissa tenter. « Eglantine. » C’est tout ce qu’il aurait pour l’instant.  
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

O. Raphaël Kensington

Cosmos Polaire
O. Raphaël Kensington


personal informations

► date d'inscription : 01/05/2014
► parchemins : 510


Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Re: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. EmptyMar 8 Juil - 7:10

On est vivant, tant qu'on est inconscient.
Tu m’attendais ? Contrôler sa respiration. Étouffer les hurlements. Un par un. Ne rien laisser paraître. Ô grand jamais. Ses souffles avaient le tranchant des lames les plus aiguisées et chaque inspiration nouvelle ne faisait que taillader, toujours un peu plus, la chair constituant son être. Il aurait voulu disparaître, s'évaporer dans les volutes d'opium et ne jamais fouler le sol à nouveau. Comment avait-il pu formuler sa pensée à voix haute. Son indifférence enterrée sous le regard de sa belle, il s’est perdu dans des confusions à l'odeur plastifiée, imbibées de superficielle et de mots illusions, trop pleins de vacuité. Des délices assassins s'éprenaient de ses phalanges, renforçant ainsi le trouble et l'acide qui ne cessent de grandir au creux de son estomac. De ce cirque, il ne retenait que la fin inévitable. L'apocalypse de leurs idéaux morbides. Le temps détruit tout. Même ce qu'il y a de plus beau. Il ne faisait que se laisser porter par la brutalité des courants. Quitte à y laisser l'essence inutile de son existence. Rendue indolente par la faiblesse qui l'avale, il a arrêté de vivre il lui semble. Comme un disque rayé, les cataclysmes se répètent. Crachant leur venin pour labourer tendrement ses entrailles. Marcher pour tourner en rond, mourir sous le poids des pensées cadavériques. S'abandonner simplement au néant qui finit toujours par le rattraper un jour ou l'autre. On ne se connaît pas, comment peux-tu m’attendre. Les effluves de son explosion chatouillaient ses narines et diffusaient en lui la froideur de frissons corrosifs. La désinvolture revenait se blottir contre son cœur, tuant ainsi chaque émotion qui s'y est égarée par maladresse. Il portait cette angoisse permanente et irrationnelle de perdre pied alors que son visage avait déjà heurté la poussière du sol. Les tremblements qui secouaient son organisme rendaient sa démarche incertaine et vacillante. Fermer les paupières et s'anéantir dans le sommeil durant des centaines de siècles étaient ses seules envies… avec elle à ses côtés. Elles s'emparaient de son sang et il a fini par cracher sur la résistance. Les lueurs s'effacent, aussi rapidement qu'elles apparaissent. Sa confiance meurt face aux sourires amusés et enjoués car plus rien ne l'amuse. Elle le trouble, il ne sait pas pourquoi. Je ne veux plus car plus rien n'est juste. Plus rien n'est vrai. Moi encore moins. Je ne vois plus car ce que je veux voir est déjà devant mes yeux. On peut attendre quelqu’un sans le savoir, tu sais. Je viens de le comprendre aujourd’hui. Et moi, j'ai attendu trop longtemps. Pourtant aujourd’hui il a ce rictus collé aux lèvres, dessiné par la béatitude des imbéciles. Forcé par les circonstances, par l'intérieur de sa carcasse brûlée à vif. Sourire. Toujours. Continuer, même lorsque la poussière des ruines obstrue les poumons et ralentit les battements de ce muscle moteur détesté. Son regard perdu dans celui de la jeune fille perce ses besoins, souligne ses maux et identifie les couleurs de son aberration. Ses brisures, à elle, enflées qui saccagent ses pensées et les illusions dans lesquelles il se perd et qu'il croit détenir. Sa fascination s'accentue car il est ce gosse qui comprend les jours de pluie et qui savoure l'ardeur de son malheur, tout comme celui des autres. De savoir qu’il n’est pas seul. Malsain. Atrocement. On se perd et tout ce que j'espère n'est que l'absolution de notre épilogue. Contre elle, l'effusion de ses psychoses le déchire. Pourtant, il ne dit rien à leur sujet. Incapable et aphone, complètement déstructurée par l'espace vide dans lequel il est tombé. Il a connu mieux. Et sa froideur ne faisait que protéger les ecchymoses, perdues dans le noir et le bleu. Flou. Rien n'a de sens et je crois que j'en ai fini de chercher. Eglantine. Son regard s'évade quelques instants, fuyant sans cesse le scalpel aiguisé du sien. Nous sommes tous les deux fatigués, constamment. Mes thèses n'ont aucun sens, aucun but. Puis ses pupilles reviennent contre les siennes. Il respire à peine, persuadé qu'un jour, il ne sera plus qu'un fantôme. Tu le sais. Puisque nous vivions la même chose, puisque nous saignons de la même façon. Tu ne peux pas me le cacher Eglantine. Il est sans doute en train de perdre le contrôle. Depuis toujours, la différence oppresse ses souffles et entrave ses gestes par rapport aux autres ; de ces gens, il en est devenu allergique. Trop souvent, il se sent comme balancé dans un océan d'idéaux effondrés. La foule serre les ventricules de son muscle moteur pour remplir sa gorge de larmes acides. Ce n'est pas de la tristesse. Ce n'est que l'odeur d'une rage contenue jusqu'à l'explosion et les combinaisons fiévreuses de son esprit ne sont que le tic tac de la bombe à retardement qu’il est. L'innocence ne dure qu'un temps et le petit garçon est mort depuis bien longtemps. Les traits figés dans une paralysie devenue habituelle avec le temps. L'impassibilité en armure d'acier, l'ironie en lame aiguisée. C'était tellement plus facile que de porter le poids de ses propres émotions. C'était tellement plus facile de maudire le monde entier plutôt que d'aimer chaque regard, chaque sourire. Il a perdu le goût des jours pour s'abandonner à la couleur sombre d'une nuit sans étoiles et il s'y complaît. C’est joli comme prénom. Ça doit être rare, je crois que je ne l'ai jamais entendu. Comme toi, il le pense, sincèrement. Il ne le lui dira peut-être pas. Peut-être jamais mais c'est le peut-être qui tâchait son quotidien et qui brouillait ses principes chaotiques. À nouveau, le silence lui nouait la gorge. Il la regarde, simplement regarde pour observer à quel point elle était différente des autres. Elle ne semblait pas effrayée. La question aussi banale soit-elle traversait son cortex comme une balle d'arme à feu. Je m'y jette ou pas ?  Je te dérange, peut-être ? Si tu veux que je m’en aille, tu n’as qu’à me le dire. De la crainte dans la voix. Crainte du rejet. Crainte de la quitter tout simplement.
Revenir en haut Aller en bas

E. Brünhild Glodschmidt


savageliving for danger
E. Brünhild Glodschmidt


personal informations

► date d'inscription : 02/07/2014
► parchemins : 52


Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Re: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. EmptyVen 11 Juil - 6:48



On est vivant tant qu'on est inconscient.
« On peut attendre quelqu’un sans le savoir, tu sais. Je viens de le comprendre aujourd’hui. Et moi, j'ai attendu trop longtemps. » Elle sourit en retour, sans savoir pourquoi, sans comprendre pourquoi ça lui fait tant plaisir à entendre, ni d’où lui vient se sentiment nouveau qui pince dans sa poitrine. Du bonheur ? Peut-être bien. Elle ignore pourquoi ça lui plait de qu’il ait prononcé ces mots et qu’il le pense. L’idée qu’il ait pu croire le contraire, qu’il n’ait pas voulu d’elle l’aurait terrifié sans doute, même si elle ne saurait dire pour quelles raisons exactement. Son regard restait figé sur lui, incapable de déroger, elle le détaillait sans arrêt, apprenant par cœur chaque plis de ses vêtements, chaque angle que prenait ses cheveux, les plissements de sa peau lorsqu’il souriait, chaque détail s’imprégnait dans sa mémoire qui comme une éponge absorbait l’information pour la stocker et la conserver précieusement dans ses tiroirs. Elle ne voulait rien laisser échapper, le connaître par cœur, tout savoir sans qu’il est besoin de parler, de s’exprimer avec des mots. Sa chevelure est balayée une énième fois par le vent, chaque fois dévoilant un peu plus son visage au grand jour, telle une coquille qui s’ouvrait doucement à l’étranger. La demoiselle est sauvage, mais se laisse apprivoiser par qui à la patience de l’approcher et de ne pas l’effrayer. Les contacts étaient toujours difficiles à entamer, mais pour une raison ou pour une autre, ceux-ci se passaient étrangement mieux en la présence du bleu et bronze, elle se sentait plus à l’aise, moins craintive à son approche. C’était bien la première fois que ça la prenait. « C’est joli comme prénom. Ça doit être rare, je crois que je ne l'ai jamais entendu. » Tu souris davantage, toujours aussi silencieuse. Ton prénom à toi aussi est joli. Odin, c’est la première fois que je l’entends. Mais elle n’exprima point ses pensées, se contentant de l’observer de ses prunelles d’ambre. La rouge et or ne bougeait toujours pas, immobile telle une statue de marbre. Sa tête s’était légèrement relevée pour mieux le regarder, son regard plongé dans le sien, ne dérogeant pas. Elle voudrait s’approcher, mais n’ose pas franchir le pas. Et si lui avait peur ? Le solitaire. Il est comme toi et tu le sais bien. « Je te dérange, peut-être ? Si tu veux que je m’en aille, tu n’as qu’à me le dire.» L’espace d’un instant, son regard s’agrandit sur la surprise de la question. Non, bien sûr que non il ne la dérangeait pas, absolument pas. Il l’aurait su depuis longtemps, autrement. Mais peut-être n’a-t-elle pas été assez claire. Finalement, son corps s’extirpa de sa torpeur et elle s’avança vers lui, franchissant la distance, posant pied à sa hauteur. Elle ne voulait pas qu’il parte, c’était la dernière chose qu’elle désirait même si en temps normal, elle ne l’aurait pas retenu, si ça avait été quelqu’un d’autre, elle lui aurait dit de partir, mais pas lui. Son cœur avait manqué un battement, il faisait n’importe quoi, son sang montait dans sa tête et la faisait tourner, son estomac se tordait sous le stresse. Sa sauvagerie ne venait pas d’un choix, elle était ainsi et s’exprimer, parler à des gens, était une tâche complexe à son égard. Une inspiration difficile s’engouffra dans ses poumons, il fallait qu’elle dise quelque chose pour ne pas qu’il parte, qu’il reste encore un peu, juste un peu, même si ce n’était pas pour longtemps. « Non… tu ne me déranges pas. Restes. » Voilà c’était dit. Sa respiration reprit un rythme un peu plus normal. Elle avait perçu sa crainte et avait répondu par la sienne. Elle n’avait jamais eu peur du rejet, jamais avant ce jour, avant maintenant. Pourquoi cette sensation ? Elle l’ignorait, mais elle l’aimait. Tout tournait autour d’elle et cette impression que le temps était suspendu la tenaillait fortement. Ce n’était pas désagréable. Il était rare qu’elle se sente aussi bien en présence d’autrui. « Et pourquoi m’attendais-tu, exactement ? » La curiosité reprenait son droit dans son regard et dans ses traits. Elle désirait savoir ce qui l’attirait à elle à ce point, ce qui avait provoqué chez lui ce besoin de la connaître, de l’apprivoiser. Et peut-être cela éclairerait-il ce qu’elle ressentait aussi. Sa main délicate vint chasser une feuille rebelle du vêtement de son interlocuteur d’un mouvement souple. Un effleurement d’une fraction de seconde à peine, juste assez pour palper son épaule. Elle sourit encore, sereine, si calme en apparence. Pourtant, son corps bouillait à l’intérieur et son cœur battait à tout rompre. « Et j’aime bien ton prénom aussi, Odin. Ça aussi c’est plutôt rare. » Sa tête se balance doucement sur le côté, comme un enfant curieux. Oui, ce garçon était empli de mystère et elle aimait ça.   
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

O. Raphaël Kensington

Cosmos Polaire
O. Raphaël Kensington


personal informations

► date d'inscription : 01/05/2014
► parchemins : 510


Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Re: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. EmptyDim 13 Juil - 1:50

On est vivant, tant qu'on est inconscient.
Non… tu ne me déranges pas. Restes. Ce n'est que lors de ces brefs instants que l'air arrivait à emplir à nouveau ses poumons. Reprendre son souffle grâce à l'air marin et aux fraîcheurs pures de la matinée. Je peux rester. Elle me le demande, même. Il a l'impression d'être soulagé d'un poids, d'avoir brisé le malaise en osant simplement le lui demander. Je suis rassuré de t'entendre dire ça. Je ne voulais pas partir. Je voulais... Rester avec toi. L'overdose d'émotions le rendait fébrile et comme un château de cartes, ses murs immenses s'effondraient consécutivement. Il profitait donc de ces heures disparues, encore endormies par la nuit et son oppression obscure pour reprendre cette marche dont il ne connaissait pas encore la destination finale. Le sourire réconfortant de sa belle lui faisait oublier, de façon éphémère, les derniers événements. Contempler l'éclatement des vagues contre le sable écumeux lui rappelait que tout n'était qu'une question de temps et qu'un jour, les particules de son corps se mêleront à la multitude immense des grains de sable sur lesquels il s'égarait à ses côtés. Et pourquoi m’attendais-tu, exactement ? Sa question le fait légèrement rire. De façon sincère cette fois, sans aucune complication. Sans mensonges. Je ne répondrai pas, Eglantine. Pas tout de suite, du moins. Moi aussi j'aimerais garder une part de mystère, tu sais... En contrepartie d'une autre réponse, sûrement. Sa profondeur ne faisait qu'amplifier son allure provocante et décalée. Au-delà de ses outrances se cache la sensibilité fragile d'un esprit profondément empathique, tissé de compréhension et d'une fascinante réflexion. D'elle, il ne connaissait que des bribes discrètes (secrètes) ; dissimulées derrière un voile d'inaccessibilité qu'il cherchait à retirer. Deviner les cicatrices était pour lui chose aisée. Il avait passé la moitié de son existence à étudier le comportement humain, à se perdre dans ses labyrinthes complexes et parfois insensés. Eglantine était un puzzle compliqué dont il aimait particulièrement découvrir les pièces afin de les assembler au fur et à mesure. En réalité, les pièces, s'était elle qui les lui donnait. Apprendre à connaître l'autre dans la plus grande simplicité est sans doute ce qu'il y a de plus sain pour l'esprit. Qu'as-tu à m'offrir en échange ? Une information. N'importe laquelle, je m'en contenterai. Je me contenterai de tout ce qui vient de toi, je crois. Son sourire semblait persister sans qu'il ne le sache. Rare. Observant les traits de la rousse, il se demandait ce qui la poussait à errer sur la plage à cette heure-ci. Ausländer… Une étrangère, comme toi. Il y avait la mer, là-bas ? Le silence de ses journées le faisait disparaître. Les reflets de miroir étaient étrangers et son monde tout entier semblait être suspendu dans le temps. Tout comme un enfant, il se sentait coincé dans le confort d'une matrice maternelle invisible. Avec le temps, il était devenu intouchable, voire insensible. Ses sens lui paraissaient anesthésiés et sa sociabilité, celle de tous les enfants, s'était dissipée, naturellement. Sans vraiment qu'il s'en aperçoive. Les modifications restaient encastrées dans sa gorge comme des secrets qu'il ne fallait partager à personne et il en est totalement devenu apathique. Mais à toi, peut-être. Un jour, probablement. Entre Eglantine et lui, les choses se construisaient d'elles-mêmes. L'improvisation semblait recouvrir leur existence et les parties d'eux-mêmes s'encastraient les unes dans les autres. Son imagination faisait bouillonner ses sens et l'optimisme qu'il a tant de mal à vivre ou à accepter naissait naturellement de ses psychés aujourd'hui, en compagnie de la jeune fille. Un faisceau lumineux dans une opaque noirceur, un nouvel espoir de sérénité. Il avait envie de s'y perdre, sans se laisser étouffer par des questions stigmatisées de peur. Vivre l'instant présent. Avec elle et oublier complètement le reste lui semblait être une bonne idée. L'océan avait beau gronder en silence, sa tranquillité lui apparaissait de plus en plus concrète et peut-être que leur début de conversation en était la raison. Grâce à sa présence, les ombres se rapetissaient naturellement car ses réflexions étaient tournées vers elle et vers ce qui troublait son sommeil, ses sentiments. Tout son être même. Intéressé, son regard s'attachait à nouveau aux esquisses de son visage alors qu'il attendait sa réponse.
Revenir en haut Aller en bas

E. Brünhild Glodschmidt


savageliving for danger
E. Brünhild Glodschmidt


personal informations

► date d'inscription : 02/07/2014
► parchemins : 52


Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Re: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. EmptyMer 23 Juil - 7:03



On est vivant tant qu'on est inconscient.
« Je suis rassuré de t'entendre dire ça. Je ne voulais pas partir. Je voulais... » Son regard pétille à ces paroles, empreint d’une curiosité marquée, mais aussi d’une lueur maligne, amusée et satisfaite. Elle dansait sur ses pieds, immobiles, mais balançant à droite et à gauche, portée par le vent, en synchronisation parfaite avec la brise qui soufflait sur eux. Ses lèvres s’ourlaient continuellement d’un sourire énigmatique, son regard voilé derrière son caractère sauvage, elle restait muette aux tentatives d’approche, masquée derrière la brume de ses propres démons. Ses mains valsaient contre les pans de sa robe, allant et venant au gré de ses envies, de ses humeurs. Encore et toujours, elle analysait, l’esprit clos, le visage emprunt de mystère, d’ombres mouvantes où résidaient ses secrets, ses pensées, ses paroles informulées et ses désirs les plus profonds. Dans l’abysse de ses prunelles dansaient les flammes d’un enfer ardent, un feu alimenté par l’étincelle violente d’autrui, leurs blessures, leurs cris du cœur, leurs cicatrices et tout ce qui hurlait en eux dans les plus grandes convoitises qu’on leur offre un brèche pour sortir ou un baume pour les apaiser. « Je ne répondrai pas, Eglantine. Pas tout de suite, du moins. Moi aussi j'aimerais garder une part de mystère, tu sais... » Il piqua sa curiosité, une fois de plus. Lui aussi veut jouer au sauvage, mais ce n’est pas un jeu dans lequel il gagnera, à cela elle est la plus forte. Son corps cessa de se mouvoir, comme soudainement encré du haut de la tête jusqu’à ses pieds. Il a toute son attention, entière et dévolue, lui, le garçon d’une autre maison. Ce n’est pas la peine de chercher à creuser, sa bouche le trahira bien avant, elle l’intriguait trop et cela le savait. Dans son approche, dans sa pêche, elle avait refermé ses doigts délicats à cet hameçon, à ce crochet qui perchait insolemment autour de lui, attendant qu’un œil attentif le découvre et s’y accroche. C’était exactement ce qu’elle avait fait. Puis, par moment, elle tirait dessus dans l’espoir d’y découvrir ce qu’il y avait au bout. Parfois, elle en émergeait quelque chose de nouveau, parfois, il ne s’ébranlait pas d’un centimètre. Mais elle était patiente, Eglantine aurait ses réponses et elle attendrait une vie si cela était nécessaire. Voilà qu’il s’était désisté. Une manière de mordre à un appât pour qu’elle se découvre à son tour. Mais la rouge et or n’était pas de celle qui se laissait prendre à ce genre de tactique. Si elle se dévoilait, c’était intentionnelle et pas autrement. La forcer ne servirait strictement à rien et elle s’envolerait un moment avant de revenir piocher l’écorce de ce qui l’intéressait et de voir si elle cédait à nouveau ou non. Poudlard regorgeait de centre d’intérêt de ce genre. Elle ne manquait pas d’attraction pour se divertir, cela non. Mais lui était différent. La jeune fille désirait le conserver, en faire sienne, uniquement sienne. Toucher son cœur comme personne ne l’avait fait auparavant, le dérober, le voler, le conserver jusqu’à son dernier souffle. Le caresser pour l’apaiser et l’enflammer pour l’emballer, le posséder au creux de sa main, qu’il soit à sa merci, fragile, mais en sécurité plus que nulle part ailleurs. « Qu'as-tu à m'offrir en échange ? Une information. N'importe laquelle, je m'en contenterai. » La question qui tue. Une information, n’importe laquelle. Erreur terrible. Il ne savait pas jouer à ce jeu. Sa tête s’abaissa légèrement, sa chevelure de feu retombant devant son visage, barrière infranchissable. Le silence s’abattit sur sa personne, murée derrière sa palissade, sa forteresse inébranlable. Pourtant, elle réfléchissait, son cerveau travaillant à cent milles à l’heure, pesant le pour et le contre de lui en dire un peu et sur ce qu’elle s’ordonnait à lui dévoiler en échange d’une information qu’elle convoitait. N’importe quoi, même le détail le plus insignifiant lui conviendrait. Puis, finalement, après un moment qui sembla interminable sans doute, ses lèvres s’entrouvrirent. « Ausländer. Je suis allemande. » L’eau claqua dans ses oreilles, lui rappelant sa demeure d’enfance, irrémédiablement. Le lac qui bordait le terrain du manoir familial à Hambourg, petite ville portière, la plus important d’Allemagne. Sa tête se redressa légèrement, sa chevelure claquant dans son dos tel un fouet enflammé. « Alors ? » Elle attendait sa réponse en retour.   
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

O. Raphaël Kensington

Cosmos Polaire
O. Raphaël Kensington


personal informations

► date d'inscription : 01/05/2014
► parchemins : 510


Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Re: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. EmptyJeu 30 Oct - 9:48

On est vivant, tant qu'on est inconscient.
Les souffles incandescents murmurent à travers ses tympans, leurs histoires s’allongent, ils courent comme des claquements à travers ses poumons et viennent serrer ses reins dans les heures éteintes du jour. Il a appris que le silence était un certain langage, n’osant parfois qu’uniquement écouter les échos de ses questions. Des mouvements embrumés dans le vide, dans le rien, cherchant dans l’invisible à dévaler des monts flous, superflus. Les rêves s’envolent et comatent à travers ses pupilles desséchées. Le chaos de son passé s'est caché sous le silence. De ces nuits atrophiées, il ne reste plus que le souvenir d'effluves d'opium que ses rêves transforment en cauchemars. Les morsures et les saignements. Ses cris et ses pleurs. Les raisons du pourquoi et du comment sont aphones car il a trop peur que s'il en parle, tout recommence. Que tout l'éteigne et l'essouffle, que ce besoin, autrefois compulsif, de souffrir lui bouffe les chairs comme avant. Alors il n'en parle pas. Jamais. Les pleurs restent enfermés derrière le titane de son déni et il construit de nouvelles bases, comme s'il était quelqu'un d'autre. Pour l'instant, cela fonctionnait. Les prémisses d'un nouveau soleil lui faisaient du bien même si les murmures ne s'arrêtent pas. Même si ses prunelles s'accrochent encore aux tableaux épineux et agressifs. Il n'est plus qu'un spectateur, pour vivre sa vie sans mensonges, loin des monstres de vices qui l'aidaient à respirer auparavant. Ausländer. Je suis allemande. De l'Allemagne, il ne connaissait rien. Pas même l'esquisse d'un bâtiment, ni le nom d'une ville. Un pays totalement étranger. Les routes qu'il prenait lui étaient totalement inconnues et même si la peur l'effleurait bien souvent, il ne craignait pas de tomber car ça ne pourrait pas être pire que ce par quoi il est déjà passé. Peut-être que les brumes de la fatigue le rendent optimiste, peut-être qu'il a simplement changé de vision... Peu importe au fond. Le présent devient toujours passé et le passé est une page tournée. Remuer les ombres n'a jamais été conseillé, car les ombres ne jouent pas. Elles ne se reflètent nulle part, elles ne font que s'accrocher à la peau comme le font les parasites et il en était bien conscient. Sa rencontre avec Églantine s'était faite dans le plus doux des hasards mais il ne le regrettait pas. Alors ? L'insensibilité s'était métamorphosée. Les lacs gelés devenaient rivières fraîches et lui, il vivait autrement. Dans un autre cadre, avec un autre visage. Peut-être le vrai, peut-être celui du petit garçon espiègle qu'il avait abandonné il y a bien des années à présent. Le sang écartelé et débordant de secrets inaudibles, invisibles. Des meurtrissures dont les origines restaient occultes. Son père possédait les clés ouvrant les portes. Il restait là, constamment même à des centaines de kilomètres de l'endroit où il est. Dans son esprit, les silences miroitaient des hurlements. Tout lui paraissait stupide, absolument tout et rien – ou presque, n'avait de sens lorsqu'il se rappelait des débuts de sa chute. Son regard s'ancre au coeur d'un point qui n'existe pas et durant l'espace de quelques secondes, sous l'effusion des nouveautés, il se perd et oublie. Alors quand Églantine lui répond, c'est le clignement de ses paupières qui le ramène à la réalité. Il chasse les idées cacophoniques, tout en posant ses rétines sur la rousse. En réalité, il était anxieux. Anxieux car même si l'idée était refoulée, encastrée dans ses os, elle existait. Il sourit, gêné, il ne sait pas vraiment quoi répondre sans paraître ridicule. Pourquoi arrivait-elle à le déstabiliser si facilement ? En avait-elle conscience ? Les images s'enchaînaient de façon inconstante, voire aveuglante. Je ne te connais pas, je sais uniquement que tu es allemande et que ton prénom est Églantine, mais j'ai l'impression d'avoir vécu à tes côtés toute ma vie durant, c'est complètement con et un peu cliché, n'est-ce pas ? Il a dit ça comme s'il possédait la vérité absolue. Il a dit ça pour se rassurer car il ne savait pas au fond s'il était apte, s'il méritait de voir la couleur bleue de ses yeux. Durant un court laps de temps ses pensées tournaient à 300 km/h sans qu'il ne puisse les arrêter.Je t'attendais parce qu'au fond, je savais qu'on peut pas vivre seul jusqu'à la fin de sa vie. Satisfaite ? Tu peux rire, si tu veux, je pense que je rirai aussi si quelqu'un m'annoncerait quelque chose d'aussi ridicule... C'est comment l'Allemagne, dis-moi ? Moi je n'ai jamais quitté l'Angleterre.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



personal informations



Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty
MessageSujet: Re: Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.   Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Eglanaël + Tu le sais bien on est vivant, tant qu'on est inconscient.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» t'as d'beaux ch'veux tu sais + JANNAH
» MI4 ► tu sais ce qu'elle te dit ma mère ? Viens par-là que je te montre.
» Tu ne sais pas comment tu avances, alors tu t'enfonces... [pv. Louis]
» Mimi Geignarde ∞ Tu crois que je ne sais pas ce que les gens disent de moi dans mon dos ? (finie)
» Tu fumes après l’amour, toi ? J’en sais rien baby. J’ai jamais regardé. ∞ nathanne

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
D i s s e n d i u m :: POU DU LARD DU POUDLARD :: « EXTERIEUR » :: plage-