« Qu'est ce que tu fais, vieux ? » Kenneth se réveilla en sueur. Adrian se trouvait devant lui. Jetant un regard vers son lit, le jeune lion put s'apercevoir que son lit en baldaquins était totalement défait, et qu'il se trouvait par terre, trempé de sueur. Il avait fait un mauvais rêve. « Je- euh ? » Adrian le regarda comme si il était un fou à lier. Et peut-être bien qu'il l'était. Haussant un sourcil et se demandant apparemment s'il devait ou non faire interner son meilleur ami, l'interlocuteur de Kenneth opta pour expliquer en douceur au jeune homme ce qu'il se passait. « Ça fait une dizaine de minutes qu'on essaye de te réveiller avec les gars. » Kenneth jeta un coup d’œil vers le fond du dortoir, effectivement, tout le monde semblait réveillé. « Tu prononçais des paroles bizarres, comme si c'était, euh, il baissa le ton de sa voix un poème. » « Je suis le maître de mon destin, le capitaine de mon âme. » Interloqué, Adrian semblait ne plus rien y comprendre du tout. « William Ernest Henley. C'est un poème. Ma question c'est plutôt, pourquoi je rêvais de cela. » Le meilleur ami du sixième année haussa les épaules, et Kenneth se redressa, reprenant place dans son lit. Que lui avait-il pris ? Comme rêve étrange, il atteignait des summums là. Car si Kenneth adorait ce poème de Henley, il ne l'avait jamais appris par cœur, et vu sa longueur il aurait d'ailleurs été étonné d'en retenir chaque mot. C'était quelque chose qu'il ne s'expliquait pas, mais vu la tête que tirait ses camarades, il leur avait fait plus peur que si il avait été un loup-garou. Comme quoi, la rumeur selon laquelle les hommes prenaient plus facilement peur devant des mots que devant des créatures semblait bien trouver tout son sens ici. Décidant qu'il n'avait plus sommeil, Kenneth jeta un coup d’œil à son horloge parlante : six heures. Bien, voilà qui l'occuperait bien avant le début des cours. Soulevant la couverture qu'il avait posé sur lui quelques secondes plus tôt, le gryffon sauta pour se mettre debout et se dirigea vers son placard. Dedans, il y dégota une chemise grise que sa petite sœur, Ana, lui avait offert pour son dernier anniversaire, et l'enfila en même temps qu'un pantalon - ah bah oui, il était fort le petit rouge -, puis il quitta la salle commune des rouges, se retrouvant bel et bien seul dans les couloirs. Bon. Où pouvait-il bien aller ? Le rez-de-chaussée n'était pas envisageable, Kenneth ne se sentait pas d'avoir à faire à un professeur ou, chose plus probable, à un surveillant. Surtout que les surveillants du château n'étaient pas réellement de très bonne grâce, si on exceptait Taylor qui faisait toujours quelques faveurs à son ami de paris. Évidemment, il était exclu que le jeune homme ne se rende dans des endroits publics, tels que la bibliothèque ou la salle de retenue - et d'ailleurs, pourquoi diable Kenneth aurait-il eût envie de se rendre dans des endroits pareils ? Faisant face à un couloir vide, et réfléchissant toujours, le jeune homme se laissa finalement glisser contre la paroi d'un mur fade. Par merlin, il n'y avait rien à faire seul à une heure pareille dans ce château ! Soufflant, le rouge et or pensa qu'il devait avoir bien bête en cet instant précis, assis sur un sol glacial où il devait très certainement faire peine à voir. Et bien entendu, au moment même où le jeune homme pensa cela, deux personnes toussotèrent. Oh, non, il ne manquait plus que cela. « Kenneth Shaun, au plaisir ! » cette voix. Kenneth sourit et redressa son petit minois afin d'observer le visage de celle dont il avait parfaitement reconnu la voix. Eowyn Lannister. « Lannister. » lâcha-t-il à son tour, en lui adressant une petite accolade de tête. Eowyn et Kenneth s'entendaient plutôt bien, ils étaient tout le temps à se défier pour tout et n'importe quoi, et il fallait dire que la situation les amusaient bien, tous les deux. Mais par merlin, que faisait-elle si tôt levée ? Les Serpentard étaient loin d'être connus pour être lève-tôt, bien loin de là même. L'excuse préférée des verts lors de leurs retards en cours était d'ailleurs "Je ne me suis pas réveillé", comme si ils étaient crédibles une seule seconde. Attention, Kenneth n'avait strictement rien contre les verts et argents, il les aimaient bien même, à l'exception de cette Weasley et de Spencer, bien entendu. Dans la pénombre des couloirs, il semblait bien à Kenneth d'avoir entendu une seconde voix, et il ne s'y trompa pas. Seulement, cette voix-ci, le Gryffondor était beaucoup, mais alors beaucoup beaucoup moins, ravi d'en voir la personne. « Alors on est de sortie nocture, beau brun ? » Brrr, le Shaun en frémissait. Non non, il ne la détestait pas, mais cette fille était juste... Insupportable avec lui. Enfin, ce n'était rien de méchant, cela était juste qu'elle passait son temps à livrer toute son énergie à vouloir coucher avec Kenneth, et cela épuisait le jeune homme. D'accord Lys d'Aragon avait connue une rupture difficile avec un certain Alister, mais tout de même, elle n'était pas obligé de s'acharner autant sur le pauvre gryffon. « Pas vraiment. Mais vous, qu'est ce que vous faîtes ? » Les deux jeunes filles sourirent. « On va chercher à manger dans les cuisines. Allez lève-toi feignant ! » Attrapant la main d'Eowyn, le jeune homme se releva non sans difficulté puis, baissant à présent les yeux sur les jeunes filles - oui, il était plus grand que chacune d'elle -, le garçon lâcha « Par merlin, j'ai à faire à deux boulimiques. » Le jeune homme reçut un coup, et tous trois se mirent en chemin pour les cuisines. Bon, à l'origine, le beau brun n'était pas réellement pour, mais puisqu'ils étaient plusieurs, et puis qu'après tout, il n'avait strictement rien à faire durant deux heures, le jeune homme ne perdait rien à les suivre.

« Du pudding, des pan-cakes et du jus de citrouille. » demanda sèchement Eowyn, suivit de près par Lys qui souriait d'un air méchant. L'elfe de maison ne semblait pas en proie à céder à leur demande, c'était qu'il n'avait aucune raison particulière de le faire, d'ailleurs il n'en avait absolument pas le droit, et si il se faisait surprendre, cela allait barder pour lui. Nourriture des élèves à une heure pareille, apparemment ce n'était pas la première fois que l'elfe voyait cela, et il répondit tout simplement négativement avec le plus de politesse possible à l'égard des jeunes filles. Kenneth serait bien partit immédiatement, puisque de toute évidence les jeunes gens allaient devoir attendre que la Grande Salle n'ouvre pour pouvoir se remplir le ventre, mais bien entendu, cela était sans compter sur Lys, qui maniait toujours aussi bien la délicatesse « Non mais je rêve ! Tu vas nous filer ce qu'on te demande sur le champ, sinon je te fais exploser dans la seconde, sale vermine ! » Ahem, il y avait peu de chances pour que la Serdaigle arrive à quoi que ce soit avec un ton pareil, mais les yeux en forme de soucoupes qu'affichaient l'elfe montraient invraisemblablement que la bleu avait réussit à lui faire peur. Cependant, la petite créature se ressaisit rapidement « Je, euh- Vous savez bien que je ne peux point vous donner ce que vous demandez.. » Avant que cela ne dégénère, Kenneth s'interposa, rayant finalement son idée de rester en dehors de tout cela, et il s'adressa gentiment et poliment à l'elfe, à son tour. Cette fois-ci, l'elfe lui accorda un peu plus d'attention, mais continua de refuser, bien qu'il semblait dans son ton qu'il hésitait. Finalement, le Gryffondor sortit quelques gallions de sa poche, et les proposa gentiment à l'elfe. Celui-ci sembla offusqué, et partit des cuisines. « Ben bravo, on allait réussir ! » hurla Lys dans son oreille. Eh, n'importe quoi. Et puis, sans que personne ne s'y attende, une petite masse revint tout doucement et déposa un plateau devant le jeune homme, qui contenait bien plus de nourriture que ce que les jeunes gens auraient imaginé. « Vous connaissez le règlement, soyez discrets. » dit l'elfe, puis il repartit, et Kenneth vit de petites choses brillantes posées sur son plateau, et en tendant les yeux ils les vit... Les gallions.

Une fois installés à l'abri des regards dans le parc, les trois élèves vidèrent le plateau, se remplissant ainsi plus que dignement l'estomac, et ils restèrent durant quelques bonnes minutes dans un silence total, où seul les chants des oiseaux résonnaient parmi la verdure. Kenneth reposa le dernier biscuit qu'il avait croqué, et il posa ses mains derrière son dos, levant le visage vers le ciel, et il ferma les yeux. L'air frais et le soleil levant étaient si agréables, et puis ce silence parfait de la nature, que rien ne venait déranger, le jeune Shaun adorait cela, il avait l'impression de se retrouver dans sa vieille maison de campagne, tandis que sa sœur et lui se faisaient dorés au soleil, tout en jouant à des jeux moldus. Bien entendu, dans sa campagne, rien ne dérangeait jamais ce silence. « Tiens toi bien Shaun, on a l'air ridicules avec toi qui fait le touriste. » le jeune lion sourit. Il souriait souvent, et Eowyn le faisait souvent sourire également, avec ses répliques qui en balançaient plein la tête à Kenneth. « Vous inquiétez pas, vous n'avez pas besoin de moi pour ça. » et sur ces mots, le jeune homme se contenta de se lever et d'adresser aux deux filles un signe de main. Il devait à présent être dans les sept heures et demi, et la cour ainsi que les couloirs commençaient à se peupler. Il était temps pour Kenneth de gagner les douches masculines avant de commencer les cours, puisque de toute évidence il ne se rendrait pas dans la Grande Salle pour manger, bien trop rassasié qu'il était. La matinée passa lentement, très lentement, trop lentement. Le Gryffondor avait l'impression de s'éterniser des heures dans chaque matière, et les matières de son début d'après-midi ne passèrent guère plus rapidement. Bon sang, peut-être que son impatience de revoir Juyne faisait que le temps passait aussi doucement, car ce n'était pas possible autrement, il aurait juré avoir passé sa semaine dans ces salles de cours ! Quoi qu'il en soit, l'heure de fin finit bien par arriver, et le rouge et or ne put que se sentir soulager. Quelle corvée, cette journée de cours. Enfin, heureusement qu'à présent il allait pouvoir se détendre, et avec une compagnie fabuleuse. Sa chère Wells lui avait fait passé un morceau de papier le matin-même, lui stipulant l'heure et l'endroit auxquels les deux jeunes gens devaient se retrouver, et pour rien au monde le Shaun n'aurait manqué cette rencontre. Arrivant donc à son grand étonnement fort en avance, le lion se posta face à la lisière de la forêt, et il attendit patiemment. Au bout de quelques minutes à peine, le jeune homme entendit du bruit derrière lui, mais il ne se retourna pas, il savait son amie taquine, comme lui, et il ne voulait pas lui gâcher sa joie. « C'est qui ? C'est moi. » demanda-t-elle en lui sautant dessus afin de lui cacher les yeux, tout en prenant une voix particulièrement grossière et masculine. Un grand sourire élargit les lèvres de Kenneth malgré lui, et il entrouvrit la bouche pour dire « Hum je sais pas, Jennifer Aniston ? » Le jeune homme se retint de rire et se retourna vers son ami, imitant à la perfection un air plus que déçu « Oh, ce n'est que toi... » le garçon reçut un coup, et sa rouquine lâcha un « Juyne ! » qui ne put que faire rire Kenneth.

« Je ressemble à un panda comme ça. J'aime bien. » ah bah ça oui ! La jeune fille avait sauté sur le dos de son ami et s'était enroulé autour de lui, et elle ressemblait ainsi à une petite fille, tout mignonne, toute fière de sa bêtise, ce qui attendrit fortement le gryffon. « Comme promis, j'ai le goûter... Tiens, Keni ! Il faut qu'on prenne des forces avant d'explorer la forêt ! » se tenant à présent la main comme deux petits enfants, et sautant d'un air joyeux, les deux amis ressemblaient à deux fous que l'on aurait immédiatement internés à Sainte Mangouste si on les avaient surpris agir de la sorte. Non mais quoi, sautiller joyeusement avec un air un peu niais sur le visage, c'était pas interdit hein ?! Soudainement, Juyne lâcha sa main, et le rouge et or se demanda si il n'avait pas parlé de leur folie à haute voix puis, la voyant courir jusqu'à un arbre et déplier un petit plaid, il comprit que non. C'était juste du Juyne dans toute sa splendeur, et quelle splendeur ! Son amie était un vrai rayon de soleil, un petit bout de pétillement, l'incarnation même de la joie de vivre, et bon sang que Kenneth aimait sa compagnie. Jamais il ne s'en lasserait, c'était certain. Cette fille souriait tout le temps, je vous jure, et pourtant le jeune lion savait bien que sa vie n'était pas toute rose, mais la rouquine avait décidé de tout voir du bon côté, et de ne pas gâcher un seul instant de sa magnifique existence. Qu'il enviait cette légèreté, qu'il enviait son amie, d'être si géniale. La rejoignant et s'installant à ses côtés, Kenneth mangea paisiblement le gâteau de la Poufsouffle, qui était plus que fort goûteux, il était délicieux, et le garçon lui sourit avec du chocolat plein sur les dents, pour la faire rire. Pas très sexy tout ça, vous direz vous, et bien croyez que ce ne l'était pas. Et Kenneth finit par éclater de rires, s'imaginant lui même en train de faire l'imbécile de la sorte. « Miam miam. » lâcha Kenneth, car le gâteau était vraiment bon, et Juyne ne tarda pas à faire la même constatation. « Il est bon le gâteau, hein ? J'irais remercier l'elfe de maison demain, je lui demanderais son prénom aussi. Depuis le temps, je le sais toujours pas ! En plus, il est super sympa. Je te le présenterais un jour, je suis sure que tu l'adorerais ! Tu as fini ? » Encore une fois attendrit, le jeune homme sourit niaisement et se contenta de contempler la belle septième année. Puis, se rendant compte qu'il fallait bien qu'ils rangent leurs affaires pour aller explorer cette belle et mystérieuse forêt, le jeune lion hocha la tête en signe d'affirmation, et tendit qu'il aidait Juyne à ranger toutes les bonnes choses qu'elle avait amenée, il dit « C'était très bon, merci beaucoup ma petite Juynie, tu me gâtes trop. Je t'aime gros comme çaaaaa » il montra toute la forêt alentour qu'il ne pouvait d'ailleurs pas délimiter tellement elle était étendue et, dans un sourire taquin, il lui décocha un clin d’œil. La rouquine avança vers la plus profonde forêt, et tendit que le garçon l'observer avancer d'un pas joyeux, celle-ci se retourna, disant d'une voix forte et sûre d'elle « Prêt mon Kenneth ? Le forêt n'attend qu'a être explorer ! Et nous allons lui faire ce plaisir. » un immense sourire resplendissant se fendit sur la face du rouge et or, et il vit sa jaune courir à toute vitesse vers lui, puis s'arrêter finalement à quelques centimètres de lui, avant de se grandir pour lui déposer un doux baiser sur la joue. Le sixième année rigola malgré lui, les manières de sont amie étaient si douces, gentilles et hilarantes en même temps, qu'elles le mettait toujours de très bonne humeur - plus encore qu'il ne l'était déjà. Se poster à ses côtés, et regardant son amie faire joyeusement, le brun se sentit poussé de côté, et il comprit que la hanche de la rousse avait tapé la sienne avec animosité. Les rayons de soleil illuminant le visage du garçon, tandis que Juyne avançait quelque peu, celui-ci lâcha « Si je t'attrape toi ! » avant de se mettre à courir vers elle. Et la course poursuite pouvait commencer.

« Juuuuyne, t'es où ? T'es pas drôle ! » technique ultime pour que la belle sorte de sa cachette, Kenneth l'avait poursuivit et avait fait rouler dans l'herbe la rouquine, avant que les deux jeunes gens s'éclatent de rires et que la Poufsouffle ne s'échappe à nouveau, semant malgré lui le petit lion, qui tentait le tout pour le tout afin de gagner la partie. « Si tu sors de ta cachette, j'ai une suuuurprise ! » Bah voyons, quelle crédibilité. Kenneth se sentait cramé jusqu'aux oreilles. Oui, la discrétion n'avait jamais été son fort. Cependant, puisque Juyne et lui-même devaient se balader dans la forêt interdite, il savait que celle-ci finirait par sortir, et il n'attendit guère longtemps d'ailleurs. Quand celle-ci apparut devant lui, il resta immobile et sourit fortement. Montrant toute sa propre silhouette, le jeune homme lâcha « Suuuurprise ! » et marquant une pause, il plongea ses yeux dans ceux de la rouquine, avant de rajouter « Plutôt pas mal comme morceau hein ? » avant d'éclater de rires, car il n'était capable d'en faire autrement, se voyant de l'impossibilité de garder son sérieux face à ses propres jeux de mots. Finalement, il s'approcha de Juyne doucement et, lui attrapant la main, la rassura « je viens en paix, m'dame. » En paix, en paix, oui, mais bon, le jeune homme avait toujours envie de faire le fou lorsqu'il se trouvait avec son amie. Et cela était souvent contagieux, de toute évidence. Passant le bras qui ne tenait pas Juyne par la main derrière le dos de celle-ci, il se mit à marcher de la sorte, et demanda finalemnt « Alors dis moi, je t'avais manqué ? » comme toujours avec Juyne, le gryffon souriait bêtement, il n'y pouvait rien.

La journée de Kenneth avait étrangement commencée, vraiment étrangement. D'abord il y avait eût ce rêve bizarre, ces paroles qu'il avait prononcé dans son sommeil, et puis il avait croisé Eowyn et Lys qui erraient dans les couloirs. Il avait soudoyait de la nourriture aux elfes de maison du château, puis il avait fait une escale dans le parc. Et tout cela, alors que toute l'école dormait encore, ahem. Mais à présent qu'il se trouvait à Juyne, toute sa journée prenait une tournure différente. Une bonne tournure. Le jeune homme avait toujours adoré la présence de son amie, et il ne s'en lasserait clairement pas. Elle était si joviale, amusante et folle à la fois. Elle était elle, et c'était cela qui était si parfait. Des gens vrais, ça ne courait plus vraiment les rues. Enfin, les couloirs, disons. La Poufsouffle avait sauté sur le dos du jeune homme, à leur point de rendez-vous, et le garçon n'avait pu s'empêcher de sourire si brillamment que le soleil se faisait presque plus ardent. C'était une belle journée, pour être avec les personnes qu'on aime. « Je suis tout de même plus charmante que Jennifer, non ? » La jeune fille prit une position étrange, celle d'une pimbêche narcissique, chose qui ne correspondait absolument pas à la jaune et noir, avant de finir par éclater de rires, et de se mettre à sautiller dans tous les sens. Le sixième année lui aussi rit, c'était l'effet que la jeune fille lui faisait toujours. Ensuite, la rouquine attrapa la main du Gryffondor et ils s'assirent sur une nappe que la Poufsouffle avait pris la précaution de prendre, avant de manger le délicieux goûter que Juyne leur servait. Cela était délicieux, et Kenneth ne se gêna pas pour le faire comprendre à son amie. Néanmoins, si le sourire de Juyne était plus que resplendissant, le garçon voulait qu'il le soit encore plus, car il adorait la voir de la sorte. Ainsi, souriant de toutes ses dents remplies de chocolat, le garçon entendit l'éclat de rires de son amie, et il rit lui aussi. Si il n'avait pas été question de Juyne, la personne en face de lui lui aurait sûrement donné une bonne claque, ou aurait émis un certain bruit de dégoût, mais pas Juyne. Non, la jeune fille, elle, était habituée aux pitreries du gryffon, et il fallait dire que le jeune homme tentait de se surpasser à chaque fois. M'enfin, avons qu'il n'avait pas terriblement la classe, pour le coup. « Nom d'un scroupt en pétard ! Kenneth, tu es particulièrement sexy. Conseil d'ami cependant, ne fait pas ça si tu veux draguer. » Le jeune homme rit. Les expressions de Juyne, il les avait toujours adorées. Les siennes étaient plutôt banales, comme "par merlin" ou quelque chose dans le même style, mais la jeune fille, elle, sortait toujours des mots étranges qui collaient parfaitement avec sa personnalité. Le garçon répliqua sans trop attendre « Merci de me le reconnaître, je dois t'avouer que je fais des photos de mode à mes heures perdues. Si SI, tu peux me croire. Et puis azy c'est pas mon style de draguer wesh, t'aurais pas un morceau de parchemin la miss ? » My god. Pauvre Juyne. Le sixième année n'était certes absolument pas dragueur, ni même du genre à mater sans complexe, mais il ne perdait pas une occasion pour dire des âneries, aux frais de la pauvre rouquine. Allez dire qu'il n'est pas désespérant, le jeune Shaun.

Les deux amis finirent de manger et, le sourire aux lèvres, Kenneth remercia gracieusement son amie pour ce délicieux goûter. Cela était une attention qui touchait le jeune homme, et il ne se priva pas de déclarer à la rouquine tout l'amour qu'il lui portait - en toute amitié, bien entendu. Ahem. S'il s'attendait à un sourire aveuglant, le jeune homme pouvait être surpris, quoi que. La rouquine lui sauta littéralement dessus. HUG TIME. « Moi je t'aime encore plus gros que tout ça. Et de rien mon Kenneth, c'est tout à fait normale. J'aime te faire plaisir. Un peu comme une grand-mère je crois. Je sais pas vu que j'en ai jamais eu. Mais ça me fat plaisir te faire plaisir ! » Le sixième année sourit timidement, feignant d'être gêné, avant de poser un baiser sur le front de son amie, et de l'observer sourire, éternellement. Elle était belle, cela était vrai. Très belle. Kenneth l'avait toujours perçu comme sa petite sœur, celle qu'il aimait, et qu'il se devait de protéger. Néanmoins, physiquement, les deux jeunes gens n'avaient vraisemblablement rien de ressemblant. Hormis peut-être leur taille qui était plutôt grande, bien que la jeune fille reste de quelques centimètres plus petite que son ami, et la couleur de leurs yeux, aussi. Côté caractère, ils étaient fous tous les deux. Et puis ils souriaient beaucoup. Ils se ressemblaient des masses et se complétaient, ce qui pouvait expliquer leur bonne entente, voir même leur sublime entente. Après tout, s'ils possédaient le besoin irrésistible de se rejoindre à chaque fois qu'ils n'étaient pas ensemble, cela était quand même qu'ils avaient un besoin fou l'un de l'autre. Ce jour-ci, les amis avaient décidés d'explorer la forêt interdite, et ils ne seraient pas déçus, celle-ci réservait toujours tant de surprises. Elle masquait des paysages époustouflants, mais également des créatures extraordinaires. Si beaucoup la craignait, Kenneth ne faisait pas partie de ces personnes là. Il avait un certain goût de l'aventure, fraichement hérité de sa famille. Et puis, il ne craignait pas de partir avec Juyne, car il savait qu'elle avait toujours des milliards de ressources. Cependant, lorsqu'ils partaient de la sorte, les amis avaient surtout pour objectif de bien s'amuser, et cela n'y manquait jamais. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent rapidement en train de faire une course poursuite, et que la rouquine se cacha pour que le sixième année la trouve. Tentant une technique assez bateau pour que celle-ci se montre, le garçon fendit d'avoir une surprise pour elle, mais il ne doutait pas du fait que son amie ne le croirait pas une seule seconde. En même temps, vous l'auriez cru, vous, ce grand dadet ? La rouquine fit finalement surface d'un grand bond, et le garçon en profita pour la regarder, un sourire immense occupant ses lèvres, avant de lui lancer une vanne, du moins un pseudo-compliment, sur son propre physique. Juyne était réellement à plaindre, mais la jeune fille s'en amusait, elle lui tira la langue en rétorquant « Mouais, un beau morceau. Vite dis hein... » et ils rirent ensemble. Le garçon tira à son tour sa langue à la belle, puis s'avança vers elle, prêt à prendre sa revanche. Mais elle n'était pas niaise, la petite, elle le voyait venir ! Faisant alors croire à la belle qu'elle se trompait sur ses intentions, le gryffon attrapa sa main avant de lui signifier sa venue en toute paix. Bah voyons. Et puis, s'approchant toujours un peu plus, il lui demanda si il lui avait manqué. La jeune érudit posa son doux crâne sur l'épaule du garçon et fit mine de réfléchir. Oh la petite garce, elle faisait semblant de ne pas savoir, elle allait voir ce qu'elle allait voir ! Mais la belle sourit de toutes ses dents, livrant elle-même sa mauvaise blague, et cria dans ses oreilles « Bien sur que oui tu m'as manqué ! Ah qui ne manquerais-tu pas mon Kenni ? En tout cas pour moi, tu m'es indispensable ! Tu sais quoi ? La dernière fois que je suis venue ici, j'étais avec l'assistant de soin en créatures magiques. Le gars un petit fou ! » Un deux, un deux, le jeune homme n'avait plus d'oreilles. Eh, elle avait de la voix, cette Poufsouffle. Cela n'aurait pas dut étonné le sixième année, à sa connaissance, pratiquement toutes les Poufsouffle possédaient ce gêne. Louise, Naranja, Sarah... Une belle brochette, ahem. Et puis Juyne, bien entendu. D'ailleurs, la belle s'était éloignée de lui pour tenir à présent sa main, et les jeunes gens s'étaient remis en marche. Kenneth était silencieux, écoutant et imaginant sa petite Juyne, en compagnie du dit assistant de soin en créatures magiques. Que faisait-elle ici avec celui-ci la dernière fois, le lion se le demandait bien. Eh, ce n'était pas illégal ? Mais la belle eût vite fait de répondre à la question qu'il avait formulé dans son crâne, lisant presque dans ses pensées. « Il sait que j'aime les animaux et il a voulu me montrer une nouvelle race de chenille qu'il a découvert. » Shaun sourit, son air de protecteur et sa ride du lion s'apaisant quelque peu. Si cela était pour quelque chose que Juyne adorait, alors il pouvait se détendre, mais il resterait quand même sur ses gardes. On touchait pas à un cheveux de sa rouquine préférée. « Il m'a dit qu'elle était fluorescente. Tu imagines ?! Se serait trop cool ! Mais on l'a pas retrouvé... » Différentes émotions traversaient successivement le visage de la belle tendit qu'elle racontait son palpitant récit, et Kenneth y portait une grande attention, comme si toutes les paroles qui sortaient de la bouche de la jeune fille étaient des paroles emplies d'or et de savoir.

« Ce que je trouve surtout étrange, c'est qu'on est le même nom de famille. Pourtant mon père m'a assuré qu'il n'avait plus de famille... » Oh oui, Pan. Ça y est, Kenneth mettait un visage sur le nom de l'assistant. Il avait tellement été absorbé par ce que lui racontait Juyne qu'il n'avait pas fait le rapport. Il était bête, Méryt-Ahmès lui avait tellement parlé de lui que cela aurait du lui revenir tout de suite. Oh, oui, son ancienne amante lui avait tant de fois compté les mérites et les grâces de cet homme, qu'il était difficile à présent de ne pas avoir une confiance entière en lui. Il était ainsi rassuré, car si Juyne traînait quelques fois avec lui, durant le temps où Kenneth ne pouvait pas se les jouer protecteur, et bien au moins il la savait en sécurité. Cela était vrai, qu'ils avaient le même nom. Le garçon réfléchit quelques instants. Bah oui, pourquoi ils avaient le même ? Il y avait de quoi faire réfléchir la rouquine. « Si tu veux, je t'aiderais à trouver si y a vraiment pas de rapport entre vous, moi ! » lâcha alors le jeune homme avait une soudaine animosité et un fort entrain. Une quête à eux deux, ce serait trop cooool ! Puis cela les amuseraient bien, tous les deux, tout en rassurant peut-être sa Juynie. Cela s'imposait clairement ! « On ferait notre petite enquête à nous deux ! On serait des détectifs d'enfer. » Le garçon sourit pleinement, quelle bonne idée. Il attendait la réaction de son amie, mais il était certain qu'elle serait partante. Juyne était toujours partante pour à peu près tout, bien que cette fois-ci, il s'agissait de quelque chose de plutôt sérieux. « Et moi kenichou, je t'ai manquée ? » Ses pensées étant encore ailleurs, tentant d'après ses maigres souvenirs de Pan de faire une quelconque ressemblance entre les deux Wells, le lion redressa la tête, totalement perdu. Eh ? Manquer ? Ah mais OUI. Et comment en plus ! Elle lui avait tellement manqué qu'il se demandait comment il avait fait pour se maintenir en vie jusqu'à présent. Non mais, sérieusement, la rouquine était absolument indispensable dans la vie du sixième année, et il devenait complètement ahuri sans elle. Enfin, plus qu'il ne l'était déjà. Rapportant ainsi son attention sur son amie, et pour toute réponse, le garçon attrapa la belle sous les aisselles avant de la faire virevoltait dans les airs et de l'attirer enfin contre elle. Son nez toujours dans les cheveux de la rouquine, il décida au bout de quelques secondes de la déposer délicatement sur le sol et, s'éloignant quelque peu d'elle, il lâcha « Plus que tu ne peux l'imaginer. » Un vide intergalactique sans son amie, voilà ce que le Gryffondor ressentait. Allez vous passer d'un rayon de soleil, vous.

Les amis reprirent leur marche, regardant autour d'eux la sublime nature, respirant l'air frais et non pollué. Kenneth avait toujours adoré l'odeur des feuilles, de la résine, de la nature. Pour lui, cela équivalait bien le paradis, et il aurait voulut mourir dans une forêt plus qu'à n'importe quel autre endroit d'autre. La ville, les bruits de circulation, l'impolitesse, ce n'était pas pour lui. Il avait besoin d'un grand bol d'air frais et d'isolement. Se sentir proche de la Terre, de ce qui est à la nature, et qui lui revient par tous les chemins. Entendant le petit bruit d'une ouverture de sac, le garçon rapporta son attention sur la jaune et noir qui, à sa grande surprise, avait enfilé d'étonnantes lunettes aux reflets tourbillonnants. Elle ressemblait clairement à un docteur fou, de la sorte, et au fond, cette image lui collait assez bien à la peau. Mais le jeune homme ne connaissait absolument pas l'utilité de celles-ci, et il attendit patiemment que la rouquine lui explique sa parade. « Y a quelque chose en haut qui perturbe les joncheruines ! Je veux voir ce que c'est ! » hein, quoi ? Avant que le sixième année n'ait le temps de demander ce qu'était des joncheruines, il vit la Poufsouffle s'attaquer à un immense arbre, et à se mettre à l'escalader, le visage en l'air. Non mais, était-elle folle ? Cette arbre était beaucoup trop grand, et puis c'était dangereux, m'enfin que faisait-elle, Kenneth ne voulait pas d'une Juynie blessée, ça non. « Juyne ! » se mit-il alors à crier avec force, tandis que son amie s'éloignait davantage de lui. « Juyne t'es pas drôle, descend de là ! » La belle continuait sa montée fulgurante et rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Non mais, elle était folle. « Tu vas te blesser, c'est dangereux ! » cria encore le rouge et or, sans plus de succès. Juyne était entêtée et n'avait pas réellement conscience du danger, quelle veine. Lui qui avait tendance à n'avoir jamais aimé monter aux arbres, voilà qu'il allait devoir la suivre. Posant un pied sur la première branche de l'immensité de l'arbre, et tremblant quelque peu, le garçon sauta pour monter. Oh, elle allait le lui payer, vraiment, il n'avait jamais aimé monter en hauteur, sauf sur un balai. « Tu l'auras voulu, je viens te chercher. » lâcha le garçon sans grande conviction. Ses jambes tremblaient malgré lui, et il avait un mauvais souvenir de la dernière fois qu'il avait grimpé dans un arbre. C'était à l'âge de ses dix ans, pour allé chercher le chat de sa sœur, voulant se montrer fort et courageux, il était arrivé au sommet, mais les choses ne s'étaient pas réellement passées comme il l'avait souhaité. La bestiole l'avait violemment griffé, ayant apparemment encore plus peur que lui, et ils étaient tous deux tombés de l'arbre. Cela était bien connu, les chats retombaient toujours sur leurs pattes, m'enfin Kenneth n'avait pas eût cette chance là. Fracture du poignet, deux côtes cassées et une jambe dans le plâtre. Depuis ce jour, il craignait franchement de monter en hauteur dans un arbre, bien qu'en tous autres points, il ne manque pas de jugeote. Regardant sous lui, le lion se trouvait déjà à cinq bons mètres. Bien, jusque là ça allait, pas de chats dans les environs, il n'avait rien à craindre. Qui plus est, il arrivait presque à la hauteur de son amie. Montant la dernière branche, il s'arrêta un peu plus bas que la rouquine et, regardant autour de lui, le jeune homme lâcha un grand soupir d'assurance avant de se toucher le visage et de dire « Bon sang, j'ai réussi. » croyez-le ou non, depuis que le garçon côtoyait une certaine Sarah, une adorable Poufsouffle qui le faisait tout le temps rire, mais qui l'interloquait beaucoup également, le garçon avait hérité de la guigne et de la maladresse de celle-ci, qui n'était pas des moindres, avouons-le. Ainsi, alors qu'il venait tout juste d'être rassuré, qu'il avait rejoint son amie et était plutôt fier d'avoir vaincu une peur qui vivait en lui depuis l'incident du chat, le Gryffondor eût la surprise de voir, juste à côté de son visage, un nid. Un... nid ? Oh, cela n'annonçait vraiment rien de bon. Et avant qu'il n'ait eût le temps de dire mot, une chouette fonçait droit sur lui.