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 La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé)

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MessageSujet: La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé)   La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé) EmptyDim 30 Oct - 9:46

La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé) Vo26gl

Pour la première fois depuis longtemps, Sixtine était complètement inattentive pendant un cours. Même si elle aimait beaucoup la Métamorphose en temps normal et qu'elle était l'une des meilleures élèves de sa promotion, elle ne parvenait pas à porter l'attention nécessaire aux mots pourtant facilement accueillis dans l'une et l'autre de ses oreilles. L'arrestation de Harry Potter avait été un évènement suivi avec avidité par les membres de son clan et elle se demandait s'ils allaient organiser quelque chose afin de fêter ça. Tout était propice aux réjouissances lorsque la résistance se retrouvait acculée, d'autant plus que les troupes du Lord avaient de plus en plus de mal à contenir les foules. Et elle se demandait aujourd'hui, sans même s'en rendre compte, si la situation actuelle allait durer éternellement comme tout le monde semblait en être persuadé depuis toutes ces années. Pour la première fois, le monde magique se révoltait. Pour la première fois, le Lord semblait avoir peur. Et peur était un bien trop grand mot, un sentiment bien trop révélateur de sa faiblesse pour qu'il le laisse envahir son être et ses actes sans y réfléchir à deux fois. Cela faisait quelques temps déjà qu'elle s'interrogeait sur elle, sur ce qu'elle avait fait jusqu'à maintenant, essayant de mettre en lumière ce qui avait une chance de lui servir de modèle pour sa vie future. Et qu'y voyait-elle ? Vêtements, embrassades dans le vide afin de ne pas effacer le maquillage, actes puérils menés par deux clans opposés. Était-ce de cela dont elle voulait se souvenir lorsqu'elle serait sortie de Poudlard ? Pensait-elle avoir le courage d'agir ainsi elle-même alors qu'elle ne pouvait s'empêcher de détourner les yeux d'un règlement de compte sanglant ? Elle laissa échapper un léger soupir, si discret que personne ne l'entendit, ou du moins le pensa-t-elle jusqu'à ce que sa voisine lui envoie un petit morceau de papier plié. Tu penses encore à ce que Isaac t'as dit dans la Grande Salle ? Ne t'en fais pas, il comprendra vite qu'il aura autre chose à penser, il paraît que la classe préparatoire est très difficile et très prenante." Sixtine se contenta de sourire et de reprendre le fil de ses notes, n'ayant aucune envie d'en discuter avec cette fille et ne sachant d'ailleurs pas ce qu'elle pourrait répondre.

"Nous ne sommes pas séparés, Sixtine, parce que je n'ai pas encore rompu. Et tant que je n'aurai pas rompu je considèrerai que tu es à moi, à moi et à personne d'autre. S'il faut que j'envoie tous tes prétendants ou même toi à l'infirmerie pour que tu le comprennes, je n'hésiterai pas. Tu n'aurais jamais dû faire ça, ma chérie, tu vas vraiment le regretter." Cette réplique avait beau lui avoir glacé le sang, elle s'était contentée de rire et de poursuivre son chemin, protégée par ses amis situées à sa droite et à sa gauche. Elle savait qu'il ne tenterait rien dans un lieu aussi public mais elle devait avouer que sortir seule et traverser les couloirs n'était pas quelque chose qui l'emballait au plus haut point. Après tout, elle n'était pas une Gryffondor. Rechercher le danger à tout prix n'était pas son occupation favorite ni un but en soi, et elle préférait de loin rester intacte jusqu'à l'obtention de son diplôme. Mais le petit mot dont elle avait froissé le parchemin afin d'éviter d'attirer l'attention du professeur avait ravivé un souvenir qu'elle avait tenté d'oublier. Elle savait très bien que tout en étant souvent brutal avec elle, Isaac la traitait avec infiniment plus de délicatesse que les autres élèves, et savoir qu'il se sentait prêt à user de toute sa force contre elle était effrayant. Mais elle ne se laisserait pas faire, et c'est en redressant ses frêles épaules qu'elle se leva en entendant la sonnerie, ramassa ses affaires et partit en direction du dortoir. Il s'agissait de son dernier cours de l'après-midi et elle comptait déposer ses affaires avant de partir faire un tour dans le parc. Le temps était clément pour un mois de septembre anglais et elle comptait bien en profiter.

Elle ne pensait même pas qu'elle pourrait Le croiser à cette heure, sachant que les élèves de classe préparatoire avait pour réputation de rester très longtemps en classe afin de poser des questions, de travailler ou même de relire leurs notes. Et pourtant, c'est ce qu'il se passa. Cherchant une feuille afin de laisser un mot à la Bibliothécaire qui lui avait envoyé un hibou car elle avait trois livres à rendre depuis une semaine, elle ne regardait pas vraiment où elle allait. Alors qu'elle tenait enfin le morceau rêche entre ses mains, n'ayant plus qu'à partir à la découverte de sa plume, elle entra brusquement en contact avec le torse dur d'un élève. " Désolée", marmonna-t-elle en se penchant pour récupérer son bien qui était tombé sous le choc.

De nouveau droite, elle s'apprêta à partir sans plus faire attention à l'inconnu qui, de toute façon, n'avait qu'à faire plus attention en marchant, lorsqu'elle se sentit tirée en arrière avec vigueur. Surprise, elle lâcha à nouveau son parchemin, mais cette fois n'y prit pas garde et toisa son agresseur avec hauteur. Une vague de froid s’immisça en elle et inouï fut l'effort pour le cacher.

« Isaac, lâche-moi. »

Loin de l'écouter, il exerça encore plus de pression sur son bras et l'attira si près de lui qu'elle put voir ses cils noirs anormalement longs pour un garçon. Sa main reprit son ancienne place sur sa hanche et le bras qu'il tenait prisonnier fut plié dans son dos de façon à ce qu'il soit totalement immobile. Lentement, presque avec douceur, il se pencha et ses lèvres effleurèrent les siennes. "Allons, chérie, arrête de faire la sotte et reviens.", chuchota-t-il contre son visage, comme s'il était aussi facile d'imposer sa volonté. N'avait-il aucune fierté, à courir ainsi derrière elle ? Prenait-il pour un défi personnel de la faire plier ? Ou savait-il qu'elle refuserait et attendait-il justement sa réaction pour se venger ? Sans réfléchir, elle le mordit, répétant son ordre. Elle l'avait quitté et refusait de se laisser impressionner comme tous ces gens qu'elle méprisait. Il la lâcha sans rien dire. Avant même qu'elle ne puisse esquisser un geste pour se défendre, un coup au visage la fit tomber au sol. La tête lui tourna et elle ferma les yeux, sentant sa peau chauffer. Saignait-elle ? Elle l'ignorait et n'avait aucune envie de lui faire le plaisir de vérifier. Des pas dans le couloir détournèrent l'attention d'Isaac et Sixtine en profita pour se lever et partir de toute la vitesse de ses jambes. Elle l'entendit crier mais elle courait trop vite et elle se retrouva bientôt dans un couloir désert. Elle remercia des dizaines de fois l'élève anonyme et se remit à marcher afin de calmer son rythme cardiaque.

Au bout d'un certain temps, elle se demanda où elle était et ouvrit une porte au hasard : pièce vide. Elle revint sur ses pas et reconnut le troisième étage aux peintures et aux personnages qui n'arrêtaient pas de se disputer comme des chiffonniers. Son visage l'élançait et elle toucha la peau pour vérifier la gravité. Ses doigts étaient propres, ce qui signifiait qu'elle ne saignait pas. En revanche un hématome devait se former car elle sentait une chaleur intense au niveau de ses pommettes. Elle ne pouvait pas se montrer comme ça et hésitait à aller à l'infirmerie dans cet état : on voyait parfaitement que c'était là l’œuvre d'un coup et non d'une chute. Elle se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir faire, peut-être monter à la volière envoyer un hibou à une de ses amies afin qu'elle lui applique une banale pommade ou un sortilège de guérison, juste suffisant pour masquer le gros de la blessure. Elle soupira et décida d'aller faire un tour du côté de la galerie des armures. Elle enverrait son hibou plus tard, de toute façon elle avait le temps : qui viendrait ici observer des tas de ferraille ? Laissant courir son doigt sur le poli des cuirasses, elle s'amusa à observer son reflet parfois plus gros, parfois complètement aplati, mais jamais sans cette marque bleue qui virait au mauve par endroits. Elle grimaça. Elle tentait de le cacher avec ses mèches quand un bruit sourd la fit sursauter. Un morceau argenté roula jusqu'à ses pieds et elle se retourna, observant avec de grands yeux l'armure qui venait de tomber. Quel élève était aussi maladroit ? Elle plissa les yeux et distingua une silhouette élancée qu'elle ne connaissait pas. Elle éleva la voix.

« Est-ce que ça va ? »

N'entendant pas de réponse, elle s'avança. Et fut saisie lorsqu'elle reconnut McAdams.


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MessageSujet: Re: La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé)   La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé) EmptyLun 31 Oct - 23:12

Le dernier cours de la journée était un cours de Métamorphose. Ce n’était pas son cours préféré, mais au moins ce qu’on y faisait était un peu moins relié à la magie noire, ce dont il n’allait pas se plaindre. Matthew McAdams était assis seul, deux rangs derrière Sixtine, sur la droite et la vit lire le papier qu’une de ses amies venait de lui passer et lui sourire en réponse. Il ignorait ce qui se tramait, mais il ne s’y intéressa pas plus que ça et se focalisa à nouveau sur le cours. Le professeur ne parlait pas d’un sujet passionnant et il avait beaucoup de mal à se concentrer, il observa donc les élèves en évitant de croiser le regard de ces derniers, il ne voulait pas d’ennuis. Quand son regard tomba à nouveau sur Sixtine, il trouvait qu’elle avait l’air soucieuse. Il l’avait tellement observé les années précédentes qu’il pouvait le deviner rien qu’en la regardant. C’est à ce moment là que la sonnerie retentit et qu’elle quitta bien vite la salle. Matthew oublia vite ce qu’il venait, ou croyait, avoir vu – ce n’était pas ses affaires après tout – et rassembla ses affaires en soupirant. Une nouvelle journée de cours venait de se terminer et le rapprochait un peu plus de sa sortie de Poudlard.

Après le cours, Matthew se dirigea vers la salle de sortilèges. Il devait remettre au professeur une rédaction, tout un parchemin sur la magie noire car il avait refusé la semaine passée de pratiquer un de ces sorts, il s’était même amusé à déformer la formule ce qui pouvait être tout aussi dangereux. Il avait fait cette rédaction à contrecœur, mais il préférait la faire plutôt que d’avoir à croiser un jour le directeur, Voldemort. Ce dernier ne l’apprécierait sans doute pas et Matthew ne donnait pas cher de sa peau s’il venait à le rencontrer en personne. Le professeur de sortilèges le garda dans son bureau pendant près d’un quart d’heure à lui expliquer tout ce qu’il faisait de travers. Matthew l’écouta d’une oreille inattentive. A la sortie du bureau, au détour d’un couloir et bien contre sa volonté, Matthew tomba sur Isaac et un de ses amis Obscurs. Isaac semblait de très mauvais humeur et Matthew frissonna. Ils parlaient quand Matt passa à côté d’eux, espérant qu’ils ne le remarquent pas et qu’il échappe aux ennuies pour cette fois. Et c’est ce qui arriva. Il s’était fait tout petit. Quand le Serpentard arriva à leur hauteur, il entendit une bribe de conversation « Je lui ai appris une leçon. Elle reviendra vite vers moi » Il ne saisit pas immédiatement ce qu’Isaac venait de dire, mais il était bien content que cette brute ne l’embête pas aujourd’hui. En y réfléchissant un peu plus, c’était même très bizarre, d’habitude, il lui adressait au moins une remarque désagréable. Matthew ne chercha pas plus loin et parcouru quelques couloirs pour s’en éloigner, c’est à ce moment là qu’il aperçu la belle chevelure blonde de Sixtine, il la reconnaitrait entre milles.

Instinctivement, il se mit à la suivre. Ce n’était pas vraiment son genre de suivre les gens, mais sur le coup, il ne réfléchit pas. Était-ce elle dont Isaac parlait quelques minutes plus tôt ? L’histoire se tenait. Elle était son ex-petite amie après tout, Matthew n’était pas surpris qu’il ne veuille pas la laisser partir. Tout le monde savait à Serpentard que Sixtine ne désirait plus être avec Isaac. La belle entra dans la galerie des armures, il suivit ses pas en veillant à faire le moins de bruit possible et se cacha derrière un des grosses armures, dans un coin. Il l’observa quelques minutes mais tout ce qu’il voyait, c’était son dos et ses cheveux. Il hésita à aller lui demander si elle allait bien, mais s’il se trompait, elle ne ferait que le rejeter une fois de plus et il ne le supporterait pas. L’époque où il aurait fait n’importe quoi pour un de ses sourires était terminée. Il allait faire demi-tour quand il percuta une des armures par maladresse, provoquant sa chute dans un gros fracas. Matthew prononça un juron dans la foulée. Pourquoi était-il si maladroit parfois ? Maintenant il n’y avait plus aucune chance qu’il puisse partir en toute discrétion. Trop tard, il entendit la voix de Sixtine retentir dans la pièce vide « Est-ce que ça va ? » et sans qu’il n’ait le temps de réfléchir à un tout autre échappatoire, elle s’approcha et le vit. Sixtine paru surprise. Matthew en déduit simplement qu’elle n’avait entendu personne venir et qu’elle fut surprise de trouver quelqu’un là. Il espérait qu’elle ne pensait pas déjà qu’il la suivait tel un pervers qui n’avait rien d’autre de mieux à faire de ses journées.

Le Serpentard sortit de son coin, un peu hésitant. Il ignorait si elle se souvenait de lui et de ce qui s’était passé pendant leur quatrième année, il en avait un peu honte vu la réaction qu’elle avait eu, ils ne s’étaient pas vraiment adressés la parole depuis. C’est vrai, Sixtine était si belle qu’elle devait avoir des tonnes de demandes similaires. Quand Matthew leva son regard vers elle, il écarquilla les yeux. Qui avait osé abimer une telle œuvre d’art ? Le Serpentard la regarda comme si on venait d’abimer son bien le plus précieux. Elle avait un hématome sur le visage et ce n’était sans doute pas la seule parcelle de son corps dégradée, il connaissait bien Isaac, elle devait au moins avoir des hématomes au poignet s’il l’avait retenu, encore pire s’il lui avait donné d’autres coups. Dur à évaluer avec son uniforme. Il aurait bien touché son visage délicat pour voir sa blessure de plus près, mais il n’était pas suicidaire, il se prendrait une claque « C’est Isaac qui t’as fait ça ? » Le colère lui monta aux joues, c’était plus une question rhétorique qu’autre chose, car il en était persuadé, c’était l’œuvre de ce sauvage. Il commença à s’énerver tout seul, son cerveau fonctionna à toute allure. Sa première pensée fut d’aller régler son compte au pauvre type, ainsi Matthew sortit de la pièce en ouvrant la porte à la volée et parcourut la moitié du couloir quand il se dit qu’il ne pouvait pas laisser la pauvre Sixtine toute seule – et qu’il avait tout de même passé la journée jusque là sans ennuis, même en ayant croisé la dite brute. Matthew changea d’avis et fit demi-tour. Il entra à nouveau dans la galerie des armures.

« Attends, un instant.. » Matthew fouilla dans ses poches. Il en sorti un petit tube de crème pour sorciers qu’il avait acheté en stock à Pré au Lard – lors d’une des rares sorties qu’il eut grâce à son statut de Serpentard – et qui accélérait la guérison, c’était une des rares infirmières gentilles à Poudlard qui le lui avait conseillé et il s’en servait très souvent, bien trop souvent. Il avait toujours un ou deux tubes sur lui, ce qui s’était révélé très pratique. Au bout de quelques minutes, la blessure ne faisait plus mal mais il fallait quelques heures pour qu’elle disparaisse totalement. Le Serpentard mit un peu de crème sur ses doigts et s’approcha de Sixtine. « La crème va accélérer la guérison » Sans lui demander la permission, mais avec toute la délicatesse qu’il pu, il lui appliqua la crème sur la pommette violacée. Matthew continua à masser légèrement sa joue pour bien faire pénétrer la crème. Son regard était fixé sur la pommette, ce qui n’était pas indispensable. En réalité, il n’osait pas regarder la belle Sixtine dans les yeux. Quand il eut terminé son application, son regard passa lentement de la joue de la Serpentard à ses yeux « Est-ce que tu as mal autre part ? » Pas qu’il ait envie d’appliquer la crème autre part, bien entendu. Matthew réalisa qu’il en avait peut-être assez déjà fait et qu’il devrait partir, il se sentit minable face à la fille qu’il avait longtemps aimé et admiré. Sixtine n’avait jamais exprimé l’envie de lui parler, ce n’était pas maintenant que ça changerait. Elle allait sûrement l’envoyer balader d’un instant à l’autre, il préféra donc prendre les devants et recula d’un pas, ils étaient bien trop proches pour deux personnes qui n’avaient rien en commun « Tu sais quoi, voilà le tube, cadeau » Après lui avoir mit le tube dans les mains, Matthew continua de reculer sans regarder derrière lui et lança « A bientôt » Puis en réfléchissant et pour ne pas vexer Sixtine, il ajouta en haussant les épaules « ..ou pas ». Et alors qu’il s’apprêtait à quitter la pièce sur ces derniers mots, Matthew se prit les pieds sur l’armure et se retrouva au sol avant même d’avoir compris ce qui venait de se passer. Il ne se fit pas mal, il était à présent plus ou moins immunisé à la douleur. Et voilà, il venait à nouveau de se ridiculiser. D’habitude, Matthew n’était pas si maladroit, mais quand il était en présence de Sixtine, il était assez perturbé.

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MessageSujet: Re: La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé)   La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé) EmptyMar 1 Nov - 3:42

Les élèves étaient vraiment maladroits. Faire tomber une armure plus lourde que soi était un exploit, quoiqu'elle ait parfois des doutes sur l'immobilité de ces dernières. Elle aurait juré en voir quelques unes s'étirer et faire quelques pas alors qu'elle s'éloignait. Quoiqu'il en soit, bien que ça ne soit pas dans ses habitudes d'aider qui que ce fut, elle s'approcha. Après tout, cela pouvait très bien être l'une de ses amies qui l'avait suivie et il était hors de question qu'elle la laisse devenir une crêpe, certes jolie mais bien peu utile lorsqu'il s'agissait d'avoir les devoirs à faire pour la semaine d'après. Si elle y avait réfléchi à deux fois, sans doute aurait-elle pu se rendre compte que Louise, Viola et toutes les autres étaient trop petites pour correspondre à la silhouette face à elle. Sans doute la douleur lui faisait-elle perdre tout ce qui lui restait de sens commun. Alors qu'ils ne s'étaient presque jamais reparlés depuis ce jour, voilà qu'ils se retrouvaient nez à nez dans un endroit désert. Pourquoi était-il ici ? La galerie des armures n'était pas ce que l'on pouvait appeler un endroit prisé, mis à part peut-être des Serpentard qui aimaient à enfermer leurs victimes entre les différentes pièces de l'habillement et les laisser là jusqu'au soir. Et encore. La méthode la plus prisée en ce moment était de les accrocher à un arbre et de les laisser là sans leur baguette. Elle se demanda si les surveillants étaient au courant. Sans doute.

Elle n'était pas spécialement gênée d'avoir affaire à McAdams, tout d'abord car il n'avait rien, dans ses souvenirs, de particulièrement effrayant ou dérangeant. Et ensuite parce qu'elle avait indéniablement l'avantage au sens où elle l'avait repoussé et non le contraire, ce qui fait qu'elle n'aurait pas dû être si figée en le voyant. Au mieux, elle aurait pu le toiser et partir sans plus lui accorder d'attention, comme elle faisait à chaque fois qu'ils se croisaient et qu'elle le remarquait, ce qui objectivement était plutôt rare. Mais elle ne supportait pas de se montrer dans un quelconque état de faiblesse devant quelqu'un qu'elle ne regrettait pas d'avoir ridiculisé.

« C’est Isaac qui t’as fait ça ? »

Elle fut surprise de la noirceur de son regard. "Bien sûr que non", fut sa réponse donnée d'une voix sèche. "Je suis tombée, c'est tout." Elle tourna délibérément la tête afin de ne présenter que son profil vierge de trace et considéra que la discussion était close. Ils n'étaient pas amis, ni même des connaissances, ils n'avaient jamais entamé de longues conversations sur leur vie et elle ne ressentait pas la moindre envie de commencer aujourd'hui. Il dut comprendre le message car il partit en courant et disparut. Satisfaite et un peu surprise que son désir ait été si vite satisfait, elle s'apprêta à repartir quand elle le vit revenir à peine quelques secondes plus tard. Plaît-il ?

« Attends, un instant.. »

Attendre ? Elle n'avait pas que ça à faire. Au moment où elle ouvrait la bouche pour le lui faire remarquer, elle le vit sortir un truc de crème de sa poche et en déposer précautionneusement sur ses doigts. Elle se demanda ce qu'il comptait faire avec ça et lorsqu'elle le vit s'approcher de son visage, elle recula instinctivement. "N'y penses même pas." Mais il était dit qu'aujourd'hui Sixtine Simons connaîtrait tout l'humiliation du monde puisqu'il ne l'écouta pas et commença à appliquer la crème sur son hématome. Il était vraiment proche d'elle et, curieuse de voir s'il était resté le même que l'année dernière, elle le regarda fixement, se moquant de le rendre mal à l'aise. Elle fut étonnée de constater qu'il n'était pas du tout comparable au timide garçon de quinze ans qu'elle avait éconduit. Ce n'était pas vraiment visible physiquement, car il était toujours à peu de choses près ce qu'il était l'an passé. Mais, comment expliquer ? Il dégageait autre chose, quelque chose qu'elle ne parvenait pas à définir mais qu'elle ressentait d'autant plus qu'ils n'étaient séparés que de quelques centimètres. La friction sur sa peau l’apaisait malgré tous ses efforts pour résister et elle ferma les yeux. Après Isaac, la douceur de ce geste était amplifiée.

« Est-ce que tu as mal autre part ? »

Sa voix la fit revenir à la réalité et elle rouvrit les yeux en fronçant les sourcils. Elle reçut aussitôt le tube dans ses mains alors qu'il se reprenait et sous-entendait qu'il n'en ferait pas plus. Elle ne s'en était pas rendu compte jusqu'à présent mais elle devait bien avouer qu'elle venait d'accepter de cet élève banal ce qu'elle avait bien souvent refusé à d'autres. Elle mit cela sous le compte du soulagement de ne pas avoir à retourner en classe avec un visage violet. Elle haussa les épaules. "J'imagine que j'ai seulement ce que je mérite pour avoir agi comme une enfant gâtée." Après tout, pourquoi pas. Ses actes étaient tout à fait contradictoires : elle voulait, elle ne voulait plus. Elle connaissait très bien le caractère de Isaac en cinquième année et avait tout de même accepté sa demande. Et elle le quittait en prétextant ce même caractère de la déranger. Elle avait des valeurs ancrées en elle qu'elle ne pouvait cependant pas s'empêcher de remettre en cause et reprochait à des gens de la traiter comme elle avait toujours voulu qu'on la traite. Le monde ne tournait pas rond.

Elle n'avait même pas remarqué qu'il s'était éloigné et s'en rendit compte lorsqu'elle entendit un bruis sourd et qu'elle le vit allongé sur le sol, ayant manifestement trébuché sur un morceau d'armure. Elle ne put empêcher sa bouche d'émettre un léger rire moqueur et elle se dirigea vers lui. Soudain, la faiblesse de ce corps qui ne pouvait même pas marcher convenablement écarta d'elle toute pensée étrangère à son caractère d'origine. Elle passa sa main sur sa blessure qui commençait lentement à s'estomper.

« N'en parle à personne... »

Elle s'accroupit afin d'être plus ou moins à sa hauteur et ajouta d'un ton menaçant qui tranchait avec son apparence angélique :

« ... sinon je te tue. Tu as compris ? »

Il était hors de question qu'elle se retrouve propulsée au coeur de toutes les conversations pour une chose aussi idiote, et elle n'avait aucune confiance en McAdams. Non qu'elle ne l'ait jamais surpris en train de divulguer un secret d'état à n'importe qui, bien sûr, mais elle ne l'avait non plus jamais vu prendre des coups et lutter pour conserver le mystère qu'on lui avait confié. Et la situation était trop déterminante pour sa réputation pour qu'elle se laisser aller si facilement à la confidence. Si jamais on apprenait cette histoire, Isaac serait trop heureux, non seulement parce qu'il assiérait son statut d'homme fort mais également parce qu'il savait qu'elle avait toujours très mal réagi à la pression et qu'elle était capable de faire quelque chose contre sa volonté si cela lui permettait de retrouver une certaine sérénité. Par exemple, ici, elle n'ignorait nullement qu'elle ne pourrait pas vivre encore deux ans au château en supportant les murmures sur sa relation houleuse avec Isaac : elle préfèrerait encore revenir avec lui pour que tout cela cesse. C'était une chose qu'elle n'avait jamais réussi à effacer chez elle : sa panique immédiate lorsqu'elle se retrouvait confrontée à un évènement qu'elle ne pouvait pas maîtriser. Et la première attitude qu'elle adoptait était de faire exactement ce qu'il fallait pour que tout redevienne à la normale. Elle avait toujours réussi à cacher cet aspect d'elle-même en prenant les devants afin de ne jamais être prise à défaut, mais elle savait que ça ne durerait pas.

Puis elle se releva et tendit sa main au jeune homme dans l'intention visible de l'aider à se relever. Pas qu'elle ait soudainement pris conscience qu'il s'agissait d'un être humain ou de l'homme de sa vie, mais si quelqu'un venait à passer là et les voyait lui allongé par terre et elle debout devant lui, qu'aurait-il pensé ? Qu'elle venait de le battre, tout simplement. Et elle ne tenait pas à passer pour la nouvelle brute de Serpentard, ce qui était tout de même une idée farfelue au sens où elle avait à peine assez de muscle pour soulever son sac rempli de livres. Comment aurait-elle pu mettre à terre un garçon ? Elle avait hésité à faire ce geste de générosité désintéressée, cela ne lui ressemblait pas. Du moins, cela ne convenait pas à McAdams qui ne pouvait en rien l'aider dans sa réputation. Elle pouvait être d'une patience d'ange et d'une gentillesse dégoulinante si cela permettait qu'on l'admire. Se sentait-elle redevable ? Certainement pas.


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MessageSujet: Re: La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé)   La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé) EmptyJeu 3 Nov - 10:28

Quand Matthew fit allusion à Isaac pour sa blessure, le regard de Sixtine changea légèrement. Il pouvait dire ici qu’elle mentait. Il le voyait à son regard mais il avait entendu Isaac un peu plus tôt, ce qu’elle ignorait. Sixtine prit ses hauts airs et s’empressa de nier « Bien sûr que non » La voix de demoiselle était sèche et Matthew n’en fut pas surpris. Il savait comme elle pouvait dénigrer certaines personnes et en aduler d’autres pour assouvir sa soif de popularité. Malheureusement, il était plutôt dans les personnes à pouvoir être dénigrées. Il n’était ni populaire, ni de sang pur, ni particulièrement doué dans un domaine. Il l’observa tout en sachant qu’elle était très loin de lui dire la vérité « Je suis tombée, c'est tout » Et la belle tourna la tête quand Matthew quitta la pièce remonté contre Isaac. Sixtine lui mentait, mais il n’était pas dupe. Certes, ils n’étaient pas amis, ils s’étaient à peine parlé depuis leur arrivée à Poudlard et elle n’était même pas forcée de lui répondre, mais elle pourrait au moins lui dire la vérité. Revenu avec son tube de crème, le jeune homme franchit toutes les limites fixées par les lois de la popularité et s’approcha du précieux visage de Sixtine. Mais la jeune fille recula d’un pas. Il est vrai qu’à cet instant, Matthew fut plutôt vexé. Il n’avait pas la peste non plus, il failli soupirer mais s’en empêcha « N'y penses même pas » La remarque de Sixtine n’arrangea rien. Toutefois, il préféra se taire et agir. Il prit sur lui et lui désobéit. Il s’appliqua à ne pas faire de gestes brusques. Matthew se concentra du mieux qu’il put, ce qui ne fut pas une tâche facile avec les beaux yeux de la Serpentard fixés sur lui. Il se demandait si elle ne faisait pas ça pour se venger du geste qu’il était en train de faire et le rendre mal à l’aise « Je suis désolé, j’espère que ça guérira vite »

La question de Matthew pour savoir si elle avait mal autre part fit sortir Sixtine de son court apaisement. En donnant le tube de crème à Sixtine, cette dernière haussa les épaules et lui répondit « J'imagine que j'ai seulement ce que je mérite pour avoir agi comme une enfant gâtée » Il fut tout aussi surpris d’avoir une réponse que de la réponse elle-même. Le jeune homme resta perplexe. Il n’allait pas non plus la plaindre d’avoir la chance de pouvoir agir comme une enfant gâtée. Il préféra ne pas juger et se taire. Il ne savait pas si elle réalisait qu’elle devrait être heureuse de se contenter de ce qu’elle avait, c’était déjà tellement mieux que ce qu’il avait lui. Les filles comme Sixtine étaient enfermées dans des bulles dorées, soit parce qu’elles étaient riches, soit parce qu’elles étaient populaires, et parfois un cocktail détonant des deux à la fois. Matthew décida d’ailleurs d’en rester là et recula jusqu’à ce qu’il glisse – forcément – sur la dite armure. Il aurait du le prévoir. Une fois au sol, son regard se fixa immédiatement sur Sixtine. Sans surprise, cette dernière était en train de se moquer de lui, il lui jeta un regard noir. Cela lui rappela des mauvais souvenirs. Il marmonna tout bas « C’est ça, moque toi.. » Ce n’était pas ce genre de rire là qu’il aimerait qu’elle lui adresse. Il accusa le coup. Mais Matthew s’était fait une raison, jamais Sixtine ne changerait d’avis sur lui. Elle le traiterait toujours comme les autres le traitent.

La jolie blonde s’approcha du Serpentard, toujours au sol et s’accroupit près de lui. Il se demanda un instant ce qu’elle allait faire et la défia du regard. Il connaissait la Sixtine superficielle et populaire, mais il trouvait qu’elle était bien plus cruelle quand elle était seule, du moins avec lui « N'en parle à personnes » Comme s’il avait des gens à qui il pourrait raconter cela sans qu’on se moque encore plus de lui. Jamais il n’oserait parler de la blessure de Sixtine à qui que ce soit, à moins que ce ne soit une personne de confiance et c’était plutôt rare à Poudlard. Ses amis se moqueraient de lui en lui disant qu’il ferait mieux d’oublier une fille comme Sixtine – ce qu’il avait fait tant bien que mal. Sixtine pensa qu’il fut utile d’ajouter d’un ton menaçant « ..sinon je te tue. Tu as compris ? » Matthew ne put s’empêcher de rire jaune. Elle ne devait vraiment avoir aucune confiance en lui pour le menacer. Il trouvait ces menaces pitoyables mais il comprenait sa méfiance. Il était du genre à avoir du mal à accorder sa confiance lui aussi. Matthew haussa les épaules en guise de réponse. Si elle croyait que ses menaces allaient lui faire peur, elle avait totalement raison, mais il n’allait pas le montrer. Le Serpentard était maintenant plus ou moins immunisé contre la douleur des coups, mais il n’était pas fou au point de se mettre une sorcière menaçante à dos. On ne pouvait pas lutter contre la magie.

Sixtine se releva et tendit sa main à Matthew. Ce dernier écarquilla les yeux. D’abord des menaces et maintenant, elle lui proposait son aide au lieu de partir simplement et de le laisser à terre comme n’importe quel Serpentard aurait fait. Il ignorait la nature de ce geste, mais il douta de sa sincérité. Ainsi, il hésita un instant à saisir sa main ou à se relever tout seul. Se disant que peut-être, au fond d’elle, Sixtine cherchait à le remercier de lui avoir donné de la crème, il décida d’accepter son aide et saisit la main qui l’aida à le relever « Merci.. » Matthew s’épousseta un peu. Ce n’était pas tellement parce qu’il avait peur d’être sale, c’était un garçon et il s’en fichait un peu, mais parce qu’il ne savait pas quoi dire à Sixtine. Il était plutôt gêné d’être avec un fille qui le détestait autant. Le jeune homme leva les yeux vers la jolie blonde et fit ce qu’il fit de mieux, provoquer « Dis moi, les menaces, tu as appris ça toute seule ? » Le Serpentard n’avait pas l’intention de partir et de se montrer faible. Il n’était plus celui qui était amoureux d’une fille inaccessible et hautaine trois ans plus tôt. Provoquer était le lot de son quotidien, c’était pour cela qu’il continuait à se battre et en même temps, cela forgeait son caractère. Certes, il n’était pas fort physiquement et s’attaquait à plus puissant que lui donc le résultat tournait souvent en sa défaveur. Matthew s’éloigna de l’armure au sol et commença à faire quelques pas, se rapprochant de Sixtine. Il se demandait si un jour Sixtine allait arrêter de le juger – mais il se disait que ce n’était pas près d’arriver. Bon, ce n’était pas en la provocant que cela changerait. Il la regarda et dit d’une voix moins défensive « Tu ne devrais pas t’inquiéter, je ne vois pas pourquoi j’en parlerais à quelqu’un » Il allait ajouter qu’il connaissait Isaac et qu’il valait mieux qu’il n’entende jamais parlé de cette rencontre improbable, mais il préféra ne rien dire « Ton secret est en sécurité.. jusqu’à la prochaine fois » Bien sûr, Matthew parlait de la blessure de Sixtine que lui avait infligé son ex petit ami dérangé. Il connaissait trop bien Isaac maintenant pour savoir qu’il n’abandonnerait pas et que s’il avait osé la frapper ce jour là, il oserait recommencer un autre jour.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. « Quelqu’un arrive, tu entends ? » Matthew regarda Sixtine dans les yeux. Il imaginait qu’elle ne voulait pas qu’on la découvre avec lui. Il ignorait qui pouvait passer par là, si cette personne viendrait dans la galerie des armures, dans la salle des trophées ou resterait dans le couloir, mais il ne voulait pas risquer de voir Isaac – ou tout autre personne d’ailleurs – débarquer. Alors ils avaient deux solutions, se séparer bien vite ou se cacher un instant jusqu’à ce qu’ils soient sur que personne n’arrive. Et c’est la deuxième solution que choisit Matthew qui attrapa Sixtine par un bout de sa manche et l’entraina dans un coin au fond de la pièce. Une fois bien cachés, Matthew prit la parole « Je suis désolé de t’avoir entrainé là. Tu es libre de partir si tu veux » Il s’était excusé en prévision du torrent qui l’attendait parce qu’il l’avait entrainé sans lui avait demandé son avis. Le Serpentard se mit alors à sourire. Il se disait simplement qu’il ne se serait jamais attendu à ça en se réveillant ce matin là. Il avait plus parlé à Sixtine en quelques minutes que pendant toutes les autres années réunies à Poudlard « Tu as du passer trop de temps avec le loser de Serpentard.. Ca pourrait être contagieux, attention »
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MessageSujet: Re: La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé)   La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé) EmptyDim 13 Nov - 9:23

Avait-il tellement peur d'elle, ou se méfiait-il au point de douter de ses actes ? Elle avait bien vu l'éclair d'hésitation passer devant les yeux du jeune homme et en était passablement énervée. Elle ne faisait rien à la légère et n'avait pas que ça en tête que faire une chose pour en masquer une autre. Du moins, pas ici. Il était déjà à terre et elle n'aurait rien pu faire de plus pour l'humilier, à part peut-être lui marcher dessus, et encore : son maigre poids n'aurait sans doute pas été suffisant pour l'écraser. Cela dit, elle était plutôt satisfaite de voir que sa réputation la précédait. Au moins ne passait-elle pas toujours comme une fille sans défense, comme c'était si souvent le cas lorsqu'elle se trouvait auprès d'Isaac. Elle fut surprise de la chaleur de ses doigts lorsque ceux-ci s’agrippèrent aux siens, mais elle cessa bien vite de penser à ça pour tirer de toutes ses forces afin de le remettre debout. Retirant sa main le plus vite qu'elle put, elle le regarda s'épousseter sans grande conviction, signe évident qu'il n'avait rien à dire. Un instant elle se demanda s'ils seraient capables d'entamer une longue conversation sur un sujet anodin, mais finit par arriver à la conclusion que ce serait à la fois trop étrange et ennuyant. Il ne devait pas être du genre agréable à côtoyer, si elle se référait aux commentaires sur lui qu'elle pouvait écouter dans sa salle commune. Et s'il y avait bien une habitude de Sixtine à qualifier de mauvaise, c'était celle de croire à tout ce que pouvaient bien raconter les gens populaires.

Elle passa outre son remerciement, déjà partie dans d'autres pensées. Elle agissait rarement par impulsion mais, lorsqu'elle le faisait, elle passait systématiquement à autre chose dans les quelques secondes qui suivaient. Comme si son esprit était formaté pour n'agir que par calcul et que l'idée d'agir seul était inconcevable. « Dis moi, les menaces, tu as appris ça toute seule ? » Tournant la tête vers lui, elle eut un rictus, comme si elle se moquait d'elle-même. "J'ai eu de bons professeurs et beaucoup de situations dans lesquelles aiguiser mes griffes." Combien de fois s'était-elle disputée avec Isaac, combien de fois l'ouragan s'était-il déchaîné pour la laisser, inerte, sur le rivage ? Surtout à la fin de leur relation. Au début, elle le laissait faire ce qu'il voulait, juste pour continuer à être à ses côtés. Mais elle n'avait pas pu supporter ce rôle dans laquelle il la cantonnait plus longtemps. "Quant à toi, dis-moi, où as-tu appris à faire de si jolies chutes ? Je suis curieuse." Elle n'appréciait pas son ton imperceptiblement provocant et le faisait sentir. C'était son terrain, pas le sien. Un looser n'avait pas le droit de jouer avec l'ironie, ce n'était pas son rôle. Surtout pas avec elle. Et surtout pas avec des piques qui lui rappelaient de mauvais souvenirs. Elle supportait déjà mal de les ressasser par elle-même, ce n'était pas pour qu'un inconnu, car finalement c'en était un, le fasse à sa place. Comprit-il ? Était-ce calculé ? Quoiqu'il en soit sa voix se fit un peu plus douce. « Tu ne devrais pas t’inquiéter, je ne vois pas pourquoi j’en parlerais à quelqu’un » Elle secoua la tête, agacée. "Ce n'est pas contre toi, tu sais. J'ai juste compris qu'à part soi-même, il n'y a personne de suffisamment sûr pour garder un secret. Ce n'est donc pas la peine de m'assommer avec tes grandes paroles.

« Ton secret est en sécurité.. jusqu’à la prochaine fois »

Que voulait-il dire par-là ? Jusqu'à la prochaine fois qu'ils se croiseraient ? Jusqu'à la prochaine fois qu'il chercherait à la faire chanter ? Ou jusqu'à la prochaine fois où, sur un coup de tête, il décidera de tout raconter parce que ce sera pour lui le moyen de s'en tirer à bon compte pour quelques jours, oublié de tous ? Elle s'interrogeait encore lorsqu'elle se sentit qu'on la tirait par la manche. Quelques secondes plus tard, elle se trouvait dans un coin plus sombre de la pièce, entendant les bruits légers de pas dans le couloir. Face à elle, dans une attitude presque de protection, il regardait si personne n'entrait dans la salle.

Et, brusquement, alors qu'elle aurait dû hurler, tempêter, le frapper et lui dire de la faire sortir immédiatement, Sixtine sourit, un vrai sourire presque enfantin qui trahissait son amusement. "A ton avis, si nous courons vers eux en hurlant, tu crois qu'ils auraient peur ? J'ai toujours pensé que le prétendu courage des Gryffondor en toutes occasions était un leurre." Indifférente du fait qu'elle changeait d'humeur comme de chemise et qu'elle venait de passer de la menace à l'aide puis à la conversation quasi aimable, elle s'étira sans bouger, consciente de la promiscuité de leurs deux corps. "Je me demande si les rumeurs sont vraies : que cet endroit serait le rendez-vous des amoureux et en particuliers de ceux qui ne veulent pas être vus par leurs petits-amis respectifs." En ces temps troublés, où il fallait s'afficher avec les bonnes personnes pour ne pas risquer d'être dévoré et où, au contraire, côtoyer les mauvaises personnes pouvait conduire à votre perte, bien peu de place était laissée à l'amour. De là cette habitude qu'avaient les gens qui s'aiment de trouver des endroits tranquilles afin d'échanger quelques rares instants de bonheur. Personnellement, elle trouvait cela assez ridicule. S'ils étaient découverts, tous ces gens souffriraient bien plus qu'en étant loin de gens qu'ils oublieraient sitôt sortis de Poudlard. Elle songea qu'elle aurait bien aimé, elle, se retrouver un peu plus éloignée d'Isaac, et ne pensa pas une seule seconde à lier ce qu'elle venait de dire à la situation présente entre elle et McAdams. Pour changer de sujet, elle planta son regard dans celui du jeune homme, un sourire en coin qui ne laissait rien présager de bon. "Et sinon, McAdams, on peut savoir ce que tu faisais toi dans la galerie des armures ? Elle qui, d'ordinaire, était sur les nerfs lorsque quelqu'un face à elle était mal à l'aise, se délectait de la gêne qu'elle occasionnait de toute évidence à son interlocuteur. Après avoir eu le sentiment d'être rabaissée plus bas que terre lors de l'altercation précédente, peut-être trouvait-elle une certaine satisfaction à dominer quelqu'un. "Un rendez-vous secret ? J'espère pour toi que ce n'est pas cette fille de quatrième année qui a décidé pour on ne sait quelle obscure raison que tu étais son homme idéal. Son engouement pour les choses qui se mâchent est passablement dégoûtant." Elle se souvenait encore du jour où de joie d'avoir rencontré son idole, l'élève en question en avait avalé l'un des nombreux bonbons et autres sucreries qu'elle mangeait à longueur de journée et s'était étouffée, provoquant un branlebas de combat jusqu'à l'infirmerie. Voilà bien les seuls êtres que pouvait attirer McAdams, après tout. On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre.

« Je suis désolé de t’avoir entrainé là. Tu es libre de partir si tu veux. »

Elle haussa un sourcil, se demandant ce qui pouvait germer dans cette tête. "Si j'avais voulu partir, je n'aurais pas attendu ton autorisation." En vérité, elle avait complètement oublié l'endroit et la personne avec qui elle se trouvait, elle pensait seulement qu'elle avait réussi à se changer les idées et que ce n'était pas gagné d'avance. Mais maintenant qu'il le disait, ce n'était pas vraiment un fantasme de se retrouver coincée dans une salle avec celui dont tout le monde se moquait, de surcroît avec la possibilité de se faire découvrir par des gens qui étaient peut-être de ceux qui lançaient les rumeurs. Elle soupira. Décidément, elle n'aurait pas dû se lever ce matin. Égoïstement, elle rapporta tout à McAdams puisqu'il était face à elle et que, de toute façon, il n'avait pas le physique de l'emploi pour prétendre être au-dessus de ces accusations. Elle n'aurait pas eu l'idée de s'acharner mentalement sur ses amis, mais lui... Elle était à peu près sûre que chaque élève de Poudlard avait un jour rejeté la cause de ses problèmes sur Matthew McAdams. C'était dans l'ordre des choses. « Tu as du passer trop de temps avec le loser de Serpentard.. Ça pourrait être contagieux, attention » Et c'est alors qu'elle fit une chose improbable : elle éclata de rire. Elle pouvait bien croire qu'il soit las des brimades à son encontre, mais de là à se flageller lui-même, il baissait dans son estime. Elle le regarda fixement, sérieuse tout à coup. "Est-ce que tu crois ce que tu dis ? Est-ce que tu penses vraiment que tu es une maladie contagieuse ?" Les gens s'étaient moqués d'elle aussi, en première année. Pas vraiment moqués, à vrai dire, mais ils ne la prenaient pas au sérieux. Elle ne s'était pas apitoyée sur son sort, elle, elle n'avait pas pleuré en disant qu'ils avaient raison et en lançant à n'importe quel élève à quel point ils avaient raison. Elle avait usé de finesse et d'audace pour arriver là où elle en était. Qu'elle soit de sang-pur ne l'effleura pas un instant, elle se songeait qu'aux capacités de chacun à se faire une place au château. Bon, évidemment pour lui il y avait une lacune aisément percevable, mais il n'était pas non plus un monstre. Quiconque possédait un physique au-dessus de passable pouvait réussir à percer, il suffisait de fréquenter les bonnes personnes. Et son humeur changea encore une fois, elle se sentit énervée contre lui, presque dégoûtée, comme si c'était de sa faute à elle s'il ne répondait pas aux attentes qu'elle se faisait. Surprise aussi qu'elle ait pu le qualifier de "au-dessus de passable". Elle eut honte d'être là, avec lui, avec sa nature d'éternel perdant, quand elle aurait peut-être pu le côtoyer populaire et courtisé. Elle en faisait une défaite personnelle sans vraiment savoir pourquoi, et se surprenait pour ça. Elle aurait dû en effet partir tout à l'heure, quand il en était encore temps.

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MessageSujet: Re: La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé)   La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé) EmptyVen 18 Nov - 12:19

« J'ai eu de bons professeurs et beaucoup de situations dans lesquelles aiguiser mes griffes » Semblant se moquer d’elle-même, Sixtine eut le regard perdu dans le vide un instant. Matthew ne doutait pas un instant de la vérité de ces paroles. Il était persuadé du fait que Sixtine s’était entraînée à menacer et sûrement sans tenir compte des personnes plus ou moins fortes qu’elle. Pour lui, Sixtine était une fille forte et qui n’avait peur de rien. Il l’avait déjà vu menacer des jeunes filles dans la salle commune pour qu’elles aillent un peu mieux s’habiller, mais jamais rien de trop méchant. Sixtine était respectée parce qu’elle était populaire, pas parce qu’elle menaçait les autres. C’est pourquoi il avait été surpris quand elle l’avait menacé pour qu’il respecte sa parole, il la pensait au dessus de ça. Mais plus surprenant, la jolie Serpentard posa à son tour une question qui eut le mérite de faire sourire Matthew en quelques secondes « Quant à toi, dis-moi, où as-tu appris à faire de si jolies chutes ? Je suis curieuse » Elle était peut-être sarcastique dans sa façon de l’avoir posé, mais Matthew préféra y voir une gentille répartie qu’une petite vengeance. Il n’allait pas quand même lui dit que c’était elle qui provoquait cette maladresse qu’il ne se connaissait pas jusque là. Les gens le traitaient peut-être comme un moins que rien – ce dont il avait l’air avec tant de maladresses, mais il savait que ce genre de mésaventures ne lui arrivaient pas d’habitude. La belle Sixtine le troublait sans doute plus qu’il ne le pensait, il n’avait peut-être pas autant oublié ce qu’il ressentait pour elle que ce qu’il pensait. Le garçon préféra oublier tout ça et passer à autre chose. Cela ne servait à rien de retrouver les fantômes de son passé, il fallait avancer, il fallait changer tout ça. Il répondit à la question de la belle, avec un sourire ironique « C’est un hobby comme un autre, je me suis beaucoup entraîné pour celles là, une vraie réussite » et reprit le sujet des menaces. Matthew lui dit donc, sur un ton plus doux cependant, qu’il ne dirait rien à personne. Sixtine secoua la tête, l’air agacé « Ce n'est pas contre toi, tu sais. J'ai juste compris qu'à part soi-même, il n'y a personne de suffisamment sûr pour garder un secret. Ce n'est donc pas la peine de m'assommer avec tes grandes paroles » Très bien car il ne comptait de toute façon pas l’assommer de paroles, elle ne les méritait pas et elle ne les écouterait pas. Le jeune homme savait très bien garder un secret, tant pis pour elle. Matthew ouvrit la bouche pour répondre quand des bruits de pas d’un inconnu se firent entendre et il décida de se taire et d’entraîner Sixtine dans un coin afin qu’ils se cachent.

Planté face à Sixtine, Matthew vérifiait que personne n’entre dans la salle. Il ne pensa tout d’abord pas à la proximité qu’il avait avec elle. Il espérait que personne ne vienne, il était très bien où il était et plutôt tranquille pour une fois. Il pouvait enfin avoir une petite conversation avec Sixtine, bien qu’il ne soit pas encore sûr que ce soit ce qu’il voulait ou pas, c’était au moins un progrès, ça montrait qu’il évoluait. Quelques secondes plus tard, alors qu’il osa croiser son regard, il eut peur d’une réaction négative de sa part. Il l’avait quand même entraîné sans lui demander son avis. Il n’en fut rien. Un adorable sourire apparu aux lèvres de belle blonde. Un poids inconscient s’évanouit et il se sentit un peu mieux, elle lui dit « A ton avis, si nous courons vers eux en hurlant, tu crois qu'ils auraient peur ? J'ai toujours pensé que le prétendu courage des Gryffondor en toutes occasions était un leurre » Matthew ne pu s’empêcher de sourire et rire sincèrement en même temps, pas trop fort tout de même, il ne voulait pas qu’ils se fassent entendre. Mais il ne s’en souciait pas trop, les intrus étaient encore assez loin pour qu’ils parlent d’une voix normale. Les Gryffondors étaient-ils vraiment courageux ? Les Serdaigles étaient-ils les plus sages ? Les Poufsouffles plus loyaux et les Serpentards les plus rusés ? Pour lui, la réponse était clairement non. C’était en moyenne la vérité, mais cela ne s’appliquait pas à tout le monde. Il suffisait de le regarder lui, il n’avait rien en commun avec les autres élèves de sa maison – du moins c’était ce qu’il pensait. Il finit donc par conclure de sa réflexion « Je suis sûr qu’ils paniqueraient. Les apparences sont souvent trompeuses, et ce n’est pas qu’une expression débile, c’est vrai » Bon, si ces élèves n’étaient pas des Gryffondors et s’ils étaient à Serpentard, ils risqueraient d’avoir quelques problèmes et Matthew cherchait généralement à éviter de se rajouter des problèmes à ceux qu’il avait déjà. A ce moment là, Matthew vit Sixtine s’étirer devant lui, sans trop bouger car ils étaient assez proches. Qui aurait imaginé un jour qu’ils soient d’ailleurs physiquement aussi proches ? Pas lui en tout cas, elle n’aurait sûrement pas parié dessus non plus. Il ne put s’empêcher de sourire tout seul « Je me demande si les rumeurs sont vraies : que cet endroit serait le rendez-vous des amoureux et en particuliers de ceux qui ne veulent pas être vus par leurs petits-amis respectifs » Il n’avait jamais entendu parler de ces rumeurs, c’était la première fois qu’il l’entendait. Il n’était pas vraiment le genre de personne à qui l’on se confiait ou à qui on racontait des ragots. Parfois il entendait des rumeurs, oui, mais pas parce qu’on avait forcément décidé de lui raconter. Comme la fois où il avait lui-même été le centre d’une rumeur avec Mirka Vladmirova, une Serdaigle d’une année supérieure et Préfète de sa maison. La rumeur disait qu’ils se fréquentaient. Il n’avait aucune idée d’où était partie cette rumeur et pourquoi. C’était Mirka elle-même qui était venu lui demander des comptes, croyant qu’il l’avait lancé. A ce jour, elle le croit sûrement toujours coupable. Bon, qui aurait l’idée de donner rendez-vous à sa petite amie (ou à la fille avec qui il trompe sa petite amie) dans un lieu si sordide qu’est la salle des armures ou bien dans la salle des trophées. Il plaisanta « Il doit y avoir plus romantique comme lieu.. » Pas qu’il se sente particulièrement romantique, mais il aimait faire les choses biens, enfin, s’il en avait l’occasion, il n’était pas une brute comme beaucoup à Serpentard.

Matthew vit un sourire s’étirer sur les lèvres de la belle, un sourire moins enfantin et plus menaçant. Il se demandait ce qui l’attendait. Il n’était pas très rassuré mais ne laissa rien paraître. Il devenait bien meilleur dans ce jeu, il apprenait à cacher ses émotions « Et sinon, McAdams, on peut savoir ce que tu faisais toi dans la galerie des armures ? » Matthew blêmit. Bon, il ne pouvait pas toujours tout contrôler. Et oui, cette question le mettait mal à l’aise. S’il était dans la galerie des armures, c’était parce qu’il avait suivit Sixtine mais il savait que s’il lui disait la vérité, elle lui ferait une remarque bien placée. Pourquoi donc était-il en train de suivre Sixtine alors qu’ils se connaissaient à peine ? Ça faisait un peu pervers et il ne lui en voudrait pas de croire ça, mais ce n’était pas du tout le cas. Elle semblait prendre plaisir à le provoquer, il ne fut pas vraiment surpris mais ne dit rien. Si c’était ce qui lui donnait le sourire, il préféra la laisser faire. Il ne pouvait pas être plus blessé qu’il ne l’avait été quand il s’était fait rejeter par elle. Intriguée, elle avança une hypothèse « Un rendez-vous secret ? J'espère pour toi que ce n'est pas cette fille de quatrième année qui a décidé pour on ne sait quelle obscure raison que tu étais son homme idéal. Son engouement pour les choses qui se mâchent est passablement dégoûtant » Matthew eut un léger sourire distant. Était-ce donc si difficile de penser qu’il pouvait plaire à quelqu’un ? N’avait-il pas quelques qualités ? Le Serpentard avait déjà eu une petite amie, mais elle l’avait quitté à cause de sa réputation. C’était elle qui était venue vers lui et il l’avait bien traité. Ils s’entendaient toujours assez bien aujourd’hui. Il savait qu’il pouvait être assez attentionné et protecteur. La fille dont Sixtine parlait était en effet attaché à lui, de façon plutôt inexplicable. Il avait tenté de lui dire qu’il n’était pas intéressé mais elle ne l’écoutait pas. Il ne voulait pas être méchant, mais il l’évitait. Le fait qu’il sache que Sixtine le savait lui fit un peu honte. C’est vrai après tout qu’il n’était pas le garçon idéal et il n’avait pas beaucoup d’expériences en matière de petites amies. Il avait une mauvaise réputation, il avait quelques ennuis avec les autres. Il lui accorda donc ce point là « En fait, je t’ai suivi » Drôle de technique pour changer de sujet. Il préféra éviter de mentionner qu’il avait croisé Isaac, ce dernier s’étant venté qu’il pourrait la récupérer facilement après lui avoir donné une leçon un peu plus tôt. Il ajouta avec ce qu’il essaya de faire passer comme de l’humour « J’ai décidé, je ne sais pour quelles obscures raisons, que tu es la femme idéale » Son regard amusé et légèrement provocateur montra bien qu’il rigolait. Sixtine avait beau être populaire, jolie et intelligente – parfaite – la fille idéale ne le rejetterait sans doute pas ainsi.

Matthew s’excusa et libéra Sixtine. Si elle pouvait partir, elle le pouvait. Il ne la retiendrait pas comme un désespéré. La belle demoiselle haussa un sourcil et Matthew se sentit un peu bête. Qu’avait-il dit de travers encore ? Il ne s’y attendait pas, mais elle répondit « Si j'avais voulu partir, je n'aurais pas attendu ton autorisation » Tiens donc, drôle de réponse. Alors comme ça, elle n’avait pas envie de partir. Il était plutôt surpris et content à la fois. Elle n’était même pas dégoutée – pour l’instant – d’être avec lui. Il préféra ne rien dire, elle n’était peut-être pas dégoutée, mais elle n’avait peut-être pas non plus super envie d’être là. Non, il préféra la mettre en garde contre lui pour qu’elle n’attrape pas sa malédiction. Il ne fallait pas qu’elle soit vue avec le loser, elle qui était de plus en plus populaire. Matthew était assez sérieux malgré l’humour qui pouvait être ressenti dans sa phrase. Sixtine éclata de rire. Est-ce qu’elle se moquait de lui ? Ce n’était pas la première fois. Mais tout à coup, la belle redevint sérieuse « Est-ce que tu crois ce que tu dis ? Est-ce que tu penses vraiment que tu es une maladie contagieuse ? » Sérieusement ? Elle lui demandait ça ? Les élèves passaient leur temps à le traiter comme un moins que rien, à se moquer de lui. Les personnes qui l’appréciaient avaient pitié de lui. Des gens avaient arrêté de lui parler pour leurs réputations. Heureusement, ce n’était pas une généralité. Il avait quelques amis sérieux qui eux, s’en fichaient « C’est comme ça qu’on me traite. Je suis presque un moldu, tu es chez les Obscurs, tu devrais comprendre » Bien sûr qu’elle comprenait, Sixtine était très loin d’être bête. Certaines personnes étaient vraiment très attachées à la valeur du sang, comme ce Xander à Serdaigle. Ce gars ne le supportait pas et ne faisait que lui répéter qu’il n’était que vermine et que son sang était souillé, surtout depuis la rumeur entre Matthew et Mirka, avant ils ne s’étaient jamais vraiment calculé. Il a fallu une bagarre pour qu’il se fasse un ennemi en plus. Xander se croyait supérieur parce que son sang était soi-disant pur et parce qu’il venait d’une famille aisée. La plupart des Serpentards étaient dans le même état d’esprit, principalement à cause des familles dans lesquelles ils avaient grandis. Personnellement, Matthew n’approuvait pas ce genre de pensé sur les moldus ou sur les pauvres, c’était souvent le motif de ses bagarres. Il ne provoquait pas ceux qui ne le méritait pas. Il n’attaquait pas gratuitement « Soit il y a un problème chez moi, soit il y a un problème chez tous ceux qui s’en prennent à moi ou à d’autres élèves dans le même cas que moi » Oui, le problème c’était qu’ils vivaient parmi les moldus et qu’ils ne méritaient pas d’être sorciers. C’était ça le problème par des temps pareils, où Voldemort régnait sur Poudlard, où la magie – noire – était enseignée par des Mangemorts. Il ajouta, presque avec amertume « J’ai fini par me faire une raison, on dirait.. » Il ne réalisait pas, mais il était vraiment en train d’avoir une conversation avec Sixtine. Soudain, il se demanda s’il n’était pas trop en train de se plaindre de son sort, ce n’était pas ce qu’il cherchait à faire. Oui, Matthew s’était fait une raison, il savait qu’il n’était pas des plus appréciés à Poudlard et il pensait que ça ne changerait pas même s’il se mettait à faire des efforts. D’ailleurs, quels efforts pourrait-il faire pour changer tout ça ? Rien. Il ne deviendrait pas fort du jour au lendemain et n’imposerait pas son respect, il ne deviendrait pas plus courageux et n’arriverait pas à imposer sa façon de pensée. Il avait hâte de sortir de Poudlard et d’évoluer, loin de tout ces préjugés car même s’ils n’avaient pas le droit de quitter l’Angleterre, il trouverait un endroit où il pourrait se sentir à nouveau libre et sans préjugés « J’ai grandi avec des moldus, je suis peut-être pauvre mais je vaux bien plus que tous ceux qui traitent les autres comme des moins que rien » Bon, il lui avait peut-être servi son discours moralisateur après tout. Il aurait peut-être mieux valu qu’il se taise avant qu’elle ne le juge.

Il n’avait pas fait attention, mais en parlant, il s’était encore rapproché de Sixtine jusqu’à ce que la distance soit très réduite. Il pouvait sentir la respiration de la Serpentard. Il faisait plutôt sombre mais en pleine lumière, Sixtine aurait pu voir les joues de Matthew légèrement rougir. Son expression ne laissa cependant rien paraître, mais il était assez en colère par tout ce qu’il venait de dire et très perturbé par la proximité qu’il avait avec la jeune fille. Les bruits de pas semblants s’être éloignés, Matthew rajouta à nouveau un peu de distance entre eux. Mais soudain, il entendit « Il y a quelqu’un ? » dans la pièce d’à côté, c'est-à-dire la salle des trophées. Une voix d’adulte, peut-être un professeur. Matthew n’étant pas très bien vu des Mangemorts enseignants à Poudlard, par instinct et sans réfléchir, il se colla à nouveau à Sixtine et les deux élèves s’efforcèrent de ne faire aucun bruit pour ne pas trahir leur présence. Ils n’étaient pas forcément en train d’enfreindre des règles, mais ils continuaient quand même à se cacher. Matthew regarda Sixtine, un peu inquiet. Il espérait qu’en entendant aucun bruit, le professeur fasse demi-tour et c’était probablement ce qui se passerait.
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MessageSujet: Re: La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé)   La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé) EmptyMar 13 Déc - 0:23

« C’est un hobby comme un autre, je me suis beaucoup entraîné pour celles là, une vraie réussite » Était-il réellement en train de lui répondre sur le même ton ? A vrai dire, elle n'aurait pas dû en être étonnée : sa réputation ne sous-entendait pas qu'il reste toujours silencieux. Mais il était plutôt perturbant de voir que l'exclu de leur maison était capable d'avoir de l'humour. Ce n'était pas le cas de tous les Serpentard, ses amies comprises. Elle avait souvent du mal à leur faire comprendre le second degré et se contentait généralement de dire ce qu'elle pensait sans subtilité. Il n'y avait guère qu'avec Linda, sa première amie et celle qui l'avait faite entrer dans le cercle, qu'elle parvenait à agir de la sorte. Et bien sûr les élèves du château, mais elle n'en attendait aucune réponse. Elle retint un soupir : Linda lui manquait, même si elle n'avait jamais été sa meilleure amie. Et même si elle risquait de la tuer si elle savait qu'elle était en train d'échanger des propos dénués d'agressivité avec sa tête de turc préférée. Elle fut surprise de le voir rire à ce qu'elle avait dit, un rire plus sincère que bon nombre de rires qu'elle avait pu entendre par le passé. Elle avait pris l'habitude de ne compter que sur certaines rares personnes pour lui dire ce qu'ils pensaient vraiment, pour les autres elle savaient que chaque geste était étudié à la perfection pour coller à l'image qu'ils désiraient donner, à celle qu'ils voulaient qu'elle ait d'eux, ou de la situation du moment. S'ils avaient un projet de classe ensemble, le rire se ferait tonitruant, les commentaires élogieux, et si au contraire il y avait une minuscule rumeur qui les séparait, le rire se ferait sourire, poli mais montrant qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Ainsi fonctionnait le petit groupe de privilégiés, et Sixtine n'y prêtait même plus attention. C'était comme ça, c'est tout. Mais qu'un inconnu puisse agir si naturellement avec elle était assez déroutant. Tout comme le fait qu'elle soit là en train de l'écouter rire au lieu de retourner dans son dortoir. « Je suis sûr qu’ils paniqueraient. Les apparences sont souvent trompeuses, et ce n’est pas qu’une expression débile, c’est vrai » Sans savoir qu'elle appuierait là où ça ferait mal, elle dit sans arrière-pensées, seulement franche à en faire souffrir comme elle pouvait parfois l'être sans s'en rendre compte : « C'est peut-être pour ça que tu as atterri à Serpentard. On ne peut pas dire que tu aies beaucoup des qualités de cette maison. » Après tout on pouvait se poser légitimement la question. Elle ne le connaissait pas mais, de ce qu'elle voyait, il n'avait rien du tempérament en vigueur dans leur maison. Elle ignorait si c'était un bien ou un mal, elle le constatait, c'est tout. Elle se demanda qu'elle maison lui aurait convenu : Serdaigle ? Poufsouffle ? Gryffondor en aucune façon, ils étaient fous. Poufsouffle peut-être, oui. Il n'était pas spécialement imbus de lui-même comme pouvaient l'être ces oiseaux de pacotille. Le Choixpeau avait-il bu ? « Il doit y avoir plus romantique comme lieu.. » Elle observa les armures, la pièce et ses proportions, et eut cette réponse évasive et teintée de malice : « Je suis sûre que cette galerie offre de passionnantes opportunités. » Il y avait beaucoup de couples tordus au château qui pourraient passer des heures dans une pièce comme celle-ci, et elle ne voulait même pas imaginer ce qu'ils y feraient.

En se moquant de lui à propos de cette fille bizarre, elle ne s'attendait sûrement pas à une réponse telle que celle qu'il lui offrit. Après tout, McAdams était libre de faire ce qu'il voulait, même si elle avait du mal à imaginer une fille autre que passablement dérangée collée à ses pas. Elle se disait qu'il n'existait aucune fille prête à partager le triste sort de son petit-ami, mais après tout qu'en savait-elle ? Ce n'était pas parce qu'elle était normalement constituée que toutes devaient suivre son exemple. Elles devraient, cela dit. « En fait, je t’ai suivi » Suivie ? Elle le jaugea un instant afin de vérifier s'il se moquait d'elle ou non. Dans chacun des cas sa réaction serait différente : s'il se mettait à rire, s'il osait plaisanter à propos de sa prétendue naïveté, elle quitterait la salle immédiatement, trouvant bien quelque chose pour lui faire ravaler ses dires et remettre les pendules à l'heure, puisque s'il se permettait autant de familiarités avec elle c'est qu'elle avait laissé tomber le masque quelques secondes de trop. S'il ne plaisantait pas, elle hésitait encore encore se moquer elle-même de lui, ayant plus de légitimité à le faire, en lui rappelant qu'elle n'avait toujours pas changé d'avis depuis ce fameux jour, ou ne rien dire, du moins rien de comparable. Elle se demanda un instant pourquoi elle était en proie à ce genre d'hésitation, elle qui n'avait jamais pris autant de pincettes avec ceux qui n'en valaient pas la peine. Elle n'osa pas s'avouer que, comparé à tous ses amis, le jeune homme offrait une épaule neuve, presque neutre, et elle se demandait s'il serait aussi à l'affût de ses faux pas que pouvaient l'être tous ceux avec qui elle était d'ordinaire. Car elle ne se faisait aucune illusion à ce sujet : mis à part ses fidèles, tous ceux à qui elle souriait et qui lui souriaient en retour étaient capables de la faire tomber si elle leur en donnait l'occasion. Mais elle ne leur donnerait jamais cette occasion, jamais. Elle eut un imperceptible sourire orgueilleux en se disant qu'elle était désormais bien trop ancrée dans l'univers de ces gens pour qu'elle puisse le quitter. Elle n'était pas aussi sotte que certains voulaient bien le croire, elle savait très bien ce qu'elle pouvait ou ne pouvait pas faire. Finalement ce fut lui qui reprit la parole, la libérant de son dilemme. « J’ai décidé, je ne sais pour quelles obscures raisons, que tu es la femme idéale » Elle n'arrivait pas à savoir s'il était sérieux ou non. Quel intérêt aurait-il à rire de lui-même avec elle ? Elle n'avait pas l'habitude que ceux à qui elle parlait se frappent eux-même avec le bâton qu'elle leur tendait. Elle décida d'arrêter de se poser des questions. « Vraiment ? Tu m'en diras tant. » Légèrement méprisant, le ton était redevenu celui de l'ancienne Sixtine. Sa bouche était muette mais dans ses yeux se lisait qu'elle faisait référence à leur cinquième année. Il voulait jouer à ce jeu-là ? Très bien, elle était prête. « Et puis-je connaître ces obscures raisons, ou sont-elles également trop obscures pour toi ? J'aimerais beaucoup savoir ce que j'ai fait et que je ne devrais plus jamais faire. » Il était manifeste qu'elle prenait la plaisanterie, si plaisanterie cela était, trop au sérieux. Quelle raison avait-elle, après s'être montrée relativement amicale avec lui, de lui reparler de la sorte ? Mais elle n'avait pas à se fatiguer à être aimable avec lui, pas vrai ? Elle recevait ce genre de déclaration à n'en plus les compter, et même si elle ignorait comment prendre celle-ci, elle savait que ces mots auraient pu être vrais il y a des mois de ça. Elle ne voulait pas entendre ce genre de phrase. Elle ne voulait pas revoir le visage d'Isaac lui susurrant quasiment la même chose, pas maintenant, et surtout pas par McAdams. Était-ce parce qu'elle ne voulait pas être aussi horrible avec lui qu'on ne l'avait été avec elle ? Sixtine n'était pas méchante, elle ne faisait qu'agir en conséquence pour atteindre ses buts. Parfois elle laissait sa langue acérée s'amuser un peu, mais uniquement lorsque cela en valait la peine. La seule raison qui la faisait parler de la sorte avec son interlocuteur était son statut parmi les autres élèves. Mais les élèves étaient-ils là à les regarder ? Non, il ne fallait tout simplement pas qu'il s'imagine qu'il puisse ne serait-ce que prétendre à côtoyer Sixtine Simons. Elle avait travaillé beaucoup trop dur pour ça.

Elle le sentit s'écarter légèrement mais ne bougea pas. Après tout, comme elle venait de le lui dire, elle ne s'était pas considérée comme prisonnière. Elle était restée parce qu'elle le voulait bien, il ne fallait pas qu'il s'imagine qu'il avait le moindre pouvoir sur elle. Sans se l'avouer, elle avait peur d'Isaac et de sa poigne de fer sur elle, et il était hors de question que quelqu'un puisse faire de même. Un seul était déjà bien suffisant, il fallait qu'elle renforce son image de fille forte pour que jamais, plus jamais, un individu quel qu'il soit puisse croire qu'il était capable de la maîtriser. Surtout pas celui qui n'avait même pas assez de volonté pour se sortir de sa situation. « C’est comme ça qu’on me traite. Je suis presque un moldu, tu es chez les Obscurs, tu devrais comprendre » La réponse fusa, nette, claire, tranchante. « Non, je ne comprends pas. » Ce n'était pas tout à fait exact, c'était une demi réponse. Elle comprenait l'importance de la valeur du sang chez les Obscurs essentiellement, elle entendait beaucoup de choses par son groupe ou dans sa simple salle commune. Les bruits de couloirs auraient d'ailleurs suffit à l'éclairer : qui a poussé tel sang-mêlé dans les escaliers, qui a réussi à faire accuser un quasi né moldu d'une tentative de tricherie, et elle en passait. Plusieurs niveaux de statuts existaient au château, et seuls les sang-pur étaient épargnés. Sang-mêlé, qu'était-ce ? Il y avait ceux qui l'étaient car l'un de leur parent était sorcier, et ceux qui avaient toujours été d'une lignée pure et qui avaient un grand-père, ou un aïeul, écarté du droit chemin. Mais elle ne comprenait pas son attitude. Elle n'acceptait pas qu'il déshonore sa maison à ce point. Les Serpentard manquaient de courage, pas d'honneur ou de dignité. Il aurait dû être fier de ce qu'il était, d'avoir été choisi pour être avec eux durant sept ans dans cette maison, fier au point de ne pas supporter d'être traité de cette manière. « Soit il y a un problème chez moi, soit il y a un problème chez tous ceux qui s’en prennent à moi ou à d’autres élèves dans le même cas que moi. » Chacun avait raison, à sa manière. Butée, Sixtine ne comprenait pas que l'on puisse tout laisser tomber, ne pas faire attention à ce que les gens disaient de vous et de quelle manière ils le disaient. Mais il était trop tard pour rattraper six ans de méprise : l'élève de Poudlard a la mémoire tenace. « J’ai grandi avec des moldus, je suis peut-être pauvre mais je vaux bien plus que tous ceux qui traitent les autres comme des moins que rien. » Distraitement, Sixtine toucha du bout des doigts la marque laissée malgré la crème, répondant plus pour la dernière partie de la phrase que pour le reste. « Tu prêches une convaincue. » Ils ne dirent plus rien pendant quelques instants, jusqu'à ce qu'ils entendent une voix dans le couloir, ou peut-être dans la salle d'à côté. « Il y a quelqu’un ? » Un sourire en coin étira les lèvres de la jeune fille qui chuchota : « Décidément je vais finir par croire que la rumeur est vraie. Sauf pour toi, McAdams, évidemment. J'imagine que tu trouveras plus romantique pour ta prochaine conquête. » Elle attendit une petite minute que les bruits de pas s'éloignent et ajouta : « Et si jamais l'envie te prend d'inviter la femme parfaite, inscris ton nom sur la liste et emmène-moi manger une glace, il y a bien longtemps que personne ne l'a fait. » Le ton n'était ni complètement moqueur, ni vraiment sérieux. Elle répondait seulement la conversation de tout à l'heure, convaincue qu'il faudrait une occasion telle que la fin du monde pour qu'elle accepte de se montrer en compagnie du jeune homme. Puis elle réfléchit et se dit que c'était ce genre d'attitude qui empêchait le "looser" de changer de statut. Elle se tut lorsqu'elle le sentit se rapprocher, comme pour lui offrir une protection. Une protection de quoi ? Ils ne faisaient rien de mal, il était parfaitement autorisé de se promener dans le château aux heures creuses. Mais elle lui était reconnaissante de la cacher aux yeux d'un inconnu. Qu'il soit ou non de bonne compagnie aujourd'hui ne signifiait pas qu'elle ne chercherait pas à le détruire par tous les moyens s'il détruisait, lui, sa réputation en la faisant passer pour celle qui voyait McAdams en cachette dans les salles désertes. « Je crois qu'il est parti, tu peux me laisser respirer » lança-t-elle avec cette franchise un peu brutale qui pouvait mettre si mal à l'aise. Elle avait cependant une ébauche de sourire sur les lèvres, non par bonheur mais parce qu'elle était amusée. Elle se demandait ce que le jeune homme pensait, s'il était troublé, juste effrayé, ou tant d'autres émotions qu'elle ne parvenait pas à distinguer dans l'obscurité de la pièce. En fin de compte, lorsqu'il n'était pas sans cesse brimé et que personne n'était là pour la juger, elle, en train de parler à ce même brimé, il était assez amusant. Pas au point d'en faire son nouveau meilleur ami, bien sûr, mais elle s'était merveilleusement changé les idées. Quoiqu'elle ne l'avouerait jamais devant lui, ni devant personne d'autre.

Un coup d’œil à sa montre la fit sursauter. Depuis combien de temps était-elle ici ? Elle posa ses mains sur les épaules du jeune homme afin de le repousser, pareille à ces filles enlacées par leurs amants au détour d'un couloir. Mais la situation était complètement différente. Elle tressaillit légèrement en sentant la chaleur sur sa peau mais réussit à se glisser hors de son emprise. « Sophie et Amy doivent me chercher, elles vont finir par alerter tout le château si je ne reviens pas. On devait se rejoindre dans le parc après les cours et... » Elle se rendit compte de l'endroit où elle était et de la personne avec qui elle se trouvait. « Je ne sais même pas pourquoi je te dis ça. » Elle partit sans le saluer en direction de la porte, regardant attentivement si quelqu'un pouvait la voir. Personne. Elle soupira de soulagement, il n'aurait manqué plus que ça. Elle esquissa un geste pour sortir dans le couloir puis s'arrêta. Elle semblait tiraillée par quelque chose, soupira, plaqua un air mécontent sur son visage, comme s'il l'avait forcée à faire ça. « Merci. » Elle se prépara de nouveau à partir et, avant de disparaître, eut cette réplique énigmatique : « Fais en sorte de devenir quelqu'un d'autre et peut-être que j'accepterai d'aller manger une glace avec toi, qui sait ? » Et le bruit de ses talons fut la dernière chose qu'il entendit avant que ce ne soit le silence.


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MessageSujet: Re: La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé)   La blessure vit au fond du coeur | ft. Matthew (Terminé) EmptySam 17 Déc - 1:17

« Vous finirez à Serpentard
Si vous êtes plutôt malin,
Car ceux-là sont de vrais roublards
Qui parviennent toujours à leurs fins »
« C'est peut-être pour ça que tu as atterri à Serpentard. On ne peut pas dire que tu aies beaucoup des qualités de cette maison » Matthew se mit à sourire, il n’était pas vexé. Il était facile de dire qu’il n’avait pas beaucoup de qualités de Serpentard parce qu’il ne ressemblait pas trop aux autres élèves de sa maison. Les élèves comme lui étaient rares à Poudlard. La plupart des Serpentards semblaient intolérants et pas très sympathiques avec certaines personnes, c’était l’impression qu’il avait. Matthew était plus tolérant parce qu’on l’avait éduqué comme ça, mais la plupart des élèves, venant de familles riches pour la majorité d’entre eux, avaient une toute autre éducation, comme Sixtine par exemple. Sixtine et les autres élèves de la maison ne voyaient peut-être pas Matthew comme un Serpentard, mais il n’était pas bête, il pouvait se montrer rusé. Certes, contrairement à ce que dit le Choixpeau, il ne parvenait pas toujours à ses fins, mais qui sait ? La roue pouvait toujours tourner. La plupart des élèves de Serpentard étaient aussi de sang pur ou de sang-mêlé depuis des générations, mais ce n’était pas une obligation. Matthew se demandait s’il aurait été plus heureux dans une autre maison et si le Choixpeau ne s’était pas trompé sur son cas. Etant parti dans ses pensées, il n’avait même pas répondu à Sixtine, avec un sourire, il se rattrapa tout en restant vague « Oui, c’est peut-être vrai.. » Matthew ne préféra pas argumenter sur ce que pensait Sixtine, il savait très bien qu’elle ne l’aimait pas beaucoup, ce qu’elle pensait de lui était donc déjà corrompu. Le sujet était terminé et s’embarqua sur la pièce où ils étaient. Sixtine pensait que des couples y venaient pour faire on-ne-sait-quoi. Matthew avait fait remarquer que ce n’était sûrement pas le lieu le plus romantique de Poudlard. La belle blonde se mit à observer la pièce « Je suis sûre que cette galerie offre de passionnantes opportunités » Matthew la regardait, Sixtine avait un air de malice dans son sourire. Cette réplique le fit également sourire à son tour. Peut-être que cette galerie offrait des opportunités mais il voyait mal comment qui que ce soit aurait envie de s’amuser ici, il trouvait toutes ces armures plutôt glauques. Mais il n’était peut-être pas le plus avisé pour juger, il n’avait eu qu’une vraie petite amie, Apple, et il ne l’avait jamais emmené là.

Sixtine le questionna sur la raison qui l’avait poussé à atterrir là. Matthew aurait pu mentir, trouver une excuse quelconque, par exemple qu’il avait pourrait avoir pour hobby de se promener dans cette partie du château, mais ça ne collait pas vraiment avec sa personnalité. Mais qu’est-ce que Sixtine savait de lui après tout ? Elle restait sans doute bloquée sur le fait qu’il était un loser et sang-mêlé presque moldu. Finalement, il lui avait dit la vérité, peut-être pour la choquer d’une certaine façon, ou peut-être simplement parce qu’il n’avait pas envie de lui mentir, ni de se moquer d’elle. Il lui révéla qu’il l’avait suivi jusque là tout en espérant ne pas passer pour un pervers ou un pauvre type sans vie. La belle blonde ne réagit pas à ces paroles, après un moment à l’observer pour essayer de deviner à quoi elle pensait, il continua dans sa lancée et lui dit qu’elle était pour lui la fille idéale tout en jouant avec les mots qu’elle avait précédemment utilisés « Vraiment ? Tu m'en diras tant » Le ton qu’elle utilisait était dur et sec, typiquement Sixtinien. Matthew ne fut pas surpris, il la connaissait à présent, il savait qu’il était difficile pour elle de le voir autrement. Elle semblait presque blasée, comme si elle entendait ce genre de choses tous les jours mais encore une fois, il n’en fut pas étonné. Sixtine était une très jolie fille, très populaire, elle devait avoir des tas de prétendants dans ce genre, et même lorsqu’elle était en couple – quoiqu’il se demandait quel fou essaierait de faire concurrence à Isaac. Matthew le voyait, Sixtine était persuadé qu’il était toujours amoureux d’elle tout comme il l’était en cinquième année. Et elle n’avait peut-être pas tord « Et puis-je connaître ces obscures raisons, ou sont-elles également trop obscures pour toi ? J'aimerais beaucoup savoir ce que j'ai fait et que je ne devrais plus jamais faire » Elle le provoquait avec ses paroles. Pourquoi d’un seul coup, elle redevenait la fille qu’elle avait toujours été alors qu’elle avait fait des efforts jusque là pour ne pas trop le rabaisser ? Matthew resta quelques instants sur le choc parce qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui demande ce qui faisait d’elle la fille idéale. Et en plus de ça, elle lui demandait ce qu’elle pouvait faire pour qu’il change d’avis sur elle. Là, il était tout de même un peu vexé. S’il était tombé amoureux de Sixtine en cinquième année, il ne pouvait pas revenir en arrière, même pas pour lui faire plaisir « Et bien.. euh.. tu es.. euh.. attends. Non.. laisse tomber » Il était trop gêné pour répondre à cette question et il n’avait pas envie que Sixtine se moque encore plus de lui, il était donc dans son droit de se taire. Mais il y avait beaucoup de raisons au fait qu’il soit tombé amoureux d’elle, par exemple son incroyable beauté, il n’avait jamais trouvé un défaut chez elle. Sixtine était aussi très populaire, elle avait un charisme incroyable. La belle était très intelligente, elle surpassait beaucoup d’élèves dans leur classe. Et puis son sourire.. elle avait le plus beau sourire du monde. Il y avait probablement une vingtaine d’autres raisons valables qu’il pourrait citer, mais elle rigolerait bien s’il s’était mis à dresser un portrait d’elle idéal, le genre de chose qu’elle entendait sûrement tous les jours.

« Non, je ne comprends pas » Matthew fut en un instant très interloqué par cette réponse nette et tranchée. Sixtine ne comprenait pas, il mit un certain temps à se rappeler ce qu’il venait de dire pour qu’elle ne comprenne pas. Il ne s’attendait pas du tout à cette réponse mais plutôt à ce qu’elle comprenne. Ah oui, il se souvint enfin du sujet de la conversation, le fait qu’il soit presque moldu. En effet, il était né de deux parents moldus, en apparence seulement car l’un d’eux avait des ancêtres sorciers sans jamais le savoir. Le gène de la sorcellerie était ressorti avec Matthew et c’est ainsi qu’ils avaient découvert leur histoire, le gène sorcier n’était pas si éloigné finalement car le grand-père de Matthew en était un mais ils ne l’avaient jamais su. Toute sa vie, Matthew avait été élevé comme un moldu, il avait été à l’école maternelle puis à l’école primaire de son quartier, il avait appris à jouer au football et était très loin d’imaginer qu’il y avait dans ce monde un monde magique dissimulé. Sixtine était chez les Obscurs et elle venait d’une famille de sang-pur, sans doute riche, elle avait du être éduquée comme tous les autres. Peut-être que Matthew la jugea là un peu trop. Il regretta un peu de ne pas lui laisser de chance, mais il avait du mal à l’imaginer autrement avec le caractère et la popularité qu’elle s’était forgés. Matthew termina son petit discours en disant qu’il valait mieux que ceux qui traitent les autres comme des moins que rien « Tu prêches une convaincue » Certes, Sixtine faisait aussi partie de ces gens là, il l’avait presque oublié. La conversation qu’il avait avec elle lui semblait presque irréelle, tout comme l’était la proximité entre eux. D’un instant à l’autre, il allait se réveiller. D’ailleurs, s’il avait assez de place pour que ça ne paraisse pas suspect, il se pincerait pour savoir s’il allait bientôt sortir de son rêve ou pas. Une voix dans le couloir ou dans la pièce à côté s’éleva et Matthew se braqua instantanément, tout en se rapprochant de Sixtine « Décidément je vais finir par croire que la rumeur est vraie. Sauf pour toi, McAdams, évidemment. J'imagine que tu trouveras plus romantique pour ta prochaine conquête » Sixtine le regarda avec un sourire, elle se moquait encore de lui. Matthew roula des yeux, mais ce geste était peut-être imperceptible vu la proximité. Ils attendirent tous deux en silence en espérant qu’on ne les découvre pas. Finalement, les pas s’éloignèrent et le danger avec. Matthew put respirer à nouveau, sans pour autant s’écarter de Sixtine. La personne pouvait revenir à tout moment, ou bien cela pouvait être une feinte. Il était méfiant. Trop préoccupé par la situation, il ne releva pas la moquerie de Sixtine « Et si jamais l'envie te prend d'inviter la femme parfaite, inscris ton nom sur la liste et emmène-moi manger une glace, il y a bien longtemps que personne ne l'a fait » Soudain, Matthew revient sur terre et tourna la tête vers la jolie blonde. Qu’est-ce qu’il prenait à Sixtine de dire ça ? Voulait-elle jouer avec lui ? Elle se moquait sûrement de lui, il ne pouvait pas en être autrement. Pourquoi, les battements de cœur de Matthew semblèrent s’accélérer et le rouge lui monta aux joues. Heureusement qu’il faisait sombre, sinon il aurait plutôt eu honte. Rien qu’imaginer emmener Sixtine manger une glace paraissait surréaliste, il était définitivement en train de rêver, ou alors c’était ce qu’elle essayait de lui faire faire pour qu’il redescende plus bas que terre par la suite. Pour se calmer un peu, Matthew plaisanta « J’imagine que la liste est si longue que tu ne prends là aucun risque » Il disait cela sur le ton de la rigolade, mais il n’était peut-être pas si loin de la vérité. Sixtine n’avait aucune raison de lui donner un espoir si ce n’était pas pour jouer avec lui « Je crois qu'il est parti, tu peux me laisser respirer » Soudain, Matthew réalisa à quel point il s’était rapproché de la jeune fille sans vraiment s’en rendre compte, dans un geste protectif. Il s’éloigna d’un geste vif, un peu gêné. Il se serait bien excusé mais elle se fichait sans doute de ses excuses.

Apparemment, Matthew n’était pas assez loin pour Sixtine puisqu’elle le repoussa après avoir jeté un coup d’œil à sa montre, les deux mains sur ses épaules le repoussant pour se frayer un chemin. Le Serpentard se demandait ce qui pouvait à présent être si urgent, il allait avoir sa réponse tout de suite « Sophie et Amy doivent me chercher, elles vont finir par alerter tout le château si je ne reviens pas. On devait se rejoindre dans le parc après les cours et.. » Oui, bien sûr. Sixtine était une fille populaire, avec plein d’amies et de responsabilités. Matthew quant à lui n’avait rien de prévu. Il se demandait si ce qu’elle venait de dire était vrai ou si elle cherchait juste une excuse pour s’en aller. Ils avaient sans doute passé assez de temps ensemble pour une année entière. Quand Sixtine quitterait la pièce, elle agirait à nouveau normalement avec lui, en l’ignorant plus ou moins « Je ne sais même pas pourquoi je te dis ça » Il fallait s’y attendre. Sixtine s’éloigna en direction de la porte, laissant Matthew un peu déçu. Elle allait sans doute partir, comme ça et lui, il allait se réveiller, car même si ce n’était pas un rêve – il venait de se pincer pour en être sûr – ça avait été un moment irréel. Matthew s’appuya contre le mur et rangea ses mains dans ses poches. Il n’allait pas suivre Sixtine, il allait attendre qu’elle parte et il allait trouver de quoi s’occuper après. Sixtine commença à sortir, mais après un soupir, elle s’arrêta et se tourna vers lui. Sans un sourire, elle lui dit presque en se forçant « Merci » Matthew se força à sourire. Et juste avant de passer la porte, la belle blonde lui lança sa dernière réplique « Fais en sorte de devenir quelqu'un d'autre et peut-être que j'accepterai d'aller manger une glace avec toi, qui sait ? » Mais pourquoi devrait-il devenir quelqu’un d’autre pour plaire à Sixtine ? Pourquoi ne pouvait-elle pas l’accepter tel qu’il était ? Même si son cerveau lui disait tout ça, son cœur lui disait autrement. Alors comme ça, Sixtine ne prévoyait pas de couper complètement les ponts avec lui comme elle aurait pu le faire. Elle venait de lui donner un espoir, un infime espoir certes mais assez fort pour faire renaître en lui ses sentiments enfouis.

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