Sidney Ҩ Sarah

Dans de château de nombreuses choses ont lieux et certaines sont bizarre et non compréhensible par tous, mais la chose la plus récurrente c’était l’attention portée les uns aux autres. Beaucoup de personnes évitaient constamment Sidney, et si la poufsouffle avait fini par le remarquer elle n’avait cependant jamais comprit la principale raison. Déjà il était beau, il était grand, il avait l’air intelligent et très sympathique, en bref il avait la classe. Seulement la jeune fille avait bien vu que certains chuchotaient sur son passage voire même se moquaient de lui à voix-haute, tandis que d’autres mal élevés le montraient du doigt en ricanant. Bref, ce jeune homme ne laissait personne indifférent, chose qui intriguait la jeune Sarah au plus profond d’elle-même. Et sa curiosité la poussait à en découvrir la raison, mais jamais elle n’oserait lui demander à lui directement. Alors la poufsouffle avait eu envie de le découvrir et de lui connaître en secret, ou en l’espionnant tout dépendait du vocabulaire utilisé. C’est pourquoi elle se souviendrait toute sa vie du premier jour où elle lui avait enfin parlé.

C’était un doux soir d’hiver et en sortant de divination Sarah s’était perdue. Elle avait suivi Janet comme d’habitude mais très vite elle s’était laissée semée si bien qu’elle vagabondait dans les couloirs attendant un miracle. Le miracle se matérialisé sous la forme d’un jeune homme qui s’avéra être Sidney. Toute rougissante et timide, la jeune fille n’avait rien pu faire d’autre que le poisson face à lui quand il posa son regard sur elle. Il l’avait regardé et dans son regard on ne lisait que l’étonnement, ni méchanceté ni reproche. Elle en avait été immédiatement touchée si bien qu’elle finit par articuler un « Je retrouve plus le chemin de ma salle commune… » honteux. Sidney avait souri et, à sa plus grande joie, lui avait proposé de la raccompagner, parce que c’était plus simple que de la guider avec des paroles confuses. Sarah n’en avait pas cru sa chance et n’avait répondu que par un grand signe de la tête mais avec des étoiles plein les yeux et bien sur, toujours le rouge aux joues. Tout le long du chemin il lui avait parlé et jusqu’à la porte de sa salle commune il n’avait fait qu’être gentil. Sarah était persuadée que c’était quelqu’un de très bien et que tout le monde se trompait sur son compte. Bien sûr elle n’avait pas ouvert la bouche une seule fois si ce n’est pour répondre en bégayant et très brièvement mais elle souriait comme si elle était au paradis.

Depuis ce jour, la jeune fille s’était rapprochée de Sidney au point que maintenant elle lui répondait et lui parlait ! Plus sérieusement, elle n’avait toujours pas compris pourquoi les gens étaient aussi cruels avec lui, mais au moins elle l’avait pour ami. Et plus le temps passait, plus ils s’appréciaient. Ils parlaient généralement de tout ce qu’ils voyaient ou aimaient, de leur semaine ou de leurs projets, sans jamais aborder un sujet aussi personnel que leur enfance ou de leur vie. C’était une règle que Sidney avait imposé dès le début et elle l’avait adoptée sans en comprendre la raison. C’était un jeu et un défi, parler de sa vie actuelle sans remonter à ses origines avaient un côté complexe mais pour rester proche de lui, elle était prête à faire des sacrifices, même si elle s’était souvent reprise dans ce qu’elle allait dire ou dans ses questions toujours très nombreuses.

Au bout d’un mois, Sarah passait tellement de temps à rire avec Sidney que leur amitié était visible aux yeux de tous. Alors, elle avait commencé à recevoir les mêmes regards que le jeune homme. Moins cruels et moins méchant, cela restait Sarah tout de même, mais souvent sec et sans sens pour la demoiselle. Des « Ton loup va bien ? » ou des « Aouuuuuuh, la copine du loup » étaient devenue des remarques courantes. Et pire encore, des « Tiens, va nourrir ton loup-garou » en lui balançant de la nourriture à la figure, généralement de la viande. Elle ne comprenait strictement rien à ce qui lui arrivait alors elle passait outre sans relever et continua sa vie comme avant. Jusqu’au jour où …

Sarah venait de se recevoir un bout de viande dégoulinante sur la tête et Janet énervée avait attrapé le bras de sa meilleure amie et l’avait entrainée hors de la grande salle. « Bon, ça n’avait pas l’air de te toucher mais moi si, alors j’ai fait des recherches et j’ai compris. Sarah, fait gaffe, Sidney c’est » Sarah la coupa avant même qu’elle ne puisse finir sa phrase. « Mais laissez Sidney en paix le pauvre, il se fait déjà insulter tout le temps, pourquoi toi aussi tu t’y mets ? C’est pas un bouc émissaire, c’est mon ami, c’est » « UN LOUP-GAROU. » hurla Janet en la coupant à son tour. Sarah resta abasourdie sous le choc. « Et je te jure que c’est vrai, j’ai fait des recherches, traine plus avec lui, il est dangereux, t’as peut être pas peur pour toi, mais … moi si. » Sarah resta abasourdie. Un loup-garou. Ce mot ne lui disait rien, si ce n’est de la terreur au vu du regard de sa meilleure amie qui semblait terrassée par la nouvelle. « Un loup-garou c’est … ? » osa questionner la jeune fille à la poufsouffle. Avant que Janet ne puisse dire quoique ça soit Alistair avait répondu à sa place « C’est un monstre, une espèce très méchant qui mange ses amis quand il est en colère et qui se transforme en humain pour faire semblant d’être gentil et mieux choisir ses victimes. Aoouh. » Il les regarda avec un sourire entendu et partit en laissant les deux jeunes filles terrifiées. Déjà que Sarah avait peur d’Alistair en temps général alors les explications en plus ne faisaient que la perturber davantage. Non Sidney n’était pas comme ça, il n’était pas méchant et jamais il ne mangerait Sarah, jamais jamais !

Voilà précisément où en était Sarah, elle avait passé deux heures à se questionner, car elle n’avait plus le droit d’aller à la bibliothèque –au risque de croiser Oli– et qu’elle n’osait demander aux gens si c’était vrai, résultat elle tournait en rond dans la salle commune. En fin de soirée elle partit se coucher, mais sa nuit se peupla de cauchemars tous plus horrible les uns que des autres. Au petit matin, elle avait pris une décision : elle irait voir Sidney et lui poserait ses questions, cela ne pouvait plus durer.

En passant outre les deux heures qu’elle avait passé à le chercher et le doute qui lui tenaillait le ventre, elle avait fini par le trouver, assis au soleil dans le parc. Elle sourit en le voyant, il était beau et calme : il ne pouvait pas être un monstre. Elle s’approcha doucement mais avant qu’elle n’ait pu lui faire peur ou le surprendre il lui lança un « Bonjour Sarah ! » Une moue déçue se forma sur son visage « Mais comment tu fais pour me reconnaitre comme ça ? J’suis trop bruyante ? » Sidney lui sourit aimablement pendant qu’elle s’assit à côté de lui. « Sidney, j’ai une question à te poser, c’est quoi un loup-garou ? » Sarah regardait droit devant elle, si bien qu’elle ne vit pas l’expression de son ami quand elle lui posa la question et avalant sa salive elle continua. « Parce que ya des gens qui m’ont dit que tu en étais un et après ils m’ont dit qu’un loup-garou c’était un monstre qui … qui … mangeait ses amis quand il était en colère. » Elle avait eu du mal à sortir sa phrase, comme si elle y croyait vraiment et qu’elle avait peur. « Sauf que toi, t’es tout sauf un monstre, t’es quelqu’un de très gentil et t’es le seul qui m’ait parlé comme ça depuis quelques temps. Enfin ya Xander mon amoureux aussi mais ce n’est pas la question là. » Elle baissa la tête. « Je sais que tu avais dit qu’on parlait pas de nous et j’avais promis mais il faut que tu m’expliques, je comprends plus rien. » Dans sa tête beaucoup d’images défilèrent, tous les bouts de viande qu’elle s’était pris dans la figure, toutes les remarques, tous les pointages de doigts sur Sidney. Et si c’était vrai ? Sarah se mordit la lèvre, elle s’en voulait de penser une chose pareille, ce n’était pas possible, pas son Sidney, il ne méritait pas cela, tout mais pas cela. Toujours sans oser regarder le rouge et or, Sarah attendit qu’il réponde afin de mettre fin à ses doutes ridicules.