Novembre. Albus aurait dix-huit ans dans moins d’une semaine. Comme le temps passait vite. Il contemplait l’étendue d’eau devant lui. Le lac de Poudlard regorgeait de mystères, qu’Albus était loin d’être désireux de connaître. Les excursions nocturnes dans la forêt interdite, ou dans les fins fonds de Poudlard ? Ça lui était passé. Ça lui manquait parfois, mais à vrai dire aujourd’hui il avait d’autres chats à fouetter. Il devait s’impliquer comme jamais dans la résistance, et désirait quand même plus protéger ses proches que se faire renvoyer de l’école à tout prix. Bien qu’il savait qu’à un moment ou à un autre dans l’année il devrait prendre la poudre d’escampette. Il soupira et fit un ricochet dans le lac. Nara était en cours à cette heure-ci, Pete et Blake étaient quelque part, et Rose devait être en train de travailler, comme à son habitude. Actuellement, ça ne le dérangeait pas d’être seul. Depuis le début de l’année scolaire, il avait rarement eu l’occasion de l’être avec ses amitiés retrouvées et il était loin de s’en plaindre. Mais à l’approche de son anniversaire, il ressentait comme le besoin de faire un petit bilan sur ses expériences, sur lui-même, sur sa vie.  Il prit une grande inspiration. Il pensa à ses meilleurs amis, la douce jeune fille qu’il aimait, à la résistance qui se remettait tout doucement en route. Que c’était bon de se sentir entouré, utile, aimé. « Al… Albus ? » . Albus ne reconnut pas tout de suite cette voix familière. Ca faisait bien plusieurs mois qu’il ne l’avait pas entendue. Albus se retourna et se retrouva face à Isis Cayrel. Son cœur manqua un battement. Ce n’était pas vraiment le genre de personne qu’il avait envie de voir actuellement. Cela dit, certes, la blonde lui faisait toujours un petit effet, mais c’est tout. Ils avaient mis les points sur les i, en avril dernier. Ils s’étaient mis d’accord sur le fait qu’ils étaient amis et sans plus… Même si cet été on ne peut pas dire qu’Albus avait eu beaucoup l’occasion de lui parler, avec les évènements précédents. «Je… Je suis désolée de te déranger. Enfin, j’ai entendu dire que tu étais là et comme je voulais… J-je-vou-voulais te parler » « T’inquiète pas, tu ne me dérange pas » Répondit Albus en esquissant un sourire.  «A propos de plusieurs choses ». Isis semblait ne pas vouloir croiser son regard. Albus n’y vit là rien de louche et se demandait pourquoi la blonde semblait aussi hésitante. Ça ne devait pas être si grave que ça. Ce n’était pas comme s’ils s’étaient beaucoup parlé ces derniers temps, Isis ne devait pas avoir grand-chose à lui reprocher et vice versa. «On ne s’est pas parlé depuis pas mal de temps. Alors je sais que c’est que sa peut paraître… Bizarre que je sois là maintenant » Albus, qui ne comprenait pas vraiment là où elle voulait en venir, croisa les bras. « L’année passée n’a pas vraiment été de tout repos » « Je n’te l’fais pas dire » Marmonna-t-il dans sa barbe (dédicace Alison). C’était le moins qu’on puisse dire. Le Code Phénix, la mort d’Harry Potter et des autres, les problèmes de résistance, les séances de tortures publiques, les interrogatoires, les proches à Azkaban… Et c’était sans compter les petits problèmes personnels du Potter. « Enfin tout ça pour te dire… On n’a jamais vraiment parlé de... De nous deux. De tout ce qu’il s’est passé. De ce que tu m’as dit ». Euh. On est vraiment obligé d’en parler là ? Tout de suite ? Franchement ? « Si tu es d’accord bien sûr ? Je ne voudrais pas t’embêter, je sais que tu as pas mal de soucis en ce moment et ça semble si loin tout ça que tu as le droit de trouver ça débile » Il aurait voulu lui dire qu’il n’avait pas envie d’en parler, mais ça lui semblait vraiment pas sympa. Albus soupira et fixa un point entre les sourcils d’Isis, ne désirant pas croiser le regard de la blonde. « J’ai du mal à voir de quoi tu voudrais parler en fait… Je pensais qu’on était au clair. Tu veux dire quoi par « nous deux » ? »  Elle n’était quand même pas en train de faire allusion au semblant de romance qui avait existé à leur cinquième année, non ? Ils avaient failli sortir ensemble, mais ça ne s’était pas fait. Il y avait eu une connexion, c’était clair, mais il faut dire les choses telles qu’elles étaient : c’était terminé. « Mais ouais j’suis d’accord, on peut parler… C’est comme tu veux. » Dit-il en haussant les épaules. « Tout va bien ? » Ajouta-t-il, un peu soucieux. La venue d’Isis ne lui disait rien qui vaille, et il n’était pas vraiment sûr de vouloir reparler du passé.