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 Six pieds sous terre, une échappatoire ? # Elio H.

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Six pieds sous terre, une échappatoire ? # Elio H.  Empty
MessageSujet: Six pieds sous terre, une échappatoire ? # Elio H.    Six pieds sous terre, une échappatoire ? # Elio H.  EmptyVen 1 Fév - 0:41

C'est en courant, une sueur froide glissant tranquillement le long de ses omoplates, qu'Oliver franchit la porte qui le séparait des cabinets. Il s'y installa fébrilement, et se concentra sur sa tâche ; il était en effet huit heure moins cinq, or, à partir des toilettes, cinq minutes étaient largement nécessaires pour rejoindre l'aile Ouest du château, et donc la salle commune de Serdaigle. C'était une chose de sortir en pleine nuit, en empruntant tout un tas de passages secrets, mais ç'en était une autre de ne pas respecter le nouveau couvre-feu à une heure où Poudlard était encore fébrile. Un retard de ne serait-ce que d'une minute assurait le sortilège doloris à celui qui enfreignait le règlement.
Le jeune Kensington fixa soudain ses paumes, elles étaient calleuses, éprouvées par le contact de la pierre du château ; ses bras, quant à eux, arboraient une impressionnante collection de cicatrices et de brûlures en tout genre, à cause des potions – songeait-il. C'est plus globalement son corps tout entier qui s'usait anormalement vite. Il n'avait jamais été grand pour son âge, et bien qu'il ne soit pas chétif, il demeurait sec. Alors, forcément, les épreuves de la vie l'abimaient avec plus de rudesse qu'elles ne l'auraient fait avec quelqu'un du même âge. Peu lui importait. Si sa sœur s’efforçait de lui briser chaque os, de lui déchirer chaque muscle, de lui confisquer jusqu'à la moindre goutte de sang, elle lui avait au moins enseigné l'humilité : les êtres, la vie, sont vulnérables. Regardez tous ces élèves qui marchent la tête haute, fièrement, persuadés que rien ne peut les atteindre ; ce sont des imbéciles, tous. N'importe qui ayant jamais éprouvé le froid de l'acier d'une lame dans sa chair sait qu'il n'est rien, sinon un complexe assemblage de diverses choses toutes aussi fragiles que du verre. Oliver, lui, en était parfaitement conscient ; il existe des limites à ce qu'une personne peut subir, même si la magie intervient dans la guérison. Combien de temps pourrait-il supporter les harcèlements de Taylor ? Il n'avait pas peur de la douleur, il s'y était habitué, et à chaque coup son regard exprimait une folle lueur de défi ; non, il était simplement résigné, convaincu qu'à un certain moment son esprit, son âme, refuseraient tout bonnement de continuer sur cette voie. Cependant, une froide détermination l'animait, l'aidait à se lever le matin, alimentée par cette incroyable injustice qu'est la vie. Peut-être même qu'il rêvait secrètement de victoire, comme si tous ses plans vengeurs n'impliquaient pas son sacrifice. Là, sur les toilettes d'un sombre château, son visage se figea soudain, et ses traits n'exprimèrent plus que fureur, il en était à peine reconnaissable. Le fantasme qui l'habitait, celui d'un meurtre passionnel, ressurgit du plus profond de son être, chuchotant, hurlant parfois.
La porte des cabinets tremblait violemment, et menaçait de sortir de ses gonds, ce qui tira Oliver de sa rêverie. Il jura, le visage livide, son cœur battant la chamade ; comment pouvait-il même envisager de commettre un acte si abominable ? On avait déjà vu des sorciers être internés à Sainte Mangouste suite à de longues tortures ; et si la folie le guettait ? Cette perspective l'effrayait plus qu'il ne voulait bien l'admettre. Calme toi, lâcha-t-il dans un souffle, réfléchis, sauve les apparences. Car si admettre qu'il avait peur l'énervait, le fait qu'on puisse penser qu'il ait réellement peur l'inquiétait plus que tout. L'important n'était pas d'être insensible à la douleur, l'important était que son bourreau le croit. Le paraître était crucial, et Oliver détestait ne pas contrôler la façon dont les autres le percevaient ; à chaque situation correspondait un rôle, un masque qu'il pouvait enfiler afin de parfaitement contrôler son image. C'était là, somme toute, la technique d'un petit garçon bien trop effrayé par les monstres cachés sous son lit pour oser sortir de sa couette.

Huit heures moins deux. Il se nettoya rapidement les mains et s'élança à en perdre haleine. Ses poumons brûlaient, et une douloureuse pointe menaçait le creux de ses reins. Par chance, il ne croisa personne sur le chemin du retour qui menait à la salle commune – même les fantômes redoutaient de s'afficher dans les couloirs. Il escalada les marches de sa tour quatre par quatre, sa robe virevoltant derrière lui.
Oliver se figea brusquement à l'angle du couloir qui permettait d'accéder à l'entrée de la salle commune, et jura silencieusement ; il fallait s'en douter, un Mangemort était posté vingt mètres plus loin, prêt à coincer n'importe quel retardataire. Il était acculé, il ne pourrait pas rentrer dans son dortoir sans se faire voir. Aucune excuse, aucun mensonge, aussi brillant soit-ils ne fonctionneraient : les sbires du Directeur appréciaient trop faire souffrir les élèves pour cela. Devait-il accepter l'inéluctable châtiment ? Il gémit, une de ses pommettes, qui avait éclaté au contact d'un redoutable uppercut la semaine précédente, venait tout juste de perdre sa teinte violacée – il détestait devoir se rendre à l'infirmerie. Il fit un intense effort pour se concentrer ; que faire ? Sa famille avait toujours été une fidèle partisane du Seigneur des Ténèbres, il pourrait donc faire appel à l'indulgence du Mangemort. Oliver imaginait parfaitement la scène : il arriverait tranquillement la tête haute, le regard hautain. Un sang-pur ne court part, on l'attend. Son père, le lord Kensington, avait lui même revêtu l'habit noir et participé à la guerre civile ; un néophyte devrait plier l'échine devant le fils d'un si majestueux sorcier car la famille du jeune Serdaigle avait toujours bénéficié des faveurs du Directeur de Poudlard. Mais Oliver écarta rapidement ce scénario, cela n'était plus vrai à présent. Son père n'était plus qu'un vague souvenir, presque flou, et si sa mère approuvait l'action du Seigneur des Ténèbres, elle n'était pas Marquée. Mais Taylor, oui. Oliver pourrait-il se prévaloir d'être le frère d'une Mangemorte ? Non plus. Il était de notoriété publique qu'elle le haïssait. Oliver devrait donc passer la nuit dehors, ou au moins patienter jusqu'à ce que l'entrée de la salle commune ne soit plus surveillée, c'est à dire jusqu'à une heure avancée.
Rebroussant chemin, aussi silencieusement que possible, il songeait aux possibles refuges qu'il pourrait rejoindre. Certains tableaux acceptaient de renseigner les élèves sur les possibles cachettes qui n'étaient pas occupées ; d'autres, en revanche, renseignaient les surveillants du château. Le risque était trop grand, il ne pouvait s'en remettre à la chance. Il fit un rapide bilan de la situation dans laquelle il se trouvait ; non loin d'ici se trouvait la tour d'astronomie, rarement surveillée. Cependant, bien que cette nuit de juin s'annoncait douce, il pleuvait dru dehors, et il n'avait rien emporté pour se couvrir. Un sorcier plus expérimenté aurait pu s'aider de la magie, mais Oliver n'excellait vraiment pas en Sortilège. Où aller ?

Il faisait encore jour dehors, ce qui ajoutait encore plus à l'étrangeté de la situation. Il jura une nouvelle fois, pourquoi n'était-il pas remonté directement après son repas ? Il aurait très bien pu trouver d'autres toilettes, plus proches.
Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il remarqua à peine l'ombre se profilant dans son dos, une ombre qui n'annonçait vraiment rien de bon. Une lourde main tenta de le saisir, et ce n'est que par pur réflexe qu'il lui échappa de justesse. Machinalement, il saisit un leurre explosif dans sa poche, le dernier qu'il possédait, et le projeta contre le mur. Le nouveau venu cria quelque chose au garde posté dans le couloir, mais il était déjà trop tard. Profitant de l'épaisse fumée provoquée par le leurre, Oliver prit ses jambes à son cou et s'enfuit aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Une intense chaleur lui frôla la joue, et le sortilège percuta une lourde armure, qui s'effondra dans un vacarme assourdissant. La discrétion n'était plus de mise, le jeune Serdaigle devait simplement mettre le plus de distance possible entre lui et ses poursuivants. L'adrénaline lui donnait des ailes, littéralement. Telle une souris poursuivie par un gros chat, il se faufila dans le passage secret situé au sixième étage, et dévala les vieilles marches jusqu'au rez-de-chaussée. La précarité de la situation avait éclaircie son esprit ; l'interminable dédale des cachots permettrait son salut. Il enchaina les couloirs sombres du sous-sol, ne s'arrêtant qu'une fois ses jambes devenues trop faibles et tremblantes pour pouvoir continuer. L'endroit était lugubre, l'air si glacé qu'il lui brûlait les poumons. Prit d'une soudaine nausée, Oliver vomit l'intégralité de son diner, priant pour que ce soudain excès de faiblesse s'acheva aussi vite qu'il était apparu.
En sueur, livide, il pénétra dans un vieux cachot mal isolé. Les gonds de la lourde porte, rouillés, grincèrent généreusement. Le sol glissait, sans doute à cause de la mousse le recouvrant ; une obscurité totale régnait là, ainsi qu'un profond silence, uniquement troublé par la lourde respiration du jeune fuyard. Une forte odeur de moisi l'enveloppa rapidement, et ses vertiges redoublèrent d'intensité.
Ce ne fut qu'à ce moment, alors qu'une bonne minute s'était écoulée depuis son entrée dans le cachot, qu'il la remarqua ; une silhouette, immobile, l'observait. Elle n'était pas très grande, mais Oliver ne distinguait pas vraiment ses traits. Une douloureuse boule se forma dans sa gorge, amère : il n'était finalement peut-être pas si rapide que cela, ils l'avaient retrouvé.
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