Le silence régnait depuis quelques jours dans le couloir du deuxième étage. Habituellement peu fréquenté, cet étage était désormais complètement déserté depuis l’annonce du directeur : il y avait un traître dans le château, des interrogatoires allaient être lancés, personne n’allait y échapper. Les allées et venues des Mangemorts au mines sinistres étaient de plus en plus fortes au second étage d’où la raréfaction des élèves et même des membres du personnel dans ces couloirs. Le pire dans tout ça, c’est que personne ne savait où et quand il allait se faire interroger, c’était le plus angoissant, de ne pas savoir. Tous les élèves avaient peur, peur de passer entre les mains de ces adultes sanguinaires et sans aucuns scrupules, peur de cette épée de Damoclès qui était suspendue au-dessus de leur tête. Les Mangemorts de leur côté faisaient leur liste, patiemment, ils interrogeaient lentement mais sûrement tout le monde, des plus susceptibles de leur révéler des informations aux plus inutiles à leurs yeux. Mais ils ne devaient ignorer personne, les apparences sont souvent trompeuses et la preuve était là, sous leur yeux : ils n’avaient aucune idée de qui était le traître, comme quoi ce dernier s’était bien dissimulé à leur yeux. La tension était palpable des deux côtés, mais les Mangemorts qui venaient de débarquer dans l’enceinte de l’école avaient la chance de pouvoir faire sortir cette frustration durant leurs interrogatoires, laissant libre court à leurs pulsions sadiques et terrifiantes. A quelques pas du bureau du directeur, une salle désaffectée avait été ouverte. Une salle sinistre, poussiéreuse, peu amicale. Les grandes fenêtres étaient revêtues de lourdes tentures sombres qui ne laissaient passer qu’une infime parcelle de lumière, des bougies brûlaient aux quatre coins de la pièce et une table était installée au beau milieu. Une table, deux chaises. C’était tout, et c’était suffisant. Suffisant pour vous glacer le sang alors même que vous entrez dans la pièce, suffisant pour que votre cœur se mette à battre frénétiquement, suffisant pour que vous imaginiez les horribles minutes que vous allez passer entre ces quatre murs, n’ayant que vos yeux pour pleurer, que votre bouche pour hurler des mots que personne n’entendra. Tout résidait dans cet art de la torture psychologique, tout résidait dans cette haine de l’autre qui animait les Mangemorts, dans cette volonté de trouver celui qui avait osé les berner, celui qui avait osé se jouer d’eux.

Clint attendait, adossé contre le mur froid de la pièce qu’il commençait à peine à connaître. Le deuxième étage avait été réaménagé et on lui avait dit de venir ici, dans cette pièce lugubre, pour interroger les membres du personnel et les élèves. Jetant un regard à sa montre, le observa la porte en bois qui n’allait pas tarder à s’ouvrir pour la première fois. Il ne savait pas encore sur qui il allait tomber aujourd’hui, pour son premier interrogatoire. Il espérait seulement que ce ne soit pas April. Après, il ne connaissait pas grand monde dans cette école, hormis William et Taylor, et les chances étaient minimes pour qu’il tombe sur eux. Mais apparemment la chance n’était pas de son côté aujourd’hui. Lorsque la porte s’ouvrit à la volée, laissant filtrer un peu de lumière, une silhouette que Clint connaissait entra dans la pièce. Une chevelure blonde, un air déterminé sur le visage, une démarche fière et hautaine. Taylor Kensignton était donc sa première victime. Se décollant de la paroi contre laquelle il était appuyé, il fit un signe de tête à la blonde pour qu’elle referme la porte et qu’elle vienne s’assoir juste en face de lui, sur la chaise qui lui était destinée. Attrapant sa propre chaise dont les pieds grincèrent contre le sol de pierre, il s’installa avant de regarder les parchemins qui s’étendaient sous ses yeux. Puis, levant finalement le regard vers la jeune femme, il la fixa quelques secondes avant d’ouvrir enfin la bouche. « Taylor Kensignton, ex-langue de plomb, pionne à Poudlard depuis deux ans ? » Ce n’était pas une question, il savait très bien tout cela. C’était étrange de parler de cette manière à Taylor mais il y était contraint à cause des ordres supérieurs, alors il faisait son travail. Point final. Lâchant le parchemin qu’il tenait à la main et qui alla se déposer sur la table en douceur, il replongea son regard dans les yeux bleus de la blonde. « Bon, plus vite ça sera terminé mieux ce sera. Y a un traître, je veux savoir qui c’est. » Lançant un regard à sa baguette qui était posée sur un coin de la table, il reprit son discours. « J’ai pas envie d’utiliser la force sur toi. Mais si j’y suis obligé, je le ferais. Je pense que la petite réunion dans la Grande Salle vous a fait comprendre que le Lord plaisante pas, et que ce traître on va le trouver. » Décollant ses coudes de la table, il se pencha légèrement en arrière, gardant le regard fixé sur la pionne. « Alors. Je veux tout savoir. Avec qui tu traînes, ce que tu fais de ton temps libre, si t’as des doutes sur d’autres membres du personnel. Tout ce que tu sais sur ce qui se passe dans ce château, tu me le dis » Les hostilités sont lancées, que le jeu démarre.

Taylor se força à respirer calmement. Pourtant c’était dur, la semaine était une réelle catastrophe. Déjà il y avait eu le coup du centre de table jaune qui lui avait pourri sa matinée, puis l’entrevue avec Jeremiah qui avait failli tourner au meurtre, ensuite les gamins dans Poudlard faisaient leur fiers pour ne se sait quelle raison et voilà maintenant qu’elle était convoquée dans le bureau de Clint ? Heureusement qu’elle avait une confiance infinie dans le Lord sinon elle était mal barrée. Bon, certes, cela lui plaisait que tout le personnel de Poudlard se retrouve dans un entretien pour tester leur loyauté mais tout de même, c’était un peu poussé, comme si elle avait quelque chose à se reprocher. Bon, c’était Clint qui le lui faisait passer, une des seules personnes à posséder sa confiance, une des seules personnes à la connaître réellement. Cela ne risquerait pas de durer longtemps, c’était déjà un gros avantage. Et une fois innocentée, elle pourrait faire passer les entretiens à ses tours aux élèves et cela risquait d’être bien. Elle se permit un rictus. « Pouaha, les adultes ne font pas les fiers en ce moment, sachant qu’ils risquent leur peau. » « J’espère que c’est Kensington la traître. » C’était un murmure, échangé entre deux élèves, suffisamment loin de Taylor pour passer inaperçu. Malheureusement c’était mal connaître la tyrannique blonde… Depuis la fois où un élève lui était rentré dedans à cause de son inattention, elle était doublement plus sur ses gardes. Elle inspira un bon coup, pour se donner la force de seulement torturer l’élève et non le tuer et elle leva sa baguette. A l’aide d’un sortilège informulé, elle balança l’élève en l’air et le propulsa contre la vitre, qui se brisa sous la force de l’élève accompagnée de la puissance de la magie de la surveillante. « Tu disais ? Je n’ai pas bien entendu. » Effrayé et apeuré par la position dans laquelle il se trouvait, l’élève bredouilla. Ses pupilles roulèrent d’un air blasé et elle lâcha un peu l’élève qui descendit de quatre mètres en chute libre à toute vitesse. Il hurlait maintenant. « Tu seras bien accueilli en bas par tes camarades. » finit-elle en lui faisant parcourir les derniers mètres qui le séparer du sol. Pas assez vite pour qu’il ne meure, mais suffisamment vite pour qu’il se casse au moins la jambe. CRAC. Oups, voilà chose faite. Elle s’éloigna un peu moins énervée. Seule la douleur des innocents la calmait.

Elle continua son chemin dans Poudlard, elle avait rendez-vous dans la salle des interrogatoires quinze heures et il lui restait pile six minutes pour y arriver, elle serait donc parfaitement à l’heure. Elle toqua à la porte et, comme c’était l’heure de son rendez-vous, la jeune femme ouvrit la porte sans attendre d’autre signe. D’un signe de la main il lui montra le siège devant lui. Très professionnel le Clint, parfait, elle jouerait le même jeu. Il lui posa les questions habituelles, celles qu’il avait dû préparer pour tous ses interrogatoires. Elle en avait déjà fait passer et elle en avait subi, elle savait bien comment cela marchait. Elle acquiesça lorsqu’il lui parla de son parcours. Et sans « Bon, plus vite ça sera terminé mieux ce sera. Y a un traître, je veux savoir qui c’est. » Elle haussa un sourcil, comme si elle n’avait pas envie de savoir qui c’était ? Pourtant la jeune blonde garda un visage impassible, il n’y avait pas de raison de s’énerver, il ne faisait que son travail. « J’ai pas envie d’utiliser la force sur toi. » Cela tombait bien, elle non plus. « Mais si j’y suis obligé, je le ferais. Je pense que la petite réunion dans la Grande Salle vous a fait comprendre que le Lord plaisante pas, et que ce traître on va le trouver. » Taylor acquiesça, elle était totalement au courant de la puissance du Lord et plus que personne elle voulait découvrir qui était le traitre dans l’histoire. « Alors. Je veux tout savoir. Avec qui tu traînes, ce que tu fais de ton temps libre, si t’as des doutes sur d’autres membres du personnel. Tout ce que tu sais sur ce qui se passe dans ce château, tu me le dis » La jeune femme laissa la phrase en suspens quelques instants, avant de se lancer. « A part avec toi l’autre fois dans Londres, avec Andy lors de ma mission le mois dernier et la semaine dernière lorsque je me suis rendue au ministère pour régler un différend avec Jeremiah, je ne suis pas sortie de Poudlard depuis bien longtemps. » En disant cela, la jeune femme se rendit compte qu’elle était en train de devenir une vraie mémé avec une routine quotidienne réglée par les élèves de Poudlard, il était temps qu’elle retourne au ministère. « Dans la château je fais tout le travail de surveillant si bien que je n’ai que très peu de temps libre, que je passe soit avec des élèves sérieux comme Ariel Edelweiss, soit avec des collègues en qui j’ai confiance, malheureusement ils sont trop peu nombreux. » Elle n’avait même pas besoin de se forcer, elle disait la vérité. Clint pouvait lire dans son esprit, utiliser du véritaserum ou autre, elle aurait dit exactement la même chose. Décidemment sa vie était plate, il fallait qu’elle bouge. « Bon, après les membres du personnels sont, généralement, des mangemorts confirmés mais je ne leur fait pas confiance, tu veux des informations sur tout le monde je suppose ? »

Taylor ne cachait rien. Clint la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle était sans doute l’une des pires pionnes de cette école et qu’elle n’hésitait pas à prouver sa loyauté aux idées du Lord en s’attaquant aux élèves. Mais malgré cette confiance dans la jeune femme il ne pouvait pas la laisser partir sans lui poser de questions. Et après tout, elle pouvait très bien lui fournir quelques informations supplémentaires très utiles. La délation c’était la base de leur système et il fallait en jouer et en sur jouer. Même s’il avait confiance en la jeune femme, il était obligé de lui faire passer cet interrogatoire comme à tous les autres. Les sentiments et les relations n’interfèrent pas dans la mission, c’étaient les mots du Lord et Clint les avaient bien retenu. Il y était obligé de toute manière, il ne pouvait pas faire l’inverse sous risque de faire passer le traître entre ses filets. Et ça c’était hors de question. « A part avec toi l’autre fois dans Londres, avec Andy lors de ma mission le mois dernier et la semaine dernière lorsque je me suis rendue au ministère pour régler un différend avec Jeremiah, je ne suis pas sortie de Poudlard depuis bien longtemps. » Tiens Jeremiah mon pote, alors comme ça on s’engueule avec sa copine ? Vilain garçon. Retenant une remarque qui n’avait pas sa place ici Clint se contenta d’acquiescer d’un signe de tête, laissant la blonde continuer ses réponses. Au moins elle était coopérative et c’était déjà un bon point. Il n’aurait pas à lui péter les dents contre la table en bois pour qu’elle lui lâche ce qu’elle savait. Parfois travailler avec des Mangemorts ça a du bon. [color=teal]« Dans la château je fais tout le travail de surveillant si bien que je n’ai que très peu de temps libre, que je passe soit avec des élèves sérieux comme Ariel Edelweiss, soit avec des collègues en qui j’ai confiance, malheureusement ils sont trop peu nombreux. » Fronçant les sourcils, l’irlandais se redressa légèrement sur sa chaise, plongeant son regard dans celui de la surveillante. Comment ça ils étaient peu nombreux ? Ça ça l’intéressait beaucoup. Il voulait des noms et des faits. Et elle allait lui donner tout ça, il le savait. Il avait à peine à lui poser la question, ça se sentait qu’elle voulait lui dire tout ce qu’elle savait quitte à balancer des collègues à elle. Ah, si tout le monde pouvait être aussi facile à interroger, le monde tournerait mieux. « Bon, après les membres du personnels sont, généralement, des mangemorts confirmés mais je ne leur fait pas confiance, tu veux des informations sur tout le monde je suppose ? » Mangemorts confirmés, Mangemorts confirmés, parfois c’est vite dit. Mais Clint n’avait pas son mot à dire sur comment l’école était administré et ses propres ressentis face à certains membres du personnel ne concernaient que lui. Un bref sourire se dessina sur les lèvres du Mangemort avant qu’il ne reprenne son air habituel, continuant à fixer la blonde. « Pas confiance c’est-à-dire ? » Il y avait diverses manières de ne pas avoir confiance en quelqu’un.

« Et oui j’aimerais bien que tu me donnes tout ce que tu sais sur tout le monde. Avec les raisons qui te poussent à ne pas leur faire confiance » Il voulait des noms, des actes, des faits, des erreurs. Il voulait savoir ce qu’il fallait savoir pour chopper ce traître et le traîner au beau milieu de la Grande Salle sous les yeux de tous les élèves qui pensaient que résister était une bonne chose. Mais non, ce n’était pas une bonne chose parce que tôt ou tard on se faisait prendre, et ce qu’on subissait à ce moment-là ne valait pas la peine de résister ne serait-ce qu’une minute. Alors oui, Clint voulait la tête de ce traître, et Taylor était la mieux placée pour lui donner ce qu’il voulait. Elle ne lui faisait pas peur, mais il savait qu’elle faisait peur à beaucoup de personnes dans cette école. C’était une sorte de bête noire et elle n’aimait pas grande monde, ça elle lui avait dit souvent, lorsqu’ils se voyaient pour prendre un verre. Alors bien sûr elle devait avoir pas mal d’ennemis et donc elle ne se privait pas de raconter ce qu’elle savait sur eux. Ce n’était sans doute pas le cas de tout le monde et l’irlandais remercia Merlin d’être tombé sur quelqu’un d’aussi facile à interroge. Au moins tout cela se terminerait très rapidement, c’était le moins que l’on puisse dire. « Et être un Mangemort confirmé ne prouve pas la loyauté. Si ce traître est parvenu à se glisser parmi vous comme ça, c’est qu’il ne doit pas être novice en matière de magie. Alors hésites pas, même s’il s’agit de Mangemorts confirmés ou non, je veux tout savoir sur ce qui se passe dans ces putains de couloirs. » Bon ça c’est fait, maintenant il avait juste à attendre les réponses de Taylor qui allaient tomber comme ça. Il avait juste à les cueillir, à la remercier et le tour était joué, il pourrait passer à d’autres membres du personnel. Qui n’allaient sans doute pas tous être comme ça mais bon, on a pas de chance tous les jours.

« Et oui j’aimerais bien que tu me donnes tout ce que tu sais sur tout le monde. Avec les raisons qui te poussent à ne pas leur faire confiance » Des faits, des faits, c’était dur d’avoir des faits qui prouvent. Des milliers de mauvaises attentions mettaient la confiance de Taylor à l’épreuve mais jamais elle n’avait de preuve irrévocable. Sinon elle serait allée les dénoncer au Lord, elle n’aurait pas péniblement attendu que la panique soit semée dans le château. « Et être un Mangemort confirmé ne prouve pas la loyauté. Si ce traître est parvenu à se glisser parmi vous comme ça, c’est qu’il ne doit pas être novice en matière de magie. Alors hésites pas, même s’il s’agit de Mangemorts confirmés ou non, je veux tout savoir sur ce qui se passe dans ces putains de couloirs. » Taylor ne put qu’approuver ces mots, elle était la première à douter de tout le monde, qu’importe leur rang. Qui aurait pu croire par exemple qu’un fier enfant Kensington était une véritable poule mouillée ? Le sang lui remontait au visage, il fallait qu’elle se calme, elle pensa alors au traite et ce fut pire. Son visage était resté impassible, seulement ses pensées l’énervait.

« Des preuves je n’en ai pas, dis-toi bien que je n’aurai pas attendu sagement dans mes putains de couloirs comme tu le dis, si j’en avais eu. Que crois-tu que je fasse dans Poudlard, des parties de carte ? » Voilà qu’elle s’énervait sur Clint, le seul du bon côté et dont on était sûr, enfin avec Jeremiah, cela semblait évident. « Cette pression est insupportable et pourtant personne ne fait la moindre erreur, ç’en est insupportable, tu as bien raison ce traitre est très fort. » Elle respira un bon coup en essayant de se concentrer pour trouver des faits réels.

« Alors déjà celle à qui je ne confierais rien, c’est Camélia. A part gueuler sur les élèves pour ses plantes, elle ne sert à rien. Elle vient aux réunions mais des fois elle s’endort, je me demande si elle ne joue pas un jeu. Cela fait une éternité qu’elle n’a pas eu de mission d’ailleurs. » Elle n’avait rien de plus précis sur la blonde. « Oli Stocker, ils passent beaucoup de temps ensemble, mais c’est tout. Aussi bizarre que cela puisse paraître, je n’ai rien contre Oli, à part cette Camélia pas très fut-fut. » Oli était un type bien au fond de lui, elle en était sûr, il fallait juste qu’il découvre sa force meurtrière. « Quitte à être dans la bibliothèque, Grace, elle c’est sûr qu’elle ne m’inspire pas confiance, elle est plus intelligente qu’elle n’en a l’air, mais je n’ai pas fini mes recherches sur elle, interroge-la bien sévèrement si tu veux mon avis.» Ah ça oui, Grace une traitre, cela ne l’étonnerai pas le moins du monde. « Sinon William. Il porte la marque et le montre mais il a peur de moi. Cela se sent dans son regard. Bon, que l’on est peur de moi ne me choque pas, j’en ai l’habitude, mais un mangemort fort, qui a peur d’une de ses comparses, cela m’inquiète. Il a soit l’esprit pas tranquille, soit c’est juste une mauviette, je n’ai pas encore tranché. » Elle était encore encore en pleine hésitation. « Dewis ? Toujours dans sa tour, on ne la voit pas souvent. Elle est douée en divination de pacotille si tu veux mon avis, mais elle est bien je pense. Elle est sérieuse quand elle fait son travail, efficace. Non, je ne pense pas qu’il y ait un problème avec elle, même si j’aimerai la voir plus souvent. » Qui d’autre ? Le monde a Poudlard était trop grand. « April m’inquiète. Elle a versé une larme lors de la réunion du Lord en grande salle, ce n’est pas normal si tu veux mon avis, il doit se passer quelque chose dans sa vie, affective ou autre, pour qu’elle pleure comme un bébé. C’était si facile ce qu’elle a fait pourtant ! Bon sang. Les mangemorts ne sont plus ce qu’ils étaient. » Elle voyait rouge, April qui… attendez. « Et l’autre jour, je l’ai vu avec un paquet bizarre, je ne sais pas trop ce qu’elle a fait, puisqu’elle est très vite partie en me voyant l’air de rien. Sur le coup cela ne m’a pas choqué. Qu’est-ce qu’elle a fait encore celle-là ? les missions de Poudlard je les connais pourtant… a éclaircir en tout cas… » La blonde secoua la tête à l’idée de chercher d’autres personnes, elle était lancée là, mais elle ne voyait que très peu ses collègues. C’était fou ça de se dire qu’elle connaissait mieux les potins des septièmes années … Il était plus que temps de s’en aller. « Aide-moi, il me manque qui là ? » Oui, il devait bien avoir une liste des suspects en sa disposition…

Merlin merci cet interrogatoire semblait aller plus rapidement que Clint ne l’avait espéré. Déjà parce que la blonde n’avait pas sa langue dans la poche lorsqu’il s’agissait de cracher sur ses collègues si détestés, mais en plus elle semblait vouloir mettre la main sur ce traître autant que lui. Et c’était déjà un bon point pour la blonde qui commençait déjà à avouer à Clint tout ce qu’elle savait sur tout le monde au sein de cette foutue école. « Des preuves je n’en ai pas, dis-toi bien que je n’aurai pas attendu sagement dans mes putains de couloirs comme tu le dis, si j’en avais eu. Que crois-tu que je fasse dans Poudlard, des parties de carte ? Cette pression est insupportable et pourtant personne ne fait la moindre erreur, ç’en est insupportable, tu as bien raison ce traitre est très fort. » On se calme, de toute manière l’irlandais se foutait bien de ce que les pions faisaient de leurs journées, lui-même ne se tuait pas au boulot alors bon si elle voulait jouer aux cartes elle n’avait qu’à le faire. Ne disant rien à la légère provocation de la blonde, il se contenta de lui faire un signe de tête pour lui montrer qu’il comprenait sa situation et que les mots qu’elle avait prononcé ne l’avait pas touché. Après tout c’était compréhensible, tout le monde était à bout de nerfs, les membres du personnel davantage que les Mangemorts du Ministère. Ce n’étaient pas eux qui se faisaient interroger et Clint pouvait au moins dire qu’il avait eu de la chance sur ce coup là. Posant ses coudes sur la table, il attendit que la blonde reprenne la parole pour dévoiler les petits secrets du personnel. « Alors déjà celle à qui je ne confierais rien, c’est Camélia. A part gueuler sur les élèves pour ses plantes, elle ne sert à rien. Elle vient aux réunions mais des fois elle s’endort, je me demande si elle ne joue pas un jeu. Cela fait une éternité qu’elle n’a pas eu de mission d’ailleurs. Oli Stocker, ils passent beaucoup de temps ensemble, mais c’est tout. Aussi bizarre que cela puisse paraître, je n’ai rien contre Oli, à part cette Camélia pas très fut-fut. » Camélia, Camélia, il connaissait ce nom mais il nota tout de même les informations que la blonde lui donnait dans un recoin d’un parchemin. Donc la garde-chasse. L’autre taré de Stoker qu’il n’allait pas laisser filer aussi facilement surtout qu’entre les deux hommes l’amour n’était pas au rendez-vous. Alors si Clint avait une excuse parfaite pour lui faire subir quelques petites minutes de torture, il n’allait certainement pas s’en priver, loin de là. Notant dans un coin de sa tête de régler le compte de ce bibliothécaire fou, Clint laissa la blonde continuer de parler sans dire un mot. « Quitte à être dans la bibliothèque, Grace, elle c’est sûr qu’elle ne m’inspire pas confiance, elle est plus intelligente qu’elle n’en a l’air, mais je n’ai pas fini mes recherches sur elle, interroge-la bien sévèrement si tu veux mon avis. Sinon William. Il porte la marque et le montre mais il a peur de moi. Cela se sent dans son regard. Bon, que l’on est peur de moi ne me choque pas, j’en ai l’habitude, mais un mangemort fort, qui a peur d’une de ses comparses, cela m’inquiète. Il a soit l’esprit pas tranquille, soit c’est juste une mauviette, je n’ai pas encore tranché. » William, il connaissait le cas du professeur pour l’avoir suivi de près. Il était sûr que le brun était sur la liste des suspects et pas en dernière position, mais pour le moment Clint n’avait pas trop de doutes sur lui. Il ne partageait sans doute pas les idéaux du Lord mais de là à traiter avec l’ennemi, il y avait une forte marge. Mais bon, on n’était jamais sûr de personne surtout pas en ce moment alors William passerait lui aussi l’épreuve de l’interrogatoire pour prouver sa bonne foi.

« Dewis ? Toujours dans sa tour, on ne la voit pas souvent. Elle est douée en divination de pacotille si tu veux mon avis, mais elle est bien je pense. Elle est sérieuse quand elle fait son travail, efficace. Non, je ne pense pas qu’il y ait un problème avec elle, même si j’aimerai la voir plus souvent. » Le nom ne disait rien au Mangemort qui se contenta de l’écrire sur son parchemin tandis que Taylor continuait de parler. « April m’inquiète. Elle a versé une larme lors de la réunion du Lord en grande salle, ce n’est pas normal si tu veux mon avis, il doit se passer quelque chose dans sa vie, affective ou autre, pour qu’elle pleure comme un bébé. C’était si facile ce qu’elle a fait pourtant ! Bon sang. Les mangemorts ne sont plus ce qu’ils étaient. » La plume de Clint s‘arrêta au dessus du parchemin tandis qu’il repensait à la scène qui s’était déroulée dans le Grande Salle. Il n’était donc pas le seul à avoir trouvé ça étrange ? Il devait régler cette histoire au plus vite, parce que ce n’était pas normal du tout, surtout venant de la part d’April. Au moins Taylor était de son avis et c’était déjà la preuve qu’il n’était pas complètement parano. Relevant les yeux lorsqu’il vit que la blonde marquait une pause, il croisa son regard tandis qu’elle reprenait la parole « Et l’autre jour, je l’ai vu avec un paquet bizarre, je ne sais pas trop ce qu’elle a fait, puisqu’elle est très vite partie en me voyant l’air de rien. Sur le coup cela ne m’a pas choqué. Qu’est-ce qu’elle a fait encore celle-là ? les missions de Poudlard je les connais pourtant… a éclaircir en tout cas… » Un paquet ? Quel paquet ? Les choses semblaient de plus en plus étranges et il y avait fort à parier qu’April et lui allaient avoir une légère discussion, que ce soit autour de cette table ou non. « Aide-moi, il me manque qui là ? » La voix de Taylor le sortit de ses pensées et il chercha des yeux la liste du personnel. Alors, de qui avait-elle parlé ? « Sturridge ? » Qui était ce gars ? Ah oui, le pion dont il avait pris le contrôle lors de la réunion dans la Grande Salle. Il ne le connaissait pas, mais Taylor devait sans doute avoir des informations sur lui. Suivant la liste des noms des yeux, il regarda qui manquait à l’appel. « Yaxley. Dillinger. McClary. Les deux infirmiers là, Lupin et Weasley » Un rire s’échappa des lèvres de Clint lorsqu’il lut ces noms à voix haute « Je crois que leurs noms en dit long sur eux mais bon, si tu sais des choses à propos de ce qu’ils font vas-y toujours. Et sinon, Williams, une pionne aussi » Voilà, tout le monde avait été appelé à comparaître, maintenant c’était à Taylor de lui dire ce qu’elle savait d’eux. « Et si certains membres du personnel ont des relations étranges avec des habitants de Pré-au-Lard aussi. Ils sont pas tous fiables dans ce village »

« Sturridge ? » Eros. Le pion. Cela la tuait mais elle allait le défendre. « Yaxley. Dillinger. McClary. Les deux infirmiers là, Lupin et Weasley » Elle n’eut même pas le temps de penser qu’il le traduisit en parole. « Je crois que leurs noms en dit long sur eux mais bon, si tu sais des choses à propos de ce qu’ils font vas-y toujours. Et sinon, Williams, une pionne aussi » Bon, elle n’avait pas grand-chose à dire sur chacun mais c’était son boulot, elle allait le faire bien comme il faut. Elle était sérieuse, un parfait soldat aux ordres du Lord, elle l’avait toujours assumé. « Et si certains membres du personnel ont des relations étranges avec des habitants de Pré-au-Lard aussi. Ils sont pas tous fiables dans ce village » Elle acquiesça, elle avait compris, mais avait-elle réellement des informations à apporter ? Elle réfléchit un instant, mais elle ne pouvait rien dire. En ce moment tous ses temps libres avaient été accaparés par le mariage, rien d’autre n’avait perturbé son brillant esprit. « Eros, ça me tue de dire ça, mais c’est un parfait mangemort. Un lâche parfois, un méchant souvent, une brute tout le temps, mais jamais il n’irait trainer avec les traitres, il se respecte trop pour cela. » Elle n’était pas infaillible, mais il était certain que sa parole valait quelque chose et voilà qu’elle venait de d’innocenter Eros pour de bon. Eros, son plus grand mal, l’homme qui l’avait fait le plus souffert avant qu’elle ne referme son cœur de pierre et qu’elle n’enfile son masque. Eros. « Yaxley, c’est le bras droit du Lord, un homme parfaitement respectable, craint, fier, droit. Un des meilleurs soldats, non, si on en arrive à douter de lui, je pense que là, on est vraiment foutus. Non, Yaxley ne peut pas être un traître. » Il y avait des hommes dont on pouvait douter, peut être qu’Eros se rebellerait un jour, mais Yaxley, jamais. C’est comme croire que le mage noir tomberait amoureux. Impossible. « Dillinger, je ne la connais pas beaucoup, elle traîne quelque fois avec William je crois. Elle ne fait rien de mal, franchement je ne la soupçonnerais pas, sans raison valable, juste comme ça. Elle est sérieuse, mais elle n’en fait pas trop, ni pas assez. Elle ne cherche pas la gloire, mais elle n’est pas trop molle avec les élèves. Non, un mangemort comme un autre, peut être pas un future bras-droit mais un bon soldat. » Elle réfléchit par rapport à Zahara McClary, cette dernière n’était pas sa plus grande amie, loin de là, surtout que la gamine -oui elle avait tout juste dix-huit ans et elle osait se croire supérieure à Taylor, n’importe quoi- n’avait rien pour elle, si ce n’est sa potion pour les potions. « McClary, j’ai rien à dire sur elle, un poil catin, mais elle vient d’une famille si respectable et son frère fera une si belle recrue que je ne peux pas croire qu’elle nous trahirait. Non, en plus elle fricotte avec Yaxley, donc ni l’un ni l’autre ne se tournerait vers les perdants. » Oui, ils n’avaient aucune raison de changer de camp pour rejoindre celui des ‘résistants’ c’était tellement ridicule. Avec leur leader en prison et le fils dudit homme en fuite, ils ne risqueraient pas d’aller loin. Et pourtant il y avait un traître. Machinalement, Taylor leva les yeux au ciel. « Williams. C’est une affaire personnelle mais je ne la porte pas dans mon coeur. » Il faut dire qu’elles étaient en constante compétition toutes les deux. Qui était la pire ? Taylor évidemment mais Williams essayait de montrer ce qu’elle valait. « Seulement, on est trop souvent ensemble, je la connais presque par cœur, je connais ses sentiments, elle y croit au Lord. » Passons aux infirmiers. C’était une blague ces deux amoureux-là. On ne savait pas trop ce qu’ils faisaient là, mais ils étaient discrets, c’était déjà ça … « Lupin et Weasley, sérieusement ? Ils ont trop peur pour faire quoi que ce soit. C’est sûr qu’ils ne sont pas dans le bon camp et qu’ils ne croient pas aux idéologies du maître, mais ils ont l’avantage d’avoir un peu de jugeote. Et puis ils tiennent trop aux élèves pour les laisser mourir entre nos mains. Non, je crois que le Lord les surveille bien d’ici et que jamais ils n’iront nous trahir, de toute manière ils n’entendent rien et ne voient pas grand-chose. »

La pression sur les épaules de la blonde s’était abaissée. Cracher sur ses collègues lui faisait tellement du bien et le mieux c’était qu’elle n’avait même pas peur des représailles, pour la simple et bonne raison qu’elle était plus forte que tous ceux sur qui elle avait trahit. Sauf peut être April mais elle attendait un combat avec la demoiselle depuis bien longtemps. Camélia aussi lui courrait sur le haricot depuis un bon bout de temps. Non, si combat il y avait, elle risquait d’être la plus heureuse de tous. Elle planta son regard dans celui de son bourreau du jour, c’était amusant de l’appeler comme cela. « A Pré-au-Lard, hum, Anthénora est une bonne mangemort et cela me dérangerait si elle était une traître, chose dont je doute fortement, mais il est vrai qu’il faut savoir se méfier de ceux dont on est les plus proches, ce sont ceux qui nous trahissent le plus facilement. » Qui y avait-il d’autre dans le village sorcier ? « Les autres je ne les connais pas. Je ne m’y rends jamais sauf pour aller dormir chez moi, chose relativement rare. Et les sorties et entrées sont toujours surveillées, il faut avoir la marque pour se déplacer sans problème entre le château et le village, donc cela limite les déplacements et tous les autres sont connus. Vous pouvez aller chercher dans le registre que l’on tient dans le bureau des surveillants. » Ce registre était une vraie plaie, entre la Weasley qui avait tout le temps besoin de nouvelles potions qu’elle faisait commander parce qu’elle n’avait pas le droit de sortir, les surveillants qui devaient vérifier toutes les lettres et paquets, les élèves qui s’enfuyaient en douce. La vie à Poudlard n’était pas de tout repos…

« Eros, ça me tue de dire ça, mais c’est un parfait mangemort. Un lâche parfois, un méchant souvent, une brute tout le temps, mais jamais il n’irait trainer avec les traitres, il se respecte trop pour cela. » Charmant garçon, vraiment. Acquiesçant silencieusement l’irlandais se contenta de griffonner les quelques remarques de la blonde à côté du nom de Sturridge. Apparemment il n’avait pas l’étoffe d’un traître, quelques Mangemorts étaient peu à peu éliminés de la liste bien qu’il faille toujours faire bien attention aux apparences. « Yaxley, c’est le bras droit du Lord, un homme parfaitement respectable, craint, fier, droit. Un des meilleurs soldats, non, si on en arrive à douter de lui, je pense que là, on est vraiment foutus. Non, Yaxley ne peut pas être un traître. » Oui, Yaxley. Il avait peu de chances que le maître de potions soit le traître ou alors vraiment là Clint pouvait aller se pendre. Yaxley était sans doute l’un des meilleurs Mangemorts du Lord comme venait de si bien le dire Taylor et si même lui passait dans le camp ennemi alors leur cause à tous était perdue. Mais cela n’empêche que personne, je dis bien personne, n’était à l’abri des soupçons, surtout pas dans ces heures si sombres. Il ne fallait croire personne, jamais. Trouver le traître, faire son travail, ne pas s’arrêter sur les apparences mais creuser, chercher dans le passé, la vie sentimentale, les relations avec les collègues mais aussi à l’extérieur. C’était ça leur mission et Clint comptait bien la mener à terme. « Dillinger, je ne la connais pas beaucoup, elle traîne quelque fois avec William je crois. Elle ne fait rien de mal, franchement je ne la soupçonnerais pas, sans raison valable, juste comme ça. Elle est sérieuse, mais elle n’en fait pas trop, ni pas assez. Elle ne cherche pas la gloire, mais elle n’est pas trop molle avec les élèves. Non, un mangemort comme un autre, peut être pas un future bras-droit mais un bon soldat. » Bon, et bien apparemment il fallait en parler avec William. Peut-être qu’il aurait plus d’informations à fournir à propos de la prof. Griffonnant le nom du professeur de métamorphose à côté de celui de la jeune femme, il se rappela de donner ce détail à celui qui devait interroger le brun, si ce n’était pas à lui de le faire bien sûr. « McClary, j’ai rien à dire sur elle, un poil catin, mais elle vient d’une famille si respectable et son frère fera une si belle recrue que je ne peux pas croire qu’elle nous trahirait. Non, en plus elle fricotte avec Yaxley, donc ni l’un ni l’autre ne se tournerait vers les perdants. » Mais sinon à part se taper leurs collègues ils foutent quelque chose dans cette école ? Bravo le système éducatif, vraiment. Un bref sourire passa sur les lèvres de Clint tandis qu’il levait les yeux vers la blonde qui n’arrêtait pas de parler. Les remarques acides et cinglantes de la pionne faisaient sourire le brun qui voyait bien qu’elle adorait critiquer ses collègues et que pour elle ce n’était pas une lourde épreuve de passer cet interrogatoire. « Williams. C’est une affaire personnelle mais je ne la porte pas dans mon cœur. Seulement, on est trop souvent ensemble, je la connais presque par cœur, je connais ses sentiments, elle y croit au Lord. » Très bien, les affaires personnelles des pions n’intéressaient pas Clint qui se contenta de marquer quelques mots à côté du nom de Williams avant de laisser la blonde s’attaquer au sujet des infirmiers.

La plus grande blague de cette école. Deux traîtres à leur sang qui avaient l’autorisation de vagabonder dans les couloirs de ce château et pouvaient donc propager leurs idées idiotes de rébellion à ces pauvres âmes fraîchement sorties des jupons de leurs mères. Franchement, quelle idée avait traversé l’esprit du Lord pour nommer ces deux infidèles aux postes d’infirmiers ? Surtout que l’infirmerie était l’endroit clé de Poudlard, tout le monde devait y passer un jour ou l’autre. Tout le monde tombe malade en sept ans, et ici on ne pouvait pas sortir de ces murs alors seule l’infirmerie pouvait vous sauver. Mais pas de commentaires, il n’était pas là pour ça même s’il tenait ces deux infirmiers à l’œil, comme la plupart des autres Mangemorts d’ailleurs. « Lupin et Weasley, sérieusement ? Ils ont trop peur pour faire quoi que ce soit. C’est sûr qu’ils ne sont pas dans le bon camp et qu’ils ne croient pas aux idéologies du maître, mais ils ont l’avantage d’avoir un peu de jugeote. Et puis ils tiennent trop aux élèves pour les laisser mourir entre nos mains. Non, je crois que le Lord les surveille bien d’ici et que jamais ils n’iront nous trahir, de toute manière ils n’entendent rien et ne voient pas grand-chose. » Mouais, la peur c’est bien beau mais parfois il faut se méfier des talents de comédiens de ceux qui sont en face de nous. Ils avaient beau sembler prêter une attention quelconque aux élèves, peut-être qu’au fond ils s’en servaient comme le Lord le faisait. Ce n’était qu’une guerre dont les pions étaient les élèves de cette école, et plus rien n’étonnait l’irlandais à ce stade. Mais il garda tout de même l’avis de Taylor dans sa tête, après tout elle les connaissait bien mieux que lui et elle les avait observé, et donc pouvait en tirer des conclusions. « A Pré-au-Lard, hum, Anthénora est une bonne mangemort et cela me dérangerait si elle était une traître, chose dont je doute fortement, mais il est vrai qu’il faut savoir se méfier de ceux dont on est les plus proches, ce sont ceux qui nous trahissent le plus facilement. Les autres je ne les connais pas. Je ne m’y rends jamais sauf pour aller dormir chez moi, chose relativement rare. Et les sorties et entrées sont toujours surveillées, il faut avoir la marque pour se déplacer sans problème entre le château et le village, donc cela limite les déplacements et tous les autres sont connus. Vous pouvez aller chercher dans le registre que l’on tient dans le bureau des surveillants. » Ouais bah finalement il était bien content de bosser au Ministère. Au moins il n’avait pas besoin de demander une quelconque autorisation pour aller boire un verre –alléluia- et il n’était pas entouré de mioches pleurnichards et irrespectueux. Quoique, s’il travaillait dans ce château la population d’élèves diminuerait bien vite. La patience de Clint O’Toole n’était pas sa plus grande vertu et parfois un petit sortilège de mort ou deux ça peut calmer pas mal de monde. La vie serait plus simple si les parents ne nous faisaient pas chier avec leurs gosses. Ils n’avaient qu’à en refaire d’autres, c’est toujours mieux que de se coltiner un débile qui chiale sans arrêt. Oui, l’irlandais avait la fibre paternelle que voulez-vous, c’est un sentimental. Reposant sa plume qui roula sur la table avant de s’arrêter, stoppée net par l’encrier, le brun releva le visage et plongea son regard azur dans les yeux de la blonde, un léger sourire aux lèvres. Bon, il avait tout ce qu’il lui fallait et de toute manière il avait besoin d’une clope alors autant en finir tout de suite. Au moins elle avait été très coopérative et ça c’était très bien. « Bon et bah je crois que c’est tout ce qu’il me faut. » Jetant un coup d’œil à sa montre et il reporta ensuite son attention sur le visage si angélique de cette jeune fille si machiavélique. « Si jamais t’as des souvenirs qui te remontent en tête ou quoi tu sais où me trouver. » Ah, si tous les membres du personnel pouvaient être comme elle ça serait bien facile, mais Clint avait le mauvais pressentiment que tout le monde dans ce château n’allait pas cracher son venin si facilement. Tant pis, la force existe et il n’hésiterait pas à s’en servir. Se levant de sa chaise, il fit signe à Taylor d’en faire autant et la regarda se diriger vers la porte. « Merci de ta coopération » Au suivant, super journée en perspective.