vis ma vie
COUCOU C'EST MOI«
BON LES GARS ECOUTEZ MOI BIEN » Max, 11 ans, se tenait au centre de la cour intérieure. Ca faisait à peine quelques dizaines d’heures qu’il avait été réparti dans sa maison et il était déjà bien décidé à se faire une place dans celle-ci, comme dans tout Poudlard d’ailleurs. «
RETENEZ BIEN MON NOM » Max bomba le torse, leva le nez en l’air et tapa du pied avec impatience, attendant qu’une mini foule se rassemble autour de lui. On le pointait du doigt, on riait, on l’écoutait intrigué, on paraissait intéressé, on se moquait –ça il s’en foutait. Du moment qu’on l’écoutait, c’était l’essentiel. «
JE SUIS MAX ISLINGTON » Il sortit sa baguette et la pointa au ciel. «
VOUS ALLEZ ENTENDRE PARLER DE MOI » «
Mais qu’est-ce qu’tu fais gamin, retourne chez ta maman, ya que chez elle que t’es roi. » Brailla un septième année parmi les gens qui l’écoutaient de loin. Des rires ne tardèrent pas à suivre cette intervention. Max fronça les sourcils et se tourna vers cet être effronté. «
Qui t’es d’abord pour me parler comme ça, hein ? AH OUAIS QUI T’ES CONNARD ??? T’VEUX T’BATTRE ??? » Max n’attendit pas la réponse et lança un crache limace sur le jeune homme qui para d’un léger geste cette attaque minable. Le brun, offensé, jeta sa baguette au sol et voulut jouer des poings avec l’impertinent. Avant qu’il ne puisse faire quoique ce soit, le jeune homme l’attrapa par l’oreille et la tordit, faisant échapper à Max un cri de douleur «
aaaaaaïeaïeaïe ça va, ça v… » Il la tordit davantage. Max se mit à genoux. «
…CA VA OK OK PARDON » Le cinquième année le regarda sous ses cils «
Moi, je suis le préfet-en-chef. Tu devrais faire attention à tes paroles, gamin, ou tu risques de te faire des ennemis. » Max, tentant d’ignorer la douleur, cria : «
Mais ça j’M’EN TAPE CARREMENT ! Qu’ils osent, qu’ils OSENT venir m’affronter je les attends de pied f- » Un coup de pied bien placé et Max se retrouva au sol, aplati comme une crêpe. Le préfet lança un sortilège de confundus –Max eut du mal à se relever et du rester à terre pour ne pas flancher. «
Mes félicitations. Ca fait même pas un jour que t’es ici et t’as déjà fait perdre 10 points à ta maison mon grand. Sache garder ta langue à l’avenir, je pourrais te casser quelque chose la prochaine fois. » Le préfet s’en alla, tandis que Max l’insultait dans son dos, incapable de se relever sans avoir envie de vomir.
Quelqu’un lui tendit la main. «
Salut, moi c’est Dalia. » La fillette avait mis son autre main devant sa bouche pour s’empêcher d’éclater de rire. Ce petit numéro avait eu l’air de bien l’amuser, mais Max fit comme s’il n’avait rien remarqué, ou du moins, il était bien trop étourdi pour réagir à quoique ce soit. Il s’aida de la fille pour se relever, et cette dernière s’assit avec lui sur un banc non loin. Elle lui tendit une gourde, que le gamin but d’une traite. Au bout de quelques minutes, le garçon avait retrouvé ses esprits. «
Ah ! Enfin quelqu’un qui me reconnait à ma juste valeur. Merci fillette, t’es grave sympa. J’espère que je t’ai pas paru trop intimidant, on me dit souvent que c’est le cas, je m’en rends pas compte. Et puis je sais pas c’était qui ce mec, mais crois moi, la prochaine fois je ne le laisserais pas filer aussi facilement. Là, j’ai fais preuve d’un peu trop de bonté, je regrette. Car ouais, j’ai beau avoir la classe, je suis assez terre à terre comme gars en vrai, faut pas croire. Tu sais ce qu’il parait une fille là bas s’est évanouïe parce que je ressemble à un de ces mannequins moldu t’sais. Tu connais ? je veux bien croire que j’suis plutôt beau gosse, mais quand même, ya des limites, et puis… » Max continua à parler, captivé par ses propres propos, sans vraiment faire attention à ce que faisait Dalia, qui au bout d’un moment ne put se retenir bien longtemps de s’esclaffer et elle dut s’appuyer contre Max pour s’empêcher de tomber en avant. «
Oh, doucement là ! » Dit-il un peu gêné en la repoussant. «
Bon, t’as une bonne tête. Si tu veux, je t’invite à la fête que j’organise dans mon dortoir ce soir. C’est VIP t’sais, dans le genre très select. Pour l’instant j’ai invité personne à part toi, mais bon ça va pas tarder, j’vais me faire plein de copains. Faut que je te laisse, j’ai du pain sur la planche. » Il se leva, tituba, puis se rattrapa au bras de Dalia. «
Bon, euh, je crois que je vais avoir besoin encore un peu de ton aide…» Dalia lui fit une tape sur la tête. C’était les premiers pas d’une grande amitié. Ce genre d’amitié qui dure toute une vie.
*
* *
«
OUVREZ OUVREZ CETTE PUTAIN D’PORTE » On entrouvrit la porte, un œil apparut. «
Dégage, on veut plus de toi ici. » «
SIOUPLAAAAAAIT » implora le garçon en faisant les yeux doux. «
Rêve. » La porte se claqua et Max, furieux, continua de tambouriner, en vain, jusqu’à l’épuisement. «
JE VOUS EMMERDE, VOUS ET VOTRE PUTAIN D’RESISTANCE» Max voulut shooter dans une pierre ; il s’écrasa les orteils contre celle-ci et se retrouva à faire le chemin du retour en boitant, jurant et gémissant. Tout ça, tout ça parce qu’il avait eu la malheureuse idée d’organiser, avec quelques amis à lui, une bataille de bombabouse en pleine réunion. C’était tellement tendu, tellement strict, tellement chiant, tellement barbant. Il avait juste voulu mettre un peu d’ambiance, rentre cette réunion moins triste… et on le remerciait comme ça : en le congédiant. Ces fils de gorgone, ils allaient entendre parler de lui.
Max alla retrouver ses deux camarades qui avaient aussi été renvoyés de la résistance avec lui. «
Venez, on va foutre le bordel chez les obscurs. » Il avait toujours besoin d’être en action. Quelque peu hyperactif, et très ambitieux, il ne supportait pas de n’avoir rien à faire, de ne pas avoir d’objectif à atteindre. Et quand il s’emmerdait, et bien c’était simple : il allait dans la forêt interdite trouver des animaux cool à dresser pour attaquer et pourrir la vie de ses ennemis -même si la plupart du temps, ils se retournaient contre lui. Eh ouais, je vous conseille les gars de ne pas trop provoquer le jeune Max, car un jour vous finirez par trouver une tarentule dans votre tiroir à caleçons. Vous êtes prévenus.
Max colla son bras près de celui de sa meilleure amie, tandis qu’on finissait de lui dessiner son tatouage. Au creux de leurs avants bras respectifs, on était en train de leur faire un triangle : plein pour Max, vide pour Dalia, symbolisant le ying et le yang. C’était leur tout premier tatouage, ils avaient tout juste treize ans. «
Hein mais, je suis pas d’accord, mon tatouage est plus grand que celui de Dalia » Se plaignit Max en fronçant les sourcils. Dalia soupira et donna un coup de coude à Max pour le faire taire. «
Toujours en train de geindre, toi ! je vois pas où est le problème, ils sont très bien comme ça. » Dit Dalia en remerciant le tatoueur. «
Non mais sérieux, pas capable de faire ça bien, regarde, il est même pas droit. » Max se leva et pointa du doigt le tatoueur : «
REMBOURSÉ » Dalia ouvrit grand les yeux : «
Non mais ça va pas toi ?! » «
JE PLAISANTE PAS. Rends-moi mon fric sale arnaqueur ! » Dit Max, sans baisser son bras. Dalia s’empara de celui-ci et le traina en dehors de la salle, malgré les prestations et les jurons que poussait son ami.
*
* *
«
ENDOLORIS » Max ne put retenir ses hurlements. Il s’effondra à genoux, la tête entre les mains. La douleur était insoutenable. Il ne savait pas que ça faisait aussi mal. Il avait vu des élèves plus âgés se faire torturer, mais il les avait toujours regardé de haut en se disant que ce n’était que des mauviettes, qu’un endoloris ne devait pas être si difficile que ça à supporter. Il avait eu tort. Dans son orgueil et son audace hors du commun, il avait osé défier un pion en duel et ça avait très mal tourné. Il ne s’était jamais senti aussi faible et aussi naze de toute sa vie. Même lorsqu’il s’était fait ridiculiser au début de sa première année, il avait réussi à se relever et à faire comme si de rien n’était. Comment pourrait-il faire de même alors que même sa tête lui hurler de rester à terre, d’arrêter ses conneries ? Au fond de lui, Max savait qu’il valait mieux se calmer sinon il allait finir par y passer. Mais loin de l’apaiser cet affrontement avait ravivé en lui une flamme, la flamme de la vengeance. C’était plus fort que lui, il ne pouvait pas s’arrêter. Max avait beau s’afficher comme impartial, il n’avait jamais vraiment cessé d’être résistant. La raison principale de son choix ? Il ne supportait pas d’avoir tout sur un plateau d’argent. Quand on voulait quelque chose, il fallait se battre pour. C’était plus par orgueil, pour se prouver à lui-même qu’il était capable de défier l’autorité que pour autre chose. Il était presque inconscient quand il crut entendre quelqu’un intervenir et se prendre un sacré endoloris en pleine poire. « Règle numéro une ici, ne jamais s'interposer lorsqu'un professeur donne une punition. » Max, serre les dents. Il était bien trop faible à ce moment-là pour répondre quoique ce soit, et pourtant il aurait aimé crier sur sa sœur. Il lui en voulait. Beaucoup. C’était son duel. Elle n’aurait pas dû s’interposer. Mais il ne veut pas qu’elle s’énerve et s’en aille alors il se tait. Sa présence est rassurante, et irremplaçable. Presque maternelle. Il ferme les yeux, feignant une fatigue extrême. Il se fait porter comme un gamin jusqu’à l’infirmerie. Parfois, ce gros frimeur a juste besoin d’un peu de tendresse.
Max ne l’aurait avoué pour rien au monde, mais il regrettait une chose : de ne pas pouvoir voir sa sœur comme il le voulait. Sa mère était cracmolle, son père de sang-mêlé et intimement résistant : Max n’avait pas ce privilège de sortir comme pouvaient le faire d’autres dont les parents étaient mangemorts. Il n’avait eu l’occasion d’embêter sa grande sœur uniquement lors de sa première année : il se cachait sous son lit pour la surprendre en pleine nuit, il envoyait des chocogrenouilles à sa poursuite, lui écrivait des beuglantes tous les mercredis… Si Lexi le grondait constamment, au fond, elle l’aimait bien. Et puis, de temps en temps, lui armé de sa guitare et elle de sa voix, ils s’accompagnaient l’un l’autre dans la salle sur demande, et passaient des moments privilégiés entre frère et sœur. Ils s’adoraient, tout simplement.
Ils gardèrent le contact après Poudlard par missive. Max profitait de chaque sortie à Pré-au-Lard pour passer voir sa grande sœur, dont il était très fier. Et même s’il répétait à tout va qu’elle chantait comme un chaudron rouillé et que c’était sa guitare qui mettait sa voix en valeur, il sortait les griffes dès que quelqu’un d’autre que lui se mettait à la critiquer. Ou pire : quand on murmurait qu’elle était « bonne », ah ça non, il ne pouvait pas supporter et je ne peux pas vous dire le nombre de sorties à pré-au-lard qui avaient fini à l’infirmerie. Toujours la même complicité, toujours les mêmes chamailleries, toujours le même lien indestructible les unissait. Ils savaient qu’ils étaient ensemble, pour le meilleur comme le pire, et qu’ils avaient encore à affronter. Ils avaient une cause à défendre. Lexi était convaincue, Max pas totalement, mais ça viendra. Il était jeune ; il avait le temps.
Max ne put retenir son sourire. «
Donc ça y est, tu n’es plus avec Ellio ? » Dalia se tenait là, dans ses bras. Il était bien là, oh oui. Sachant que désormais il n’aurait plus à supporter bien longtemps les démonstrations d’amour de sa meilleure amie avec le serdaigle, et ayant conscience que leur rupture était la meilleure chose qui aurait jamais pu arriver à la Gryffondor. Depuis le début, Max déteste cet être arrogant, qui se croit tout permis avec ses bonnes notes et son sourire d’intello. Certes, il était le meilleur de la classe, mais ce n’était pas une raison pour sortir avec SA Dalia. Max ne lui avait pas donné sa permission et il ne la lui donnerait jamais. D’ailleurs, nombreuses avaient été les disputes et les coups de poings échangés entre les deux garçons, plus têtu et arrogant l’un que l’autre.
Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé, qu’il n’avait pas réussi à empêcher ses lèvres de se retrousser. Il fallait croire que son manque de bonne volonté était plus important qu’il ne l’aurait imaginé. Dalia remarqua cet air jovial et en sembla affectée. Elle le fusilla du regard et se défit de son étreinte. «
Ça va, tu pourrais au moins faire semblant d’être triste pour moi. De compatir. » Dit-elle d’une voix brisée. Max se mordit la lèvre pour se contenir puis, en désespoir de cause, mit sa main devant sa bouche et Dalia soupira en secouant la tête. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait crié dans tout le château son bonheur. Oui, Ellio n’avait plus RIEN qui le reliait à Dalia. Plus rien. «
Tout allait si bien pourtant, il a changé du tout au tout… » Max attrapa la main de sa meilleure amie et en caressa tendrement la paume avec son pouce. «
Allez, sois pas triste ma wonderdalia, tu vas t’en remettre. Viens, on va faire un tour aux cuisines, prendre de quoi fêt… » Il toussota. «
…de quoi te remonter le moral. » Il embrassa les cheveux de Dalia et, bras dessus bras dessous, ils se rendirent dans un de leurs repères de toujours pour se remplir la panse.
«
J’T’EMMERDE » «
MAIS LACHE MOI CONNASSE » «
J’VAIS T’BUTER » «
BAH ESSAIE, HEIN ESSAIE QUE J’VOIS » Elle le cherchait, il le lui rendait bien. Cheryl lui fit un doigt d’honneur et Max éclata de rire devant cette « répartie de monstre ». Il la détestait sincèrement, après tout, c’était la sœur d’Ellio et il savait très bien que c’était l’ennemie jurée de sa meilleure amie.
Mais il fallait avouer que quelque part, elle était drôle à emmerder. Et puis, en vrai, il n’avait pas de « réelle » raison de la détester, enfin, elle ne lui avait rien fait à lui personnellement ? PEU IMPORTE. Les liens de l’amitié avant tout. Dalia détestait Cheryl alors Max aussi. Dalia n’était plus avec Ellio et elle le détestait à présent ? Raison de plus pour haïr la frangine du gars tout autant que le serdaigle en question. Non, Max n’avait pas trop l’habitude de réfléchir à ce qu’il faisait et fonçait toujours tête baissée, avec sa loyauté sans faille. Cheryl était sur sa liste noire. Point. Elle ne serait rien d’autre qu’une ennemie à ses yeux. On parie ?
Oui, Max agissait toujours sans plus réfléchir que ça aux conséquences de ses actes. Quand Cheryl s’approcha pour lui faire une claque sonore, Max lui attrapa le poignet et pencha la tête pour l’embrasser. Il s’attendait à ce que l’autre utilise son autre main pour le gifler, mais non. Elle sembla surprise au début mais n’attendit pas longtemps avant de prolonger le baiser. Elle poussa le brun contre le mur de la salle et commença à déboutonner sa chemise. Un sourire en coin apparut sur les lèvres de Max et il esquissa un geste de sa baguette, qu’il tenait toujours dans sa main.
Collaporta. Un bruit de succion indiqua aux adolescents que la porte s’était bel et bien verrouillée.
«
On sera mieux, là, comme ça. » Et Max entreprit de retirer la robe de la blonde qui n’opposa aucune résistance.
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* *
Max n’en croyait pas ses oreilles. La résistance s’était divisée. Un groupuscule, le Code Phénix, avait osé se retourner contre son propre camp. C’était vraiment n’importe quoi. « Heureusement que je suis pas resté dans ce camp de naze, vous imaginez un peu. » Ricana Max, accompagné de quelques amis impartiaux et obscurs. « Sans vouloir te vexer, Dalia. Mais vous avez pas assuré sur ce coup. De vrais gamins. » Bon Max, entre nous, t’aurais pas fait franchement mieux. Toi qui t’amuse à aller foutre la merde dans les deux camps quand tu t’ennuies, toi qui te plais à agir comme si tu te foutais de tout alors que ça t’affecte profondément lorsqu’on s’attaque à ta mère cracmolle (ce que tu tentes délibérément de dissimuler). Mais bon, toutes les occasions étaient bonnes pour ouvrir ta gueule et dire quelque chose qui te rend intéressant, pour paraître quelque peu mature. Pour l’instant, oui, tu n’es que dans le paraître, tu ne t’es pas encore trouvé. Ca viendra.
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«
Ecoute. Alors, règle numéro un. Si tu veux être un VRAI Maximax, il faut TOUJOURS regarder les gens dans les yeux. Ça prouve que t’as confiance en toi et que rien ne te fais peur. » Chelsea sortit son carnet, et commença à griffonner dessus en hochant vigoureusement la tête. Max contemplait son admiratrice avec un sourire satisfait. «
Règle numéro deux. » «
Soigner son apparence. Sa posture. C’est très important. Tu notes bien ? Il faut que les gens sachent à qui ils ont affaire. Si tu gardes tes cheveux pas coiffés comme ça, tu risques très certainement de ne jamais avoir de petit ami de toute ta vie. Alors que moi… Ouais, regarde-moi. Elles sont là » Il désigna les groupies du fan club de Maximax qui observaient la scène au loin, sans broncher. Max se tourna vers elles, prit Chelsea par l’épaule et leur fit un énorme sourire.
BIM. BAM. BOUM. «
Tu vois, il y en a trois qui se sont évanouies. On continue ? T’as de la chance, j’adore parler de moi. Règle numéro trois… » Bon en vrai, elles s’étaient évanouies parce que Max avait engagé payé quelques potes pour lancer des stupéfix au loin mais ça Chelsea n’était pas obligé de le savoir.