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 oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »

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Louis Weasley

    Loulou national
Louis Weasley


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MessageSujet: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptySam 2 Juin - 13:36

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« Qu'est-ce que tu lis ? » Maddie jeta un coup d'œil curieux à la page de journal un peu particulière que détenait Louis entre ses mains. Elle datait du siècle dernier et cela s'apprenait à première vue, étant donné l'état du feuillet assez froissé et légèrement jauni. Le Poufsouffle l'avait recueilli il y avait quelques années de cela durant des semaines de vacances qu'il avait passé chez ses grands-parents maternels qui habitaient la France. Il n'était pas rare que le jeune Weasley aille chez eux, si bien qu'il entretenait une relation relativement proche avec ses aînés. Et d'une certaine manière, ses grands-parents français semblaient le comprendre un peu plus que ses grands-parents anglais. Ils assimilaient plus spontanément ce qui intéressait le garçon, ce qui le passionnait, ce qui l'interpellait. Alors que chez les Weasley, il était assez ardu de se faire une place et ne pas être confondu par un autre membre sur quelques points. Après, l'avantage des Delacour était qu'ils n'avaient eu que deux filles et ainsi, ils n'avaient pas une ribambelle de petits enfants. De plus, Louis était le seul petit-fils qu'ils avaient, ce qui rendait leur relation un peu plus particulière et singulière.

Son grand-père lui racontait toujours des histoires. Longtemps, le Poufsouffle s'était demandé si son aïeul n'inventait pas au fur et à mesure mais il s'était finalement rendu compte que son grand-père était plutôt ce qu'on peut qualifier d'informé. D'érudit, peut-être même. Un peu à son image, il était curieux et aimait s'informer sur ce qui se passait dans le monde, en dehors de leur propre petite vie. Trouver des nouveaux héros, des inspirations, des Grands Hommes. Un beau jour, alors qu'il cherchait sa vieille peluche en piteux état dans le bureau de son grand-père, il était tombé sur cette dite feuille qui narrait un événement extraordinaire pour l'époque. Un événement parfaitement moldu, certes, mais qui avait su secouer la France magique ou non. Rapidement, le garçonnet s'y était intéressé, son grand-père l'avait renseigné, lui racontant l'histoire de cet homme qui était vite devenu comme un héros pour Louis, une réelle inspiration, même si la plupart des gens le prenaient pour un fou. Probablement était-il surtout incompris, comme le Weasley avait souvent l'impression d'être. Peut-être que c'était pour cela que Louis s'était attaché à cette personnalité. Parce qu'il pouvait s'identifier à elle, bien qu'ils étaient très différents également. On ne comprenait pas l'acte de cet homme, on ne comprenait pas son intérêt, on le cataloguait de mots grossiers sans tenter d'aller au-delà du pragmatique. Et même son grand-père pesait parfois ses mots ou rectifiait son discours lorsqu'il en parlait à son petit-fils. Comme s'il craignait qu'être spécial et ressentir les choses en plein cœur était quelque chose de foncièrement mauvais. Mais Louis avait promptement compris que son grand-père ne faisait que le protéger de manière honorable et légitime tout en tenant à l'éduquer.

La veille, il avait reçu cet article de journal de la part de son grand-père. Il n'avait pas réellement compris pourquoi il avait décidé de la lui envoyer. Bien sûr, c'était quelque chose qui liait ces deux membres de la même famille, mais c'était beaucoup trop symbolique pour que ce soit innocent. Après tout, son grand-père aurait pu lui envoyer n'importe quoi d'autre. Pourquoi cette feuille de journal ? Son aîné ne lui avait jamais fait de cadeau, ne lui avait jamais rien donné tout cuit dans le bec. Il voulait que Louis apprenne la persévérance et entraîne son esprit de déduction et son intellect dès son plus jeune âge. C'est pour ça qu'il avait passé et passait encore une bonne partie de son existence à tenter de deviner ce que voulait dire son énigmatique grand-père. Rien n'était joué au hasard avec M. Delacour. Absolument rien. Le garçon caressa du bout des doigts le coin de la feuille, plongé dans ses pensées. Il avait sa petite idée, bien entendu. Mais il n'était pas certain d'être sur la bonne voie. Maddie secoua légèrement le Poufsouffle, montrant qu'elle attendait toujours une réponse.

« C'est un vieil article sur une personnalité française. Philippe Petit. » L'adolescent leva les yeux sur son interlocutrice, question de voir si ce qu'il lui racontait l'intéressait. Apparemment si puisque Maddie s'était assise à côté de lui, se montrant toute ouïe. Pas étonnant, sa meilleure amie d'enfance était passionnée de tout ce qui touchait aux cultures étrangères. Rien que le mot « France » la faisait frissonner lorsqu'il sortait de la bouche de Louis, son plus fidèle atout au niveau d'informations à recevoir de la part du pays voisin. Le Poufsouffle sourit, continuant son récit : « En 1974, il a traversé sur un câble l'espace qui séparait les Twin Towers de New-York. » A l'évocation de New-York, les yeux de la Poufsouffle eurent une nouvelle étincelle. « C'est à la fois... Un artiste et un rebelle. » Le garçon baissa les yeux, tournant l'article pour que Maddie prenne connaissance de la photo du dit Philippe Petit et ceci à l'endroit. « Pour se faire, il a dû déjouer les autorités. C'était un endroit hautement surveillé. Un des endroits les plus surveillés du monde moldu, même. En faisant ça, il s'attaque un peu à la société, en transformant un tel lieu en un gigantesque cirque. » Le Poufsouffle jeta un nouveau coup d'œil à Maddie, s'assurant qu'il possédait toujours son attention. « Mais cela de façon pacifique. Même s'il risque grandement sa vie. » Son interlocutrice grimaça, plantant son regard dans celui de son ami. « Est-ce que ça a valu le coup ? De risquer sa vie pour ça ? » Louis fronça les sourcils. Il n'y avait jamais réellement pensé. « Je... Je sais pas. » Il ne pouvait qu'admirer la détermination de Petit pour avoir défié les règles de sécurité d'un tel lieu puis mis en danger sa propre vie pour effectuer un geste que beaucoup estimeraient comme anodin. Peut-être l'était-il. Peut-être cela n'a-t-il eu aucun impact sur l'avenir. Mais Petit l'avait fait, armé d'une détermination de fer. Et avait vaincu. « Pour exister, peut-être. » Maddie lui lança un regard interrogateur, ayant visiblement pas totalement saisi le fil des pensées de l'attrapeur, qui tenta de s'expliquer : « C'est en prenant des risques qu'on devient quelqu'un, non ? » La sixième année ne sembla pas spécialement convaincue et Louis baissa les yeux de nouveau sur son article. « Et puis, on est un peu tous comme lui, non ? On est sur notre fil, de la naissance jusqu'à la mort. Il nous suffit d'un faux pas pour basculer. Pour que tout bascule. » Le Poufsouffle leva de nouveaux les yeux sur sa meilleure amie. « Sauf qu'on en parle pas, parce qu'on en a peur. Mais lui. » Il posa son index sur la photo du français. « Il montre qu'il ne faut justement pas en avoir peur, qu'on peut être libre. Qu'on peut toujours trouver un moyen. Et s'il est capable de faire cela à une cinquantaine de mètres du sol, je me dis qu'on a pas vraiment de raison de ne pas être capable d'en faire autant avec nos deux pieds sur la terre ferme. » Maddie lui répondit par un sourire tandis que Louis récupérait son bien, le plaçant précautionneusement dans son sac à bandoulière. Peut-être que c'était ça, que son grand-père voulait lui faire comprendre. Le regonfler d'espoir et lui assurer que tout n'était pas perdu. Que chacun avait son poids, que n'importe qui pouvait réaliser quelque chose de grand et qu'il ne fallait simplement pas avoir peur de se lancer.

Louis eut l'exploit de Philippe Petit ainsi que la conversation qu'il avait entretenu avec Maddie dans les cuisines en tête pendant tout le restant de la journée. Il ne pouvait pas s'empêcher de réfléchir à tous les messages que lançait le funambule. Il se risquait parfois à se demander s'il n'avait pas fait ça par pure folie et non par rébellion. Une partie de lui espérait que non. Une autre s'en fichait, se disant que peu importait, son geste demeurait admirable et inspirant. En tout cas, pour lui. Le jeune Weasley ne pouvait pas ne pas puiser une quelconque force de par cet article. Ça ne pouvait pas le laisser indifférent. Sans doute en venait-il par fabuler sur une signification qui était complètement éloignée de la réalité. Mais peut-être cela ne comptait-il pas. Ce n'était pas comme si sa vie était une copie à rendre à un professeur qui aurait à le noter. Après tout, n'était-il pas le seul à pouvoir réellement estimer sa vie puisqu'il était bien le seul à pouvoir la corriger, lui faire prendre un autre tournant, oublier des chapitres, tracer des traits, rayer des personnages ? S'il était le seul capable de tout ça, il devrait avoir l'exclusive aptitude de se noter. Les autres ne devraient pas le cataloguer de bon ou de mauvais, même s'ils le faisaient perpétuellement. Il devrait rester le « maître de son destin, le capitaine de son âme », tout comme il avait les pleins pouvoirs sur la majorité de ses agissements. S'il voulait un jour sauter dans le lac, il devrait pouvoir le faire sans à être poussé dedans. Il devrait pouvoir le faire seul. De lui-même. En pleine liberté. Comme Petit sur son fil.

Alors que le couvre-feu s'abattait sur Poudlard, Louis hésita. Il se sentit bousculé par quelques Serdaigle et son sac tomba par terre sous la collision. Il le ramassa tandis que Lucy l'attendait au coin d'un couloir afin de rentrer avant d'avoir des ennuis dans leur salle commune. Néanmoins, le garçon tourna les talons et avança à grands pas vers les étages supérieurs. Lorsqu'il commençait à ne plus croiser d'individus, il se mit à courir. Courir encore et encore, à s'en épuiser. Il n'avait pas d'idée fixe en tête, ni très nette. Il s'élançait juste à toute vitesse, s'époumonant presque, montant les marches, gravissant les étages, comme si sa vie en dépendait. Finalement, il poussa violemment la porte qui le menait sur le haut de la tour d'astronomie. Elle se referma derrière lui tandis qu'il se précipitait vers le bord de la tour, se réceptionnant lourdement contre la barre métallique qui protégeait les élèves d'une chute involontaire. Louis expira bruyamment, se vidant les poumons alors que le vent glacial de la saison fouettait son visage. Il inspira profondément puis tenta de reprendre son souffle à grandes respirations, son petit manège l'ayant beaucoup essoufflé. Lorsqu'il récupéra une respiration un peu plus supportable, il se bascula légèrement en avant, jetant un coup d'œil sur les quelques élèves qui se pressaient vers le château. Un sourire se dessina sur les lèvres du garçon sans raisons particulières. Il expira une nouvelle fois, emplit ses poumons, jeta son sac à quelques mètres de sa personne.

L'adolescent pressa ses doigts contre la froide barre métallique. Il l'entoura de ses doigts sans grandes difficultés, elle devait être large que de quelques centimètres, puis la serra fortement. Il posa son pied contre un des barreaux, puis son deuxième. Il lâcha ses mains, jaugeant son équilibre, et les reposa, plaçant son pied directement sur la barre. Son second pied le suivit et le jeune homme lâcha précautionneusement ses mains, se redressant lentement. Il éloigna ses bras de son corps, cherchant à stabiliser son équilibre, et plaça ses pieds de manière à ce que celui-ci soit moins précaire. Il inspira profondément, vacillant à quelques reprises mais parvenant d'une certaine manière à rester assez droit sur la barre pour tenter d'effectuer un pas. Il y parvint. Puis en fit un deuxième, suivit d'un troisième, et quelques autres. L'adolescent ne put s'empêcher de sourire alors qu'une bourrasque de vent ébouriffait ses cheveux. Et si c'était ça, le sentiment et le goût de la liberté ?

Louis bondit sur le toit de la tour d'astronomie lorsqu'il entendit des pas se rapprocher précipitamment. Dans l'urgence, terrifié d'être découvert par un mangemort et sévèrement réprimandé comme ils avaient l'habitude de faire – surtout que selon l'écriteau placardé récemment sur le panneau d'affichage général du collège de sorcellerie, désormais, le membre du personnel sera « intraîtable » envers tout élève indiscipliné et ici Louis l'était fortement, il était dehors, sur la tour d'astronomie, après le couvre-feu - il se laissa glisser promptement sous les poutres où il serait normalement à l'abri puis lâcha les dites poutres, tombant sur le sol qui l'attendait à un peu moins d'un mètre. Il grimaça en entendant le bruit de sa réception pas très discrète et se maudit en se remémorant que son cartable était toujours près de la barrière sur laquelle il avait joué au funambule. Tant pis, il n'avait plus le temps de le récupérer, il était trop loin et une silhouette s'en approchait déjà. Le jeune homme se plaqua contre le mur, tapi dans l'obscurité, priant pour ne pas être découvert.
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MessageSujet: Re: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptySam 9 Juin - 12:07

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And I find it kinda funny, I find it kinda sad
The dreams in which I'm dying are the best I've ever had


Il était fréquent que Stocker ait des périodes de dépressions qui pouvait le mener à faire des choses plus folles les une que les autres. Mais pas des folles qui amusaient la galerie, non. Dans ses périodes là, Morgan méritait son rang de fou furieux. Il devenait insomniaque, perdait son chemin, ne mangeait plus, ne parlait à personne, confondait les prénoms... Ce jour-là faisait partie de la semaines la plus dure de l'année. Oli était affalé dans un siège au fond de la bibliothèque, un livre ouvert posé sur ses yeux pour qu’il ne voie plus le soleil qui filtrait à travers les carreaux dans la pièce. La nuit dernière avait été la nuit de trop sans dormir, et il ne tenait littéralement plus debout. Il n’en pouvait plus, il avait pourtant essayé de dormir et les insomnies étaient revenues. Là encore, beaucoup pensait qu’il était assoupi et pourtant, il avait les yeux grands ouverts sous le bouquin. Il ne pensait à rien, essayant désespérément de calmer suffisamment son esprit pour dormir et acquérir un repos mérité. Il entendit des pas qu’il pouvait reconnaître parmi des milliers d’autres : ceux, légers, de Grace. Elle s’approchait de lui et il ne voulait pas. Il avait les larmes aux yeux à cause de la fatigue, de l’énervement et de la poussière du livre dans son visage, le nez rouge parce qu’il n’allait pas tarder à éternuer et plus de voix. Ou alors il lui restait peut-être un râle rocailleux, mais rien de bien agréable. La bibliothécaire souleva le livre, et regarda son ami et collègue d’un œil inquiet. Pour une fois, elle ne lui fera pas de réflexions. Oli vit les lèvres de Collins bouger, mais il n’entendait pas. Il finit par éternuer et hocha la tête. Elle venait de lui poser une question, et il avait préféré répondre oui, dans le doute. Ça semblait plaire à la bibliothécaire, qui sourit et fit demi-tour. Morgan se leva dans un équilibre précaire. La fatigue allait sérieusement finir par le tuer. Il avança entre les rayons, sentant le poids des cernes sous ses yeux bleus. Il se mouvait lentement vers la porte de la bibliothèque, ne pensant qu’à son lit. Pour une fois qu’il avait envie d’y aller, il était incapable de s’y rendre tout seul. Il n’arrêtait pas de trébucher sur le sol lisse, et au moment même où il allait s’écrouler, il sentit un bras passer sous son épaule. Il ne savait pas qui était en train de l’aider, mais il avançait de manière un peu plus stable. Les bruits des pas résonnaient autour de lui, et le mangemort se demandait s’il était possible de s’endormir debout. Malgré toute la fatigue accumulée, il n’avait pas envie de tenter l’expérience, n’étant pas sûr de qui le tenait. Si c’était Grace, elle s’écroulerait au sol avec lui et ce n’était pas spécialement gentil. En tournant la tête, il se rendit compte que c’était quelqu’un de plus grand qui était là à côté de lui. Il leva le bras et se donna une claque. Ça fonctionna parfaitement, il eut un petit sursaut, se surprenant lui-même, mais ça lui fit ouvrir les yeux. Il trainait des pieds jusqu’à son appartement. La main gentille qui l’aidait depuis la bibliothèque ouvrit la porte de celui-ci et l’amena jusqu’à son lit. Oli bâta des sils et fixa son interlocuteur d’un air absent. C’était William, son meilleur ami, qui s’était assis à côté de son lit. Le professeur Gryffondor se leva et vira de deux trois coups de mains les chaussures du Poufsouffle. « ça fait combien de temps que t’as pas dormi Oli ? » La question était pertinente, même si le concerné savait qu’il savait la réponse. Ça semblait une éternité au bibliothécaire à moitié endormi, trouvant que son lit était le meilleur endroit du monde. William connaissait la réponse. « UNE SEMAINE, OLI. » Morgan trouva la force de lever le bras et de faire un geste de la main. Blake faisait du bruit dans sa cuisine, et au bout de quelques minutes, revint avec un verre plein d’un liquide transparent qui avait tout l’air d’être de l’eau. Oli se rendit compte qu’il avait soif. Il attrapa le verre d’une main molle et en but la moitié. L’autre moitié atterrît sur son matelas. Le liquide était bien de l’eau, mais il y avait un arrière-goût. Morgan sentit sa langue devenir pâteuse et comprit que son ami avait glissé de quoi le faire dormir de force. Maintenant qu’il savait tout ça, et voulait qu’il s’en aille. Une semaine c’était beaucoup, mais ce n’était pas la faute du Poufsouffle. Il aurait bien voulu dormir normalement comme tout le monde, mais dès qu’il fermait les yeux, il faisait des cauchemars. Alors ça ne donnait pas envie de dormir, mais il avait atteint la possibilité maximale de sa personne et de son corps. Avant de sombrer dans le sommeil, il entendit la voix éloignée du Gryffondor. « On en parle quand tu te réveilleras. » La seconde d’après, Stoker avait les yeux fermés et bataillait pour ne pas dormir. Malheureusement, la potion ou les ingrédients que lui avait mis le professeur de métamorphose dans son eau était puissant, et très rapidement il refaisait face à ce qui le terrorisait.

Oli, 16 ans, devant Vanessa, lui faisant un câlin comme si c’était le dernier qu’il aurait l’occasion de faire. La voix de Neil dans son dos, qui lui disait de la lâcher, qu’elle ne servait à rien et que de toute façon elle s’en allait en France dans pas longtemps. Pas besoin de s’accrocher à elle. Son cœur qui battait un tout petit peu plus rapidement quand elle lui souriait, et puis plus rien. A la manière d’une horrible pensine qu’il ne contrôlait pas, ses souvenirs lui revenaient en vrac dans la tête. Le départ de Vanessa, le premier baiser de Clove qu’il n’avait même pas eu le temps de calculer. Un shot de vodka, deux, trois, quatre. « Moi c’est Carl. » Signer la fin de sa vie en trois mots. Et pas la fin de sa vie à lui, non. Celle de la personne à laquelle il tenait le plus au monde. Un cri, un long cri qui résonnait dans son esprit et qui n’était jamais vraiment parti. Une larme, des cheveux blonds à ses pieds. Vanessa était par terre, entourée de plusieurs Mangemorts qui lui faisait payer le prix de la faiblesse du garçon, fixant sans rien faire la jolie blonde souffrir. Sans rien faire, impuissant. Incapable de se rebeller contre ceux qui contrôlaient sa vie, incapable de regarder sa meilleure amie et sa bien-aimée mourir de douleur sur le sol d’une gare. Il se voyait tourner le dos en lui disant qu’elle avait tout gâché et qu’elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Cette phrase tournait dans son esprit embrumé par le sommeil, ainsi que la vision de son dos qui se tournait et de lui-même qui s’éloignait en marchant un peu plus loin. Le réveil fut brutal. La tête d’Oli cogna contre le sol, et il entendit sa propre voix crier un « Non » un tantinet bruyant. Il s’était levé en sursaut. Sa tête lui faisait mal, à l’intérieur et à l’extérieur. Il allait avoir une bosse, et avait réussi à se réveiller du somnifère. Des heures avaient ceci dit passées, puisque la lumière n’était plus aussi aveuglante que quand il s’était couché. Sans hésiter, Morgan se leva et attrapa la poignée de la porte de sa chambre et sorti en claquant cette dernière. Sa chemise était à moitié déboutonnée et il avait les cheveux ébouriffés, ce qui lui attirait des regards plus ou moins insistants de la part des gens qu’il croisait dans le couloir. Il s’en fichait, au point où il en était. De toute façon, il ne faisait jamais attention. Il était capable de marcher sur une araignée pied nus, sa détermination n’en serait pas ébranlée une seule seconde. Son prochain objectif dans la vie, c’était dans finir. C’était beaucoup trop pour son esprit, beaucoup trop de souvenirs contradictoires pour une seule petite personne. Et puis de toute façon, il n’était plus utile à personne : à quoi bon continuer de se traîner de jours en jours sans aucun objectif ? Il était aide-bibliothécaire. C’était limite si le poste avait été créé pour qu’il soit placé quelque part. Regardant ses pieds, Morgan ne se rendit pas compte qu’il n’était plus tout seul et rentra de plein fouet dans la professeur de divination, qui s’appelait Grace aussi, comme la bibliothécaire. Ils échangèrent un regard, et avant qu’elle n’ait le temps de prononcer un mot, il la bouscula et continua sa route. Il ralentit, se rendant compte que les couloirs étaient vides. Seulement quelques étudiants déambulaient. Les préfets. Il aperçut Eros au bout d’un couloir, et se retourna pour voir où il était. Le Poufsouffle était complètement perdu. Il cligna des yeux et aperçut devant ses yeux une Serdaigle. Préfète en chef. « Vous avez un problème Monsieur Stocker ? » La voix aiguë de la jeune fille disait bien quelque chose à Morgan mais il était incapable de se souvenir de son nom. A la place tournait dans sa tête une image d’un sort de lumière verte, et un silence. Il ferma les yeux un instant. « La tour d’astronomie, c’est où ? » La biélorusse lui pointa du doigt un escalier. « Merci Vanessa » « Moi c’est Mirka » Oli ne prit même pas le temps d’enregistrer ce que lui disait la brune, et fonça droit vers l’endroit que lui avait indiqué la jeune fille.

L’aide bibliothécaire avait atteint l’escalier et monta les marches quatre à quatre. Des larmes coulaient sur ses joues. L’escalier montant à la tour d’astronomie était beaucoup trop long. Beaucoup trop haut. A même pas la moitié, Morgan s’assit sur une marche et essaya de calmer sa respiration sifflante. Il essayait de rassembler son cerveau et de comprendre pourquoi Vanessa était si omniprésente dans son esprit cette semaine. Il n’eut même pas à chercher longtemps : c’était son anniversaire bientôt, elle allait avoir 26 ans. Elle aurait dû. Elle aurait dû avoir 26 ans, et recevoir un cadeau de son mari, Joachim, et de son meilleur ami pour toujours, Oli, et ils auraient fêtés ça tous ensemble. Ça n’arriverait pas. Tristement, Oli ne fêterait plus d’anniversaire, pas ceux de Vanessa tout du moins. Le mangemort se leva et continua à monter les marches. Il avait mal à la tête, et envie de pleurer. En arrivant en haut de la tour d’astronomie, il sentit un souffle d’air frais sur son visage. Il eut un sourire et se précipita contre la rambarde, enjambant un sac de cours. Le vent était quelque chose d’agréable. Morgan attrapa la rambarde et lança sa jambe droite par-dessus celle-ci. Deux minutes plus tard, il se tenait dangereusement en équilibre. Il était assis, les pieds dans le vide, les mains derrière la tête. Il n’allait pas tarder à glisser, c’était obligé. Il ne pouvait décemment pas rester indéfiniment comme ça, surtout que ça faisait plusieurs minutes qu’il ne bougeait pas. Oli baissa ses bras et les raccrocha à la barrière. Il s’entendit parler à voix haute. « Si tu veux partir, attrape ton sac et vas-t-en, si tu passes pas par les couloirs principaux tu devrais croiser personne. Mais je suis pas sûr que t’es envie de voir ça. » Il y eut un silence. Rien ne bougea. Morgan tourna la tête. « Je sais qu’il y a quelqu’un sous les poutres là-bas, on m’a suffisamment pris pour un abruti aujourd’hui, ça suffit maintenant. » Comme rien ne bougeait, Stoker repassa du côté sur de la barrière, avança près des poutres et vit une forme humaine qui reculait contre le mur. « Contrairement aux idées reçues… » Oli tendit le bras et attrapa le col du garçon, pour le tirer subitement très près de son visage. « Je vais pas te bouffer. » Le jeune homme aux tendances suicidaires cannibales dévisagea le garçon qui se trouvait en face de lui, remarquant sa cravate. « Oh, un Poufsouffle. Tout seul à cette heure-là dans la tour d’astronomie ? Je parie que t’as une vie de merde. Tu veux sauter avec moi ? » Louis, le garçon à la supposée vie de merde en face du brun, avait l’air terrorisé et déconcerté en même temps. « Parce que moi je vais sauter. C’est pour ça que si tu veux partir… » Oli lâcha le col du garçon et se recula. « C’est le moment. » Le mangemort soupira, et attrapa le sac du Weasley pour le lui tendre à bout de bras. Il planta ses yeux bleus dans les verts du sixième année. Le bleu était troublé par des larmes qui remontaient. La voix d’Oli tremblait. « Désolé pour la vie de merde de tout à l’heure. J’ai confondu avec la mienne, sûrement. Bref, je vais retourner du mauvais côté de la rambarde. Bonne nuit. »
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Louis Weasley

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MessageSujet: Re: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptyJeu 12 Juil - 16:24

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A peine Louis eut-il le temps de se tapir dans l'ombre en se collant au mur au maximum qu'il remarqua une silhouette passer précipitamment devant lui puis se réceptionner plus ou moins violemment contre la rambarde étant donné le bruit métallique qui suivit. Le garçon fronça les sourcils, intrigué par un tel comportement et s'interrogeant sur l'état de la personne qui lui tenait bien malgré lui compagnie tout comme sur l'hypothèse qu'il n'était pas seul. Après tout, peut-être fuyait-il quelqu'un ? Peut-être le Poufsouffle deviendrait témoin d'un combat entre deux individus contre son gré ? Avec la chance qu'il avait ces temps derniers, ça ne l'étonnerait quasiment pas de s'embourber dans de tels pétrins. Le sixième année fit de son mieux pour demeurer silencieux, calmant sa respiration haletante en prenant de grandes inspirations. Quelques secondes silencieuses passèrent, ce qui permit à Louis de réfuter son idée qu'il soit plus que deux au sommet de la tour d'astronomie. Curieux, il se pencha légèrement et discrètement, tentant d'apercevoir ce que faisait le nouvel arrivant ainsi que sa localisation. Il remarqua finalement l'ombre de sa silhouette apparemment assise contre la barrière, comme si de rien n'était. Tandis que d'autres interrogations fusaient dans l'esprit de l'attrapeur, le silence se brisa. « Si tu veux partir, attrape ton sac et vas-t-en, si tu passes pas par les couloirs principaux tu devrais croiser personne. Mais je suis pas sûr que t’es envie de voir ça. » Instinctivement, Louis se recolla contre le mur après un certain sursaut. Il leva les yeux vers la voix bien qu'il ne pouvait voir directement son propriétaire. Son cerveau tournait à plein régime, tentant dérisoirement de déceler l'identité de la personne présente à quelques mètres de lui. Il la connaissait, c'était certain, mais il éprouvait des difficultés à mettre un nom sur cette voix. Puis, l'adolescent s'inquiéta face à la suite des propos de l'homme. « Je suis pas sûre que t'aies envie de voir ça ». De quoi était-il question, concrètement ? Que se passerait-il par la suite ? Qu'était-il prévu au programme de la nuit ? La peur l'envahissant un peu plus à chaque question, Louis ne bougea point, ne pipa mot, se réfugiant dans un silence de marbre comme si c'était la meilleure protection qu'il avait sous la main contre toutes attaques. Pourtant, il aurait pu faire confiance à son interlocuteur et attraper son sac pour fuir. Emprunter les dits couloirs principaux puis se faufiler dans son lit, traumatisé, mais en sécurité. Le garçon déglutit, militant dans un réel débat intérieur. Pouvait-il faire confiance ? Devait-il feindre son absence ? Parviendrait-il à effectuer le moindre mouvement dans tous les cas ? « Je sais qu’il y a quelqu’un sous les poutres là-bas, on m’a suffisamment pris pour un abruti aujourd’hui, ça suffit maintenant. » Le garçon baissa les yeux. Il se sentait mal et coupable d'effectuer un tel affront à l'aide bibliothécaire, néanmoins il aurait bien souhaité pouvoir se volatiliser dans l'espace en ce moment précis. Disparaître dans un « plop » magique, transplaner à merveille jusqu'à ses dortoirs. Au Diable son sac, il n'était pas matérialiste pour deux sous, de toute façon. Mais pour le coup, il ne souhaitait absolument pas apparaître devant Oli, attraper son sac et faire demi-tour, comme si de rien n'était. Il trouverait ça étonnement étrange, presque surréaliste. Il ne pouvait se résigner à agir de la sorte, préférant se tapir dans l'ombre et devenir quasiment provocateur et arrogant vis-à-vis de l'homme. Finalement, il était probablement stupide et avait un défaut d'interprétation des choses flagrant. Louis releva les yeux, ne parvenant à se décider réellement. Une main sortit alors de l'obscurité, s'approchant dangereusement de sa personne. Le Poufsouffle se recula par réflexe mais les doigts malveillants saisirent le col de sa chemise et le trainèrent vers la lumière du clair de lune, à son plus grand damn. Bien vite, il faisait face à Oli, l'aide bibliothécaire assez déjanté, plus qu'étrange, souverainement flippant. Pendant un court instant, il craignit que le mangemort ne décide de l'étrangler sur place pour n'avoir pas eu l'idée judicieuse de lui obéir. Toutefois, au lieu de cela, il eut droit à un plan extrêmement rapproché du visage d'Oli. Le Poufsouffle retint sa respiration, comme s'il redoutait mourir dans d'atroces souffrances pour avoir osé respirer si près d'un mage noir. « Je vais pas te bouffer. » Cependant, cela n'eut pas le don de soulager le sixième année dont les doutes et les craintes étiraient les traits. Oli le dévisagea copieusement, ce qui était certes une sensation habituelle chez l'attrapeur mais ce dernier ne se sentit pas pour autant à l'aise. Les yeux de l'homme s'abaissèrent sur son cou, l'adolescent risqua une inspiration question de ne pas virer au bleu dans la seconde. « Oh, un Poufsouffle. Tout seul à cette heure-là dans la tour d’astronomie ? Je parie que t’as une vie de merde. Tu veux sauter avec moi ? » Le sang du garçon se glaça. D'abord parce qu'Oli formulait les pensées que Louis avait pu entretenir depuis des semaines à voix haute, mais aussi car celui-ci proposait une solution des plus extrêmes – et irrévocables. « Parce que moi je vais sauter. C’est pour ça que si tu veux partir… » Ce fut au tour de l'apprenti sorcier de scruter son interlocuteur, à la recherche du mensonge, de paroles en l'air. Après tout, Oli était réputé pour être souvent à côté de la plaque. Pourquoi ne le serait-il pas en cet instant précis, comme de « coutume » ? Il relâcha l'emprise qu'il avait sur le col du sixième année, se recula solennellement. « C’est le moment. » annonça-t-il alors que le regard de l'élève passait du mangemort à la rambarde sans comprendre, sans vouloir comprendre, sans vouloir effectuer de tels liens sordides entre ces deux éléments. Il prêchait la « grosse blague », la frayeur de laquelle il serait une bonne victime comme d'habitude. Pourtant, pourquoi Oli se serait-il dérangé jusqu'ici pour produire une telle plaisanterie ? Quoi qu'on en dise, ça ne semblait pas être son genre, en se basant sur ce qu'avait vu et entendu le Weasley. Un soupir fila entre les lèvres de l'aide bibliothécaire qui saisit le sac du Poufsouffle pour le lui tendre à bout de bras. Prodigieusement perdu, Louis prit un certain temps avant d'attraper son cartable, le regard interrogateur, la mine pâle, le sang glacé à l'idée du scénario qu'Oli semblait vouloir lui décrire et concrétiser. Puis, le mangemort planta un regard inondé de larmes dans le sien qui fit tomber une large et lourde pierre dans l'estomac de son interlocuteur. Ce n'était pas une blague. C'était la triste réalité dans toute sa splendeur. La fatalité à l'état pur. Les lèvres du mangemort eurent un soubresaut avant que sa voix brisée, tremblotante, ne déclare : « Désolé pour la vie de merde de tout à l’heure. J’ai confondu avec la mienne, sûrement. Bref, je vais retourner du mauvais côté de la rambarde. Bonne nuit. » Figé, Louis observa sans broncher, sans esquisser le moindre geste, Oli s'orienter sombrement vers la dite rambarde puis y passer de nouveau une jambe. A peine eut-il le temps d'y faufiler la seconde que Louis s'anima enfin, l'adrénaline grimpant en lui. « Attendez ! » L'homme tourna lentement la tête vers lui, un frisson parcourut l'échine de l'adolescent qui se crut presque dans une scène d'horreur décrite dans un de ces romans terrifiants. Il déglutit, une boule se formant à vitesse grand V dans sa gorge et y croissant atrocement. Que pouvait-il dire ? Quels arguments possédait-il ? Et surtout, que voulait-il faire réellement ? Il agissait sur le coup de l'émotion, dans le feu de l'action, en parfaite impulsivité. Sans trop comprendre, le garçon s'approcha vaillamment du suicidaire, bien que conserva une distance sécuritaire tout de même entre eux, si jamais les mains d'Oli reprenaient goût à son cou. Il laissa retomber mollement son sac contre le sol et répéta alors qu'il constatait que le mangemort tentait de repasser sa deuxième jambe vers le vide. « S'il-vous-plaît ! Attendez ! » Attendez quoi, là était la question. L'idée du siècle pour que Louis puisse convaincre un parfait inconnu de ne pas mettre fin à ses jours, alors que lui-même, n'inspirait pas toujours la joie de vivre et qu'une dizaine de minutes plus tôt, il jouait avec sa vie en imitant les funambules sur cette même barrière. Il ne connaissait rien de la vie de l'individu en face de lui, encore moins de ses problèmes, de son histoire, de ses sentiments. Si cela était commun de sa part ou pas. S'il était sérieux ou non – ou même sobre, tiens. S'il se jetterait dans le vide dès que le garçon aurait tourné les talons, périssant aplati comme une crêpe, sa dépouille gisant dans le parc, alvéolée d'un redoutable rouge. « Je sais que je ne vous connais pas... Qu'on ne se connaît pas. Mais. Vous êtes jeune ! » Louis fronça les sourcils, trouvant lui-même que ses arguments étaient stupides. La jeunesse et le malheur faisaient très bon ménage. La jeunesse et la vie aussi d'ailleurs, mais bon. « Et vous êtes vieux à la fois. » Bien, Louis. Continue, tu es assurément sur la bonne voix. Ou tout du moins, celle de la perspicacité. « Je veux dire, vous êtes dans la parfaite tranche d'âge pour être... Heureux. » Il marqua une pause, constant qu'il semblait avoir capté l'attention du mage noir, bien que ses paroles n'étaient pas des plus convaincantes. « Vous êtes libre de faire ce que vous voulez, d'être qui vous voulez. Vous avez pas besoin de passer toutes vos journées enfermé dans un château depuis votre première année alors que vous n'en avez pas envie. Vous pouvez sortir. Vous pouvez partir à des kilomètres d'ici ! Vous pouvez finir dans une ville où personne ne vous connait, vous couper de toutes vos anciennes relations, et repartir de zéro. Vous pouvez trouver un moyen de dire adieu à tous vos vieux démons en choisissant simplement de vous évader. Couper court à tout ça et recommencer ailleurs. D'un côté, ce ne serait pas vraiment une fuite qui plus est. Seulement, un nouveau départ. Vous avez l'opportunité de le faire, et par nouveau lieu, je n'entends pas le gazon du parc que vous visez présentement, mais... » Louis grimaça. C'était peut-être pas son meilleur coup de replacer le suicide dans ses propos encourageants le chemin de la vie. « Laissez une chance à la vie. Elle en vaut forcément la peine. Et d'un certain côté, vous n'avez rien à y perdre, vu ce que... Vu votre position actuelle. » Le Poufsouffle fronça les sourcils dans une expression implorante, se désespérant lui-même au passage. « S'il-vous-plaît Monsieur Stoker, vous êtes libre, profitez-en. Partez à l'aventure, chassez vos vieux démons ou apprenez à les dompter, à vivre avec. Et il y a forcément des gens qui voudront bien vous aider si vous leur demandez gentiment... » Le jeune homme réfléchit quelques instants. Pour le coup, en se rappelant qu'Oli était un mangemort et avait probablement des assassinats à son actif, il doutait qu'un grand nombre de personnes se précipiteraient pour lui faire une place à leur table. Comme il doutait de la cordialité ainsi que la serviabilité de beaucoup de mangemorts en général. Il tenta néanmoins. « Ce que je veux dire c'est que. Vous avez le droit, la chance, la possibilité d'aller mieux, de changer de vie, de vous en sortir. Pourquoi ne pas tenter le coup ? Au moins un peu juste pour voir ? » Louis risqua un mini sourire. « De plus, si vous êtes un ancien Poufsouffle, votre persévérance n'est pas à prouver. Vous êtes des mieux placés pour passer par-dessus vos problèmes, et non par-dessus cette barrière, Monsieur Stoker. » Il devrait résolument stopper de remettre la chute dans ses discours en but de contrecarrer justement cette dite chute mortelle. Louis fixa son interlocuteur, refusant quasiment de ciller comme s'il redoutait qu'une simple absence de sa part et Oli pourrait en profiter pour sauter et mourir sous ses yeux. Il ne voulait pas avoir la mort du membre du personnel sur la conscience, aussi étonnant cela puisse paraître. Même si l'aide bibliothécaire était un mangemort et ainsi dans le clan opposé du Poufsouffle tout comme représentait tout ce que le sixième année comme les siens rejetaient sans merci, Louis ne voyait plus le mange noir sanguinaire, il ne voyait plus la guerre, les combats, l'histoire de décennies. Il ne voyait qu'un homme à la dérive, persécuté par son cœur, à qui il voulait tendre la main.
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MessageSujet: Re: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptyVen 20 Juil - 4:05

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Oli commençait à se dire que la chute serait douloureuse. Oh, il l’avait voulu et il était déterminé à aller jusqu’au bout, mais ça allait faire mal. Et puis ça serait long. Et s’il ne mourrait pas sur le coup ? Il s’achèverait en bas, dans le pire des cas. Qui viendrait le voir en bas pour l’en empêcher, de toute façon. Il n’était pas utile à la vie de grand monde, et Poudlard se porterait mieux sans lui. Enfin, mieux. Disons que personne ne verrait sa vie tourner au dramatique parce que l’inutile aide-bibliothécaire meurtrier fou n’était plus là pour les distraire. Et puis de toute façon il avait toujours fait ce qu’il voulait. Ce n’avait souvent pas été les bons choix, mais ils les avaient faits de lui-même. Un dernier mauvais choix pour fêter ça ? « Attendez ! » Le mangemort soupira et se retourna, à califourchon sur la rambarde. Que lui voulait le Poufsouffle ? Il lui avait déjà dit de partir. Il n’allait pas prendre une heure de colle pour ça, si c’était ce qui le dérangeait. Par contre s’il traînait encore, il allait croiser un pion en patrouille et il allait devoir se justifier. Ça n’allait pas être facile, si en plus ils trouvaient un cadavre en bas de la volière. Réfléchissant à la situation et à la future vie ruinée du garçon s’il faisait une chose pareille, il ricana et passa son autre jambe par-dessus la rambarde. Tout du moins, il essaya. « S'il-vous-plaît ! Attendez ! » Oli leva les yeux au ciel. Il avait déjà attendu, et il n’avait rien dis. Qui c’était, déjà ? Comme s’il lisait dans ses pensées, le sixième année s’approcha. Louis Weasley. Sérieusement, Louis Weasley allait essayer de… le retenir peut-être ? « Je sais que je ne vous connais pas... Qu'on ne se connaît pas. Mais. Vous êtes jeune ! » Il essayait donc de le dissuader. Morgan fronça les sourcils. Il était jeune. Soit. « Et vous êtes vieux à la fois. » Stoker leva le pouce dans un signe ironique. Super Weasley, tu t’en sors vraiment bien. Quelle présence d’esprit. Quel génie. Quelle intelligence. Brillant. « Je veux dire, vous êtes dans la parfaite tranche d'âge pour être... Heureux. » Le mot heureux attira l’attention du bibliothécaire, qui fixa un instant le sixième année. Qu’en savait-il ? Y’avait-il vraiment une tranche d’âge pour être heureux ? C’était quoi cette idée préconçue ? En tant qu’adolescent, n’était-il pas censé avoir perdu espoir quant à l’idée du bonheur ? C’était pas cette étape-là, l’adolescence ? « Vous êtes libre de faire ce que vous voulez, d'être qui vous voulez. Vous avez pas besoin de passer toutes vos journées enfermé dans un château depuis votre première année alors que vous n'en avez pas envie. Vous pouvez sortir. Vous pouvez partir à des kilomètres d'ici ! Vous pouvez finir dans une ville où personne ne vous connait, vous couper de toutes vos anciennes relations, et repartir de zéro. Vous pouvez trouver un moyen de dire adieu à tous vos vieux démons en choisissant simplement de vous évader. Couper court à tout ça et recommencer ailleurs. D'un côté, ce ne serait pas vraiment une fuite qui plus est. Seulement, un nouveau départ. Vous avez l'opportunité de le faire, et par nouveau lieu, je n'entends pas le gazon du parc que vous visez présentement, mais... » Morgan secoua la tête. En plus d’être perspicace au point d’être ridicule, Louis était extrêmement naïf. Pourtant, en étant un Weasley, il aurait pu savoir que personne ne pouvait partir n’importe où sans que rien n’arrive. Et c’était bien un des problèmes d’Oli. Ça, et qu’il n’avait après réflexion vraiment nulle part où aller. Il n’avait pas choisi ce boulot de bibliothécaire. Avant, il était un mangemort en patrouille, aux ordres directs du Lord. Il passait ses journées avec sa femme et le frère de celle-ci, à la chasse aux membres de l’Ordre. Il était passé de ça, à cohabiter de force avec des araignées dans une école pleine de personnes qu’il n’aimait pas. Il avait détesté ses années à Poudlard et était maintenant forcé d’y rester pour faire quelque chose qui ne lui plaisait même pas. Il était suivi, de toute façon. Surveillé. Il ne pourrait pas partir et recommencer à zéro, pas avec une marque sur son bras, ni avec un passé comme le sien. S’il avait été placé dans l’école de sorcellerie, c’était aussi parce qu’il était plus facile à observer de temps en temps qu’ailleurs. Jugé fou, il fallait toujours faire attention. Le garder sous le coude. Sa seule échappatoire était définitivement le gazon qu’avait très justement mentionné le garçon devant lui.

« Laissez une chance à la vie. Elle en vaut forcément la peine. Et d'un certain côté, vous n'avez rien à y perdre, vu ce que... Vu votre position actuelle. » Louis faisait peine à voir. Honnêtement, Oli avait envie de lui dire de partir avant de le décider à sauter. Plus il parlait, et plus il enterrait Morgan dans sa propre merde. Non il ne pouvait pas partir. Non, il n’avait rien à perdre et c’est pour ça qu’il sautait. Il avait trop de fois donné une ‘chance à la vie’, comme le disait si bien le Poufsouffle pour risquer de faire encore du mal à des gens en restant en vie. A chaque fois qu’il fermait les yeux, il voyait Vanessa. Il voyait le père d’Alice, une autre Poufsouffle, qu’il avait tué de sang-froid. Comme ça. Parce qu’il voulait le regarder mourir. « S'il-vous-plaît Monsieur Stoker, vous êtes libre, profitez-en. Partez à l'aventure, chassez vos vieux démons ou apprenez à les dompter, à vivre avec. Et il y a forcément des gens qui voudront bien vous aider si vous leur demandez gentiment... » Oli leva les yeux au ciel. Il fallait qu’il résonne le Poufsouffle avant de finir par sauter en le remerciant d’avoir donné de bons arguments à sa chute. Cependant, le sixième année avait l’air déterminé. Il semblait prêt à n’importe quoi pour ne pas voir Oli sauter. Le bibliothécaire n’arrivait pas à dire si c’était gentil ou pathétique. Un peu des deux, probablement. « De plus, si vous êtes un ancien Poufsouffle, votre persévérance n'est pas à prouver. Vous êtes des mieux placés pour passer par-dessus vos problèmes, et non par-dessus cette barrière, Monsieur Stoker. » Le dit Monsieur sourit franchement. L’argument Poufsouffle était probablement le plus utile. Louis finissait son discours sur un point positif. Oli, cependant, ne descendit pas de la barrière. Il fixa un instant le garçon. « Tu me fais pitié. T'es trop inutile en fait. » Au moins c’était dit. Morgan était quelqu’un de franc, il ne l’avait pas toujours été mais trouvait que ça arrangeait bien des problèmes. Pour éviter de donner une crise cardiaque au garçon, il passa sa jambe dans le vide du côté du sol. Il tournait le dos à une chute mortelle, mais n’avait pas posé les pieds par terre. Il allait lui falloir un peu plus que ça. « Ceci dit, l’effort est remarquable. Mais ton raisonnement est basé sur du faux. T’as vraiment cru qu’on pouvait partir ? Que c’était du volontariat ? » Il y eut un petit silence. Le Poufsouffle n’avait pas l’air de comprendre. « Si je suis ici c’est parce qu’on m’y a mis. Tu me connais pas, en effet, tu sais pas ce qui me pousse à sauter. Comment tu peux croire que tu as une chance minime de m’éviter de le faire, hein ? Tu penses que la vie vaut la peine d’être vécue, et qu’il faut lui laisser une chance ? Tu sais même pas à qui tu parles… » Dans son élan, Stoker décida d’être pleinement honnête avec le garçon. Jusqu’au bout. Alors il commença à parler, ne se rendant même pas compte qu’il était en train d’essayer de convaincre le garçon d’arrêter de le convaincre. « Tu parles à un mec qui a tué sa meilleure amie, puis le père d’une fille de ta maison parce que sur le coup, j’avais envie. Tu parles à un mec qui a été jugé fou, posé là parce que comme ça il ne gênerait pas. J’ai même pas choisi ma place. De toute façon, je fais que des mauvais choix. La preuve. Tu parles aussi à quelqu’un qui a choisi d’être mangemort, globalement, juste parce qu’il a décidé de contrarier l’amour de sa vie. Qui est par la même occasion, sa meilleure amie. Tu fais le lien ? Tu te rends compte à quel point tu te trompes ? » Nouveau silence. Oli jeta un coup d’œil derrière lui. Plonger sans attendre une réaction du Poufsouffle semblait tentant. « A part ça, tu m’as dit quoi d’autre… Ah oui. Vivre avec ses démons. Je repasse même pas sur ça. Tu crois qu’on a le choix de vivre avec ou de les chasser ? T’es mignon. T’as pas encore assez d’expérience, ça doit être pour ça. On chasse pas ses démons. Je vois bien une manière de les chasser, mais t’as l’air d’essayer de me convaincre de pas le faire. Pourtant c’est ce que tu proposais, non ? Ou de vivre avec. Vivre avec, vivre avec… Comme si c’était un choix. J’ai vécu trop longtemps avec. Ça fait… aujourd’hui, ça fait la cinquième année que je dois revivre sans le vouloir la mort de Vanessa, et c’est une année de trop. T’as déjà eu un poids sur la conscience comme ça ? » Prononcer le prénom de Vanessa donna un frisson à Oli. Il ne s’en remettrait jamais. Et c’était trop dur de vivre avec.

En soupirant, il reprit. « Je peux plus. C’est fini. C’est trop lourd, c’est trop dur, c’est trop compliqué. En tant que Poufsouffle, je devrais être déterminé, mais je n’ai plus une goutte de détermination dans le sang. Ni de courage que je n’ai jamais eu, d’ailleurs. Tu fais face à une vraie mauviette. Qui a jamais été capable d’affirmer ses opinions, de souffrir le regard des autres et de dire non à quelqu’un d’impressionnant. J’aurais peut-être pu faire autre chose de ma vie. Etre productif, mais non. Ma vie est une suite de mauvais choix, de mauvaises décisions. D’actes ratés et de gestes stupides, qui m’ont mené là. S’il y’a bien une chose que tu dois déjà savoir, en tant qu’élève et en tant que Weasley, et en tant que jaune et noir tiens, c’est que les autres sont trop durs. Ils attendent trop de choses, des mauvaises personnes, et après on se retrouve bloqué avec des choix impossibles, plus de porte de sortie, et l’obligation de subir sans rien dire. Pas parce qu’on l’a mérité, mais parce qu’on peut pas faire autrement. » Oli haussa les épaules. Il parlait pour ne rien dire. Mais quelque part, ça lui faisait du bien. Il ne connaissait rien de la vie de Louis, seulement ce qu’il pouvait un tantinet déduire, mais il avait le sentiment que le garçon était quelqu’un à qui on pouvait parler. Ça se trouve, non, et Louis avait à subir plein de monde qui lui disaient ce qu’ils ressentaient sans que lui ne puisse rien y faire. Ce qui serait bien malheureux, car il avait maintenant en plus la connaissance de la vie du mangemort s’apprêtant à sauter vers une fin tragique. « Mais le plus tragique dans tout ça c’est que t’es jeune, et t’as l’air de croire à ce que tu avances. Qu’on peut partir, comme ça, qu’on peut s’en sortir. T’es né à la mauvaise date dans le mauvais monde. Et avec la mauvaise famille, vu les temps qui courent. Tu seras jamais libre de ce que tu veux. Tu pourras pas partir où t’en as envie. Si t’es pas surveillé par tes futurs ennemis, ça sera tes multiples cousins. Je suis surveillé par les seules personnes qui se soucient encore de moi. Par pour des raisons amicales, non. Même pas. Enfin bon. Je suis ceci dit content que tu arrives à avoir autant de foi en l’humanité et en la vie pour croire à ce que tu dis. Ça se trouve ça te réussiras. » Stoker sourit au garçon, et se remit à califourchon sur la barrière. « J’admire le geste, ceci dit. La marque sur mon bras n’indique pas que je suis dans ton camp… Et tu as l’air de t’efforcer à me garder en vie. Je ne sais pas pourquoi, mais merci. Pour la forme et pour le geste, merci. »
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MessageSujet: Re: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptyMar 31 Juil - 11:00

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« De plus, si vous êtes un ancien Poufsouffle, votre persévérance n'est pas à prouver. Vous êtes des mieux placés pour passer par-dessus vos problèmes, et non par-dessus cette barrière, Monsieur Stoker. » Louis soupira. Il se sentait inutile, il sentait que ses phrases, ses propos, ses arguments n'avaient ni queue ni tête, mais pourtant, il continuait de parler, comme si la vie de Oli durerait davantage s'il parlait plus. Comme si à chaque mot, il gagnait une seconde contre la mort qui guettait l'aide bibliothécaire. Le Poufsouffle ignorait même pourquoi il s'évertuait à rester là, dans cette situation des plus singulières et surtout, contradictoires. Limite il effectuait une trahison en tentant de dissuader un mangemort qui avait déjà tué et aurait probablement l'opportunité de tuer un des siens un jour ou l'autre, de ne pas mettre un terme à sa vie. En laissant Oli se suicider, Louis sauvait peut-être des dizaines d'individus innocents, des dizaines de Résistants, des membres de sa famille, des amis. Mais non, il était bien trop axé sur son cœur pour écouter sa raison. Il voulait aider Oli, il souhaitait aider cet homme en souffrance, en détresse. Il ne pouvait pas lui tourner le dos, même si c'était un criminel. Pour la bonne raison qu'il avait besoin d'aide et que c'était un être humain, malgré tout, tatouage sur le bras ou non.

« Tu me fais pitié. T'es trop inutile en fait. » La réplique du mangemort eut l'effet sur Louis d'une douche froide. Il se doutait qu'il était inutile, que ses paroles n'étaient pas pertinentes. Mais l'entendre énoncé si froidement par son interlocuteur le saisissait. De plus, il réagissait mal aux insultes, aussi minimes soient-elles. Le jeune homme ne pipa mot, pâlissant à vue d’œil. Il retint sa respiration lorsqu'Oli passa sa jambe du côté de la tour d'astronomie. Manifestement, le mangemort avait une idée en tête à effectuer avant de sauter. « Ceci dit, l’effort est remarquable. Mais ton raisonnement est basé sur du faux. T’as vraiment cru qu’on pouvait partir ? Que c’était du volontariat ? » Le jeune homme fronça les sourcils. Bien sûr, qu'il y croyait, et dur comme fer. Il ne pouvait pas ne pas y croire. C'était encré en lui, gravé dans sa tête comme dans son cœur. A ses yeux, il était libre et le serait toujours. Il avait le choix de tout plaquer s'il le souhaitait. Le monde était bien assez grand pour changer de vie, pour disparaître. Des milliers de personnes y parvenaient chaque année, pourquoi pas lui ? Il n'était pas plus bête qu'un autre. Et de plus, il était convaincu que l'adage qui dicte que lorsqu'on veut, on peut, disait vrai. « Si je suis ici c’est parce qu’on m’y a mis. Tu me connais pas, en effet, tu sais pas ce qui me pousse à sauter. Comment tu peux croire que tu as une chance minime de m’éviter de le faire, hein ? Tu penses que la vie vaut la peine d’être vécue, et qu’il faut lui laisser une chance ? Tu sais même pas à qui tu parles… » Le sixième année conserva le silence, attendant la suite. La réponse de l'aide bibliothécaire ne lui suffisait pas, ne le faisait pas changer d'avis, ne le persuadait pas, bien que comme l'adulte l'avait si bien dit, il ne le connaissait pas. « Tu parles à un mec qui a tué sa meilleure amie, puis le père d’une fille de ta maison parce que sur le coup, j’avais envie. Tu parles à un mec qui a été jugé fou, posé là parce que comme ça il ne gênerait pas. J’ai même pas choisi ma place. De toute façon, je fais que des mauvais choix. La preuve. Tu parles aussi à quelqu’un qui a choisi d’être mangemort, globalement, juste parce qu’il a décidé de contrarier l’amour de sa vie. Qui est par la même occasion, sa meilleure amie. Tu fais le lien ? Tu te rends compte à quel point tu te trompes ? » Louis ne cilla pas, comme s'il s'était transformé en statue de pierre sous le son de la voix de l'homme. Il se rendit compte à quel point il avait des similitudes avec le mangemort, et ça l'effarait également de plus. Lui changeait une certaine vision du monde. Les « mauvais » n'étaient pas si différents des « bons » en fin de compte. Lui aussi, avait cet odieux sentiment de faire les mauvais choix, de toujours les faire, d'ailleurs. Lui aussi, ça le désespérait, bien qu'il n'avait pas pris la décision de commettre l'irréparable pour autant. « A part ça, tu m’as dit quoi d’autre… Ah oui. Vivre avec ses démons. Je repasse même pas sur ça. Tu crois qu’on a le choix de vivre avec ou de les chasser ? T’es mignon. T’as pas encore assez d’expérience, ça doit être pour ça. On chasse pas ses démons. Je vois bien une manière de les chasser, mais t’as l’air d’essayer de me convaincre de pas le faire. Pourtant c’est ce que tu proposais, non ? » Louis fronça de nouveau les sourcils. Pour le coup, il trouvait aussi Oli impertinent. Il n'y avait pas qu'une manière de chasser ses démons, et d'ailleurs, il ne considérait pas l'acte que désirait accomplir la mangemort comme une solution possible de s'en séparer. Il s'agissait plutôt d'une fuite, d'un abandon, de lâcheté. Par ailleurs, certes il avait moins d'expérience de vie, certes ils provenaient de deux mondes différents, certes il verrait sans doute jamais ce que son interlocuteur avait eu à voir. Mais ceci allait dans les deux sens. L'adulte ne pouvait se permette de juger de la qualité des expériences de vie du Poufsouffle, comme lui ne se devait pas de le faire. « Ou de vivre avec. Vivre avec, vivre avec… Comme si c’était un choix. J’ai vécu trop longtemps avec. Ça fait… aujourd’hui, ça fait la cinquième année que je dois revivre sans le vouloir la mort de Vanessa, et c’est une année de trop. T’as déjà eu un poids sur la conscience comme ça ? » Encore une fois, le garçon ne répondit pas. Bien sûr que non, il n'avait jamais tué. S'il avait eu un poids aussi lourd sur la conscience ? Probablement pas. Toutefois, il en avait déjà eu beaucoup, et en possédait à l'heure actuelle une bonne quantité. Il faisait dans l'accumulation, en somme.

« Je peux plus. C’est fini. C’est trop lourd, c’est trop dur, c’est trop compliqué. En tant que Poufsouffle, je devrais être déterminé, mais je n’ai plus une goutte de détermination dans le sang. Ni de courage que je n’ai jamais eu, d’ailleurs. Tu fais face à une vraie mauviette. Qui a jamais été capable d’affirmer ses opinions, de souffrir le regard des autres et de dire non à quelqu’un d’impressionnant. J’aurais peut-être pu faire autre chose de ma vie. Être productif, mais non. Ma vie est une suite de mauvais choix, de mauvaises décisions. D’actes ratés et de gestes stupides, qui m’ont mené là. S’il y’a bien une chose que tu dois déjà savoir, en tant qu’élève et en tant que Weasley, et en tant que jaune et noir tiens, c’est que les autres sont trop durs. Ils attendent trop de choses, des mauvaises personnes, et après on se retrouve bloqué avec des choix impossibles, plus de porte de sortie, et l’obligation de subir sans rien dire. Pas parce qu’on l’a mérité, mais parce qu’on peut pas faire autrement. » Louis sentit un soupir se faufiler entre ses lèvres. Il remercia le Ciel que celui-ci fut inaudible car le mangemort aurait sans doute peu apprécié. Mais de son côté, le sixième année était exaspéré devant le désarroi d'Oli, minimisant l'origine de ses jérémiades. Il n'avait plus qu'une envie, traîner de force l'aide bibliothécaire sur le sol de la tour d'astronomie et lui crier dessus jusqu'à ce qu'il entende enfin raison. La maison des Blaireaux n'était peut-être pas réputée pour abriter les élèves les plus braves, tout comme le courage n'était pas la plus grande qualité présente chez Louis et qu'il en fallait une bonne quantité pour oser envisager malmener un mangemort de la sorte, mais le Poufsouffle faisait partie de ces gens au cœur de lion malgré tout. Quand il avait une idée en tête, quand il entretenait une conviction, rien ne pouvait l'arrêter. Il pouvait se lancer dans les pires périls. C'était plus fort que lui. C'était inné et incontrôlable. « Mais le plus tragique dans tout ça c’est que t’es jeune, et t’as l’air de croire à ce que tu avances. Qu’on peut partir, comme ça, qu’on peut s’en sortir. T’es né à la mauvaise date dans le mauvais monde. Et avec la mauvaise famille, vu les temps qui courent. Tu seras jamais libre de ce que tu veux. Tu pourras pas partir où t’en as envie. Si t’es pas surveillé par tes futurs ennemis, ça sera tes multiples cousins. Je suis surveillé par les seules personnes qui se soucient encore de moi. Par pour des raisons amicales, non. Même pas. Enfin bon. Je suis ceci dit content que tu arrives à avoir autant de foi en l’humanité et en la vie pour croire à ce que tu dis. Ça se trouve ça te réussiras. » L'homme s'installa à califourchon sur la barrière, faisant face de nouveau au vide. « J’admire le geste, ceci dit. La marque sur mon bras n’indique pas que je suis dans ton camp… Et tu as l’air de t’efforcer à me garder en vie. Je ne sais pas pourquoi, mais merci. Pour la forme et pour le geste, merci. »

Sans prévenir, Louis s'avança à vive allure vers le mangemort. Il réduisit les quelques mètres les séparant en l'espace d'une poignée de seconde, saisit la robe du sorcier, puis l'attira vers le sol des toits. Surpris, Oli venait de quitter la barrière et se retrouvait aux pieds de Louis Weasley, qui hurlait, féroce : « Je fais pitié ? C'est qui qui fait le plus pitié de nous deux ? Sérieusement ? » Louis attrapa de nouveau la robe de l'aide bibliothécaire, l'obligeant à s'asseoir plus vite que ça. « C'est pas ça, la vie. Et c'est pas plus ça, la mort non plus. C'est pas sauter du haut d'une tour parce qu'une contrariété vous réveille en pleine nuit. » Le garçon se redressa, faisant taire Oli d'un geste brusque de la main. « Allez-y, prouvez-moi que mon raisonnement est faux. Prouvez-moi que personne ne peut fuir de notre monde et recommencer sa vie de zéro ! Quand on veut, Monsieur Stoker, on peut. Et vous, vous n'êtes qu'un simple lâche. Vous préférez cesser d'y croire parce que vous êtes un faible. Parce que vous vous êtes détruit vous-même et que vous êtes incapable de recueillir le peu de couilles qu'il vous reste pour vous redresser. » Il expira bruyamment, la colère se lisant aisément sur les traits du Poufsouffle à la réputation si inoffensif, vulnérable. « A titre informatif, il y a des milliers de gens qui le font chaque jour sur cette planète. Mangemorts, membres de l'Ordre du Phénix, sorciers sans opinions. Des milliers. Alors quoi ? La seule chose qui vous empêche de sortir votre tête de votre trou jonché de vos jérémiades et mauvais souvenirs, c'est votre lâcheté. Votre immense, imposante lâcheté. Vous êtes lâche, Monsieur Stoker. Lâche. » Il appuya sur le dernier mot, se rendant à peine compte que plus il allait, plus il parlait fort d'ailleurs. A ce rythme-là, il réveillerait tout Poudlard et les animaux de la forêt interdite. Et bien sûr, n'aurait plus de voix le lendemain. Louis se recula, soupirant bruyamment. « C'est ça, être mangemort ? Vous faire marquer au fer rouge comme du vulgaire bétail et ne penser que la seule issue est la mort ? Que la solution à tout est la mort ? A vos problèmes, à ceux des autres, au monde en général ? C'est ça, votre façon de voir ? Ne répondre que par la mort dans toutes les situations possibles et imaginables ? ... Je suis pathétique ? Vous, vous êtes imbécile. » Il effectua un pas en arrière, l'air dédaigneux. « On fait tous des mauvais choix, Monsieur Stoker. On prend tous des mauvaises décisions qu'on finit par regretter. On est tous tolérant aux regrets de manière différente. Vous n'êtes pas le seul sorcier sur Terre à ressentir ce qu'est un regret. Vous avez assassiné votre meilleure amie, l'amour de votre vie, mais qu'est-ce qui vous empêche de perpétuer son souvenir et de la faire vivre noblement à travers vous ? Qu'est-ce qui vous empêche d'avancer en lui faisant honneur ? Vous croyez que c'est comme ça qu'elle aimerait vous voir ? Sur une tour, prêt à sauter, parce que que vous n'êtes pas capable d'assumer ? Si elle vous aimait, elle n'aurait jamais souhaité votre mort, même si vous êtes son assassin. Si elle vous aimait, elle aurait voulu vous voir vous repentir. Et c'est ce que vous lui devez, Monsieur Stocker. Vous ne lui devez pas la mort, vous lui devez le pardon, qui se gagnera de cette façon, et non en fuyant. » Il eut un sourire mauvais. « Imaginez-vous, la rejoindre là-haut, sombre débile, ayant été incapable de faire la moindre chose correctement pour elle alors que vous le pouviez. Incapable de lui avoir donné ce qu'elle méritait, par pur égoïsme de votre part. Si vous l'aimiez, Monsieur Stocker, vous ne pouvez pas sauter aujourd'hui, parce que vous avez une grosse dette envers elle. Payez-la. » Il avait quasiment craché ses derniers mots sur un ton des plus impératifs. « Ça devrait après tout être la seule personne pour laquelle vous vous devez de faire les choses bien. Et non tout ceux que vous m'avez déclaré plus tôt. » Il se recula davantage, annonçant sur un temps narquois : « Pas étonnant que vous pétez un câble si vous pensez que vous devez satisfaire toute la population sorcière et non les rares personnes ou l'unique personne qui en vaut le coup et le mérite. »
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MessageSujet: Re: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptyMer 1 Aoû - 5:01

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Oli eut juste le temps de voir le garçon en face de lui s’approcher avant de faire face au sol la seconde d’après. Il venait de quitter la barrière sur laquelle il était en équilibre en un dixième de seconde, tiré par un Louis qui ne semblait pas prêt à lui faire un câlin. Le mangemort n’eut pas le temps de réagir, sous la surprise. Le sixième année disposait d’une force dans les bras insoupçonnée. A peine avait-il atteint brutalement le sol que le blond lui criait dessus. Lui qui voulait simplement sauter de sa barrière en paix, il avait tout gagné. Il se faisait agressé par un Weasley, dont il doutait de la personnalité. Etait-il lunatique, à fleur de peau, ou avait-il soudainement décidé qu’il ne laisserait pas le bibliothécaire faire par tous les moyens possibles ? « Je fais pitié ? C'est qui qui fait le plus pitié de nous deux ? Sérieusement ? » Morgan écarquilla les yeux, s’asseyant de force dos à la barrière. Il ne savait pas s’il devait répondre ou faire le mort, soudainement terrifié par la véhémence du jeune garçon. « C'est pas ça, la vie. Et c'est pas plus ça, la mort non plus. C'est pas sauter du haut d'une tour parce qu'une contrariété vous réveille en pleine nuit. » Stoker fronça les sourcils, n’acceptant en aucune façon qu’on le fasse passer pour un gosse qui faisait un caprice. Ouvrant la bouche pour protester, pour préciser que ce n’était pas une simple contrariété, mot faible pour exprimer ce qu’il ressentait il décida de se taire, finalement, sous la menace de Louis. « Allez-y, prouvez-moi que mon raisonnement est faux. Prouvez-moi que personne ne peut fuir de notre monde et recommencer sa vie de zéro ! Quand on veut, Monsieur Stoker, on peut. Et vous, vous n'êtes qu'un simple lâche. Vous préférez cesser d'y croire parce que vous êtes un faible. Parce que vous vous êtes détruit vous-même et que vous êtes incapable de recueillir le peu de couilles qu'il vous reste pour vous redresser. » Le bibliothécaire avait envie de pleurer et de répondre ‘mais je arrête t’es trop pas gentil’. Il se faisait agresser par un gamin qui n’était pourtant d’ordinaire pas si méchant. Il avait envie d’un câlin. Mais il se doutait que fondre en larmes soit la réponse adéquate à une telle tirade, d’une violence inattendue. Oli se mordit la lèvre, hésitant entre claquer le garçon et hocher la tête pour acquiescer à des paroles avec lesquelles il n’était absolument pas d’accord. De toute façon, il n’avait jamais été doué à jouer un double-jeu, il en était la preuve vivante. Non seulement il ne se croyait pas dans la possibilité de fuir, mais en plus il était sûr qu’il n’y arriverait pas. N’osant toujours pas répondre au garçon, sentant que sa colère ne ferait que croître, il se tut.

« A titre informatif, il y a des milliers de gens qui le font chaque jour sur cette planète. Mangemorts, membres de l'Ordre du Phénix, sorciers sans opinions. Des milliers. Alors quoi ? La seule chose qui vous empêche de sortir votre tête de votre trou jonché de vos jérémiades et mauvais souvenirs, c'est votre lâcheté. Votre immense, imposante lâcheté. Vous êtes lâche, Monsieur Stoker. Lâche. » Pour une fois, Stoker était d’accord avec le jaune, qui augmentait le ton de sa voix au fur et à mesure qu’il parlait, ce qui était un peu inquiétant. Oli avait la possibilité de couper le garçon, de le coller jusqu’au restant de ses jours, de lui faire avaler des araignées s’il avait envie. Mais c’était pour la même raison qu’il ne le faisait pas. Parce qu’il n’avait pas vraiment le courage de se relever et de faire face à tout ce que le blond lui crachait à la figure. Oh, pourtant, il avait vraiment envie de lui faire manger des araignées. Juste pour se venger. Réfléchissant au fait qu’il n’aurait premièrement jamais le courage de faire apparaître une araignée et deuxièmement il n’infligerait même pas ça à tous ceux qui avaient pu l’amener là où il en était, il loupa le début de la phrase du Weasley. Non pas que ce soit une grande perte, non, il en avait marre d’entendre qu’on lui criait dessus. Oli n’écouta que la fin de la phrase de Louis, puisqu’il n’avait plus le choix de le faire vu la puissance avec laquelle il lui criait dans les oreilles. « C'est ça, votre façon de voir ? Ne répondre que par la mort dans toutes les situations possibles et imaginables ? ... Je suis pathétique ? Vous, vous êtes imbécile. » Le bibliothécaire hocha la tête. Basically. Oui, le garçon avait bien compris l’idée. Quelque chose ne va pas ? Tuons-le. Le pire, c’est que ça avait l’air de fonctionner tant bien que mal. Après, que l’idée soit stupide ou non, c’était tout à fait objectif, mais Morgan s’en fichait. D’ailleurs, il n’avait même pas voulu être méchant. C’était juste une constatation de son point de vue, que le sixième année était pathétique. Louis recula, ce qui laissa la possibilité au mangemort suicidaire de recommencer à respirer. « On fait tous des mauvais choix, Monsieur Stoker. On prend tous des mauvaises décisions qu'on finit par regretter. On est tous tolérant aux regrets de manière différente. Vous n'êtes pas le seul sorcier sur Terre à ressentir ce qu'est un regret. Vous avez assassiné votre meilleure amie, l'amour de votre vie, mais qu'est-ce qui vous empêche de perpétuer son souvenir et de la faire vivre noblement à travers vous ? Qu'est-ce qui vous empêche d'avancer en lui faisant honneur ? Vous croyez que c'est comme ça qu'elle aimerait vous voir ? Sur une tour, prêt à sauter, parce que que vous n'êtes pas capable d'assumer ? Si elle vous aimait, elle n'aurait jamais souhaité votre mort, même si vous êtes son assassin. Si elle vous aimait, elle aurait voulu vous voir vous repentir. Et c'est ce que vous lui devez, Monsieur Stocker. Vous ne lui devez pas la mort, vous lui devez le pardon, qui se gagnera de cette façon, et non en fuyant. »

Le dit Monsieur Stocker fronça les sourcils, ignorant le sourire méprisant de Louis. Ce que venait de lui dire le garçon méritait réflexion. Mais il n’était, une fois de plus, pas d’accord avec tout. Il doutait sérieusement que Vanessa puisse avoir un quelconque avis sur la chose. Et puis c’était trop tard dans tous les cas. Et puis elle lui aurait probablement pardonné. Lui aurait-elle pardonné ? Elle lui avait tout pardonné au fur et à mesure, mais sa dernière connerie avait été un tantinet plus radicale. « Imaginez-vous, la rejoindre là-haut, sombre débile, ayant été incapable de faire la moindre chose correctement pour elle alors que vous le pouviez. Incapable de lui avoir donné ce qu'elle méritait, par pur égoïsme de votre part. Si vous l'aimiez, Monsieur Stocker, vous ne pouvez pas sauter aujourd'hui, parce que vous avez une grosse dette envers elle. Payez-la. » Morgan releva les yeux, coupé dans sa réflexion. Bon, il en avait marre. Louis était mignon, avait peut-être raison, et montrait un fond de bonne volonté, mais s’il croyait que le bibliothécaire allait se laisser traiter de sombre débile, de sans-couilles et de personne horrible parce qu’il ne voyait pas les choses comme une dette, il vivait dans un rêve. Oli ne voyait même pas comment ce que disait le Weasley était réalisable. Et le garçon se permettait bien trop de choses. Le mangemort s’appuya sur ses paumes pour commencer à se relever. Il ferait bien ce qu’il avait envie. Jetant un coup d’œil au vide derrière lui, il eut un moment de doute. Peut-être que le Poufsouffle avait raison. Il n’avait plus tellement envie de sauter. Pas avant d’avoir fait comprendre au garçon que les choses n’allaient pas se terminer comme ça. « Ça devrait après tout être la seule personne pour laquelle vous vous devez de faire les choses bien. Et non tous ceux que vous m'avez déclaré plus tôt. » L’amer sentiment que Louis lui donnait un ordre hérissa les poils d’Oli. C’était peut-être la colère qui parlait. Que ce soit ça ou pas, Morgan n’allait pas tolérer que petit Louis Weasley en ballade après le couvre-feu le traîne par terre, lui crie dessus, parle de Vanessa et finisse par lui dire qu’il était débile, lâche, inutile et qu’il se trompait sur toute la ligne. « Pas étonnant que vous pétez un câble si vous pensez que vous devez satisfaire toute la population sorcière et non les rares personnes ou l'unique personne qui en vaut le coup et le mérite. » Le blond s’était reculé. Sage décision. Il y eut un silence de plusieurs minutes, Oli voulant être sûr que le Poufsouffle avait fini de parler. C’était le cas. S’appuyant sur ses bras, Morgan se releva et s’approcha de Louis, le toisant de toute sa hauteur. Il n’avait plus envie de geindre. Ou de se recroqueviller dans un coin. Il était un plus grand que le Poufsouffle. La parfaite hauteur pour le regarder de haut.

Avant que le sixième année ne puisse se reculer encore plus, ou fuir, ou quoique ce soit, le mangemort l’attrapa par le col, et le souleva du sol de quelques centimètres. Son ancienne profession lui avait laissé des muscles dans les bras, et parfois, de temps en temps, en quelques rares occasions, il s’en servait. Il claqua sa langue sur son palais, et fit quelques pas vers le vide, ne reposant le garçon qu’une fois l’avoir plaqué contre la barrière. Posant son bras contre son cou, il s’approcha de son visage. « J’arrive pas à dire si tu es désespéré, très courageux, ou complètement con. » Lançant au sixième année un regard tout aussi mauvais que lui avait lancé celui-ci quelques minutes plus tôt, il reprit. « Tu te prends pour qui exactement ? Tu crois pas que ta colère est un tantinet déplacée ? Tu penses avoir le droit de faire de pareilles réflexions ? » Oli n’avait pas envie d’avoir une réponse, alors il continua de parler, énervé. « Qu’elles soient fondées ou non n’est pas la question, c’est une autre histoire, mais je te permettrais pas de me cracher à la figure de telles choses. Je ne sais quelle mouche t’as piqué ce soir, mais j’espère pour toi que ça passera vite. » Lançant un coup d’œil vers le sol, loin en bas, il hésita un instant. Il pouvait libérer le garçon de son emprise maintenant, et le laisser partir, ou le torturer encore un peu. « Si je te dis que t’as raison, que les mangemort réagissent à tout par la mort, tu crains pour ta vie ou pas ? » Souriant d’un air sadique, Stoker fonctionnait de toute façon au bluff. Il avait juste envie que le blond qui se croyait si malin flippe. Ce qui n’était pas très compliqué, après tout. Mais il n’avait en aucun l’intention de le tuer. Ce serait ridiculement stupide, et ça lui donnerait une fois de plus raison, ce qu’il ne voulait pas. « Ceci étant dit, je sais pas vraiment ce que je vais faire de toi. Tu sais que je peux faire, concrètement, ce que j’ai envie ? J’y réfléchissais pendant ta charmante tirade. J’en suis venue à la conclusion qu’il suffisait d’un peu d’imagination. Mais qu’on pourrait s’amuser, tu penses pas ? » Le mangemort appuya un peu sur la gorge du sixième année, au point de pouvoir sentir sa pomme d’Adam contre son bras. S’il continuait comme ça, il allait finir par l’étouffer sans même s’en rendre compte. Soupirant ironiquement, il plongea son regard dans celui de Louis. Les yeux du bibliothécaire reflétaient sa colère intérieure. Et il espérait bien que le blond pouvait la voir. « Puisque tu es si intelligent, que tu as des leçons sur la vie à donner, j’aimerais bien savoir ton prochain coup. Si je déduis ce que tu me dis, tu ne dois pas être quelqu’un de lâche alors vas-y. Je t’écoute. Je te regarde. Sors toi de ta merde à coup de belles paroles. Vas-y, qu’on rigole. » Voyant le garçon ouvrir la bouche, il lui asséna une mini-claque sur la joue de sa main libre. « Ah non, je veux plus t’entendre. Tu crois pas que t’as assez crié comme ça ? TU CROIS PAS ? » Le bibliothécaire affermit l’appui de son bras jusqu’à avoir un hochement de tête forcé de la part du blond. Oli avait envie de le passer par-dessus la barrière. De plus en plus envie. Il décida de s’amuser jusqu’au bout, et permis au garçon de respirer un peu mieux en enlevant son bras de la gorge, mais rattrapant son col. Il le releva et fit passer sa tête au-dessus du vide. « Tu faisais quoi ici, déjà, avant que j’arrive ? A cette heure-là ? Hein ? Tu faisais mumuse avec le vide, toi aussi ? Je vois sérieusement pas d’autre raison d’être là tout seul. Y’a rien à faire ici. C’est l’endroit le plus haut de l’école, si tu crois que la raison de ta présence ici est passée inaperçue pendant ton long speech, tu te trompes. Comme sur beaucoup de choses, malgré ce que tu penses du monde, tu te trompes. » Louis devait avoir une belle vision du sol à cet instant précis.

Il y eut un petit moment de silence, et Oli relâcha son emprise. Il finit par la lâcher complètement, et par s’éloigner de cette stupide barrière, qui ne lui avait causé que des problèmes, finalement. Le bibliothécaire s’adossa contre un mur et se laissa glisser sur le sol, observant le sixième année se remettre de ses émotions. Il lui laissait le choix de partir ou de rester. Morgan n’avait plus rien à lui dire, et avait expressément besoin de réfléchir aux paroles du Poufsouffle, mais il ne comptait pas lui faire part de ses réflexions. « Ceci dit, j’ai le droit d’être pathétique et stupide si j’ai envie. » Oui, le mangemort boudait. Il étala les jambes par terre, soupirant. Il ne savait plus quoi faire, du coup. Sa curiosité, cependant, avait été piquée et il voulait absolument savoir pourquoi le blond était venu jusqu’ici. « Avant que tu t’en ailles, je veux quand même savoir la raison de ta balade nocturne. Tu sais que c’est interdit. Tu cherches les ennuis exprès, ou c’est une impression ? Tu penses pas que t’as assez de problèmes comme ça ? » Montrant d’un coup de menton l’inscription gravée dans sa main, il haussa un sourcil. « T’as pas l’air d’avoir retenu la leçon. Ne pas s’échapper. T’as pas vraiment une tête de rebelle pourtant. Enfin bref, je vais pas te punir pour une escapade après le couvre-feu, c’est ridicule. Mais je veux savoir pourquoi. Alors vas-y, je t’écoute. » Oli espérait que le peu d’autorité qui lui restait serait suffisante pour que le garçon lui obéisse. Le bibliothécaire fixa le garçon qui s'approchait, se demandant bien ce qui l'avait poussé à rester pour le convaincre de ne pas sauter, puis l'insulter.
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MessageSujet: Re: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptyMer 8 Aoû - 4:45

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Louis expira bruyamment, à bout de souffle. Il venait de hurler sur Oli Stocker, le mangemort le plus dégénéré de tout Poudlard, et la seule chose qui lui était venu à l'esprit jusqu'à présent était de se reculer. Non pas parce qu'il avait peur, mais parce qu'il était furieux, qu'il avait tout dit, et qu'il en était épuisé. L'adolescent n'avait aucunement coutume de hurler sur qui que ce soit, ni d'énoncer ses quatre vérités à quelqu'un. Et là, c'était justement ce qu'il venait d'effectuer, à l'adresse d'un homme qu'il ne connaissait que quasiment pas de plus et un individu qui pourrait le tuer de sang-froid de surcroît. En conclusion, l'adolescent n'avait pas réfléchi. Il faut dire que l'aide bibliothécaire et son défaitisme absolu l'avait totalement fait sortir de ses gonds. Louis ignorait pourquoi il avait prit la cause de l'adulte tant à cœur. Il aurait très bien pu ne pas s'en mêler, suivre ses conseils puis partir se coucher, comme si de rien n'était. Mais non, il était resté, déterminé à lui venir en aide du mieux qu'il pouvait. « Le mieux qu'il pouvait » s'était d'ailleurs avéré être hausser la voix et l'injurier. Cependant, sous un certain angle, il avait amélioré légèrement les choses du côté de Stocker. En effet, l'aide bibliothécaire n'était désormais plus à cheval entre la vie et la mort et l'avait écouté, sain et sauf.

Pendant quelques secondes, les deux hommes se scrutèrent, le silence s'imposant. Ce dernier semblait d'ailleurs assez hors sujet, plutôt étranger, jurant odieusement avec les vociférations récentes de l'apprenti sorcier. Finalement, promptement, Oli se releva et saisit le sixième année par le col. Si rapidement, que le vif attrapeur n'eut le temps de le fuir. Il sentit la poigne de l'aide bibliothécaire se resserrer sur son col et croisa le regard perçant du mage noir. Ce dernier souleva Louis du sol et le déplaça jusqu'à la barrière, contre laquelle il le pressa violemment. Le jeune homme ne put réprimer une grimace, Oli reprit usage de la parole. « J’arrive pas à dire si tu es désespéré, très courageux, ou complètement con. » Un mélange de trois sans doute, ne put s'empêcher de penser Louis. Quoi qu'il n'oserait jamais se qualifier de « très courageux ». Après prompte réflexion, il était sans doute plus généreux qu'autre chose. Bien qu'il faille être un sacré coeur-de-lion pour oser hurler sur un mangemort comme il l'avait fait, et en particulier dans sa situation avec des origines plus que détestées. Finalement, il restait sur sa première réponse : un mélange des trois, probablement. « Tu te prends pour qui exactement ? Tu crois pas que ta colère est un tantinet déplacée ? Tu penses avoir le droit de faire de pareilles réflexions ? » Louis se força à ne pas baisser les yeux, l'air honteux, comme il avait l'habitude de le faire face à la moindre réprimande. Il se retint de ciller. Dans cette situation, il valait mieux ne pas montrer le moindre signe de faiblesse selon lui. Et même si c'était l'alternative qui lui assurait le plus de chance de survie, Louis préférait mourir en ayant rien lâché qu'en s'étant soumis à son agresseur. Dans tous les cas, Louis était d'accord avec l'adulte sur le point qu'il y avait été fort, qu'il s'était montré bien trop véhément. Qu'il n'aurait peut-être pas dû, que peu d'élèves dans ce château aurait eu l'idée d'agir de la sorte. Peut-être était-il même le seul. Quoi qu'il en soit, le jeune homme ne pipa mot. Il ne se prenait pour personne en particulier, si ce n'est qu'un adolescent qui refusait de voir quelqu'un abandonner la vie de manière si facile. Et dans ce cas-là, oui, il se donnait l'autorisation de faire de pareilles réflexions. Mais il était peut-être plus judicieux de garder ça pour lui dans l'instant présent. « Qu’elles soient fondées ou non n’est pas la question, c’est une autre histoire, mais je te permettrais pas de me cracher à la figure de telles choses. Je ne sais quelle mouche t’as piqué ce soir, mais j’espère pour toi que ça passera vite. » Louis retint un léger sourire. Oli lui faisait extrêmement mal, ce qui ne composait pas une tâche ardue mais il était tout de même satisfait que le mangemort semble si choqué. De cette manière, il ne l'oublierait pas. Peut-être même que ses propos viendraient le hanter s'il décidait un jour de refaire ami-ami avec la barrière sous l'emprise d'un coup de cafard. Ses efforts n'avaient pas été vains, il avait servi à quelque chose. Il avait peut-être sauvé quelqu'un. Même si cette personne était son ennemi. « Si je te dis que t’as raison, que les mangemort réagissent à tout par la mort, tu crains pour ta vie ou pas ? » Un air sadique apparut sur le visage de l'aide bibliothécaire qui appuya son bras contre son cou. Louis fit de son mieux pour se montrer impassible. De toute façon, à ce rythme-là, il ignorait complètement s'il y allait y avoir un mort ou pas cette nuit à Poudlard. La Faucheuse semblait invitée cordialement dans tous les cas sur la tour d'astronomie. A savoir si elle allait être servie... Louis plissa légèrement les yeux. S'il craignait pour sa vie ? Évidemment. Mais il se retint une nouvelle fois d'en faire part à son interlocuteur. « Ceci étant dit, je sais pas vraiment ce que je vais faire de toi. Tu sais que je peux faire, concrètement, ce que j’ai envie ? J’y réfléchissais pendant ta charmante tirade. J’en suis venue à la conclusion qu’il suffisait d’un peu d’imagination. Mais qu’on pourrait s’amuser, tu penses pas ? » Mêlant la parole aux gestes, Oli pressa avec plus d'intensité son bras contre sa gorge. Louis suffoqua, le reste de son corps se comprimant qui plus est encore plus contre la barrière derrière lui. Instinctivement, il plaça ses mains sur le bras d'Oli, tentant de se libérer de son emprise qui l'étouffait littéralement. Aller chercher sa baguette serait complètement idiot vu la proximité de leurs corps. Ce serait aussi évident d'aller récupérer celle d'Oli dans sa poche. « Puisque tu es si intelligent, que tu as des leçons sur la vie à donner, j’aimerais bien savoir ton prochain coup. Si je déduis ce que tu me dis, tu ne dois pas être quelqu’un de lâche alors vas-y. Je t’écoute. Je te regarde. Sors toi de ta merde à coup de belles paroles. Vas-y, qu’on rigole. » Louis ouvrit la bouche, mais ce fut davantage pour tenter de respirer que de répondre quoi que ce soit à des propos qu'il n'avait qu'à moitié assimilés, trop occupé à chercher de l'oxygène. Il reçut une claque sur la joue, ce qui ne l'aida pas. « Ah non, je veux plus t’entendre. Tu crois pas que t’as assez crié comme ça ? TU CROIS PAS ? » En guise de réponse, Louis gémit, tentant toujours de se soustraire à l'emprise d'Oli, tentant de passer sous son bras bien trop costaud. Plus ça allait, plus ses gestes devenaient frénétiques, tentant de faire mouvoir un bras qui semblait composer un véritable mur. Et même se glisser en-dessous lui donnait l'impression de rendre les choses pires vu que le mangemort se mettait à appuyer encore plus sur sa gorge. Finalement, l'aide bibliothécaire relâcha son emprise et la pression sur ses jambes suivit sans explications évidentes. Toutefois, le Poufsouffle n'eut ni le temps de s'effondrer sur le sol ou de porter ses mains à son cou violacé qu'Oli saisissait de nouveau son col, arrachant un nouveau gémissement de la part du sixième année qui venait à peine d'aspirer sa première bouffée d'oxygène depuis une bonne minute de suffocation. Le mangemort retourna sa proie et la pencha sur la barrière, de manière à ce que Louis n'ait d'autres visions que le sol obscur à plusieurs dizaines de mètres. Il poussa l'attrapeur jusqu'à ce que celui-ci ne soit plus qu'en équilibre précaire et soit persuadé que si Oli le lâchait, il tomberait du mauvais côté de la barrière, du côté duquel il l'avait persuadé encore dix minutes plus tôt de se laisser glisser. « Tu faisais quoi ici, déjà, avant que j’arrive ? A cette heure-là ? Hein ? Tu faisais mumuse avec le vide, toi aussi ? Je vois sérieusement pas d’autre raison d’être là tout seul. Y’a rien à faire ici. C’est l’endroit le plus haut de l’école, si tu crois que la raison de ta présence ici est passée inaperçue pendant ton long speech, tu te trompes. Comme sur beaucoup de choses, malgré ce que tu penses du monde, tu te trompes. » Louis demeura silencieux. De toute manière, il ne pouvait pas prononcer le moindre terme même avec toute la bonne volonté du monde. Et plus ça allait, plus il avait le vertige et envie de vomir. Puis, Oli finit par le lâcher. Sans s'en rendre compte, Louis était avachi sur le sol, pire qu'une poupée de chiffon qu'on abandonne, lassé.

Pendant plusieurs minutes, le silence régna de nouveau entre les deux sorciers. Louis, les mains tremblotantes, porta ses mains à son cou douloureux et déboutonna comme si sa vie en dépendait et qu'un traumatisme était ce soir né les premiers boutons de sa chemise. Il respira bruyamment et à grandes inspirations plusieurs fois, puis finit par rejeter la tête en arrière, se rendant compte que Oli le fixait, tous les muscles de son dos lui faisant souffrir le martyr. Il n'eut même pas la force de sursauter quand l'aide bibliothécaire reprit la parole. « Ceci dit, j’ai le droit d’être pathétique et stupide si j’ai envie. » Louis laissa tomber sa tête de nouveau en avant de manière à ce qu'il puisse faire face à son interlocuteur. Il avait encore du mal à respirer, alors qu'aucune pression ne s'exerçait sur sa gorge. C'était un peu comme si le fantôme du bras d'Oli demeurait là, perpétuel. De plus, sa gorge était tellement sèche que ça n'aidait en rien. A chaque fois qu'il déglutissait, c'était comme s'il avalait une rondelle qui lui râpait sournoisement l'intérieur de la gorge. Le mangemort étala ses jambes devant lui, la mine boudeuse, mais le Poufsouffle n'eut pas la force de réagir par-dessus son mode survie actuel. « Avant que tu t’en ailles, je veux quand même savoir la raison de ta balade nocturne. Tu sais que c’est interdit. Tu cherches les ennuis exprès, ou c’est une impression ? Tu penses pas que t’as assez de problèmes comme ça ? » Le garçon eut un léger sourire qui serait probablement prit comme incongru dans une telle situation. Il venait de frôler la mort, son agresseur lui disait qu'il jouait avec le feu, et lui souriait. Logique. Tout à fait naturel comme réaction. Haussant un sourcil, Oli montra l'inscription en lettres sanguinolentes gravées dans sa peau pour ce qui devrait être à tout jamais à en croire les dires de son bourreau et la cicatrice que possédait lui-même son oncle enfermé à Azkaban depuis plusieurs années. Louis baissa les yeux sur sa main. « Je ne m'échapperai pas. » « T’as pas l’air d’avoir retenu la leçon. Ne pas s’échapper. T’as pas vraiment une tête de rebelle pourtant. Enfin bref, je vais pas te punir pour une escapade après le couvre-feu, c’est ridicule. Mais je veux savoir pourquoi. Alors vas-y, je t’écoute. » Le sixième année leva les yeux vers l'aide bibliothécaire. C'était très généreux de sa part de ne pas le punir pour une escapade après avoir manqué de l'étripé. L'attrapeur s'éclaircit la gorge puis se remit sur ses jambes encore un peu flageolantes. Il s'orienta vers un Oli qui lui semblait étonnement – et sans doute stupidement – inoffensif pour le moment. Il se laissa glisser à ses côtés, comme s'ils étaient des amis de longue date et que manquer de se faire assassiner par l'un nouait forcément des liens d'une grande affection. Le jeune homme se racla la gorge une nouvelle fois, puis prononça, après avoir réfléchi à une réponse qui ne venait toutefois pas. « Eh bien, l'habit ne fait pas le moine, manifestement. » Il ne regardait pas Oli, fixant la barrière dont la copie conforme devait être présente dans son dos. Il pencha la tête, basculant son regard vers le mangemort. « Je suis un Weasley, on ne nous appelle pas de la vermine seulement parce qu'on aime les moldus, parce que vous nous considérez comme des « traîtres à notre sang ». On nous appelle de la vermine parce qu'on n'en fait qu'à notre tête qui est dure et qu'on tape fort. » Il attira longuement son regard de nouveau vers la barrière. D'un ton absent, il répondit, après quelques secondes silencieuses, se rémora son temps passé seul sur la tour avant l'arrivée surprenante du mage : « Je cherchais une réponse. » Il cligna des yeux, orienta de nouveau son regard vers le mangemort. « Je l'ai eue en plus d'une confirmation. » Ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire. Le silence s'installa de nouveau. Puis, Louis ajouta : « Ça a du bon, d'être rebelle, vous savez. Beaucoup essaient d'entrer dans le moule, mais au final, ça leur monte à la tête, et ils perdent de vue l'essentiel. L'important, c'est pas de suivre. L'important, c'est d'aller où nos tripes le veulent, le dictent. » Il déglutit difficilement, faisant écho aux dires précédemment énoncés par Stocker, sans pour autant ne lui faire de reproches, cette fois-ci. « Mais ce ne sont que les paroles d'un ado de seize ans qui se ferait vite réprimander s'il disait ça à haute voix. Et que personne ne prend vraiment au sérieux, ou s'empresse de dire qu'il se trompe. » Il inspira profondément, puis entrouvrit les lèvres pour continuer sur le fil de sa pensée. C'était vrai que s'il se mettait à dire ça dans les couloirs de Poudlard, tout le monde le prendrait pour un fou. Premièrement, ça contrastait totalement avec l'allure du garçon respectueux, sage, discret qu'il donnait. Ensuite, Louis était plus réputé pour être quelqu'un de vulnérable que de puissant. Quoi qu'il en soit, un bruit provenant des escaliers menant à la tour d'astronomie le figea. Il se redressa rapidement, se tournant vers l'entrée de la tour, où rien n'était encore visible. Il risqua un vif regard vers Oli qui contemplait le bout de ses chaussures comme si c'était l'élément le plus intéressant dans cette partie de la soirée. Le garçon scruta quelques secondes l'aide bibliothécaire, le dévisageant presque, reprenant son mode survie. Certes, la leçon n'avait pas l'air d'avoir été captée, mais ce n'était pas pour autant que Louis souhaitait être de nouveau puni. D'autre part, se faire surprendre aux côtés de Stocker par un membre du personnel du château n'était probablement pas le plus désirable. Le jeune homme s'agenouilla, prêt à sauter sous les poutres s'il le fallait. Sa main glissa jusqu'à la poche de son pantalon où était rangée sa baguette magique et le Poufsouffle sursauta en croisant le regard fixe d'Oli, qui lui ordonnait presque de rester immobile.
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MessageSujet: Re: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptyJeu 16 Aoû - 2:43

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La tension s’était manifestement calmée entre les deux jeunes hommes. Ils avaient tous les deux à tour de rôle manqués de s’assassiner, et apparemment, ça semblait être un bon moyen de relâcher la pression. Ils en avaient peut-être tous les deux besoin, après tout. Ils ne s’étaient peut-être pas retrouvés ici par hasard. Louis s’était approché d’Oli, et ils étaient assis l’un à côté de l’autre. Fatigués. Le mangemort avait envie de s’excuser pour l’avoir à moitié étranglé, mais il ne dit rien. Il n’était pas tout à fait désolé. « Eh bien, l'habit ne fait pas le moine, manifestement. » Le bibliothécaire eut un petit sourire. En effet. L’habit ne faisait pas la moine. Il ne restait plus qu’à savoir si c’était positif ou négatif. Oli se demanda un instant si quand on le voyait, on savait déjà qu’il était si… comme il était. Torturé et si étrange. Beaucoup à Poudlard le connaissaient de vue. Ils savaient qu’il était bizarre. Qu’il fallait éviter de lui parler, ou au contraire, aller lui toucher deux mots parce que ça allait être marrant. Mais Morgan aimait bien cette réputation. Ça lui permettait de faire un peu ce qu’il voulait, sans avoir à subir les conséquences directes de ces paroles. Il n’avait pas à se soucier de l’impact que ça avait sur ci ou ça. Tournant les yeux vers le Weasley, il attendit que le Poufsouffle continue de parler, de lui donner une explication. « Je suis un Weasley, on ne nous appelle pas de la vermine seulement parce qu'on aime les moldus, parce que vous nous considérez comme des « traîtres à notre sang ». On nous appelle de la vermine parce qu'on n'en fait qu'à notre tête qui est dure et qu'on tape fort. » Morgan haussa un sourcil. Il n’avait jamais vraiment compris pourquoi certains étaient des traîtres à leurs sangs. Mais il y avait pleins de choses qu’il ne comprenait pas, alors il avait arrêté de poser la question. Il passait toujours pour un idiot, et après on doutait de lui. C’était à cause de questions comme mais en fait pourquoi qu’il s’était fait viré de chez son ex-femme il y avait de ça quelques années. C’était pour cette raison qu’il avait toujours été le larbin de service et pas celui qui dirige la bande. Parce qu’il n’avait toujours pas compris leur délire.

« Je cherchais une réponse. » Stocker croisa le regard de Louis et opina du chef. Ça semblait être une bonne raison d’être là. Oli hésitait à demander la question. C’était peut-être indiscret. Et de toute façon, c’était un élève dont il avait la responsabilité. Demain il le croiserait dans le couloir et rien ne se passerait, alors quel intérêt ? C’était stupide. « Je l'ai eue en plus d'une confirmation. » « T’en as de la chance. » Les deux hommes se sourirent. Morgan se sentait incroyablement bête. Le plus mature des deux dans l’histoire semblait être le sixième année, et pas l’homme de vingt six ans. « Ça a du bon, d'être rebelle, vous savez. Beaucoup essaient d'entrer dans le moule, mais au final, ça leur monte à la tête, et ils perdent de vue l'essentiel. L'important, c'est pas de suivre. L'important, c'est d'aller où nos tripes le veulent, le dictent. » Oli tourna la tête vers la barrière. Ça semblait tellement plus difficile que ce que lui disait Louis. Il semblait bien y arriver, lui, et il n’avait aucun doute qu’il s’en sortirait bien dans la vie. Mais Morgan avait toujours été habitué à un petit confort qu’il avait du mal à quitter. Et puis même s’il n’était pas bien ici, il ne sentait pas de partir à l’aventure. Tout ce qu’il avait toujours commencé avait été un échec, et il ne voulait pas en subir un autre. Il y survivrait, probablement, mais inutile de se rajouter de la difficulté quand il pouvait essayer, faire de son mieux, pour prendre sur lui et vivre là où il était accepté depuis plusieurs années. « Mais ce ne sont que les paroles d'un ado de seize ans qui se ferait vite réprimander s'il disait ça à haute voix. Et que personne ne prend vraiment au sérieux, ou s'empresse de dire qu'il se trompe. » Le bibliothécaire allait lui dire qu’il se trompait et que l’âge n’était pas important pour ce genre de choses, que s’il le croyait, c’est qu’il avait sûrement raison mais un bruit dans les escaliers coupa la possibilité aux deux de continuer leur discussion. Fixant ses pieds en attendant que la cause du bruit arrive jusqu’à eux, il remarqua que le garçon à côté de lui était déjà à moitié envolé. Stoker le fixa jusqu’à ce que leurs regards se croisent et lui ordonna d’un coup d’œil de rester là où il était. « Rassis toi. C’est Eros. »

Les quelques mots d’Oli ne semblèrent rassurer en rien le Weasley, mais il ne bougea pas. « Je reconnais sa façon de monter les escaliers. Je m’en occupe, juste. Tais-toi. » Allant au devant du surveillant irlandais, il le croisa alors qu’il sortait des escaliers et arrivait sur le sol de la tour d’astronomie. « J’ai entendu du bruit. C’était toi ? » Morgan leva les yeux au ciel. « A ton avis Léon ? » « Tu fais quoi en haut de la tour à cette heure-là de la nuit tout seul ? Tu te parlais à toi-même ? » Il y eut un petit moment de silence. Le bibliothécaire ne savait pas quoi répondre, alors il tenta de faire rentrer dans la tête du pion qu’il n’y avait que lui. « Ça te semble surprenant, que je me parle à moi-même ? » Nouveau grand silence. Eros finit par hausser les épaules et répondre. « Ouais en fait non. » Le bibliothécaire esquissa un sourire et s’adossa à une poutre. « Tu fais ta ronde jusqu’aux tours d’astronomie toi maintenant ? » Un long craquement se fit entendre dans le dos du mangemort, qui sursauta. Le batteur fit quelques pas en avant, fronçant les sourcils. « Oli, y’a quelqu’un avec toi ? » Le concerné se mordit la lèvre, fixant les ténèbres avec un regard meurtrier. C’était simple pourtant, ne pas bouger. Ne pas bouger, il avait dit. « Putain mais tu veux qu’il y ait qui avec moi ? » « Je sais pas. T’es capable de traîner n’importe qui avec toi. Ou alors t’as surpris quelqu’un et tu veux pas que je le sache. » Morgan attrapa l’épaule d’Eros et le tourna vers lui avant qu’il décide d’avancer un peu plus loin. « T’es chiant. J’aime bien la tour d’astronomie parce qu’on voit bien les étoiles le soir. Et j’aime bien y aller. Et j’étais seul. Et tout le monde se parle à soi-même. Tu veux me faire boire du véritaserum ou c’est bon ? » Le joueur de quidditch soupira et reprit le chemin des escaliers. « Fais gaffe à toi. » « Ouais. » Oli attendit de ne plus entendre les bruits de pas de l’irlandais avant de revenir trouver le Poufsouffle, qui n’avait apparemment pas changé de place. « J’avais dit de pas bouger. »

Haussant les épaules, le mangemort se rassit à côté du garçon et se remis à contempler le bout de ses pieds. « Peu importe. » Jetant un coup d’œil rapide à Louis, il eut un instant d’hésitation. « T’allais parler ou… ? » Le Poufsouffle fit non de la tête. Oli pouvait donc prendre la parole. Il ne savait plus vraiment quoi dire, mais il tenta d’expliquer le fond de sa pensée. « Ce que j’essayais de te faire comprendre avant que tu n’aies soudainement envie de m’assassiner ou de me pousser toi-même au-dessus de la barrière, c’est que je ne dis pas que ça n’a pas du bon d’être rebelle. Ça a l’air de bien te réussir. Mais c’est pas aussi facile pour tout le monde. Tu dis ça comme si c’était quelque chose de naturel. Ça ne l’est pas. Pour toi peut-être, c’est sûrement de famille, vous êtes des résistants. Vous arrivez à faire face à ce qu’il vous arrive, je sais pas. Mais c’est pas inné pour tous. » Haussant les épaules, Oli se rendit compte qu’il avait froid et s’enroula dans sa cape, repliant ses genoux contre son torse. Il ne manquait plus qu’un feu de cheminé. « J’ai jamais compris les délires de sang, pour être honnête. Je veux dire. Est-ce que si on ouvre les globules sont différents ? Si tu t’es un jour posé la question, je peux te promettre que non. C’est tous les mêmes. J’ai bien regardé. Y’a aucune différence. Un cadavre, on serait incapable de dire la nature de son sang. Alors pourquoi c’est censé être aussi important ? Et pourquoi certains sont des traîtres ? » Regardant fixement Louis comme si la réponse était écrite sur son front, il cherchait des réponses au fur et à mesure des questions qu’il posait. Ce n’était pas la première fois qu’elles lui trottaient dans la tête, mais il avait arrêté de les poser depuis bien longtemps. « Tu sais toi ? T’as l’air de trouver des réponses à tes questions. J’ai jamais compris. J’aurais peut-être dû, ça m’aurait évité pas mal de désagrément, mais ça veut juste pas rentrer. Pourquoi vous êtes des traitres à votre sang ? On peut être traître par rapport à du sang ? Une personne, oui, mais une nature. C’est pas parce que tu bois dans une tasse que tous tes bols doivent se sentir vexés. » Riant de sa propre métaphore en imaginant les bols bouder tous dans le placard parce qu’une tasse était plus adéquate pour ce genre de boisson, il ramena son regard vers les étoiles, en secouant la tête. « Enfin on se ressemble sur un point. Si moi je dis ça à voix haute, t’imagines même pas comme ça craint. Je peux dire pleins de choses, mais pas avec une marque pareille sur le bras. Je l’ai déjà fait et ça m’a rapporté que des emmerdes alors… On apprend à se taire. »

Décidant qu’il avait encore envie de parler, Morgan continua dans sa lancée. « Avant d’être bibliothécaire, j’étais comme les mangemort en patrouille tu sais ? J’allais chercher les gens dans leur famille et je les emmenais ici. Je suis peut-être venue prendre une de tes sœurs. Ou même toi, c’est possible. J’en ai vu tellement que je m’en souviens plus. Bref, j’ai vu tellement de familles différentes, d’enfant, de lieux, rien que les maisons étaient toutes uniques. Et j’ai jamais pu comprendre pourquoi cet enfant-là, sa mère le retenait et celui-là j’étais accueilli avec presque des cadeaux. » Se pinçant l’arcade du nez, il haussa les épaules et soupira. « Comment est-ce qu’on en est arrivé là. »
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MessageSujet: Re: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptyDim 2 Sep - 15:04

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« Rassis toi. C’est Eros. » En position parfaite en vue de s'envoler si les choses s'envenimaient pour son cas, Louis fixa le mangemort, incrédule. Si l'on récapitulait, le Poufsouffle venait tout juste d'entretenir une conversation avec l'aide bibliothécaire pour la première fois de sa vie. Généralement, il s'adressait à Grace lorsqu'il se rendait à la bibliothèque. Et dans tous les cas, lorsqu'il avait des livres à rendre, il ne s'éternisait jamais. Louis fuyait les membres du personnel le plus soigneusement possible, qu'ils soient professeurs, garde-chasse, bibliothécaire ou pion. La seule exception qui confirmait cette règle constituaient les deux infirmiers, mais après, c'était tout à fait normal. Victoire était la sœur aînée de l'adolescent et Teddy son amoureux de ce qui semblait être toujours. Louis ignorait cependant où classer Oli dans son échelle de dangerosité des adultes du château. D'un côté, l'aide bibliothécaire lui avait prouvé qu'il pouvait très bien lui ôter la vie si l'envie le prenait et qu'il était aussi prodigieusement instable. Ce qui en soit, pouvait composer un danger encore plus intense que celui que présentait un mangemort sanguinaire. On sait à quoi s'attendre de la part d'un mage noir assoiffé de décès. Cependant, d'un fou qui hésite et qui joue du chaud du froid avec les gens, on finit toujours par baisser sa garde à un moment où à un autre et cela peut s'avérer fatidique. Quoi qu'il en soit, le garçon ne pouvait s'empêcher d'entretenir de la sympathie à l'adresse de son interlocuteur. Une sympathie toute particulière, qui n'aurait même pas lieu d'être et pour laquelle il se ferait certainement sévèrement réprimandé si un membre de sa famille ou un de ses rares amis l'apprenait. Mais Louis ne pouvait pas s'en empêcher. Il répétait le même scénario que celui qu'il avait dressé lors de sa rencontre avec son amie d'enfance Eowyn qui avait plus que mal tournée. Il s'évertuait à tenter de raisonner et améliorer le quotidien des âmes plus ou moins perdues, désespérées ou déchues par la vie. Probablement devait-il cesser de jouer au bon samaritain, parce que de toute évidence, parfois il empirait plus les choses qu'autre chose. Il n'était pas sûr d'avoir aidé le mage noir en face de lui, et la française lui avait clairement déclaré qu'il la détruisait. L'adolescent baissa les yeux à cette idée. La dernière chose qu'il voulait était de faire du mal à quiconque. Ce qu'il souhaitait, c'était aider les autres. C'était en lui, c'était ce qui lui plaisait le plus dans la vie. Mais s'il faisait tout de travers, alors, il perdrait en quelque sorte une passion et parfois même un mode de vie. En effet, pendant que le jeune homme songeait aux problèmes des autres, il oubliait les siens et ça le satisfaisait tellement d'apaiser les gens et leur rendre parfois le sourire. « Je reconnais sa façon de monter les escaliers. Je m’en occupe, juste. Tais-toi. » Louis ne pipa mot, n'esquissa le moindre geste, se contentant de défigurer toujours le mangemort, à la recherche d'une menace. Il ignorait s'il devrait lui faire confiance ou non, et avait assurément aucune envie de se retrouver nez-à-nez avec Eros, le pion malveillant. Toutefois, qu'avait-il de mieux à faire ? Ce n'était pas comme s'il pouvait transplaner jusqu'à son dortoir. Et sauter sous les poutres serait sans doute trop visible. Il s'assit ainsi silencieusement contre le mur, tentant de se faire le plus petit et discret possible. Il n'avait qu'à prier pour qu'Oli ne le vende pas. D'ailleurs, comment ça se faisait qu'il avait deviné que c'était l'irlandais qui approchait ? A sa manière de monter les escaliers ? L'aide bibliothécaire passait-il la majorité de ses nuits sur la tour d'astronomie pour connaître la façon de monter les marches d'un escalier de tout le monde ? Surtout que Louis n'avait pas remarqué que Sturridge gravissait ces marches d'une manière spéciale. Ce n'était pas comme s'il gambadait ou sautillait sur chacun d'entre elles. C'était plutôt une démarche sobre, ordinaire, bien que peut-être assez ferme. Il entendit les pas d'Oli s'orienter vers l'escalier menant à la tour et retint sa respiration, apeuré. « J’ai entendu du bruit. C’était toi ? » Les muscles du Poufsouffle se raidirent. Oli avait l'oreille – ou l'expérience – il s'agissait bien de la voix d'Eros. « A ton avis Léon ? » Léon ? Louis ne put retenir un sourire légèrement amusé. Le pion avait hérité d'assez drôles de prénoms. Il ne manquait plus qu'il ait Alphonse en troisième nom et il aurait la totale. « Tu fais quoi en haut de la tour à cette heure-là de la nuit tout seul ? Tu te parlais à toi-même ? » Louis fronça les sourcils. Manifestement, Oli ne devait pas être un habitué sinon Eros ne lui poserait pas ce genre de questions. L'attrapeur ne sut s'il devait être rassuré ou inquiet à cette idée. Si Oli parvenait à reconnaître comment marcher les gens, qui sait ce qu'il pouvait aussi retenir. Si ça se trouvait, il composait une véritable arme en dévoilement d'identité d'autrui. « Ça te semble surprenant, que je me parle à moi-même ? » « Ouais en fait non. » Louis attira ses jambes un peu plus contre son corps, se tapissant dans l'ombre un maximum. « Tu fais ta ronde jusqu’aux tours d’astronomie toi maintenant ? » Un long craquement se fit entendre à quelques mètres du Weasley qui se pétrifia sur place. Il tourna lentement la tête, s'imaginant déjà devoir faire face à plusieurs mangemorts ou une créature magique assoiffée de sang. Mais l'unique chose qu'il pouvait apercevoir était les grands yeux globuleux d'un chat énorme. Louis hésita à le chasser d'un geste de la main ou à l'immobiliser d'un sortilège lorsque celui-ci commença à s'étirer et envisager de faire ses griffes sur une des poutres boisées. « Oli, y’a quelqu’un avec toi ? » Louis positionna ses doigts sur sa baguette magique, prêt à l'attaque. Bien qu'il ignorait comment il pourrait bien se défendre dans l'immédiat. « Putain mais tu veux qu’il y ait qui avec moi ? » Le jeune homme plissa les yeux, comme s'il redoutait recevoir un quelconque impact. Oli semblait furieux, et il en était probablement en partie la cause. Le sixième année pria pour que l'aide bibliothécaire ne soit pas rancunier et ne le livre pas au batteur. « Je sais pas. T’es capable de traîner n’importe qui avec toi. Ou alors t’as surpris quelqu’un et tu veux pas que je le sache. » Le cœur du Poufsouffle martelait de plus en plus fort la poitrine de ce dernier si bien que Louis craignait presque qu'Oli ou Eros puisse l'entendre d'où ils étaient. Surtout que « Léon » s'approchait de sa cachette, au son des pas. Il entendit ceux-ci se rompre toutefois brusquement, alors que Stocker reprenait : « T’es chiant. J’aime bien la tour d’astronomie parce qu’on voit bien les étoiles le soir. Et j’aime bien y aller. Et j’étais seul. Et tout le monde se parle à soi-même. Tu veux me faire boire du véritaserum ou c’est bon ? » « On voit bien les étoiles le soir ». Louis eut l'impression d'entendre sa mère parler. Si ça se trouvait, l'homme de vingt-six ans était un grand romantique. Dans tous les cas, il espérait de tout cœur que son interlocuteur décide de rebrousser le chemin à l'écoute des paroles de son collègue. Le sixième année perçut un soupire, puis des pas s'éloigner du lieu où il était caché. « Fais gaffe à toi. » « Ouais. » Le garçon déglutit, ne s'empêchant pas de penser que peut-être que s'il n'avait pas été là, Eros serait monté sur la tour d'astronomie et n'aurait croisé que le spectre de la mort, ne se doutant même pas qu'Oli soit écrabouillé sans vie devant le château. Louis espérait que le mangemort ne parte pas contempler les étoiles trop régulièrement et ainsi envisage sérieusement de s'ôter la vie un autre jour où lui n'aurait pas eu l'idée de briser la règle du couvre-feu pour s'aventurer jusqu'ici. Pendant quelques minutes, le Poufsouffle écouta Eros descendre l'escalier et devina qu'Oli avait dû rester immobile puisqu'il ne percevait aucun signe de vie de sa part. Pendant un moment, le jeune homme ne put s'empêcher de se demander si l'homme n'avait pas décidé de sauter et qu'il ne l'avait pas vu passer. Il hésita à jeter un coup d'œil dans sa direction mais décida de conserver un silence de mort, jusqu'à ce qu'il entende finalement le mangemort revenir dans sa direction. « J’avais dit de pas bouger. » L'air effaré, Louis observa Oli, sans oser s'innocenter et accuser le chat qui avait – en plus - disparu. Peut-être que l'aide bibliothécaire penserait qu'il se moquait de lui et se fâcherait. Il ne voulait pas froisser l'adulte, et d'une certaine manière, il était encore trop sous le choc pour pouvoir articuler quoi que ce soit, si bien que le mage noir conclut, à son plus grand soulagement : « Peu importe. » Louis ferma la bouche qu'il avait entrouvrit pour tenter de dire quelque chose au mangemort. Que ce soit un remerciement ou une demande d'excuses pour avoir fait du bruit bien qu'il ne soit pas le fautif numéro un. Il observa Oli vouer une attention toute particulière au bout de ses chaussures avant de relever la tête vers lui et l'interroger : « T’allais parler ou… ? » Le garçon secoua vigoureusement la tête en signe de dénégation. Il ne décolla néanmoins pas ses yeux du visage de son interlocuteur qui semblait réfléchir. Il haussa les sourcils, l'encourageant intérieurement à dire ce qu'il avait sur le cœur. Il était là pour ça, de toute façon, et n'avait pas spécialement mieux à faire. En fait, il préférait rester ici sous la protection d'Oli que de partir à la chasse au « Léon ». Et s'il pouvait venir en aide au britannique, c'était tout bénef. « Ce que j’essayais de te faire comprendre avant que tu n’aies soudainement envie de m’assassiner ou de me pousser toi-même au-dessus de la barrière, » Louis se figea, soudainement encore plus mal à l'aise devant les propos énoncés. Il n'avait pas eut envie de l'assassiner, au contraire, il avait souhaité lui sauver la vie. Après, certes, le garçon s'était laissé emporter. Ça avait été plus fort que lui. Mais tout venait d'un sentiment honorable ne visant qu'à donner goût à la vie à Oli. C'était peut-être raté et sans doute mal interprété, sur le coup. « c’est que je ne dis pas que ça n’a pas du bon d’être rebelle. Ça a l’air de bien te réussir. Mais c’est pas aussi facile pour tout le monde. Tu dis ça comme si c’était quelque chose de naturel. Ça ne l’est pas. Pour toi peut-être, c’est sûrement de famille, vous êtes des résistants. Vous arrivez à faire face à ce qu’il vous arrive, je sais pas. Mais c’est pas inné pour tous. » Louis baissa les yeux, l'air honteux, comme s'il était un garçonnet qui se faisait gronder par son père. D'accord, l'aide bibliothécaire marquait un point. Louis n'avait pas considéré le fait que ce soit plus dur pour certains que pour d'autres. En fait, il avait placé Oli sur le même pied d'égalité que sa propre personne. Il se mettait à la place de l'homme, sans pour autant se mettre dans ses baskets. Mais le Poufsouffle était persuadé que c'était possible. Que lorsqu'on voulait, on pouvait. Et Stocker n'était pas plus empoté qu'un autre. Il pourrait le faire, même si c'était difficile. De toute façon, c'était difficile pour tout le monde. C'était la volonté qui faisait réellement le poids dans la balance et motivait les gens – ou l'instinct de survie. « J’ai jamais compris les délires de sang, pour être honnête. Je veux dire. Est-ce que si on ouvre les globules sont différents ? Si tu t’es un jour posé la question, je peux te promettre que non. C’est tous les mêmes. J’ai bien regardé. Y’a aucune différence. Un cadavre, on serait incapable de dire la nature de son sang. Alors pourquoi c’est censé être aussi important ? Et pourquoi certains sont des traîtres ? » Le jeune homme sourit tendrement. Lui non plus ne comprenait pas « les délires de sang », comme le nommait son interlocuteur. A ses yeux, un sorcier née-moldu, de sang-mêlé ou de sang-pur, composait un sorcier tout simplement. Il n'était pas meilleur selon ses origines. C'était « tous les mêmes. » Cependant, le fait que Oli lui confie qu'il avait bien regardé et comparé les globules sur des corps, c'était assez flippant, il fallait l'avouer. A cette idée, le sourire du Weasley s'évanouit. Surtout que le mangemort le fixait fermement depuis une bonne minute et que c'était assez déstabilisant. Le garçon se surprit à espérer que le mage ne souhaitait pas répéter ses observations sur lui et son propre sang. « Tu sais toi ? T’as l’air de trouver des réponses à tes questions. J’ai jamais compris. J’aurais peut-être dû, ça m’aurait évité pas mal de désagrément, mais ça veut juste pas rentrer. Pourquoi vous êtes des traitres à votre sang ? On peut être traître par rapport à du sang ? Une personne, oui, mais une nature. C’est pas parce que tu bois dans une tasse que tous tes bols doivent se sentir vexés. » Un nouveau sourire étira les lippes du garçon, amusé par cette métaphore, alors que l'homme éclatait de rire. Oli composait réellement un bien drôle de mangemort. Il semblait être un rescapé recueilli par les méchants dans toute cette histoire, et être mauvais paraissait lui être contre nature. Ou en tout cas, le dépasser dans l'immédiat. « Enfin on se ressemble sur un point. Si moi je dis ça à voix haute, t’imagines même pas comme ça craint. Je peux dire plein de choses, mais pas avec une marque pareille sur le bras. Je l’ai déjà fait et ça m’a rapporté que des emmerdes alors… On apprend à se taire. » L'attrapeur baissa les yeux, compatissant avec le malheur du sorcier. Il avait presque envie de lui faire un câlin tant ses propos l'émouvaient, mais ça causerait sans doute bien plus de mal que de bien. Ainsi, il se retint, se contentant d'avoir de la sympathie pour Oli. « Avant d’être bibliothécaire, j’étais comme les mangemort en patrouille tu sais ? J’allais chercher les gens dans leur famille et je les emmenais ici. Je suis peut-être venue prendre une de tes sœurs. » Louis leva des yeux étonnés sur l'homme. De tous les adultes qu'il avait croisé au château, Oli constituait bien le seul à savoir qu'il avait des sœurs et l'affirmait de manière si évidente dans une conversation. « Ou même toi, c’est possible. » Louis fronça les sourcils, se remémorant du mieux qu'il pouvait le mangemort qui avait été le chercher pour l'emmener à Poudlard après avoir effectué les fameux achats sur le Chemin de Traverse. Après réflexions, il doutait fort qu'il s'agissait de l'aide bibliothécaire, mais peu importait. Là n'était pas le sujet premier. « J’en ai vu tellement que je m’en souviens plus. Bref, j’ai vu tellement de familles différentes, d’enfant, de lieux, rien que les maisons étaient toutes uniques. Et j’ai jamais pu comprendre pourquoi cet enfant-là, sa mère le retenait et celui-là j’étais accueilli avec presque des cadeaux. » Un sourire triste apparut sur le visage de l'apprenti sorcier. En fait, Oli semblait complètement à côté de la plaque pour pas mal de domaines de sa vie et du triste et sectaire fonctionnement du monde magique. « Comment est-ce qu’on en est arrivé là. »

Un nouveau silence s'installa entre les deux hommes. Comment ils en étaient arrivés là, Louis l'ignorait prodigieusement. Il n'avait connu que la guerre, ses parents n'avaient connus quasiment que la guerre. Pour lui, il y avait toujours cette bataille pour ou contre les moldus et tout qui s'en approchait. Une dispute continuelle, perpétuelle, qui ne faisait que de causer des dégâts supplémentaires, après réflexions. Louis était révolté contre les idéaux de leur Directeur et bien entendu, il allait de soi qu'il combattait contre ceux-ci. Cependant, parfois, il se demandait si la solution était tout simplement d'ignorer le problème. Si personne ne s'en préoccupait, peut-être que tout rentrerait dans l'ordre et que les morts arrêteraient de se multiplier ? Oh. Probablement que le jeune Weasley rêvait trop. Et dans tous les cas, vu que chacun avait perdu quelqu'un à cause de ces divergences d'opinion, la vengeance comme l'amertume motivaient les combats. Peut-être jamais ne cesseront-ils. Tristement, le sixième année articula : « Je l'ignore. » Il inspira profondément, plantant son regard dans le ciel sombre. Il ne savait pas si c'était très judicieux d'expliquer ce qu'est un traître à son sang à Oli. Ni de lui expliciter la subjective valeur des sangs. Peut-être cela lui forgerait-il une opinion pure et dure, et si celle-ci s'avérait à l'opposée de la sienne, Louis mettrait en danger tout ses proches. Cependant, d'un autre point de vue, Oli était déjà un mangemort, qui agissait sans comprendre qui plus est, bête et discipliné. Alors, le garçon n'avait pas grand chose à risquer ? Et peut-être ferait-il de l'aide bibliothécaire quelqu'un de moins dangereux pour son camp ?

« On appelle « traîtres à leur sang » les sorciers de sang pur qui défendent les moldus et tout ceux qui s'en approchent. Ceux qui se fichent bien de fréquenter quelqu'un de sang-pur, mêlé, ou moldu. En somme, un sang-pur qui n'a rien contre les moldus et n'a pas pour ambition d'éradiquer la majorité de l'espèce humaine parce qu'ils ont accepté un jour un moldu dans leur famille. » Louis se retourna vers son interlocuteur, les sourcils froncés : « Si vous ne comprenez pas le délire des sangs, et si vous jugez que tout le monde est pareil, pourquoi vous êtes un mangemort ? Je veux dire... Vous pensez plutôt comme un membre de l'Ordre du Phénix que comme notre Directeur. » Le Poufsouffle baissa la tête. En fait, il était à peu près certain que si Voldemort avait entendu les propos de l'adulte, il l'aurait assassiné sur place. Ou torturé puis assassiné, selon son humeur. « Généralement, les mangemorts pensent que les sorciers doivent fréquenter les sorciers, avoir des enfants avec des sorciers etc. Ne pas mélanger les « races » si on estime qu'être sorcier et être moldu sont deux races distinctes. Parce qu'ils pensent que ça gâche le pouvoir des sorciers, en quelque sorte. Mais à mes yeux, c'est un peu comme si on parlait de chiens, en fait. Des bâtards et des pures races. Sauf que bon, ce n'est pas la nature de son sang qui fait que le sorcier est doué ou pas. Et c'est prouvé à de nombreuses reprises rien qu'en cours ici. » Louis eut un léger sourire, se retournant verse Oli avant de lui demander : « Vous savez ce qui est le plus drôle ? » Il croisa le regard absent de l'ancien Poufsouffle. Le garçon énonça néanmoins le fond de sa pensée. « Notre Directeur prône la pureté du sang, mais lui-même, n'est pas de sang-pur. C'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité. » Il déglutit. Probablement n'aurait-il jamais dû dire cela, mais sur l'instant, le mage noir ne lui paraissait pas être une menace. Louis chassa ses peurs promptement, reprenant, tentant de noyer ses derniers propos dans de nouveaux : « Comment vous savez que j'ai deux sœurs ? Je veux dire. Généralement, on se trompe toujours sur ma famille. Après, j'avoue qu'elle n'est pas non plus la plus évidente. Mais sur le coup, vous avez visé dans le mille. C'est assez épatant. Comme reconnaître Eros à sa façon de monter les escaliers. » L'attrapeur sourit légèrement, reprenant après quelques secondes de silence : « Pour les enfants que vous avez été cherché, c'est un peu le même principe. Une famille pro-Résistante ne veut pas voir son enfant être martyrisé à Poudlard à cause de ses idéaux et sa façon de vivre. Alors que d'autres se réjouissent que leurs progénitures soient encadrés par leur « grand seigneur ». Et puis, selon nos origines, on a tous une place et des droits différents au château. » Louis croisa le regard interrogateur d'Oli, et décrivit : « Par exemple, les enfants de mangemorts renommés peuvent rentrer chez eux pour les vacances. Mais moi, je n'ai pas vu mes parents depuis mes onze ans parce que je suis un Weasley et que ma famille se bat contre le Directeur et ça, tout le monde le sait très bien. » Il eut un sourire qui se voulait léger, bien que c'était plus que transparent que Louis souffrait profondément de cette séparation avec ses parents, ainsi que tous les adultes de sa famille. Et il avait songé plus d'une fois à ce qu'aurait été sa vie si sa mère l'avait envoyé à Beauxbâtons, en France, faire son apprentissage magique. Peut-être aurait-il était plus libre. Peut-être aurait-il pu passer Noël en famille, rentrer chez lui l'été. Mais il aurait été séparé de ses cousins, ce qui n'était pas très réjouissant en soi. Comment aurait-il pu faire sans Lucy par exemple, avec qui il avait grandit, tout bonnement ? L'adolescent se demandait d'ailleurs souvent comment les écoliers qui étaient enfant unique à Poudlard tenaient le coup. Bien sûr, on se fait des amis, on apprivoise le château. Mais ça ne remplaçait pas une famille. Et des lettres sont parfois tellement inefficaces pour combler ce manque. En fait, le jeune homme était persuadé que les enfants de famille pro-résistante sortaient complètement transformés et sans doute beaucoup plus indépendants et forts. Car ils avaient dû survivre seuls au collège de sorcellerie et que leur désir de renverser la tendance au Ministère n'avait dû être que renforcée devant toute l'injustice qu'ils avaient subit pendant leur scolarité notamment. Quoi qu'il en soit, l'adolescent ajouta : « Pour ce qui est de la rébellion, c'est sûr que c'est pas donné à tout le monde. Et vous savez, il y a des gens qui pensent à la base comme les gens de l'Ordre du Phénix mais qui préfèrent rejoindre les Mangemorts parce qu'ils sont plus forts, qu'ils sont au pouvoir, et qu'ils craignent pour leur vie. Être un mangemort apparaît un peu comme une protection à leurs yeux dans ce cas-là. » L'apprenti sorcier marqua une pause, avant de reprendre : « Pour ma part, je considère que je n'ai qu'une seule vie et je veux pas la vivre faussement. » Il fronça les sourcils. Il n'était pas sûr qu'Oli comprenne ce qu'il entendait par « faussement ». « Je ne veux pas jouer un rôle. Même si tout le monde dans mon entourage est persécuté, moi y compris, je préfère l'être en jouant franc-jeu. » Il sourit faiblement, se voulant réconfortant alors que sur le coup, l'aide bibliothécaire n'avait en aucun cas besoin d'être consolé ou rassuré. « C'est forcément difficile, de se rebeller. De nager contre le courant. De tout recommencer à zéro. De retourner sa veste. De vivre avec ses choix. Mais c'est la vie. Et certaines choses sont plus ardues à faire pour certains que pour d'autres. Mais ce n'est pas impossible. Quand on veut, on peut. On trouve forcément un moyen de s'en sortir avec un peu de bonne volonté. » Louis orienta son regard sur le profil de son interlocuteur, questionnant : « Vous voulez changer ? » Oli tourna longuement la tête vers lui. « Mettons à part toutes les difficultés, les conséquences possibles. Faisons comme si vous.. Aviez une seconde chance. Que tout est simple et possible. Comme un voeu à un génie. Qu'est-ce que vous choisissez ? Qu'est-ce qui vous rendrez heureux de faire ou d'être ? Vous n'êtes pas obligé de me répondre être mangemort ou résistant. Vous pouvez aussi ne pas participer à la guerre, ne pas y prendre position. Mais que voulez-vous faire ? Qui voulez-vous être ? »
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MessageSujet: Re: oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme »   oli&louis ϟ « maître de son destin, capitaine de son âme » EmptyDim 30 Sep - 8:58

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« Comment est-ce qu’on en est arrivé là. » Oli se tourna vers Louis, ses yeux suppliants pour une réponse. Il ne savait même pas ce qu’il attendait, mais il attendait une réponse depuis tellement longtemps que formuler sa pensée à voix haute était presque drôle pour lui. Il ne pouvait même plus compter le nombre de fois où il avait formulé des sorts horribles avec, en fond de pensée, comment est-ce que j’en suis arrivé là. Quand il s’était fait viré de chez lui, il se l’était demandé. En épousant Clove. En réduisant Vanessa à un corps sans vie. En rentrant à Poudlard, en acceptant le boulot de bibliothécaire. En punissant son premier élève. En laissant passer un Serpentard parce qu’il n’avait pas de raison de le punir, alors qu’il venait de martyriser un sang-mêlé. En amenant les élèves de chez eux à Poudlard. En disant aux gens qu’il s’appelait Carl, en montant sur la barrière de l’astronomie. Et s’il avait sauté, il se le serait probablement demandé aussi. Pendant la chute. Rien qu’à cette idée, Morgan eut un frisson. Il baissa les yeux, essayant de se retenir de pleurer encore une fois. Ça n’avait jamais rien arrangé, et ça ne mettrait que le Poufsouffle à côté de lui mal à l’aise. Déjà qu’il devait l’être suffisamment, inutile d’en rajouter une couche. « Je l'ignore. » Tournant la tête vers le ciel, suivant le regard du sixième année, le bibliothécaire soupira. évidemment. Qui au monde pouvait bien expliquer pourquoi le monde magique tournait de cette façon ? Une suite de choix malencontreux, probablement. Peut-être que c’était mieux ainsi, après tout il n’avait jamais vraiment connu autre chose. Il ne savait pas comment fonctionnerait Poudlard et tout le reste sous le règne des résistants et des membres de l’Ordre. Peut-être que s’il gagnaient, les mangemorts seraient traqués et tués, de la même façon que l’était actuellement les sang de bourbe, certains sang mêlés et les membres de l’ordre. « On appelle « traîtres à leur sang » les sorciers de sang pur qui défendent les moldus et tous ceux qui s'en approchent. Ceux qui se fichent bien de fréquenter quelqu'un de sang-pur, mêlé, ou moldu. En somme, un sang-pur qui n'a rien contre les moldus et n'a pas pour ambition d'éradiquer la majorité de l'espèce humaine parce qu'ils ont accepté un jour un moldu dans leur famille. » Le brun croisa le regard du Weasley. Ça ne lui expliquait pas grand-chose, finalement. Pourquoi c’était être traître que d’être tolérant ? Oli savait pertinemment que ses questions ne menaient à rien. Qu’il tournait en rond. Après tout, certains membres de l’ordre ne supportaient pas la compagnie d’un mangemort. C’était pour la même raison que ça marchait dans l’autre sens, y’avait-il une cause à effet ? Morgan avait toujours été éduqué dans la tolérance. Et puis il connaissait des gens très gentils et qui méritaient d’être connus autant du côté Lord Noir que du côté ancien héros. Camelia et Ash étaient tous deux de bons exemples. Et ils s’entendaient tous les trois à merveille. Alors il devait y avoir quelque chose qui lui échappait. Ou il était trop naïf, ce qui était aussi possible.

« Si vous ne comprenez pas le délire des sangs, et si vous jugez que tout le monde est pareil, pourquoi vous êtes un mangemort ? Je veux dire... Vous pensez plutôt comme un membre de l'Ordre du Phénix que comme notre Directeur. » Le bibliothécaire ricana. Oui ben oui, forcément. C’était une question logique, mais Stoker détestait qu’on soulève ce point précis de sa vie. Ce n’était pas la première fois, pas forcément dans ce sens-là. Des mangemorts lui avaient déjà demandés ce qu’il faisait avec une marque sur le bras, testant ainsi sa volonté. Et des membres de l’Ordre lui avait maintes fois assuré protection s’il les rejoignait, parce qu’il était ridicule à rester de l’autre côté. Dans l’autre camp. Mais Morgan n’avait jamais changé sa position, pas une fois. Il lui arrivait d’être catégorique quant à son comportement et ses idéaux, ça se lisait sur son visage et ses actions. Et à d’autres moments, comme maintenant, il ne savait même plus ou se situer. Mais il n’avait jamais été résistant et ne le désirait pas. Il croyait profondément dans le pouvoir de Voldemort, et même si ses idéaux de bases n’étaient pas particulièrement des croyances propres au bibliothécaire, il le suivait parce qu’il en avait besoin. Et jamais il ne changerait de camp. Personne n’avait encore réussi. « Généralement, les mangemorts pensent que les sorciers doivent fréquenter les sorciers, avoir des enfants avec des sorciers etc. Ne pas mélanger les « races » si on estime qu'être sorcier et être moldu sont deux races distinctes. Parce qu'ils pensent que ça gâche le pouvoir des sorciers, en quelque sorte. Mais à mes yeux, c'est un peu comme si on parlait de chiens, en fait. Des bâtards et des pures races. Sauf que bon, ce n'est pas la nature de son sang qui fait que le sorcier est doué ou pas. Et c'est prouvé à de nombreuses reprises rien qu'en cours ici. » Le fait que Louis appuie sur le généralement blessa encore plus Oli. Bien sûr il ne lui dirait rien, considérant le fait qu’il avait totalement raison, mais quand même. Il était si peu crédible ? Ecoutant d’une oreille attentive ce que le blond lui disait, il commençait à situer un peu mieux le délire du sang, comme il disait. Il ne s’était jamais donné le temps d’y réfléchir. Il n’en avait jamais eu envie, à vrai dire. Ça aurait été dangereux. Son esprit n’aurait sûrement pas tenu le coup. Enfin bon, c’était toujours sympa de comprendre les choses même avec du retard. Le mangemort ne savait même pas si ça valait particulièrement le coup mais au moins il était fixé. « Vous savez ce qui est le plus drôle ? » Croisant le regard du sixième année, il esquissa un sourire. Stoker ne savait ce qui pouvait être drôle dans l’histoire mais questionna du regard le garçon. « Notre Directeur prône la pureté du sang, mais lui-même, n'est pas de sang-pur. C'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité. »

Oli eut un petit rire qu’il ne pût retenir. Regardant Louis avec un sourire, il prononça doucement quelques mots. « ça ne m’étonne même pas. » Il entendit le Weasley déglutir. Fronçant les sourcils, il réfléchit un instant. Il devait constituer une menace pour l’étudiant, et ne savait même pas comment le rassurer. Mais il ne comptait pas lui faire du mal, c’était simplement hors de propos. Ni maintenant ni plus tard, il avait décidé qu’il surveillerait le blond du coin de l’œil les jours suivants. Le bibliothécaire ne savait pas trop pour quoi, mais il ne voulait pas qu’il arrive quelque chose au sixième année. Il aurait bien aimé lui promettre protection, mais il doutait qu’il mène cette mission à bien. Alors il resterait dans l’ombre tant que tout irait bien, et si ça s’envenimait pour lui un jour, il ferait de son mieux. Louis Weasley était un exemple des gens qui méritaient d’être connus. « Comment vous savez que j'ai deux sœurs ? Je veux dire. Généralement, on se trompe toujours sur ma famille. Après, j'avoue qu'elle n'est pas non plus la plus évidente. Mais sur le coup, vous avez visé dans le mille. C'est assez épatant. Comme reconnaître Eros à sa façon de monter les escaliers. » Le mangemort sourit. Il était fier de son petit don. Il ne savait même pas si ça en était un, mais il avait toujours eu un sens de l’observation assez développé. Probablement parce qu’il avait passé sa vie à regarder autour de lui sans rien faire de lui-même, ce qui au final était un peu triste. Il ouvrit la bouche pour répondre, et ne sachant pas vraiment comment expliquer que toutes ses journées étaient des heures passées à écouter aux portes, aux fenêtres, à piquer des mots sur les lèvres des étudiants, à échanger deux trois mots avec les fantômes et autres sources infinies de nouvelles connaissances, il ne dit rien. Tant mieux, puisque le Weasley reprit quelques secondes après. « Pour les enfants que vous avez été chercher, c'est un peu le même principe. Une famille pro-Résistante ne veut pas voir son enfant être martyrisé à Poudlard à cause de ses idéaux et sa façon de vivre. Alors que d'autres se réjouissent que leurs progénitures soient encadrés par leur « grand seigneur ». Et puis, selon nos origines, on a tous une place et des droits différents au château. » Oli failli s’étouffer avec sa salive. Il n’avait pas particulièrement vécu ça, et ne comprenait pas pourquoi. Comment. Dans quel but, à quoi ça servait. Ça devait empêcher le rassemblent de futurs membres de l’ordre, peut-être. Il savait ce que c’était d’être privé de famille, et ne le souhaitait à personne. Non pas que ça lui avait manqué vraiment, il n’avait jamais été accepté dans la sienne, mais il avait toujours eu un pincement au cœur en voyant ses amis ou d’autres étudiants courir le plus vite possible pour voir leurs parents. Sauter dans les bras de leurs pères, embrasser leurs mères. Dire bonjour aux frères et sœurs. Une chose de plus qu’il ne connaissait pas. Il avait toujours cru que ce qu’on avait jamais eu ne pouvait pas manquer, mais en fait si.

Mais comme tout, on apprend à vivre avec et c’était sûrement ce qu’avait fait Louis et les autres concernés par cette stupide règle. « Par exemple, les enfants de mangemorts renommés peuvent rentrer chez eux pour les vacances. Mais moi, je n'ai pas vu mes parents depuis mes onze ans parce que je suis un Weasley et que ma famille se bat contre le Directeur et ça, tout le monde le sait très bien. » Le bibliothécaire hocha la tête, renvoya son sourire faussement léger au garçon. Il le fixa un instant, essayant de lui faire comprendre qu’il le comprenait. Et qu’il compatissait. Les deux étaient bien bloqués, semblant compatir mutuellement mais n’ayant aucune idée de comment l’exprimer. Alors il laissa couler un silence, secouant la tête, un brin énervé. « Pour ce qui est de la rébellion, c'est sûr que c'est pas donné à tout le monde. Et vous savez, il y a des gens qui pensent à la base comme les gens de l'Ordre du Phénix mais qui préfèrent rejoindre les Mangemorts parce qu'ils sont plus forts, qu'ils sont au pouvoir, et qu'ils craignent pour leur vie. Être un mangemort apparaît un peu comme une protection à leurs yeux dans ce cas-là. » Malgré lui, Oli se sentit visé. Il était un peu dans ce cas-là, même s’il ne pensait pas comme les gens de l’Ordre. Enfin, pas aux dernières nouvelles. Ses idéaux changeait tout le temps, si bien qu’il était obligé de s’auto persuadé qu’il avait fait le bon choix quand il doutait, histoire de ne pas péter un câble. « Pour ma part, je considère que je n'ai qu'une seule vie et je veux pas la vivre faussement. » Morgan haussa les épaules. Louis était quelqu’un de courageux, au final. Il ne l’aurait pas imaginé comme ça, et pourtant. Il était plus dur d’assumer ses actes et ses choix aujourd’hui que de forcer quelqu’un d’adopter un éléphant, semblait-il. Le bibliothécaire était d’accord, mais n’avait simplement pas réussi, et avait plus ou moins abandonné depuis. Il allait être très difficile de recommencer à se battre, et de surmonter sa peur de… a peu près tout ce qui l’entourait. « C'est forcément difficile, de se rebeller. De nager contre le courant. De tout recommencer à zéro. De retourner sa veste. De vivre avec ses choix. Mais c'est la vie. Et certaines choses sont plus ardues à faire pour certains que pour d'autres. Mais ce n'est pas impossible. Quand on veut, on peut. On trouve forcément un moyen de s'en sortir avec un peu de bonne volonté. »

Oli réfléchit un instant. Il avait toujours manqué de volonté. Il ne restait plus qu’à arrêter de se plaindre et accepter sa lâcheté, et tout irait probablement mieux pour tout le monde. Au ton du Poufsouffle, Morgan avait l’impression d’être un petit garçon qui avait fait une bêtise mais qu’on ne voulait pas gronder. On voulait simplement lui expliquer où était l’erreur, comment l’arranger, en le faisant promettre de ne pas recommencer dès qu’il en avait l’occasion. Des deux hommes, le mangemort ne se considérait plus comme l’adulte, au final. C’était lui qui était censé faire preuve de maturité, et de ce qui allait avec. D’assumer ses choix, de montrer un exemple. Mais il ne fallait pas non plus trop demander de lui. La prochaine fois que quelqu’un lui demanderait quelque chose, il l’enverrait chez Louis. Ce garçon était impressionnant. Et le calme dont il faisait maintenant preuve contrastait violemment avec sa crise de colère de plus tôt, mais Oli avait le pressentiment que ce n’était pas une chose récurrente chez le blond, et qu’il était plutôt quelqu’un de calme. Il s’énervait quand c’était nécessaire. Le bibliothécaire commença à se demander comment sa vie ne se passait pas mieux. A part son nom de famille qui était un obstacle, Louis était un garçon réfléchi, efficace, de bon conseil, déterminé et honnête : il réunissait un petit paquet de qualité très utile, qui devait lui servir tous les jours. Et pourtant, de ce qu’il avait compris, ce n’était pas souvent la joie. Pas aussi souvent qu’il le voudrait, tout du moins. « Vous voulez changer ? » Le brun tourna la tête vers le sixième année, qui le regardait depuis une bonne minute. Après un rapide examen intérieur, il ne savait toujours pas s’il avait le droit de dire que oui. Il le voulait. Il le voulait plus que tout, mais il ne pouvait simplement pas dire oui comme ça, balancer un vœu. Il n’aimerait pas entendre le Weasley lui dire qu’il pouvait après, il ne voulait pas qu’on lui dise que ce n’était pas trop tard. Oli aimait être conforté dans son idée que de toute façon, tant pis.

« Mettons à part toutes les difficultés, les conséquences possibles. Faisons comme si vous.. Aviez une seconde chance. Que tout est simple et possible. Comme un voeu à un génie. Qu'est-ce que vous choisissez ? Qu'est-ce qui vous rendrez heureux de faire ou d'être ? Vous n'êtes pas obligé de me répondre être mangemort ou résistant. Vous pouvez aussi ne pas participer à la guerre, ne pas y prendre position. Mais que voulez-vous faire ? Qui voulez-vous être ? » Le silence dura, et cette fois le Poufsouffle ne reprit pas la parole, forçant le bibliothécaire à le briser. Avec un instant d’hésitation, il finit par reprendre la parole, détournant les yeux du sixième année. « J’aime pas faire ça, faire comme si. » Se mordillant la lèvre, sentant que s’il continuait dans sa lancée, sa voix allait encore l’abandonner, il prit une bouffée d’air et se tourna vers le blond. « ça peut peut-être aider, et je sais pas où toi tu voulais en venir, mais faire comme si c’est trop douloureux. Ça sert à rien, ça sera jamais comme si. Alors tu vois, j’ai arrêté de faire comme si et d’imaginer. » Rabattant ses yeux sur ses pieds, Oli hésita encore à reprendre la parole. Il avait l’impression qu’il pouvait tout dire à Louis, mais n’en était pas sûr. Il ne le connaissait pas, mais cet étudiant lui inspirait la sympathie, et la confidence. Ça le n’étonnerait même pas s’il était pris comme confident par une bonne dizaine d’élèves tous différents. Et puis ça ne semblait pas déranger le Poufsouffle, qui en plus de tout ça était patient et à l’écoute. Un autre jour, le bibliothécaire chercherait les défauts apparents du jeune homme. « Je sais pas si tu comprends ce que ça fait. » Cherchant ses mots, le mangemort garda le silence un instant, essayant de formuler ce qu’il voulait arriver à prononcer à l’oral mais n’y arrivant pas. Il n’en avait jamais vraiment parlé à personne, parce qu’il détestait parler de lui, mais cette fois il en avait envie. Et il n’y avait pas réfléchi alors ça ne sortait pas. « C’est comme. Comme si tu étais en complète contradiction tout le temps. Qu’à chaque minute, chaque geste, tu te dis que t’aurais pu faire autre chose. Et que t’aurais pas dû. C’est pire que des regrets, pire que des remords, je sais pas vraiment s’il y a un mot assez fort. Et tu subis parce que t’as pas le choix, t’aimerais retenir le temps pour pas continuer comme ça, t’aimerais revenir en arrière, mais tu peux pas et tu subis chaque minute de ta vie sans pouvoir faire autrement. » Se tournant vers Louis, il le regarda un instant, cherchant à savoir s’il voyait ce qu’il voulait dire. Quelque part, il espérait que non. « C’est vraiment pas cool. Subir sa vie, c’est ce que j’ai toujours fais, et c’est pas bien. C’est pas marrant. »

Oli se levant d’un trait, décidant de se dégourdir les jambes. « J’espère que ça t’arrivera pas, je te le souhaite pas. » Fouillant dans les poches de sa cape, il passa une bonne minute à trouver ce qu’il cherchait. Il finit par mettre la main dessus, et sortit un paquet de cigarette, en piocha une au hasard et l’alluma du bout de la baguette. Il s’était remis à fumer récemment. Sans vraiment savoir pourquoi. Stoker n’en proposa pas une à Louis, se disant que ce n’était pas une habitude. Il ne lui en passerait que s’il demandait. Encore une mauvaise habitude qu’il avait pris. Enfin, repris pour être précis. S’il était incapable d’avaler une goutte d’alcool, il pouvait fumer comme un pompier quand ça lui prenait. Et là, c’était bien parti pour. « après, ça revient au même. J’aurais pu, j’aurais dû. Je pourrais. Si j’essayais. Ou alors. C’est toujours la même chose, et ça règle jamais rien, je sais que j’aurais pas la volonté ou le courage de passer le pas alors j’essaie plus d’arrêter de me plaindre que de changer les choses. » Tournant la tête vers le Weasley derrière lui, expirant la fumée lentement, il reprit avec un petit sourire. « Je n’ai pas ta détermination. Garde la précieusement, d’ailleurs, je suis sûr qu’elle te mènera loin. » L’écossais se demanda ce que voulait faire le jaune plus tard. Il lui poserait peut-être la question, et en attendant il allait s’amuser à deviner. Il aimait bien faire ça, ça allait de pair avec son sens de l’observation. La déduction. Il aurait peut-être fait un bon Auror, tiens. « Pour répondre à une de tes questions, je passe mes journées à déambuler dans le château dans tous les sens et observer tout ce qui se passe. Au bout d’un moment, on reconnaît pas mal de truc. » Souriant amicalement au Weasley, il secoua la tête. « Quant à tes sœurs, j’aime simplement la généalogie et ta famille est une ressource infinie dans ce domaine. » Oli se pencha en avant, observant le sol. Morbide. C’était assez haut, en fait. Il commençait à se demander qui l’aurait trouvé en premier. Comment les gens auraient réagis. Qui s’en serait soucier, qui aurait pris sa place. Grace aurait-elle travaillée toute seule ? Elle l’avait bien fait au début. Quand il était arrivé, elle était déjà là. Pas depuis longtemps, mais elle était déjà là. Il se souvenait de la première fois qu’il l’avait vu. Déglutissant douloureusement, le mangemort détacha ses yeux du sol et s’adossa à la barrière, tirant mécaniquement sur sa cigarette. Il fixa un instant le Poufsouffle. « On fait tous des erreurs. La mienne c’était de choisir le mauvais camp. » Baissant les yeux, il se força à continuer et à s’avouer à lui-même ce qui était enfoui depuis longtemps. « J’ai juste choisi de les assumer, je sais pas si c’est lâche ou courageux de faire ça d’ailleurs. J’ai choisi le camp des mangemorts, je veux pas changer. Parce que j’avais une bonne raison à l’époque, et que j’ai pas envie d’être une girouette. Et une fois qu’on a choisi, il est tellement dur de se faire accepter de l’autre côté que… » Haussant les épaules, il lança un sourire franc à Louis. « Mais si je devais changer, je ne participerais simplement pas. C’est ce que tout le monde devrait faire, à mon avis. Ça arrangerait pas mal de problèmes. » Repensant à Grace, il se tritura les doigts un instant. Sa cigarette avait fini de consumer, aussi il la lança par-dessus la barrière. Une demi seconde plus tard, il en avait une autre entre les lèvres. L’écossais posa son paquet sur le sol et le fit glisser jusqu’au sixième année. S’il n’avait pas envie de demander, il avait maintenant l’occasion d’en prendre une sans prononcer un mot. Le bibliothécaire avait tendance à agir comme il aimerait qu’on agisse avec lui, ça rendait ses choix plus faciles. S’il voulait entendre quelque chose, il n’avait qu’à le répéter et c’était plus simple d’avancer comme ça. Oli s’appuya un peu plus contre la rambarde, et pencha la tête en arrière. Les goulées d’air qu’il aspirait avaient un goût différent que d’habitude, et c’est en pensant à ce qu’il allait faire le lendemain qu’il réalisa que le blond assis pas loin de lui lui avait sauvé la vie. Plus tôt, il avait plus pris ça comme un genre d’affront et rien de plus. Comme un geste pour ne pas se sentir de coupable, pour ne pas avoir vu quelqu’un glisser entre ses doigts. Se jeter sous ses yeux. C’était peut-être pour ça qu’il avait réagi, mais Morgan reprenait la réalité en pleine face. C’était la première fois qu’il avait été aussi près de se jeter dans le vide. Il y avait déjà pensé, bien sûr. Mais ça n’était jamais allé jusque-là.

Le bibliothécaire se sentait profondément stupide. Sa voix tremblait, il s’en rendait compte même en ne parlant pas, mais il ouvrit la bouche quand même. Déterminé. « Louis. » Le concerné releva la tête. « Je. Je sais pas comment dire mais. » Bégayant, sentant un besoin irrépressible de s’éloigner du vide, Oli fit quelques pas chancelants et s’assit dans l’ombre d’une poutre, le visage caché car la lumière de la lune ne l’atteignait pas. Une larme coula sur sa joue. Ça ne l’étonnait même plus, et il n’en avait presque plus honte. « C’était stupide. Ce que j’ai fait. Enfin ce que j’ai voulu faire. » Sa cigarette tomba sur le sol en roulant. Il la rattrapa entre deux doigts et l’écrasa sur une planche de bois d’un geste violent. « Je suis désolé que t’aies eu à voir ça, t’avais sûrement mieux à faire que tenter de sauver un mangemort déboussolé et complètement désespéré. » Oli ricana à sa propre définition de lui-même. Un regard critique, tu parles. S’allongeant sur le sol, il se rendit compte qu’il avait froid. Et sa cape était d’une inutilité légendaire dans ces cas-là. Elle ne l’avait jamais assez réchauffé quand il avait froid. Il voulait un gros pull, une écharpe. Un bonnet et des gants. Une couverture dans laquelle il pourrait se rouler en boule. Un bel édredon. Et il en avait un dans sa chambre, qu’il allait rejoindre. Aujourd’hui il avait envie de dormir dans son appartement, il avait envie de se lever et d’aller ranger les livres. Il avait envie de croiser Sarah aussi, et de parler à Fiki sa jolie souris. Et il avait envie d’acheter un chat, tiens. Peut-être qu’il ferait ça demain soir, il irait s’acheter un chat. Il faudrait réfléchir à un prénom mais il pourrait demander à Will. Will lui manquait. Ou à Grace aussi. Et puis il irait racheter des vêtements, et il irait dire à Victoire qu’il l’aimait bien. Il voulait lui dire depuis longtemps, mais il était désagréable à chaque fois. Demain serait une bonne journée. Et il pourrait peut-être même prendre un chocolat chaud au Trois Balais, c’était aussi une chose qu’il avait voulu faire depuis une éternité. Il n’y était pas allé depuis trois bonnes années, ça lui rappellerait des souvenirs. Le bibliothécaire de Poudlard allait avoir une journée remplie, c’était presque inhabituel. Il ne savait même plus ce qu’il faisait le reste du temps, quand il ne faisait pas ce qu’il avait vraiment envie de faire. Surtout qu’il ne manquait pas de temps libre. Non, vraiment, c’était quasiment un nouveau départ. Tout semblait bizarre. Oli se releva et sourit, sachant que Louis ne le verrait pas. « Merci d’avoir essayé. Et merci d’avoir réussi, aussi. Je peux être con quand je veux. » Soupirant, il s’avança un peu dans la lumière et lui fit un clin d’œil. « Merci d’avoir crié. Et d’être aussi gentil. C’est pas souvent et ça fait encore plus plaisir. J’essaierais de plus être un cas désespéré. » Pour une fois que le mangemort voulait vraiment dire ce qu’il avançait, et qu’il promettait de faire un effort, ça se fêtait. Les peu de fois où il avait dit ça, il n’en pensait pas un mot. « C’est promis. » Dévisageant un instant le sixième année, il décida de poser la question qui lui trottait dans la tête depuis plusieurs dizaines de minutes. « Dis moi. Je me demandais ce que tu comptais faire plus tard. » Voyant que le garçon ouvrait la bouche, il lui coupa la parole. « Non attends. J’vais essayer de deviner. » Il fronça les sourcils et reprit, hésitant. « Je sais pas en fait. Tu m’as l’air assez imprévisible. En tout cas si tu veux un conseil, je pense que tu devrais faire un truc avec des contacts humains. Comme Victoire. » Avec un petit sourire amusé, il le montra du doigt comme pour appuyer ses prochaines paroles. « La prochaine fois que tu la voies, dis lui que je l’aime bien. Mais que je peux pas vraiment le montrer quand elle me donne des potions dégueulasses. Parce que, quand je la vois, c’est toujours quand j’ai mal quelque part alors je suis pas très sympathique. » Le bibliothécaire continua sur le ton de la confidence. « Et j’aime bien Ted aussi, mais c’est un secret. Il est cool ce type, mais il veut toujours me parler de trucs dont j’ai pas envie. Alors je l’aime pas vraiment. Mais quand je le vois de loin, ou que je le vois avec Victoire, je l’aime bien. C’est bizarre. Enfin bref. » Claquant des doigts pour revenir au sujet principal, Oli sourit. « Tu devrais être infirmier, ou aide je sais pas trop quoi d’utile. Tu serais prêt à ne pas rentrer dans l’Ordre pour avoir une meilleure place quelque part ? Enfin je sais pas si tu veux rentrer dans l’Ordre vraiment… Mais moi je te conseille de pas rentrer trop tôt, ça peut bloquer pour plus tard et t’as de l’avenir. » ça y est, Oli Stoker était redevenu bavard. Tout allait mieux.
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