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 It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio

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Nerio De Massari

But baby running after you is like chasing the clouds
Nerio De Massari


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MessageSujet: It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio   It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio EmptyVen 21 Mar - 6:04




Okay ?
jour 1 après le bal, approximativement une heure dans la nuit

Nerio se sentait mal. Il ne chercherait même pas à nier si quelqu’un lui posait la question. Il se sentait mal, il avait la trouille. Il savait se battre, encaisser des coups, péter des nez et des côtes, mais s’occuper de quelqu’un d’inconscient, en revanche, c’était nouveau pour lui. Et la nouveauté lui faisait peur. Parfois même elle le terrifiait. Comme maintenant.

Il avait déposé Benjamin sur le carrelage froid des toilettes des garçons, fort heureusement vides, et il restait là, près des robinets, les bras ballants, les yeux remplis de larmes de trouille qu’il n’arrivait pas à ravaler. L’italien pouvait être un salaud, un mauvais garçon, un être méchant et mesquin, il n’en restait pas moins un être humain, avec ses faiblesses. Avec ses crises d’angoisse. Avec son envie de se terrer quelque part et de ne jamais, jamais ressortir. Avec cette douleur sourde qui lui tordait le ventre, avec son cœur qui battait trop fort et trop vite dans sa poitrine. Ils étaient mal, tous les deux. Le Poufsouffle ne savait que faire de son aîné. Devait-il l’allonger ? Il se souvenait vaguement d’une position de sécurité, mais il ne savait plus comment il devait procéder. Trop de stress. Il pensa bien à lui mettre la tête sous le robinet et à ouvrir l’arrivée d’eau, mais il se ravisa. Il n’avait pas l’intention de le noyer, même après leur altercation plutôt musclée… Verbalement.

Passant ses mains sur son visage, frottant ses yeux rougies par les larmes, Nerio se laissa tomber au sol, incapable de faire quelque chose de plus. Bien sur qu’il aurait du faire quelque chose de plus, il le savait, mais c’était trop. Trop pour lui. Il ramena ses genoux contre sa poitrine et posa son menton sur ceux-ci, les yeux braqués sur le Serdaigle, qui ne bougeait pas des masses. Voire même pas du tout. Il ne percevait même pas le mouvement d’une respiration.

Oh non, merde, ne meurs pas, s’il te plait !
Il avança jusqu’à lui à quatre pattes, les mains tremblantes et le corps secoué par des sanglots silencieux. Il lâchait prise. Une mauvaise idée, il devait juste tenir, quelques secondes encore. Et à ce moment, pendant un court instant, Nerio aurait tout donné pour que Nathanaël et ses pilules magiques entrent dans cette pièce, pour lui sauver la mise. Mais rien ne se passe jamais comme on le voudrait, n’est-ce pas ? Nathanaël ne vint pas, personne ne vint. Le jeune garçon essuya ses joues avec les paumes de ses mains, et secoua doucement le français, cherchant à obtenir une réponse, n’importe quoi qui lui prouverait qu’il était encore bien parmi les vivants.

« Benjamin, Benjamin, s’il te plait… Debout ! Allez, s’il te plait… » Autant être honnête, il avait la voix rauque et cassée, et le ton de supplication n’était même pas feint. Il voulait juste qu’il se réveille et qu’il rentre dans son dortoir. « Fais un truc, s’il te plait, dis moi quelque chose, n’importe quoi… » Nerio se sentait stupide, nul et inutile. Une bonne définition de comment les gens devaient se sentir devant des personnes inconscientes quoi. C’était peut-être normal de se sentir comme ça, après tout. Il allait se mettre à le secouer comme un prunier quand il entendit son prénom. Dieu merci, le Serdaigle n’en était pas encore à manger des pissenlits par la racine. L’italien soupira de soulagement et frotta ses yeux pour en chasser toute trace de larmes. Il devait réveiller Benjamin. Ils n’allaient pas camper là, quand même, si ?

C’était très probablement une très mauvaise idée, mais étant donné que c’était la seule qu’il avait, Nerio se décida à soulever à nouveau le préfet et à le porter jusqu’aux lavabos. Il se plaça derrière lui, le maintenant coincé entre son corps et un des lave-mains. Maintenant il fallait juste savoir si il allait avoir assez de courage pour lui foutre la tête sous l’eau. Et si il risquait un choc thermique ? Et si ce crétin arrivait à respirer de l’eau par le nez même en ayant la tête en avant ? Et si il s’étouffait par il ne savait quel moyen avec son propre vomis ? Oh mon dieu, mais qu’est-ce que je dois faire ? « Pardon si c’est désagréable, je ne sais vraiment pas quoi faire d’autre… » Il bascula la tête du jeune homme en avant, et alluma le jet d’eau, essayant d’obtenir une température convenable, plutôt tiédasse que glaciale. Quand les cheveux du préfet furent trempés d’eau et que celui-ci n’avait toujours pas lui donner une once de réaction, Nerio déglutit fortement, avant de tourner encore un peu le volant du robinet, augmentant le débit et diminuant par la même occasion la température de l’eau. Se servant de sa main comme bouclier, l’italien se battait avec le débit pour que l’eau ne puisse pas atteindre les narines de son… Ami. Allons dire ça comme ça.

Mais il fallait se rendre à l’évidence, c’était comme essayer de réveiller un mort pour l’instant. Il n’aimait pas ça. C’était mal, c’était une connerie, ça allait mal finir. Jamais il n’aurait du se pointer ici. Ce bal, cette soirée, tout était une connerie sans nom. Il n’aurait jamais du venir. Ça lui aurait évité de se retrouver avec un garçon inconscient dans les bras, et une crise d’angoisse toute prête à le faire pleurer après sa mère pour un peu de réconfort et de sécurité. Il tira Benjamin vers l’arrière, coupa l’eau et releva son visage, le maintenant du mieux qu’il pouvait debout contre lui. Repoussant ses cheveux mouillés vers l’arrière, il observa son visage, soupirant de soulagement en sentant son souffle s’échouer sur sa peau. « Benjamin, réponds moi… Allez quoi… Per favor… 
моля Скъпи, събуди се!
»

Non, aucune réponse. Bon, il allait bien finir par émerger non ? Mais en attendant, il avait les cheveux mouillés, et cette maudite pièce était froide. Il n’avait pas pensé à ce détail. Et il n’avait pas de serviette, ni de pull sous la main. Juste sa chemise. Il n’allait quand même pas se servir de sa chemise comme serviette, si ? Et bien si. Et tant pis si il se les pelait, il ne voulait certainement pas que Benjamin lui colle sur le dos un quelconque rhume. Et voilà pourquoi il se retrouvait torse nu, à genoux, devant un garçon dans les vapes appuyé contre un mur, au beau milieu de la nuit, à lui frictionner les cheveux avec sa chemise. L’italien finit par balancer sa chemise dans un coin de la pièce, et se glissa entre Bejamin et le mur. Il frissonna violemment au contact de la pierre froide dans son dos et celui du corps chaud du préfet sur son ventre. Il cala la tête de Benjamin dans son cou, afin de sentir en permanence sa respiration  et peut-être son absence de souffle, avant de l’installer perpendiculairement à lui, sur ses cuisses. Il referma ses bras sur le Serdaigle, le tenant comme il l’aurait fait avec un bébé.

Et seul lui savait comme il aurait préféré tenir un vrai poupon à ce moment là. Parce que c'était mal, cette peur qu'il avait de ne pas le voir se réveiller. Pas comme on a peur pour un étranger, pour un être humain.

Non, il avait cette peur qui n'est là que pour les gens qu'on aime.

© charney



Dernière édition par Nerio De Massari le Mar 3 Juin - 9:52, édité 1 fois
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Benjamin L. Geolia

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MessageSujet: Re: It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio   It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio EmptyMar 3 Juin - 6:29




Des jours ? Des heures ? Peut-être des années. Il n'en avait aucune idée, le temps se baladait, n'en faisant qu'à sa tête, profitant de cette soudaine liberté que lui laissait l'esprit de Benjamin pour vagabonder où bon lui semblait. Le Serdaigle, drogué jusqu'au cou, ne savait ni où il était, ni comment il était arrivé là. Il avait simplement senti un mouvement, de tout son corps. Il l'avait senti de loin, c'était léger, presque imperceptible. Mais il savait. Même s'il ne s'en souviendrait sûrement pas la prochaine fois qu'il serait conscient. Connerie de drogue. Shane n'avait pas réfléchi une seule seconde. Bien qu'il soit arrivé à Benjamin de fumer quelques joints en sa compagnie, le préfet n'était clairement pas du genre à abuser de substances illicites. Même pas l'alcool. Alors si on pensait un peu à tout ceux qui étaient plus ou moins dans le même cas, il était évident que droguer le jus de citrouille était une absurde bêtise. Aussi douce que soit la dope en question. À la limite, en mettre dans l'alcool, mais pas dans les softs. Car à cause de sa connerie, trois culs-secs de jus de fruits aromatisé à on-ne-savait-quel ingrédient, c'était suffisant pour plonger Benjamin dans un malaise puissant. En réalité, le bleu et bronze était sûrement à deux doigts du coma, son organisme ne supportait pas d'être poussé ainsi, et le brun avait bel et bien perdu tous ses repères.
Voilà qu'il bougeait encore. Poussé vers il ne savait quelle direction nouvelle, bien que pour le moment il ne soit pas avide de découverte. À vrai dire, chaque fois que son corps était déplacé d'un centimètres, des nausées lui parcouraient le corps. Ainsi en résultaient de légers gémissements, des contestations discrètes. Pourquoi devait-il encore bouger ? Il était bien où il était, il était tranquille, paisible. On le soulevait, le mettait debout. Ses jambes ne répondaient toujours pas, la personne qui voudrait le mettre debout devrait le porter. Elle le fit. Benjamin était à deux doigts de rendre tout ce qu'il avait dans le corps, il avait chaud, son organisme se battait contre cette chose qui le rendait si mal alors qu'il n'en avait pas l'habitude. Et alors qu'il bouillait et allait tout juste lâcher la purée – de citrouille – il sentit sur sa tête et sa nuque une soudaine fraîcheur. Salvatrice. Il se sentit pousser un long soupir. Il venait d'être sauvé. La sensation de bien-être se répandit dans tout son cœur, caressant son estomac au passage, qui sembla reprendre une forme normale après toutes ces contractions qu'il avait subit dans l'espoir de ne pas rendre tout ce qu'il possédait. Benjamin, bien que toujours perdu, eu l'impression de ressentir les choses à nouveau, un minimum en tout cas. Il était tenu par quelqu'un, et une main se trouvait à proximité de son visage. On augmenta la pression de l'eau et elle se fit plus froide. Délivrance. Il sentit presque un sourire se dessiner sur son visage. Mais à l'heure actuelle, il n'était sûr de rien quant aux impressions qu'il pensait avoir. Cependant, ces quelques délicieuses minutes prirent fin, sans que Benjamin sache si c'était une bonne ou une mauvaise chose que cela s'arrête. Il fut à nouveau soutenu jusqu'à un autre endroit. L'eau lui dégoulinait dans la nuque, provoquant des frissons. Ça c'était désagréable. Mais bientôt, un tissu chaud vint quelque peu sécher sa chevelure trempée. Ça allait mieux. Il était assis contre une surface dure et froide, il tremblait, et dans sa tête, cela prenait des allures de tortures. Tout était multiplié par cent, et c'était insupportable. Il sentait ses traits se crisper mais était incapable d'exprimer ses sensations verbalement, comme si une barrière s'était dressée entre son cerveau et sa bouche, comme si ses lèvres étaient engourdies. Il détestait ce sentiment d'impuissance. Ce serait tout ce qu'il garderait plus tard de cette expérience déplaisante : un méprisable sentiment d'impuissance.
Il fut à nouveau bougé. Séparé de cette entité dure, froide et désagréable. Et son sauveteur sembla se placer entre lui et ce froid rugueux. Le sauveur lui, il était chaud et confortable. Il le plaça correctement, bien que Benjamin n'ait aucune idée de la position qu'il avait été forcé d'adopter. On aurait aussi bien pu le violer qu'il ne s'en serait sûrement pas rendu compte. Cependant, ça n'en avait pas l'air. Son visage reposait sur une surface douce qui sentait bon, vraisemblablement la peau de quelqu'un. Benjamin inspira. Nerio. Il l'aurait reconnu entre mille autres parfums. C'était Nerio. Le Serdaigle se sentit instantanément en sécurité. Et touché. L'italien prenait soin de lui. Oh il s'en rendait compte de très loin, lui qui était à peine conscient. Mais la pensée de Nerio traversait l'épais et sombre brouillard qui entravait encore l'esprit du septième année. Maintenant, du coup, il était bien. Tout était parfait. S'il pouvait rester dans les bras de l'italien jusqu'à la fin de sa vie, c'était aussi bien que de vivre où que ce soit ailleurs, même mieux. Ah. Non il n'était peut-être pas si bien finalement. La position dans laquelle Nerio l'avait faisait que son ventre était replié sur lui-même, courbant par la même son estomac déjà fragile à cet instant. C'était mauvais, il le savait, mais il était encore incapable de dire quoi que ce soit. Il voulait prévenir, il voulait bouger pour régler le problème, ou au pire, au moins aller vomir dans un endroit convenable. Mais rien de tout ça n'était à sa portée. La seule qu'il put faire, ce fut subir. Il sentit son estomac exécuter une dernière pirouette et un affreux mélange acide remonter le long de son œsophage. Ses lèvres paralysées ne laissèrent même pas sortir le tout avec un minimum de dignité. Son immonde retour s'étala donc sans aucun ordre sur sa chemise. Merci Merlin, uniquement sur sa chemise à lui, pas sur la veste de Nerio, pas sur Nerio, pas sur le sol ou autre. Merci encore Merlin, Benjamin n'avait rien mangé de la soirée et n'avait bu que trois petits verres de jus de citrouille, il n'avait donc pas grand chose à vomir, et aucune bouilli repoussante ne se trouvait sur le tissu blanc, uniquement une large tâche orange. Aussi écœurante que soit la chose, elle avait au moins eu le mérite de libérer l'estomac et l'esprit de Benjamin. Le brouillard s'était dissipé pour laisser place à une clarté encore assez relative, mais au moins ça y ressemblait. Il ouvrit des yeux pâteux. Son vomit avait vraiment évité de justesse le cou et le torse de Ner... Le cou et le torse ? Il était à poil ! Divin spectacle pour un réveil difficile, il y avait là au moins une bonne motivation. Cela dit, le basané avait réellement eu de la chance. Bien que le plus gêné des deux aurait sûrement été le français. Tu parles d'une approche. Oh, oui, il se souvenait bien de la dispute qu'ils avaient eu tous deux quelques... temps (?) plus tôt. Mais il ne voulait pas y repenser, parce que malgré ces événements, le beau sixième année l'avait tout de même secouru, et l'avait caché au reste du château, aux professeurs, à tout le monde. Chose qui était primordiale pour Benjamin, préserver une certaine image.
Les bras de Nerio étaient autour du brun, protecteurs, forts. Benjamin sentait son cœur battre à cent à l'heure. Alors c'était comme ça que certains pouvaient agir ? Alors des gens pouvaient réellement se soucier de son sort ? Pour lui, quand quelqu'un faisait un malaise, on le balançait aux médicomages, point. Mais il y avait donc quelqu'un sur cette planète qui ne soit pas Anjelica, qui se souciait assez de lui pour aller jusqu'à perdre sa chemise (apparemment) pour l'aider ? Le préfet se sentait sale, fatigué, perdu mais par-dessus tout, il se sentait touché. Pour la première fois depuis longtemps. Les choses changeaient dans sa tête, sa perception du monde semblait ne plus être exactement la même, c'était minuscule, mais la différence se faisait sentir. Pour la première fois depuis un milliard d'années, en levant enfin les yeux vers ceux de Nerio, en plongeant son regard dans celui d'un autre être humain, son cœur fit un bond, et Benjamin ressenti ce truc bizarre. Ce truc qu'il s'était interdit de trouver un jour. Ce truc qui pourrait le rendre faible, mais aussi le rendre heureux. « Si j'entends dire que Benjamin Geolia a vomit dans les toilettes le soir du bal, je nierai, et je dirai que c'était toi, t'es prévenu. » Chuchota faiblement le malade, ponctuant sa réplique par un léger rire. Il avait tellement honte de lui. Il ne le dirait pas, bien sûr, mais de toute façon, l'évidence était telle que des mots auraient été superflus. « Merci. » ajouta-t-il en baissant les yeux sur la tâche immonde qui maculait sa chemise. Il sortit sa baguette et, d'un sortilège informulé, fit disparaître les preuves de son attitude apparemment déraisonnable du soir. Il tenta de se redresser, histoire de libérer Nerio de son poids, mais à peine eut-il relevé la tête qu'il fut pris d'un nouvel étourdissement, et se vit forcé de reprendre sa place initiale. « Putain... » soupira-t-il. « Je suis tellement désolé, je comprends rien là. J'ai bu du jus de citrouille, c'est tout. D'ailleurs ça s'est vu je pense, il désigna son torse encore taché de orange quelques secondes auparavant, ça a juste pas de sens. » Il secoua la tête, les sourcils froncés. Rien n'avait de sens. Mais au moins, il était bien. Aussi surprenant que cette situation et ce sentiment soient, il était bien dans ses bras.
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Nerio De Massari

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MessageSujet: Re: It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio   It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio EmptySam 7 Juin - 4:37




Okay ?
jour 1 après le bal, approximativement une heure dans la nuit
Il avait perdu la notion du temps, les yeux rivés sur le mur en face de lui. Il lui avait trouvé un intérêt tout particulier dès lors qu’il avait réussit à tirer Benjamin sur ses genoux et à le maintenir dans une position qui lui semblait acceptable. Il sentait le tremblement léger et incessant de ses mains, parfois l’infime tressautement de sa jambe, et l’italien priait pour que ça s’arrête, pour qu’il cesse de paniquer, mais bien entendu, ça ne s’arrêta pas. Il aurait tout donner pour une clope, une couette, et un trou dans lequel s’enterrer à vie. Mais il n’avait ni trou, ni couette, et il était à peu près sûr que son paquet de cigarettes était écrabouillé quelque part soit dans sa poche de pantalon à lui, soit dans celle du Serdaigle, soit dans sa veste, mais il ne savait plus. C’était trop compliqué de se focaliser sur autre chose que sa respiration.

Il gérait. Peut-être pas du mieux qu’il fallait, peut-être pas comme il aurait du, mais il se gérait. Les légères fissures qui serpentaient le long des murs n’avaient jamais parues aussi saisissantes, la caresse d’une respiration sur sa peau aussi rassurante que terrifiante et le poids d’un corps aussi encombrant que bénéfique. Au moins avec Benjamin placé comme ça, il ne pouvait aller nulle part. Parce qu’il ne pouvait plus vraiment le bouger, et que le pousser violement sur le côté de façon à ce qu’il s’écrase face contre terre était bien la dernière des choses qu’il souhaitait faire. Donc c’était bien. Tu vas te mettre à pleurer avant de sortir de cette salle, je te parie ce que tu veux. Il la détestait. Mais la détester, c’était se détester par la même occasion. Et l’italien n’était définitivement pas ce type de mec là. Il ne s’adorait pas, loin de là, parfois même il arrivait à s’énerver lui-même, ce qu’il l’énervait encore plus, et il finissait par être énervé contre lui de s’être énervé, l’entrainant ainsi dans un engrenage sans fin, mais il ne se détestait pas non plus. La majorité du temps du moins. Et même si il n’avait que ça à faire, Nerio ne se sentait pas prêt du tout à entamer un débat avec cette autre partie de lui qui parlait trop, et prenait définitivement et incontestablement, trop de place.

Il se contenta de rester là, à prier son Dieu, qui pourtant n’avait jusque là pas fait énormément de miracles dans sa courte vie. Peut-être que pour une fois, lui aussi aurait droit à un petit miracle. Rien qu’un, n’importe quoi qui puisse lui être utile. Mais quand Benjamin régurgita ce qu’il avait bu dans la soirée, Nerio abandonna l’idée d’une quelconque aide divine. Et décida que si un jour, par un heureux - ou malheureux - hasard, il avait des enfants, il ne leur apprendrait jamais que quelqu’un vous vient en aide si vous en avez besoin. Ca, c’était les conneries que disaient ses vieux pour se rassurer. Lui il se retrouvait là à s’occuper d’un garçon qui lui plaisait vraiment, et qui venait de rendre son repas. Comme un père avec son nourrisson qui vient de rendre son biberon de lait parce qu’il l’a un peu trop… Secoué. Et les bébés n’étant pas des shakers, ils finissaient forcément par vomir. Le Poufsouffle se sentit nul de comparer Benjamin à un bébé. Mais au moins il voyait à peu près comment s’occuper de lui maintenant.

L’italien chercha à tâtons sa baguette dans la poche de pantalon avant de se rappeler que, ô joie, celle-ci dormait bien au chaud dans le tiroir de sa table de nuit. Tout ceci n’était rien d’autre qu’une vaste blague. Et pendant qu’il réfléchissait à une solution pour faire disparaitre la tache suspecte de la chemise de Benjamin, ce dernier ne trouva rien d’autre de mieux à faire que d’émerger. Le jeune homme se pinça l’arrête du nez, déjà prêt - ou pas du tout tiens - à subir les foudres du français. Rien de tout ça n’effaçait leur calamiteux début de soirée. Il risqua quand même un coup d’œil vers le préfet, et rencontra deux prunelles fixées sur lui. Son cœur loupa un battement et sa gorge se contracta violemment. Même trempé, même malade, même à moitié comateux, ce garçon était magnifique. C’était d’une injustice totale. « Si j'entends dire que Benjamin Geolia a vomit dans les toilettes le soir du bal, je nierai, et je dirai que c'était toi, t'es prévenu. » Nerio secoua doucement la tête, avant de tenter un pauvre sourire, le meilleur qu’il avait en réserve pour l’instant. « Aucun risque. »

« Merci. » Il hocha simplement la tête, incapable de formuler une simple phrase. Un sujet, un verbe, un complément, c’est simple non ? Non, pas maintenant. Et puis après tout, pourquoi le remerciait-il ? C’était naturel. Il aurait aimé qu’on le fasse pour lui, alors il le faisait pour les autres. Aider son prochain tout ça tout ça, ce n’était pas vraiment sa tasse de thé, mais c’était quand même une idée qui lui plaisait. Après tout, il serait un jour le prochain de quelqu’un. Benjamin se débarrassa lui-même de son  ‘accident’ et Nerio soupira, désolé de n’avoir rien pu faire pour lui. Et il le lui aurait probablement dit, si il n’avait pas eu peur de rendre lui aussi ce qui avait passé la barrière de ses lèvres un peu plus tôt. « Putain… » Oui, ça résumait bien la situation. « Je suis tellement désolé, je comprends rien là. J'ai bu du jus de citrouille, c'est tout. D'ailleurs ça s'est vu je pense, ça a juste pas de sens. » Le métis ne trouva rien à lui répondre et haussa simplement les épaules. Il vivait encore, il lui parlait, il n’était pas mort, alors tout allait bien maintenant. Sauf lui, peut-être. Son estomac continuait à faire des loopings absolument fantastiques et les larmes agglutinées au coin de ses yeux menaçaient de partir à la conquête de ses joues pâles d’un instant à l’autre. Et en plus du reste, il était prêt à parier qu’il devait avoir le teint vert. Quelle classe, sérieux. « Tu vis encore, c’est le principal. » Non mais tu plaisantes ? Il va se foutre de toi maintenant ! « Tu as prit le verre de quelqu’un d’autre ? Ou un verre qu’on t’a donné ? » Si il y a bien une unique chose que Nerio retiendrait de Durmstrang, c’était de ne jamais, pour aucune raison d’aucune sorte, boire dans le verre de quelqu’un, ou d’accepter le verre d’un tiers. Une règle d’or, vraiment. « Et je prends note que chez vous, le jus de citrouille fait autant de ravage que l’alcool ailleurs. » Il lui fit un clin d’œil et une larme échappa à son contrôle. Putain, quelle idée il avait eu là… La tentative d’humour, c’était vraiment pas nécessaire, et surtout pas en ce moment.

Il essuya la traitresse d’un revers de main, avant de reposer son bras tout naturellement à sa place initiale. Sur Benjamin. Ce crétin là n’allait aller nulle part avant un bon moment, dans l’état actuel. Et il lui tenait chaud. Et c’était rassurant de sentir sa chaleur contre sa peau nue. Au moins, il n’avait pas la froideur des cadavres. Et ça, c’était cool. Ça le rassurait.


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Dernière édition par Nerio De Massari le Mar 8 Juil - 6:52, édité 1 fois
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Benjamin L. Geolia

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MessageSujet: Re: It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio   It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio EmptyMer 2 Juil - 4:33




La chaleur de ses bras. L'aura de sa présence. Cette sensation que leur proximité lui procurait. Tout ça était-il bien réel ? Ou était-ce simplement le fruit de ce qui l'avait aussi rendu malade, était-ce une hallucination ? Ce bien-être, exempt de toute tension sexuelle, ça lui faisait penser à ces rares moments qu'il se souvenait avoir partagé avec sa mère. À l'époque où, pour de vrai, il était heureux. Benjamin ne pouvait s'empêcher de fixer le visage de son héros du soir, le regardant sous un nouveau jour. Il était déjà beau en règle générale, mais ce soir, bien qu'uniquement éclairé par cette faible lueur qu'offrait les lampes des toilettes du premier étage, bien qu'il n'ait pas l'air particulièrement dans son assiette, il était resplendissant. « Tu vis encore, c’est le principal. » Benjamin cacha un sourire gêné en regardant ses mains avec un intérêt soudain. Où était-elle ? Cette répartie qu'il aurait logiquement sortie à n'importe qui ? Cette remarque tranchante bordée d'un sourire pour la forme qui avait fait de lui Benjamin Geolia, le préfet redouté qu'on préférait ne voir que de loin ? C'était à cause de cet idiot d'Italien, il le rendait sans défense, comme un gosse à qui on peut dire n'importe quoi sachant très bien que les enfants n'ont pas vraiment le droit de répondre. Nerio c'était l'adulte qui pouvait lui voler sa glace sans que le français sache quoi dire pour la récupérer. L'adulte à qui il aurait presque offert sa glace par lui-même, juste pour lui faire plaisir – ce qui n'était pas du genre du Serdaigle, du tout. Il se sentait petit, il avait l'impression de le regarder d'en-bas. Mais ça ne le gênait pas, de cette façon il avait l'impression de mieux le voir, de mieux apprécier l'angle de sa mâchoire, mieux évaluer l'arrondi de ses pommettes. Il voulait tendre la main, sentir sous sa paume chaque centimètre de sa peau, il voulait connaître chacune de ses facettes, physiques comme morales. Pour une fois dans sa vie, il désirait ardemment s'intéresser à quelqu'un d'autre qu'à lui, sans cette arrière-pensée malsaine motivée par le ragot. Il voulait réellement compter pour quelqu'un. Non, il voulait réellement compter pour lui. Au moins devenir son ami ? L'amour c'est surfait, mais l'amitié avec quelqu'un d'autre que Anje, ça ne pouvait pas lui faire de mal, si ? D'autant qu'apparemment il était le genre de personne en qui il pouvait avoir confiance au vu de la situation dans laquelle ils se trouvaient. En fait, il voulait le découvrir. Tout simplement. « Tu as pris le verre de quelqu’un d’autre ? Ou un verre qu’on t’a donné ? » Ah oui, il fallait en revenir à leur problème de base. Après tout il y avait une raison à leur présence ici et à l'état du brun. Benjamin se concentra quelques secondes comme son esprit redevenait un peu plus clair à chaque minute. Anjelica lui avait servit un verre de jus de citrouille et les autres ils se les étaient servis lui-même. Étant donné qu'il avait confiance en sa meilleure amie comme il avait confiance en lui-même, il n'y avait aucun doute. « Non, à part Anje personne ne m'a donné de verre. Et elle n'est coupable de rien, c'est sûr et certain. Aucun doute là-dessus. Donc ça nous avance pas des masses. Ou alors ça vient carrément du jus de citrouille mais bon, je vois mal les enseignants nous jouer des tours de ce genre-là. » Si le septième année était un garçon intelligent, il lui arrivait parfois aussi d'être un peu sot. Et son état n'arrangeait en rien le tout. Non, il ne lui serait jamais venu à l'esprit que quelqu'un d'autre ait pu avoir accès à la boisson. Bien que ça paraisse pourtant évident. « Et je prends note que chez vous, le jus de citrouille fait autant de ravage que l’alcool ailleurs. » Benjamin rit. « Chez nous les français ? Chez nous les Serdaigle ? Chez nous les extrêmes beautés ? Précise ta pensée, jeune fou qui ose me défier... » Le garçon se perdit dans ses derniers mots, son attention accaparée par la main du sixième année qui essuya soudainement... une larme ? Avant de retomber doucement sur son ventre à lui. Sans trop y réfléchir il posa à son tour sa propre main sur celle qui venait de se poser sur son ventre. « Nerio, pourquoi tu pleures ? » Benjamin se redressa subitement, comme par réflexe. Étonnant comme voir souffrir son interlocuteur lui fendait le cœur. Il prit doucement le menton du garçon dans sa main droite et du pouce de la gauche, il traça les contours de ses paupières inférieures pour en chasser les larmes. « Les héros ne pleurent pas, preux chevalier, vous le savez bien n'est-ce pas ? » Le Serdaigle planta ses yeux dans ceux de son vis-à-vis. Ses beaux yeux noisette. Le pouce qui avait chassé les larmes se perdait maintenant sans but sur la joue du basané. « Plus sérieusement, je veux pas te voir pleurer Nerio, t'es pas de ces personnes qui méritent la tristesse. Et si tu me dis que si, je te demanderai de me le prouver par des faits, des témoins et des preuves, tout ça dans un dossier à rendre pour mardi prochain. » Il lui lâcha le menton, se mit tant bien que mal sur ses pieds, accroupis face à son... ami... et plaça sa main libre sur son genou et descendit celle qui flânait sur la joue un peu plus bas, sur l'épaule. Ce mouvement bien brusque lui fit un peu mal au cœur et lui arracha une grimace, mais il continua dans sa lancée. Il prit sa baguette et, d'un accio couplé à un sort de séchage, il offrit – si l'on peut dire, puisqu'il s'agissait déjà de sa chemise – à Nerio sa chemise toute propre. Le garçon la glissa derrière son dos et la passa sur ses épaules pour finir par resserrer les deux côtés sur son torse. Il laissa ses mains reposer sur son torse, par-dessus le tissu. « Je voudrais pas que tu chopes un truc juste à cause de moi, quand même. »
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Nerio De Massari

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MessageSujet: Re: It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio   It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio EmptyMar 8 Juil - 8:58




Okay ?
jour 1 après le bal, approximativement une heure dans la nuit

Benjamin était magnifique. Même gêné, même malade, même trempé. Et personne, personne ne pourrait dire le contraire. Nerio en aurait été fasciné, si il n’avait pas eu si peur de vomir à son tour, ou de se mettre à pleurer pour de bon. Mais son état ne l’empêcha tout de même pas d’apprécier la légère rougeur qu’il cru voir s’installer sur les joues blafardes du Serdaigle, et de trouver sa réaction adorable et amusante. Alors oui, il arrivait bien au grand Benjamin Geolia, le cauchemar de beaucoup et l’ami de certains, d’être gêné. Cela aurait presque tiré un sourire à l’italien. Presque. Mais il avait d’autres préoccupations que de sourire à son embarras, vraiment, alors il n’en fit rien. Il resta là à l’observer, à se demander qu’est-ce que serait sa soirée si il ne lui avait pas dit non, ou si il avait su choisir les mots qui ne l’aurait pas tellement froissé. C’était curieux, avant il se moquait bien de tout cela. Si les gens n’étaient pas contents, ils pouvaient bien partir, il s’en fichait éperdument. Si ils ne l’aimaient pas, la porte leur était ouverte en grand, et si ce qu’il disait ne leur convenait pas, il ne les retenait jamais. Et pourtant là, il s’en voulait de l’avoir formulé comme ça. Et ce n’était pas lui, ce n’était vraiment pas dans son genre, mais ça avait quelque chose de mal et de blessant. Il ne voulait pas que Benjamin soit fâché contre lui, qu’il ne veuille plus le voir, ou l’avoir prêt de lui. Nerio l’appréciait beaucoup, et si le bleu ne voulait pas de lui comme amant, l’italien était presque sur qu’il saurait se satisfaire, avec le temps, de n’être qu’un ami. Mais un ami sur lequel on peut toujours compter bien sûr, pas le faux ami qui vient et qui s’en va à la première difficulté.

« Non, à part Anje personne ne m'a donné de verre. Et elle n'est coupable de rien, c'est sûr et certain. Aucun doute là-dessus. Donc ça nous avance pas des masses. Ou alors ça vient carrément du jus de citrouille mais bon, je vois mal les enseignants nous jouer des tours de ce genre-là. » Non bien sûr, c’était évident que Anjelina ne ferait jamais une telle chose, Nerio ne remettrait jamais son intégrité, ou n’importe quelle partie d’elle en doute. Ça ne lui viendrait tout simplement pas à l’esprit. Non pas qu’il la connaissait vraiment, mais elle lui rappelait son chez lui, le vrai, son Italie natale, par leurs jeux et joutes verbales puériles et rassurantes. Alors il le croyait sur parole, et c’était tout. Et ça aussi, c’était vraiment nouveau. Avant, une seule personne pouvait dire qu’il la croyait sur parole. Et c’était stupide et enfantin, et il était naïf et crédule, mais bon sang, ce garçon le changeait. C’était tellement mal, et bien en même temps. Mais c’était si rapide que ça lui faisait peur.  

Il ne parla pas du fait que tout le monde avait eu accès à cette boisson. Inutile, car évident. Mais si on ne pouvait même plus faire confiance aux boissons non alcoolisées pour garder les gens sobres, où irait donc le monde ? C’était ridicule et dangereux. Et il trouva là encore une raison de détester cette école. Peuplée par des inconscients. Des dindes sans cervelles. Des poules. Et vraiment, c’est stupide une poule. Une vraie ménagerie magique, en gros. Ah non, en fait elle était tout ce qu‘il y a de plus moldue, la ménagerie là. « Chez nous les français ? Chez nous les Serdaigle ? Chez nous les extrêmes beautés ? Précise ta pensée, jeune fou qui ose me défier... » Nerio haussa les épaules, trouvant que c’était pourtant tout à fait clair. Chez eux, les anglais. Les sorciers de Poudlard. Il aurait même bien dit chez les gens comme le Serdaigle, mais personne n’était comme lui. Il était un model unique. « Chez vous les anglais. Mais tu n’es pas anglais. Dans cette école alors, c’est plus logique. »

Oui, il avait à peu près autant de conversation que les vaches qui broutaient paisiblement dans le pré à côté de chez lui, mais il faisait vraiment de son mieux ! Et si personne n’était capable de le remarquer, eh bien tant pis !

L’italien ne retint pas le frisson qui le parcourut quand Benjamin posa sa main par-dessus la sienne. Ça n’avait absolument rien de sexuel, il n’y avait pas de sous entendus, juste, eh bien si il se fiait à ses impressions, Nerio aurait dit qu’il avait juste dans ce geste là un réel intérêt pour lui. Et il lui semblait que c’était il y a des années lumières que quelqu’un avait vraiment prêté attention à lui quand il était dans cet état, alors il ne pu s’empêcher de frissonner. « Nerio, pourquoi tu pleures ? » Son premier réflexe ? Se braquer. Comme un enfant prit en flagrant délit, il essuya rageusement ses joues, alors qu’il ne restait aucune trace de larmes, si ce n’est celles s’agglutinant au bord de ses yeux. Il secoua vivement la tête, et lança un « je ne pleure pas ! » boudeur et ronchon. Un homme, ça ne pleurait pas. Pas pour ça en tout cas. Si un jour, il avait des enfants, il était déjà persuadé qu’il pleurerait le jour de leur naissance, en tenant la main de leur mère. C’était pour lui une évidence, qu’un homme ose lui dire qu’il n’avait pas pleuré à ce moment là et il le traiterait de menteur.

Mais même si il ne pleurait pas, selon lui, il apprécia les attentions de Benjamin. Il aurait voulu qu’elles durent, sans fin, parce que c’était tellement mieux de sentir sa peau contre la sienne, comme si son sort lui importait quelque peu, plutôt que de lui courir après en se hurlant dessus. Bien qu’ils aient définitivement mit les points sur les i pendant cette dispute, et que ça ne pouvait être que bénéfique, Nerio regrettait le fait qu’ils se soient tous les deux emportés. Mais il n’allait pas se sentir coupable. Il ne faudrait tout de même pas abusé. « Les héros ne pleurent pas, preux chevalier, vous le savez bien n'est-ce pas ?  » L’italien avait du mal à réaliser que même pas quelques heures avant, ils se hurlaient dessus après s’être tripoté dans le parc de l’école. C’était comme être sur des montagnes russes, les yeux bandés, en redoutant la prochaine descente, qui vous soulèverait plus encore le cœur que la précédente. Mais au fond, il savait qu’il s’y ferait. Il se ferait probablement à tout pour Benjamin, sauf peut-être à la trahison. Et il appuya sa tête un peu plus contre la caresse, instinctivement, cherchant une quelconque chaleur, un réconfort, une présence rassurante.

Il était un petit garçon. Et il ne croyait plus au preux chevaliers, ni aux héros. « Je ne suis pas un héros tu sais. » Juste ça, pour admettre une faiblesse, pour admettre que oui, peut-être, il pleurait. Et ça suffirait, ça devait suffire. Il ne dirait de toute façon pas un mot de plus sur ça. « Plus sérieusement, je veux pas te voir pleurer Nerio, t'es pas de ces personnes qui méritent la tristesse. Et si tu me dis que si, je te demanderai de me le prouver par des faits, des témoins et des preuves, tout ça dans un dossier à rendre pour mardi prochain. » Le Poufsouffle ne cacha même pas le sourire amer qui étira ses lèvres pendant quelques secondes. Ils ne se connaissaient pas. Il ne le connaissait pas, il ne savait pas. Et si il venait un jour à le connaitre, à savoir qui il était, plus jamais il ne dirait qu’il ne méritait pas la tristesse. Et il failli lui dire tout ça, parce qu’une partie de lui voulait que Benjamin le connaisse, qu’il n’y ait pas de secrets, qu’il sache qui il était et qui il avait été, mais cette partie se battait en duel avec l’autre, qui lui rabâchait que les garçons comme le préfet ne s’encombraient pas des gens comme lui. « Ça va faire un peu court pour mardi prochain je crois…»

Comme un enfant un peu perdu, il se laissa habiller, ou plutôt rhabiller, pestant contre lui-même. Il ne voulait pas paraitre comme un bambin aux yeux du bleu. Il n’était pas faible. Il n’avait besoin de personne, il n’avait pas besoin qu’on s’occupe de lui. Il le faisait très bien tout seul. Il n’était pas un enfant, et il ne supporterait pas qu’on le traite comme tel. Mais la vérité étant ce qu’elle était, à savoir qu’il avait l’air d’un gamin perdu et peureux, tant qu’il ne serait pas capable de se gérer, il y en aurait d’autres, qui s’occuperait de lui. C’était ridicule. Il était ridicule. Il se sentait ridicule. Benjamin allait penser qu’il était ridicule, incapable d’arrêter le foutu tremblement de ses mains et de ralentir les battements anarchiques de son cœur. C’était un fiasco. Le jeune homme détestait cette soirée. Et Benjamin qui sentait définitivement trop bon pour rester aussi prêt de lui. Mais en même temps, les mains posées sur sa poitrine lui prodiguaient une chaleur dont il ne voulait pas se passer. « Je voudrais pas que tu chopes un truc juste à cause de moi, quand même. » Nerio lui adressa un sourire et passa une main dans les cheveux trempés du Serdaigle, sans dire un mot. Il frissonna violemment, et se demanda pourquoi le jeune homme l’avait laissé. Il lui tenait chaud avant. « C’est toi qui va finir par attraper la mort, je t’ai mouillé les cheveux, ma chemise ne les a presque pas séché. » Il aurait voulu lui dire qu’il valait mieux qu’ils rentrent dans leur dortoir respectif, mais il n’avait pas l’envie de se hisser sur ses jambes. Et peut-être même pas la force. Il n’allait pas risquer de s’écraser face contre terre devant le préfet. Nerio tâta à nouveau ses poches à la recherche de sa baguette, sans résultat. « Tu devrais les sécher, je ne voudrais pas que tu attrapes quelque chose à cause des mes méthodes… Douteuses en matière de réveil. » Il ne voulait pas remettre les pieds dans le plat en ramenant sur le tapis cette histoire, mais il n’avait vraiment pas fait exprès.  



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MessageSujet: Re: It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio   It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio EmptyDim 27 Juil - 7:09




Ni les gouttes provenant de ses cheveux encore mouillés qui lui coulaient le long du dos, ni l'odeur aseptisée des toilettes, ni ses paupières qui tombaient de fatigue ne l'empêchaient de promener ses yeux sur le visage de l'Italien. Jamais telle proximité n'avait parue aussi naturelle au jeune homme. Les gestes allaient et venaient, pas d'hésitation, pas de stratégie séductrice. Juste Nerio, lui, et leur moment. « Je ne suis pas un héros tu sais. » dit-il comme il se pressait sous la caresse du français. Benjamin fût pris de court. Cette réplique n'avait rien de la banale et automatique contradiction qu'on aurait au sein d'une conversation, avec humour. Elle sortait du cœur. En tout cas elle en avait l'air. Les lèvres de Benjamin s'ouvrirent légèrement sous la surprise. Une honnêteté prenante sortie dans un souffle. Voilà l'image qu'il avait de lui. Ce garçon voulait être une bonne personne mais était persuadé de n'être que l'inverse. Le français resserra la mâchoire pour se donner une contenance. À ce moment précis il aurait souhaité le prendre dans ses bras, le serrer de toutes ses forces et déposer mille baisers sur le haut de sa tête. Mais il n'était pas persuadé que cette attention soit particulièrement bénéfique pour lui. Il l'aurait sûrement pris pour un fou. Il se retint. « Tu es mon héros de ce soir. » pensa-t-il. Comme un remerciement il lui remit sa chemise, passa ses mains sur son torse et sentit comme il avait froid. Ses bras tremblaient, à l'instar de son cœur qui entretenait un rythme saccadé. Sa main droite pouvait sentir son pouls, compter les battements, qui étaient bien trop élevés. À sa remarque qui se voulait protectrice, Nerio lui répondit par un sourire... amusé ? Peu importe, parce qu'ensuite il passa ses doigts entre les mèches humides du Serdaigle, les remettant à leurs places. Benjamin fut forcé de prendre une inspiration un peu plus longue que les précédentes, poussé par son cœur qui s'emballa au contact pourtant léger de l'Italien. Décidément, sa surprise ne cessait de grandir au fil de cette soirée. Tout était nouveau pour lui. Nerio ne se rendit cependant sûrement pas compte de ce changement de rythme respiratoire car il fût secoué d'un frisson remarquable. Cela ne l’empêcha pas de se désintéresser totalement de lui-même pour autant. « C’est toi qui va finir par attraper la mort, je t’ai mouillé les cheveux, ma chemise ne les a presque pas séché. » Il était adorable de se préoccuper de Benjamin alors que lui-même semblait avoir si froid. Il chercha sa baguette quelques minutes sans succès puis ajouta : « Tu devrais les sécher, je ne voudrais pas que tu attrapes quelque chose à cause des mes méthodes… Douteuses en matière de réveil. » Benjamin esquissa un sourire, sortit sa baguette et s’exécuta. « Voilà chef. » Il rangea sa baguette et reposa ses deux mains à leur place, sur le torse du Poufsouffle. Tout naturellement. Le cœur de ce dernier ne cessait sa course endiablée, mais Benjamin avait remarqué qu'y poser ses mains semblait calmer le palpitant comme les tremblements. Il se permit donc de passer doucement ses mains sur le torse du brun dans le but de lui procurer un peu de chaleur. Cette petite chose qu'il était à l'instant présent inspirait à Benjamin une envie de le protéger, de l'aider. De faire que pour lui les choses soient meilleures, qu'elles aillent aussi bien que possible. Il voulait réduire à néant tous ses soucis, pour que sa vie soit idéale. Voilà ce que Nerio de Massari inspirait à Benjamin. Il était incapable de mettre un mot sur ce sentiment, rien ne semblait correspondre dans son esprit, mais quoi qu'il arrive, il aimait le ressentir. Il commença à chuchoter cette petite berceuse que lui chantait sa mère des années auparavant. « Hush a bye my little love, the sheep are far from home... ♫ » espérant que le myocarde qui s'emballait encore sous sa paume répondrait en s'accordant au tempo de la chansonnette. Encore accroupi entre les jambes du Jaune et noir, Benjamin s'assit en tailleur de façon à être à la même hauteur que son vis-à-vis, et posa son front contre celui de l'autre, ses mains toujours frictionnant son torse et sa chanson toujours dans l'air. Les secondes passant, sans trop s'en rendre compte, Benjamin bascula sa tête de droite à gauche, sur le rythme, les yeux fermés. Il n'avait pas envie de vérifier, de peur de se tromper, mais il lui semblait que front à front, Nerio le suivait dans son petit slow de la tête. La berceuse touchait à sa fin, mais Benjamin ne cessa pas son mouvement. « Ça fera office de ma danse de la soirée, parce que je sais pas toi mais au final moi j'aurai pas dansé. »
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MessageSujet: Re: It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio   It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio EmptyDim 27 Juil - 8:36




Okay ?
jour 1 après le bal, approximativement une heure dans la nuit

Ses cheveux étaient-ils aussi doux qu’ils en avaient l’air ? En voilà une question. Et pourtant, aussi ridicule que cela pouvait paraitre, c’était bien la seule chose qui importait à Nerio. Il rêvait de passer une main dans ses cheveux, à présent secs, pour avoir une réponse. Il avait déjà oublié si il l’avait fait, passer ses doigts dans les boucles du Serdaigle, quelques heures plus tôt. Il était presque sûr que si ça avait été le cas, il aurait été capable de s’en souvenir. Mais vu son état, tout lui semblait possible, comme oublier une telle sensation, bien qu’elle devait être merveilleuse. Il était mielleux. Crétin. Naïf. Jamais Benjamin ne le regarderait plus en dehors de cette salle. Il n’était qu’un gamin, et il ne serait jamais plus qu’un gosse aux yeux du bleu après ce qui était arrivé dans cette salle. Nerio devait se rendre à l’évidence. Il n’était pas capable de prendre soin de lui, la preuve, le français était là, à le réchauffer, à le rassurer, à lui chanter une berceuse, alors que quelques minutes avant, il émergeait tout juste de ce qui ressemblait de près à la cuite de sa vie. Attendez. Il lui chantait une berceuse ? Même en cherchant bien, l’italien n’était pas capable de se souvenir quand c’était arrivé pour la dernière fois. Bien sûr, les gens ont dans la tête de cliché de la mamma italienne qui ferait tout pour ses enfants, les maternant et les protégeant à l’extrême, mais la réalité, sa réalité à lui, était tout autre. Sa famille était probablement l’exception qui permettait de confirmer la règle. Pour lui, on n’avait jamais pris le temps de s’installer sur le bord de son lit pour lui conter une histoire, pour lui chanter quelque chose pour l’endormir, ou pour le rassurer. Non, on enclenchait juste cette stupide musique bourdonnante et qui lui faisait peur en fermant la porte de la chambre, pour ne pas le laisser seul dans le noir, pas totalement tout seul.

Cette soirée était un cauchemar. Elle ne faisait que lui rappeler combien sa famille était dysfonctionnelle, combien rien de tout cela n’avait de sens, et de lui montrer, détail après détail, événement après événement, combien il n’était qu’un petit garçon, et qu’il avait peur de tout. Il n’était et ne serait jamais le garçon qu’il prétendait être. Il n’était que la production d’une famille qui n’avait jamais fait attention à lui, et qui avait été, non un rempart contre les autres, mais l’élément déclencheur de sa chute. A croire qu’on ne ressort pas toujours plus fort de ce qui ne nous tue pas.

Et, sans s’en rendre compte, il avait tout naturellement suivi le mouvement de Benjamin. Mais il suivrait probablement le jeune homme naturellement dans toutes les circonstances, alors vraiment, rien d’étonnant. C’était rassurant, et apaisant. La voix du Serdaigle était douce, et incroyablement sécurisante. La berceuse ne lui disait strictement rien, mais il était bien là, son front contre celui du préfet, son corps tout prêt du sien. Il lui manquait juste sa chaleur. Et si il n’avait pas eu peur d’être rejeté, Nerio aurait crapahuté sur les genoux du français, jusqu’à ce que son torse soit callé contre le sien et qu’il puisse enfuir son visage contre son cou. Mais il ne fit rien, parce que le rejet était sa plus grande peur. Il était terrorisé par l’abandon et le rejet, et il n’allait pas laisser au bleu une seule chance de lui faire du mal.

La phrase que prononça le Serdaigle mit un certain temps à arriver jusqu’au cerveau du Poufsouffle, qui s’écarta un peu, se mordillant la lèvre de gêne. Il lui en voulait ? Il aurait du le faire danser ? Lui proposer une danse, même en étant un piètre danseur, au risque de se ridiculiser ? Se traitant mentalement de crétin, Nerio baissa les yeux sur le sol, et renifla piteusement avant de s’essuyer les yeux sur sa chemise. « Je suis désolé… » Désolé de ne pas l’avoir fait danser. Désolé d’avoir bu. Désolé de ne pas avoir su lui dire non assez tôt. Désolé d’avoir dit non. Désolé de l’avoir insulté. De l’avoir réveillé. De l’avoir probablement presque noyé pour le réveiller. Désolé de beaucoup de choses. « Pour ta soirée… »

Nerio regarda le jeune homme par-dessous ces cils perlés de larmes, en se mordillant la lèvre inférieure nerveusement. Il voulait tellement lui demander, mais il allait passer pour un gamin, un imbécile, un bébé… Putain, c’était une très mauvaise idée, mais il ne retint pas les mots qui passèrent ses lèvres, un tout petit «  je peux ? », tout tremblant, un peu étouffé sur la fin, accompagné d’un tout petit mouvement dans sa direction pour lui faire comprendre son intention. Et il ne lui restait plus qu’à prier que Benjamin accepte d’être sa bouée de sauvetage, juste pour ce soir. Pour tous les autres soirs, il pourrait trouver autre chose, il en était certain. Juste pour ce soir.



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MessageSujet: Re: It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio   It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio EmptyMar 29 Juil - 8:34




the cows are to the far far fields and won't be back 'till dawn. ♫ la douce mélodie que lui chantait sa maman, assise le soir à côté de son lit lorsqu'il avait encore trop peu d'années au compteur pour penser que ce monde renfermait des tas de merdes inimaginables. Avant de se douter qu'un jour peut-être il pourrait perdre cette femme, la femme de sa vie. Sa main qui lui caressait les cheveux tandis que ses yeux devenaient lourds de fatigue. Ce visage d'un enfant encore vierge de contrariétés et de blessures. Celles qui ne se voient pas sur la peau, plus dans l'expression. Les blessures qui vous rendent farouche et craintif. Rares étaient ceux qui lui avaient touchés les cheveux avec amour depuis ce temps-là. Nerio venait de faire remonter à la surface ces souvenirs-là, les beaux, les doux. Ceux que l'on revoit avec une douce lumière dans la rétine. Ce qui le rendait d'autant plus sympathique aux yeux du Français. « Sympathique » ? Oui, disons cela. C'était au moins ça. Front contre front, à quelques centimètres de son visage, Benjamin ne put s'empêcher d'ouvrir les yeux discrètement, pour pouvoir voler quelques secondes encore cette image de la perfection. Il avait les yeux clos, et se balançait au même rythme que lui. Il voulait faire ça toute la nuit, le regarder, le respirer. Toute la vie. Pourquoi pas. Il réfléchirait plus tard au côté extrémiste de ses pensées, pour le moment il ne voulait pas gâcher ça avec son vilain cerveau toujours trop actif. Sur off. Voilà comment était son cerveau de toute façon encore embrumé par cette soirée si singulière. Il savait déjà qu'il avait tendance à être lunatique, mais les dernières heures l'avaient démontré plus que jamais.
Bien qu'il n'ait pas dansé pendant le bal, ce petit mouvement en rythme le satisfaisait tout à fait, raison pour laquelle il fût automatiquement frustré lorsque Nerio s'écarta en se mordillant la lèvre. Pas déjà fini quand même ? Les circonstances étaient particulières, certes, le déroulement assez original, mais Benjamin n'aurait changé d'endroit pour rien au monde. L'italien sécha ses yeux humides puis souleva son regard, d'une façon terriblement touchante. « Je suis désolé… » Hum ? Il était désolé ? Mais de quoi ? Paradoxalement, Benjamin venait peut-être de passer l'une des meilleures soirées de sa vie. Si les circonstances n'étaient pas aussi particulières, il l'aurait presque remercié. « Pour ta soirée… » Effectivement, il était à côté de la plaque. De toute façon c'était Benjamin lui-même qui avait amorcé la descente en enfer en tentant de séduire Nerio et d'en tirer partie. C'était bien fait pour lui. Et en plus, Benjamin n'avait jamais attendu de l'italien qu'il l'emmène danser. Des excuses qu'il ne méritait pas en somme. « T'as aucune excuse à me faire chéri, cette soirée je l'ai plus ou moins choisie. Le résultat de mes actes hein. Donc pas de pardon, c'est pas utile. Okay ? L'ex-préfet lui offrit un sourire qui se voulait rassurant tout en tapotant son torse d'une main.
Il rassurait. Lui, le préfet craint limite tyrannique qui n'avait d'yeux que pour lui-même et tout ce qui s'en rapprochait. Lui, il aidait, il réconfortait. Nerio pourrait une fois de plus se vanter de quelque chose auprès du peuple s'il le voulait, car il avait vraiment eu de nombreux privilèges ces dernières heures et avait vécu avec Benjamin des choses dont certains n'oseraient même rêver. Cette constatation donna au préfet une légère envie de rire : il n'était pas sûr que beaucoup d'élèves de Poudlard puisse l'envier de s'être limite fait vomir dessus. Bien que rien que pour le potins, certains auraient acheté la place à prix d'or.
Liant son regard humide à celui du bleu et bronze d'un mouvement de tête, Nerio semblait se trouver face à un dilemme existentiel qui le déchirait, manifestement. Que lui arrivait-il pour que son visage semble si indécis ? Alors, tout en rapprochant sensiblement le haut de son corps de celui de son interlocuteur, Nerio souffla un tremblant « Je peux ? » De quoi ? Où souhaitait-il en venir au juste ? Est-ce qu'il voulait l'embrasser ? C'était ce qui paraissait le plus juste aux yeux du Serdaigle, au vu du mouvement, il souhaitait partager un baiser à nouveau. Après le joli – et étrange – moment qu'ils venaient de passer, un baiser ce serait peut-être pas hors-contexte après tout. La question maintenant était : Le septième année en avait-il envie ? Sans trop y réfléchir, la réponse automatique aurait été oui. Mais il n'était pas de ceux qui ne réfléchissaient pas, justement. Voulait-il, lui, ce genre de baiser ? Ceux qui veulent dire quelque chose ? Ceux qui scellent un secret. « Je t'aime, ne le dis à personne ». Rien n'était moins sûr. Cependant, entre l'envie et la raison, on ne l'apprendra à personne, l'un est plus souvent vainqueur. Cela ne dérogera pas à la règle ce soir-là. Sur la balance, un côté penchait largement plus que l'autre, celui qui ne désirait qu'une chose, sentir à nouveau le contact du velours sur ses lèvres. Celui qui voulait humer le parfum de sa peau. Celui qui rêvait de sa main mate posée sur sa joue blanche. De toute façon, il se pouvait que le français soit à côté de la plaque, et voilà pourquoi lui ne tenterait rien, car si ce n'était pas ce que souhaitait Nerio, il ne voulait plus l'y forcer, ni par la ruse, ni par autre chose. À cet instant il le savait, il y avait quelque chose de plus intéressant à faire avec l'Italien, mais quoi, il le verrait bien plus tard. « « Je suis maître de mon destin, et capitaine de mon âme. » Je ne peux rien t'autoriser ni te défendre. Tu peux, sache juste que si ça me déplait, je peux aussi. » Il avait tenté de donner à cette phrase autant d'ouverture que possible. Pour que le basané comprenne bien qu'il avait envie de voir. Mais il ne pouvait s'empêcher tout de même d'ajouter le reste. On ne pouvait changer un homme en quelques secondes après des années d'habitudes.
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MessageSujet: Re: It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio   It would be a privilege to have my heart broken by you, you know ? - Berio EmptyMer 30 Juil - 8:55




Okay ?
jour 1 après le bal, approximativement une heure dans la nuit

« Je ne peux rien t'autoriser ni te défendre. Tu peux, sache juste que si ça me déplait, je peux aussi. » Nerio resta figé, quelques secondes. Un temps très court pour une telle décision, mais ce fût comme une éternité pour lui. C’était comme demander à une personne, qui avait toujours craint les autres pour ce qu’ils pouvaient lui faire, de donner son entière confiance à quelqu’un qui pourrait le briser avec plus de facilité que tout autre. Mais il l’avait voulu, n’est-ce pas ? C’était lui qui avait demandé, lui qui avait besoin d’aide, d’une présence. Et l’italien se trouvait ridicule. Il ne connaissait pas Benjamin, ils ne se fréquentaient pas, ils se toléraient, se cherchaient, parfois même ils se trouvaient, et il le briserait. Mais qu’importe, il était prêt à lui accorder sa confiance.

Toute sa confiance.

Et avec toute la retenue dont il pouvait faire preuve, le calme et la douceur qui lui restait, il se glissa sur les genoux de Benjamin, contre son cœur, entre ses bras. Et ce fut comme une évidence. C’était sa place, c’était là qu’il devait être. Et si pour cela, il ne devait jamais être qu’un ami, alors il signait maintenant, et avec son sang. Il n’avait pas peur, et il avait oublié ce que c’était, de vivre sans peur. Aussi loin qu’il puisse se souvenir, il avait toujours eu peur. D’un tas de choses, mais surtout des gens. Et c’était étrange, vraiment, qu’il se sente exempt de peur et en sécurité dans les bras d’une personne qui effrayait la plus grande majorité. Mais il ne faisait rien comme tout le monde. Non. Ils ne faisaient rien comme tout le monde. Et c’était peut-être ça, leur truc à eux. C’était peut-être pour ça que ça marcherait. Nerio ferait tout pour que ça marche. Et peu importerait leurs caractères, leurs divergences d’opinion, leurs différences et leurs ressemblances. Peu lui importait tout ça, et cela continuerait à peu lui importer, car il ne laisserait pas Benjamin s’en aller. Jamais. Il se l’était déjà dit, maintes fois auparavant, mais maintenant, il en était certain.

Et c’est comme si c’était ce que son corps attendait pour reprendre des constantes normales. L’italien sentit son cœur ralentir doucement, retrouvant un rythme proche de la normale, le nez plongé dans le cou du Serdaigle, ses doigts traçant des arabesques abstraites dans le bas du dos de Benjamin. Il retrouva le contrôle de ses mains, et ses pensées s’ordonnèrent peu à peu. Nerio sentait son propre souffle s’écraser sur la peau dénudée du préfet, et il failli ouvrir les yeux, juste pour voir si la peau de Benjamin était semblable à la sienne. Ce mec là lui filait la chair de poule.

Nerio avait l’impression de revenir quelques années en arrière. Quand il était un gosse, un adolescent esclave de ses hormones. Un sac d’hormones, voilà ce qu’il avait été pendant un temps. Et voilà que Benjamin dans le coin, il retrouvait des réactions corporelles oubliées. Ou alors, il avait juste froid, mais l’italien préféra ne pas choisir. Si il avait froid, la sensation partirait bien vite, et ce serait préférable pour rester aux côtés du Serdaigle. Si c’était bien la présence de Benjamin qui lui était si agréable, il était incontestablement dans la merde, mais, quelque part, ça lui plaisait.

Il ne compta pas le temps qu’il resta là, caché dans son cou, à respirer son odeur, mais quand il se recula, il était serein. Complètement calmé, et rasséréné. Ses lèvres effleurèrent doucement la joue de Benjamin, mais elles ne touchèrent pas les lippes du préfet. Ami. Juste ça. C’était bien comme ça. Ca irait, ça lui suffirait. Incapable de le regarder dans les yeux, Nerio fouilla dans les poches de son pantalon avant d’en ressortir un petit paquet de bonbons acidulés moldus, entamé pendant qu’il se rendait à la Grande Salle. « Tu en veux un ? » Il trouva sa voix claire, presque assurée, et pour un peu, il aurait presque sourit. Il pourrait le faire. Apprendre à évoluer à ses côtés.

Il se recula, jusqu’à se retrouver assis au sol, les genoux ramenés contre sa poitrine, le menton posé sur ceux-ci, et posa le paquet entre eux. « Benjamin… Je suis désolé pour… Tout ça. Ce n’était probablement pas la soirée que tu voulais… J’aurais du… Il haussa les épaules, ne sachant que dire d’autre. Je suis désolé. » Nerio attrapa un bonbon et le mastiqua longuement. Ca, c’était toute son enfance. Il savait qu’il devait remercier le jeune homme, mais il ne voyait pas comment. Les mots lui semblaient insuffisants, et pourtant, il devrait bien s’en contenter.

« Merci d’avoir été là. Merci d’être resté. Merci d’avoir été mon héros ce soir. »



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