Il lui semblait qu'il avait tout ce qu'il lui fallait. De moins, le stricte nécessaire pour pouvoir installer quelque chose de correct et non trop négligé. Il n'était pas un grand romantique et ce genre d'attention le dépassait totalement. Peut-être aurait-il dû demander de l'aide à une tierce personne ? Encore, fallait-il qu'il trouve un serpentard qui aime faire ce genre de surprise. Et cela lui semblait peu probable. La plupart du temps, il lui suffisait de sourire et d'un compliment pour qu'elles lui tombent dans les bras. Mais cette fois-ci, il se devait de la jouer fine. Même si Zofia semblait l'aimer, il n'en restait pas moins méfiant. Surtout à cause de l'influence néfaste que pouvait avoir des gens tels que Mirka ou Amadeus sur leur relation déjà bancale. « Ai-je le droit d'oser te demander ce que tu fais avec tout ça ?» Ez' releva les yeux vers son camarade, abandonnant durant quelques secondes sa besogne. « Est-ce que je te demande ce que tu fais de tes journées ?» « Non. Mais voir le vilain, méchant Larsön préparer un pique-nique a quelque chose d'assez…déroutant.» Une réputation, aussi infondée soit-elle, vous colle toujours à la peau. « Et bien, je fais des efforts. Certaines filles n'apprécient pas d'être bousculées.» « Une sainte ? Larsön courtise une petite sainte ?» Ez' secoua la tête à l'entente de l'intonation exagérée de la voix de son camarade. Il esquissa un sourire faussement désolé et quitta son dortoir. Il devait installer sa surprise et retrouvait Zofia dans le château. La tâche s'annonçait hardie, parce que, peu habitué à la chercher de lui-même, il ne connaissait rien de ses habitudes diurnes. Il ignorait tout de la jeune fille parce qu'il ne s'y intéressait pas vraiment. Mais malgré tout, ce soir, elle figurerait sur son tableau de chasse. Et par la même occasion, il se ferait un malin plaisir à répandre la nouvelle pour qu'elle tombe dans les charmantes oreilles de Mirka.

Il consulta à nouveau sa montre et fronça les sourcils face à l'heure déjà tardive. Une demi-heure qu'il attendait, dissimulait derrière une statue à l'abris des regards. Mais Zofia ne daignait pas montrer son joli minois. Et il n'était pas particulièrement patient. Note à lui-même, questionner plus souvent la Vladmirova sur ses loisirs. La Grosse Dame pivota et une brune sortit de l'antre des griffons. Ez' esquissa un pas vers la jeune fille et l'apostropha au milieu du couloir. « Excuse-moi !» Elle se retourna vers lui, plissant les yeux à sa vue.l « Est-ce que tu saurais par hasard où est Zofia Vladmirova ?» Elle resta silencieuse, le jaugeant du regard avec suspicion. Certes, il était rare de croiser l'aîné des Larsön dans cette partie du couloir, mais il venait en paix et cherchait rarement les hostilités avec les rouge et or. Parce qu'il n'allait pas se rabattre au niveau de ces mou du cerveau. « Et tu lui veux quoi à Zofia ?» « Juste lui parler. En tout bien tout honneur. Promis.» « Elle doit être dans la grande salle avec ses amies.» Ezéckiel sourit en remerciement et quitta le couloir des Gryffondors.

La grande salle n'était pas pleine comme à son habitude. Surement dû au fait qu'on était samedi. Quelques groupes d'élèves étaient attablés, discutant de tout et de rien. L'entrée d'Ez dans la salle se fit dans l'anonymat, personne ne s'attardant sur les nouveaux arrivants. Il s'approcha de la table des rouges et ors, un sourire avenant scotché sur les lèvres. Il aurait dû passer par ici dès le début. Cela lui aurait certainement évité l'épisode de l'attente devant la Grosse Dame. Il repéra rapidement l'objet de ses désirs et se glissa silencieusement derrière elle, et se pencha doucement au niveau de son oreille. « J'ai une surprise pour vous, jolie demoiselle.» Avec délicatesse il déposa un léger baiser sur la joue de la jeune fille et s'assied sommairement sur le banc, à ses côtés. « Tu as du temps, où je repasse ?» Sourire séducteur, yeux pétillants. Il espérait vraiment qu'avec l'amour et l'obsession qu'elle lui portait, elle abandonnerait ses copines pour lui. Puis, cela faisait un moment qu'il n'avait pas pris d'initiative de ce genre à son encontre. Leur dernière rencontre remontait à plusieurs semaines. Ez' se pencha une seconde fois vers son oreille et lui murmura quelques mots, qu'elle seule pouvait entendre. « Et j'ai très envie de te voir.» Sans plus attendre, il se saisit de sa main et la tira avec lui hors de la grande salle, l'arrachant à ses occupations sans une once de pitié.

Ils arrivèrent essoufflés par leur course devant la salle désaffectée. Ez' se mit à rire, amusé -ce qui était rare. Il avait tendance à être bien trop sérieux et ce genre de petit moment débile, avec n'importe qui, le faisait toujours sourire. Il accula Zofia contre un mur et lui sourit gentiment avant de poser ses lèvres contre les sienne, en un baiser ni trop brusque, ni réellement tendre. La jeune gryffondor glissa ses mains dans ses cheveux et il en profita pour sortir d'une de ses poches une cravate verte et argent. Il s'éloigna de la jeune fille et lui montra le vêtement avec un autre de ses sourires "made by Larsön". « Pour encore un peu de mystère ?» Il la noua autour de ses yeux et poussa la porte s'y engouffrant avec Zofia, momentanément aveuglée. « Tu es prête ?» Susurra-t-il malicieusement. Et d'un geste délicat, il lui retira la cravate la laissant voir sa petite mise en scène pseudo-romantique. Cela n'avait rien de très recherché mais on pouvait aisément voir l'effort fourni. Il avait déposé sur le sol une nappe (il avait préalablement utilisé un ou deux sorts pour nettoyer la pièce) gentiment prêtée par un de ses camarades. Quelques coussins ornaient aussi la décoration, ainsi qu'une rose, rose. Il n'avait pas osé la rouge, trouvant la signification bien trop…trop tout. Puis, posé au centre de la table improvisée, trônait un amas de nourriture qu'il avait "emprunté" aux cuisines du château. « Ce n'est pas la même chose qu'un rendez-vous dans un restaurant mais j'espère que ça te plait.»

« Tu rigoles ? C'est parfait. » Ezéckiel ne douta pas une seule seconde de la véracité des paroles de la jeune fille. Son regard pétillant, son teint rosé, elle semblait...illuminée. Si pour lui faire plaisir, il suffisait de si peu de chose, il aurait dû essayé bien avant. Mais il n'avait jamais fait ce genre de chose, avec aucune de ses pseudo petites-amies. Parce qu'il jugeait que passer du temps en "amoureux" empiétait sur ses propres activités diurnes. Il n'avait pas que cela à faire et devait s'occuper d'autres sujets plus sérieux. Ses cours. Tyranniser les premières années. Rendre furieux Amadeus. Écrire à ses parents. Jouer avec Mirka. Alors, un dîner aux chandelles... « Tu t’es donné beaucoup de mal pour moi, ça se voit.. ça mérite une récompense. » Soudain, Zofia fut beaucoup plus intéressante qu'il y avait cinq minutes. Une récompense ? Le mot sonnait agréablement bien à son oreille. Son plan semblait prometteur. Vraiment très prometteur. Cette fois-ci, elle ne lui échapperait pas. Sans réellement s'y attendre, Zofia s'empara de ses lèvres, les entrainant dans un baiser…passionnel. Ce qui surprit quelque peu Ez' qui était habitué aux doux baisers de la jeune fille. C'était complètement différent mais parfait. Si avant même d'avoir commencer leur "rendez-vous", elle lui offrait déjà ce genre de récompenses, il espérait bien qu'à la fin, il recevrait une jolie compensation pour tout le mal qu'il s'était donné. Entrainé par le ballet de leur langue, Ezéckiel tenta de glisser une main conquérante sous le tee-shirt de la jeune fille mais à sa plus grand frustration, elle s'écarta de lui, un sourire éblouissant sur les lèvres. Elle se saisit de sa main et les entraina vers la table, rayonnant de joie. C'était assez déstabilisant aux yeux du vert et argent, toute cette joie et ambiance fleur bleue. Il n'était décidément pas habitué. Cela ne le dérangeait pas plus que cela, parce que voir qu'il rendait heureux quelqu'un, c'était plaisant mais il y avait tout de même un petit quelque chose de dérangeant. Peut-être parce que c'était Zofia ? Et qu'intérieurement, il préférait être avec une autre. C'était triste à dire mais c'était la vérité. « Elle est magnifique. » Ez' sourit gentiment - ou hypocritement au choix - à la jeune fille. Heureusement qu'elle la trouvait jolie, il avait mis un bout de temps à la trouver. Puis on lui avait conseillé "d'enlever les épines si c'est pour une fille". Ce qu'il avait fait, en bon chevalier servant. « Une raison particulière pour ce rendez-vous ? »

Le serpentard se saisit de deux verres qui trainait et leur servit un peu de jus de citrouille. Il n'avait pas réussi à subtiliser des boissons plus sympa, alors ils devraient se contenter de cela. « Pourquoi devrai-je avoir une raison particulière pour te voir ? J'avais juste envie. Tu me manquais.» fit-il en déposant un verre près de Zofia. « Puis, je ne t'ai rien offert à Noël. Ni à ton anniversaire. En fait, je crois que je ne t'ai jamais rien offert.» Ez' offrit un petit sourire penaud à la jeune fille. Aussi loin que ses souvenirs remontaient, il ne lui avait jamais rien offert. Non. Rien. À part sa propre personne et quelques baisers dans des couloirs, Zofia n'avait jamais rien reçu d'autre de sa part. En fait, l'idée de lui faire un cadeau ou une surprise de ce genre ne lui avait jamais effleuré l'esprit jusqu'à il y a peu. Il était tout de même un piètre petit-ami quand on y repensait. Mais il allait y remédier. Certes pour des raisons peu sympathique, mais le geste y était non ? « J'ai autre chose pour toi.» Avec délicatesse, il sortit d'une de ses poches une étoffe de couleur bleue, un bleu aussi beau que celui de l'océan. Il ouvrit le tissu et en sortit un collier. Il était en argent, et un petit coeur en cristal servait de pendentif. Ez' l'avait acheté lors d'une de ses sorties à Pré-Au-Lard sur un coup de tête, se disant qu'il pourrait l'offrir à quelqu'un. Il ne savait pas réellement à qui. Du coup, il l'avait abandonné au fond de sa malle, faute de pouvoir le donner à quelqu'un. Et lorsqu'il avait monté ce petit repas, il s'était dit que finalement le bijou pouvait lui servir. Puis, il était certain que s'il l'offrait à Zofia, elle en serait plus que ravie. « Le vendeur m'a dit qu'il était ensorcelé pour changer de couleur selon les personnes qui le porte. Je ne sais pas si c'est vrai. Personne ne l'a porté et il est resté...blanc.» Ez' bougea légèrement, de façon à se retrouver derrière la biélorusse. Avec douceur, ne voulant pas lui arracher les cheveux, il les poussa sur le côté et fit passer le collier autour de son cou attachant le fermoir. Plus romantique, il n'y avait pas. Il était assez fier de lui de pouvoir aussi bien jouer l'amoureux. Il n'avait pas imaginé que ce serait aussi facile. Toujours dans son rôle d'amoureux transi, il déposa des légers baisers dans le cou de la jeune fille puis recula gentiment, se réinstallant à sa place. Il devait d'abord faire en sorte qu'elle lui fasse confiance. Qu'elle sente qu'il n'était pas un imbécile aux hormones le travaillant. Sinon, elle prendrait la fuite à coup sûr. « Donc, joyeux Noël et joyeux anniversaire Zofia.»

Ezéckiel piqua dans un plat un biscuit au hasard, fixant avec un sourire Zofia. Il séchait. Il ne savait plus quoi dire. Son quota de répliques niaises était atteint. Et il n'osait pas se lancer directement, lui proposant de but en blanc de "conclure". Il ne savait pas si l'innocence et la niaiserie de Zofia y survivraient. C'était bête. Parce que malgré tout, elle devait tout de même avoir un minimum d'expérience...normalement. Quand on voyait sa soeur qui s'envoyer en l'air avec la moitié de Poudlard... « Tu fais du sport ? Ou autre chose ? Je ne sais pas, du dessin, de la photo...» Tentative de lancer une conversation. Puis il devait en apprendre un peu plus sur elle...pour la trouver plus facilement dans l'école. Et peut-être qu'elle s'imaginerait qu'il s'intéressait réellement à elle. « Je te dérange peut-être en posant ce genre de question. Mais je pense sincèrement que nous devrions apprendre à nous connaitre un peu plus. Enfin, au moins ce que nous aimons faire.» Ezéckiel sourit gentiment, presque avec tendresse. Intérieurement, il avait envie d'aller batifoler avec Eros. Horreur. Merlin seul savait combien il détestait ce type. ( hrpg: dans le sens, il a envie d'aller se jeter du haut d'un pont au lieu de discuter ainsi).

Ezéckiel esquissa un sourire de contentement. Apparemment, Zofia aimait son petit cadeau. Un point de plus. Il était certain qu'après tout ça, il balaya la salle du regard, elle ne pourrait plus lui résister. C'était fou combien quelques petites broutilles romantiques pouvaient finalement faire chavirer une fille. Sur une Poufsouffle il n'aurait jamais douté mais sur Zofia, il n'avait pas imaginé qu'elle serait autant réceptive. Était-ça être amoureux ? Un petit geste et hop, on s'emballe ? Une fleur, un dîner, un baiser, un mot doux, un bijou...et Zofia se liquéfiait devant lui. Littéralement. C'était touchant. Mais tellement niais qu'il ne se reconnaissait même pas. Si un jour on lui avait dit qu'il serait assis ici à "courtiser" une fille en lui offrant tout ça, il aurait rit et insulté l'autre. Son regard fût attiré par le collier qui perdait sa couleur initiale pour virer à un rouge intense. Que signifiait cette couleur déjà ? Le vendeur lui avait vaguement expliqué. En fait, il lui avait tout expliqué mais Ez' n'avait pas pris le temps d'écouter. Il se morigéna mentalement. Peut-être que cela aurait pu l'aider dans son entreprise ? Rouge était égal à amour ? Désir ? Passion ? Ou peut-être juste chaleur...Par Merlin qu'est-ce qu'il pouvait être crétin parfois. Il tendit son bras et toucha le bijou pensivement, essayant de se souvenir des paroles du vendeur. « C'est très...rouge. Mais je ne me souviens plus des significations. C'est bête.» Il lâcha le collier en haussant les épaules.

« Je sais jouer du piano.. mais ça fait longtemps que je n’ai pas joué.. et on ne peut pas vraiment en jouer à Poudlard. Et toi, est-ce que tu aimes faire quelque chose en particulier ? » Du piano. Il l'ignorait. Sa mère savait en jouer...enfin, il lui semblait qu'elle savait en jouer. La voyant très rarement, elle était une parfaite inconnue à ses yeux. Quoiqu'il en soit, il trouvait ça très cliché le piano. Zofia, petit fille sage, obéissante, jouant du piano. Est-ce que Mirka savait en jouer ? Lui, savait faire quelques chansons. Basiques. Mais il était particulièrement nul dans le domaine de la musique, il laissait sagement aux autres la joie de jouer. « J’espère que je ne te déçois pas. Tu préfèrerais sans doute une fille plus sportive ou plus cultivée.. mais j’ai d’autres qualités, je pense. Tu finiras par les découvrir.. j’espère. » Une seconde fois son regard fût attiré par le collier qui changeait à nouveau de couleur. Allons bon. Honte ? Gêne ? Peur ? Ez' penchait pour gêne, ou peut-être peur. Peur de ne pas être à sa hauteur ? Peur qu'il ne l'aime pas ? - cette dernière étant plutôt légitime. Il trouvait que Zofia se descendait beaucoup. Il savait qu'elle était naïve mais il ignorait qu'elle avait si peu confiance en elle. Les rares moments où il l'avait croisé, elle semblait pourtant déterminé à s'accrocher à lui. À son plus grand damne. Il découvrait une petite fille...« Tu es une fille intéressante. Pleins de garçons te trouvent jolie et t'aiment. Puis le piano, c'est sympa je trouve.» Il marqua un léger silence, réfléchissant à ce qu'il pouvait dire. Il décida d'être franc sur ce qu'il aimait. Pourquoi mentir sur des choses aussi banales ? Elle n'en serait que plus contente et amoureuse de savoir ce qu'il faisait de ses journées. Enfin, il ne faisait pas grand chose, mais c'était déjà bien de partager. Elle se sentirait surement intégrée et ça ne pouvait être que bénéfique sur leur relation. « Je sais en jouer aussi. Mais je suis particulièrement nul. Je préfère lire, ce n'est pas un secret...puis avec la prépa, en fait, je n'ai pas vraiment le temps d'avoir de loisirs. De temps en temps, on se fait un match de quidditch avec les autres. Ma vie n'est pas vraiment palpitante...» Puis il tyrannisait les plus jeunes pour s'amuser. Il faisait sortir de ses gonds Amadeus pour qu'il soit de mauvaise humeur. Il harcelait Mirka pour qu'elle accepte de coucher avec lui. Il honorait toutes ses copines de chambre. Il s'amusait à des jeux débiles avec Geolia. Il surveillait Eros du coin de l'oeil. Il ramassait des infos sur les résistants et les obscurs pour les filer aux plus offrants... Il essayait d'évité les recruteurs des deux camps. God. En fait, ses journées étaient relativement remplies et éprouvantes.

Pour la troisième fois de la soirée, le collier changea de couleur pour reprendre celle rouge. Les yeux noisettes furent attirés par l'objet à nouveau. Ce truc l'empêchait de se concentrer. Il avait l'impression d'être une pie attirait par tout ce qui brille. Il fit un effort et posa son regard sur le visage de la biélorusse. Il leva un sourcil à la vue de la couleur de sa peau. Elle arborait une jolie teinte rouge, peut-être pas aussi intense que celle du collier mais elle pouvait aisément faire concurrence à une tomate. Il aurait tout donné pour savoir ce qu'elle pensait sur le moment pour rougir autant. Des pensées obscènes traversaient-elles sa jolie petite tête ? Il se saisit de son verre de jus de citrouille en attendant la suite de la soirée.« Ezéckiel.. est-ce que tu trouves qu’on va trop lentement ? » Il faillit cracher sa boisson. S'étouffant à moitié et jurant en grognant. En quelques secondes, il passait de la petite fille peu sûre d'elle à la grande fille sûre d'elle. Il la fixa, essayant de déceler une quelconque marque de plaisanterie. Mais la gryffondor semblait vraiment sérieuse. Et lui qu'était-il censé répondre à ce genre de question ? Que effectivement, c'était trop long. Qu'il avait d'autres choses à faire alors si elle pouvait être gentille et se laisser faire ce serait sympa ? Ou qu'elle devait se taire et être gentille le temps qu'il fasse sa petite besogne ? « Absolument pas. Si tu...ne...» Ses neurones grillèrent tous en même temps. Ezéckiel regarda avec surprise Zofia retirer son tee-shirt, dévoilant le haut de son corps. Puis il réagit au quart de tour lorsqu'elle s'approcha de lui. Intérieurement, il jubilait. Non, en fait, c'était carrément un feu d'artifice, un mini-Ez' sautillant en hurlant "j'ai réussi" à tue-tête. Tout son corps se détendit sous le baiser qu'il échangeait avec la biélorusse. Un poids venait de s'envoler. Il avait réussi, elle s'offrait à lui de sa propre initiative. Il n'avait pas eu besoin d'un quelconque chantage affectif...Juste de son joli sourire. Il fit glisser ses mains froides sur les hanches de la jeune fille, l'attirant plus près de lui. Sa peau était agréablement douce et elle sentait merveilleusement bon. Ez' avait toujours eu un faible pour les peaux à l'odeur sucrée. C'était en quelque sort son truc à lui, la petite chose qui faisait qu'il appréciait plus cette fille que l'autre. Il sourit et approfondit le baiser, l'emplissant d'un désir non dissimulé. Ses mains glissèrent toutes seules, par mécanisme et habitude. Sans trop brusquer les choses, par peur qu'elle s'échappe, il la souleva légèrement, continuant de l'embrasser pour la divertir, et la fit basculer sur le sol, la surplombant. Il quitta les lèvres de la jeune fille, non sans une once de regret. Parce que même si elle était plus maladroite et timide que les autres, il appréciait ses baisers et son innocence...Une main appuyée sur la droite de Zofia pour se soutenir, il retira avec la gauche son tee-shirt. Ce ne fût pas une mince affaire, mais avec un peu d'aide il vint à bout du tissus et le balança sur le côté, l'envoyant rejoindre celui de la gryffondor. Il planta son regard noisette dans celui bleu de Zofia, essayant de décrypter ses sentiments. « On continue ?» Il lui demandait plus pour la forme qu'autre chose. Elle ne semblait pas vraiment réticente ou alors elle cachait bien sa peur. Mais ayant un minimum d'estime pour Zofia, - et aussi n'ayant pas envie d'être accuser de viol ou il ne savait pas trop quoi et se faire castrer par des Vladmirov enragés - il préférait obtenir l'accord de la concernée. Juste par mesure de sécurité.

Spoiler:

Comme prévu, parler de leurs vies respectives semblait faire plaisir à Zofia. Elle avait l'air tellement heureuse que ça aurait pu éventuellement lui arracher un réel petit sourire. Éventuellement. Mais il ne fallait pas non plus se leurrer. Il ne portait pas un réel grand intérêt aux états d'âme de la jeune fille. Elle faisait juste parti de son échiquier personnel au même tire que ses autres "amis". Peut-être une tour. Elle était tout de même importante à son petit jeu. Tellement importante qu'il était assis sur ce sol miteux à discuter avec elle. N'était-ce pas une preuve d'amour ? Il aurait rit de sa propre réflexion s'il était seul. Comme si lui pouvait éprouver de l'amour pour quelqu'un. Peut-être pour ses futurs héritiers et encore. Les sentiments qu'il éprouvait à l'égard de Mirka ne pouvait pas vraiment être qualifié d'amour non plus...un doute l'assaillit quelques instants. Est-ce qu'il l'aimait ? Non. Non, vraiment pas. C'était juste impossible. Elle était jolie, sans plus. Peut-être un peu maigre. Parce qu'ensuite, elle était chiante, arrogante, manipulatrice, énervante, frivole, violente, froide. Non. Qui pourrait aimer une fille comme ça ? Peut-être lui ? Il fallait qu'il arrête. Ça devenait dangereux de penser à ce genre de choses. Même malsain. Il y avait du laissez-allez ! Il était exposé à trop de niaiserie.« Au contraire, je trouve ta vie très intéressante. J’ignorais que tu jouais aussi du piano et je suis contente de le savoir. » De toute façon, le fait qu'il jouait du piano était plutôt tabou. Parce qu'il était nul. Parce que ça faisait trop fille. Et parce que c'était sa nurse qui lui avait appris. Et cette dernière, il essayait de l'oublier. Trop pro-moldu. Mais il était tout de même content qu'elle soit contente. Ça voulait dire que son "piège" marchait à merveille.

Elle avait retiré son tee-shirt sous les yeux incrédules du Serpentard sans aucune gêne. Il n'imaginait pas qu'elle aurait osé faire un tel geste. Mais loin de trop s'en formalisé, il avait pris cela comme une invitation en bonne et due forme. Bien sûr, il avait tout d'abord demandé son accord. On n'était jamais trop sûr avec les filles. Accord qui s'était avéré accordé sans vraiment de résistance. À croire qu'elle était pour une fois sûre d'elle et de ce qu'elle voulait. Pas qu'elle ne le soit pas habituellement, en fait, elle était juste plus entreprenante. Les vêtements chutèrent sur le sol. Enfin, seulement son tee-shirt à lui. Mais c'était déjà ça. Il ignorait si Zofia possédait un tant soit peu d'expérience mais il penchait plutôt pour aucune à la vue de la couleur si rouge de son visage. Il ne s'en formalisa pas. Après tout, on passait tous par là. Lui-même avait rougi devant sa première copine. Il ne voulait pas la brusquer, il ne voulait pas qu'elle s'échappe sous l'impulsion de la peur. Il devait la faire sienne si il voulait qu'elle lui appartienne vraiment. Ainsi, son emprise -il l'espérait sincèrement- serait beaucoup plus puissante. Il se fichait de savoir s'il allait lui briser le coeur dans quelques mois en se mariant à sa soeur, lui, il voulait juste que Mirka soit folle de rage. Et ce serait parfait si elle l'apprenait de la jolie bouche de sa soeur. Il jubilait déjà rien qu'à l'idée. Douce vengeance. Se reconcentrant sur le moment présent, plus par peur de déraper en allant bien trop vite, il continua de caresser superficiellement le corps sous le sien. N'allant jamais trop loin, surveillant chaque réaction. Mais lorsqu'il s'aventura un peu trop loin, elle eut d'abord un sursaut. Inquiet, il s'était figé, la fixant en attente d'un quelconque signe. Elle déposa un baiser sur ses lèvres. Il le prit comme une invitation à continuer. Ce qu'il fit sans attendre. Il n'allait pas non plus s'éterniser ici. Sauf qu'il n'avait pas imaginé que se serait si court. Vraiment très court. À peine avait-il effleurer le sous-vêtement qu'il se retrouvait éjecté. Au sens propre. Zofia le repoussa avec force vers l'arrière et s'échappa. Mais à quoi jouait-elle par Merlin ? On ne repoussait pas un Larsön. Encore moins, lui. Il serra la mâchoire, frustré. Il n'y avait pas idée de faire ce genre de chose à quelqu'un. C'était juste inhumain. Il aurait dû s'en douter de toute façon. C'était lui l'imbécile. Mademoiselle Sainte-nitouche n'allait pas s'offrir comme ça. Non. Et voilà que son plan tombait à l'eau.

« Excuse-moi Ezéckiel… je crois que… je vais m’en aller. » Et elle s'échappait lâchement. Avec un léger soupçon de rage, Ez' se saisit de son propre tee-shirt prêt à l'enfiler à nouveau. Il avait toujours eu du mal avec ce genre de situation. Ça lui était arrivé une fois et il en aurait presque pleurer. L'échec avait quelque chose de cuisant pour lui. Il n'était pas parfait puisqu'elle n'avait pas cédé. Zofia choisit ce moment pour faire demi-tour et s'agenouiller devant lui. Et avec une petite voix innocente et plaintive, elle fit sauter la patience du serpentard. « Tu m’en veux ? » Dans un premier temps, il essaya de rester gentil, lui lançant un petit sourire rassurant. Elle était tout de même la soeur de Mirka. La fille d'un grand mage biélorusse. Mais il eut plus l'impression de grimacer qu'autre chose. Il détourna le regard en grinçant des dents et en profita pour enfiler son tee-shirt. Et il rencontra à nouveau les yeux bleu. Innocent. Pure. Triste. Faible. « Pourquoi t'en voudrai-je ?» commença-t-il d'une voix remplie de sarcasmes et d'ironie. « Non franchement, je ne vois pas. Tu m'allumes puis tu te tires. Alors que j'ai fait tout ça.» Il balança son bras, montrant la pièce. Il allait surement la faire pleurer, tant pis. Il assumerait la colère des Vladmirov au complet s'il le fallait. Mais il n'arrivait à rien avec elle. Et il n'arriverait surement jamais. Elle était trop...pure ? Angélique ? Sainte-nitouche ? Elle finirait none à cette allure. « Tu sais pourquoi les types passent leur chemin avec toi ? Parce que t'es bien trop niaise et fleur bleue. À croire que t'attends le Prince charmant. Bah tu vois, je vais peut-être briser ton rêve de gamine pourrie gâtée, mais il n'existe pas.» Il se leva et sortit sa baguette faisant fi de l'interdiction. Il jeta un sort informulé pour ranger la petite pièce sans la regarder, continuant sur sa lancée. C'était peut-être l'un de ses défauts, une fois la machine partie, il ne pouvait arrêter d'enfoncer l'autre avant qu'il ne soit six-pieds sous terre.« Je pensais que je pourrais me servir de toi. Mais t'es tellement sainte-nitouche que je n'arrive à rien. Alors il vaut mieux que j'arrête d'essayer. Tu es une cause perdue ma jolie Zofia. Garde ta petite innocence pour le prochain qui voudra bien supporter tes élans amoureux à vomir. Je laisse ma place.» Sur ses jolies paroles, il ne daigna même pas jeter un coup d'oeil à la biélorusse et se dirigea d'un pas assuré vers la porte. Lorsqu'il fut au niveau de l'encadrement, il s'arrêta tout de même et se retourna quelques secondes. « Tu peux garder le collier. Bonne soirée Vladmirova.» Il venait de perdre un pion. Enfin, ce n'était pas encore réellement sûr. Peut-être que demain il la retrouverait devant sa salle commune en larmes. Quoiqu'il en soit, il fallait qu'il passe rapidement à la bibliothèque chercher de quoi étudier. Il poussa la porte et partit en sifflotant dans le couloir. Pas vraiment chamboulé pour un sous.

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