Plus ils avançaient plus ils laissaient l’odeur atroce de l’hôpital derrière eux. Peu à peu Taylor reprenait son souffle et sentait ses épaules se détendre. Même si elle portait toujours son pansement elle ne le sentait plus, alors elle faisait de gros efforts pour l’oublier et tenter de ne pas crier contre son pauvre fiancé. Le médicomage les avait virés de la chambre d’hôpital et s’il ne l’avait pas fait, elle l’aurait torturé pour qu’il les libère. Enfin Jeremiah lui était libre contrairement à elle. Pourtant il était resté avec elle, il l’avait accompagné, ramenée et maintenant il ne la lâchait plus. Même s’il l’avait prévenu en disant qu’il préférait garder ses distances, sûrement par peur de retomber dans la folie qui l’avait poussé à blesser l’ancienne langue-de-plomb, cependant elle lui avait demandé de rester et il l’avait fait. La blonde ne souriait pas en marchant dans la rue, mais n’en était pas loin. Elle avait demandé au jeune homme si cela ne le dérangeait pas qu’ils marchent un peu à pied plutôt que de rentrer directement, elle avait besoin de prendre l’air après tout, cela était compréhensible. Ils marchaient dans des rues où des moldus marchaient aussi. Soudain la blonde se rendit compte de l’étrangeté de la situation. Depuis quand était-elle devenue tolérante ? Elle s’agrippa aux bras de son amant et l’entraîna dans une ruelle sombre et, comme s’il avait compris l’intention de la jeune femme, ils transplanèrent à pré-au-lard devant chez elle. Elle fronça les sourcils sans comprendre, est-ce que le médicomage l’avait empoisonnée avec un sérum de gentillesse ? Quelle horreur, dire qu’elle avait failli respirer la vie à pleine dent. Sûrement un contre coup du choc, à moins que ce soit vraiment le vieil homme. Oh elle ne se gênerait pas pour le traîner en justice, elle connaissait bon nombre de mangemort dans cette fonction d’ailleurs. Elle soupira et sortit sa clef pour ouvrir son chez elle. Une clef, trois sortilèges et un mot de passe. Rien que ça, c’était ridicule personne ne viendrait chez elle, sauf si le but était de ranger. Seulement elle ne laissait rien d’intéressant dans son appartement, elle n’avait aucune photo outre celle de ses victimes qu’elle détruisait une fois la personne morte. Elle n’était pas du genre sentimental et elle jetait tout. Il restait toujours les fleurs que Jeremiah avait amené lors de sa demande en mariage et heureusement qu’elles étaient ensorcelées pour tenir car sinon elles seraient mortes depuis belle lurette puisque la blonde n’en prenait pas particulièrement soin. Enfin elles étaient tout de même dans un vase, ce qui était plutôt un bon début. Elle balaya son salon d’un coup d’œil puis déclara d’une petite voix. « Ce n’est toujours pas rangé, non. » Il n’avait pas posé de question, mais elle sentait dans son regard que cela le dérangeait. Ils étaient totalement opposés par certains aspects qu’ils se complétaient parfaitement. Taylor lâcha son sac dans l’entrée, puis le ramassa et alla l’accrocher à un endroit où il serait à peu près rangé. Ce n’était pas grand-chose à faire, mais cela marquait le début d’une nouvelle ère, celle où les deux parties du couple faisaient des efforts. « Tu veux boire quelque chose ? »  demanda-t-elle doucement en regardant son futur époux. Elle rentra dans la cuisine, sorti son verre, ouvrit le frigidaire et se servit de vin blanc, elles avaient entamé une bouteille avec Athénora la dernière fois, parfait. Elle rapporta son verre et ce que tu lui avais demandé Jeremiah et déposa le tout sur la table basse du salon tout en faisant attention à ne pas tout foutre par terre. Elle ne s’abaissa pas à demander au jeune homme de lui apprendre quelques sortilèges de ménage. Ce serait un elfe plutôt dont elle aurait besoin, elle n’avait jamais éprouvé le moindre désir de rangement et elle doutait de se faire plaisir en rangeant. Elle avait entendu parler de cas de ce style, mais de là à le vivre. Elle réprima un faible sourire et s’assit sur le canapé, rejoignant ainsi son bel Apollon. Elle sentait qu’il fallait quelle dise quelque chose mais rien ne lui vint. Elle tendit le bras et but une petite gorgée avant de reposer le verre. Ils s’étaient déjà dit de nombreuses choses depuis l’instant où elle avait débarqué dans le hall du ministère et qu’ils s’étaient engueulé. Puis ils avaient encore parlé au moment où elle s’était retrouvée blessé physiquement et dans son amour propre. Que pouvait-elle dire de plus maintenant ? Après tout c’était elle qui avait insisté pour qu’il l’accompagne chez elle, il était l’hôte, elle était la maîtresse de maison, il semblait évident qu’elle doive parler. Elle finit par laisser tomber sa tête contre le torse du jeune homme. Après tout, la parole est d’argent mais le silence est d’or, peut être que de se retrouver sans en faire des tonnes comme ils en avaient l’habitude suffisait ? Oui, souffler deux minutes dans un silence sans gêne. La blonde ferma les yeux et, pour une fois, se permit d’imaginer l’avenir. Elle s’y voyait évidemment avec Jeremiah, dans une grande maison -voire un manoir- sans enfant de préférence mais comme il faut toujours continuer la lignée, un enfant, un garçon. A qui elle éduquerait les valeurs de la vie, la dure loi des mangemorts, mais sans jamais l’aimer. Non, ça ce n’était pas une bonne chose. Elle n’avait pas été appréciée et elle s’en sortait beaucoup mieux dans la vie que nombre gens qui pensaient s’y être bien engagé. Elle rouvrit les yeux et laissa ses pupilles se perdre dans le décor de son appartement, il n’y avait presque rien d’accroché sur les murs, de même que les décorations étaient inexistante. Peut être qu’un jour elle ferait un effort, mais pour cela elle aurait besoin de l’aide de son fiancé, car seule elle ne ferait rien. Normalement. Sauf si cela lui faisait plaisir mais bon, cela l’étonnait que le bonheur de Jeremiah soit de voir l’appartement de la blonde bien rangé et bien décoré. Sincèrement.

Taylor et Jeremiah étaient à présent rentrés à l'appartement de Taylor. Jeremiah avait encore en tête tout ce qui avait pu se passer aujourd'hui et il n'était pas totalement apaisé. Il ne pouvait pas s'arrêter de penser à ce qu'il avait fait. Taylor ne pouvait peut-être pas comprendre mais ce n'était pas une chose qui s'oubliait comme ça aussi facilement. Mais enfin, il avait en quelque sorte promis de passer à autre chose alors il n'en parlerait plus, en tout cas pas aujourd'hui. Enfin bref, Taylor avait voulu marché ce qui avait grandement étonné le jeune homme. Ils ne marchaient pas, ils transplanaient d'habitude car ils étaient des sorciers. Cela faisait bien longtemps que Jeremiah n'avait pas marché pour se rendre quelque part. Il avait trouvé cela extrêmement bizarre mais il n'avait pas voulu contrarier Taylor. Seulement ils n'avaient pas marché longtemps car au beau milieu de la foule, entourés par tous ces moldus, Taylor l'avait attiré dans une ruelle sombre où ils avaient pu transplaner jusqu'à Pré-Au-Lard devant l'appartement de la jeune femme. Et les voilà donc à présent ici dans l'appartement qui les avait déjà accueillis un bon nombre de fois auparavant. Ce n'était pas rangé mais il ne dit rien, ce n'était pas vraiment le moment et puis c'était le quart de ses soucis pour l'instant. « Ce n’est toujours pas rangé, non. » A  croire qu'elle lisait dans ses pensées. C'était assez inquiétant. Peut-être qu'elle avait le don de lire dans ses pensées. Elle n'était tout de même pas legilimens ? Si c'était le cas, il le saurait après tout elle était sa future femme.  C'était ridicule enfin bon, il n'eut pas le temps de répliquer car elle lui demanda : « Tu veux boire quelque chose ? » Avant même qu'il n'est pu répondre, elle était dans la cuisine. Il augmenta donc son volume sonore pour lui répondre : « Un café, merci. » La caféine, sa meilleure alliée dans n'importe quelle situation. Il n'y avait pas à dire, elle était amie des mauvais moments. Mais attention le café froid avait un effet inverse sur lui car ça ne faisait que décupler sa colère. Avec le café chaud tout allait bien, vous suivez ? En même temps, citez-moi quelqu'un qui aime le café froid ? Le café froid c'est juste dégueulasse, ça vaut même pas le coup de le goûter. Ah non il faut directement le mettre à la poubelle ou alors le réchauffer mais c'est imbuvable comme ça. Bref c'était la minute conseil et données diverses sur le café, nouvelle rubrique à découvrir dans Sorcière Hebdo dès la semaine prochaine. Non on déconne.

Jeremiah resta quelques instants seul le temps qu'elle leur prépare à boire. Il décida donc de s'asseoir sur le canapé. Il n'avait toujours pas eu le temps de prendre une douche mais ça devenait assez urgent qu'il s'occupe de cela. Il portait encore sa chemise avec du sang. Il hésita à l'enlever mais en même temps, il n'allait pas rester torse nu. Il se décida à l'enlever et c'est alors qu'il aperçut un t-shirt qui traînait. C'était un t-shirt qui lui semblait familier et quand il l'eut en main, il sut pourquoi : c'était le sien. L'avait-il oublié ici une fois ? Il ne se souvenait pas mais ça tombait à pic. Il enfila donc le t-shirt avant de reprendre sa place sur le canapé. Taylor revint au salon tenant dans ses mains son café et un verre de vin. Elle commençait fort mais il ne fit pas de remarque. Elle s'assit à côté de lui et commença un silence qui dura. Elle but une gorgée, il but une gorgée manquant au passage de se brûler la langue. Puis elle vint se blottir tout contre lui. Il passa alors sa main dans son dos et commença à la faire naviguer sans réellement avoir de but. Ils étaient bien là, tranquilles. Ils n'avaient pas forcément besoin de parler. Ils pourraient même dormir si ça continuait. Après tout avec tout ce qui s'était passé aujourd'hui, ça ne serait pas de trop. Cependant Jeremiah fixa les murs vides de Taylor et il eut l'idée du thème de la conversation. Ce n'était peut-être pas forcément le meilleur moment pour avoir cette discussion mais vu qu'ils étaient là au calme et qu'ils n'avaient rien d'autre à se dire apparemment. Il commença alors assez calmement ce qui l'étonne lui-même. « On a jamais eu l'occasion d'en parler mais vu qu'on est là. Je voudrais qu'on parle d'où on va habiter quand on sera mariés tous les deux. On est souvent chez toi mais mon appartement est plus grand. On pourrait en prendre un autre si tu veux mais il faut qu'on commence à parler de ça parce qu'on ne va pas continuer à vivre chacun chez soit une fois mariés. » D'ailleurs ils pourraient même habités ensemble dès aujourd'hui mais c'était peut-être un peu trop précoce quand on savait de quoi il était capable. Cependant d'un côté ils faisaient les choses à l'envers en se mariant d'abord et en s'installant ensemble après. Peut-être était-ce qu'elle souhaitait, Jeremiah ne savait pas s'il devait aborder le sujet. Il choisit que non mais il décida de continuer à parler des côtés pratiques. « Juste je préférerais qu'on habite en ville mais à part ça, je ne m'attache pas vraiment aux endroits pour l'instant. Mais je m'occuperais du rangement enfin en partie seulement mais je ne te vois pas t'en occuper, c'est tout. » Ce n'était pas méchant, c'était seulement la stricte vérité. Elle le savait elle-même qu'elle était bordélique. Il en fallait sûrement un dans un couple. Mais il n'était pas prêt à devenir Elfe de Maison. Heureusement pour eux qu'il en avait un, personnel. Cadeau de ses parents, il y avait déjà quelques années. Et oui certains avaient des petites voitures ou des balais pour enfants, lui il avait un Elfe de maison. Il y avait beaucoup plus malheureux que lui. En plus un Elfe c'était toujours très utile !

« On a jamais eu l'occasion d'en parler mais vu qu'on est là. » Taylor releva délicatement la tête, ainsi donc il avait décidé de briser le silence. Bon, certes ils avaient beaucoup parlé aujourd’hui alors autant continuer sur leur lancée. Elle acquiesça sans savoir de quoi il allait parler. La blonde n’était pas impatiente de connaître le fond de sa pensée, mais elle aimerait bien apprendre à lire en lui, seulement il était un bon mangemort, tout comme elle. Alors à moins qu’elle ne sache déchiffrer les pensées d’un mur de béton, elle avait un long chemin à faire. «  Je voudrais qu'on parle d'où on va habiter quand on sera mariés tous les deux. »   Oh le lieu de vie. Son expression de visage ne changea pas, même si elle était un peu soulagée. Après tout ce qu’ils s’étaient dit depuis ce matin voici sûrement le sujet le plus soft qu’il ait eu à aborder. Machinalement elle passa la main sur son bandage se retenant de l’enlever. Ce n’était pas de la provocation, juste un réflexe qu’elle avait déjà récupéré. Après quelques secondes de digression elle se reconcentra sur le sujet. Où allaient-ils habiter ? Bien sûr, dans l’esprit de la demoiselle Kensington le choix ne se posait pas réellement : ils habiteraient dans un manoir, le domaine familial, comme son père l’avait fait avant elle et comme les parents de son fiancé aussi. Seulement ce manoir ne constituait pas un avenir proche. Et ce même si celui de son père était déjà à elle. Alexandra s’en occupait tant bien que mal, mais Taylor ne doutait pas qu’elle aurait facilement des raisons de la virer de cette propriété qui lui revenait de droit. Elle secoua la tête, Jeremiah parlait du présent et elle s’engageait dans un avenir trop loin. Elle lui caressa le genou et tendit l’oreille pour la suite. « On est souvent chez toi mais mon appartement est plus grand. On pourrait en prendre un autre si tu veux mais il faut qu'on commence à parler de ça parce qu'on ne va pas continuer à vivre chacun chez soi une fois mariés. » Taylor sourit avec un air entendu, bien évidemment qu’elle n’allait pas rester ici quand ils seraient mariés. D’ailleurs elle pouvait déjà emménager chez lui en attendant, cet appart elle ne l’aimait pas. Il était petit, mal rangé -ok c’était de sa faute- et trop proche de son lieu de travail, comme si elle avait besoin de se rappeler constamment qu’elle était surveillante à Poudlard. Elle acquiesça, mais ne dit toujours rien car elle sentait bien que le jeune homme avait quelque chose d’autre à rajouter.  Autant qu’il dise toutes ses préférences avant qu’elle ne suggère d’idées. « Juste je préférerais qu'on habite en ville mais à part ça, je ne m'attache pas vraiment aux endroits pour l'instant. »  Parfait, ils étaient d’accord. La campagne ce n’était pas pour tout de suite, être proche de tout -même si avec le transplanage les choses devenaient rapidement plus simples- était préférable. « Mais je m'occuperais du rangement enfin en partie seulement mais je ne te vois pas t'en occuper, c'est tout. »  Si elle n’était qu’une gamine, elle lui aurait tiré la langue de façon enfantine, mais elle était une grande femme prête à se marier alors elle prit la remarque en souriant. D’ailleurs dans les paroles de son fiancé cela ne sonnait pas comme une remontrance, plutôt comme une évidence qu’il tenait à souligner. De toute manière, il semblait évident que ce ne serait pas elle qui s’en chargerait. Buvant une gorgée avant de reposer son verre sur la table, elle tourna le regard vers son fiancé. « On est bien d’accord sur ce point, mon appart est pourri. Je peux m’installer quand chez toi ? » Taylor était directe, elle ne passait pas par quatre chemins, surtout que les choses n’avaient pas besoin de traîner. Elle se redressa et regarda le jeune homme droit dans les yeux. « Pour le rangement on est bien d’accord, mais il nous faudra un efle de maison, ça pourrait être pratique. Je pense qu’Alexandra n’est pas prête à me laisser celui de père, mais ça devrait pouvoir se négocier plus facilement ça. » Elle réfléchit aux sortilèges qu’elle connaissait. Kensington n’avait aucun respect pour Alexandra alors il n’y avait pas de raison qu’elle se prive de lui montrer qui était la digne descendante de la famille Kensington, et cela ne sera sûrement pas ce petit débile d’Oliver. Elle soupira et reprit le cours de ses pensées. Elle s’énervait trop facilement en ce moment, ce n’était pas une bonne chose. Retournant la tête vers son futur époux, elle précisa. « Enfin c’est peut être trop tôt pour toi, mais vu qu’on passe presque toutes nos nuits ensembles et que cet appartement est miteux. Je n’ai pas beaucoup de raisons de rester ici. Alors tant qu’à faire, autant que je m’installe chez toi, et qu’on se mette à chercher un appartement à ce moment-là. Enfin on peut rester chez toi si tu préfères à moins que d’autres femmes soient déjà venues ? » Cela importait peu à Taylor l’endroit où ils vivraient, tant qu’ils étaient ensemble et que leur manoir leur attendait pour la suite de leur vie. Pour l’instant ce n’était guère important, enfin il fallait qu’il soit bien situé, Taylor aimait qu’on la jalouse. Et elle avait bien choisi son mari pour cela d’ailleurs. L’histoire des femmes était une simple boutade, car évidemment que nombres de femmes avaient dû dormir dans les draps de son Appolon, seulement comment pouvait-elle éviter cela ? Ils avaient vingt-six ans tous les deux et ils avaient bien vécu leur vie avant de commencer à s’aimer pour de bon alors. Et puis maniaque comme il l’était, l’appartement devant sentir bon et les draps être propres, il ne resterait plus aucune trace de ses ex-conquêtes. Elle enfouit sans tête dans le creux de son cou et déposa ses lèvres sur son torse. Un baiser annonciateur d’avenir. Elle ferma les yeux et attendit sa réponse…

« On est bien d’accord sur ce point, mon appart est pourri. Je peux m’installer quand chez toi ? » Il était difficile de trouver plus direct qu'elle mais d'un autre côté ça lui plaisait beaucoup. Quand s'installerait-elle chez lui ? Était-ce une bonne idée vu les événements d'aujourd'hui ? Il remettait tout le temps sur la table mais en même temps, ce n'était pas une petite chose. C'était important et il voulait bien faire. Cependant ils allaient se marier alors, c'était logique qu'ils s'installent ensemble. C'était dans la suite logique des choses. Elle le regarda alors droit dans les yeux. Jeremiah avait l'impression qu'elle était actuellement en train de la juger et qu'il fallait mieux pour lui qu'il réponde ce qu'elle voulait entendre. « Pour le rangement on est bien d’accord, mais il nous faudra un elfe de maison, ça pourrait être pratique. Je pense qu’Alexandra n’est pas prête à me laisser celui de père, mais ça devrait pouvoir se négocier plus facilement ça. » Qui pourrait s'opposer à elle ? Il voyait mal quelqu'un lui dire non. Lui avait déjà du mal à le faire alors vous pensez bien que les autres... Au pire, lui aussi pourrait récupérer un Elfe très facilement. Il a des contacts et même en tant qu'hériter mâle des McGregor, il avait un peu tous les droits. Sachant qu'en plus ses parents étaient sur une pente descendante et que lui au contraire ne faisait que gravir les échelons et accroître son influence. Il se délectait de cette situation. Il voulait les voir plonger et il ne bougerait pas le petit doigt pour eux. Ils méritaient de finir comme des moins que rien. À ses yeux de toute façon, ils n'étaient rien. En tout cas pour en revenir à Taylor, vu le ton qu'elle avait utilisé, on sentait très bien toute la haine qu'elle avait pour cette femme. C'est pourquoi Jeremiah ne doutait pas que Taylor ait le dessus. Elle était forte, il aimait aussi ça chez elle. Il ne le dirait jamais mais il avait besoin d'une femme qui lui tienne tête, pas trop mais tout de même un minimum. C'était tout de suite plus pimenté et puis Jeremiah avait longuement enchaîné les femmes parce qu'il se lassait très vite et qu'il ne voulait pas quelque chose de sérieux. Avec Taylor c'était différent, il voulait du sérieux. Ce n'était pas pour rien qu'il l'avait demandé en mariage. Cela ne voulait pas dire qu'il voulait aller jusqu'à avoir un gamin avec elle, quelle horreur ! Même s'il faudrait bien y passer car il faut un héritier mâle pour la sauvegarde du nom et étendre d'avantage la puissance familiale. Faîtes des gosses, faîtes des gosses. Non mais voilà vous les voyez avec des gosses ? Ils n'ont pas la fibre parentale, c'est tout. Mais ils n'empêchent que s'ils finissent par avoir une fille, le prénom est tout trouver... (IKEA ). « Enfin c’est peut être trop tôt pour toi, mais vu qu’on passe presque toutes nos nuits ensembles et que cet appartement est miteux. Je n’ai pas beaucoup de raisons de rester ici. Alors tant qu’à faire, autant que je m’installe chez toi, et qu’on se mette à chercher un appartement à ce moment-là. Enfin on peut rester chez toi si tu préfères à moins que d’autres femmes soient déjà venues ? » Il ne put s'empêcher de sourire. Des femmes, bien sûr qu'il en avait reçues chez lui. Il était un tombeur au boulot, c'était de notoriété. Il était après tout, l'un des sujets favoris de conversation des secrétaires du Ministère. Mais elle serait sûrement surprise d'apprendre qu'il y en avait moins qu'elle ne le pensait. Il préférait aller chez les filles plutôt que de les ramener chez lui. Ça devait sûrement être parce qu'il était un brin maniaque et que ramener des filles chez lui égalait à du bordel. Ou en tout cas changer les draps, passer plus l'aspirateur, etc. On dirait une vraie fée du ménage. Enfin il n'empêche qu'elle marquait un point en lui rappelant qu'ils passaient déjà toutes leurs nuits ensemble sauf qu'ils devaient partir en mission ou qu'ils avaient quelque chose. Sinon ils se retrouvaient tous les soirs. Ils avaient déjà un peu commencé leur vie à deux. Taylor était très forte pour le convaincre.

Bref tout ça pour dire que c'était bien à lui de répondre. « Comme tu l'as si bien dit, on passe quasiment toutes nos nuits ensemble, comment veux-tu qu'il y est d'autres femmes ? Mais il y en a eu avant d'autres, oui. » D'ailleurs il y en avait une par exemple parmi ses collègues qui était venue dans ses draps mais elle ne voulait sûrement pas en parler. « Cependant moins que tu ne le penses. Je ne suis pas du genre à aimer ramener les filles chez moi, je préfère aller chez elles. » Ce n'était pas très différent finalement avec Taylor même si encore une fois, c'était différent. Enfin maintenant qu'il avait éclairci ce sujet, il devait faire de même par rapport à l'appartement. « Quand au fait d'habiter ensemble dès maintenant, tu sais que tu ne pourras plus t'enfuir après ça ? Ça fait réfléchir... » Dans le genre je te donne une réponse sans répondre clairement,nous voulons Jeremiah McGregor. Ce n'était pas très honnête mais d'un autre côté au moins comme ça, on ne parlait pas des choses qui fâchent. Non il n'était pas lâche ? Un petit peu mais il ne devait pas l'être dans ce genre de situation. Il devait être capable d'être brave et sincère. « Et quant au fait de savoir quand tu peux emménager chez moi... Tu ne veux pas y réfléchir ? Je pense que tu devrais prendre le temps de le faire et de le faire aussi quand je ne serai pas là. » Il lui offrait encore une échappatoire. On ne pourra pas dire qu'il ne lui a pas laissé une porte de sortie. Elle risquait encore de l'engueuler par rapport à ça mais tant pis.

A moitié allongée dans les bras de son fiancé, la jeune femme attendait la suite. Elle avait été franche et directe, lui annonçant ce dont elle avait envie. Malgré leur accrochage en début de journée, malgré leurs problèmes récents, malgré ce qu’ils avaient vécu. Au contraire, grâce à tous ses événements Taylor mourrait d’envie d’officialiser leur relation. Pas qu’elle soit cachée, non, mais le fait de s’appeler Taylor McGregor expliquerait bien des choses. La jeune femme caressa distraitement les mains de son futur époux, son esprit était ailleurs. Elle ne voulait pas encore songer à la suite, une fois le mariage fait et le manoir emménagé, tout le monde attendrait un enfant. C’était bien la seule pensée qui pouvait l’empêcher de dormir. Elle soupira sans faire de bruit, pour que Jeremiah ne s’inquiète pas. « Comme tu l'as si bien dit, on passe quasiment toutes nos nuits ensemble, comment veux-tu qu'il y est d'autres femmes ? Mais il y en a eu avant d'autres, oui. » Un rictus se forma sur ses lèvres, évidemment qu’elle parlait d’avant. S’il en venait à la tromper évidement qu’elle aurait refusé ces fiançailles. Taylor n’était pas une des filles que l’on dupe facilement, vu le nombre d’espionnes qu’elle avait placé au ministère. D’ailleurs elle était plutôt fière de son coup, elle avait embobinée une ancienne conquête de Jeremiah encore jalouse et amoureuse pour surveiller son dit fiancé. Et dire qu’elle le faisait avec perfection. Qu’elle idiote cette stagiaire. Elle se retourna soudainement et posa ses lèvres sur celles du jeune homme. « Je demande, au cas où. » Attention mesdames et messieurs, Taylor Uriel Kensington, vient de faire de l’humour. Que se passe-t-il dans son cerveau ? « Non pas que ça m’embêterai de tuer une à une toutes les femmes de ce pays, mais je n’ai plus besoin de cobaye pour tester mes nouveaux sortilèges. » Ah oui, cela parle de la mort, on comprend tout de suite mieux ce qu’il vient de se passer. La jeune femme referme les yeux et se plonge dans la suite du discours de Jeremiah. Parler de leur futur lui fait peur d’un côté, car cela scelle leur engagement, une fois le chemin de la vie à deux emprunté, pas question de refaire marche arrière. Car cela signifierait prendre la même route que ses parents, or jamais Taylor ne l’accepterait. La jeune femme a besoin de se montrer plus forte, plus impressionnante, plus grande qu’eux encore. Les dépasser, voilà le but de chaque enfant. Certes dépasser sa mère a été facile, mais son idole de père est toujours un cran devant elle. Et comme son père a adopté la marque deux ans avant elle, la blonde ne pourra jamais le battre de ce côté-là, il faut qu’elle assure sur l’autre versant. « Cependant moins que tu ne le penses. Je ne suis pas du genre à aimer ramener les filles chez moi, je préfère aller chez elles. » Si la première partie de la phrase aurait pu la choquer -la réputation de Jeremiah aurait-elle été bâtie sur un mensonge ?- la suite lui fit décrocher un sourire. C’est vrai que depuis qu’ils étaient ensemble, Taylor n’était pas souvent allée dans l’appartement de Jeremiah. Peut-être était-ce de sa faute, mais dans tous les cas les faits parlaient d’eux-mêmes. La blonde hocha la tête, elle pouvait comprendre qu’il refuse le désordre dans son appartement. Elle avait donc un long chemin à parcourir pour convaincre Jeremiah d’accepter son bordel permanent, parce que lui faire comprendre qu’il faille changer chaque chose à sa place sitôt dérangée c’était au-delà de ses forces. « Quant au fait d'habiter ensemble dès maintenant, tu sais que tu ne pourras plus t'enfuir après ça ? Ça fait réfléchir... » La réponse de Jeremiah la fit sortir de ses pensées soudainement, même si ce n’était pas une vraie réponse mais une mise en garde. On aurait pu croire que c’était Taylor qui calmait les choses et les faisaient ralentir, afin de ne pas foncer tête baissée dans les problèmes, mais non, c’était le rôle de Jeremiah. C’était peut-être lui le plus sage des deux. La blonde arrêta un instant le cours de ses pensées, il n’avait pas tort, il était encore temps de faire marche arrière, mais le voulait-elle vraiment ? Elle ouvrit la bouche comme pour répondre mais fut coupée par un Jeremiah qui n’en avait pas fini de s’expliquer. « Et quant au fait de savoir quand tu peux emménager chez moi... Tu ne veux pas y réfléchir ? Je pense que tu devrais prendre le temps de le faire et de le faire aussi quand je ne serai pas là. » Elle leva élégamment son sourcil droit, émettait-il des réserves ? Refusait-il qu’elle emménage si vite ? Taylor se demanda pendant un cours instant si ce n’était de lui qu’émanaient les réserves, pourtant il avait lancé le sujet. Elle fronça les sourcils et lâcha un « Donc tu proposes, mais tu ne veux pas que je vienne c’est ça ? Non mais dis-le plus clairement… » quelque peu sec. Comme si après toute cette journée ils avaient encore trouvé le moyen de s’engueuler. Etait-ce ça leur relation ? S’engueuler à tout bout de champ sans pourtant que cela ne les empêche de s’aimer ? Elle inspira et se rendit compte qu’il avait bien raison en fin de compte. Même si emménager n’était pas anodin, elle ne pouvait pas prendre une décision si vite comme cela, il fallait réfléchir aux conséquences et se sentir prête. Elle soupira : elle se sentait prête. Seulement, elle n’assumait pas encore très bien le fait que Jeremiah est plus souvent raison qu’elle ces derniers temps. Elle avait tellement besoin de se sentir forte et supérieure que c’en était trop dur. Elle qui n’avait toujours que compté sur elle-même devoir se reposer sur les autres lui semblait dur. Elle inspira et finit par répondre, sur un ton plus doux. « J’ai pris ma décision le jour où j’ai accepté de t’épouser. J’ai toujours su qu’on finirait ensemble dans un manoir, avec notre héritier -et ne compte pas sur moi pour avoir plus que deux enfants- mais ce n’était pas le futur qui me réjouissait. Puis les choses ont changé, et tu as finis pas comprendre comment je marchais, mon futur est écrit, mais je ne l’accompli pas tant que je ne l’ai pas choisi. Devenir mangemort semblait une évidence, mais c’est au moment de la mort de Taylor que j’ai franchi le pas. Vivre avec toi de même. » Elle se livrait à cœur ouvert maintenant, la seule chose qu’elle craignait était de ne plus rien avoir rien à lui dire plus tard. A ce moment-là se mettrait-il à lui de sa vie à son tour ? Elle reposa sa tête contre le creux de son cou et lâcha pour terminer. « Mais puisqu’il est vrai que nous avons vécu beaucoup de choses aujourd’hui, je pense que l’on peut se laisser quelques temps seul à seul pour répondre à cette question. Et faire le bon choix. » A moins qu’un grave événement ne surgisse pendant la nuit, il n’y avait que très peu de chance que sa position ne change. Enfin elle lui susurra à l’oreille, « Tu restes ici ce soir ou tu m’abandonnes ? », d’une voix charmeuse et innocente…

Alors qu'il s'attendait à se faire engueuler tel un gamin qu'on dispute pour avoir commis une bêtise. La réponse de Taylor ne se fit pas attendre, ce fut limite du tac au tac et on peut dire qu'il fut surpris : « Donc tu proposes, mais tu ne veux pas que je vienne c’est ça ? Non mais dis-le plus clairement… » Ce n'était pas ça, elle le savait très bien en plus ! Mais évidemment, elle faisait sa gamine têtue qui prenait que ce qui l'arrangeait. C'était plutôt marrant d'habitude mais là c'était sensé être marrant donc il n'avait pas franchement envie de rire. Néanmoins elle l'avait dit sur un ton sec comme si elle avait le besoin constant d'installer une distance. C'est vrai, il fallait qu'elle soit quasiment tout le sens sarcastique ou ironique, pour faire comme si rien ne l'atteignait. Il savait que ce n'était pas vrai, beaucoup de choses la touchaient finalement, un peu comme tout le monde en fait. Sauf que la vérité c'était que ça ne lui plaisait pas, elle avait besoin de montrer que c'était la meilleure. Il se demandait si d'ailleurs ce n'était pas un complexe. Genre on l'avait toujours rabaissé ou fait comprendre qu'elle pouvait faire mieux. Et pourtant c'était une très belle personne, enfin à ses yeux. Il était tombé amoureux d'elle et il ne faisait pas semblant car si c'était le cas, il n'aurait pas pris la peine de faire une demande romantique... une demande tout court en réalité. Comme il l'avait déjà dit, il aimait sa force mais aussi ses failles car elles contribuaient à faire qu'elle était la personne qui se tenait devant lui. Jeremiah est en mode poète trop lover, apprécié c'est pas le cas tous les jours... « J’ai pris ma décision le jour où j’ai accepté de t’épouser. J’ai toujours su qu’on finirait ensemble dans un manoir, avec notre héritier -et ne compte pas sur moi pour avoir plus que deux enfants- mais ce n’était pas le futur qui me réjouissait. Puis les choses ont changé, et tu as finis pas comprendre comment je marchais, mon futur est écrit, mais je ne l’accompli pas tant que je ne l’ai pas choisi. Devenir mangemort semblait une évidence, mais c’est au moment de la mort de Taylor que j’ai franchi le pas. Vivre avec toi de même. » Le ton était plus doux. Ce qu'elle disait c'était beau. Elle lui donnait confiance, en eux, en l'avenir. Ce n'est pas que la confiance en eux lui manquait mais quand elle lui parlait ainsi, il avait tendance à voir les choses plus belles. Il se sentait bien et il finissait même par se dire que finalement tout était normal, que tout avait son sens. Elle était définitivement la femme qu'il lui fallait, il s'en rendait compte un peu plus chaque jour. Ils étaient pas mignons tous les deux ? En fait, c'était un couple modèle *out*

« Mais puisqu’il est vrai que nous avons vécu beaucoup de choses aujourd’hui, je pense que l’on peut se laisser quelques temps seul à seul pour répondre à cette question. Et faire le bon choix. » Voilà qui lui faisait plaisir. Il aimait qu'elle soit raisonnable et plus réfléchi parce qu'ils avaient besoin de prendre le temps pour arrêter leur folie commune. Car même si celle de Jeremiah pouvait sembler plus violente et expressive, celle de Taylor était tout de même belle et bien présente. Comme on dit, il faut se méfier de l'eau qui dort. Il dit ça, il dit rien. « Tu restes ici ce soir ou tu m’abandonnes ? » Tenez, encore un exemple. Il a même pas le temps de souffler qu'elle revenait à l'attaque. Elle était déloyale en plus et mesquine parce qu'elle savait très bien qu'il pouvait difficilement refuser ce genre de propositions... « Comme si tu avais besoin d'une réponse. » Il fit une pause. Un sourire se dessina sur ses lèvres. « En plus tu prends ta voix, tu peux te montrer très irrésistible. En plus tu le sais très bien et tu en joues. Je ne peux que saluer ta maîtrise. » Son sourire s’agrandit d'avantage. Il se rendit compte néanmoins qu'il n'avait toujours pas répondu à Taylor. « Et pour te répondre, je reste. » Et comme pour accompagner sa phrase joliment, il embrassa tendrement Taylor. C'est pas le mec parfait ce gars ? Oui bon t'enlève sa folie meurtrière et on y est. Enfin bref après le baiser, Jeremiah se permit une petite remarque comme pour conclure le sujet légèrement « houleux » tantôt abordé. « Je suis content que tu prennes le temps de réfléchir. » Il était sincère. Il fallait qu'ils prennent le temps, c'était même indispensable et puis en plus, ils avaient toute la vie devant eux. Ils avaient tout un futur à construire à deux.

Spoiler:

Le sourire de la blonde s’étira lorsqu’il lui répondit. « Comme si tu avais besoin d'une réponse. » Bon, certes il rejetait la réponse pour lever les yeux au ciel, mais c’était tout de même un bon début. Tous les deux étaient bien faits pour être ensemble, aussi mesquin et déloyal l’un que l’autre envers toute autre personne qui n’était pas le Lord. Chose totalement vraie. L’ancienne langue-de-plomb  se lécha distraitement les lèvres et repensa à leur discussion d’avant. Ils n’étaient jamais d’accord sur rien. Sauf lorsqu’ils se réconciliaient au lit, mais c’était une autre paire de manche. Taylor secoua la tête et se rapprocha en faisant les yeux de biche, vers son fiancé. Parce que même si ça réponse montrait grandement l’aspect positif de la question, il n’avait toujours pas répondu. Un air innocemment coquin sur le visage, elle attendait. « En plus tu prends ta voix, tu peux te montrer très irrésistible. » C’était le but et elle était bien heureuse qu’il l’ait remarqué. Elle continua son petit manège, juste histoire de. Il ne fallait pas s’arrêter alors que c’était si bien commencé. « En plus tu le sais très bien et tu en joues. » Cette fois-ci elle ne retint pas un sourire de fierté. Il avait totalement raison et elle le savait bien, mais c’était quelque chose dont elle ne s’arrêtait pas d’abuser. Après tout, puisque cela marchait, pourquoi s’arrêter ? Elle se mit à jouer avec les mains de Jeremiah, se rapprochant de plus en plus du jeune homme. « Je ne peux que saluer ta maîtrise. » La fierté de Taylor était grande, mais elle ne le montra que faiblement, jouant à la fausse modeste. De toute manière elle savait déjà ce qu’elle valait, il n’avait pas besoin de le lui apprendre. Seulement l’entendre faisait toujours plaisir. Quelle que soit la place qu’on occupait dans la société. Un faux sourire modeste sur le visage, la jeune femme fit une révérence, pour saluer son public en délire. Presque. Elle rigolait presque, mais alors qu’elle allait faire une remarque pour lui faire remarquer -avec son tact et sa douceur habituelle bien entendu- qu’il n’avait toujours pas répondu à sa question, il ouvrit de nouveau la bouche. « Et pour te répondre, je reste. » Ah ah ! Elle avait gagné. Car elle n’était pas sûre qu’au tout début de la journée, au moment où il lui avait infligée sa cicatrice, il mourrait d’envie de passer la nuit avec sa fiancée. Seulement elle avait réussi à se faire pardonner de sa gueulante du matin. Elle se l’était mis dans la poche. Normal, ils allaient se marier, mais ce n’était qu’un détail. Elle jouait toujours avec ses doigts quand il lui attrapa le visage pour l’embrasser. Elle répondit chaleureusement à ce baiser. Ils étaient bien là tous les deux. Pendant un cours instant elle se dit qu’elle pourrait rester là toute sa vie avec lui et que rien d’autre ne comptait. Puis elle se rappela la folie meurtrière qui l’habitait, la soif de sang et d’injustice. C’était bien parfois de ne rien faire, mais la routine ne pourrait jamais s’installer entre les deux. Ils étaient trop instables et imprévisible pour que cela marche sans meurtre. Car les paris étaient ouverts : lequel des deux craquerait en premier ? « Je suis content que tu prennes le temps de réfléchir. » Soudain la conversation redevint sérieuse. Elle ne s’y était pas attendu, mais le jeune homme ne la relançait pas non plus totalement. C’était juste une phrase qu’il devait avoir besoin de dire ? Elle s’arrêta un instant dans son mouvement et le regarda dans les yeux. Il semblait sincèrement content, comme s’il venait de lui dévoiler quelque chose. En réalité pour l’homme mystérieux qu’il était, il venait réellement de dévoiler ses sentiments, mais, si ce n’était pas grand-chose pour les humains ordinaires, c’était quelque chose pour les deux zigotos assis sur le canapé. Elle lui mordit le lobe de l’oreille avant de souffler. « J’ai suffisamment fait mon autoritaire pour la journée, je te laisse le rôle de supérieur pour la soirée. » Puis elle s’allongea de tout son poids sur son futur mari et l’embrassa en plein sur la bouche. D’un coup de pied pas calculé, elle renversa son verre qui roula sur la moquette pour finir se briser sur le parquet. Le bruit fut magnifique, mais le silence qui en suivit fut encore plus grandiose. Taylor attendait la réaction de Jeremiah. Allait-il vouloir réparer ça ? Ou alors laisserait-il ce verre brisé jusqu’au petit matin ? Le maniaque qu’il était arriverait à supporter cela ? Parce qu’en réalité, il y avait de fortes chances pour que la bonde marche dessus au réveil et se fasse mal au pied. Elle se connaissait assez pour savoir que le matin, avant sa douche, elle n’avait pas réellement les yeux en face des trous. Après une attente qui lui parut interminable, la bouche de Jeremiah retrouva ses lèvres. La blonde se permis un soupire intérieur et referma ses bras autour de son bien aimé. Elle le fit rouler sur le dos, mais il l’en empêcha et avant qu’elle n’ait le temps de dire mangemort au pouvoir elle s’était retrouvée en l’air. Portée dans les bras musclés de l’oubliator. Un léger sourire aux lèvres -car il n’y avait pas à dire, c’était niais et trop plein de guimauve et qu’elle se moquait éperdument des jeunes filles qui ne rêvaient que de cela- elle s’accrocha telle une princesse au cou de son jeune et fort fiancé. Tout en douceur, il la déposa sur son lit… avant de disparaitre. Elle se mordit la lèvre en comprenant. Il n’avait pas pu s’en empêcher, il fallait qu’il enlève le verre. Quand il revint elle colla ses lèvres à son oreille et, avant de l’embrasser, elle murmura « Tu ne me quittes plus maintenant, même pour sept secondes. » Elle parlait de cette nuit, du lendemain, de leur futur, de leur vie. C’était à lui de choisir le sens de sa phrase, mais le plus important pour l’instant était ce soir. Leur vie ils auraient le temps de la vivre plus tard.