Ellie,

J'ai une fois de plus failli à ma promesse et j'en suis navré. Je sais que j'avais promis de t'écrire il y a déjà bien des jours mais j'avais du mal à poser sur papier ce que je souhaitais te dire. Pour être honnête, je n'y parviens toujours pas, mais je ne peux pas être indéfiniment silencieux. Tu dois m'en vouloir de rester si secret, te poser des questions peut-être. Je te promets que rien n'a changé. J'attends toujours patiemment que tu termines ton année préparatoire, que tu viennes enfin t'installer avec moi. Si cela fait toujours parti de tes plans également.

J'ai demandé à Ace quelques jours plus tôt s'il pouvait me donner la date de votre prochaine sortie au Pré-Au-Lard mais il a du oublier. Comptes-tu t'y rendre ? Si tu préfères profiter de cette journée pour étudier je ne pourrais bien évidemment pas te blâmer, au contraire. Tiens-moi au courant savoir si je dois demander un jour de congé ou non.

Si tu as le moindre soucis avec l'un de tes cours n'hésite pas. Je te promets d'être plus prompt à te répondre.

Je serai toujours là pour toi,

Jeff

Ellie,

Je n’ai pas de mots pour exprimer ce que ta compréhension me fait ressentir. Honteux probablement. Ta patience n’a pas d’égal et je me demande ce que je fais pour la mériter en cet instant. Franchement, je me demande pourquoi tu souhaites te battre autant pour moi, comment tu peux Bien entendu j’aimerais également être à tes côtés en ce moment, voir ton sourire plutôt que de l’imaginer, plonger dans ton regard plutôt que de chercher des nuances de brun lorsque le soleil se lève, mais sache que ta lettre vient déjà de m’envoyer une vague de chaleur, une vague de bonheur. Tu penses te répéter mais je le ferai davantage, je ne sais pas pourquoi tu te bats pour moi, pourquoi tu es si compréhensive et même si je ne devrais pas accepter ta compassion, je l’accueille tout de même à bras ouverts.

Je sais que tu dois probablement être l’une de celle qui me comprend le mieux, que tu as quelque part vécu ce qu’il m’arrive en ce moment même. Quelque part, car ta relation avec Michael était bien différente de celle que j’avais avec Liam. Il était mon pillier, mon roc et je ne serai pas la moitié du sorcier que je suis aujourd’hui s’il n’avait pas été là.

Je suis ravi de voir que je ne t’ai pas faite partir à toutes jambes même si cela reste pour moi du domaine de l’incompréhensible. Eleanor. Je veux que tu me fasses la promesse de me laisser si le besoin est. J’essaie d’oublier, j’essaie de pardonner mais cela m’est bien plus difficile qu’escompté et je ne sais pas si j’aurais la force de me tenir aussi droit qu’avant et de pouvoir toujours te donner le peu que je pouvais t’apporter il y a de cela quelques mois. Ton acharnement et ton amour me donnent plus de bonheur que tous les gallions au monde mais ils m’effraient également. Je ne veux pas t’entraîner avec moi, détruire la joie de vivre que tu as mis si longtemps à regagner et si par malheur cela venait à arriver je souhaite que tu me tournes le dos et me laisses seul dans mon désespoir. Je préfère amplement te perdre plutôt que tu te perdes toi-même.

Je vais t’avouer qu’excepter aller au travail je ne passe pas énormément de temps au dehors. Je préfère de loin la tranquillité de notre appartement. Peut-être que d’ici quelques semaines je serai prêt à mettre le nez dehors et profiter de ce que le quartier avait à offrir.

Je te verrai donc d’ici une semaine et quelques jours. (Ace m’a effectivement répondu légèrement avant toi)

Continues sur ta lancée, je sais que tu réussiras cette année préparatoire et que tes efforts paieront. Ne baisse pas les bras.

Baisers,
Jeff