C’était bientôt l’anniversaire de Dorothy, la petite sœur de Xander. Elle allait bientôt avoir onze ans. Il avait du mal à croire que quand il l’avait quitté pour entrer à Poudlard, elle était toute petite. Comme les sorties sont limités, Xander n’a pas eu beaucoup de chances de la voir. Heureusement, Xander est un sorcier de sang-pur, fils d’un mangemort plutôt bien placé, il avait donc beaucoup plus de permissions qu’un élève lambda. C’est grâce à ces autorisations qu’il avait pu voir grandir sa sœur au fil des vacances. Ils avaient réussi à nouer des liens. Il ne décriraient pas ces liens étant puissants, car ça n’avait rien à voir avec ce qu’il partageait avec sa sœur aînée, Zahara, mais ces liens étaient tout de même forts. Le plus souvent, ils communiquaient par lettre. Ils avaient commencés quand Dorothy apprit à écrire. Avant ça, ses parents lui envoyaient des dessins d’elle, ou plutôt des gribouillages car ça n’avait rien à voir avec des œuvres d’art. Puisqu’elle allait avoir onze ans, Dorothy ferait son entrée à Poudlard à la rentrée prochaine. Et puisque Xander avait décidé récemment qu’il ferait une année de classe préparatoire, il allait pouvoir passer un an avec elle. Il avait vraiment hâte d’apprendre réellement à la connaître et il espérait qu’elle lui ressemble un peu. Il se demandait dans quelle maison elle serait répartie. Mais cela n’avait pas beaucoup d’importance, il connaissait des gens fréquentables dans chacune d’entre elles. Tout ça pour dire que pour l’anniversaire de Dorothy, Xander lui avait préparé une longue lettre expliquant beaucoup de chose sur Poudlard et les gens qu’elle devrait ou pas fréquenter l’année prochaine. Il comptait bien surveiller étroitement les connaissances de sa sœur pour être sûr qu’elle ne serait pas mal influencée. Elle serait intégrée chez les obscurs dès son arrivé. Il fallait qu’elle suive la tradition familiale. Xander avait passé bien deux semaines à réfléchir de quoi et de qui il devait parler dans cette lettre, car certains ne méritaient pas d’être cités, sans oublier bien sûr de lui souhaiter un bon anniversaire. Il avait accompagné cette lettre d’un petit coli, une petite boite carrée qui contenait un joli bracelet en or blanc avec pour propriété magique de lui donner de la confiance en soi. C’était ce que le vendeur lui avait dit quand il avait eu une courte permission aux dernières vacances et qu’il était allé à Londres. Il espérait que son cadeau lui ferait plaisir. Tout ce qu’il lui restait à faire, c’était de l’envoyer à ses parents pour être sûr qu’ils lui donneraient son cadeau à son réveil, le jour de son anniversaire. Il espérait que Dorothy serait heureuse de voir que son frère avait pensé à elle, comme tous les ans. D’ailleurs, il se demandait si Zahara lui avait aussi fait envoyer un cadeau ou si elle allait aller le lui donner elle-même. L’avantage d’être mangemort, c’était qu’elle n’était pas bloquée à Poudlard.

C’est avec son petit paquet et sa lettre en main que Xander quitta la salle commune des Serdaigles. Il espérait croiser sa sœur sur le chemin, pour lui en parler et peut-être lui remettre le paquet directement, mais ce ne fut pas le cas. Il se dit alors qu’une chouette de Poudlard ferait le travail plus rapidement que sa sœur et il se dirigea d’un pas tranquille vers la volière de Poudlard. Il n’aimait pas beaucoup aller à la volière car tous ces oiseaux, ce n’était pas vraiment son truc. De plus, le sol était souvent très sale, l’odeur n’était pas très agréable non plus. Ça n’était pas une partie de plaisir. Il arriva assez rapidement à l’endroit souhaité, cette pièce circulaire et sans fenêtre que l’on appelait plus communément la volière car elle accueillait des centaines de hiboux et chouettes. Ces oiseaux appartenaient soit aux élèves, soit à Poudlard directement. Une fois à l’intérieur, Xander essaya de repérer la chouette de la famille McClary. Elle n’était pas à lui, elle appartenait à ses parents et il ne l’appréciait pas énormément mais il devait faire avec. Ses yeux scrutèrent attentivement les différentes espèces. C’était comme essayer de trouver un gnome dans des hautes herbes. Mais au bout d’un moment, il la vit. Cette sale chouette aurait tout de même pu le rejoindre car il était persuadé qu’elle l’avait reconnu dès son arrivé dans la volière. Ces petites bêtes pouvaient parfois être viles. Xander leva le bras et elle bougea directement. Elle s’était reconnue. Doucement, elle décolla et vint se poser sur lui. Il la posa sur un perchoir plus bas et attacha à sa patte le paquet et lui mit la lettre dans le bec. « Apporte ça à mon père ou à ma mère. Pas à Dorothy. Compris ? Et t’as pas intérêt à te perdre parce que ce que tu transportes coûte un bras. Si tu perds le paquet, je te retrouverais et je te ferais rôtir à la cheminée. » Il espérait que l’avertissement et la menace serait assez fort pour que la chouette ne se perde pas. Il ignorait cependant si ces oiseaux de malheur étaient dotés d’intelligence. Mais en tout cas, il avait essayé. Xander regarda la chouette, tendit son bras et l’accompagna à la fenêtre. « N’oublie pas ce que je viens de dire, sale bête. » C’était presque affectueux la façon dont il l’avait appelé sale bête. Xander tendit son bras et la chouette décolla. Elle n’avait pas l’habitude de se perdre mais ce qu’elle transportait valait le prix de centaines de chouettes comme elle. Il avait donc des raisons de l’avertir que si elle faisait mal son travail, elle en subirait les conséquences.

Soudain, Xander tourna la tête et s’aperçut qu’il n’était plus seul. Face à lui, Lys d’Aragon. Il ignorait quand elle était arrivée et il se sentait légèrement violé dans son intimité. Est-ce qu’elle l’avait vu parler à une chouette ? C’était un peu la honte mais il ne devait pas être le seul à le faire. Il n’avait jamais été à la volière avec quelqu’un d’autre alors il l’ignorait. Mais il se fichait de ce que Lys pensait de lui, ils n’étaient même pas réellement amis. Certes, ils s’entendaient plus ou moins bien, mais ils n’avaient pas du tout les mêmes idéologies. « Tu es là depuis combien de temps, Lys ? Tu m’espionnes ? » demanda très sérieusement Xander qui se croyait, comme d’habitude, le centre du monde. Il y avait difficilement plus égocentrique que le Serdaigle, mais Lys devait le connaître à présent. Xander quitta la fenêtre et s’approcha d’elle. Une fois devant elle, il croisa les bras. Depuis la dernière fois qu’ils avaient parlés au terrain de Quidditch, ils ne s’étaient pas réellement recroisés. « Toi aussi, t’es fan de moi, c’est ça ? » Il avait un petit sourire narquois aux lèvres. Il disait tout simplement ça pour la taquiner. Il fallait bien qu’il s’amuse un peu, il n’avait pas l’intention de repartir tout de suite et il n’avait rien de prévu à faire non plus avant quelques heures encore.