« MONA attends ! » La poufsouffle se retourna quand elle entendit son prénom. Une fois arrivée à sa hauteur, Sarah s’arrêta, souffla, inspira, reprit sa respiration puis dit enfin. « Voilà, on m’a dit que tu avais quelque chose pour moi ? » Le regard heureux mais quelque peu louche de la septième année glaça littéralement la poursuiveuse sur place mais elle ferma les yeux pour se donner du courage. « Oui, remplit ça et on en reparle. » prononça la jeune femme en donnant à Sarah un énorme paquet de feuille super lourd. La jaune et noire détala sans demander son reste quand Mona s’éloigna de la salle commune.

Après avoir monté toutes les marches jusqu’au dortoir, Sarah s’allongea dans son lit pour voir de quoi il s’agissait, c’était un … questionnaire ?! La jeune poufsouffle n’en revenait pas, Mona lui donnait un questionnaire à faire sur tout ce qu’elle le lui avait dit. Oh la la, elle n’y arriverait jamais. La jaune et noire souffla pour se donner du courage et entreprit de lire les quarante-sept pages. « Sarah ? Mais qu’est-ce que tu fais ici, ça fait une heure que je te cherche. OUHOUH. » La cinquième année se réveilla en sursaut au son de la voix de sa meilleure amie. Voilà une des raisons pour laquelle Sarah ne faisait jamais ses devoirs sur son lit, trop tentant de s’endormir dessus. Janet attrapa les feuilles et commença à lire « En quelle année à disparu la première peluche de Mona Ellroy ? Mais c’est quoi ça ? Où est apparue la bête noire mangeuse de dauphin pour la première fois ? Je ne comprends rien. Pourquoi les feuilles sont rouges en automnes ? Sarah, es-tu sûre que ça va ? » La jeune fille acquiesça et tendit les mains pour récupérer son ouvrage. Cependant Janet le garda encore un petit peu dans ses mains en regardant Sarah les yeux ronds. Cette dernière leva les yeux vers sa meilleure amie « Mais je t’assure que ça va, c’est Mona qui m’a donné ça et je dois lui rendre quand je l’ai fini et… » mais Janet fini par lâcher les feuilles et les rendre à son amie « Je pourrais peut être faire un questionnaire sur ma vie à Pete pour voir s’il m’écoute bien quand je parle, peut être aussi… » Sarah se mit à rigoler mais finit par dire « Han mais je devrais t’en faire un à TOI, parce que j’suis sûre que tu as oublié des choses sur moi ! » les deux poufsouffle étaient en train de rire tellement fort que Naranja ouvrit la porte catastrophée, croyant qu’il leur était arrivé un malheur. Au bout de quelques minutes, elles réussirent enfin à se calmer et Sarah pu finir son questionnaire, tant bien que mal. Sur certaines questions elle avait répondu au pif puisqu’elle ne se souvenait plus précisément de la réponse, sur d’autre elle n’avait aucun souvenir de Mona lui expliquant la raison et sur d’autre enfin elle était pratiquement sûre de ses bonnes réponses. Il avait fallu toute la soirée à la jeune fille pour enfin boucler le dossier et partir à la recherche de la poufsouffle … qui n’avait pas l’air d’être en salle commune. Dépitée la cinquième année ouvrit la porte pour aller la chercher ailleurs.

Elle n’avait pas fait trois pas en dehors de la salle commune qu’elle tombait déjà sur quelqu’un –pas besoin de préciser qu’elle est tombée littéralement sur quelqu’un n’est-ce pas ?– pour faire un roulé-boulé dans le couloir. C’était une jeune fille qu’elle ne connaissait strictement pas, une gryffondor à en juger par sa cape mais une gryffondor de très mauvaise humeur. « QUI OSE RENVERSER SASHA ROSENTHAL SANS SCRUPULE ? » Oh voilà donc le nom de cette adorable jeune fille. « Je m’excuse, je m’excuse très fort, pardon, pardon. Je n’ai pas fait exprès du tout, je voulais pas, je cherchais Mo… » « Tais toi, tu parles trop. T’es qui d’abord ? Non en fait je m’en fiche, va t’en tout de suite avant que je ne te tue. » La coupa la gryffondor. Au moins elle était gentille et elle avait le mérite de la prévenir. Sarah ne demanda pas son reste et s’enfuit, histoire de ne pas faire une bêtise supplémentaire. C’était fou, depuis quelques jours, Sarah avait adopté cette technique : déguerpir dès qu’on le demandait. Avant il fallait que l’information monte jusqu’à son cerveau et tout, c’était bien plus long !

Cependant l’effroyable rousse n’avait pas traumatisée Sarah –pas encore s’entend– et la jeune fille gardait un immense sourire aux lèvres et une très bonne humeur. Malgré la non présence de Mona qui l’embêtait un peu, elle ne voulait pas passer pour une archi-nulle qui mettait cent ans à répondre au questionnaire… Elle garda son sang-froid et elle continua à marcher dans les couloirs. Après vingt minutes de recherche, Sarah commença à se dire qu’il était tard et qu’il fallait qu’elle se dépêche mais elle ne trouvait réellement pas la poufsouffle. En montant d’autres escaliers, la jeune fille se demanda où elle allait atterrir. Oh bah la bibliothèque. Ce n’était pas là son itinéraire premier, mais tant qu’à être ici, autant continuer à fouiller. Elle entra dans la pièce accueillante et fouilla dans les rayons. « Tu veux du thé ? J’en ai fait un peu trop et je n’ai plus soif. » Après le sursaut habituel, Sarah reconnu la voix d’Oli et sourit avec délice. Elle accepta bien évidemment le thé, oubliant qu’elle était en mission ‘cherchage de Mona’ et commença à discuter tranquillement avec l’aide bibliothécaire bien aimable. Au bout d’une heure, Sarah se rendit compte qu’il y avait comme un léger soucis : il faisait presque nuit dehors. « MINCE j’ai oublié Mona, faut que je la trouve. VITE. Bisouuus ! » Tout naturellement, comme si c’était une copine de classe, Sarah déposa un bisou sur la joue droite d’Oli avant de partir. Une fois qu’elle fut tombée sur la marche devant la bibliothèque, elle se rendit compte de sa bêtise, comme si elle n’en avait pas déjà fait assez aujourd’hui !

Traînant une nouvelle fois dans les couloirs, Sarah était presque perdue quand une fois l’interpela. « Non mais tu es encore là toi ? Moins dix point à Poufsouffle et encore je suis sympathique, parce que le couvre-feu ne prend effet que dans cinq minutes. » Oh non non non, pas Cassiopée Cayrel, tout mais pas elle suppliait intérieurement Sarah qui avait les yeux fermés. Elle les ouvrit lentement, voulant espérer encore un instant mais le blond pétant de la jeune femme ne trompait personne. Zut, pensa-t-elle désespéré. « Qu’est-ce que tu as à me fixer comme ça ? Dégage ! AIIIIE. » En fait il suffisait que Sarah regarde Cassiopée pour qu’un malheur lui arrive, parce que voilà qu’elle s’était coincé la main dans ses cheveux en la passant une énième fois dedans, sûrement pour se donner un style. Sarah ne proposa même pas de l’aide à la serpentarde, préférant s’enfuir en courant. « MOINS VINGT POINTS POUR LES JAUNES, et ce parce que tu n’arriveras jamais dans ta salle commune avant l’heure ! » hurla la blonde à l’intention de la fillette qui courrait à s’en perdre haleine. La cloche sonna au loin, le couvre-feu était dépassé. Zuut. Sarah ralentit le pas et essaya de se faire discrète, il valait mieux éviter de se faire prendre pas loin de la salle commune. Seulement discrète n’est pas un mot qui rentre dans la composition de Sarah car c’est un vase qui se brisa au sol lorsqu’elle ralentit. « Un élève hors du lit, chouette. » Cette voix, Sarah ne la connaissait que trop bien, c’était Eros, elle était sauvée. Enfin peut être qu’il la punirait mais toujours moins que si c’était Tess ou Taylor qu’elle avait croisé. Elle ne bougea pas jusqu’à l’arrivée du mangemort et c’est avec le regard d’un enfant prit en faute grave qu’elle releva son visage vers lui. Eros ne put faire une autre mou qu’un sourire tristounet. « Voyons petite Sarah, que fais-tu dehors si tard, file, zou, avant que quelqu’un d’autre ne te voit. » « Tu ne me punis pas ? MERCI MERCI MERCI !» Et Sarah sauta au cou du mangemort pour lui faire un gros bisou baveux sur la joue. Et avant même qu’il n’ait le temps de dire batte de quidditch, Sarah avait filé en direction de sa salle commune. Evidemment au lieu de prendre l’escalier sur la gauche qui mène à la salle commune, elle a emprunté le droit qui mène aux cachots. Oh bah ça serait trop facile si en plus elle trouvait son chemin non ? Alors que la jeune fille se rendait compte de son erreur –après dix bons mètres parcourus– elle croisa une chevelure rousse qui lui rappelait sensiblement quelque chose. MONA. La mémoire lui revint. Elle cria dans le couloir. Puis se mit la main sur la bouche, se souvenant que le couvre-feu était déjà dépassé. Ohoh. Elle se retourna mais ne vit personne, ouf sauvée. Elle courut après la rousse pour la rattraper mais elle se perdit dans le couloir qui n’était pourtant pas bien grand. . « BOUH. » Sarah eut la peur de sa vie mais soupira de soulagement en voyant Mona sortir d’un coin sombre, ce n’était qu’elle. Encore tremblante, Sarah tendit son questionnaire. . « Voilà mes réponses, j’espère que j’ai pas trop de fautes… » dit la jeune fille avec espoir.