Oli Ҩ Sarah

Sarah gambade littéralement dans Poudlard. Comment qualifier ce jour ? Avec un seul mot : parfait comme la veille et les quelques jours précédent. Elle est amoureuse de Xander et c'est tout ce qui compte. Elle qui a passé toute une semaine à pleurer sur les toits voilà qu'elle respirait de nouveau la joie de vivre. Elle sourit à tout va, parle à tout le monde, mange comme quatre -voir plus-. C'est limite si elle n'avait pas perdu sa timidité, elle est prête à accoster les gens dans les couloirs pour discuter. Bien sur elle rougit toujours chaque fois qu'elle croisait le Serdaigle, mais elle est amoureuse il faut lui pardonner.

La jeune fille n'a pas de but précis aujourd'hui, c'est une après-midi comme un autre. Elle vient de finir les cours, donc elle ne va pas tarder à rentrer dans sa salle commune, puis elle ira manger avant d'aller se coucher. C'est une routine mais elle s'en fout, elle est heureuse et c'est tout ce qui importe. Là, puisqu'elle est dans les couloirs, c'est que c'est l'heure de rentrer. Janet n'est pas avec elle, la jeune fille avait un petit quelque chose à faire, Sarah n'a pas trop comprit mais ce n'est pas trop grave, le chemin est enfin rentré dans son esprit elle ne se perd plus. Ou presque. Il arrive plusieurs fois par jour que Sarah demande son chemin à un tableau, il arrive aussi régulièrement qu'un élève la prenne par la main pour l'amener dans le château. Masi si elle ne faisait pas ça, elle ne serait pas vraiment Sarah. Or on aime Sarah pour ce qu'elle est non ? Alors voilà.

Alors que la jeune fille est en train donc de gambader -oui Sarah ne marche pas, ne cours pas, elle gambade, c'est plus fun- tout en étant perdue dans ses pensées, Oli Stoker, le bibliothécaire si canon, arrive en sens inverse, une pile de livre dans les bras. Sans le voir, la jeune fille continue sa route et passe à côté de lui. Le jeune homme, sûrement outré de cette ignorance, rappelle la poufsouffle qui, surprise, tombe au sol. Jusque là, tout est normal. Oli se met à rire devant la maladresse de Sarah et s'approche pour la relever. Sauf qu'il a des livres dans les mains, il ne peut donc pas tendre la main pour relever la jeune, qui a bien besoin d'aide, incapable de se fier à ses seules capacités. Voyant qu'elle va devoir se débrouiller seule, elle prend sa force à deux mains et d'un seul bond elle se relève. Emportée par son élan et vu qu'Oli était trop près, ils tombent tous les deux à la renverse et les livres volent dans tous les sens. Commence alors une espèce de roulade dans le château, comme s'ils étaient dans une pente pleine de mousse et qu'ils la dévalaient allongée côte à côte en se tenant la main. Ils rient aux éclats, Sarah ferme alors les yeux pour mieux ressentir la chute et rire plus fort. Soudain il fait noir. Sarah ouvre les yeux et ne reconnaît pas l'endroit, un mur de pierres tout autour d'eux et une fraicheur incroyable. Non. Tant pis, ce n’est pas grave. Elle rit plus fort, toujours allongée sur lui. Elle se sent bien en fait, elle ne réfléchit plus. Elle pose sa tête contre le torse du jeune homme, elle ferme les yeux. Elle sent la respiration de l'homme à côté d'elle, c'est drôle. Elle pense à Xander. Elle est si bien dans les bras d'Oli qu'elle mélange tout. Elle est si amoureuse de Xander qu'elle confond tout. Depuis que tout s'était arrangé avec Xander, il était le seul à la rendre aussi heureuse, alors il est normal que maintenant qu'elle respire la joie avec Oli qu'elle confonde ! Surtout que le lieu est sombre et qu'elle ne distingue rien. Et puis, il est vrai que Xander ne voulait pas encore montrer leur relation au grand jour, Sarah n'a pas très bien comprit pourquoi mais elle le respecte. Alors depuis quelques mois ils se retrouvent plutôt dans des endroits éloignés et plutôt sombre. Alors elle confond tout. Et ce qui devait arriver, arriva. Sarah posa ses lèvres sur celle du jeune homme allongé sous elle. Tout de suite elle sent la différence mais elle ne comprend pas tout de suite, surtout que le jeune homme lui rend son baiser. Alors c'est normal non ? Pourquoi faudrait-il chercher plus loin ? Pourquoi … HAN. Sarah comprend soudainement la connerie qu'elle vient de faire. Et puis comment a-t-elle pu la faire d'ailleurs. Confondre son Xander et … son Oli. Elle les aime tous les deux mais pas de la même manière, ils n'ont aucun rapport.

Et en plus il est presque professeur, enfin pas exactement mais c'est pareil, elle n'a pas de droit de fricoter avec quelqu'un comme ça, c'est sûrement interdit. Et si quelqu'un l'apprend ? Que va-t-il se passer ? Sera-t-elle renvoyée ? Xander la rejettera-t-elle ? Que va-t-il lui dire ? Elle se sentit honteuse et débile. Elle n'avait pas le droit de faire ça mais elle l'avait fait. Il fallait qu'elle dise quelque chose, il fallait qu'elle parle, qu'elle s'excuse, qu'elle s'explique. Mais que dire ? que faire ? Soudain elle se rendit compte d'un détail considérable : Oli n'avait pas bougé. Il ne l'avait pas frappé, il ne l'avait rejetée, il n'avait pas parlé. Et pire encore, il lui avait rendu son baiser. Peut être que, comme elle, il l'avait prit pour une autre. C'était un scenario possible. Mais était-il réel ? Oh si seulement elle savait ce qu'il pensait, ce serait tellement plus facile. Elle ouvrit la bouche mais elle ne pouvait pas parler, elle ne savait pas quoi dire. Elle la referma. Non, elle ne devait pas être faible. « Je suis désolée, je … » Non, elle n'avait réellement aucune idée de ce qu'elle pouvait dire, comment pouvait-elle s'expliquer alors qu'elle-même ne savait pas trop. Enfin si, elle savait qu'elle était amoureuse de Xander et que ce n'était qu'une erreur, qu'elle n'aurait jamais du faire ça, qu'elle n'aurait jamais du rester dans ses bras. Mais elle était si bien.

Spoiler:

The taste of love is sweet
when hearts like our's meet
I fell for you like a child
oh, but the fire went wild...

Oli avait eu bon espoir quant à la destruction de l’aile de la bibliothèque. Grace avait été surexcitée, hystérique et en colère comme il ne l’avait jamais vu en colère, mais lui s’était dit que ça lui faisait moins de travail. Surtout que c’était l’aile de la bibliothèque la plus ancienne, celle avec les trucs à trier et les araignées. Son instinct de survie lui avait cependant soufflé de ne pas exprimer sa joie au grand jour, considérant que sa vie était sérieusement en danger s’il se mettait à danser de bonheur entre les cendres des petites bestioles, des bouquins, des murs et Grace de l’autre côté qui était en train de maudire sur plusieurs générations les étudiants et étudiantes responsables d’un tel désastre. Malheureusement, le mangemort avait été plutôt déçu en apprenant que ça ne faisait que plus de travail qu’avant. Oh bien sûr, il y avait des ouvrages qui n’étaient plus à trier, moins d’élèves à surveiller dans cette partie-là, et surtout moins d’araignées. Mais ça voulait aussi dire avoir quelque chose à faire de sa vie pour une fois : faire une liste des documents manquant à l’appel, remettre en place ce qui était encore utilisable, et veiller au bon fonctionnement des ‘travaux’ concernant la pièce où il passait les trois quarts de sa vie – tout du moins était censé passer, vu qu’il manquait souvent à la tâche. Et l’attention portée à la bibliothèque qui était d’ordinaire plus ou moins inexistante voire carrément imaginaire, cette attention était d’un coup extrapolée et reportée sur les deux adultes responsables du lieu. Grace et Oli avaient un peu de pression quant à l’avenir de la bibliothèque. Ça devait aller vite, puisqu’il était nécessaire que les bons à rien peuplant Poudlard fassent semblant de travailler une fois par décennie. C’était donc avec des soupirs toutes les minutes que Morgan s’était mis au boulot avec Collins, la jeune fille lui dictant ses ordres et lui les exécutant contre sa volonté. Il avait beau se plaindre, il n’avait aucune envie de ne plus avoir de boulot. Après tout, il n’était pas indispensable ici et en y avant plusieurs fois réfléchi, Oli n’avait aucune idée d’où il pourrait aller s’il n’avait plus l’école de sorcellerie. Et puis il s’y plaisait, bien, il était tranquille. S’il changeait de travail, c’était fort probable que ce soit comme ce qu’il faisait avant. Qu’il soit un mangemort en patrouille, ou quelque chose du genre, et il ne voulait plus avoir à faire avec des gens comme Neil ou Clove. C’était fini, c’était passé, et c’était pour cette raison qu’il se trimbalait une grande pile de livres bien trop lourds à son goût à travers Poudlard. Il les avait pris à la bibliothèque et il était censé les amener quelque part, donc il marchait en essayant de se souvenir de sa destination. Pris dans ses pensées, le jeune homme s’était encore fait avoir. En jetant un coup d’œil aux bouquins, voyant qu’ils traitaient tous d’étoiles, le Stoker eut un énième long soupir. C’était la tour d’astronomie. En haut, tout en haut, après une grande volée de marche. Avec une pile de bouquin. Lourde pour ses petits bras remplis d’une mauvaise foi évidente. Il aurait pu en prendre plus, mais ils les avaient laissés à Grace parce que c’était oh mon dieu beaucoup trop lourd t’as cru que j’allais porter ça Grace ? Tu rêves. Et puis plus il faisait des aller-retour, plus il était hors de la bibliothèque poussiéreuse et plus il pouvait faire ce qu’il préférait : se balader dans les couloirs et faire peur aux premières années et à Eros.

La vision d’une Poufsouffle dans son champ de vision, une qu’il aimait beaucoup, lui remonta un tantinet le moral. Il était content de la voir, et il fallait qu’il lui parle de Fiki de toute façon. Il allait falloir qu’elle la prenne pendant un petit moment, vu que lui n’avait plus le temps de jouer avec et de s’en occuper. Grace était en plus contre cette adoption, ce qui ne lui facilitait pas la tâche. Il avait entendu que Sarah avait pris possession d’un lapin aussi : il ne savait pas si les souris et les lapins s’entendaient bien mais ça valait le coup d’essayer. De toute façon, ils n’avaient guère le choix. En arrivant à sa hauteur, il lui fit un petit sourire, ne sachant comment commencer la conversation. Avec elle, il essayait de faire du mieux qu’il pouvait pour suivre et être un tantinet intéressant et cohérent. Du coup il attendait qu’elle parle, il se concentrait et il pouvait répondre comme quelqu’un de parfaitement normal même si en même temps qu’il parlait il avait dix mille choses inverses qui lui traversaient l’esprit. N’ayant aucun retour de la part de la cinquième année, Oli fronça les sourcils. Elle ne l’avait peut-être pas vu. « Sarah ? Bonjour Sarah. » Entendant son prénom, la concernée tomba au sol de surprise. Morgan ria, essayant tant bien que mal de l’aider malgré la pile de bouquins qu’il avait dans les bras. « Je me demande comment tu fais pour rester en vie au quotidien tu sais… Et il va falloir que tu te débrouilles, si je pose les livres j’aurais jamais le courage de les récupérer et je peux pas t’aider comme ça. » Le mangemort se releva rapidement, comptant sur Sarah pour se relever elle aussi toute seule. Après tout, elle avait dû apprendre à se remettre sur ses pieds rapidement vu le nombre de fois par jour où elle faisait copain copine avec le sol. Ce qu’elle fit, seulement un tout petit peu trop fort. Elle avait dû sous-estimer la force de ses bras, puisque la seconde d’après elle tombait à la renverse sur Oli à cause de l’élan. Le jeune homme sentit les livres lui glisser des mains et la jeune fille l’entraîner dans sa chute. Il perdit rapidement son équilibre, et les deux maladroits se retrouvèrent à rire sur le sol en glissant tous les deux. Après quelques minutes d’étreinte affectueuse avec le carrelage froid, Oli releva les yeux pour regarder où ils étaient arrivés. Il connaissait bien l’endroit, la dernière fois qu’il y était allé ce n’était en aucun cas volontairement, et c’était avec Emily. Une cinquième année. Il y avait passé un moment pour le moins étrange, et il ne savait même plus si ce devait être un bon ou un mauvais souvenir. Sarah posa sa tête sur le torse de l’aide-bibliothécaire, riant toujours un peu de la chute qu’ils venaient de faire. Ça rappela à Oli pas mal de souvenir, finalement. Avec Vanessa ça leur arrivait souvent de se retrouver dans des endroits bizarres et de rien faire, juste rire et être là. Surtout vers la fin, surtout quand elle allait partir en France pour ne plus revenir. S’il y a bien un souvenir que Morgan désirait garder d’elle, ce sont ces moments-là. Parce qu’ils n’étaient que tous les deux, et qu’ils étaient chacun eux-mêmes. Ils se connaissaient par cœur, après tout, et il était quasiment incapable qu’ils, par exemple, se mentent l’un l’autre. Au point où en était Stoker, il était sûr qu’il connaissait Vanessa mieux que lui-même. Malheureusement, ce n’était pas elle qui était là avec lui, même s’il le voulait plus que n’importe quoi. Il aimait beaucoup Sarah, c’était une fille en or qui lui rappelait énormément Vanessa et pour qui il avait énormément d’affection. Ça pour sûr, il l’aimait beaucoup. Elle représentait la deuxième chance qu’il n’avait pas eu, ce qui était bizarre parce que ressentir ce genre de choses pour une jeune fille bien plus petite, c’était probablement mal. Et puis interdit, et puis pas réciproque, et puis, bizarre. Oli savait que de toute façon il ne fallait pas qu’il y croit trop. Que ce soit Sarah ou quelqu’un d’autre, Vanessa ne reviendrait jamais et lui il serait tout le temps en train de confondre. C’était une peine perdue.

Le jeune homme allait ouvrir la bouche, mais il fut coupé par quelque chose de plus ou moins inattendu. Les lèvres de Sarah sur les siennes. Il n’aurait jamais osé embrasser la jolie brune, pas elle. Ce n’était pas la première fois qu’il embrassait une élève, mais la dernière fois il était tristement complètement bourré, ce qui était en plus d’être rare quelque chose qu’il regrettait. Mais Sarah ? Non, jamais, pas comme ça. Pas spontanément. Mais puisqu’elle était là et qu’elle l’embrassait lui, il décida d’en profiter. Après tout, elle avait fait le premier pas. Il lui rendit donc son baiser, se posa un milliard de questions intérieurement mais décida de les garder pour lui. Elle finit par le rompre, et Oli ferma les yeux un instant. Il ne comprenait officiellement rien de ce qu’il se passait. Il ne savait pas ce qui s’était passé dans la tête de la jeune fille, et ne voulait pas non plus savoir. Pour ajouter à la liste des choses dont il n’était pas sûr, il y avait ses propres pensées. Que ressentait-il donc pour la jeune fille qui l’avait poussé à lui rendre son baiser ? Il n’avait pas bu, cette fois, c’était certain. « Je suis désolée, je … » Oh, elle s’excusait. Morgan ne répondit pas tout de suite. Il ne savait pas quoi répondre de toute façon. Il ouvrit les yeux et croisa le regard de la Poufsouffle qui semblait d’un état de confusion extrême. « Ne le sois pas. » Oli toussota et fini par se relever, gardant Sarah dans ses bras. Elle n’eut pas d’autre choix que de suivre le mouvement, et ils s’assirent tous les deux. L’aide-bibliothécaire ne savait pas ce qu’il devait dire. Il savait que c’était son tour de parler, il fallait qu’il dise quelque chose, qu’il s’explique peut-être ? Elle le regardait, avec ses grands yeux ouverts. Elle attendait quelque chose, probablement. Ça faisait une éternité que le jeune homme s’était trouvé dans une telle situation. Incapable de dire quoi que ce soit. Même sa légendaire franchise ne l’aidait pas. Il n’avait absolument rien à dire, alors il dit une connerie. « Tu sais que je t’aime ? » Au moment même où les mots sortaient de sa bouche, Oli eut envie de les retenir. Parce qu’il était ridicule, et qu’il le savait, il le savait trop bien. Il y eut un long silence, pendant lequel Sarah fit un peu le poisson. Elle ouvrait sa bouche et elle la refermait. Le mangemort roula des yeux, et lâcha la jeune fille. Il recula pour qu’elle ait la place de partir si elle avait envie, il s’allongea de nouveau sur le sol. « Désolé, je dis n’importe quoi. » En se mordant la lèvre, il se corrigea. « Enfin non, c’était pas n’importe quoi. Je t’aime vraiment tu sais, mais c’est ridicule de te le dire. Désolé pour ça. » Levant les yeux vers Sarah, il remarqua qu’elle n’avait pas bougé. « Tu peux partir si tu veux, je vais rester là et me lamenter sur mon sort encore quelques minutes et après je retournerais apporter les livres que je devais apporter. » Avant qu’elle se décide à s’en aller si elle le faisait, Morgan se leva sur ses coudes. « Pourquoi t’as fait ça ? Je peux savoir ? » Le bibliothécaire avait décidé qu’il avait droit à une réponse. Après tout, il savait que ce n’était qu’un baiser qui ne voulait probablement rien dire, et en même temps, c’était un baiser et ça voulait toujours dire quelque chose. Et il voulait savoir. Elle savait déjà pourquoi il lui avait rendu, il désirait comprendre pourquoi elle lui avait donné. Levant les yeux, il grogna. « C’est super sombre ici, je vois rien. Je te vois pas d’où je suis. Je te voyais mieux tout à l’heure. » Oli ne se rapprocha ceci dit pas. Il posa sa tête sur le sol et ses mains sur son ventre, attendant patiemment une quelconque réponse ou un geste. N’importe quoi pouvant répondre à sa question et venir de la cinquième année.

Oli Ҩ Sarah

Sarah Mandleton venait d’embrasser Oli Morgan Stocker. Voilà c’était dit. Par Merlin. Sarah s’en revenait pas, elle ne se savait pas aussi culotée, quiconque lui aurait prédit cette histoire-là, elle aurait ri mais c’était bien réel et elle n’en croyait pas ses yeux. « Ne le sois pas. » Oli s’était assis et obligatoirement la jeune poufsouffle avait suivi le mouvement, il était bien gentil de lui dire de ne pas être désolée mais comment pouvait-elle éviter de l’être devant sa bêtise ? Jamais elle n’aurait dû tenter le moindre geste, tout aurait été beaucoup plus simple !

« Tu sais que je t’aime ? » La phrase avait flashé dans l’air à la vitesse de l’éclair. Sarah cligna des yeux six fois avant de les laisser grand ouvert. Puis elle haussa les épaules, voilà qu’elle devenait paranoïaque maintenant. Depuis qu’elle était tombée amoureuse de Xander tout allait mal. Bien sûr qu’elle aimait Oli elle aussi, il était gentil, drôle, amusant, sans prise de tête et parfaitement parfait. C’était un ami extraordinaire quoi. Enfin bref, elle l’aimait aussi. Comment avait-elle pu penser une seule seconde qu’il avait voulu dire autre chose ? Elle secoua la tête pour faire évacuer ses pensées. Elle ouvrit la bouche pour répondre, puis la referma, en fait elle n’avait rien de plus à dire. « Désolé, je dis n’importe quoi.? » Eh ce n’était pas super sympa ça, quoique ça voulait sûrement dire autre chose, elle ne saisissait pas tout en temps normal et donc là elle comprenait encore moins. Le jeune homme se mordit la lèvre -comme elle lorsqu’elle disait une bêtise !- avant de continuer. « Enfin non, c’était pas n’importe quoi. Je t’aime vraiment tu sais, mais c’est ridicule de te le dire. Désolé pour ça. » Sarah offrit un sourire au jeune homme, mais non ce n’était pas ridicule et c’était pas à lui de s’excuser mais à elle. La poufsouffle avait bien comprit que c’était elle la source du problème et non lui. Merlin qu’elle était idiote. Mais elle était bien heureuse d’un autre côté qu’il lui dise ça, elle l’appréciait tellement qu’elle n’aurait pas beaucoup aimé qu’il lui dise qu’en vrai il l’aimait pas. « Tu peux partir si tu veux. » Partir, mais pour quoi faire ? Il fallait d’abord qu’elle s’explique et qu’elle… non mais même, sans se chercher d’excuse elle n’avait pas envie de partir tout de suite. « je vais rester là et me lamenter sur mon sort encore quelques minutes et après je retournerais apporter les livres que je devais apporter. » Sarah pouffa, il était vraiment drôle, mais voyant qu’elle n’entendait rien en retour, elle comprit qu’il était sérieux. Mince. Elle était vraiment nulle d’avoir fait ça, ça gâchait tout. Elle n’aimait pas voir le jeune homme dans cet état-là. Déjà c’était trop bizarre. Mais en plus c’était nul, parce que c’était de sa faute. « Pourquoi t’as fait ça ? » Ah bah, au moins ils étaient deux à se poser la question. Enfin non elle savait, c’était parce qu’elle pensait à Xander mais … « Je peux savoir ? » Cette question était vachement plus délicate, comment pouvait-elle lui annoncer ça comme ça, parce que c’était tout de même étrange, il lui avait rendu son baiser et … han mince il lui avait dit qu’il l’aimait vraiment vraiment ? Genre aimer d’amour. Merdouillasse, c’était mauvais ça. Comment s’en sortir indemne. Sarah hésitait maintenant, se jugeait-elle trop supérieure et avait-elle inventé l’amour d’Oli pour elle ? Ou alors elle se faisait des films ? Ou alors les c’était les chameaux qui avaient deux bosses ? Uh non, concentre toi Sarah. « C’est super sombre ici, je vois rien. Je te vois pas d’où je suis. Je te voyais mieux tout à l’heure. » Ah bah voilà un bon échappatoire, changer de sujet, quelle excellente idée. Lentement Sarah se retourna vers la lumière, mais Oli ne fit aucun mouvement pour y aller, après tout il lui avait bien dit qu’il voulait rester là à se l’amante sur son sort, c’était peut être vrai.

Nouveau dilemme, aller vers la lumière ou rester là. Elle avait peur qu’il pense qu’elle se défile si elle se levait, elle devait être forte et fière et assumer ses bêtises, voilà ce qui était bien. Elle ouvrit la bouche pour parler puis la referma bien vite. Hum, réfléchir avant de parler, c’était une bien meilleure idée. Elle plongea son regard dans celui du bibliothécaire, mais il faisait trop sombre pour qu’elle distingue clairement quelque chose. Elle inspira une grande bouffée d’air et finit par répondre. « Je sais pas. » Waouh, splendide la réponse, Sarah était vraiment une championne. La fillette se donna une claque mentale avant de continuer. « Non vraiment, je sais pas trop. Je ne suis pas au clair avec moi-même. » Non toujours pas. « Je t’aime beaucoup moi aussi Oli, tu es vraiment quelqu’un d’extraordinaire mais je crois que … » parler de Xander ou non, telle était la question. « Je crois que c’était pas une bonne idée en fait, enfin je sais pas enfin p’être. » Elle se serait donné des claques, elle ne savait jamais rien et elle ne faisait que balbutier des conneries sans queues ni têtes. Sarah remets toi. La jeune fille releva la tête et rougit en croisant le regard du brun, ok il faisait sombre mais elle savait qu’il la regardait.

Elle inspira une grande bouffée d’air et finit par lâcher : « En fait si, je sais. » Elle ne voulait pas croiser son regard quand elle lui annoncerait la nouvelle, elle était lâche en fait. « Je sais que je suis amoureuse, très amoureuse et » par Merlin cette fille était nulle à un point. « Et je t’ai confondu avec Xander. » Elle enchaîna tout de suite sans lui laisser le temps de parler ou même de respirer. « Je sais que c’est trop bizarre, je comprends pas comment j’ai fait, vous êtes pas pareil du tout et je t’apprécie vraiment énormément beaucoup mais. » Elle mit sa tête dans ses mains. « Oli, je sais pas quoi dire. » La jeune fille avait un air peiné sur le visage, elle s’en voulait tellement.

Spoiler:

Le silence entre le jeune homme et la jeune fille dura un peu trop longtemps. Oli avait envie de lui dire qu’elle pouvait partir si elle voulait, de lui répéter, et de la forcer. Si elle ne voulait pas répondre, ce qui était quelque chose de probable, elle n’était pas obligée après tout. Sarah était maladroite et tête en l’air, ça se trouve, elle n’avait pas eu de raison précise pour faire ça. Comme beaucoup de chose. La première fois qu’ils avaient parlée, elle avait réussi à le faire s’asseoir en tailleur dans un rayon de la bibliothèque en chantant dans le but d’adopter une souris. Morgan lui aurait donné pleins d’excuses, s’il avait pu. Elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait, ça ne l’aurait pas dérangé dans tous les cas. Et puis au bout d’un moment, la voix hésitante de Sarah se fit entendre. « Je sais pas. » Le bibliothécaire ne put s’empêcher de sourire, ironiquement. Si elle ne savait pas, personne ne savait. Il espérait ceci dit qu’elle ne demanderait pas d’autres explications sur le fait qu’il ait rendu le baiser, parce qu’il ne savait pas non plus ce qui lui avait pris. C’était quelqu’un de franc, ce qui justifiait ses phrases qui avaient suivies. Il n’allait pas mentir à la petite cinquième année, mais il aurait dû couper le baiser lui, comme un adulte responsable qu’il n’était pas. Ils avaient onze ans d’écart, ce qui était déjà significatif, et en plus il était censé être un membre de l’équipe administrative. « Non vraiment, je sais pas trop. Je ne suis pas au clair avec moi-même. » Oli ricana. Cool, ils étaient deux. Enfin lui c’était un été perpétuel, alors il avait l’habitude, et ça devait être déjà arrivé à Sarah, mais quand même. Probablement moins souvent que le mangemort, toujours allongé par terre, ayant décidé qu’il était bien comme ça. C’était limite s’il n’allait pas faire une sieste pour se remettre de ses émotions. « Je t’aime beaucoup moi aussi Oli, tu es vraiment quelqu’un d’extraordinaire mais je crois que … » Le bibliothécaire sentait que la Poufsouffle était plus que mal à l’aise. Il se releva sur ses coudes, l’observant un instant. Malheureusement, il ne pouvait rien faire pour l’aider. Elle s’était mise dans cette situation toute seule, et il n’avait aucune idée de comment l’en sortir. Ce qui était fait était fait, et il semblait évident que la cinquième année tenait à s’expliquer. Morgan nota le compliment dans un quoi de sa tête. Il était extrêmement rare qu’on lui dise qu’il était extraordinaire. En y repensant, ce n’était pas tant rare, c’était plutôt que généralement ce n’était pas une constatation forcément positive. Mais Stoker s’en fichait, il n’était pas de ceux qui avaient besoin de compliments pour vivre. Même si un de temps en temps, venant d’une personne qu’on aime beaucoup, fais toujours du bien. « Je crois que c’était pas une bonne idée en fait, enfin je sais pas enfin p’être. » Oli réfléchit un instant. S’il cherchait bien, peut-être qu’il trouvait quelque chose d’intelligent à dire pour sortir Sarah de sa gêne. Ceci dit, elle continua de parler, alors le bibliothécaire attendit patiemment qu’elle arrête de bégayer des trucs incompréhensibles.

« En fait si, je sais. » Le stress que ressentait la jeune fille était palpable. « Je sais que je suis amoureuse, très amoureuse et » Oli fronça les sourcils. Et ? Et ? ET ? « Et je t’ai confondu avec Xander. » Morgan grinça des dents malgré lui. Ah. Ok. Soit. D’accord. Pourquoi pas. Xander. Xander, le grand dadais avec une tête de lover qui lui sortait par les yeux. Certes. Sarah, Xander. Tout à fait. Oui oui. « Je sais que c’est trop bizarre, je comprends pas comment j’ai fait, vous êtes pas pareil du tout et je t’apprécie vraiment énormément beaucoup mais. » Sarah plongea sa tête dans ses mains. Le bibliothécaire inspira une grande bouffée d’air pour se remettre les idées en place. ça allait être son tour de dire quelque chose. Il l’aurait bien passé, mais une fois de plus, il ne pouvait pas. Et il ne comptait pas laisser la jaune et noir dans un embarras pareil, non non non. « Oli, je sais pas quoi dire. » Morgan finit par s’asseoir, toussotant pour combler le silence qui avait suivi sa dernière phrase. Il s’approcha de quelques centimètres. Il voulait pouvoir la voir, mais pas être collé à elle non plus. Garder ses distances était sûrement la bonne chose à faire actuellement. « Sarah, c’est pas grave. » Le brun se mordit la lèvre, réfléchissant à toute vitesse à ce qu’il pouvait dire. « ça arrive à tout le monde de se tromper. Et… C’est pas grave, c’était moi, t’as de la chance. Ça aurait pu être… le professeur de potions. » La situation aurait été cocasse si elle s’était, en effet, retrouvée face à un autre adulte. Elle n’aurait ceci dit pas forcément confondu. Sûrement pas, même. « On fait tous des erreurs, et là c’était rien de grave. Juste… » Juste un baiser. Oli n’avait pas vraiment envie de dire ça à voix haute. Ça ne ferait que rappeler l’évènement à la cinquième année. Il tendit le bras, et posa un doigt sous son menton, pour qu’elle relève la tête. Il voulait qu’elle aille mieux. Qu’elle arrête de se morfondre. Il lui fit un petit sourire forcé. La dernière chose que le mangemort avait envie de faire c’était bien ça. Sourire. « Tout va bien, d’accord ? » Voyant que la Poufsouffle lui rendait un minuscule étirement des lèvres, il hocha la tête. Si elle souriait, ça irait mieux. Et s’il arrivait à la convaincre que rien n’était grave, ça serait encore mieux. Ce qui n’était pas franchement le cas, mais il mettrait sa franchise de côté pour le moment. « Et je suis… euh… content. » Devant le regard étonné de Sarah, il reprit. « Pour toi et. L’autre. » Morgan leva les yeux au ciel, s’énervant lui-même. Il ne voulait pas dire qu’il était content, et c’était très clair. Ça sonnait incroyablement faux. Il détestait le septième année, il détestait de son arrogance et son envie de servir le Lord jusqu’à ses chaussures toujours parfaitement cirées. Il détestait sa façon de parler et sa coupe de cheveux. La seule chose qu’il aimait bien et qui se rapportait au McClary était probablement le fait que lui faire peur était quelque chose d’hilarant, et une occupation perpétuelle. Ça marchait presque à tous les coups. Sarah était donc en couple avec lui. Elle devait bien lui avoir trouvé quelque chose d’agréable, ou alors c’était une grosse manipulation et il allait tuer Xander pour une chose pareille.

Le sourire du bibliothécaire avait disparu, dès qu’il avait pensé au Serdaigle. « C’est marrant parce que vous allez pas particulièrement ensemble. » Stoker s’insulta mentalement. Quelle bonne idée pour remonter le moral de la Poufsouffle. Lui dire que son couple était moche. Bravo Oli. C’est bien, tu es sur la bonne voie, tu peux t’auto-congratuler, tu iras loin dans la vie. Soupirant, le mangemort décida de changer de sujet. Sarah pouvait bien embrasser qui elle voulait, et être amoureuse de Xander McClary. C’était son choix. « J’voulais te parler de Fiki, au fait. Faudrait que tu la gardes pendant une ou deux semaines, je dois ranger la bibliothèque, et m’occuper des travaux, et je sais pas si elle sera bien dans le coin avec moi. Je voudrais pas avoir à la garder dans ma poche pendant toute la journée. Elle sera sûrement mieux avec toi. » Oli l’aurait bien gardé, pourtant. Il avait bien besoin d’un animal à qui parler. C’était une idée qui méritait réflexion. Peut-être qu’il s’achèterait un chat. Ou un lapin. Ou un elfe de maison, tiens, ça pouvait être pratique. Mais il était sorti du domaine des animaux. Sarah avait un chat, il était très mignon. Fuego s’entendait bien avec Morgan, le peu de fois où ils s’étaient croisés. Généralement, les animaux s’entendaient bien avec Oli. Est-ce que Fuego s’entendait avec Xander, hein ? Et Fiki ? Xander ferait du mal à Fiki, s’était obligé. Toute façon Xander s’était un gros nul. Sans attendre de réponse, le mangemort parla sans s’en rendre compte, sur un ton accusateur. « Xander, sérieusement ? Mais il est méchant. Il est plein de défauts. Il est pas agréable. Il est moqueur. Et puis il est égoïste. Sérieusement, tu pourrais faire mieux Sarah. » A peine avait-il parlé qu’il se plaquait une main sur la bouche pour se faire taire. La cinquième année pouvait choisir qui elle voulait, qui elle voulait, qui elle voulait. Se répétant cette phrase mentalement, histoire de ne pas re critiquer le petit ami de la fille qu’il aimait le plus dans Poudlard, et hors de Poudlard. Ce n’était pas délicat. Et puis ce n’était que la jalousie qui parlait. Et puis de toute façon il les ferait se séparer. Nouvelle insulte mentale. Concentre-toi Oli. « Désolé. Fiki. On parlait de Fiki. Tu peux la garder ? ça serait vraiment bien. »

Oli Ҩ Sarah

« Sarah, c’est pas grave. » Bien sur que si c’était grave, c’était décevant, embêtant, ennuyant, débile, infondé -enfin peut être que si justement-, irréfléchi, spontané. Bref c’était tout plein de chose mais « pas grave » sûrement pas. Est-ce que Sarah était si nulle que ça comme petite amie ? Bon certes ils n’étaient pas encore en couple avec Xander donc officiellement elle ne l’avait pas trahit mais tout de même, c’était nul, nul, nul et renul ce qu’elle venait de faire. Comment Xander pouvait-il lui accorder sa confiance ? Olala. Elle avait honte. « ça arrive à tout le monde de se tromper. » Oli était vraiment quelqu’un en or, voilà qu’il la rassurait alors qu’il avait peut être plutôt envie de la voir disparaitre et d’être seul pour réfléchir. Mais non, il était là pour elle et pour la réconforter. Elle le remercirait plus tard du fond du cœur. « Et… C’est pas grave, c’était moi, t’as de la chance. Ça aurait pu être… le professeur de potions. » Il allait le dire combien de fois que ce n’était pas grave, si c’était grave ! Oh. Pas faux. Sarah imagina un instant Delcan. Uh no. Pas lui, surtout pas lui, c’était une chose horrible. Beuark. Au moins Oli était gentil, drôle, amusant et il ne regardait pas de haut toutes les personnes passant à côté de lui, bon ok il n’était pas le professeur de potion le plus réputé de l’Angleterre mais Oli était super quand même ! « Tout va bien, d’accord ? » Inspirer, expirer. Oui, ça allait un peu. Sa voix l’apaisait. Oli savait plein de truc et il parlait doucement et avec calme ce qui aidait grandement la jeune fille à ne pas devenir folle furieuse.

« Et je suis… euh… content. » Content ? Euh. D’accord, merci Oli mais de quoi ? la jeune fille fronça délicatement les sourcils, elle n’arrivait pas à suivre le cours de la discussion là. Enfin elle ne voyait pas de raison pour laquelle il serait content qu’elle l’ait emb… ne pas y penser, respirer doucement. Voilà qui était mieux. « Pour toi et. L’autre. » Ahh. Content pour eux tout s’éclairait. Sarah sourit et rougit. Elle murmura un faible, très faible, merci tout en laissant son regard admirer le sol. Elle était heureuse qu’il soit content, elle avait si peur d’être jugée, enfin surtout pour son changement de clan, aimer Xander c’était facile.

Elle fut prise d’une soudaine assurance et plongea son regard dans celui d’Oli quand il rajouta « C’est marrant parce que vous allez pas particulièrement ensemble. » Ouille. C’était dur d’entendre ça d’un coup. Certes ils n’étaient pas le couple le plus en vue, ni celui auquel on aurait pensé en premier mais l’entendre dire aussi subitement par le bibliothécaire ne mettait pas beaucoup la jeune fille en confiance. Elle qui avait compté sur ses amis. Après tout il était vrai que Janet lui avait que son couple ressemblait un peu au Mirka et Albus, alors. Mais ne dit-on pas les contraires se repoussent, ou s’attirent ? Ou quelque chose du genre, non ? Elle souffla pour se remettre calment à respirer normalement. Tout allait bien, il le lui avait promis.

« J’voulais te parler de Fiki, au fait. Faudrait que tu la gardes pendant une ou deux semaines, je dois ranger la bibliothèque, et m’occuper des travaux, et je sais pas si elle sera bien dans le coin avec moi. Je voudrais pas avoir à la garder dans ma poche pendant toute la journée. Elle sera sûrement mieux avec toi. » Fiki, quel beau sujet. Sarah eut des étoiles dans les yeux en y repensant, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu sa souris et elle lui manquait un petit peu. C’est vrai qu’elle était drôlement adorable, mais garder la souris n’était pas vraiment une très bonne idée. Deux problèmes : elle avait constamment peur de la perdre -même si Fiki était une grande fille- et elle avait peur que Xander ne l’aime pas. Mais elle était bien d’accord pour la garder un peu quand même, c’est vrai que rester dans une poche toute la journée ce n’était pas ce qui était le plus fun, même pour une souris comme Fiki.

« Xander, sérieusement ? Mais il est méchant. Il est plein de défauts. Il est pas agréable. Il est moqueur. Et puis il est égoïste. » Sarah ne savait pas grand-chose de Oli en fait, mais elle avait bien comprit qu’il avait autant de tact qu’elle. Oh encore une point commun. Bref, ce n’était pas très très gentil ce qu’il venait de dire sur son amoureux, surtout que ce n’était pas vrai, il ne connaissait pas bien Xander du tout lui ! « Sérieusement, tu pourrais faire mieux Sarah. » Deuxième coup dans le cœur, si elle avait pu ne pas comprendre avant, là c’était bien clair. Il désapprouvait ce couple. Après tout, Oli était plus âgé, peut être qu’il en savait plus que Sarah quant aux couples et aux histoires qui marchaient. Peut être que Sarah ne devait pas être avec Xander ? Certes elle l’aimait de tout son cœur mais si ce n’était pas bon … c’était la première fois qu’elle doutait autant d’elle. Que c’était dur d’être sûre de soi lorsqu’on était loin de l’être aimé ! Sarah était perdue.

« Désolé. Fiki. On parlait de Fiki. Tu peux la garder ? ça serait vraiment bien. » Il s’excusait ? Mais de quoi, il avait tout à fait raison de dire ce qu’il pensait, il était plus âgé, donc il avait plus d’expérience, non il ne devait pas s’excusait. En plus c’était elle la fautive de l’histoire. « Ah ouais ! J’adorerai garder Fiki un petit peu, mais je sais bien qu’elle t’aime beaucoup, elle me la dit la dernière fois. Et puis moi je peux pas l’emmener en cours, les professeurs ils l’aiment pas trop. Monsieur Xaxley j’suis sûre il va la détester. Et » repenser au professeur lui fit repenser à sa présence ici. Eh mince. Elle inspira une bonne bouffée d’heure -même si dans ce couloir à la noix l’air était précieux- et continua. « Tu ne connais pas Xander. » c’était un murmure qui était sorti de sa bouche, même un moineau aurait parlé plus fort. Seulement le regard d’Oli était facile à déchiffré, il avait tout à fait entendu. Mince. « Enfin, je sais pas du tout, ça se trouve tu le connais mieux que moi, ça fait qu’un an que je le connais comme ça. Et puis on est même pas ensemble, normalement on sera bientôt ensemble mais je sais pas trop tu sais. Enfin non tu peux pas savoir. Oh crotte, je recommence à parler beaucoup trop pour dire des bêtises. Pardon, pardon. Tu m’en veux pas hein, dis-moi que tu m’en veux pas. Même si tu as tous les droits, en fait tu devrais m’en vouloir, ça serait plus logique. J’suis troooop nulle. » Des larmes s’étaient mises à couler le long de ses joues, on ne pouvait pas calmer une Sarah en pleine action en fait. Zut.

Mais Oli était un maître de la patience avec Sarah, c’était vraiment bien et ça l’aidait beaucoup. Il était à une distance tout à fait raisonnable, même s’il était vrai que dans ses bras elle aurait été mieux. NON SARAH. Dans les bras d’Oli, qu’elle idée, pour l’embrasser une seconde fois, excellent ! Sarah rougit et se mordit la lèvre. Elle se calma petit à petit et reprit. « Je parle vraiment trop pardon. Mais je te dois vraiment des excuses, c’est de ma faute, j’ai pas …. Réfléchit, oui voilà c’est le mot. Mais tu as le droit de me parler de Xander, enfin le droit tu l’avais déjà et pas besoin que je te le donne, mais je veux dire, pour que notre couple marche, il faut que les gens m’aident. Parce que j’ai jamais eu de petit-copain, je sais pas comment ça marche et … » voilà que la jaune et noire était en train de se confier à Oli. Certes il faut se confier à ses amis mais il y avait une limite à tout, est-ce qu’Oli était la personne la plus approprié ? Après tout, pourquoi ne le serait-il pas. « Et je suis sûr que Fiki a de très bons conseils aussi. Non tu penses pas ? » Sarah sourit à son idée et pourquoi pas d’ailleurs. Ce n’est pas parce qu’ils ne parlent pas qu’ils sont forcément débiles et ne pensent pas à l’amour. Il faisait trop sombre pour voir si c’était un sourire qui s’était formé sur les lèvres du beau bibliothécaire, mais si oui, elle était fière et heureuse. Un sourire s’étala sur ses lèvres, elle allait un peu mieux. Oli faisait vraiment des miracles. Elle était fière de le compter comme ami.

« Oli, tu crois que … que je vais vraiment pas avec Xander ? » La petite fille était sincère même si hésitante, elle ne savait pas si c’était bien ou mal, la seule chose dont elle était sûre c’était qu’elle aimait Xander très très fort, mais cela suffisait-il ?

Spoiler:

Oli Ҩ Sarah

« Ne pleure plus d’accord ? Je veux pas te voir pleurer. » Sarah sécha ses larmes, s’il avait dit qu’elle ne devait pas pleurer alors elle ne pleurerait pas, il ne fallait pas qu’elle le déçoive, déjà qu’elle se sentait bête si en plus elle devait le décevoir. Elle appréciait trop le jeune homme, elle l’avait embrassé c’était bien une preuve. Elle se mordit les lèvres à cette pensée. Il fallait qu’elle songe à autre chose, motive toi Sarah tu peux le faire. « J’aime pas Xander. » Oh moins c’était dit et elle ne pourrait pas faire semblant de ne pas le savoir. Pourquoi devrait-elle faire semblant de le savoir d’ailleurs. Elle haussa les épaules et essaya de capter son regard même si le jeune homme le fuyait justement. Il avait dit qu’il n’aimait pas Xander, pourquoi devait-il se sentir mal ? Elle n’aimait pas Emily et pourtant beaucoup de ses amis l’appréciaient. Certes elle lui avait demandé son avis mais il lui avait dit la vérité, pas qu’ils formaient un couple aussi pas beau qu’Albus et Mirka. Même si Sarah adorait les yeux. « Je te le dis comme ça parce que je sais pas avoir du tact. Mais faut pas que tu le prennes mal. Je vous vois juste pas ensemble. » Ah bah voilà il l’avait dit. Et même s’il n’avait pas de tact il en avait déjà plus qu’elle. Et puis elle ne le prenait pas mal… En fait si, mais ce n’était pas grave. C’était Oli et son avis comptait beaucoup pour la jeune fille mais elle aimait trop Xander pour … rha, elle était perdue une fois de plus. « Il est pas digne de confiance. Il va te faire changer, tu sais ? J’imagine que tu le sais. Il a déjà du te demander des trucs. » Sarah rougit. Oui il lui avait demandé des choses, il lui avait demandé de quitter les résistants mais elle n’avait pas encore prit de décisions et elle ne savait pas trop quoi en penser c’était si compliqué… [color=dodgerblue Vous avez rien à voir, et je pense que c’est pas une bonne idée de changer pour un garçon. »[/color] Pas une bonne idée ? non elle ne devait pas lui demander son avis, elle en parlerait avec Mirka et Janet, uniquement. «même si… Même si t’es amoureuse de lui. » Owh. Elle aimait dire ça, c’était tellement chouette mais dans la bouche d’Oli c’était encore mieux. Elle était amoureuuuuse et il le reconnaissait. Mama. Elle était contente bizarrement chaque fois qu’on le lui disait, comme si le dire rendait la chose réelle et encore plus belle. « ça se voit sans que tu le dises tu sais, t’as des étoiles dans les yeux quand tu parles de lui. » Owh. C’était beau ça aussi. Sarah rougit doucement.

« Mais je suis pas un bon conseiller tu sais. » Elle allait répliquer quand il devança sa pensée. « Pas pour ça, tout du moins. Tu me parler de tout ce que tu veux et sois sûre et certaine que je serais là pour écouter et faire de mon mieux pour arranger les choses, mais j’ai bien peur d’être une fois de plus inutile pour ce cas là. » Ah bah zut, elle avait bien raté son coup là. Et sans qu’elle ne le comprenne, elle était dans ses bras. S’attendait-elle à être gênée ou quelque chose du genre ? Rien n’y fit, elle était trop surprise pour y penser. Heureuse aussi qu’il ne la repousse pas comme une gamine. Elle sourit, alors qu’il ne la voyait pas. C’était bien un petit moment de calme après la tempête précédente. Au fond elle l’appréciait beaucoup trop. « Tout ce que je peux te dire, c’est que je te souhaite bonne chance avec lui. » Bonne chance ? Pourquoi lui souhaiter de la chance alors que… que quoi d’ailleurs ? Sarah essaya de comprendre durant un faible instant puis elle renonça. S’il lui souhaitait bonne chance après tout c’était peut être une formule de politesse ou quelque chose du genre, elle n’en savait que trop rien… « J’espère que j’ai tort et qu’il est pas comme je le pense, mais j’ai bien l’impression que je me trompe pas. » Comment osait-il la fait douter autant ? Elle l’aimait Xander, elle le savait. Lui aussi le savait d’ailleurs il lui avait dit il n’y a même pas trois minutes. Elle se força à respirer intensément, elle le connaissait elle savait comment il était. Sûr. « Enfin en tout cas, je veux juste te dire que… Quoiqu’il arrive, reste comme tu es d’accord ? Ne change pas n’importe quoi pour lui et fait attention à pas te faire embobiner parce qu’il te plaît beaucoup. » Sarah rougit. Si seulement il savait que c’était trop tard, elle risquait bien d’accepter son changement mais, non. C’était quelque chose de bien et l’amour était plus fort que tout, elle le savait au plus profond d’elle-même. « Essaie de réfléchir avant de faire des trucs. Avec moi, ça va, mais ça ne fonctionnera pas aussi facilement avec tout le monde. » Aïe, il touchait un point important : réfléchir. Pour notre Sarah internationale –enfin non mais on fera comme si– c’était la qualité qui lui manquait constamment. Bon, elle ferait un effort, un changement de clan n’est pas une décision que l’on prend à la légère mais tout de même… « ça va mieux ? » La poufsouffle offrit un grand sourire au bibliothécaire qui avait toujours ses mains sur ses épaules. Oui ça allait mieux. Elle inspira, ferma les yeux. Oui, elle ne pleurait plus, elle doutait beaucoup trop mais ça c’était à part. « Oui ça va mieux. Merci. » Merci de quoi ? De lui avoir changé les idées en lui parlant longuement de Xander ? Ahem. C’était pas réellement beaucoup plus rassurant, au contraire ça lui rappelait sa bêtise. Oh, elle avait embrassé Oli Morgan Stoker. Tiens, elle ne savait pas qu’elle connaissait le deuxième prénom du bibliothécaire. Pleine de surprise, cette petite Sarah.

La jeune fille s’assit confortablement contre le jeune homme, parce que malgré tout elle n’avait aucune envie de sortir d’ici, il faisait toujours sombre et c’était chouette de pouvoir se confier comme ça, enfin même si les avis et les conseils n’étaient pas en faveur de son couple. Elle tourna la tête vers la lumière qui l’éblouit un instant, pourquoi avait-elle voulut regarder cet éclat vif ? Cela restait et resterait un mystère pour tous. Y compris Sarah. Elle se retourna vers Oli et se rendit compte qu’elle n’avait pas parlé depuis bien longtemps. « Oh, désolée, j’ai oublié de te répondre. Enfin de finir ma phrase plutôt. Mais c’est pas grave en fait, je veux dire que t’es patient, ça te dérange jamais quand je me perds dans mes pensées. T’es vraiment un chouette type toi, tu le sais ?» Le jeune homme avait toujours ses mains sur les épaules de la jeune fille mais il semblait hésiter à les retirer. Pourtant elle était bien là comme ça. « Je suis pas une fille, comment on dit déjà ? Tacite ? Tactite ? Fin, tu sais une personne qui aime toucher les gens, avoir un contact physique tout ça. » Elle reprit sa respiration avant de continuer « Mais bizarrement avec toi je me sens bien. Comme avec Xander d’ailleurs. Et Janet aussi. Oh et Mirka. Et y en a un autre, je sais plus qui mais c’est chouette, il aime paaas du tout qu’on s’approche de lui alors je m’installe sur lui pile pour l’embêter. Haha. Euh. » La jeune poufsouffle pouvait être tellement mignonne quand elle se perdait dans les histoires qu’elle voulait raconter. Elle sourit et le jeune homme garda donc les épaules de la demoiselle tout contre lui. Si jamais Xander venait à les surprendre ce serait … tant pis elle n’y penserait plus. Elle était avec Oli et elle voulait profiter de passer du temps avec son ami, ce serait bête de gâcher son temps en pensant à tout plein d’autres personnes.

« Han mais je suis bête et méchante, j’ai monopolisé la conversation sur mon amoureux alors que c’est chouette de passer du temps ensemble. D’ailleurs pourquoi on est … » là. La jeune fille finit la question dans sa tête, comment en étaient-ils arrivés à passer du temps dans ce couloir ? Ahem. C’était de sa faute, comment avait-elle déjà pu oublier. « Oula, bref, parlons de choses plus amusantes. Fiki c’est déjà fait. Les cours bah c’est pas amusant. Les repas ?! » elle continua après quelques secondes de réflexions. « Non, ça c’est mon truc à moi. Hum… HAN JE SAIS. » Fière de son idée, elle se retourna de moitié pour plonger son regard dans les magnifiques yeux bleus du bibliothécaire. « T’as pas une amoureuse toi ? Raconte moi tout. J’suis sûre que c’est passionnant. » Il ne prononça pas un mot. Alors elle lui fit les yeux doux. « Allez s’il te plait, je dirais rien à personne. Et puis chacun son tour. Et même que ça se trouve je la connais pas, donc je te dirais pas de bêtises et je te soutiendrais à fond. Promis promis promis ! Allez dis ouiiii ! » Et maintenant elle n’avait plus qu’à attendre qu’il lui raconte. Parce qu’il allait raconter c’était sûr !

Well I'd wait ten thousand picks for just one more chance
Just one more chance to see your face again

« Oui ça va mieux. Merci. » Le bibliothécaire était soudainement soulagé. Il avait réussi la délicate mission de remettre la jeune fille dans ses bras en forme, et il semblait avoir plus ou moins réussi. De toute façon, il avait fait de son mieux. Il était incapable de dire autre chose, il n’avait littéralement rien à rajouter si elle avait répondu à sa question par un « non, je vais toujours pas bien » définitif. Oli douta qu’elle aurait répondu ça même si c’était vrai, et décida de garder son soulagement au lieu de se demander si elle était sincère. Plus il analysait son ‘ça va mieux’ et plus il réalisait qu’il l’avait probablement fait douter sur son couple après l’avoir critiqué, lui avait dit que son petit ami était un con et qu’elle n’avait rien à faire avec lui. Quel tact Oli, tu t’impressionnes toi-même. Ceci dit, il était persuadé qu’il avait raison et ne comptait pas vraiment mentir à Sarah même si c’était pour lui faire plaisir. Ce n’était pas son genre de faire ça, il n’allait pas commencer maintenant. Et puis un mensonge, ça mettait trop dans la merde après et le mangemort ne saurait une fois de plus pas comment s’en sortir. Non pas qu’il comptait discuter de Xander avec la copropriétaire de sa souris, mais on ne savait jamais ce qui pouvait découler d’une petite phrase. Le brun avait appris à faire attention après tout ce temps. La Poufsouffle ne semblait pas vouloir bouger, ce qui faisait plaisir à Morgan. Lui aussi était bien comme ça, même s’il ne savait pas vraiment si c’était une bonne idée. Gardant ses mains sur les épaules de la cinquième année, il la dévisagea. Elle ressemblait à Vanessa, plus qu’il croyait. Même de visage, elle avait des airs. Les yeux un peu perdus, son sourire qui ne disparaissait que très rarement. La même spontanéité. La même façon de rire, et de faire des trucs un peu fous, de raconter des histoires et de se perdre avant la fin. Oli, troublé, détourna un instant les yeux pour planter son regard sur ses chaussures. Il fallait qu’il pense à autre chose. Le silence devenait pesant pour le mangemort, qui ne savait pas quoi faire. Finalement, pour son plus grand soulagement, Sarah parla. « Oh, désolée, j’ai oublié de te répondre. Enfin de finir ma phrase plutôt. Mais c’est pas grave en fait, je veux dire que t’es patient, ça te dérange jamais quand je me perds dans mes pensées. T’es vraiment un chouette type toi, tu le sais ? » Le bibliothécaire eut un petit sourire, ne se considérant pas particulièrement comme un « chouette type » mais appréciant tout à fait le compliment.

Oli ne répondit rien, attendant que la cinquième année se décide à continuer ce qu’elle allait dire. Il ne se souvenait même plus de ce qu’elle était en train de dire plus tôt, mais elle pouvait bien sortir tout ce qui lui passait par la tête, ça l’arrangerait. Tant qu’il pouvait faire semblant d’écouter. Se rendant compte que du coup, il avait toujours les mains posées sur les épaules de l’étudiante, il croisa son regard et se demandant s’il devait bouger ou non. « Je suis pas une fille, comment on dit déjà ? Tacite ? Tactite ? Fin, tu sais une personne qui aime toucher les gens, avoir un contact physique tout ça. » Se pinçant les lèvres, un brin gêné, le brun commença à faire glisser ses bras sur le côté pour lâcher Sarah. « Mais bizarrement avec toi je me sens bien. Comme avec Xander d’ailleurs. Et Janet aussi. Oh et Mirka. Et y en a un autre, je sais plus qui mais c’est chouette, il aime paaas du tout qu’on s’approche de lui alors je m’installe sur lui pile pour l’embêter. Haha. Euh. » Un sourire passa sur le visage du bibliothécaire. Il décida donc de ne pas bouger, si elle était bien comme ça. C’était ce qu’il voulait, qu’elle aille bien. Ricanant à ce qu’elle disait, il se mit à écouter la suite d’une oreille distraite. Non pas qu’il s’en fichait, mais il voulait se calmer et avoir le loisir de s’insulter lui-même mentalement avant de faire/dire une connerie. Et la cinquième année lui donnait la possibilité de le faire en continuant de raconter ce qu’elle avait envie. Morgan comprit juste qu’elle cherchait un sujet de discussion, ce qui le faisait rire. Elle voulait encore parler et discuter comme si de rien n’était. Vanessa, c’était Vanessa. Sa miraculeuse réincarnation. Il fronça les sourcils en se souvenant avoir déjà mentionné sa meilleure amie à Sarah, et fouilla sa mémoire à la recherche d’une réponse. Quand est-ce que c’était, déjà ?

bibliothèque, quelques mois plus tôt. Sarah demanda s’il avait d’autres questions. Il fit non de la tête. Son sourire était aussi grand que celui de la Poufsouffle. « Et toi ? Je veux TOUT savoir de ta vie qui m'a l'air fascinante ! » Morgan ricana. « Il n’y a rien de fascinant dans ma vie. » Il baissa les yeux et fixa la fenêtre. « D’ailleurs j’ai tout oublié. » Ses yeux se baissèrent vers un rayon de la bibliothèque. Il essayait de trouver un objet qu’il pourrait fixer pour continuer à parler. « Vanessa c’était ma meilleure amie. Enfin c’est toujours ma meilleure amie. Enfin pas vraiment. Disons que… » L’ancien Poufsouffle s’arrêta… et ne repris pas sa phrase. Nouveau long silence. Sarah se tortillait dans son fauteuil, et le bruit réveilla Oli, perdu dans la contemplation d’une étagère. « Je disais quoi ? » « Tu parlais de Vanessa. » Morgan grogna et fit non de la tête. « Je veux pas en parler. »

Oli soupira. Il venait de s’en souvenir. C’était quand ils avaient adoptés Fiki. Il n’avait pas dit qu’il été amoureux de Vanessa, il n’en avait pas parlé, mais il en avait bien touché deux mots à la Poufsouffle. Evidemment, elle ne devait un pas se souvenir que c’était un sujet délicat et deux pas avoir réagi que c’en était un. Si, évidemment, elle se rappelait qu’ils avaient parlés de ça. C’était fort probable que non. « T’as pas une amoureuse toi ? Raconte moi tout. J’suis sûre que c’est passionnant. » La question de l’étudiante surprit Morgan. Il n’avait toujours pas envie d’en parler, et ne comptait d’ailleurs pas le faire. Pas quand il était en train d’essayer une technique similaire au yoga pour se calmer intérieurement et faire changer de sujet son esprit, qui lui ramenait, en bon camarade, pleins de souvenirs de la jeune blonde avec qui il adorait passait du temps en vrac. Et puis même un autre moment, il n’aurait pas voulu en parler. Surtout qu’il risquait de faire peur à Sarah. « Allez s’il te plait, je dirais rien à personne. Et puis chacun son tour. Et même que ça se trouve je la connais pas, donc je te dirais pas de bêtises et je te soutiendrais à fond. Promis promis promis ! Allez dis ouiiii ! » La Poufsouffle lui faisait les yeux doux. Elle le regardait, un sourire suppliant sur les lèvres. Le bibliothécaire ne lui rendit pas son sourire, se rendant compte de l’ironie de la jeune fille, qui ne savait même pas ce qu’elle disait. Elle n’allait pas soutenir ce qu’il avait fait, et c’était sûr qu’elle ne dirait pas de bêtises. Même si elle le voulait, la Poufsouffle serait bien incapable de dire quoique ce soit à Vanessa. Qui n’était d’ailleurs même pas son amoureuse, ce qui fit encore plus mal à Oli. Pourquoi avait-il pensé à l’ancienne Gryffondor quand elle avait parlé de son amoureuse ? ça ne l’avait jamais été, jusqu’à preuve du contraire. Et ça ne le serait jamais, non, vraiment, il n’avait aucune raison de parler de Vanessa. Le regard suppliant de la Poufsouffle finit d’achever le bibliothécaire. Avec un long soupir, il haussa les épaules. « C’est pas passionnant. » Sarah écoutait toujours, attendant manifestement une suite. « Tu veux vraiment que je te raconte ? C’est pas marrant du tout. C’est triste. » Une fois de plus Morgan avait la possibilité de mentir, de lui raconter n’importe quoi pour qu’elle change de sujet, mais il n’en avait toujours pas envie. Il faisait entièrement confiance à Sarah et n’hésiterait donc pas à lui raconter tout et n’importe quoi, comme il l’aurait rarement fait avec quelqu’un d’autre. Mais il doutait sincèrement qu’elle ait envie d’entendre toute l’histoire. Il n’avait qu’à épurer, et ne raconter que très vaguement. Peut-être que de cette façon, il ne deviendrait pas non plus trop émotif comme il en avait l’habitude quand il devait en parler.

« J’ai été marié y’a quelques années. » Sarah lui fit un grand sourire. Il ne lui rendit pas, levant les yeux au plafond pour se concentrer, histoire que sa voix ne déraille pas trop au milieu. « Mais c’était pas vraiment mon amoureuse. C’était pas un beau mariage, c’était pas un beau couple et je l’aimais pas vraiment. » Devant les yeux interrogatifs de la cinquième année, Oli haussa les épaules. « ça arrive. C’est compliqué à expliquer et j’ai pas vraiment envie de le faire… mais en tout cas ça a pas duré et on s’est séparé et voilà. » La jaune et noir fronça les sourcils. Il ne savait pas si elle voulait changer de sujet ou pas, mais lui n’avait plus rien à dire. Il ne comptait pas parler de Camelia, avec qui il aurait pu éventuellement être pendant une bonne partie de sa vie. Il n’osait même pas pensé à prononcer le prénom de Vanessa. C’était récent qu’il appelle Sarah par son prénom, il se souvenait l’avoir rencontré et l’avoir appelé Vanessa de force sans lui demander son avis, parce qu’elle n’avait pas de deuxième prénom et que ça lui allait bien. Il avait beaucoup repensé à elle depuis qu’ils s’étaient vraiment parlés. Et le bibliothécaire avait fini par décider que Sarah méritait, comme Will, son meilleur ami, de l’appeler Sarah. C’était aussi une façon de ne pas se rappeler Vanessa, même si à chaque fois qu’il croisait le regard de la cinquième année il voyait le visage de la jolie blonde dont il était persuadé d’être toujours amoureux fou. Ce n’était pas le cas, vraiment. Ça faisait longtemps qu’il ne ressentait plus rien pour elle, mais il ne s’en rendait pas compte. Il avait trop de remords pour pouvoir discerner ce qui était encore de vrais sentiments ou pas. Stoker ne se rendit pas compte du temps qui passait, et n’avait aucune idée de si l’étudiante avait dit quelque chose ou pas. Il y avait un silence et elle le regardait, ce qui lui faisait pensé qu’effectivement elle avait probablement ouvert la bouche, mais il n’avait rien entendu. Alors il ne répondit pas. Il contempla la jeune fille un instant, passant ses doigts sur sa joue, ne se souciant aucunement du regard perplexe de celle-ci. Perdu dans ses pensées, voyant Vanessa à la place de Sarah et tout ce qu’il aurait pu faire au lieu de rester constamment planté là pendant des dizaines d’années à louper chances sur chances et occasions sur occasions d’être un homme et de lui avouer ce qu’il ressentait pour elle, il passa sa main sous le menton de Sarah, bien Sarah et non une défunte ancienne amie, et déposa un baiser sur ses lèvres. La seconde d’après, il sentait des larmes couler sur joues, une fois de plus. Il se recula du visage de la petite Poufsouffle qui devait être bien étonné et écarquilla les yeux, confus et regrettant déjà son geste. Il ne savait même pas pourquoi il avait fait ça. Il pouvait bien lui dire qu’il avait confondu, mais c’était une excuse que la cinquième année avait déjà utilisé et elle demanderait probablement des explications… qu’il ne voulait pas donner. Reculant en arrière, s’écartant le plus possible de la châtain clair, il essuya ses larmes d’un revers de la manche. « Je suis désolé Vanes… Sarah. Sarah. Je suis désolé, je sais pas pourquoi j’ai fait ça. » Oh que si tu sais Oli. Tu sais très bien pourquoi tu as fait ça. Sentant que les larmes allaient redoubler, et voyant déjà trouble, le jeune homme baissa les yeux, ne sachant plus ou se mettre. Il était complètement paumé. Il ne savait plus où il était et ce qu’il faisait là. Relevant les paupières vers la Poufsouffle, il les rebaissa aussitôt. « Je… » Se mordant la lèvre, le plus fort possible, il se rendit compte qu’il n’avait une fois de plus rien de bien pertinent à dire, alors il ne dit plus grand-chose, repliant ses genoux sous son menton, la tête baissée, attendant que Sarah s’en aille ou fasse quelque chose.

Oli Ҩ Sarah

C’était arrivé sans qu’elle ne le comprenne. Tout se déroulait plutôt bien, ils avaient réussi à parler d’autre chose que de Sarah et Xander, le couple qu’il n’aimait pas. Ils s’étaient égarés dans les souvenirs, Oli lui avait avoué son mariage –que Sarah avait trouvé super chouette même si Oli ne semblait pas de cet avis– et la fin tragique de ce dernier. Bref, tout allait mieux. Sarah était proche de son ami, parce que oui, malgré tout ce qu’il s’était produit elle le considérait comme un ami extraordinaire. Le bibliothécaire était compréhensible, attentionné, drôle, ami des animaux et il comprenait si bien Sarah ! Oui la jeune poufsouffle était très bien dans les bras de son ami, seulement voilà. Sans qu’elle ne comprenne l’origine de cette histoire le jeune homme s’était penchée vers elle. Il avait déposé ses lèvres sur les siennes, une seconde fois. Sarah trop étonnée pour réagir n’avait strictement rien fait. Elle était restée de marbre et choquée. C’était si inattendu qu’elle n’avait pas su comment réagir. Elle ne savait pas si cela lui plaisait, la dégoûtait, la perturbait. C’était tout et rien à la fois, c’était bizarre et super. Une fois était sûre ce n’était pas normal. Quand elle vit le visage de jeune homme se retirer dans la pénombre elle comprit la seconde erreur qu’elle venait de commettre. Par Merlin, qui était-elle ? Folle amoureuse de Xander depuis maintenant six mois, leur couple allait bientôt marcher, il n’était pas encore officiel mais … elle avait encore beaucoup d’espoir, elle allait tout faire pour le mettre debout et voilà qu’elle fricotait avec le bibliothécaire ? Bon sang Sarah, réveille-toi !

Oli ouvrit la bouche pour parler, elle n’écouta même pas. Elle ne comprenait pas le sens, les sons entraient dans son oreille et ressortaient par l’autre. Les syllabes n’avaient pas de fonctions, c’était trop obscur pour elle. Elle n’entendit qu’une seule chose « Vanes … Sarah » Ce changement de prénom la surprit au plus haut point. Elle mit de nombreuses secondes à comprendre l’origine, une fois Oli avait décidé qu’elle s’appellerait Vanessa au lieu de Sarah, c’était le deuxième prénom qu’elle n’avait pas. La jeune fille n’avait jamais compris l’intérêt d’un deuxième prénom mais cela venait d’Oli alors elle avait adhéré, comme toujours. Elle sourit en se disant qu’elle serait prête à faire n’importe quoi pour son ami Oli … puis elle ressentit le baiser sur ses lèvres. Elle secoua la tête. Il allait l’appeler Vanessa avant de se reprendre, pourquoi ce prénom lui disait-il quelque chose de plus ? Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait plus appelée comme cela d’ailleurs, il avait changé : il avait dit qu’elle méritait d’être appelée par son premier prénom. Et apparemment c’était une chose rare et elle pouvait en être fière. Elle en était très fière d’ailleurs !

Sarah pencha la tête. OUI, cela lui revenait. C’était sa meilleure amie qui s’appelait comme cela ; Vanessa. Il lui en avait parlé un jour, très vaguement et elle avait associé Janet et Vanessa. Elles étaient trop chouettes toutes les deux, mais malgré les insistances de la jeune fille il n’avait jamais reparlé d’elle. Pendant un court instant elle se dit que peut-être Oli avait confondu Sarah et Vanessa. Puis elle se rappela que Vanessa était sa meilleure amie : on n’est JAMAIS amoureux de sa meilleure amie, ce n’était pas possible ça. Elle s’imagina avec Derek et se dit que ça serait très drôle d’être tous les deux amoureux. Puis elle vit une image de Xander avec Mirka, sa meilleure amie, c’était beaucoup moins drôle. Enfin elle posa son regard sur Oli. Il semblait bizarre, replié sur lui-même, un peu triste comme s’il allait se mettre à pleurer. Voir le bel homme dans cet état-là toucha Sarah. Il était mal, cela se sentait même pour une Sarah qui ne comprend jamais rien. Elle hésitait, elle voulait lui parler, le réconforter, comme il l’avait fait pour elle quelques minutes plus tôt. Après tout, les rôles s’étaient juste inversés, tout allait bien et bam d’un coup, tout craque. Cependant d’un autre côté, il l’avait embrassé de nouveau alors qu’ils en avaient parlé longuement. Oli entrouvrit la bouche comme pour parler mais rien ne sortit de ses lèvres, il était réellement perdu.

Depuis le second baiser, Sarah n’avait pas bougé d’un poil, se contentant d’être perturbée au plus haut point. Elle finit par se déplacé d’un millimètre vers la droite et … elle manqua d’équilibre et tomba au sol. Rien n’était drôle et personne ne rit, juste le bruit sourd fit sursauter Sarah qui était déjà allongée de tout son long sur le parterre dur et froid. Elle se releva et pencha sa tête vers Oli. Elle tendit la main comme pour lui caresser l’épaule, un geste maternel et simple, mais un geste efficace. Elle garda la main tendue en l’air durant quelques secondes sans oser finir son geste. Elle se sentait telle un ondatra dans la nature inconnue. Elle secoua la tête, elle ne devait pas pleurer, elle n’avait aucune raison, pourquoi était-elle si faible ? Pourquoi se laissait-elle aller aussi souvent ces derniers temps ? Elle avala ses sanglots et se releva. Elle balbutia des paroles inutiles et incongrues avant d’inspirer profondément pour lâcher un « désolée. » Et elle partie. Evidemment elle jeta un regard en arrière et croisa les prunelles d’un beau éclatant, celle d’Oli, d’habitude si enjouées et là si triste. Elle en eut le cœur brisé que d’abandonner l’homme au milieu du couloir de cette manière-là, seulement elle ne pouvait pas plus. Elle ne pouvait pas supporter plus. Elle aimait Xander et cela répondait à toutes les questions.

Elle sortit du couloir sombre et la lumière l’aveugla un petit peu. Elle eut alors une bonne raison de pleurer puisque les larmes calment la douleur des yeux. Son regard devint rapidement flou et elle courut pour laisser tout ce passé derrière-elle. Elle fit tomber quelques affaires, rentra dans plusieurs murs, renversa quelques personnes mais jamais elle ne s’arrêta –du moins plus longtemps que nécessaire– jusqu’à ce qu’elle soit arrivée devant la salle commune. Elle ne savait pas ce qui la mettait dans cet état-là. Son amour pour Xander qu’elle venait de trahir ? La douleur dans les yeux du bibliothécaire ? Ses pensées incohérentes ? Le besoin de sommeil était évident dans tous les cas. Elle monta quatre à quatre les marches de la salle commune et se jeta dans son lit. Avant qu’elle ne s’endorme, Beth s’approcha de son amie et lui caressa les cheveux avec délicatesse. « Calme toi ma belle, respire et tout ira mieux. » Et sur ces douces paroles, la poufsouffle s’endormit profondément, rêvant de tout et n’importe quoi. Qui sait peut être qu’elle rêvait déjà depuis plusieurs heures …

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