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 « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss]

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MessageSujet: « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss]   « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss] EmptyLun 26 Mar - 14:54

Parfois, les idées de Sin le dépassaient. Et à cet instant, il ne voyait vraiment pas où il voulait en venir. Ou plutôt, il le voyait trop bien.

Il était tout juste quinze heures lui semblait-il, il l'avait vu débarquer en trombe dans la bibliothèque où il révisait sagement l'un de ses cours de métamorphose. La transfiguration était d'ailleurs l'une de ses matières favorites et il devait avouer prendre plutôt du plaisir à cette discipline. Si un autre élève l'avait interrompu, il lui aurait très certainement fait comprendre comme il l'ennuyait. Mais son cousin disposait d'un statut privilégié à ses yeux, aussi ne dit-il rien. Il resta muet, se contentant d'acquiescer à sa fabuleuse idée, dont il connaissait bien évidemment déjà l'issue. Il n'avait aucun doute, il connaissait trop bien les deux jeunes gens. L'autre garçon resta un moment assis en face de lui, à attendre qu'il termine son papier. Il savait qu'il était hors de question qu'il s'arrête dans la rédaction d'un de ses devoirs, aussi patienta-t-il le temps qu'il finisse. Et cela prit plus de temps qu'à l'accoutumée. La présence du brun en face de lui avait tout pour perturber les sens du jeune serdaigle. Son regard était sans cesse attiré par les courbes de ses lèvres, les ovales de son visage. Il voulait se perdre encore une fois dans ses yeux, et respirer son odeur. Mais rien de tout cela ne lui était permis. Il devait se contenter d'admirer, de loin, de subir les affres de son désir. Il se mordit la lèvre, replongeant dans son cours, cherchant toute la force de sa volonté pour terminer au plus vite. Plus vite il terminait, plus vite mettrait-il fin à ce tête-à-tête aussi enivrant qu'il était destructeur.

Sous la table son pied frôla celui de l'autre, son genou rencontra le sien. L'espace était trop étroit, cela semblait inévitable. L'émoi qui le terrassait de l'intérieur n'était pourtant pas visible en extérieur, son visage restait impassible, il paraissait toujours aussi concentré. Illusions que tout ceci. Il était bouleversé, son coeur battait la chamade, il battait aussi vite que celui d'une vierge à qui l'on frôle la cuisse. Il s'énervait lui-même de ne pas savoir se maîtriser. Et ses yeux d'ordinaire si froids laissaient entrevoir une parcelle de chaleur qui ne leur était pas habituelle. Il luttait de tout son être pour se contrôler, pour ne pas montrer un seul instant son trouble grandissant. Il devait s'y résoudre, il ne parviendrait plus à travailler. C'était bel et bien terminé pour le moment, il reprendrait plus tard, au calme, dans un coin isolé de la salle commune. Il claqua son livre, sortant Ainsley de ses pensées, il fourra ses affaires dans son sac de cuir, méticuleusement, puis il se leva. Fier, droit, son uniforme inpeccablement ajusté sur sa silhouette élancée. Il était impressionnant de charisme, pour quelqu'un qui restait la plupart du temps en retrait, d'un calme olympien. Quand il ne devenait pas le pire des monstres.

Bon, allons la chercher.

Les minutes suivantes seraient longues, il le savait. Les voir se crêper le chignon ne l'avait jamais vraiment captivé. Mais il ne pouvait rien refuser au griffondor. Absolument rien. Et puis peut-être ne repartiraient-ils pas si fâchés s'il était au milieu pour appaiser les tensions. Avec tout ce qu'ils faisaient pour lui, lors de ses accès de rages ou simplement quand la tension montait en eux, c'était bien la moindre des choses qu'il puisse faire. Il marchait derrière Sin, les mains dans les poches. Le brun savait apparemment où ils devaient se rendre, dans quelle salle elle avait cours. Le blond pour sa part n'en avait aucune idée. Il tenait un peu le rôle de la potiche dans cette histoire. Cela ne le gênait pas vraiment. Il y était un peu habitué en réalité, il avait toujours tendance à rester un peu en retrait, un peu dans l'ombre des autres. Mais ce n'était pas pour autant qu'il fallait moins s'en méfier, c'était peut-être même celui qui était le plus à craindre. Arrivé devant la porte de la salle de retenue le jeune homme soupira. Encore. Certainement à cause des potions. Quand se mettrait-elle au travail ? Surtout qu'elle avait de grandes capacités et qu'elle pouvait faire tellement plus. Mais d'un autre côté il la comprenait tant. Lui ne plus n'avait pas de grandes affinités avec la matière. Les deux garçons restèrent une bonne quinzaine de minutes à attendre. Sin racontait des histoires que Narcisse n'écoutait que d'une oreille distraite. Il n'était pas remis de ses émotions ressenties plus tôt, et sa tête était encore à son devoir qu'il n'avait, au final, toujours pas terminé. La porte s'ouvrit enfin. La jeune fille eut à peine le temps de sortir que son frère l'attrapa par le bras pour la conduire dans les toilettes. Le blond suivait toujours. Imperturbable.

Il s'installa face à l'un des miroirs de la pièce tandis que les deux zigotos dans son dos commençaient à discuter. Il attendrait qu'on lui demande son avis, qu'il donnerait. Il remettait ses cheveux en place. Ses yeux se posèrent sur ses cicatrices, quelques secondes, puis il détourna le regard. Il n'arrivait toujours pas à oublier, il n'arrivait toujours pas à se faire à ce visage mutilé. Il reporta son attention sur la scène derrière lui, et s'approcha d'eux, les regardant, tour à tour, de ses iris polaires, mais si douces pour eux. Un brin amusé par la situation. Il restait calme, parfaitement calme. Il se sentait bien avec eux, il n'y avait plus de pression, plus de doutes. Il n'avait pas peur. Il se sentait parfaitement serein, comme il l'était avec Mirka, lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. Il était content de se retrouver ici, juste avec eux deux.
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MessageSujet: Re: « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss]   « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss] EmptyLun 26 Mar - 23:50

Le jeune brun n'en démordait pas ; il convaincrait sa soeur de rejoindre fièrement leurs rangs une bonne fois pour toutes. Sa force de détermination alliée à cette ambition sans borne le rendaient presque intransigeant, muant ces deux qualités indéniables en des défauts conséquents lorsqu'il les poussait à l'extrême : en toute probabilité, Ainsley avait l'âme d'un tyran. Un tyran charmant et charmeur, ce qui le rendait d'autant plus dangereux puisque s'apparentant à ce serpent persiffleur tentant ses comparses de croquer dans la pomme juteuse. Ainsi n'avait-il pas baissé les bras malgré sa dernière entrevue avec sa jeune soeur : la conversation s'était terminée sur des jets de livres qu'il avait su esquiver en refermant la porte de justesse, la rouvrant d'une poigne mutine avant de passer sa tête brune par l'encadrement de porte : « Je prends ça pour un oui. », avait-il soufflé dans un rictus charmeur suite à sa question rhétorique : « Tu réfléchis à ma proposition ? » achevée dans un fatras d'encyclopédies volantes et de papiers froissés. Aujourd'hui cependant, Ainsley semblait plus déterminé que jamais, et pour cause... Néanmoins il se garda bien d'avancer quelques explications à son très cher cousin, ne souhaitant pas le déranger d'avantage alors qu'il terminait consciencieusement ses devoirs. Assis face à lui, le jeune Blackwood pouvait tout à loisir dévisager le beau Narcisse : diable qu'il portait bien son prénom. Non pas qu'il portait en fardeau un amour de lui-même s'apparentant à un auto-érotisme obscène, mais fidèlement à ce personnage mythologique, son cousin était pourvu d'une beauté presque foudroyante. Des traits à la fois durs et doux, sculptés à même le marbre, une peau lisse, des lèvres désirables, de grands yeux dans lesquels tous auraient aimé s'y noyer. Un bref sourire se dessina sur la bouche carmin de Sin, à la fois fier et envieux, comme il contemplait avec appétence son propre cousin. Néanmoins connu pour batifoler même dans le tréfonds de ses pensées, le brun ténébreux eut tôt fait de détourner le regard dès lors qu'il vit passer de jolies jambes féminines. Bon, allons la chercher. Un claquement sonore sortit Ainsley de ses pensées, qui dès lors se redressa avec superbe. Inutile de se le faire répéter par deux fois : Blackwood était bien déterminé à en découdre. Et le bougre savait pertinemment où attraper sa jeune soeur au vol, puisqu'il conduisit aussitôt Narcisse au devant d'une salle de retenue.

Une bonne quinzaine de minutes à attendre la benjamine, durant lesquelles Sin avait pris ses aises : son épaule appuyée contre l'encadrement de porte, il parlait avec superbe et prestance : le timbre chaud de sa voix avait toujours emporté les foules ; sans doute était-ce aussi cette force qui lui permettait d'embobiner ses proies et de les mener jusqu'à son lit. Savant rhétoricien, il avait ce don de vous faire gober n'importe quoi : c'était là d'ailleurs son sujet de conversation – ou dirons-nous monologue – entamé avec Narcisse. Lui contant avec fierté comment il avait réussi à s'accaparer une jolie vierge en lui certifiant que passés ses seize ans, toute étreinte amoureuse lui serait à la limite du supportable si elle ne se débarrassait pas rapidement de son hymen. Un conte pour enfant revisité, à l'instar du Petit Chaperon rouge mangé par le grand méchant loup. Et cela semblait l'amuser éhontément.

Enfin, une jolie tête brune sortit de la salle de retenue : malheureusement pour elle, elle n'eut guère le temps de souffler que déjà Ainsley l'attrapa par le bras dans un réflexe un peu trop brusque. Conscient de sa brutalité impromptue – c'était ça de martyriser trop de bizuts, l'on prenait de bien mauvaises habitudes – le jeune homme glissa sa main dans celle de Jane et l'attira avec Narcisse dans les toilettes pour garçons afin de se mettre à l'abri d'oreilles curieuses. Attrapant sa baguette au vol, Ainsley ouvrit d'un seul sort toutes les portes semi closes afin de s'assurer qu'ils étaient seuls – et tant pis pour ceux qui s'y trouvaient déjà. Se tournant alors vers la jeune Poufsouffle, Sin se montra d'emblée intransigeant, ce froid déjà existant entre eux n'arrangeant guère les choses : le grand frère semblait broyer ses mots tel du verre pilé lorsqu'il s'adressait à la jeune fille. Et inutile de passer par quatre chemins, car cette dernière connaissait parfaitement la raison de ce kidnapping en règle. « J'ai vu pas plus tard que ce matin un mangemort torturer un idiot de Serpentard parce qu'il se disait appartenir à aucun rang. Bientôt, ça sera ton tour. Et que tu sois une sang pur n'arrangera pas les choses. » siffla-t-il non sans froncer les sourcils, entre l'inquiétude et la résignation. « Tu veux qu'on te traite comme une Weasley c'est ça ? Une sale traitresse à ton sang ? » Par Merlin, si leur mère était ici à entendre leur querelle, elle aurait défailli rien qu'à cette dernière injonction.
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MessageSujet: Re: « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss]   « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss] EmptyMar 27 Mar - 4:56

      « ... par conséquent, l'apprentissage de la Défense contre les forces du Bien est nul et non avenant, car peu utile en soi. Les fondements de la magie-même prenant racine dans ces forces du bien, il paraît peu cohérent de vouloir se battre contre celle-ci ; de même qu'il paraît ridicule d'apprendre à se défendre contre des sortilèges comme le crache-limaces ou le sortilège de chauve-furie ou encore celui du canari qui ne restent que des sortilèges mineurs et qui ont peu d'effets concrets lors d'un combat outre ridiculiser l'adversaire et aider le public à s'étouffer de rire.
      La liberté de pensée nous étant encore accordée (peut-être est-ce là un grand risque prit par le Lord que de n'avoir pas encore de moyen de contrôler nos pensées), je juge donc normal de partager mon opinion dans le cadre d'un débat, au sujet de cette manière qui ne nous apprend rien si ce n'est à brasser du vent. »

    Le professeur annonça enfin la fin de la longue retenue et ramassa les compositions des quelques élèves présents dans la salle. La jeune femme se massa les tempes un instant avant de commencer à ranger ses affaires. Trois heures qu'elle planchait sur ce maudit devoir supplémentaire donné par son professeur de Défense contre les Forces du Bien, qui n'appréciait visiblement pas les avis de la demoiselle à propos de l'inutilité profonde de la matière qu'il enseignait ; trois heures durant lesquelles elle n'avait certes pas arrêté d'écrire et mais aussi durant lesquelles elle se battait contre une migraine qui montait vicieusement. C'était néanmoins satisfaite que Jane sortait de la salle : elle ne perdrait pas la face contre son professeur, et il pourrait l'envoyer autant de fois qu'il le voudrait en retenue, l'avis de la jeune femme était fait et rien ne le changerait. Butée ? Sûrement, mais surtout un don pour ne jamais admettre un tort qui s'était affiné au fur et à mesure qu'elle grandissait et qu'elle devait se battre contre deux grands frères qui semblaient vouloir lui montrer le chemin. L'art de dire non pour le plaisir de contredire, Jane le maîtrisait à la perfection, et d'autant plus quand elle croyait dur comme fer à ses convictions.

    Faisant jouer les muscles de ses épaules et de ses bras, tendus d'avoir écrit durant autant de temps, Jane attrapa son sac et le cala sur son épaule avant de sortir de la salle. Elle n'avait qu'une hâte, s'allonger dans le noir pour faire passer ce maudit mal de crane qui lui rongeait le front ; une impression d'avoir la tête qui allait exploser dans la minute ne la quittait plus. Autant dire que la jeune femme était d'humeur massacrante.

    Et pourtant, à peine un pied mis en dehors de la salle qu'une poigne l'attrapait et la tirait brusquement. Jane tira immédiatement son bras pour se dégager de cette prise, grognant devant la vue de son frère et l'insultant de tous les noms mentalement avant de se déchaîner verbalement le moment venu. Narcisse était là, lui aussi et alors que Sin la traînait elle ne savait où, Jane massacrait du regard son cousin tant aimé, ce traître qui ne savait pas dire non à Aisnley, même quand celui-ci allait encore l'abrutir vainement avec ses propos vides de sens au sujet de pureté du sang, de prise de partie et autres paroles insipides aux yeux de la jeune femme.

    Isolés dans les toilettes des hommes, elle se libéra enfin de l'emprise de son frère d'un geste rageur alors que celui-ci s'assurait qu'ils étaient seuls. Jane braqua son regard sur lui. Son visage n'exprimait rien, glacial et lisse en presque toute circonstance ; seuls ses yeux brillaient de rage -et de douleur aussi alors qu'une fanfare marquait la cadence dans ses tempes et son front, irradiant. Et pourtant, chaque parcelle du corps de la jeune femme était tendue, de ses mains calleuses de se frotter trop souvent aux pierres du château prêtes à attraper sa baguette, à ses jambes parée à courir et prendre le large. Jane ne voulait pas d'une énième confrontation avec son frère et encore moins en présence de Narcisse -qui elle le savait n'était là que pour apaiser les ardeurs des deux Blackwood. Et si Jane portait toujours une grande affection pour son aîné, elle ne le montrait plus de façon aussi évidente depuis qu'il l'avait laissée derrière lui en partant pour Poudlard ; Jane n'était plus l'ombre et la copie d'Aisnley.

    Elle écouta son frère prendre la parole, lui parler d'un pauvre gars qui s'était fait torturer de ne pas prendre parti pour un camp ou l'autre -comme si clamer haut et forte être une résistante changerait quoi que ce soit à son sort si jamais un des sbires du Lord s'en prendrait à elle. Un rictus fin s'étala sur son visage alors qu'elle s'imaginait la scène. « Ah, non, pas elle! Elle a choisi son camp, elle est contre nous, mais elle a choisi, on lui apprend pas la vie ! ». Ridicule. Jane releva le menton, fière et hautaine, défiant son frère de continuer à parler.

    La comparaison aux Weasley fit sortir Jane de ses gongs. Louis, l'un de ses meilleurs amis, l'un de ceux qui pouvaient se vanter de la connaître au moins aussi bien que sa famille, faisait partie de cette famille que l'on jugeait traître à leur sang et autres injures que Jane supportait en temps normal pour les autres. Les autres, Louis comptait pour elle et jamais elle ne laisserait quelqu'un lui cracher dessus parce que lui aussi avait des convictions. Une moue de mépris remplaça le rictus. Il y eut un moment de battement durant lequel la cadette vrilla du regard son aîné avant de foncer sur lui, de le prendre au collet et le plaquer contre un mur. Jane n'était jamais aussi sérieuse que lorsqu'elle en venait aux mains, oubliant magie et fierté de son rang -ou n'importe quel autre argument que son frère utiliserait. « Parce que tu crois vraiment que la valeur des gens se trouve dans leur sang ? On devrait faire une analyse du tient pour voir ce que tu vaux, un peu... »siffla-t-elle. Son poing serré, celui-ci s'élança près à s'écraser vraisemblablement sur le nez de son frère.
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MessageSujet: Re: « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss]   « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss] EmptyMar 27 Mar - 6:14


Il avait manifestement bien fait de se rapprocher d'eux. A peine les premiers mots prononcés et déjà le ton était monté, à une vitesse réellement impressionnante. La violence des propos de Sin lui parurent étranges. Il le savait extrême, mais il ne pouvait s'empêcher de ne pas apprécier sa dureté par moments, malgré tous les sentiments qu'il pouvait éprouver pour lui. Il lui rappelait presque son père dans ces moments-là. Malgré tout son amour pour lui. Il s'attaquait aux proches de sa cousine, celle pour qui ses amis, ses frères comptaient plus que tout. Celle qui n'hésitait pas à se confronter à quiconque lui cherchait des noises. Il y allait vraiment fort. Et Narcisse se sentait déchiré, entre elle et lui. Ils étaient tant pour lui que les voir se battre, presque, le perturbait terriblement. Mais il restait impassible, du moins en apparence. Ses yeux restaient gelés, tandis qu'il les posait sur l'un, puis sur l'autre. Très égoïstement, il leur en voulait presque de le mettre dans cette situation, le cul entre deux chaises selon l'expression. Un soupire de lassitude s'échappa d'entre ses lèvres.

Le poing de la jeune fille fendant l'air le sortit de sa contemplation. Elle n'osait tout de même pas faire ça ! et pourtant si, il devait bien s'y résigner, elle n'était plus la petite fille un peu casse-cou de leur enfance, elle était une jeune femme prête à se battre pour ses convictions, pour les siens. Avec un peu trop de virulence peut-être. Certainement. Mais son poing ne s'écrasa pas contre le nez d'Ainsley. Il ne la laissa pas faire. Il l'attrapa au vol, et il le serra, trop fort, sans doutes. Il lui écrasait la main à vrai dire, il ne mesurait pas vraiment sa force. Tous les traits de son visage s'étaient durcis. Les éclairs que ses yeux renvoyaient auraient terrassé le plus hargneux des Trolls des montagnes. Il gardait tout son contrôle, il ne sombrait pas dans la folie, il était en pleine possession de ses moyens, aucun doute là-dessus. Il resta silencieux un moment, le griffondor ne disait rien, lui non plus, il se contentait de la toiser de ses iris de glace. Puis sa bouche se mit à bouger, lâchant des mots bien choisis qu'il voulait percutants. Et il savait qu'ils le seraient.

Je n'aime pas particulièrement la tournure que prennent les choses, Jane. Je ne suis pas certain que les choses puisse se résoudre par la violence, aussi blessants à tes yeux puissent-être les mots que tu viens d'entendre. Et il est certain qu'en matière de violence je sois celui qui s'y connaisse le mieux. Aucun de vous deux ne pourra me contredire là-dessus.

Le calme dont il faisait preuve était presque effrayant. En contraste total avec les accès de rage et de démence qui le saisissaient bien trop souvent. L'ambiance se chargeait d'ondes négatives. La tension était plus que palpable. Ce qui se jouait dans ces toilettes n'avait plus rien de la petite querelle adolescente qu'elle aurait dû être, et qu'il aurait arbitré avec une pointe d'amusement. Non, c'était tellement plus important, tellement plus grave. Sa bonne humeur l'avait quitté, il n'était pas satisfait du tout par leur petit manège. Il les regarda à nouveau, tour à tour, toujours aussi sévère. Ses interventions se faisaient rares, il était plutôt de nature à laisser parler et de tempérer les choses par la suite. Mais là ils étaient allés trop loin. Aussi bien l'un que l'autre. Et il lui était totalement impossible de prendre parti. Même si le souffle chaud de Sin dans sa nuque bouleversait ses sens, même si la lueur brillante au fond des yeux de Jane l'implorait de la serrer dans ses bras plutôt que de broyer sa main.

Je pense qu'il serait judicieux que vous vous excusiez. Tous les deux. Pour ce que vous venez de dire. Je ne parlerais pas de la légitimité de vos paroles respectives, les arguments de chacun sont fondés, mais vous avez dépassé les limites dans la mesure où vous avez tous deux étés blessés. Je vous connais, je le sais, inutile de le nier, Sin.

Il décrocha un regard tout aussi froid à son cousin, même si l'envie de le serrer dans ses bras le hantait. Il voyait bien dans ses prunelles pourtant fières qu'il avait été touché. Et il aurait voulu pouvoir le réconforter. Mais la culpabilité qu'il en ressentirait était trop dure à porter. Sans compter le fait que l'autre ne se serait probablement pas laissé faire. Il s'accorda alors un geste simple à son égard, pourtant au prix d'un terrible effort pour lui. De sa main libre il attrapa sa manche, qu'il serra, comme pour lui signifier qu'il était là pour lui, qu'il serait toujours là pour lui. Comme s'il lui déclarait sa flamme au travers de ce mouvement presque imperceptible. De son autre main il desserât son étreinte. Libérant sa cousine, sans pourtant lâcher sa main, qu'il caressa du pouce. Là aussi il exprimait tant de choses. Ses proches n'étaient pas habitués à le voir si tactile, lui qui était tellement froid, tellement lointain, avec tout le monde.

Je n'aime pas vous voir comme ça.

Et c'était si vrai. Il détestait ça, il détestait les voir en conflit. Ils étaient l'équilibre qu'il perdait, les contempler ainsi lui faisait mal, bien plus qu'il ne voulait bien l'admettre. Bien plus qu'il ne l'admettrait jamais. Bien plus qu'il ne pourrait probablement jamais l'admettre. Mais envisager sa vie sans eux, unis autour de lui était plus destructeur que tout. Plus destructeurs que les mots toujours trop blessant d'Henric Swensson. Sans eux il sombrerait, il ne le savait que trop bien, sans eux, sans Mirka, il tomberait définitivement dans la démence. Et il ne voulait pas. Il savait la soif de vengeance, de sang ancrée en lui, mais ils étaient les seuls à pouvoir l'apaiser. Les seuls à pouvoir combler le vide de son âme. Alors son regard se fit presque implorant, tandis qu'il passait de l'un à l'autre.

S'il vous plait.

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MessageSujet: Re: « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss]   « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss] EmptyMar 27 Mar - 10:01

« Parce que tu crois vraiment que la valeur des gens se trouve dans leur sang ? On devrait faire une analyse du tient pour voir ce que tu vaux, un peu... » La violence du choc n'était rien face au désappointement du jeune garçon qui contemplait sa propre soeur sans jamais ciller : ainsi il ne lui suffisait plus de ne plus l'aimer comme un frère, ni même lui parler comme à un inconnu. Voilà qu'elle s'exprimait pas la violence, prête à en découdre, prompte à lui faire comprendre qu'il n'y avait plus rien entre eux deux : ni amour fraternel, ni complicité, ni même un semblant d'amitié succincte. Qu'il était loin ce temps où les deux Blackwood pouvaient se lover l'un contre l'autre ; le cadet narrant de grandes histoires abracadabrantes à sa benjamine, pointant sur son nez rond une pichenette affectueuse avant de lui dépeindre son monde : rempli d'aventures, de dragons et de princesses. Les histoires enfantines d'Ainsley avaient toujours regorgé de jolies demoiselles en détresse, même lorsqu'il était seulement en âge de jouer aux chevaliers servants. Fouillant ainsi dans les yeux rageurs de sa jeune soeur non sans la mettre au défi implicite de frapper, le jeune homme ne put s'empêcher d'invoquer un air persiffleur et méprisant : « Allez vas-y, frappe fort. Montre-moi combien tu me détestes. » Les aveux étaient lâchés, la main furieuse de Jane également... Néanmoins les réflexes de leur cousin bien-aimé vinrent stopper là le carnage destructeur des héritiers Blackwood qui l'un comme l'autre ne souhaitaient en démordre. Les pupilles glacées de Sin ne purent se détacher du visage opalin de la jeune fille, laquelle, hargneuse et lasse, lui rendait tout autant son oeillade carnassière. Ne comprenait-elle donc rien. Ne comprenait-elle donc pas que les invectives virulentes de son aîné n'étaient là que pour la protéger ? Parce qu'il ne souhaitait pas la voir souffrir sous la main tortionnaire d'un mangemort, parce qu'il ne souhaitait que l'éloigner d'un danger qu'il pensait imminent... Alors même qu'il avait saisi depuis bien trop longtemps qu'aucun amour fraternel ne sommeillait plus dans le coeur de mésange de Jane : son affection, volage, se contentait de picorer la peau de Griffin, leur modèle à tous, ou de Narcisse, leur beau martyr. Ainsley s'était contenté d'en récolter les miettes, ne disant mot quant à ce qu'il ressentait comme une exclusion, tout cela parce qu'il avait eu l'audace de partir une année avant sa jeune soeur à Poudlard. Sous prétexte d'excuse futile et puérile, elle lui en avait voulu : et le Gryffondor n'en pipait mot, ni ne pouvait se rendre coupable de la situation. Qu'y pouvait-il s'ils étaient séparés par quelques années les empêchant de tisser une complicité unique que même Poudlard ne séparerait pas ? Peu à peu, le jeune homme s'était contenté de toiser ce fossé grandissant entre eux, s'abreuvant à distance de l'affection que Jane distribuait aux deux autres garçons de la famille. Ne souhaitant se faire nullement victime ni martyr, Ainsley s'était contenté de rester silencieux, prouvant son affection démesurée pour la benjamine par des instincts protecteurs poussées. Aujourd'hui cependant, la faille s'était fissurée et laissait couler les eaux troubles à flots : Jane s'était trahie, avait vendu cette haine refoulée qu'elle ressentait face à son propre frère, et avait préféré protéger le sang d'un ami plutôt que de comprendre l'attitude couveuse de son aîné. Le chagrin amer, plus que la vile déception, lourdait son palpitant pourtant réputé être de glace. Et à en croire que Narcisse l'avait lui seul saisi, car certaines de ses paroles sages attirèrent l'attention de Sin :  « Je vous connais, je le sais, inutile de le nier, Sin.  » Cette phrase juste continua de résonner dans son esprit embrouillé, au même titre que sa diatribe envers la violence. Lui qui recevait tant de coups, n'avait pas à assister à cette scène tempétueuse : Ainsley fut secoué d'un frisson coupable quant à cette pensée. Coupable d'avoir traîné son cousin jusqu'ici, naïf d'avoir cru à une complicité encore un tant soit peu vivante avec sa jeune soeur, stupide d'avoir pensé qu'elle aurait accueilli son injonction avec lucidité.

« Tu aurais du frapper, ça te démange depuis si longtemps. » avait-il souhaiter répliquer, amer et piquant, avant de se rétracter et de finalement rester taciturne par respect pour Narcisse qui avait là le don d'apaiser les tensions. Du moins, quelque peu... Car malgré la lourdeur d'un palpitant brisé par la perte de l'amour d'une soeur, Ainsley se refusait de lui souffler tout ce qu'il avait sur le coeur. De lui dire combien il avait souffert de son éloignement, combien il n'avait pas compris pourquoi elle lui en avait voulu d'une chose si futile, pourquoi il suffoquait à force de lui offrir une attention toute particulière qui ne lui était jamais rendue. Si ce n'était que par les poings. Secouant la tête avec véhémence, Sin écoutait d'un air absent le monologue avisé de Narcisse, prêt à partir : trop de déconvenue, trop d'émois, trop de douleur pour qu'il ne puisse rester. Néanmoins la main de son cousin s'accrochant désespérément à sa manche le retint sans préavis : les yeux fauves de Ainsley, habituellement voilés d'une gaieté pétillante ou d'une suave lubricité, s'étaient teintés d'une douceur diffuse pour ce dernier. Touché par le geste du jeune homme, le Gryffondor se ravisa un instant, ses orbes brunes toujours plantées sur cette main pâle et pourtant si chaleureuse qui lui apportait soutien.  «  S'il vous plait. » Et le brun ténébreux de rester silencieux, considérant sérieusement la proposition : toujours déstabilisé par la réaction excessive de sa jeune soeur, persuadé jusque dans la chair que leur complicité s'était muée en une haine pourtant non réciproque, il décida en ce jour qu'il ne suffoquerait plus. Il ne souffrirait plus de devoir quémander l'affection perdue d'une soeur. Il ne viendrait plus s'armer d'un amour fraternel lui léguant les armes d'un instinct protecteur certes excessif, mais ne trahissant que les sentiments réels qu'il avait pour elle. Puisqu'elle préférait frapper sur leur feu complicité plutôt qu'en faire renaître les cendres, alors soit. Quant à lui, il ne ferait plus d'efforts... Relevant ses yeux à la fois troubles et résignés sur Narcisse, sa voix rauque s'éleva tel un sacerdoce : « C'est inutile, on n'a visiblement plus rien à nous dire. » Du moins, Jane n'avait plus rien à échanger, évoquer, susurrer. Plus rien à rire, à partager, à émouvoir. Son regard se posa alors sur cette dernière, et telle une auguste promesse de ne jamais plus se mêler de sa vie ni même d'en faire partie, il susurra cette phrase terrible, celle qu'il soufflait à sa jeune soeur lorsqu'enfants ils s'amusaient à quelques jeux futiles dont il se voyait perdant : « Fais ce que tu veux, je ne joue plus. » Et il ne jouerait plus jamais. Un dernier regard à la fois glaçant et désolé pour son cousin, et Sin sortit de lieux d'un pas décidé, ses yeux sombres lançant des éclairs furieux sur son passage.
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MessageSujet: Re: « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss]   « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss] EmptyMar 27 Mar - 13:21

    A cet instant, Jane aurait écrasé sans scrupule le nez de son frère. La colère vibrait en elle plus importante que n'importe quel autre sentiment et guidait actes et pensées. Colère qui surgissait pour masquer la tristesse et la déception de voir Sin s'attaquer à ceux qui lui étaient cher, ou du moins l'un d'eux et en connaissance de cause ; ce n'était pas un secret pour personne, l'amitié que partageaient Jane et Louis Weasley ni les prises de positions pour défendre son ami lorsque des obscurs s'en prenaient à lui sans raison- ou plutôt avec des raisons qu'elle ne jugeait pas valables. Oui, Jane était meurtrie de voir que son frère était à ce point capable d'une telle bassesse envers elle, même si la distance qu'elle avait imposée entre eux depuis quelques années maintenant ne se creusait plus, mais ne parvenait pas à s'annuler totalement. Et elle cachait ses blessures derrière sa fierté et son excès de violence. Et non, malgré ce que Aisnley disait, Jane ne le détestait pas.

    La course de son poing fut stoppée par une poigne plus forte encore que la sienne, celle de Narcisse. Ce dernier la serrait trop fort et elle lâcha un petit gémissement de douleur alors que son bras se tordait légèrement, mais pour autant ne chercha pas à se défaire de l'emprise de son cousin, qui par ce seul geste réussissait à la ramener à elle-même. Elle ne lâcha pas pour autant du regard son frère, mais à la rage, la tristesse céda sa place dans les iris de la jeune femme. Jane détourna les yeux la première, les plantant sur le sol. La Pouffsoufle savait que la césure entre Ainsley et était venait de son fait, mais son cœur d'enfant n'avait pas digéré que son modèle, celui qui faisait briller des étoiles dans ses yeux, qui la faisait voyager en lui racontant des histoires extraordinaires ; son alter-égo, frère avec qui la relation était fusionnelle, la laisse derrière et qu'il parte avant elle pour Poudlard, leur promesse d'enfants de ne jamais se quitter devenant ainsi caduque. Jane avait réagit avec les armes qu'on lui avait donné, l'orgueil et la fierté de la famille malgré tout ancrés dans ses veines, ce refus de perdre la face en toute circonstance : Sin se retrouva rayé de sa vie durant une année, avant Griffin n'intervienne pour décanter la situation. Jane brava son orgueil et recommença à parler à son frère, celui-ci lui manquant atrocement, leur complicité, leur proximité. Mais la coupure semblait irrémédiable et Jane n'avait jamais su comment réparer les dégâts.

    Narcisse, maintenant face à elle, la vrillait du regard, mais plus que tout, les paroles qu'il prononça plantèrent quelques poignards profondément en elle. A cet instant, elle voulait qu'il la prenne dans ses bras, la serre fort et lui dise que ça irait. Mais Jane n'était pas à ce point égoïste pour lui demander de choisir entre elle ou Sin, jamais cette idée ne lui serait de toute façon venue à l'esprit. Blessée, oui elle l'était et seul son cousin l'avait bien remarqué. Et alors qu'il desserrait sa poigne, Jane mêla ses doigts aux siens, réflexe qu'elle ne contrôla pas mu par un besoin d'être réconfortée. Jane rendait les armes, incapable de se battre contre eux, incapable de jouer dans la même cour que son frère, juste bonne à détruire le peu qu'il restait entre eux, de regarder le champ de ruines que formaient à présent la relation qui la reliait à son frère et Narcisse qui ne demandait rien, déchiré entre les deux. La supplique de Narcisse et la vérité détonante dans ses mots la fit flancher et presque à s'excuser, elle fut coupée dans son élan par un Ainsley déterminé ; le regard de son frère ne le trahissait jamais et Jane plus que quiconque au monde savait comment le déchiffrer. « C'est inutile, on n'a visiblement plus rien à nous dire. ». Faux, Jane ne savait pas comment dire les choses. Bien sûr qu'elle comprenait l'inquiétude de son frère, bien sûr qu'elle comprenait qu'il souhaite prendre soin d'elle, mais comment lui faire comprendre que jamais elle ne prendrait parti, que jamais elle ne pourrait juger un homme sur la pureté de son sang et qu'elle voyait les valeurs des gens ailleurs ; et que ça ne changeait rien à l'amour inconditionnel qu'elle lui portait, à lui, mais aussi à Narcisse et Griffin tous pourtant partisans. Comme lui faire admettre à lui, pétri par la fierté familiale d'être un sang-pur, convaincu par le bien fondé des leçons qu'on leur rabâchait depuis l'enfance, qu'elle se fichait de ses débats stériles ? Jane ouvrit la bouche pour parler, mais rien ne sortit, ne sachant pas où commencer son mea culpa, comment présenter des excuses qui sonneraient sincères aux yeux de son frère.

    Et braquant des yeux le suppliants de rester le temps qu'elle mette en ordre ses idées, Aisnley donna le coup de grâce. « Fais ce que tu veux, je ne joue plus. ». Cette phrase si souvent entendue enfant, alors qu'elle prenait l'avantage dans certains de leur jeu et que Sin se refusait à perdre devant sa petite sœur, cette phrase qui l'avait à la fois tant fait hurler de rage contre l'injustice de son frère, mais aussi rire de savoir qu'à sa façon il admettait qu'elle était plus forte. Le visage de la jeune femme perdit toutes ses couleurs en un instant, alors que défaite, elle regardait son frère sortir sans plus lui adresser un regard. Un nœud dans sa gorge se forma alors qu'elle se tournait vers son cousin en quête d'explications, de réconfort, de quelque chose. « Je voulais pas Ciss, je te jure que je voulais pas. Mais il avait pas le droit, il avait pas de s'attaquer à lui. », murmura-t-elle d'une voix étouffée dans laquelle mourrait un sanglot que jamais elle ne verserait devant son cousin. Jane fixait Narcisse droit dans les yeux, cherchant ses mots. Démunie et désespérée, elle ne savait comment réparer les dégâts commis : Sin ne lui parlerait plus jamais, elle le savait. « Je suis désolée ».

    Une larme, et une seule, glissa sur sa joue. La première jamais versée devant Narcisse.

    Et durant tout ce temps, dans son crane, mille aiguilles s'enfonçaient toujours un peu plus alors que la migraine prenait ses droits sur la jeune femme, la lumière lui devenait de plus en plus intolérable et le sang battait plus que de raison à ses tempes. Elle ferma les yeux quelques instants pour ne pas défaillir, peine perdu, c'est un tournis qui la prit au vol alors qu'elle les rouvrait et se rattrapa de justese au lavabo à côté d'elle pour ne pas tomber. .
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MessageSujet: Re: « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss]   « Pour convaincre, la vérité ne peut suffire. » [Sin, Jane et Ciss] EmptyMar 27 Mar - 14:34


Tout s'écroulait. Tout partait en lambeaux et il était totalement impuissant. Il ne pouvait rien faire, tout lui échappait. Ils gâchaient tout, ils brisaient tout. Il leur en voulait tellement. Mais il s'en voulait encore plus. Il avait assisté, impuissant, à cet échange assassin, cet échange qui avait détruit les quelques liens qu'ils gardaient. Il savait, lui, pourtant, qu'ils s'aimaient, qu'ils ne cherchaient l'un comme l'autre qu'à retrouver ce qui les unissait plus jeunes. Il le sentait, pourquoi eux en étaient incapables ? Pourquoi n'ouvraient-ils pas les yeux. Et leur foutue fierté, défaut commun à leur famille, il la maudissait tellement. Quand tout semblait aller bien, il fallait que cette saloperie de brèche s'ouvre un peu plus. Merlin avait sans doutes décidé de lui en faire baver. C'était sûrement cela. Quoi d'autre? La tension qui gagnait la pièce envahissait petit à petit con corps. Il la sentait monter. Il tentait de la maîtriser, mais il n'y arrivait pas. Le départ de Sin ne l'aida en rien. Ses yeux bleus devenaient plus perçants. La folie l'aurait bientôt envahit. Il ne comprenait pas pourquoi il les abandonnait maintenant, pourquoi il fuyait. Les griffondor ne sont pourtant pas réputés pour leur lâcheté, au contraire. Il n'avait aucune excuse valable pour s'éclipser ainsi, et fuir ce qui était devenu un champ de bataille. Surtout que Jane avait abandonné, il le sentait, il le savait. Elle regrettait. Mais non, il était resté complètement hermétique à tout ce qui pouvait se jouer désormais. Il les avait laissé.

Puis il avait entendu le sanglot étouffé, il avait lu la supplication dans ses yeux, tellement plus forte que la sienne. Et cette larme, cette foutue larme qui maintenant dévalait sa joue, elle qui ne se serait jamais autorisé à pleurer devant lui. Mais c'était de sa faute, à elle aussi. Malgré toutes les excuses qu'elle pouvait se trouver, elle était tout aussi coupable à ses yeux. Parce qu'elle n'avait pas su voir l'amour de son frère, elle n'avait pas su voir comme il voulait la protéger. Derrières ses airs assurés, il avait peur pour elle, pour sa vie, et c'était bien normal. Lui-même était inquiet à son sujet. Lui-même craignait qu'il ne lui arrive quoi que ce soit quand elle s'entêtait à ne pas prendre de camp, quand elle voulait rester neutre dans ces combats adolescents, piètre introduction à ce qui les attendait à l'extérieur, en dehors de ces murs. Cela n'aurait jamais dû se passer ainsi. Il ne l'avait pas imaginé une seule seconde en prenant le chemin de la salle de retenue. Pour lui, ce ne serait qu'une discussion bornée, comme tant d'autres, comme ils en avaient souvent, où chacun repartait sans que rien ne change. Mais là, pour son plus grand malheur, tout était allé de travers; Et maintenant, il était seul, dans ces chiottes, avec sa cousine, en larme. Il imaginait Sin ruminer sur le chemin de son dortoir, il connaissait sa peine, tout aussi importante que celle de sa soeur. Il le savait. Il le savait. Pourquoi étaient-ils aussi aveugles ?

Alors la rage qui s'était mise à bouillir en lui prit le dessus. Il perdit le contrôle, une fois de plus. Sa mâchoire se crispait, ses lèvres tremblaient sous la pression. Ses mains aussi. Dans ses yeux il n'y avait plus rien du calme qu'il l'avait caractérisé plus tôt. Le froid rassurant qui régnait d'ordinaire avait laissé sa place à ce blizzard hurlant qui soufflait parfois. La fureur le possédait, totalement, mais dans un ultime effort il se retenait. Il savait la poufsouffle impuissante. Il la savait incapable de le ramener à la raison à cet instant. Elle était bien trop bouleversée. Il se contenait autant qu'il pouvait, mais bientôt il atteignit le point de rupture. Il explosa. Son poing se posa dans un fracas contre la cloison de bois de l'une des cabines. Il recommença, une seconde fois, puis une troisième. Son second poing se mêlant à cette danse destructrice. Il frappait de toutes ses forces, affaiblissant la paroie petit à petit. Les jointures de ses doigts étaient en sang, mais il ne sentait pas la douleur. Il ne sentait plus rien sinon ce besoin grandissant de frapper toujours plus fort. Quelques gouttes de liquides rouges giclèrent sur son visage, il ne les voyait pas. Il ne voyait plus rien, il ne voulait plus rien voir. Il en oubliait même l'adolescente adossée au lavabo. Il ne remarqua même pas son léger malaise. Et c'était peut-être mieux pour elle qu'il n'y fasse pas attention, mieux valait que toute sa concentration soit orientée vers ce morceau de bois qui lui résistait encore. Il ne voulait pas lui faire du mal, il en était incapable, et d'ordinaire il n'aurait jamais pu lever la main sur elle. Mais là c'était différent, il ressentait tellement de colère à son égard. Et pourtant, même si l'envie le démangeait, il ne pouvait se résigner à s'attaquer à elle, il ne serait pas son bourreau. Jamais. Il se défoulait donc sur ce pauvre cabinet de commodité.

Pourquoi ? POURQUOI ? BORDEL ! POURQUOI VOUS ME FAITES ÇA ?

Et comme les poings ne suffisaient pas, qu'elle ne cédait pas sous ses coups, il y alla avec les pieds, frappant encore et encore. Toujours plus fort. Bientôt il se rompit, ce panneau de bois, il céda. Mais ce n'était pas assez, ce ne serait jamais assez. Les brisures volaient dans la pièce, les échardes entraient sous sa peau. Il ne se préoccupait de rien, il devait détruire, fuir l'anéantissement qui le guettait. Il arracha les canalisations accrochées au mur. L'eau se mit à gicler, en tous sens. Il ne pouvait rien contre la porcelaine de la cuvette aussi s'attaqua t'il directement à la seconde palissade, qui mit moins de temps à se rompre, emportant une porte avec elle. toujours plus fort. Oui, il y allait toujours plus fort. Il n'entendait plus rien, il ne sentait plus rien.

VOUS N'AVIEZ PAS LE DROIT !

Puis tout s'arrêta, soudainement. Plus rapidement que tout avait commencé. Il sentait Ses bras l'enserrer, il Le sentait contre lui. La tempête s'était tue.

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