On arrivait au milieu de l'après-midi, le soleil commençait lentement sa descente, mais brillait encore haut dans le ciel, installant une atmosphère tranquille et très très agréable. Hermès n'avait de cesse que le cours se termine et qu'il puisse enfin sortir pour aller à son entraînement de Quidditch. Il y verrait sûrement Lucy, c'était le dernier endroit où il lui était possible de la voir, il ne voulait donc rater ça pour rien au monde. Cela couplé au fait qu'il pourrait voler et qu'il faisait beau et bon, on aurait presque pu dire que la journée était une bonne journée. Mais bon, même s'il pouvait la voir, il ne pouvait toujours pas parler à Lucy, qui l'en empêchait à chaque fois qu'ils se croisaient. Le moral du blond n'était donc pas au top de sa forme, encore moins quand Solveig Löfgren s’entêtait à expliquer de mille et unes façons le meilleur moyen pour faire souffrir un adversaire sans défense à vos pieds. Rien ne tournait rond dans le monde des sorciers depuis déjà des années, le rêve de Hermès était de tout remettre en ordre, de reconstruire un monde de paix, de justice et d'égalité. La bouche du jeune homme était pleine de rêves et d'espoirs de gamins, on pouvait dire qu'il n'était pas d'une lucidité d'esprit transcendante, mais malgré tout, c'était grâce à ce genre d'énergumènes que d'autres gardaient espoir, grâce à cette naïveté que les rêves ne se perdaient pas dans les oubliettes du désespoir et que le combat n'avait pas encore réellement prit fin. Perdu encore une fois dans ses pensées de révoltés, il eu un minuscule sursaut lorsque Naranja l'appela pour lui faire passer un petit mot. « Ça vient du hibou là-bas. » lui dit-elle à voix basse, totalement désintéressée. La pauvre avait bien d'autres choses à penser à ce moment, elle était dans une position délicate avec Albus et de plus, elle est Hermès ayant été en couple auparavant, elle avait gardé une certaine rancœur envers lui, car lui n'avait cessé d'aimer Lucy pendant leur histoire. Ce hibou il le reconnaissait très bien, c'était celui de Mia Swann, l'une de ses autres ex-petites amies – qui n'étaient pas aussi nombreuses qu'on pouvait le penser – Gryffondor. Lui et Mia avaient été ensemble pendant quelques mois auparavant, il avait été amoureux d'elle, contrairement à ce qu'il avait pu éprouver pour Nara qui n'était que de l'affection. Mia avait cette sensibilité, cette maladresse craquante qui avait réveillé et stimulé chez Hermès son côté chevalier servant, son penchant protecteur. Elle était douce et drôle, tout ce dont avait besoin Hermès. Ils avaient malheureusement fini par rompre quand le Poufsouffle s'était rendu compte qu'il en aimait une autre, car il n'aimait pas faire semblant, mentir, blesser. La rupture avait été difficile, mais il avait bien fallu.

C'était donc Mia qui lui envoyait une missive, il reconnu effectivement tout de suite sa jolie écriture un peu follette, tout l'intérieur de sa tête, sa façon d'être si distraite de reflétaient dans sa lettre, où elle oubliait parfois des points, des barres de T, ce qui rendait la compréhension ardue, mais Hermès avait l'habitude de cela. Il passait une main dans ses cheveux en soupirant lorsque la lettre de Mia prit feu tout à coup. Le blond la jeta par terre et la piétina pour étouffer les flammes, son acte fut accompagné de rire et ponctué par une intervention du professeur. « J'espère que personne ne dérange messire Charleston. Je serai profondément déçu si sa lecture venait à être troublée par l'un d'entre nous. N'hésitez surtout pas à mettre vos pieds sur la table. » Mlle Löfgren était de toute évidence dérangée par le fait que son élève puisse lire une lettre pendant son cours. « J'espère que votre hibou ne repassera pas dans cette classe de si tôt, sans quoi il finira rôti et servi au dîner. » ajouta-t-elle sur un ton malsain de contentement. Encore ébaubi par la combustion soudaine de sa lettre, Hermès, les yeux écarquillés ne sut d'abord que dire, puis finit par lâcher un « Tarée. » désabusé. Il ne vit pas davantage venir le sortilège qui punit ce mot. Il ne put qu'associer le bras tendu vers lui de la fille de l'est, sa baguette au bout, à la douleur fulgurante, pas énorme mais vive, qu'il sentit sur sa joue. Portant la main à son visage, il l'en écarta pleine de sang. Le blond serra les dents, fixant insolemment le sourire du mangemort devant le tableau. « cent points seront retirés à votre maison pour cause d'insolence à membre de l'équipe enseignante Charleston, et j'ai le plaisir de vous annoncer que vous serez collés samedi prochain, en plus de servir de cobaye aux élèves de cinquième année pour leur cours à propos des maléfices de défense directes. » déclama-t-elle d'un ton cassant, retournant à son cours. « Connasse. » pensa cette fois Hermès. Sa frustration et sa colère l'empêchèrent de desserrer les dents pendant l'heure de cours qui suivit. Mais ce n'est pas sans un certain plaisir qu'il s’entraîna à la pratique de la métamorphose des objets en animaux, laissant derrière lui plusieurs limaces dans le pot à crayons de la rousse. Les petites actions étaient les meilleures. Les plus drôles.

Charleston sortit de la classe le sourire aux lèvres, sa maturité rangée quelque part dans une de ses poches, et lança un « On se retrouve à l'entraînement, je dois passer voir Mia d'abord. » à l'invitation de Louis à faire le chemin ensemble jusqu'au terrain. Le point de rendez-vous était l'unique détails de feu-la lettre consumée dont il se souvenait avec certitude. Il se dirigea donc vers le lac. Quand il y arriva son ex-petite-amie n'était pas encore là, il s'appuya donc contre un arbre le temps qu'elle arrive, et se perdit dans les reflets du soleil dans l'eau du grand lac de Poudlard. Même le calmar devait faire bronzette au fond de l'eau pensa le sixième année.
Avec Mia, Hermès était resté en excellents termes, ils s'appréciaient tous deux beaucoup, et grâce à l'intimité qu'ils avaient autre fois partagé, ils avaient gardé une complicité très touchante et des habitudes bien à eux, simplement tout cela restait extrêmement platonique. Aucun ne cherchait à reconquérir l'autre, à le séduire de nouveau, ils étaient de bons amis et c'était cette absence d’ambiguïté qui plaisait à Hermès. Qu'il était naïf. Il ne voyait pas qu'en réalité Mia éprouvait encore un peu plus que cela. Il ne fallait pas lui en vouloir, parfois il était complètement aveugle, et il fallait dire ce qui était, Hermès était un peu nigaud et pas forcément doué pour déchiffrer les actions des filles. Il n'aurait donc pas pu voir, dans les yeux de la jolie blonde qui arrivait en lui adressant un grand sourire, l'amour qu'elle lui portait encore.

Le Poufsouffle se redressa, laissant son arbre où il était, et fit un pas vers la demoiselle Swann pour lui faire la bise. Mais en sa présence, réussir une si simple action aurait été trop facile, le lac leur tendait bien trop les bras à à peine un mètre pour qu'ils ne terminent pas dedans. Tel fut prévu qui arriva. La très adroite Gryffondor, tombant avec une majesté que l'on cherche encore maintenant, plongea presque tête la première dans le lac par on ne sut quel démon, et entraîna dans sa mémorable chute le pauvre batteur de l'équipe de sa maison. Un « plouf » plus sonore aurait été difficile à réaliser. Chaque tête se trouvant à moins de cinq-cent mètres se tourna brusquement vers les deux amis, commençant à rire – avec eux ou d'eux, nul ne savait – et à les pointer du doigt. Émergeant rapidement, Hermès chercha d'abord Mia avant de se rendre compte qu'elle était déjà ressortie et ressemblait à un petit cocker mouillé, tout penaud de sa bêtise. Son expression l'emporta dans un fou rire mémorable. Ils étaient là, tous les deux, assis dans l'eau – qui leur serait arrivée un peu en dessous de la taille s'ils avaient été debout – et Hermès riait. Il lui fallut plusieurs minutes pour se remettre de cette situation désopilante, qui avait pourtant du arriver à beaucoup de gens dans toute l'histoire de Poudlard, mais qui paraissait si bête et, pas vraiment inévitable. « Bah alors Mia, on tient plus d'bout ? » réussit-il enfin à dire. « Ya vraiment que toi pour, primo, te prendre le pied dans un brin d'herbe et tomber dans le lac et deuzio, me faire tomber avec toi. » lança le blond entre deux hoquet, une grimace moqueuse sur le visage. Et il ne mentait pas une seule seconde, de ses six ans passés à Poudlard, il n'avait connu personne qui puisse être aussi maladroit qu'elle si ce n'était Sarah Mandleton, l'unique différence était que Mia trouvait toujours le moyen de l'impliquer lui dans sa maladresse, à croire qu'elle le faisait exprès. Cessant de rire, Hermès prit un air sournois et demanda « Alors, on est pas bien finalement ici Miss Swann, par cette chaleur ? » avant de se baisser suffisamment pour que seuls ses yeux dépassent de l'eau et lui donnent l'air d'un prédateur marin.

C'était assurément une chute impressionnante que tous deux avaient fais. On en parlerait sûrement encore des années plus tard. Ou peut-être pas. Heureusement que Hermès n'avait rien sur lui qui craigne l'eau, autrement ç'en aurait été fini pour cette chose : aucun centimètre carré de son corps n'avait été épargné par la chute. Il avait été plongé tout entier dans le lac. À sa remarque sur l'équilibre de Mia, cette dernière lui fit mille excuses inutiles, car Hermès savait bien qu'elle n'en avait pas fait exprès et qu'en quelque sorte, il était presque logique que cela arrive. Et puis, il ne lui en tenait pas rigueur, une chute dans le lac n'était pas la pire chose qui puisse arriver, le blond avait déjà vu bien pire. Le ridicule ne tue pas disait-on, il avait eu l'occasion de vérifier cela des centaines de fois avec Théoxane, alors qu'importe qu'une petite cinquantaine de personnes l'aient vu tomber dans l'eau. Il arrêta ses excuses d'un geste furtif de la main. En plus, ce n'était pas vraiment la première fois qu'ils vivaient quelque chose d'étrange à cause de la maladresse de la demoiselle. Il se rappelait un jour où, sans que personne puisse l'expliquer, Mia avait réussi à faire s'envoler son assiette pleine, sûrement avait-elle posé le coude sur le bord assez fort pour que l'assiette prenne de l'élan, et cette dernière avait atterri sur la tête tu pauvre Poufsouffle, comme les deux tourtereaux, ensemble à cette époque, mangeaient ensemble. Grosse grosse honte, mais ça n'avait été fatal à personne, et tous deux avaient beaucoup ris. Lui plus qu'elle en fait, parce qu'elle avait passé une heure à se répandre en excuses parce qu'elle s'en voulait, alors qu'Hermès n'en avait que faire. Une autre fois encore, alors que Mia l'encourageait depuis les tribunes du stade de Quidditch, elle était tombée d'une marche, la tête la première sur le sol. Tout le monde avait ris. La pauvre. Elle avait un côté attachant lorsqu'elle faisait ce genre de mégardes. C'était ça qui avait plu à Herm, lui qui avait ce besoin maladif de protéger les gens qui en avaient besoin, qui aimait apporter de la sécurité aux gens, il aimait les voir rassurés grâce à lui. Alors bien entendu, Mia avait été l'une des personnes qui avait eu le plus besoin de lui, et ils s'y étaient retrouvés tous deux dans cette relation, ça marchait parfaitement et aurait sûrement encore marché longtemps si Hermès n'était pas tombé amoureux de Lucy, ou s'il n'avait pas été aussi honnête. Car un garçon malhonnête aurait pu rester avec une fille, sachant bien qu'il était amoureux d'une autre. Un garçon malhonnête aurait même pu faire bien pire, mentir, tromper. Mais Hermès était tout sauf malhonnête, il avait des tas de vices, mais pas celui-ci. Alors leur histoire s'était terminée, Hermès avait réussi – pour une fois – à faire preuve de tact apparemment, car pour la première fois, la fille qu'il avait quittée ne l'avait pas détesté après. Ah la la, Mia. Elle était vraiment devenue une bonne amie, avec qui il aimait passer du temps, car il s'amusait toujours avec elle, et Hermès n'aimait pas ne pas s'amuser. Il était ce genre de garçon qui se sentait gêné dès qu'une situation devenait lourde, oppressante, il était tout de suite sur la défensive, pas du tout diplomate. Le Poufsouffle n'était pas quelqu'un d'enclin à apprécier une situation grave. Et il était content qu'il ne soit resté aucune ambiguïté entre elle et lui, ce qui aurait inéluctablement tout gâché. Se laissant flotter à la surface de l'eau, scrutant son amie avec humour, il semblait la menacer du regard, elle sembla gênée, comme d'habitude. Hermès sourit de plus belle et à sa question, la jolie blonde lui répondit dans un balbutiement « Bah euh, ouais ouais ça rafraîchit... » De toute évidence elle avait effectivement besoin d'être rafraîchie, ses joues devaient brûler de l'intérieur si l'on en croyait leur teinte très très rosée. C'était mignon, mais Hermès ne comprenait pas bien la source de ce... malaise ? Il ne l'avait pourtant pas mise mal à l'aise, il était exactement comme d'habitude, non ? Ou alors c'était peut-être cette chute dans le lac qui l'avait mise mal à l'aise. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle faisait une gaffe du même genre, elle devait être habituée à ce genre de petite « honte » passagère. Ou peut-être pas... Après tout, peut-être qu'on ne s'habituait jamais à être maladroite. Hermès ne pouvait pas savoir, il n'était pas vraiment maladroit, il avait cette chance. Quoi que, il était maladroit avec les mots dans les situations les plus sérieuses. Mais jamais avec ses mains, il disposait d'une précision et d'une adresse exemplaire. En tout cas, il était à mille lieu de se douter que c'était bien lui, sa présence qui la faisait rougir, mais pas un malaise qu'il aurait provoqué par une action, seulement pas sa présence. D'ailleurs, ce n'était même pas vraiment ce qu'on aurait pu appeler un malaise. Mais ça, Hermès, il était incapable de le voir, bien sûr, pour ce genre de chose, il était aveugle. Ce qu'on ne manquerait sûrement pas de lui reprocher à l'avenir. Bref, Hermès n'y pensait déjà plus, à ce malaise, et il était donc tout entier dans l'eau, seuls les yeux dépassaient, et il s'approchait de son amie. Tout à coup, sans crier gare, il plongea plus profondément. Les yeux ouverts sous l'eau, il repéra vite les pieds de Mia, qui avait du se lever, et fonça vers eux à la nage. Il en attrapa un avec douceur mais fermeté, et malgré les essais de Mia pour se libérer, il la fit à nouveau tomber dans l'eau. Si la pauvre n'était pas encore trempée, c'était maintenant le cas. Quand elle fut dans l'eau, Hermès se releva et se plaça à quelques pas d'elle, de manière à ne pas être dans son périmètre d'action (ou de vengeance, c'est selon) lorsqu'elle ressortirait. Il était bien décidé à la taquiner un peu, cela faisait longtemps qu'il n'en avait pas eu l'occasion.
Quand enfin son joli minois choqué ressortit de l'eau telle une sirène à qui on aurait tiré la queue, Hermès la héla alors qu'elle le cherchait du regard, un peu perdue. « Mia, Mia, eh Miaou, c'est par ici ! » Le petit surnom qu'il utilisait jadis à l'époque où ils étaient ensemble – Miaou – sortit tout seul, mais il n'y fit pas vraiment attention. Quand elle le repéra, il ajouta « Bah alors ? Je t'ai connue plus combative que ça, je suis un peu déçu je dois dire... Même pas tu te défends ? » S'il la connaissait encore assez bien, cette petite provocation allait faire ressortir la Mia farouche qu'il avait parfois connue, et il allait beaucoup s'amuser. Il lui fit un petit clin d’œil provocateur, dans l'attente d'une quelconque réaction.

La réaction de Mia aux propos du Poufsouffle ne se fit pas attendre, comme ce dernier l'avait prévu. Il la connaissait encore plutôt bien, mine de rien. À peine le clin d’œil fut-il effectué que le regard de la rouge et or se fit farouche et combatif. Elle courut alors vers lui – ou tout du moins, tenta de courir, car ce n'est pas chose facile à faire dans l'eau – et débuta son attaque. C'était aussi ce qui était assez drôle chez Mia, cette façon qu'elle avait de prendre la mouche facilement, c'était adorable et si drôle. Prit par suprise, Hermès se fit avoir et Mia réussit assez facilement à le faire couler au fond du lac. Il eut presque envie de rire, mais dans l'eau c'était compliqué, bien entendu. Remonté à la surface il tenta une contre-attaque, il n'allait tout de même pas rester sur une défaite, ce n'était vraiment pas son genre. Il agrippa donc l'avant-bras de la blondinette et la tira vers lui de manière à pouvoir utiliser son propre poids pour la faire s'enfoncer dans l'eau à son tour. Mais quand il fut face à elle, son visage à quelques centimètres du sien, alors qu'il avait un grand sourire au lèvres, Mia, elle, paraissait ailleurs, comme perdue ou très pensive. « Mia ? » elle ne répondit pas. Elle avait déjà pour coutume d'être souvent comme « absente » mais à chaque fois, Hermès se faisait du soucis car il se demandait si ce n'était pas plus grave que la fois d'avant, s'il n'y avait pas une cause dangereuse à ses absences momentanées. Il approcha encore son visage de celui de son amie, cherchant à capter son regard qui paraissait si loin d'eux deux, et l'appela à nouveau avec douceur par son prénom. « Mia ? Miaou ? » Quelques secondes plus tard, elle sembla enfin reprendre ses esprits, comme sortie de ses rêves pour on ne savait quelle raison. Hermès souffla, soulagé et la gronda faussement « Rooh, t'es bête tu m'as encore fais peur. Tss. » Ce à quoi elle répondit, boudeuse. « Bah quoi ? Oui, je me suis encore perdu mais... c'est pas ma faute ! Je pensais à... euuh... autre chose ? »  Hermès rit de cette réponse tellement « Mia ». « De toute évidence, ouais. »
Désireuse de faire oublier cette étrange absence, la Rouge et Or s'écarta de lui et, après quelques pas rapides, se retrouva sur le dos du jeune homme à le chatouiller outrageusement dans le cou. Ah la vile ! Elle profitait de son savoir à propos de Hermès pour viser son point faible. Elle était bien consciente que le cou était la partie plus sensible aux chatouilles que le corps du batteur. « Ah non, non, arrête Mia ! » Elle l'avait totalement à sa merci, il était pétrifié, il riait sans pouvoir s'arrêter, c'était douloureux mais tellement drôle. Et elle en rajoutait, ne cessant d’exécuter guilli après guilli sur la peau sensible de son ex-petit-ami. Puis arriva enfin le moment où elle cessa, laissant enfin le temps à Hermès de reprendre son souffle et accessoirement survivre. Erreur stratégique. « Allez mon petit strangulot des mers, avance ! » s'écria-t-elle tout en secouant des rênes imaginaires pour le faire avancer. Hermès partit dans un grand rire, puis alors qu'il s'apprêtait à lui attraper à nouveau le bras pour la couler à son tour, elle enchaîna sur autre chose, qui paraissait beaucoup plus sérieux qu'un sorcier chevauchant un strangulot. « Dis-moi Hermès... j'aurais une question pour toi... Enfin... je sais pas trop... Non laisse c'est pas grave c'est bête... Laisse tomber. Au fait, j'espère que tu aime toujours les chocogrenouilles j'en avais pris normalement... si elles sont pas passées dans le lac avec moi... » Légèrement troublé par cette question à peine évoquée, Hermès mit quelques secondes à répondre. « Euh, oui, je... J'aime toujours ça. » dit-il dans un rire. « Si tu les as laissées dans ton sac ça va, je le vois au bord du lac là-bas. » ajouta-t-il en pointa l'endroit en question, la bande de terre qui bordait l'eau dans laquelle ils étaient tombés et de laquelle ils s'étaient éloignés au fur et à mesure qu'ils s'amusaient. Son amie toujours sur son dos, il lui tint les jambes pour qu'elle ne tombe pas de son perchoir tandis qu'il rejoignait la rive. Les quelques sept ou huit mètres qui composaient la distance entre eux et la terre ferme permirent – ou bien obligèrent – au Poufsouffle de réfléchir à cette question étrange qu'avait failli poser la demoiselle qu'il transportait sur son dos. Il n'était pas du genre à chercher la petite bête, ou même à forcer quelqu'un à dire quelque chose alors qu'il n'en avait pas envie. Du moins il ne faisait pas cela avec ses amis, car en ce qui concernait les autres, il ne se gênait pas et savait se montrer pour le moins persuasif. Mais cette question-là avait parue si importante, grave, qu'elle avait réellement piqué sa curiosité. Et, même s'il avait horreur de pousser ses amis à lui dire des choses, là, il en avait envie.
Arrivé sur la berge, il commença par déposer délicatement Mia puis sortit sa baguette pour se sécher. Il fit de même avec Mia, pour qu'elle dispose de vêtements à nouveau secs. Il la rangea ensuite puis s'assit au pied de l'arbre qu'il n'avait, à l'origine, pas voulu quitter. Regardant la Rouge et Or récupérer son sac, il l'invita à s'asseoir près de lui d'un geste quand elle finit par le regarder. Puis, il se décida à engager la conversation sur ce sujet apparemment épineux mais aussi très intriguant. « Désolé de revenir là-dessus Mia mais, de quoi tu voulais me parler tout à l'heure ? Ça avait l'air super important, du coup ça me fait me poser des questions. Et tu sais que j'aime pas ça, j'suis pas doué pour ça et ça me donne la migraine. » Il sourit. Il regarda ensuite Mia, désireux de comprendre. Mais il savait que si elle lui disait qu'elle préférait ne pas en parler, il respecterait son choix, car il ne voulait pas se montrer grossier ou insistant. Encore moins désagréable.