Ah ! midi. Sans doute l’heure préférée de tous les écoliers, après la dernière sonnerie de la journée. Enfin les ventres qui crient famine vont pouvoir se remplir, enfin on sort de la brume du matin (pour ceux qui n’étaient pas encore réveillés en tout cas !) et rien que l’odeur de la nourriture permet de se sentir bien malgré la situation peu sympathique qui règne ici. Pour Erik cela est un tantinet faux, pas spécialement amateur de l’art culinaire, il se contente parfaitement de mets qu’il apprécie pour ne pas mourir de faim. En même temps, quand on a passé trois ans à se faire tabasser et insulter, on apprend vite à éviter les espaces où se trouve les persécuteurs et la grande salle en fait partit, ou plutôt en faisait partit, car maintenant ça fait deux ans qu’il a montré les crocs et qu’on le laisse tranquille. Bon, pour autant il ne joue pas les gros durs, il mène sa petite vie tranquille en essayant au maximum de passer inaperçu, et il le réussit bien. Il y a de rares personnes avec qui il entretient une relation amicale et du coup il lui arrive de manger et de faire ses devoirs en groupe au lieu d’être éternellement seul.



Ce midi là, il le passe donc avec des serdaigles qui l’ont invité à se joindre à eux et d’en même temps, se partager des idées pour un devoir à rendre. Un devoir de Défense Contre les Forces du Bien, quand même, c’est vraiment n’importe quoi. Si seulement ce système pourri pouvait enfin s’arrêter, mais bon, Erik a décidé de se montrer neutre, une façon comme une autre de passer inaperçu et aussi une autre façon d’éviter d’être la proie des malveillances du clan opposé. Oublions un peu les devoirs et revenons au moment de midi où Erik se dirige à la grande salle avec sa troupe de relation amicale (car dire que ce sont des amis serait exagéré). Une fois à table, Erik partage ses impressions sur le devoir et un débat commence entre les jeunes serdaigles. Pour autant, Erik n’oublie nullement de se servir à manger, il prend de l’agneau avec du riz, des légumes et en dessert ce sera un fondant au chocolat. Finalement le débat ne convient pas vraiment notre jeune ami qui part dans ses rêveries tout en se sustentant. Le repas terminé, ses relations amicales proposent d’aller faire un petit tour dehors, histoire de se dégourdir les pattes avant de devoir retourner en cours, Erik n’y voit pas d’objection alors il les suit. Comme il fallait s’y attendre, la conversation ne tarde pas à retomber sur les devoirs et les objectifs scolaires de chacun, le jeune homme y participe un peu absent, il a l’impression que les conversations sont toujours les mêmes. Et puis son attention se dirige vers la porte d’entrée qui est grande ouverte. Il reconnait sa petite protégée qui part d’un air décidé en direction du parc, comme elle n’a pas l’air bien il décide de l’appeler et quitte donc son petit groupe d’intellectuel.



ERIK « Où vas-tu à cette vitesse là ? »



La jeune fille se retourne et lâche un antipathique « quoi », Erik l’attrape avec douceur par le bras pour obliger celle-ci à arrêter sa course effréné.



ERIK « Je devine qu’il s’est passé quelque chose, s’il te plait, dis-moi ce qui t’as mis dans cette état. Pourquoi tu pleures ? »



Sa voix est calme et douce, il veut qu’elle lui raconte ce qui lui est arrivé, car il déteste la voir comme ça. Finalement, comme elle se met à pleurer sans réussir à s’arrêter, il l’enlace et la console.

Sarah ne lui parla pas avant un bon moment, puis elle finit par lui glisser dans l’oreille un « désolée » bien évidement Erik l’accepta, il lui pardonnait toujours tout même si elle devenait méchante. Sans doute la comprenait-il plus qu’elle ne pourrait l’imaginer, après tout, lui aussi avait parfois beaucoup de colère en lui et pourtant ça n’empêchait pas qu’il aimait les rares personnes qui étaient autours de lui. Aussi il ne prêta pas attention à l’état de son amie, il voulait juste l’aider à se confier afin de retrouver son calme et sa sérénité. Finalement, Sarah lui proposa de passer un peu de temps ensemble et ils allèrent s’allonger dans l’herbe, sous un arbre suffisamment large et feuillu pour être tranquillement à l’ombre. De toute façon, comment aurait-il pu refuser ? Sarah était à l’évidence la seule avec qui il aimait autant passer du temps. Bien sûr, il aimait bien les autres aussi, mais c’était différent. Les autres parlaient beaucoup des cours et de leur avenir qu’ils imaginaient grandiose mais ils en oubliaient les choses simples de la vie, les choses élémentaires qui rendent heureux et pour Erik, ces choses sont bien plus importante qu’une bonne place. Surtout que de nos jours, une bonne place signifie que nous sommes approuvés par Voldemort et que, à tous les coups, il nous utilise à son service sans même qu’on s’en rende compte, et ça, Erik n’en voulait pas. La seule chose qu’il voulait, c’est retourner dans son village, là ou tout est encore féérique.



Une fois sous l’arbre, Erik et Sarah s’allongèrent dans l’herbe. Sarah était visiblement perdue dans ses pensées tandis qu’Erik fixait la masse luxuriante. Un sourire fendit son visage lorsqu’il aperçu un petit écureuil brun courir sur une branche, c’était tellement mignon… Toutefois, Erik attendait. Il attendait que Sarah parle car il savait qu’elle parlerait pour dissiper ses questions. De plus, il savait aussi qu’il ne fallait pas forcer les gens à parler, même si on était les meilleurs amis du monde, plutôt que de s’inventer de ce que la personne va faire, on devait toujours supposer que ce jour-là la personne ne réagirait pas pareil. Quelques minutes passèrent mais Erik restait silencieux, il avait d’ailleurs un don inouïe pour rester des heures sans parler, s’en était presque inhumain ! Puis Sarah finit par prendre la parole.



SARAH « J'étais juste de mauvaise humeur tu sais, y'a des jours avec des jours sans... Tu n'es pas obligé de rester avec moi encore longtemps, si tu n'en as pas envie. »



Il faut croire qu’elle ne changerait jamais, elle supposerait toujours qu’Erik avait mieux à faire mais pour lui il n’y a jamais mieux à faire que de s’occuper des gens qu’on aime. Erik voulut répondre mais Sarah le devança.



SARAH « Oui, je sais que tu m'aimes tellement que tu ne peux plus te passer de moi... Mais tu sais, t'es un grand maintenant, t'es plus obligé de rester avec moi ! »



Sa voix avait déjà changé, à présent elle plaisantait. Elle était tellement pétillante de vie, pleine d’énergie, rigolote, bref, tout l’inverse d’Erik, mais c’était justement pour ça qu’il ne pouvait plus se passer d’elle. Il avait tout simplement l’impression de revivre à travers elle, elle le rendait plus vivant, elle embellissait ses journées, grâce à elle Erik s’en sortirait dans cette école.



ERIK « Mais justement, même si je grandis j’aime pouvoir continuer d’être un enfant avec toi, les autres sont beaucoup trop sérieux, si je continue de n’être qu’avec eux je vais finir par devenir aussi ennuyeux. Avec toi en revanche je peux continuer d’être simplement moi, tu es une bouffée d’air pur dans ce monde si sombre… et puis, je sais que je te manquerais aussi ! »



Erik ne veut pas lui dire car il a peur d’en faire trop mais il lui dirait presque qu’elle est pour lui sa drogue qui l’aide à tenir. Elle ne lui a toujours pas avoué pourquoi elle était en colère, mais il ne lui demandera pas pour autant. Maintenant qu’elle se sent bien, ça lui suffit. D’ailleurs, le voilà qu’il se met à la chatouiller, et ils rient tous les deux.