La rousse baissa les yeux vers la table qui trônait au beau milieu de la pièce, recouverte de parchemins mélangés et de tâches d’encre qui s’incrustaient dans le bois sombre et épais. Un soupir traversa les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle claquait la porte derrière elle, posant son sac sur le sol sans lui porter plus d’attention. Ses mains s’attelèrent à pousser les parchemins vierges de la surface de la table, les rassemblant en une pile compacte. Une longue plume traînait sur le côté, légèrement tordue et recouverte d’encre noire qui avait tacheté le blanc initiale du pelage de l’animal. Une fois que la suédoise eut terminé son petit rangement, elle sortit sa baguette de sa veste avant d’ôter cette dernière et joua tranquillement avec le morceau de bois, le faisant passer entre ses doigts fins. Son regard se posait de temps à autre sur sa montre et plus le temps passait, plus la jeune femme sentait une vague de colère monter en elle. Si son premier élève était en retard elle n’allait pas apprécier la plaisanterie, et le fautif allait en payer le prix fort. Finalement, l’aiguille des minutes se posa sur le douze. Il était en retard. Posant sa baguette sur la table, la jeune femme attrapa son sac et en sortit la lettre qu’elle avait reçu quelques heures auparavant lui indiquant l’heure et l’élève à interroger. Lorsqu’elle l’avait lu elle avait sauté le nom de l’élève, de toute manière à ses yeux ils valaient tous la même chose et donc cela n’avait pas d’importance. Les iris de la rousse se posèrent finalement sur ledit nom et un léger sourire parcouru ses lèvres lorsqu’elle le reconnu : Juyne Wells. Une de ses petites victimes, elle adorait la punir et avait appris que la jeune fille avait une grande affection pour les créatures à poils et à plumes. Aussi Solveig s’amusait-elle à l’obliger de torturer ces pauvres bêtes, à titre pédagogique bien sûr. Au moment-même où la rousse posait la lettre sur la table, elle entendit deux coups sur la porte et elle eut à peine le temps de répondre « Entrez » que la porte s’ouvrait à la volée. Une silhouette aux cheveux roux flamboyants et habillée d’un uniforme aux couleurs des Poufsouffle se tenait dans l’embrasure. Fronçant les sourcils, l’adulte claqua sa langue contre son palais, posant un regard noir sur la jeune fille. « Vous êtes en retard » Quoi de mieux pour commencer qu’un petit reproche. Montrant la chaise opposée à elle, Solveig invita son élève à s’assoir avant de prendre elle-même place sur la pauvre chaise en bois qui lui était destinée. Elle attendit que Juyne soit devant elle, prête à écouter, pour commencer à parler, posant son regard sur l’élève puis sur son parchemin et inversement. « Juyne Elizabeth Moira Wells, élève en septième année chez les Poufsouffle, sang-mêlé. Est-ce exact ? » Elle le savait déjà, mais c’était ainsi que le Lord leur avait demandé d’opérer, alors elle obéissait. Plongeant son regard dans celui de son élève elle écouta à peine la réponse de la demoiselle avant de reprendre, posant son parchemin sur la table. « Vous savez pourquoi vous-êtes ici. Il y a un traître parmi les membres du personnel et j’ai quelques questions à te poser » Un sourire traversa les lèvres de la rousse mais ce n’était pas un sourire gentil ou affectueux. Non, c’était le sourire qu’elle portait lorsqu’elle savait qu’elle avait carte blanche sur ses élèves. Carte blanche pour laisser cours à son imagination et ses pulsions sadiques sans prendre le risque de se faire sermonner par la suite. Tapotant des doigts sur la table, la jeune femme continua sur sa lancée. « Je me fous de savoir si tu dormiras mal la nuit après m’avoir donné les informations que je te demande. Je veux juste que tu me dises ce que tu sais, et dans le cas contraire j’utiliserai plus que des menaces » Ajoutant le geste à la parole, la jeune femme alla chercher sa baguette et commença à la faire tourner lentement entre ses doigts, laissant le temps à ses mots de pénétrer l’esprit de la jaune et noir. « Vous me connaissez, je n’aurais aucun regret à vous faire hurler de douleur » Voilà qui était fait, à présent que les choses étaient claires pour l’élève, il était temps de passer aux choses sérieuses, c’est-à-dire l’interrogatoire. « Bon. Je veux que vous me disiez tout ce que vous savez sur vos professeurs. Épargnez-moi vos remarques puériles, je veux du concret, pas des potins de pré pubères en chaleur. » Bon, à présent il était clair pour tout le monde qu’elle détestait cette école et encore plus les élèves qui y vivaient, mais de toute manière elle se foutait bien de savoir ce que Wells pouvait penser d’elle. Ce n’était qu’une sang-mêlé après tout. « Qui est susceptible d’être le traître à vos yeux ? Je veux que vous me parliez de vos cours, d’anecdotes qui auraient pût vous sembler étrange. Je veux de la matière » La balle était à présent dans le camp de la jeune fille qui se tenait en face d’elle. Si elle voulait ressortir de cette pièce sans avoir subi les foudres de sa professeure, elle allait devoir être convaincante. Et pour convaincre la suédoise, il fallait quand même se lever de bonne heure. Ne lâchant pas sa baguette, le regard plongé dans celui de la rouquine, Solveig attendit. Que le jeu commence.

Spoiler:

« Nom d'un scoupt en pétard ! » cria la jolie rousse. Son ami Marlon qui était à ses cotés sursauta de surprise. Que lui prenait-elle ? Ils étaient tranquilles et voila qu'elle commençait à perdre la tête. Juyne se releva brusquement, tout en ramassant ses affaires. « J'ai mon interrogatoire dans cinq minutes. » Autrement dit, elle allait être en retard. Cela n'allait pas faire bonne impression. Elle espérait tout de même que le ou la mangemorte qui allait l'intérroger serait un petit peu clément. Sans grande conviction. Elle prit tout de même le temps de déposer un baiser sur la joue de son meilleur ami. Déjà qu'ils ne se voyaient pas beaucoup, il ne fallait pas qu'elle parte comme une voleuse. Elle lui promit de le revoir très bientôt, dès que cet interrogatoire sera terminé. Elle espérait que se serait rapide. Elle n'aimait pas beaucoup les mangemorts, la jaune en avait peur après tout ce qui c'était passé la dernière fois dans la grande salle. Elle savait qu'ils pouvaient être odieux, mais pas jusqu'à ce point. Ils avaient été horrible, enfin le Lord avait été horrible car c'est lui qui contrôlait tout ça. Ces actes poussaient de plus en plus Juyne a rejoindre la résistance. Mais elle n'arrivait pas à se décider, elle avait peur que son choix de clan l'éloigne encore plus de Marlon. Elle ne pu penser très longtemps à ça. La jeune Wells sortit le bout de parchemin où était inscrit sa salle et son heure. deuxième étage. Facile. Mais la salle après, un peu moins facile. Elle rejoignit le château en courant et monta les escaliers quatre à quatre. Plus que trois minutes. Elle sentait déjà le regard noir du mangemort. Oh la la, elle pressa un peu plus de pas. Les élèves se retournaient sur son passage. Une vrai tornade rousse. Elle bouscula certaine personne et leur cria un pardon, sans pour autant se retourner. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais elle n'avait décidément pas le temps. Elle traversa en moins de temps qu'il faut pour le dire le couloir du deuxième étage. Elle cherchait sa salle, avec un peu de chance ça allait être la dernière. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre. L'heure était passée de quelques secondes. Elle allait bientôt y arriver. Elle pouvait le faire. Elle regarda dans tout les sens, cherchant presque désespérément la dite salle. Et bingo ! C'était la dernière. La rousse frappa la grande porte en bois. Elle n'attendit pas l'autorisation de rentrer. De toute évidence, il ne devait y avoir aucun interrogatoire à cette heure-ci vu que c'était à son tour. Elle ouvrit brusquement la porte. Cependant elle resta immobile quelques secondes sur le pas de la porte. Nom d'un gobelin ! C'était pas possible. Journée pourrie. Sur tous les mangemorts de l'école, il avait fallu qu'elle tombe sur elle : Mme Löfgren. Ça allait être joyeux. « Vous êtes en retard.» dit-elle d'une voix singlante. Ah bon je l'avais pas remarqué. Ah c'est pour ça que je suis arrivé hors d'haleine. Je comprends mieux. Bien sur, la mangemorte avait dit ça sur le ton de reproche. Elle voulait lui montrer que même si elle n'avait que quelques secondes de retard, elle n'allait pas se faire prier pour lui faire payer. Juyne avait de plus en plus peur. Elle se remémora les heures de colle avec la professeur de défense conte les forces du bien. Un frisson parcourut son échine. La jeune sorcière prit place sur une chaise, posant sa besace remplit de livres à ses pieds. Elle se tint droite, sur le bord de sa chaise. Puis elle attendit que l'adulte reprenne la parole. « Juyne Elizabeth Moira Wells, élève en septième année chez les Poufsouffle, sang-mêlé. Est-ce exact ? » Ils avaient réellement besoin de poser la questions ? Elle la connaissait depuis le temps. Cependant elle ne releva pas et se contenta de répondre par l'affirmative. Quand Solveig posa son regard dans ce lui de la jeune rousse, cette dernière déglutit. Mine de rien, elle faisait quand même froid dans le dos. Elle détourna le regard et posa ses yeux sur ses pieds.

« Vous savez pourquoi vous-êtes ici. Il y a un traître parmi les membres du personnel et j’ai quelques questions à te poser. Je me fous de savoir si tu dormiras mal la nuit après m’avoir donné les informations que je te demande. Je veux juste que tu me dises ce que tu sais, et dans le cas contraire j’utiliserai plus que des menaces. » Elle avait dit tout ça avec un immense sourire. Ce sourire qui faisaient irisés ses poils de bras. Elle n'aimait pas ce sourire. Juyne savait très bien que la sorcière ne plaisantait pas. Elle avait on peu plus supporter les sautes d'humeurs de la professeur. Certaine fois, Juyne avait l'impression d'être son souffre-douleur attitré. Elle aimait lui faire subir différentes choses. En faite, elle ne s'attaquait pas directement à elle, mais plutôt à ce qu'elle chérissait comme les animaux. Elle l'obligeait à les torturer, ses pauvres petites bêtes inoffensifs. Mademoiselle Löfgren s'arrêta quelques instants, reprenant sa place près du bureau. Elle commença à jouer avec sa baguette. Juyne suivit le bout de bois des yeux. « Vous me connaissez, je n’aurais aucun regret à vous faire hurler de douleur. Bon. Je veux que vous me disiez tout ce que vous savez sur vos professeurs. Épargnez-moi vos remarques puériles, je veux du concret, pas des potins de pré pubères en chaleur. Qui est susceptible d’être le traître à vos yeux ? Je veux que vous me parliez de vos cours, d’anecdotes qui auraient pût vous sembler étrange. Je veux de la matière. » Ok ça c'était clair. En gros, ils leur demandaient de dénoncer les professeurs. Pas si facile que ça quand même. Juyne réfléchit avant de parler. Par qui commencer ? De toute évidence, pas par le professeur de défense contre les forces du bien. Elle n'avait pas besoin de savoir ce qu'elle pensait d'elle, l'adulte devait se douter que la jeune femme la détestait. Et elle devait s'en foutre royalement. Ça devait lui faire plaisir même. Elle inspira puis se lança. Elle n'allait pas rester muette très longtemps. « Monsieur Yaxley a rien à se reprocher je pense. Vous pouvez l'exclure de votre liste de suspect. Il est dur comme la plupart d'entre vous. » regard appuyé mais pas trop non plus.« Malgré sa relation avec son assistante qui paraît étrange, y a rien de suspect. » Elle ne prolongea pas. Elle avait dit pas de ragot. Elle allait l'écouter. Elle passa sa langue sur les lèvres. Qui pouvait-il y avoir. Bizarrement, les noms ne lui venaient plus. C'est comme ci elle ne connaissait plus les professeurs qui se trouvaient ici. « Bon y a vous évidement, mais vous savez si oui ou non vous êtres le traites. Vous avez pas besoin de moi. Sinon, le professeur de divination est très bizarre. Mais c'est la matière je crois et ça doit être dans sa nature. Elle est pas bizarre dans le sens suspect en fait. Après peu être qu'elle cache son jeu, mais je pense. Elle a pas l'air de faire dans le double jeu. » Elle s'arrêta quelques instants. Elle ne savait pas vraiment quoi dire. Des anecdotes ou des choses bizarres dans les cours ? Y avait tellement de choses et Solveig et Juyne n'avaient surement pas la même notion de bizarre ou d'étrange. Elle se remémora ses cours. Elle ne trouvait rien qui sortait de l'ordinaire. « Sinon Monsieur Blake, il est sympa. J'aime bien ses cours, il se prend pas trop la tête. Bon il sait se faire respecter, mais à mon avis il a pas trop le caractère non plus pour jouer un double jeu, comme Mademoiselle Dewis. » Juyne cherchait encore. Que pouvait-elle raconter. Elle savait que Solveig n'allait pas apprécier se peut d'information, mais en même temps pour eux les élèves tous les cours se ressemblent ou presque. Ils ne connaissent pas les professeurs en dehors des cours, même mis pions. Le château est bien trop vaste pour pouvoir les croiser à tous les couloirs. Cependant Juyne se rappela de quelques choses. Elle avait trouver ça bizarre au début, mais ça lui était sortit de la tête. « Sinon, la dernière fois Mademoiselle Alterman n'est pas venu en cours. Enfin en début de cours, elle était pas présente. J'ai trouvé ça bizarre, elle qui était toujours là pour nous apprendre à nous occuper des créatures. Monsieur Wells a assuré le début de cours à sa place. Il est sympa lui aussi, un peu fou, mais très sympa. Quand elle revenue après, elle était un peu bizarre, mais ce n'est arrivé qu'une fois. » Elle voulait se rattraper. Elle espérait ne pas faire beaucoup de tort à April en disant ceci. Elle l'aimait bien, beaucoup même. C'était l'un des seuls cours qu'elle appréciait. Et puis Alterman ne pouvait pas être le traître. C'était impossible, elle avait un coté méchant elle aussi. Non, ce n'était pas elle. « Sinon je pense que Weasley et Lupin, les infirmiers ne seraient pas assez bêtes pour courir le risque d'être des infiltrés. Ils savent qu'avec leur nom, ils seront les premiers suspects. » Juyne s'arrêta. Elle posa ses yeux sur son professeur. Elle espérait que ce qu'elle avait dit jusqu'à là lui allait. Elle croisait les doigts. Elle se frotta les mains et les essuya sur sa robe de sorcier. Elle avait les mains moites.

Spoiler:

Un sourire traversa les lèvres de la rousse lorsque son élève s’installa en face d’elle, l’ai visiblement peu heureuse de se retrouver face à elle. Elle savait pertinemment que la jeune fille ne la portait pas dans son cœur, et elle s’en foutait plutôt pas mal. Pire, elle faisait tout pour que la rousse nourrisse cette haine qu’elle lui portait. Jamais la suédoise ne s’était attaquée physiquement à Juyne, contrairement à bon nombre de ses camarades qui étaient passés sous ses sorts. Non, avec la rousse, Solveig avait fait preuve d’une imagination sadique assez sympathique, et elle savait très bien que cela fonctionnait très bien. En effet, elle avait appris que la demoiselle vouait un certain amour à toutes ces créatures à poils ou à plumes et elle l’obligeait donc à les torturer. Et franchement, admirer la tête de Juyne se déformer dans une grimace de dégoût et de peine valait toutes les tortures du monde. Bref, tout cela pour dire que la jeune femme était bien contente d’être tombée sur la demoiselle pour cet interrogatoire, et qu’elle appréciait d’autant plus la voir légèrement crispée face à elle. La suédoise commença à lui poser les questions que le protocole exigeait. Statut civil, âge, nature du sang, maison. Tout y passait mais Solveig connaissait déjà ces quelques informations et donc elle attendit à peine la réponse de la rousse. Par contre, la suite l’intéressait davantage. Même si elle se doutait bien que Juyne n’allait pas lui fournir d’informations très intéressantes pour leur enquête. Elle n’était qu’une simple élève, et donc elle n’avait pas connaissance de beaucoup d’éléments sur ses professeurs. Peut-être quelques ragots et encore, cela n’intéressait pas la rousse qui se fichait bien de qui se tapait qui dans ce château. « Monsieur Yaxley a rien à se reprocher je pense. Vous pouvez l'exclure de votre liste de suspect. Il est dur comme la plupart d'entre vous. » La suédoise répondit au regard légèrement appuyé de Juyne par un sourire sadique. Elle comprenait très bien que cette accusation la visait directement, et elle en était plutôt flattée il faut dire. Détachant son regard de la jeune fille, elle griffonna le nom de Yaxley sur son parchemin en ajoutant quelques mots à côté, mais Declan était sans doute le moins suspect de tous les membres du personnel. Il n’avait rien à se reprocher et tout le monde savait qu’il vouait une grande fidélité au Lord. Si jamais il s’agissait du traître, Solveig tomberait de haut, elle l’avouait. « Malgré sa relation avec son assistante qui paraît étrange, y a rien de suspect. » La rousse roula des yeux avant de redresser la tête. Elle se foutait de sa relation avec Zahara, Juyne n’avait-elle pas comprit que les ragots n’intéressaient pas Solveig ? Elle n’était pas du genre à s’intéresser aux histoires de cul des élèves et encore moins à celles de ses collègues, sauf si ces derniers venaient directement lui en parler. Mais bon, la jeune jaune et noir sembla se rendre compte d’elle-même de sa bêtise puisqu’elle enchaîna directement. « Bon y a vous évidement, mais vous savez si oui ou non vous êtres le traites. Vous avez pas besoin de moi. Sinon, le professeur de divination est très bizarre. Mais c'est la matière je crois et ça doit être dans sa nature. Elle est pas bizarre dans le sens suspect en fait. Après peu être qu'elle cache son jeu, mais je pense. Elle a pas l'air de faire dans le double jeu. » Sans blague, non je ne sais pas si je suis le traître ou pas. La main de la jeune femme fut prise d’un tressautement et elle fut obligée de la serrer plus fortement pour s’empêcher de foutre une claque à son élève. Premièrement elle parlait d’elle en ces termes et sans vraiment de respect, et en plus elle lui donnait des informations dont elle n’avait rien à faire. Dewis était peut-être étrange mais les impressions de Juyne n’avaient rien à faire dans cette histoire. Elle pensait vraiment qu’elle était capable de savoir qui jouait un double jeu dans cette école ? Les Mangemorts eux-mêmes ne l’avait pas vu alors ce n’était pas une gamine qui allait s’en rendre compte. « C’est à moi de décider qui semble faire un double-jeu ou non » furent les seuls mots que la rousse prononça avant d’écrire quelques phrases sur son parchemin et de redresser la tête, attendant la suite, impatiente.

« Sinon Monsieur Blake, il est sympa. J'aime bien ses cours, il se prend pas trop la tête. Bon il sait se faire respecter, mais à mon avis il a pas trop le caractère non plus pour jouer un double jeu, comme Mademoiselle Dewis. » Oui, enfin il est quand même surveillé par le Ministère, ce qui n’est pas un élément à omettre. Mais elle ne dit rien, Juyne n’était pas censé être au courant des histoires internes entre les Mangemorts. La suédoise se contenta de griffonner quelques mots à propos de Blake et notamment de son rapport avec le Ministère avant d’écouter la suite. « Sinon, la dernière fois Mademoiselle Alterman n'est pas venu en cours. Enfin en début de cours, elle était pas présente. J'ai trouvé ça bizarre, elle qui était toujours là pour nous apprendre à nous occuper des créatures. Monsieur Wells a assuré le début de cours à sa place. Il est sympa lui aussi, un peu fou, mais très sympa. Quand elle revenue après, elle était un peu bizarre, mais ce n'est arrivé qu'une fois. » La jeune femme redressa la tête, sourcils froncés. Alterman ? Peut-être s’était-elle absentée pour une mission donnée par le Lord et qu’elle était arrivée en retard à cause d’un imprévu. C’était souvent le cas, on ne sait jamais comment les missions peuvent se dérouler et parfois les professeurs se retrouvaient dans de mauvaises postures. « Quel jour ? » Elle devait avoir plus d’informations sur ce sujet-là pour pouvoir vérifier si Alterman était bien en mission ou si elle était allée voir ailleurs. Chez L’Ordre par exemple. Même si cette hypothèse semblait assez invraisemblable aux yeux de la rouquine. Mais un travail est un travail, et elle devait aller vérifier tout ceci. Cherchant dans ses parchemins, elle vérifia des yeux qui avaient été chargé d’interroger cette chère Alterman. Elle allait devoir lui dire deux mots à ce propos, histoire de voir s’il était au courant des dates de ses missions. « Sinon je pense que Weasley et Lupin, les infirmiers ne seraient pas assez bêtes pour courir le risque d'être des infiltrés. Ils savent qu'avec leur nom, ils seront les premiers suspects. » Au moins elles étaient d’accord sur ce sujet. Si Solveig ne portait pas les deux infirmiers dans son cœur, elle savait très bien qu’ils ne pouvaient pas être les traîtres. Ils étaient bien trop surveillés pour pouvoir agir, ils avaient les mains liées dans le dos. Soupirant, la jeune femme lâcha sa plume et croisa les bras sur sa poitrine, le regard plongé dans celui de Juyne. « C’est tout ? Et vos autres professeurs ? » Elle avait encore une longue liste de noms et Juyne n’avait abordé que quelques cas. « Les membres du personnel sont plus nombreux. A propos de Sturridge, Clarke, Kensington, De Sade, McClary, Stoker, Dillinger ? Vous n’avez rien à me dire à propos d’eux ? » Un soupir traversa les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle décroisait ses bras et qu’elle les posait sur la table. « Et j’aimerais que vous soyez plus précise dans vos commentaires. Ce jour où Alterman a été absente ? Je veux la date exacte, pour vérifier. Et quand vous dîtes qu’elle était bizarre, dans quel sens. » Faisant claquer sa langue contre son palais, la suédoise marqua une pause avant de reprendre. « Vous vous rendez compte que tout ce que vous me dîtes est important. Et je ne veux pas d’informations légères, je veux du concret. Alors même si vous ne voulez pas vendre vos professeurs, vous êtes obligée de le faire. J’attends donc un peu plus de bonne volonté de votre part. Et Alterman n’est sans doute pas la seule adulte étrange de ce château. » Les yeux de la jeune femme se posèrent sur sa baguette, qui se trouvait juste devant ses mains, avant de reposer son regard sur son élève. Elle était prévenue, maintenant elle avait intérêt à lui dire ce qu’elle savait, sinon ce seraient des cris qui sortiraient de cette bouche.

Spoiler:

Juyne était assise sur une chaise. Elle se tenait bien droite. Elle avait commencé à parler, à dénoncer ses professeurs. C'était horrible. Elle était obligé de faire ça, même au professeur qu'elle appréciait. « C’est à moi de décider qui semble faire un double-jeu ou non.» Waah. D'accord. Elle donnait juste son avis. C'est bien ce qu'ils cherchaient non ? Le point de vu des élèves pour lever le voile sur les manigances du traître ? Bon, elle ne dirait plus qui pourrait jouer un double jeu ou non. Elle avait compris. La jaune ne préférait pas réveiller le monstre qui sommeillait en elle. Elle avait déjà subit assez ses foudres en cours, elle n'en avait pas besoin de plus. Mais la jeune sorcière ne doutait pas que la professeur pourrait la faire souffrir quand cela lui plairait durant l'interrogatoire. Elle regarda Solveig. Attendant la suite. « Quel jour ? » Ouah, qu'est-ce qu'elle en savait ? Elle ne retenait pas tout, ce n'était pas ses petits détails qui retenaient l'attention de Juyne. Malgré, elle réfléchit un peu plus longtemps. Elle essaya de se souvenir du jour, de la date exact, mais elle en s'en souvenait plus. « C'était il y a trois semaines, un jeudi. La semaine du 10 avril. » Elle ne pouvait pas dire plus précis, c'était le maximum qu'elle pouvait faire. Elle espérait sincèrement que ça convienne à Solveig. La rousse laissa échapper un soupire et lâcha sa plume. Juyne osa un coup d'oeil vers l'adulte. « C’est tout ? Et vos autres professeurs ?» Elles allaient y passer la journée. Il y avait tellement de professeur dans ce château et elle ne le voyait pas tous ou pas tous les jours. Elle ne pouvait donc pas voir si ils avaient un comportement suspect ou non. Mais elle allait essayer de faire son maximum, de toute façon elle n'avait pas le choix. « Les membres du personnel sont plus nombreux. A propos de Sturridge, Clarke, Kensington, De Sade, McClary, Stoker, Dillinger ? Vous n’avez rien à me dire à propos d’eux ? » La Poufsouffle se représenta chacun de ses adultes dans sa tête. Que pouvait-il y avoir de suspect chez eux ? Grande question. Il lui fallait un moment avant de pouvoir répondre. Elle resta silencieuse un petit moment, essayent de se remémorer chaque détail. Malgré que tout ça ne lui plaise pas, Juyne devait être coopérante. Cependant elle n'eu pas le temps de parler que Solveig lui posa encore une question : « Et j’aimerais que vous soyez plus précise dans vos commentaires. Ce jour où Alterman a été absente ? Je veux la date exacte, pour vérifier. Et quand vous dîtes qu’elle était bizarre, dans quel sens. » Petit pose. « Vous vous rendez compte que tout ce que vous me dîtes est important. Et je ne veux pas d’informations légères, je veux du concret. Alors même si vous ne voulez pas vendre vos professeurs, vous êtes obligée de le faire. J’attends donc un peu plus de bonne volonté de votre part. Et Alterman n’est sans doute pas la seule adulte étrange de ce château. » Oui surement. Mais là, elle en demandait trop à Juyne. Déjà qu'elle n'arrivait pas à se concentrer en cours alors sur des aussi petits détails concernant chaque adulte de ce château... Solveig allait devoir s'armer de beaucoup de patience.

Juyne essuya encore une fois ses mains moites sur sa robe de sorcière. C'était assez désagréable. En plus de ça, elle sentait le regard pesant de Solveig sur elle. De quoi la stresser encore plus. C'était du jolie tout ça. « Pour la date exact, je m'en souviens plus. Comme je vous l'ai dit plutôt c'était le jeudi de la semaine du 10 avril. Après je peux vous dire l'heure. J'ai cours de soin aux créatures magiques à 11h. » Elle déglutit. Elle espérait que tout ça ne nuirait pas à Mademoiselle Alterman. Elle l'aimait bien, c'était l'un des seuls professeurs qui l'appréciait dans ce château. En même temps, c'était le seul cours dans lequel elle s'impliquait vraiment. Elle aimait les animaux et ça April l'avait compris. « Quand elle est arrivée, elle semblait préoccupé. Elle était pas comme d'habitude quoi. Mais ça n'a pas duré longtemps, quelques minutes tout au plus. » Elle devait se taire maintenant. Plus elle parlait, plus elle enfonçait mademoiselle Alterman. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait. « Après ça, il n'y a rien eu de suspect. » Juyne leva les yeux vers la rousse, elle espérait que ces mots lui plairaient, lui conviendraient. Un petit blanc prit place pendant que Juyne réfléchissait sur les autres adultes de Poudlard. Elle regardait ses mains, se remémorant ses cours avec le plus de détails possibles. « Pour Sturridge et Kensington, je n'ai rien. Du moins je n'ai rien remarqué. En même temps pendant les heures de colle, ils nous font gratter ou autre. Ils ont toujours la même expression... Et en dehors, je ne les vois pas beaucoup. » Elle ravala sa salive. Elle savait que tout ça ne plairait pas à Solveig, mais tant pis. Elle disait ce qu'elle voyait. Elle n'allait pas inventer, si ? Non, sinon tout allait lui retomber dessus si tout ce qu'elle racontait s'avérait faux. « De Sade, je le vois plus depuis que le quidditch a été annulé. Mais quand je le voyais, il n'avait rien de suspect. » De qui pouvait-elle encore parler. Elle resta silencieuse un petit moment. Donc bon, il lui restait McClary , Clarke, Stoker, Dillinger.« Stoker, je peux rien vous dire. Je le vois peu aussi. Je vais pas trop à la bibliothèque. » Ca elle devait s'en douter. Qui pourrait voir la jeune femme dans une bibliothèque. Elle avait bien essayer quelques fois, mais elle parlait tellement qu'on l'avait jetée dehors. La jeune femme était un sacré phénomène. « Dillinger, elle est clean aussi, je pense. En tout cas dans les cours au quel je participe, elle n'a pas une attitude bizarre. » Il lui restait Clarke et McClary. La dernière avait sans aucun doute, rien à se faire reprocher. « Clarke est peu être un peu excessif en ce moment. Je sais pas j'ai l'impression qu'elle est sur les nerfs. Je sais pas si c'est dans son caractère ou pas en faite, mais elle s'énerve souvent... » Juyne ne la connaissait pas très bien, mais elle savait qu'elle criait souvent sur ceux qui avait le malheur de poser le pieds sur une petite fleure. C'était assez excessif, non ?

Spoiler:

La fille qui se tenait devant elle n’inspirait pas confiance à Solveig. Pas à cause de sa maison, puisque la rousse ne prêtait aucune attention aux couleurs des blasons et qu’elle-même avait atterri chez les jaunes, mais plutôt à cause de son comportement. Bon, la suédoise ne traînait pas une réputation de bisounours derrière elle, mais il y avait des limites à tout. Quoique, peut-être que la réaction de Juyne était dût aux nombreuses heures de colles qu’elle avait passé à torturer de pauvres animaux sans défenses, incapable de crier pour montrer à quel point leurs souffrances sont insoutenables. Ah oui, c’était sans doute la cause de ce profond malaise de la part de son élève. Un sourire se dessina sur les lèvres de la rouquine tandis qu’elle repensait à cette idée merveilleuse qu’elle avait eu de faire torturer des animaux à Wells, la défenseure acharnée des bêtes à poils et à plumes. Quelle idée aussi de vouloir protéger ces créatures qui ne servaient à rien d’autre qu’à terminer dans son assiette ? Non définitivement, Juyne et Solveig n’avaient rien pour s’entendre, et c’était tant mieux puisque la suédoise n’avait aucune envie de s’entendre avec ses élèves. Elle était venue à Poudlard de force, et elle n’était pas là pour fraterniser avec ces mioches débiles. Elle était là pour faire son travail et leur inculquer les valeurs du Lord. Rien de plus, rien de moins. « C'était il y a trois semaines, un jeudi. La semaine du 10 avril. » Le 10 avril. Fronçant les sourcils, la jeune femme essaya de se rappeler de la semaine du 10 avril mais il n’y avait qu’un trou noir dans sa mémoire, impossible de différencier les semaines depuis qu’elle était bloquée dans cette école. Les jours se suivaient et se ressemblaient tous, hormis les rares fois où elle parvenait à s’échapper de ses murs pour aller remplir une mission. Jours bénis. Continuant à poser des questions à sa future, espérait-elle, victime, la jeune femme marqua une pause à la fin de son interrogatoire, laissant le temps à la rousse de faire le point et de lui répondre de la meilleure manière qu’il soit. « Pour la date exact, je m'en souviens plus. Comme je vous l'ai dit plutôt c'était le jeudi de la semaine du 10 avril. Après je peux vous dire l'heure. J'ai cours de soin aux créatures magiques à 11h. » Un jeudi, à 11 heures, la semaine du 10 avril. Et bien elle allait devoir vérifier tout cela, mais Alterman avait sans doute une bonne raison de s’être absenté. Tout comme Solveig, la professeure de soins aux créatures magiques avait elle aussi des missions à remplir, et parfois les ordres de mission étaient donnés à la dernière minute, selon le bon vouloir du Lord. Notant tout de même ces quelques informations sur un morceau de parchemin, la jeune femme releva finalement les yeux, laissant Wells continuer à parler. « Quand elle est arrivée, elle semblait préoccupé. Elle était pas comme d'habitude quoi. Mais ça n'a pas duré longtemps, quelques minutes tout au plus. » Haussant un sourcil, la jeune femme marqua aussi ces informations-là à côté du nom d’Alterman. Elle allait devoir lui dire deux mots à cette brune. De toute manière, la relation entre les deux femmes avait toujours été conflictuelle, depuis le jour où Solveig avait posé un pied dans Poudlard. Mais malgré l’animosité qui régnait entre les deux femmes, la suédoise avait de grands doutes face à sa culpabilité. Non, Alterman était l’une des moins suspecte, mais il fallait tout de même vérifier tout ce que Juyne lui disait. « Après ça, il n'y a rien eu de suspect. » Encore heureux, manquait plus que la rousse lui annonce qu’Alterman se trimballait avec un tatouage en forme de phénix ou encore une pancarte indiquant ‘hey les gars c’est moi le traître bande de bouffons’. Plongeant son regard dans celui de son élève, Solveig ne prononça pas un mot, laissant le silence s’installer. Elle en voulait plus, sur d’autres adultes. Alterman n’était pas la seule à vivre dans ce foutu château et Wells n’était pas non plus une recluse dans sa tour, elle avait forcément vu ou entendu des choses. « Pour Sturridge et Kensington, je n'ai rien. Du moins je n'ai rien remarqué. En même temps pendant les heures de colle, ils nous font gratter ou autre. Ils ont toujours la même expression... Et en dehors, je ne les vois pas beaucoup. » La suédoise ne put s’empêcher de rouler des yeux devant si peu d’informations. Juyne ne lui apprenait rien de très important. Comme si elle ne savait pas que les pions surveillaient les élèves pendant les heures de colle. Bien que parfois il arrive que l’un d’entre eux ait envie de mettre un peu d’animation durant les heures de colle, mais ça, c’était une toute autre histoire. Un soupir nerveux s’échappa des lèvres de la rousse et elle commença à taper des doigts sur la table, montrant l’impatience qui commençait à monter en elle. Si la jaune et noir ne se faisait pas plus convaincante elle allait terminer le visage en sang. [color=orange]« De Sade, je le vois plus depuis que le quidditch a été annulé. Mais quand je le voyais, il n'avait rien de suspect. » De Sade. Rien de suspect non plus. A ce rythme-là aucun traître ne vivait à Poudlard, et pourtant c’était le cas. « Stoker, je peux rien vous dire. Je le vois peu aussi. Je vais pas trop à la bibliothèque. » La rousse ne pût empêcher un ricanement moqueur de s’échapper de ses lèvres. Non sans blague, elle n’avait jamais deviné. Juyne n’excellait pas dans sa matière, et de ce simple fait Solveig l’avait catalogué dans le rang des élèves cancres. Donc ça ne l’étonnait guère qu’elle ne soit pas une fervente cliente de la bibliothèque. « Dillinger, elle est clean aussi, je pense. En tout cas dans les cours au quel je participe, elle n'a pas une attitude bizarre. Clarke est peu être un peu excessif en ce moment. Je sais pas j'ai l'impression qu'elle est sur les nerfs. Je sais pas si c'est dans son caractère ou pas en faite, mais elle s'énerve souvent... » Et bah voilà, on y arrive. « Arrêtez de tourner autour du pot, je suis fatiguée et je n’ai pas envie de rester toute la nuit à vous écouter. Et quand je suis fatiguée, j’ai des réflexes assez douloureux » Le regard de la rousse se posa sur sa baguette pour faire comprendre à Juyne de quoi elle parlait. Se redressant légèrement sur le dossier de sa chaise, la jeune femme posa sa plume et plongea son regard dans celui de son élève, sourire aux lèvres. « Justement, parlons de Clarke. Quand vous dites une attitude bizarre, vous parlez de quoi ? Le même genre d’attitude qu’Alterman ou autre chose ? » Elle voulait des précisions, parce que l’on peut être bizarre sans forcément être coupable. Mais tout était bon à prendre et Camélia était sur la liste des suspects au même titre que les autres. Même si Solveig elle-même ne pensait pas qu’elle était la traître, c’était bien trop gros pour que ce soit vrai. « Elle vous semble sur les nerfs depuis combien de temps environ ? Depuis l’annonce du traître ou bien avant ? » Soudain, une information ressurgit des tréfonds de la mémoire de la suédoise et elle s’empressa d’attraper le dossier de Clarke. C’est bien ce qu’elle pensait. Relevant le visage, elle plongea son regard dans les yeux de la jaune et noir. « Et Blake ? » Cousin de Clarke, surveillé par le Ministère. Si Clarke n’était pas la traîtresse mais qu’elle était sur les nerfs depuis quelques temps, c’est peut-être parce qu’elle savait quelque chose à propos de son cousin. Cousin qui était lui-même surveillé par le Ministère, et qui donc, ne partait pas avec un avantage dans toute cette histoire.

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Solveig prenait des notes. Elle semblait un minimum intéresser quand elle lui parla d'April Alterman. Bon au moins elle lui aurait apprit quelque chose d'interessant durant cet interrogatoire. Juyne ne voyait pas ce qu'elle pouvait dire de plus. Après tout, les professeurs se connaissaient mieux entre eux que les élèves/professeurs. Quand elle continua de parler, la jaune et argent remarqua que Solveig fronçait les sourcils. Roh jamais contente celle là ! Si elle avait pas envie de l'entendre, qu'elle la laisse partir dont.. Elle ça ne la dérangerait pas le moins du monde. Juyne avait un tas de choses plus intéressantes que cet interrogatoire à faire. Mais bon elle n'avait pas le choix et tant que Solveig en serait pas satisfaite, elle ne partirait pas. Cela risquait de prendre du temps. Juyne n'était pas une grande observatrice et elle ne retenait pas tout. Le professeur soupira. Bon elle était si casse-pieds que ça ? Elle n'avait encore rien fait. Elle parlait, mais c'est vrai qu'elle ne disait pas quelque chose de très interessant pour l'enquête. Ben elle n'allait pas inventer des choses. C'était pas l'endroit, ni le moment pour faire ça. Si on découvrait qu'elle avait menti, elle aurait eu des soucis. On l'aurait prise pour une complice ou un truc dans le genre. « Arrêtez de tourner autour du pot, je suis fatiguée et je n’ai pas envie de rester toute la nuit à vous écouter. Et quand je suis fatiguée, j’ai des réflexes assez douloureux. » dit-elle tout en jetant un coup d'oeil entendu vers sa baguette magique. Juyne non plus n'avait pas envie de rester dans cette salle avec elle, mais même sous la torture, elle ne dirait rien de plus. Elle ne savait rien. Point. Ce n'était pas de sa faute. Déjà que sa mémoire lui joue des tours à cause des joncheruines qui lui le brouille. Elle se souvenait des trucs qui se voyaient au premier coup d'oeil, pas les petits détails insignifiants ou même étrange. C'était beaucoup trop pour elle. Mais qu'elle fasse donc. Venant de Solveig ça ne la surprendrait même pas. Bien sur, elle n'apprécierait pas de se faire torturer, mais si c'était le seul moyen de lui montrer qu'elle ne savait rien de plus. Pourquoi pas ? enfin, il fallait mieux l'éviter quand même. « Justement, parlons de Clarke. Quand vous dites une attitude bizarre, vous parlez de quoi ? Le même genre d’attitude qu’Alterman ou autre chose ? » Oh là, la rousse lui posait une colle. Est-ce qu'elle avait le même comportement que le professeur de soin en créatures magiques ? Elle leva un sourcil, surprise. Fallait qu'elle réfléchisse bien avant de répondre. Elizabeth préférait prendre son temps avant de répondre. « Elle vous semble sur les nerfs depuis combien de temps environ ? Depuis l’annonce du traître ou bien avant ? » Soudain, mademoiselle Lögren sembla prendre conscience de quelque chose. Juyne leva un sourcil d'incompréhension. Elle n'osa pas prendre la parole. La jeune femme chercha dans ses papiers. Elle sortit un dossier et y regarda une note. Elle sembla assez heureuse de cette dernière. Enfin heureuse est bien grand mot. Satisfaite conviendrait surement mieux. « Et Blake ? » Quoi Blake ? Qu'est ce qu'il a avoir là dedans ? Juyne avait souvent vu parler le professeur Blake avec mademoiselle Clarke, mais ils avaient rien de suspects. Enfin ils ne laissaient rien paraître. Et puis pourquoi lui ? Mademoiselle Clarke parlait avec plein d'autre monde Stoker, le bibliothécaire ou même Eros... Ils devaient avoir un lien particulier. C'était peur être pour ça que Solveig avait regarder dans ses notes. Juyne se gratta le front, essayant de se remémmorer les premières questions. Qué que c'était déjà ? Oh elle avait oublié. La gourde. Non, non, elle allait retrouver. C'était obligé. Oui oui, obligé.C'était par rapport à tourner autour du pot, mais du pot de quoi de qui ? Ah oui ! Clarke et son comportement. Donc bon. Réfléchissons. Juyne la voyait souvent quand elle s'aventurait près de la forêt interdite. Elle essayait de se rappeler les quelques rumeurs qui courraient sur elle et son comportement. « Je crois que c'était avant l'annonce. J'en suis pas certaine, je ne préfère pas vous dire oui sans en être certaine à cent pour cent. Mais non, elle n'est pas bizarre dans le même sens qu'Alterman. Clarke est plus sur la défensive. Elle va se braquer pour un rien : par exemple quand on va marcher sur une fleur mal malencontreusement. Elle croit qu'on fait exprès pour l'énerver. Mais je n'avais pas l'impression qu'elle était comme ça à ses "débuts". Après c'est peu être rien, mais je préfère vous le dire. » Oui, on te croit Juyne. Comme si tu voulais vraiment aider cette prof à trouver l'espion. Non mais ! Si ça avait été quelqu'un d'autre Juyne aurait surement fait plus d'effort, mais là... « Le professeur Blake, comme je l'ai dit, il est un peu dans son monde. Il est sympathique. Mais son comportement n'a pas changé depuis l'annonce si c'est ce que vous voulez savoir. Du moins dans nos cours, il n'a pas changé et il n'y a eu aucun contre-temps. » Elle réfléchit tout de même encore un peu. « Non, rien qui ne me vienne à l'esprit.» Elle espérait que se serait bientôt fini. Elle commençait à en avoir marre. Elle ne le montrait pas, bien entendu. Manquait plus Solveig remarque ceci.

Spoiler:

Un soupir s’échappa des lèvres de la rousse tandis qu’elle posait ses yeux sur son homologue de quelques années de moins. Physiquement les deux femmes se ressemblaient de manière flagrante : même chevelure flamboyante, même regard, même maison. Mais pourtant Wells donnait de l’urticaire à Solveig. Cette dernière ne pouvait pas regarder cette fille sans avoir envie de la gifler pour qu’elle prenne un peu conscience du monde dans lequel elle vivait. C’est pour cela qu’elle en avait fait un de ses nombreux boucs-émissaires, parce qu’elle avait envie de lui briser cette idée d’un monde parfait. Et en ce moment-même, la jaune et noire semblait être en pleine panique intérieure alors que la rousse attendait une réponse. A croire que la gamine voulait vraiment mourir aujourd’hui, parce que Solveig commençait à légèrement s’impatienter face à autant de silence. Surtout que la suédoise avait envie de savoir ce que la jeune fille avait à dire sur Blake. Tout le monde lui parlait de Clarke, Wells venait de lui dire qu’elle était bizarre et étrange ces derniers temps. Mais jamais la suédoise n’avait fait le lien, lien qui venait d’apparaitre dans sa mémoire. Les deux étaient cousins, si l’un était mêlé à cette histoire de près ou de loin, l’autre devait sans doute être au courant. Ils appartenaient à la même famille et Solveig les avait déjà croisé ensemble à plusieurs reprises, et vu les circonstances actuelles aucune piste n’était à mettre de côté. La rousse attendit donc avec impatience la réponse de son élève, tapotant des doigts sur la table. « Je crois que c'était avant l'annonce. J'en suis pas certaine, je ne préfère pas vous dire oui sans en être certaine à cent pour cent. Mais non, elle n'est pas bizarre dans le même sens qu'Alterman. Clarke est plus sur la défensive. Elle va se braquer pour un rien : par exemple quand on va marcher sur une fleur mal malencontreusement. Elle croit qu'on fait exprès pour l'énerver. Mais je n'avais pas l'impression qu'elle était comme ça à ses "débuts". Après c'est peu être rien, mais je préfère vous le dire. » Fronçant les sourcils, la rousse attrapa sa plume et griffonna quelques mots sur son parchemin. Donc, Clarke et Alterman étaient étranges aux yeux de la jeune fille. Solveig avait plusieurs informations à vérifier, surtout les dates que lui avait fournies la jeune fille. Reposant sa plume, les idées quelques peu embrouillées par les différentes informations que lui fournissait la jaune et noir, la jeune femme releva les yeux vers son élève qui reprenait déjà la parole. « Le professeur Blake, comme je l'ai dit, il est un peu dans son monde. Il est sympathique. Mais son comportement n'a pas changé depuis l'annonce si c'est ce que vous voulez savoir. Du moins dans nos cours, il n'a pas changé et il n'y a eu aucun contre-temps. » Bien, ça ne l’aidait en rien. Pour l’instant les soupçons se concentraient sur les deux filles : Alterman et Clarke. Solveig connaissait Alterman et sa réputation, elle l’avait déjà vu en mission et rien de suspect ne semblait émaner de la jeune femme. Seulement elle ne pouvait plus se fier à rien en ces temps sombres, puisqu’il ne fallait faire confiance à personne hormis soi-même. Alterman était donc, aux yeux de la suédoise, suspecte comme tous les autres membres du personnel. La rousse n’avait pas la prétention de savoir qui était le traître dans cette histoire, et donc elle devait envisager toutes les possibilités, même celles qui lui semblaient incroyable. Quant à Clarke, la jeune femme la trouvait exaspérante et fatigante, toujours de bonne humeur à sauter partout et à défendre corps et âme chaque brin d’herbe qui constituait le parc de l’école. Mais elle ne pensait pas qu’elle soit la traître. Le même problème se posait pour les deux femmes : ce n’était pas écrit sur leur front qu’elles pouvaient être des traîtres, il fallait avoir des preuves et non pas juger sur une première impression. Parfois l’on pouvait tomber de haut à cause de nos pressentiments, Solveig devait donc faire très attention dans cette histoire. « Non, rien qui ne me vienne à l'esprit.» Bien, on revenait au point de départ. Solveig avait eu un léger espoir avec l’idée du professeur de métamorphose mais Juyne ne semblait pas l’appuyer dans cette hypothèse. Tant pis, de toute manière se fier aux idées des élèves était quelque chose qui répugnait fortement la suédoise, elle préférait de loin enquêter toute seule sur cette histoire et se faire sa propre opinion du sujet. Seulement elle était obligée de se plier aux règles du jeu et d’interroger les élèves, parce que c’était là les ordres émis par le Lord. Soupirant une nouvelle fois, la jeune femme posa ses coudes sur la table, se passant rapidement les mains sur le visage, fermant les paupières histoire que tout se remette en ordre dans le fil de ses pensées. Relevant finalement le visage vers la jeune élève, elle posa son menton sur ses mains avant d’ouvrir la bouche. « Bien, selon vous, si je comprends bien, il faudrait chercher du côté de Clarke et Alterman c’est bien ça ? Je vais me renseigner, vérifier ce que vous avez fournis comme informations. S’il s’avère que vous avez raison vous m’aurez été d’une grande aide. Dans le cas contraire, vous aurez été inutile. Mais cela ne m’étonne plus vraiment, j’ai l’habitude que les élèves dans votre genre ne me servent à rien » Posant ses deux mains à plat sur la table, la jeune femme se releva lentement, faisant crisser les pieds de la chaise contre le sol de la salle, le regard toujours fixé sur le visage de son élève. « Si vous avez encore quelque chose à me dire, c’est le moment ou jamais. » Laissant planer quelques secondes de silence histoire que la rousse imprime bien les dernières paroles prononcées d’une voix froide et cassante, la jeune femme reprit rapidement. « Si non, vous pouvez disposer. De toute manière nous allons bientôt nous revoir, je crois savoir que vous avez besoin d’un cours particulier vu votre dernier devoir lamentable. Même en utilisant des cobayes animaux vous ne semblez pas maîtriser le Doloris. Pauvres bêtes, elles vont encore devoir subir quelques séances de tortures » S’avançant vers la fenêtre, la jeune femme tourna le dos à Wells, attendant qu’elle réagisse ou non. Soulevant légèrement la tenture qui faisait office de rideau, laissant apparaître un rayon de lumière d’une pâleur cadavérique, la jeune femme rouvrit de nouveau la bouche. « Vous pouvez disposer si vous n’avez rien à ajouter. Fermez bien la porte en sortant » Il était temps que cet interrogatoire se termine puisque la jaune et noir ne semblait rien avoir à dire de plus. Et puisque ce n’était pas le dernier interrogatoire de sa journée, Solveig avait envie d’écourter le plus possible ces entretiens, histoire de respirer un peu avant de poser de nouveau les mêmes questions aux mêmes idiots insolents.

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