Adrian & Aspen & Roxanne

Ce n’était plus qu’une affaire de quelques minutes. Pourquoi avait-il laissé cet handicapé faire la potion ? Surement parce qu’il avait dans l’idée de terminer sa sieste pendant ce cours. Très mauvaise idée, je ne vous le fait pas dire. L’odeur l’avait alerté. Il n’était écrit nul par que le filtre de paix avant une odeur d’œuf pourrie. Cette potion était complexe, Adrian le savait, pourtant, il n’avait pas cherche à comprendre ou à essayer d’aider son camarade. Résultat des courses ? Un liquide verdâtre et opaque gonflait dans leur chaudron et aucuns des deux ne pouvaient sauver le coup. Pestiférant, le rouge et or fusille le blaireau du regard avant de reculer de plusieurs pas de sa table. C’est après que le liquide est déborder du chaudron que le professeur s’est retourné vers eux. Cela faisait déjà depuis plusieurs jours qu’Adrian ne travaillait plus dans ce cours et il savait déjà que ça allait barder pour lui. Mais pourquoi l’avait-on mit avec cet incapable aussi ?! D’un coup de baguette sec, monsieur Atread montra vite son manque d’humour. Il avait l’air de s’être levé du pied gauche. Grimaçant à cette idée, le brun ramassa son livre tombé par terre et se rassit à sa place tout en donnant une tape derrière la tête de son voisin de table. En temps normal, il était à côté d’une demoiselle qui se débrouillait pas mal en potion et qui ne se plaignait jamais du manque de travail du jeune homme, la voisine parfaite quoi ! Mais il avait apprit que celle-ci avait fait une allergie aux petits pois mangés la veille. La sonnerie retentit, mettant un terme au cours de potion. Se levant, il pensait vraiment qu’il aurait pu fuir en catimini, mais son plan rata au moment où, à un mètre de la sortie du cachot, le professeur l’interpella. Jurant, il se retourna, un sourire innocent sur les lèvres. En quelques minutes, il se retrouva seul face à l’homme au trait sévère. Certains que, derrière la porte, ses amis pariaient sur sa futur punition, Adrian se pinça les lèvres tout en écoutant les belles paroles du monsieur. C’était toujours la même chose ; il était un élève qui avait beaucoup de potentiel mais qui ne faisait absolument rien pour réussir. En bref, c’était un sal gosse qui ne pensait qu’à s’amuser au lieu de faire ses devoirs. On l’avait déjà menacé de le retirer de l’équipe de Quidditch si ses notes ne remontaient pas. Alors il avait prit son courage à deux mains et avait commencé à bosser. Cela dura un mois. Le voilà revenu à la case départ. Acquiesçant à tout ce que disait le professeur de potion, il entendait les ricanements de ses camarades derrière la porte. Cela le fit sourire et par chance, monsieur Atread venait de terminer son discours. « Je ferais de mon mieux, professeur. » A ses mots, il quitta la salle, rejoignant ses camarades. En sortant, il eut le droit à des moqueries en tout genre. Ils se croyaient malins, mais ils n’étaient pas mieux que lui et au final, cela fit sourire Adrian qui aimait les écouter l’enfoncer un peu. De toute évidence, ils ne pouvaient se moquer de lui seulement pour ça, alors à quoi bon leur privé de ce plaisir ? Remontant des cachots, tous se dirigèrent vers leur prochain cours et leur dernier. Adrian le savait déjà, les deux heures qui allaient suivre allaient être longues. C’est pourquoi, juste avant de mettre un pied dans la salle de cours, il inspira une grande bouffé d’air. Bah quoi, il n’était pas le seul à détester l’histoire de la magie ! Petit, il adorait ça et lisait énormément d’histoire sur les temps anciens, mais ce temps est terminé. Le cours était ennuyeux et en plus de ça, le professeur n’était qu’un sadique de première. A peine entrer dans la salle, une remarque tomba lourdement sur ses épaules et par faute de moyen, le jeune homme ne répondit que par une petit sourire hypocrite, car bien qu’il ne disait rien, il n’en pensait pas moins.

Comment il l’avait prévu, ces deux heures furent longues et ennuyeuses. Rien de spécial ne se passa. Pas de rebelle qui a eu le cran d’interrompre le professeur, pas d’accident technique dans la salle et pas de chamaillerie puéril. Merlin en avait contre lui aujourd’hui, ce n’était pas possible autrement ! La seule chose qu’il aimait dans ce cours et dans ce professeur, c’est qu’il laissait souvent ses élèves partir avant la sonnerie. Adrian n’allait pas s’en plaindre, mais parfois il se demandait qui s’ennuyait le plus dans ce cours, les élèves ou le professeur ? Se serait tellement beau qu’il arrête de travailler par ennuis d’enseigner. Le temps n’étant plus à la rêverie, sa journée de cours terminé, Adrian était décidé à ne rien faire jusqu’au diner. Alors c’est avec son sac à l’école et les mains plongées dans ses poches qu’il monte dans sa salle commune pour mobiliser le canapé à lui seul. Les mains derrière sa tête, il fixait le plafond avec une telle admiration qu’on pourrait croire qu’il y a quelque chose d’intéressant collé dessus. Enfaite, il était juste là, fixant un point quelconque de ce haut plafond, bercer par les bruits d’arrière plan de ses camarades. Certains travaillaient, d’autres papotaient et Adrian écoutaient d’une oreille sourde leur conversation. Des sixièmes années qui parlaient d’un certain septième année trop mignon. Un fin sourire se traça sur ses lèvres. Du grand n’importe quoi, quand même. Est-ce que lui il parlait de fille avec ses amis ? Oui. Mais pas ainsi. En les entendant, on dirait qu’elles vont aller faire une chasse aux trésors. Peut-être qu’un jour, il sera aussi le trésor de filles de sixième année ? Tout en y pensant, il tomba dans un léger sommeil. Tellement léger que, un quart d’heure après, il entendit son meilleur ami arriver à pas de loup pour lui sauter sur l’estomac. Crétin. Tout en riant, Adrian se redressa et lui laissa de la place. « C’est bientôt l’heure de manger, jolie princesse endormie. » Posant un regard blasé sur son meilleur ami, Adrian lui donna une tape amicale sur l’épaule avant de se lever. Ciel, ce qu’il pouvait se sentir tout endormie encore ! Un bon repas ne lui fera pas de mal. Tout en chahutant avec son ami, il entreprit le long chemin qui les amena vers la grande salle déjà bruyante et bondé de monde. Ils rejoignirent leur table et commencèrent leur repas.

« Bon, je vous laisse, je vais aller bosser… » Cela fit rire toute la bande. Bah quoi ? C’était si drôle que ça ? Souriant, il quitta la grande salle pour emprunter le chemin vers sa salle commune. Bien entendu, il n’allait pas travailler, cela ne lui ressemblait tellement pas, mais il allait écrire une lettre à sa mère. Il avait très peu de contacte avec elle, mais il en avait et cela faisait un moment qu’elle ne lui répondait pas. Il s’inquiétait. Tout en montant les escaliers, il regardait les tableaux vivants, en saluant quelques un. Sa salle commune n’était plus très loin et il réfléchissait déjà à ce qu’il allait pouvoir écrire dans sa lettre. Ses pensées s’arrêtèrent, quand, en haut d’un des escaliers, son regard se posa sur une jeune fille. Ou plutôt une jeune femme, vu qu’à présent, elle était majeure. Souriant, il monta les dernières marches tout en poussa un « Hey, Aspen ! » Arrivé à sa hauteur, il regarda dans la même direction qu’elle « Que fais-tu ? » Il arqua un sourcil, curieux de savoir.

Spoiler:

Roxanne était déjà fatiguée de cette journée alors qu'elle venait tour juste de débuter. En effet, cela faisait à peine quelques heures qu'elle avait posé un pied sur le parquet froid de son dortoir, qu'elle s'était habillée, coiffée et était allée prendre son petit déjeuner. Mais en quelques heures elle avait déjà eu sa dose d'abrutis braillant à ses côtés. Actuellement le jeune blonde était dans la salle de sortilèges, en train d'écouter un cours parfaitement ennuyeux. Enfin écouter … En fait elle était plutôt vautrée sur sa table, en train de griffonner sur son parchemin, son cerveau ayant été déconnecté au terme de quelques minutes. La voix de son professeur avait un pouvoir qui devrait être interdit par le ministère de la magie, celui de faire dormir chaque élève qui l'écoute trop longtemps. Quelle vie de chien, la blonde n'avait qu'une hâte, c'était de sortir de cette classe et retourner à ses occupations habituelles : c'est à dire se vautrer dans sa salle commune en critiquant tous les élèves qui passent devant ses yeux. Oui c'est puéril mais c'est tellement bon. Bref, tout ça pour dire que pour le moment la jeune fille n'avait pas vraiment la tête aux sortilèges, loin de là. Elle était fatiguée, énervée, et encore moins agréable que d'habitude. Donc ce n'était pas vraiment le jour pour venir l'embêter, loin de là. A ses côtés, sa voisine de classe écrivait sur son parchemin les paroles du professeur qui continuait à scander son cours, sans doute indifférent aux élèves qui dormaient littéralement. Quelle bonne élève, heureusement qu'elle était là pour Roxanne, sinon cette dernière raterait chacune de ses interrogations. Il faut toujours avoir un plus petit que soi à ses côtés, c'est vraiment utile. En effet cette jeune fille ne pouvait juste pas refuser de passer ses cours à Roxanne, sinon elle savait très bien ce qui pouvait lui arriver. Et autant vous dire que ce qui pouvait lui arriver n'était pas une partie de plaisir, loin de là. Donc elle écrivait, et Roxanne récupérait. Le monde tourne vraiment bien, enfin pour la jeune blonde en tout cas. Cette dernière lança un énième regard à son montre qui semblait s'être arrêtée de marcher, parce qu'à peine cinq minutes venaient de s'être écoulées depuis la dernière fois, or la jeune fille avait l'impression qu'il venait de se dérouler deux heures et demi. Ce que la vie peut être dure parfois.

La jeune verte et argent se redressa, pour ne pas succomber à l'appel du sommeil et secoua sa tête ainsi que sa longue crinière blonde avant de bailler le plus silencieusement possible. Il fallait au moins qu'elle ait l'air de suivre un tant soit peu ce cours, sinon elle allait encore se faire réprimander par le professeur, ce qui était bien la dernière chose dont elle avait besoin actuellement. La jeune fille décida plutôt de regarder un peu les autres élèves. Un, deux, trois, quatre, cinq. Cinq qui dormaient paisiblement. Ou pas. Deux qui jouaient à un jeu de parchemin, une qui se regardait les pointes de cheveux, et deux qui écoutaient vraiment le cours. Non mais vraiment, c'était la décadence totale. Les autres vaquaient à des occupations plus ou moins intéressantes, tout en baillant ostensiblement toutes les deux à trois minutes. Et elle, elle était au milieu de tout ce beau monde à se demander qu'elle était vraiment sa place ici. Elle détestait cette école, elle détestait les gens qui y vivaient, elle détestait devoir croiser sa famille tous les jours et devoir les ignorer alors que la plupart d'entre eux lui couraient derrière pour la supplier de revenir et patati. Oui elle détestait les gens, elle détestait devoir faire semblant d'en aimer certains juste pour se faire bien voir. Elle détestait ces résistants qui pensaient pouvoir changer quelque chose à la vie. Elle détestait tous ces idiots. La seule petite chose qu'elle aimait dans cette école c'était le pouvoir qu'elle y avait. Parce qu'elle avait su faire les bons choix en étant plus jeune, parce qu'elle n'avait pas adhéré au clan des perdants, parce qu'elle était devenue une personne avec les bons contacts. Mais pourtant, cela ne l'empêchait pas de sympathiser avec d'autres personnes, ces personnes là qui, justement, faisaient partie des perdants. Elle le savait, tout le monde le savait. Mais elle les aimait bien quand même, alors elle continuait à les voir, en cachette bien sûr. Il manquerait plus que sa réputation soit mise à mal et là ce serait vraiment le pompon. Mais que pouvait-elle faire de plus ? Sa réputation, son pouvoir, c'étaient les seules choses qui lui restaient véritablement. Elle n'avait pas de vrais amis à qui confier ses peines qu'elle devait donc cacher, conserver en elle et relever la tête. Elle n'avait plus de famille, elle n'avait plus rien du tout. Il ne lui restait plus que ça, cette peur que les autres avaient lorsqu'ils la voyait. La popularité peut pousser les gens à faire des choses regretables par la suite, vraiment. Elle le savait mais c'était la loi de la jungle. Cette école tait pire que la guerre. Tous ils se battaient : certains pour imposer leur pouvoir, d'autres pour le conserver. Et elle même avait adhéré à ce petit manège, et de plein gré même. Mais il faut faire des concessions dans ce genre de guerre, surtout lorsqu'à cela s'ajoute la guerre d'idées. La situation du monde extérieur n'aidait pas vraiment la vie des étudiants, c'est le moins que l'on puisse dire. Et voilà qu'elle était là, à se battre, à écraser les autres, tout ça pour conserver sa réputation, pour rester au sommet. Sans personne à ses côtés. Elle savait bien que si jamais elle avait la faiblesse d'être faible un jour, ses soit-disant amis ne se priveraient pas de la remplacer par une autre. Alors il fallait laisser les tracas de la vie quotidienne de côté, il fallait faire comme si tout allait bien dans sa vie, comme si elle n'avait aucun soucis, aucun problème. C'était dur oui, mais c'était le châtiment qu'elle avait accepté de subir lorsqu'elle avait signé pour cette vie.

Certes il y avait de ça. Mais il y avait aussi le fait qu'elle aimait cette sensation qu'elle avait lorsqu'elle se sentait forte. Elle était méchante. C'était dans sa nature, elle était née comme ça. Elle aimait faire souffrir les autres pour le simple fait de le faire, et c'était ce en quoi elle excellait sans doute le plus. Elle n'était pas nécessairement très intelligente, ni très belle. Alors elle avait du trouver autre chose pour se distinguer de la masse. Et cette chose, ce truc qu'elle avait de différent c'était sa méchanceté. La blonde ne répugnait pas au fait de devoir écraser les autres, elle n'était pas contre le fait de les faire pleurer, douter, se haïr juste pour son bon plaisir. C'était sa façon de se défendre des autres et d'elle-même. Parce que si ce n'était pas elle qui attaquait les autres, c'est eux qui allaient le faire. Et ça elle ne pouvait pas l'accepter. Elle se devait d'être la plus rapide, la plus féroce, au moins cela la protégeait. L'attaque comme seule défense, c'était un peu sa doctrine, son état d'esprit. Les gens ne l'aimaient pas ? Tant pis pour eux, elle se battait pour ce en quoi elle croyait, pour elle même. Elle ne vivait pas pour les autres, elle vivait pour elle, pour atteindre le sommet, pour être fière. Pour avoir le mérite de dire « J'ai réussi ». Réussi quoi ? Pour l'instant c'était encore flou dans son esprit mais cela prenait forme, peu à peu. Et elle allait y arriver. Parce qu'elle n'était pas bien née, elle avait un nom qui l'handicapait plus qu'autre chose. Alors oui elle ne pouvait pas compter sur la renommée de son père, ni de sa mère, encore moins de son nom. Et elle avait trouvé la seule façon d'y arriver : en ne comptant que sur elle même. Elle se battrait, ça oui. Et peu importe les dégâts collatéraux qu'elle pouvait causer, c'était comme ça.

La sonnerie retentit enfin, coupant la jeune fille dans ses sombres et nébuleuses pensées. Se réveillant soudain, elle se leva d'un coup, rangea toutes ses affaires dans son sac qu'elle porta à son épaule avant de sortir de la salle de cours dans un regard, sans un mot pour qui que ce soit, la tête haute. Elle descendit les escaliers pour se rendre dans la Grande Salle où elle allait enfin pouvoir retrouver ses « amis » et faire comme si tout allait bien, reprendre son rôle. Au moins elle pourrait se lancer dans une carrière de comédienne. La Grande Salle était déjà remplie même si la sonnerie venait à peine de retentir mais cela ne la dérangeait pas. La jeune fille se dirigea vers la table des verts et argents, sans doute la moins animée, contrairement à celle des jaunes qui était remarquable par les cris de ses occupants. La jeune blonde s'assit entre deux autres élèves de sa maison et se servit un peu de nourriture avant de se lancer dans une longue conversation avec sa voisine. Finalement, elle vit arriver une de ses camarades de dortoir et elle coupa court à sa conversation pour se concentrer sur la dernière arrivée. « Judith, sauves moi la vie et dis moi que tu as retrouvé tes notes de potions. » La dénommée Judith, une grande brune aux yeux verts, s'assit sur le banc en face de Roxanne en jetant son sac à terre et poussa un long soupir avant de se servir à manger. « Oui Roxie, t'inquiète pas. Mon Dieu j'ai eu un cours de potions justement ce matin, et les rouges sont vraiment de plus en plus stupides. » La jeune blonde arqua un sourcil avant de prendre une bouffée. Lorsqu'elle eut avalé, elle demanda « Pourquoi ? Qu'est-ce qu'ils ont encore fait ? » « Tu vois qui est Adrian Tymers ? » La jeune blonde acquiesça rapidement avant de reprendre une bouffée de sa tarte. « Et bien il s'est mis à côté d'un idiot de chez les jaunes, et leur potion empestait l'œuf pourri. J'ai cru que j'allais mourir intoxiquée. Comme si ça allait le tuer de bosser au moins une heure dans sa vie, merde quoi. » Judith planta férocement sa fourchette dans sa viande avant de l'avaler, l'air visiblement énervée. Roxanne quand à elle se contenta de remuer la tête sans ajouter un mot. Réaction typique de la jeune fille, elle ne voulait pas trop se mouiller sur ce coup là et Judith avait l'air bien trop sur les nerfs pour commencer à partir dans une conversation qui allait s'avérer très longue. Aussi bien que la jeune blonde se hâta de terminer son déjeuner puis prit congé de ses amis, prétextant devoir aller envoyer une lettre à Dieu sait qui. Elle récupéra son sac et se dirigea vers la sortie de la Grande Salle. Au point où elle en était, autant aller à la volière, au moins personne n'allait la déranger là bas, elle aurait un peu de temps pour elle. La jeune blonde monta donc les marches jusqu'au sixième étage. Lorsqu'elle commença à monter au septième étage, un cri l'interrompit. « Hey, Aspen ! » Levant les yeux au ciel, la jeune blonde se dit qu'il ne manquait vraiment plus que ça. Aspen Trent et elle, une grande histoire d'amour. Mais bon, avec un peu de chance elle pourrait passer à ses côtés sans qu'elle ne la remarque et se dépêcher d'aller vers la volière. La jeune fille monta donc une, deux, trois, sept marches avant de se restopper. Elle venait de reconnaître Adrian, qui parlait justement avec Aspen. Et là, la curiosité l'emporta, elle voulu écouter ce qu'ils se disaient. Malheureusement pour elle, elle était trop loin et ne pouvait pas entendre ce qui se disait.

Soupirant, la jeune fille recommença son ascension, mais avec un autre projet en tête cette fois ci. Elle connaissait Adrian, et embêter Aspen la tentait bien en fin de compte. C'est pourquoi la jeune fille ralentit le pas tandis qu'elle s'approchait des deux rouges et or. Et elle lança un « Adrian ! », marquant le début d'une … longue conversation.

Spoiler:

A.A.R.

Liam Fellowset semblait tout droit sortit d'un conte de fée. Il était en septième année tout comme elle mais jamais il n'avait attiré son attention sérieusement. La raison était simple : il sortait avec la même fille depuis qu'il avait treize ans et leur couple semblait incassable et interminable. Mais cette impression s'étaient envolée la veille pour tout ceux qui l'avait : Liam et sa copine avaient rompu ! De quoi attiser l'intérêt de toutes les filles encore célibataires du château. Liam était beau, gentil, intelligent et venait d'une bonne famille. En clair il avait tout bon. Quand Aspen avait apprit la nouvelle, quelques heures après l'évènement, elle s'était d'abord sentit déçue. Déçue pour ce couple qui semblait fait pour durer, qui quelque part donnait de l'espoir à tous les célibataires du château par leur exemplarité. Mais le couple parfait n'existait pas et cette rupture ramenait brutalement la vérité aux yeux de tout le monde.

Bien qu'éternelle célibataire à tendance nymphomane, Aspen croyait sincèrement en l'amour. Son côté niais refoulé sans doute. Mais elle pensait également que parfois les gens étaient trop fiers ou stupides pour s'apercevoir de cet amour. L'exemple parfait de ce cas était pour elle Rose Weasley et Scorpius Malefoy. Elle était convaincue qu'il y avait plus entre eux que cette haine qu'ils montraient à tout va mais aucun des deux ne s'en apercevaient malheureusement. Et Aspen était bien décidé à leur ouvrir les yeux et pour ça, tous les moyens étaient bons : fausses lettres, lancer un sortilège pour fermer ne porte etc. Elle qui se montrait peu studieuse en cours et qui paraissait peu intelligente et réfléchit était en fait parfaitement capable d’élaborer des plans sérieux. Ne jamais ne fier aux apparences, c'était la première règle à tenir avec la Gryffondor. En tout cas, malgré ses efforts répétés, Rose et Scorpius préféraient encore croire qu'ils se haïssaient à cause d'idéaux mal placés et d'une dose de fierté trop imposante. Qu'est ce qu'elle n'aurait pas donner elle, pour que quelqu'un l'aime. Mais non, c'était impossible : elle était un monstre et ne méritait aucun amour. C'était à la fois dangereux et hors de propos pour quelqu'un comme elle. Alors elle se contentait d'histoires futiles, sans lendemain et ça l'amusait. Elle faisait la fête, paraissait délurée. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait la réputation d'une traînée frivole. Ce qui ne l'empêchait pas d'être assez populaire auprès de ses camarades, et positivement en plus.

« Aspen, une petite partie d’échecs ça te tente ? » Elle jeta un coup d’œil au garçon qui avait parlé. Un sixième année qu'elle connaissait mais sans plus. La question était curieuse : elle, jouer aux échecs ? C'était un truc qu'elle n'avait jamais fait. Elle avait essayé une fois, pendant deux minutes, avant de décréter que c'était le jeu le plus minable du monde sorcier. Le garçon attendait qu'elle réponde et elle ne savait toujours pas quoi dire. Si c'était une blague et qu'elle le prenait au sérieux, elle aurait l'air ridicule. Et si échecs voulait en fait cacher une proposition plus indécente ? Lui aurait-il proposé devant tout le monde ... ? Elle remarqua enfin les pièces qu'il avait dans la main et poussa un soupir discret. Non, il était sérieux, il voulait bien jouer aux échecs. Étrange garçon. « Non merci, je préfère aller prendre l'air. » Elle lui fit un petit sourire et joignant le geste à la parole, elle se leva du fauteuil dans lequel elle s'était installé après le dîner. La salle commune était presque vite car une fois n'est pas coutume, Aspen avait mangé très rapidement et était remontée sans ses amis. Elle sortit de la salle commune, ne sachant pas très bien où aller. A peine avait-elle fait quelques mètres qu'elle aperçut Liam Fellowset au loin, en compagnie d'une petite blonde, son ex copine. Elle les regarda. Ils avaient rompu mais semblait si proches ... Ils s'embrassèrent et elle en resta bouche bée. Apparemment, le couple le plus célèbre de Poudlard venait de se remettre ensemble. Un sourire naquit sur ses lèvres. Tout n'était peut être pas perdu pour personne.

Alors qu'elle allait continuer son chemin pour ne pas paraître trop curieuse si ils s’apercevaient qu'elle les observait, une voix retentit. « Hey, Aspen ! » Elle se tourna et aperçut Adrian Tymers. C'était un de ses amis mais l'appelation était assez réductrice. Aspen aimait beaucoup passer du temps avec lui. Elle agissait avec lui comme une mère, parfois comme une petite amie. Un grand sourire apparut naturellement sur ses lèvres tandis qu'il arrivait près d'elle. « Salut mon bébé ! » répondit-elle, un brin moqueuse. Ce surnom était en fait la base de leur amitié, la raison pour laquelle ils s'étaient approchés. Le surnom attitré d'Adrian était "bébé", pour une raison qui échappait encore à Aspen. Un jour, pour s’amuser, elle l'avait appelé "mon bébé" et c'est ainsi qu'ils avaient pu faire connaissance. Le surnom pouvait sembler moqueur, et c'était le cas mais pas dans un sens méchant. Il regarda dans la direction qu'elle fixait quelques secondes avant. « Que fais-tu ? » Elle n'avait aucune explication à fournir pour le simple et bonne raison que sa présence ici n'avait aucune explication particulière. Elle était sortit de la salle commune, avait vu quelque chose et voilà. Rien d'intéressant qui mérite d'être dit. Mais comme elle était polie, elle s'apprêtait quand même à répondre ... « Adrian ! » Roxanne Weasley apparut dans son champ de vision et Aspen poussa un soupir bien malgré elle. Roxanne et elle n'étaient pas en très bon termes ... En vérité, la Gryffondor n'aimait pas la Serpentard mais depuis quelques temps, elle s'était mit en tête de la rabibocher avec son frère, Fred. Ce qui créait encore plus de tensions entre elles. En général, Aspen n'était pas si frustrée que ça de voir la verte apparaître. Mais avec Adrian c'était une autre affaire. La brune était partagée entre deux envies très contradictoires et qui perturbaient ses réactions. Sa première envie, c'était tout bêtement Adrian. Il commençait à devenir un beau jeune homme et Aspen était attirée par lui. Seulement il avait deux ans de moins qu'elle et il y avait cette autre envie ... Celle de mettre Adrian et Roxanne ensemble. Ils étaient adorables dans leur manière de se chamailler et elle ne doutait pas de l'effet bénéfique que pourrait avoir Adrian que la Weasley. Pour le moment, c'était cette deuxième envie qui se faisait le plus ressentir mais Aspen savait que ça ne serait pas toujours le cas aussi, il fallait se montrer prudente. « Roxanne. » salua t-elle d'un ton neutre. Elle ne lui fit aucun sourire et garda une expression indifférente. Avec Roxanne il valait mieux d'abord jouer la carte de la froideur : si elle se montrait joyeuse et contente, il y avait de fortes chances que la verte douche son enthousiasme d'un simple regard. Elle d'habitude si exubérante quand il s'agissait d'Adrian semblait d'un coup bien calmée. Mais sa nature reprit le dessus en quelques secondes. « Ca me fait plaisir de te voir ! Adrian me disait justement qu'il aurait bien aimé te voir pour t'inviter à la prochaine sortie à Pré Au Lard. » Elle lui fit un clin d’œil. C'était grotesque et hypocrite mais parfaitement Aspenesque dans ce genre de situation. Roxanne se douterait du mensonge, parce qu'il était évident que Aspen ne pouvait pas être vraiment contente de la voir. Au mieux ça l'indifférent. Quand à l'histoire avec Adrian, ça paraissait également très bancale, Roxanne ne devait pas être stupide. Mais les deux oseraient-ils vraiment contredire tout ce qu'elle disait quitte à ce que le tout devienne un champ de bataille ? Son regard glissa d'Adrian à Roxanne, tout sourire et elle continua : « Et je crois que Roxanne sera ravie de venir avec toi. » Ou comment arranger un rendez-vous de la manière la plus débile qu'il soit.

Spoiler:

Roxanne avait toujours eu le don de s'attirer des ennuis, c'était un fait. Mais le plus surprenant dans tout ça, c'est que c'était souvent la jeune blonde qui y fonçait tête baissée. Oui, elle ne réfléchissait pas trop avant de se planter devant quelqu'un et engager une conversation qui pourrait, elle le sait, se retourner tôt ou tard contre elle. Et c'était précisément ce qu'elle venait de faire. Dans quelle histoire venait-elle de s'engouffrer ? Au début, tout allait pour le mieux. La jeune verte se dirigeait d'un pas léger en direction des deux rouges qui venaient de tourner la tête dans sa direction. Ses projets de venir embêter Aspen se révélaient plutôt en bonne voie lorsqu'elle vit la tête que fit cette dernière lorsque son regard croisa les yeux bleus de la blonde. C'est à peine si la jeune demoiselle entendit le « Salut, Roxanne. » que lui lança Adrian. Elle était bien trop préoccupée par ce qu'elle pouvait sortir à Aspen. Il n'était pas difficile pour la jeune fille de tenir tête à une fille comme Aspen : non pas que cette dernière soit le genre de personne qui se laisse marcher sur les pieds ou quoi que ce soit. Seulement, la jeune fille était d'une nature assez exubérante lorsqu'elle se trouvait à proximité d'Adrian – chose que la jeune vipère avait remarqué en les observant lorsqu'elle en avait l'occasion. Aussi, un simple regard dont la jeune demoiselle était experte et Aspen perdrait immédiatement son joli sourire.
Mais apparemment la jeune brune avait plus ou moins cerné Roxanne car elle s'adressa à elle sur un ton plus que neutre, sans l'ombre d'un sourire, ni même d'un frémissement des lèvres. Le seul mot qui sortit de sa bouche fut « Roxanne. » . Légèrement prise au dépourvue, la jeune blonde n'en montra pourtant rien. Elle lança un regard dédaigneux à la brune avant de lui répondre sur le même ton qui voulait tout dire « Aspen. » Voulant tout faire pour que la demoiselle rouge se sente mal à l'aise – ou quoi que ce soit qui s'en rapproche, après tout c'était son but premier – la jeune fille commença à lui tourner le dos pour se mettre face à Adrian mais à peine eut-elle esquisser un geste pour le faire que la voix de la brune retentit dans ses oreilles. Le ton de la rouge avait perdu toute cette froideur et cette neutralité et avait retrouvé ce qui devait être son timbre habituel. Mais ce n'était pas là le plus surprenant, quoique déjà assez étonnant. Non, le plus surprenant était les mots qui sortaient de la bouche de la jeune femme. Roxanne hésita même quelques secondes à se pincer le bras afin de vérifier qu'elle n'était pas en train de rêver. « Ça me fait plaisir de te voir ! Adrian me disait justement qu'il aurait bien aimé te voir pour t'inviter à la prochaine sortie à Pré Au Lard. » La jeune blonde haussa ses sourcils tellement haut qu'ils furent caché par la mèche blonde qui lui tombait sur le front. La prenait-elle vraiment pour une imbécile ou était-elle vraiment idiote ? Roxanne penchait subtilement pour la seconde proposition, après tout c'était une rouge, mais au fond d'elle, elle savait qu'Aspen était loin d'être stupide. Déjà, Roxanne se doutait que la rouge et or ne pouvait pas être contente de la voir. Après tout, les deux filles se détestaient, surtout depuis que la brune tentait de rabibocher la cadette avec son frère. Mais en plus elle mijotait quelque chose, la verte le sentait. Mais quoi ? Quel était l'intérêt pour elle qu'Adrian et Roxanne se retrouvent ensemble à Pré-au-Lard ? C'était tout simplement idiot et inutile. Pour le coup, la jeune verte ne comprenait plus rien à ce qui se passait. Surtout qu'Aspen ne s'arrêta pas en si bon chemin. Elle surenchérit, après avoir lancé un regard à Adrian. « Et je crois que Roxanne sera ravie de venir avec toi. » Là, c'est à peine si la blonde parvint à se retenir de rire. Mais dans quelle aventure la rouge partait-elle ? Bien sûr, Roxanne aimait beaucoup Adrian, mais delà à se retrouver avec lui à Pré-au-Lard … Non pas que l'idée lui déplaise, mais sa réputation était en jeu : voir Roxanne Weasley en compagnie d'un rouge pouvait être le berceau d'une bonne rumeur.
La situation devenait de plus en plus burlesque. Derrière Aspen qui lui faisait face, Roxanne voyait le jeune brun lui faire non de la tête afin de lui faire comprendre que tout ce que racontait sa camarade de maison n'était que pure invention. Comme si elle ne s'en doutait pas. Certes, les deux jeunes gens avaient plutôt une bonne relation, mais de là à sortir ensemble à Pré-au-Lard, il y avait un pas à franchir. De plus, ce n'était pas vraiment le genre du jeune homme de faire passer des messages, ça la jeune blonde pouvait en être sûre. Mais c'était encore et toujours le petit manège de la brune qui l'intriguait. Elle voulait comprendre ce qu'elle mijotait. Tentant de rattraper la situation catastrophique qui était en train de s'installer entre les trois élèves, Adrian tenta un dernier coup « En vérité, je lui disais justement que ce week-end, je ne pouvais pas aller à Pré Au Lard. » Malheureusement, cela n'eut pas comme effet de convaincre la jeune vipère. Elle pouvait reconnaître quelqu'un qui mentait, et Adrian en avait tous les symptômes. Cette situation semblait le gêner plus qu'il n'en laissait paraître. Autant la jeune blonde ne comprenait, autant cela ne la gênait pas tant que ça. C'était plutôt Aspen qui devait se sentir gênée de la situation qu'elle était en train d'installer. Arranger des rendez-vous comme ça était vraiment pathétique aux yeux de la vipère – de toute manière, tout ce que pouvait faire Aspen était pathétique aux yeux de notre vipère nationale. Pour sûr, la rouge aurait fait un super couple avec le frère chéri de la jolie blonde : tous les aussi pathétiques l'un que l'autre. C'était déplorable. Roxanne se tâtait : devait-elle rentrer dans le jeu de la brune ou bien éclipser la conversation comme si elle n'avait jamais eut lieu ? Bien sûr la seconde proposition paraissait beaucoup plus raisonnable, mais Roxanne n'était pas raisonnable. Elle aimait se fourrer dans les ennuis et s'amusait toujours de ce genre de choses. Peut-être parviendrait-elle à retourner la situation en sa faveur. Et pour le coup, ce serait vraiment drôle à voir. « Vraiment Adrian ? Pourtant tu ne manque jamais une occasion de sortir, ça m'étonne de toi. » lança-t-elle à son ami en le regardant. Puis son regard se reposa sur la jeune brune qui n'avait pas encore ouvert la bouche. « Tu avais quelque chose à me dire, Roxanne ? » Mais la jeune blonde n'entendit pas les paroles de son ami, trop occupée à chercher ce qu'elle pouvait rétorquer à la rouge et or. Finalement, elle décida de jouer le tout pour le tout, et rentra totalement dans son jeu. « Il est vrai que j'allais demander à l'instant si Adrian ne voulait pas m'y accompagner. C'est pour ça que je venais. » La jeune fille marqua une pause, espérant au fond d'elle que le brun allait comprendre qu'il ne s'agissait que d'une surenchère. « Mais bon, comme il ne peut pas y aller, c'est dommage, hein Aspen ? » Elle accompagna sa phrase d'un léger sourire ironique. Comment dire qu'elle n'était là que parce qu'elle avait eu envie de fourrer son nez dans des affaires qui ne la regardait pas ? Impossible à avouer, autant aller jusqu'au bout maintenant qu'elle était lancée.
« Roxanne ? » La voix d'Adrian rappela à la blonde qu'il était à côté d'elle. Elle se retourna vers lui, le regard interrogateur. Qu'est ce qui lui avait dit déjà ? Oh, tant pis, elle n'avait pas écouté et elle ne pouvait pas faire semblant. « Oui ? Comment tu vas ? » Totalement hors-de-propos, elle en était sûre, mais bon, de toute façon la situation était déjà bien assez ridicule comme ça, alors bon.