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 You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]

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Prue Moore

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MessageSujet: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptyVen 11 Juil - 22:58





You can't tell shelter from the shade
Shadows move
and leave you wide awake
Lou J. Stanhope


Big Ben venait de sonner le glas. Ses longues aiguilles avaient dues se quitter dans une course lente et saccadée, parcourir une terrible distance en affrontant la pesanteur pour, ne serait-ce qu’imaginer, se retrouver. Pour se séparer de nouveau. Une vie de calvaire parsemée de retrouvailles et de déchirants adieux. Elles savaient que lorsqu’elles allaient enfin se retrouver, une force mécanique les obligerait à se séparer. C’était ainsi. C’était destiné, gravé dans la roche de l’humanité. Elles se devaient de tourner. Elles se devaient de se quitter. Malgré elles, elles appartenaient au temps, à ces multiples secondes éphémères qui naissaient et disparaissaient presque aussitôt. Au gré de leur course, elles rythmaient la vie de cet échiquier humain qu’elles dominaient. Elles rythmaient des centaines, des milliers de vies. De l’inconnu à l’ultra connu. Du meilleur des hommes à la raclure qu’on aimerait briser. Quatre heures. La plupart des pièces de l’échiquier urbain reposaient tranquillement dans leur sarcophage de béton tandis que d’autres se livraient à des plaisirs plus charnels. Elles savaient tout. Ses longues aiguilles voyaient tout. Notamment cette grande blonde postée à l’embranchement de deux ruelles. Elle avait beau s’être vêtue de noir des pieds à la tête, la pâleur cadavérique de sa peau et la blondeur aveuglante de ses longs cheveux trahissaient sa présence. Et pourtant, elle ne semblait pas s’en inquiéter. Elle avait l’habitude, c’était écrit dans sa respiration régulière. Elle avait boutonné son long manteau noir jusqu’à la taille et rabattu sa large capuche sur sa tête. Les mains dans les poches, elle fixait avec attention les longues aiguilles du maitre temporel.  Elle attendait quelque chose. Quelqu’un.

Quatre heures dix. Elle allait bientôt arriver. Comme tous les jours. Comme toutes les semaines. Sa proie rentrait à la même heure, par le même chemin, avec les mêmes yeux fatigués et ce même sourire agaçant verrouillé sur les lèvres. Prue regarda sa respiration s’écraser contre la froideur anormale de cette soirée. Le conflit thermique créait une blancheur particulière que la Norvégienne admirait. Le froid mordait ses joues creuses et cherchait une parcelle de peau vierge de protection. Malheureusement pour elle, Prue s’était, pour une fois, chaudement habillée. Elle savait que la nuit allait être longue. Très longue. Elle releva la tête vers ce monstre de fer. Quatre heures quinze. Machinalement, elle tâtonna sa cuisse pour vérifier que sa meilleure amie lui était toujours fidèle. Et c’était le cas. Elle reposa son regard cerné de noir au loin dans la ruelle. Elle n’avait jamais compris pourquoi cette femme s’obstinait à vivre ici. Prue était allée faire un tour dans son appartement et elle n’avait jamais vu quelque chose de plus insalubre. Il était clair qu’elle n’échangerait son logis pour rien au monde et la raison de cet entêtement échappait clairement à la blonde. Peut-être qu’au final, elle cherchait à s’isoler, elle aussi. Peut-être qu’elle trouvait dans ce cimetière de gravas, un réconfort, une protection et une tranquillité que l’agitation urbaine n’arrivait pas à lui procurer. Peut-être qu’au final, elle tentait, elle aussi, de se réfugier dans un univers que personne n’enviait. Un havre de paix. Prue l’avait compris, personne de moralement normal n’osait s’aventurer ici. C’était un coupe gorge. Les Londonniens évitaient toujours ce quartier délassé du centre de Londres, préférant se rallonger de quelques minutes en traversant la Tamise. Une chose tout à fait compréhensible. Des bruits de pas coupèrent la réflexion de la grande faucheuse. Elle arrivait. Elle le savait. Il n’y avait qu’elle pour fredonner gaiement comme si le monde se portait bien. Elle était au-dessus des maladies, au-dessus de la tristesse, et pourtant, elle côtoyait la misère. Tous les jours. Et ça, ça énervait la blonde au plus haut point.

Bientôt, une crinière rousse surgit de l’autre bout de la ruelle. Prue s’accroupit rapidement dans le silence le plus total. Elle hasarda furtivement un regard en direction de la demoiselle puis plaqua son dos contre le mur froid. Il ne fallait pas qu’elle la voit. Elle allait attendre qu’elle baisse sa garde, attendre qu’elle se sente en sécurité lorsqu’elle insérerait la clé dans la serrure. Attendre qu’elle se casse le nez devant son propre immeuble car Prue avait précédemment ensorcelé la serrure. La présence rassurante du bois contre la peau de son avant-bras la fit sourire. Elle avait l’avantage. Avec ou sans baguette et ca en était presque vexant. Que pouvait bien faire une née moldue si loin de la protection de masse de Londres ? Qui était-elle pour se croire invincible ? Tout le ministère était au courant de son existence. Elle était surveillée.



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Dernière édition par Prue Moore le Mer 17 Sep - 5:21, édité 1 fois
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Lou J. Stanhope

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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptySam 12 Juil - 0:56





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Le rideau métallique se heurta sur le sol dans un fracas résonnant, enfermant les vapeurs d’alcool, la fumée de cigarette incrustée dans les murs et les effluves maussades des cervelles liquéfiées par l’abus. Dans un geste assuré et habitué, la jolie rousse  verrouilla ce havre de dépravation. Ses yeux étaient habitués à détailler les effets de l’alcool mais jamais, ô grand jamais, son cœur ne s’habituerait à constater cette décadence certaine. L’échappatoire d’un soir. L’échappatoire du soir. Un poison divin qui s’écoulait lentement dans leur œsophage et leur détruisait l’estomac, le foie, les neurones sans qu’ils ne s’en rendent compte. Et elle, elle ne pouvait que constater avec impuissance cette destruction lente et douloureuse qui vivait devant elle chaque soir. Elle avait fini par s’y faire, fini par édifier une bulle de cristal pour se protéger de l’haleine putride de leurs entrailles malades, de leurs yeux vitreux, de leurs mains folles. Elle s’était réfugiée dans ce monde irréel le temps d’une soirée. Une soirée qui s’était répétée. Encore et encore. Elle le savait, elle devait arrêter. Le discernement entre l’imaginaire et le réel était compliqué pour les âmes en peine qui tentaient d’échapper à l’injustice et la décadence humaine. Chaque soir, lorsque l’euphorie retombait, elle listait mentalement ce qui était vrai et ce qui était faux. Dans son cerveau atteint, elle se remémorait à quel point elle était humaine. A quel point elle le resterait. Une tâche que le médecin qui la suivait lui avait conseillé de pratiquer. Mais il ne savait pas. Il ne savait pas ce que ses yeux clairs avaient vus, il ne savait pas ce que son cœur avait dû encaisser. Il ne saurait pas. Jamais. Tout ceci était gravé sur une pierre tombale, cachée au plus profond de ses entrailles, recouverte de souvenirs joyeux, de sentiments vomissant le bonheur. Enfermé dans une boite, fermée à double tour. Ensevelie, oubliée. A jamais. Le passé est le passé. Consciencieusement, elle nourrissait tendrement la flamme qui brillait encore en elle. Les peurs inavouées, les terreurs nocturnes, le pessimisme incertain, l’abandon. Elle était celle qui allait bien. Elle représentait l’espoir d’une humanité en guerre. Elle serait la dernière à abdiquer. Elle se l’était juré, la cruauté ne gagnerait pas.

Lou papillonna des yeux sous la lumière faible de la lune perchée bien haut dans le ciel. Les lampadaires s’étaient éteints depuis de nombreuses heures pour laisser les Londoniens dormir. Elle aimait rentrer tard. Les rues s’étaient vidées depuis plusieurs heures, le murmure des tambours humains avait disparu pour ne laisser place qu’à la froideur nocturne et à la caresse du vent. Elle sentait des mèches rousses chatouiller ses joues rosies par la température basse et, machinalement, elle referma les pans de son gros gilet en croisant les bras. Enfouissant son nez dans son écharpe, elle se mit à marcher en direction de son appartement. Son trajet était toujours le même, depuis des années. Une habitude est une habitude. A quoi bon s’évertuer à la changer si c’était pour qu’elle revienne s’imposer ? Lou aimait bien ses habitudes nocturnes. Elles étaient les seules choses qui étaient encore siennes. Ce chemin, ce nombre de pas, elle les aimait tout comme elle aimait son appartement vieillissant. Ils étaient son seul refuge. A l’évocation de cette idée, un fin sourire habilla son visage accueillant. Il fallait être patient. Les mangemorts, leur tribu de demeurés rongés par la folie et gouvernée par le plus sombre des hommes finirait par tomber. Ce n’était qu’une question de temps. Les défenseurs de la lumière se terraient dans l’immensité de la ville mais ils étaient là, elle le sentait. Chaque jour, elle savait que de nouvelles personnes adhéraient à leur cause. Chaque jour, elle savait que leur détermination grandissait. Le renversement. Elle l’attendait. Elle n’allait pas en faire partie, c’était une évidence, mais il se préparait. Elle, elle n’était d’aucune utilité. Pas de baguette, pas d’expérience. Elle ne serait qu’un poids mort qu’on trainerait inlassablement dans le combat et pourtant… Pourtant elle les soutenait pleinement, elle qui n’avait jamais voulu se positionner dans cette guerre. Mais elle ne disait rien. Une façade neutre que le Ministère souhaitait voir sur son visage. Elle était l’étincelle qui pouvait tout bouleverser. Elle était née-moldue. Celle qui dérange. Le parasite du monde magique.

Et elle comptait vivre encore longtemps. Enjouée par cette pensée, Lou se mit à fredonner à voix basse. Elle arrivait devant l’immeuble qui abritait son appartement. Après avoir jeté un coup d’œil à droite puis à gauche pour s’assurer que personne ne se trouvait là, elle chercha ses clefs dans son sac. Lorsqu’elle les trouva, la jeune femme se rapprocha de la porte et mis la clef dans la serrure. Quelque chose clochait. Lou ne savait pas dire quoi mais quelque chose ne tournait pas rond. Vraiment pas rond. Pressée, elle tourna la clef dans la serrure mais, à son grand désespoir, rien ne se produisit. Le verrou refusait opiniâtrement de s’ouvrir. Lou frappa doucement la porte de la paume de sa main croyant certainement que cela convaincrait la lourde porte de la laisser entrer. Elle jura intérieurement. Ce n’était pas le moment.




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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptySam 12 Juil - 4:19





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L’ombre attendait patiemment, collée contre ce mur froid qui ne bougerait jamais. Elle sentait la froideur de l’inanimé glacer ses os, elle sentait le froid mordre sa peau mais elle ne bougeait pas. Elle avait l’habitude, beaucoup trop l’habitude. Elle sortit calmement ses fines mains de ses poches afin de replacer une mèche rebelle qui lui barrait la vue. Il était bientôt l’heure d’intervenir. Si l’Anglaise ne pouvait pas rentrer chez elle par la porte d’entrée, elle finirait bien par trouver un autre moyen voire un autre toit et ce n’était pas le but. Respirant le plus silencieusement possible, elle appuya l’une de ses mains sur le mur et se hasarda une nouvelle fois vers la née moldue. Elle ne l’avait pas vu, qu’elle imbécile. Cette femme était vraiment d’une simplicité enfantine à piéger. Un ogre pouvait arriver derrière elle qu’elle ne le remarquerait pas. Elle était prévisible, aussi inintéressante qu’un moldu. La blonde retroussa sa lèvre supérieure dans un rictus amer, ces gens-là la dégoutaient. Discrètement, Prue la regarda lutter contre cette serrure récalcitrante alors qu’un sourire carnacier apparut sur son visage, la rousse était prise au piège. Elle pouvait frapper autant qu’elle voulait, elle ne réussirait pas à l’ouvrir de manière moldue. Tu n’es qu’un papillon coloré pris au piège. Tu es mon papillon et je t’arracherai les ailes une à une. Je t’extirperai tes pigments un à un, j’en ferais une peinture que j’étalerai sur la façade du monde. J’y crierai ta nature, j’y dénoncerai le parasite que tu es pour notre monde. Ils s’arracheront mes tableaux dans l’euphorie la plus totale, crois moi. Il était désormais l’heure d’intervenir.

Prue se releva dans un mouvement fluide et dynamique. Rapidement, elle s’assura que sa capuche était bien mise avant de se mettre à marcher en direction de sa proie. Son allure était calme pour ne pas dévoiler l’arme accrochée à sa cuisse et ses yeux, eux, étaient rivés sur la rousse. Droite, fière, confiante, Prue avalait la distance avec une aisance et une grâce déconcertante. Ce soir, elle ne portait pas ses talons hauts. Elle avait troqué la hauteur, la grandeur, contre l’aisance et la stabilité. Ses pas s’étouffaient sur les pavés de la ruelle dans un silence oppressant que la rousse ne ressentait pas encore. En très peu de temps, la grande blonde se retrouva à la hauteur de sa proie. « Un problème ? » lâcha-t-elle du bout des lèvres. Être abordée en pleine nuit n’était pas forcément une chose appréciée, elle le savait et elle attendait sa réaction avec impatience. La blonde aurait mis sa main à couper qu’elle ferait comme la plupart des gens : sursauter. Sans attendre sa réponse, elle se pencha vers la serrure et fit mine de s’y intéresser. « La serrure fait des siennes, n’est-ce pas ? » La blonde se retourna vers sa proie et planta ses yeux océans dans ceux de la demoiselle. « Laissez-moi essayer. » dit-elle en attrapant les clefs qu’elle tenait dans sa main. La blonde se retourna et soupira intérieurement de la naïveté de cette femme. Prue remit la clef dans la serrure et prononça mentalement quelques mots en tournant la clef et faisant mine de forcer. Dans un grincement qui laissa Prue indifférente, la porte s’entrouvrit. Elle se retourna et redonna les clefs à la jeune femme qui n’avait toujours pas bougé d’un cil. « Et voilà. » Et voilà. La blonde se recula pour la laisser rentrer dans son immeuble. Le moment arrivait… Dès qu’elle eut franchi le seuil de la porte, la mangemorte lui emboita le pas jusque dans la pénombre où elle l’assomma d’un coup de pisiforme bien placé. La jeune femme s’écroula devant elle et Prue ne fit rien pour amortir sa chute. Lorsqu’elle fut à terre, elle attrapa son poignet et transplana dans un tourbillon sombre.

La Tour de l’Horloge. Quatre-vingt seize mètres. Treize tonnes et demi installées en plein cœur de Londres. Le quartier général de Sir Big Ben, monstre de résonnance. Prue n’avait pas pris le soin d’installer Lou correctement. A peine arrivée sur le sol, elle l’avait lâché et s’était éloignée le plus possible de cette étincelle qu’elle rêvait d’éteindre. Elle s’était adossée au cadre du large cadran temporel, les bras croisés sur sa poitrine, les yeux rivés sur ce déchet échoué sur le sol. Elle attendait que la belle aux bois dormant daigne sortir de son sommeil, ce qu’elle ne voulait pas faire. Pourtant, ses globes oculaires s’agitaient sous ses paupières closes. Prue plissa les yeux. Rêvait-elle ? Elle secoua la tête et se reconcentra sur sa tâche. Au bout de plusieurs minutes, la jolie rousse papillonna douloureusement des yeux. « Vous, les nés moldus, vous êtes pires que la peste. » cracha-t-elle en se plaçant dans son champ de vision.




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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptySam 9 Aoû - 23:28





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« Un problème ? » La jeune Stanhope sursauta. A force de s’acharner sur cette serrure et cette porte qui refusait catégoriquement de s’ouvrir, elle en avait oublié de faire attention à l’environnement qui l’entourait. D’habitude, cette ruelle était plutôt tranquille. Personne n’osait s’aventurer en pleine nuit aussi loin de l’agitation Londonienne. On avait beau dire, l’effluve de vies moldues avait un côté rassurant, presque protecteur. Lou ne croisait jamais personne ici. Surtout pas la nuit. Prudente, elle détailla furtivement la deuxième vie qui animait la ruelle. C’était une belle femme aux cheveux d’une blondeur éclatante aux larges boucles retombant avec élégance. Une femme d’une grandeur certaine que ses talons hauts grandissaient encore plus, une femme avec de magnifiques yeux d’une couleur et d’une profondeur déconcertante. Intimidée, Lou se contenta d’agiter bêtement ses clés en balbutiant quelques mots qui ne formaient aucune phrase. Sans relever, la blonde se pencha vers la porte. « La serrure fait des siennes, n’est-ce pas ? » Lou hocha la tête. « Laissez-moi essayer. » Et sans en demander plus, ses clés lui firent arrachées de la main et remises dans la serrure. L’Anglaise la regarda attentivement faire. Peut-être avait-elle oublié de tourner la clé, tout bêtement ? Peut-être que la porte avait gonflé sous l’humidité des soirées pluvieuses de Londres ? Elle ne savait pas. Il était tard. Elle était fatiguée. « Et voilà. » Lou releva les yeux vers la porte entre-ouverte. Un large sourire se dessina sur son visage jovial alors qu’elle remerciait l’inconnue de l’avoir aidée. Assommée par des nuits blanches et des heures de sommeil à rattraper, la rousse passa devant l’inconnue et lui tourna le dos en rentrant dans son immeuble. Erreur fatale.

Une vive douleur derrière le crâne sortit la rousse de sa torpeur. Prise de court, elle grimaça avant de constater que son épaule, elle aussi, lui faisait mal. Lou papillonna lentement des yeux avant de les ouvrir avec prudence. La lumière n’était pas assez forte pour être aveuglante. « Vous, les nés moldus, vous êtes pires que la peste. » Douche froide. Lou se força à ouvrir complètement ses yeux pour détailler la pièce où elle se trouvait. Ce qui était sûr, c’est qu’elle se trouvait sur le sol. Son cerveau secoué avait du mal à reconstituer les images et à relier les événements. Elle distinguait de fines jambes, un long manteau noir et de hauts talons. De hauts talons ? Son regard remonta rapidement le corps de la jeune femme avant de tomber sur son visage. Blonde. Yeux bleus. Le souffle de Lou se coupa. Prise d’une peur native, la rousse se redressa maladroitement sur ses mains et tenta de s’éloigner avec fougue de cette personne qu’elle allait détester. Malheureusement, ses muscles refusèrent de lui obéir et elle s’écroula sur le sol. Il ne fallait pas qu’elle reste là ! N’écoutant que son courage, Lou se redressa une nouvelle fois et traina son corps jusqu’à un recoin. Elle voyait la blonde lui emboîter le pas, lentement, hautainement. « Qu’est-ce que vous voulez ? » Le corps de l’Anglaise s’accéléra, l’adrénaline se mit à couler dans ses veines emplies de bonté. « Où on est ? » Son dos heurta le mur de pierre de sa prison mais elle tenta vainement d’aller plus loin. « Je n’ai rien fait… Vous faites erreur ! » Naïvement, elle pensait être tombée sur une fanatique, une alcoolique qui voulait passer ses nerfs sur la copine de son ex. Le genre de personne violente qui pouvait parfaitement se tromper de cible. Et pourtant…. Pourtant Lou voyait bien qu’elle n’était pas comme les autres. Ô non. Elle semblait bien trop lucide. Bien trop sûre d’elle. Vous les nés moldus. Elle était au courant, elle savait parfaitement qui était sa cible. Cet air dédaigneux, ce regard hautain et sûr de lui. Ce n’était pas un hasard si elle s’était trouvée dans la ruelle de son immeuble, pas un hasard si sa serrure ne s’ouvrait pas, pas un hasard que la porte s’ouvrir avec elle, pas un hasard qu’elle se retrouve là. Seule. Mangemorte. Ce mot s’afficha devant les yeux de la jolie rousse. Son sang se glaça instantanément tandis que ses muscles se raidirent : elle devait sauver sa peau. Sans crier gare, Lou bondit sur ses pieds et se mit à courir en direction de l’escalier en ignorant la douleur lancinante qui irradiait son bras et sa tête. Elle devait partir, vite ! Elle devait s’enfuir de là.

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Prue Moore

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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptyVen 15 Aoû - 5:43





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Lou J. Stanhope


Les prunelles de la Mangemorte détaillaient avec attention les réactions de la née-moldue qui gisait sur le sol. Elle ressemblait à un petit papillon, un horrible papillon qui tentait de déployer ses ailes peintes d’espoir dans l’immensité de désespoir qui l’entourait. Elles battaient le temps de toutes leurs forces, elles tentaient de chasser les démons nocturnes qui rodaient autour d’elles, tentaient de pulvériser sur place la menace grandissante rodant dans cette faille spatio-temporelle. L’antidote. Elle était une flamme, ce genre de flamme éternelle qui ne s’éteindrait jamais dans l’ouragan. Le phare d’une vie. Et malheureusement, comme toute lumière, elle attirait aussi de nombreux prédateurs. Prue avait rapidement entendu parler de cette née-moldue au sourire gravé sur visage, de cette infamie qui respirait encore et polluait inéluctablement l’air des sorciers. Certaines choses se devaient d’être réglées et puisque personne ne voulait s’en charger, elle allait le faire. Prue avait besoin de passer ses nerfs sur quelqu’un et la née-moldue était la personne idéale. Ces derniers mois avaient été compliqués, rudes, chargés d’événements plus ou moins inattendus. Tout ceci l’avait mise en rogne et froissée comme une vulgaire pelote de laine. Surtout lorsqu’elle avait appris la possession d’un objet interdit par ce déchet de née-moldue. Une baguette. Voilà ce qu’elle avait réussi à se dégoter. Prue ne savait pas encore comment mais elle allait bientôt le découvrir. L’envie de prévenir le Lord la démangeait mais elle ne pouvait pas se permettre de lui servir cette information sur un plateau doré et de s’enfuir sans donner d’autres explications. Une chose était certaine : ce parasite n’avait pas pu se procurer de baguette seul.

La cible de la grande blonde reprenait doucement ses esprits. Telle la belle aux bois dormants, Lou revenait peu à peu à elle. Agacée par cette lenteur moldue, Prue accéléra les choses en se rapprochant de la jeune femme. Ni une ni deux, la née-moldue comprit ce qui se tramait et se mit à reculer arrachant un fin sourire en coin à la mangemorte. Dans la position dominante, Prue la suivit lentement et avec assurance. Elle ne pourrait pas aller bien loin. Le mur allait bientôt l’arrêter. De toute manière, si ce n’était pas lui, c’était elle qui allait s’en charger. Il valait mieux que ce soit le mur. « Qu’est-ce que vous voulez ? Où on est ? Je n’ai rien fait… Vous faites erreur ! » La blonde croisa ses fins bras sur sa poitrine, étonnée du culot que l’effrontée osait lui faire. « Simplement quelques renseignements. » Prue avait cherché une réponse basique à donner à cette question basique mais elle était certaine qu’elle ne conviendrait pas à la rousse. Elle était naïve, certes, mais elle ne semblait pas si bête que ça. Elle avait côtoyé le monde des sorciers un moment et qui disait qu’elle ne le faisait toujours pas malgré l’interdiction qui était tombée sur elle ? La Moore était persuadée que ce parasite ne se gênait pas pour braver les interdits. Prue retroussa sa lèvre supérieure sous le dégout que lui inspirait l’être qui se trouvait en face d’elle. Cette fille ne méritait vraiment pas d’avoir la protection des moldus, elle ne méritait pas d’avoir la clémence du Ministère ni même le droit de respirer. Cette fille devait rejoindre les autres dix pieds sous terre.

Et pourtant, l’insecte semblait vouloir se battre. En moins de temps qu’il ne l’eut fallu pour le dire, Lou bondit sur ses pieds et s’élança sur le côté de Prue. Rapidement, certes, mais pas assez rapidement pour la blonde. Surentrainée, la Norvégienne plongea sur le côté et se jeta sur l’Anglaise afin de stopper sa course. L’une de ses fines mains attrapa le cou pâle de sa proie tandis que l’autre enfonçait ses ongles dans son épaule dénudée alors que son corps la poussait avec violence vers l’une des cloisons de la grande Horloge. Le corps de la née-moldue heurta avec vigueur les pierres irrégulières qui les protégeaient des autres pendant que Prue resserrait ses prises. Agacée, elle planta un peu plus fort ses ongles dans cette peau si parfaite. « Arrête de jouer aux héros. » Elle resserra vivement sa main sur le cou de sa victime en la voyant ouvrir la bouche. « Ferme là. » Prue ne supportait pas sa voix, elle ne supportait pas cette joie qui voguait dans ses paroles, ne supportait pas cette vie qu’elle véhiculait. Prudemment, elle desserra sa prise mais maintint celle sur l’épaule de la jeune femme. Sa main droite lâcha son cou et remonta vivement vers la mâchoire de ce parasite. Ses fins doigts se resserrent sur la mandibule de l’insecte et l’obligèrent à tourner la tête sur le côté. Elle sentait son pouls s’accélérer et battre contre la pulpe de ses doigts. Elle adorait cette sensation. Elle adorait horriblement cette sensation. « Tu as certainement dû comprendre que je pouvais te briser en un claquement de doigts. Tu as deux solutions : tu coopères ou je te brise en mille morceaux. Et crois-moi, je ne serai pas déçue si tu choisis la deuxième solution. » Sans attendre de réponse de la part de la jeune femme, Prue ramena le visage fin de son adversaire et planta ses yeux océans dans les siens. « Dis-moi Lou… » Ses doigts manucurés de noir se resserrèrent ses joues tel un étau. « Je sais que tu as une baguette magique. » lâcha-t-elle avant de rire. « Et ce que j’aimerai savoir c’est … Qui t’a procuré cette baguette ? » Prue sentit Lou tenter de se débattre pour se libérer de son emprise mais la blonde resserra ses prises pour la contenir. « Doucement, doucement. Ne t’agite pas tant, je pourrais te briser un os sans le vouloir. » Et ce n’était pas l’envie qui lui manquait. « Tu sais Lou… J’aurai pu prévenir les autres, le Ministère. J’aurai pu mettre ta tête à prix. Mais je ne l’ai pas fait. Et tu sais comment ça marche, n’est-ce pas ? L’appel. » Prue força la rousse à regarder la marque qui trônait fièrement sur son avant-bras gauche. « Ne me contrarie pas. »




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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptyLun 15 Sep - 1:08





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L’incompréhension planait vulgairement dans l’esprit de la jeune Anglaise. Elle avait eu beau retourner la question dans tous les sens possibles et inimaginables, elle ne comprenait pas pourquoi cette blonde s’acharnait sur elle. Qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Elle qui n’était qu’une née-moldue, une rejetée du monde des sorciers. Elle qui n’avait aucune importance aux yeux de la communauté magique, qu’avait-elle donc fait pour s’attirer les foudres des plus hauts gradés de la hiérarchie ? Quelque chose disait à Lou qu’elle finirait par le savoir bien assez vite. D’ailleurs, elle n’était pas certaine de réellement vouloir le savoir. Alors, dans un élan d’espoir et d’inconscience, elle s’était jetée corps et âme vers la sortie. Elle avait voulu tenter sa chance car renoncer et se rendre n’avaient jamais fait partie de sa devise de vie. Malheureusement, la mangemorte n’en avait pas décidé ainsi. Elle aussi s’était jetée, sur elle. Rapidement, Lou sentit une main attraper son cou avec ferveur ainsi qu’une force monstrueuse sur son épaule dénudée. Son corps frêle percuta le mur avec violence sans qu’elle n’eut le temps de comprendre ce qui lui arrivait, animant une horrible douleur dans ses omoplates. La rousse porta instinctivement ses mains à son cou, griffant son adversaire pour tenter de se libérer de son emprise. Son corps tout entier se révoltait contre la contention que la blonde était en train d’exercer sur elle. Il était hors de question qu’elle y laisse la vie. Pourtant, il fallait qu’elle se rende à l’évidence, son agresseur était beaucoup plus forte qu’elle, beaucoup plus grande, beaucoup mieux entraînée. Elle devait être plus maline. Lou ouvrit grand la bouche tel un poisson hors de l’eau à la recherche d’oxygène. Sa vision se brouillait lentement tandis que les larmes lui montaient aux yeux. Elle ne voulait pas mourir. Pas maintenant… Si seulement quelqu’un pouvait l’entendre… Personne ne l’entendrait. Personne car la blonde venait de resserrer sa prise avec poigne. Lou suffoquait. Plus elle s’agitait et plus le manque d’oxygène la paniquait. Son corps se tordait dans tous les sens. Le dernier espoir d’un condamné. Alors que Lou pensait qu’elle allait y rester, l’inconnue relâcha sa prise sur son cou pour mieux attraper sa mâchoire. Instantanément, la trachée comprimée de la rousse cessa de se collaber et elle ouvrit la bouche malgré la douleur que les doigts de la femme créaient sur ses muscles. Dans un bruit rauque et plaintif, l’Anglaise reprit peu à peu des couleurs le thorax soulevé par cet étouffement.

Sans la moindre douceur, la mangemorte obligea sa victime à tourner la tête et Lou s’exécuta docilement. Elle avait peur, horriblement peur. Ses muscles étaient paralysés par ce sentiment et plus le temps passait, moins elle pensait s’en sortir. « Tu as certainement dû comprendre que je pouvais te briser en un claquement de doigts. Tu as deux solutions : tu coopères ou je te brise en mille morceaux. Et crois-moi, je ne serai pas déçue si tu choisis la deuxième solution. » Lou cessa tout mouvement. Ses bras retombèrent le long de son corps, inanimés. Les yeux bercés par le vide, elle écoutait les menaces que proférait la blonde. Elle la manipulait et Lou détestait ça. Elle se sentait pantin. Une poupée dans un magasin qu’on faisait bouger sans la moindre compassion, au grès des envies des enfants. Lorsque la blonde ramena son visage en face d’elle, la rousse ne put s’empêcher un mouvement d’échappement. Et l’étau se resserra. Lou serra les dents. Elle ne devait pas crier, elle ne devait pas lui faire ce plaisir. « Dis-moi Lou… » Sa voix était lugubre, atrocement provocatrice et hautaine. La née-moldue en eut la chair de poule. « Je sais que tu as une baguette magique. » Là, elle était fichue. Par défit, Lou planta ses yeux clairs dans ceux de son adversaire. Elle ne devait pas gagner. Elle ne devait pas découvrir ses faiblesses. Et surtout : elle ne devait pas savoir. Cette femme n’avait aucune preuve de ce qu’elle avançait. C’était du bluff. « Et ce que j’aimerai savoir c’est … Qui t’a procuré cette baguette ? » Machinalement, la rousse se débattit en protestant qu’elle n’avait pas de baguette, qu’elle ne comprenait ce que la blonde racontait. Manifestement, ce n’était pas la réponse que la blonde attendait. « Tu sais Lou… J’aurai pu prévenir les autres, le Ministère. J’aurai pu mettre ta tête à prix. Mais je ne l’ai pas fait. Et tu sais comment ça marche, n’est-ce pas ? L’appel. » Alors, Lou fut obligée de détailler la marque creusée dans la glace de cet être infâme. Ses prunelles distinguaient la noirceur qu’elle reflétait, cette douleur qu’elle murmurait. Cette femme n’avait rien de conventionnel. Cette… chose n’avait plus rien d’humain depuis longtemps. « Ne me contrarie pas. »

La situation dans laquelle la jeune Stanhope se trouvait la dépassait complètement. Il était tout bonnement impossible qu’elle s’en sorte seule si elle tentait la moindre offensive. Elle devait être plus maline que son adverse, plus réfléchie. Elle devait absolument gagner du temps pour réfléchir car personne ne viendrait la sauver. Ce soir, elle était irrémédiablement seule. Il n’y avait pas trente-six milles solutions qui s’offraient à elle. Elle avait le choix entre : un, s’enfuir. Deux, l’affronter. Trois… rester passive. Sachant que la première solution allait mener à la deuxième et que la troisième allait aussi mener à la deuxième… Elle n’avait pas réellement le choix. Ses yeux se plantèrent dans ceux de son adversaire qui la maintenait toujours fermement collée au mur. « Je le répète, je n’ai pas de baguette en ma possession. » Non, pas en sa possession en ce moment, effectivement, mais chez elle… Pourtant, quelque chose clochait. Pourquoi n’avait-elle toujours pas appelé du renfort ? Pourquoi… Pourquoi diable ne l’avait-elle pas jeté dans les griffes du Ministère ? Elle ne semblait attendre que ça et pourtant elle restait planté là à lui faire du mal. A moins que… A moins que cette blonde n’en fasse une affaire personnelle. « Pourquoi tu ne les appelles pas ? » dit-elle doucement soudain en proie à la curiosité. Lou savait qu’elle ne lui répondrait pas. Elle était trop… trop différente pour jouer à ce jeu. « Ecoute… » La rousse s’agita sous la douleur que la contention commençait à provoquer chez elle. « Je sais que je n’ai aucune chance de ressortir d’ici vivante… Alors, lâche-moi, s’il te plait… Je ne tenterai pas de m’enfuir. » Non puisque c’était peine perdue. Du fond du cœur, Lou croyait naïvement que la mangemorte l’écouterait. « Ce n’est pas en… » Elle grimaça sous la douleur et ne put terminer sa phrase. Une chose était sure : elle ne dirait rien.


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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptyLun 15 Sep - 1:56





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Prue jubilait. Aujourd’hui, elle allait enfin réaliser son rêve le plus cher : achever cette bougre d’idiote de née-moldue. Elle était seule, vulnérable, à sa mercie et totalement apeurée par ce qui était en train de se passer. Elle avait entendu parler d’elle au Ministère. Des rumeurs rodaient entre les murs, des chuchotements. La Moore avait voulu savoir de qui il s’agissait. Elle l’avait suivi, traqué, elle savait précisément qui elle fréquentait et quand elle partait et rentrait chez elle. La petite vie insignifiante de Lou Juw Stanhope n’avait absolument plus aucun secret pour elle. Du moins… C’est ce qu’elle croyait car Prue avait dû s’absenter pour ses missions et de nombreux éléments du puzzle lui manquaient. Avant de la tuer, la blonde avait décidé de s’amuser un peu. Un chat avec une souris. Mais pour le moment, ce n’était pas non plus très excitant puisque la rousse se bornait à nier les évidences. Celle-ci refusait catégoriquement d’avouer qu’elle possédait une baguette magique. Mais Prue le savait, elle. Elle l’avait vu, cette baguette, disparaitre de la pièce secrète dans laquelle elle était enfermée depuis de nombreuses années. Elle n’était plus là, il y avait bien une raison ! Et Prue aurait mis sa main à couper que cette pourriture n’avait pas fait le coup seule. « Je le répète, je n’ai pas de baguette en ma possession. » Prue roula des yeux. « Bla, bla, bla, change de refrain. » Cette fille était en train de se foutre ouvertement d’elle. Et ça, Prue ne l’acceptait pas. Elle enfonça un peu plus férocement ses ongles dans cette épaule qui commençait à saigner. « Pourquoi tu ne les appelles pas ? » La Norvégienne la regarda avec étonnement. Que voulait-elle dire par là ? Cette vermine ne pouvait pas savoir la raison de sa présence ici. La mangemorte avait des soupçons sur certains mangemorts, elle était persuadée qu’un traître se cachait parmi eux. « Ecoute… Je sais que je n’ai aucune chance de ressortir d’ici vivante… Alors, lâche-moi, s’il te plait… Je ne tenterai pas de m’enfuir. » Elle planta ses prunelles bleutés dans celles de sa victime. Lou n’avait aucune chance de s’enfuir. Aucune. Alors que voulait-elle faire ? Avant que la rousse n’eut le temps d’ajouter quelque chose, la geôlière la libéra et s’éloigna de quelques pas. Elle voulait jouer ? Très bien. Elles allaient jouer.

« Lou, Lou, Lou… Tu te fais toujours de faux espoirs. » Prue croisa les bras sur sa poitrine, son regard hautain posé sur le corps de la rousse qui n’avait pas bougé. Peu à peu, la partie commençait. « A ton avis Lou… Pourquoi as-tu été renvoyée de Poudlard ? » Les lèvres de la demoiselle s’étirèrent de manière provocante. Elle allait la détruire, à petit feu. Elle allait la faire mariner avant de l’écraser sous la semelle de ses chaussures. « Tu ne sais pas ? » dit-elle avec une moue boudeuse. « Et bien je vais te le dire. Tu es un parasite, une vermine qui doit être éliminée pour le bien de tous. Vous portez malheur à tous ceux qui vous entourent. » Elle ricana. « Tu ne me crois pas ? » Prue se rapprocha dangereusement de la rousse. « Tu ne me crois pas Lou ? » La main pâle de la blonde attrapa le menton de sa proie pour l’obliger à la regarder dans les yeux. Elle savait qu’elle était seule. Ils étaient tous partis de sa vie. Tous. Un a un. « A ton avis Lou… Pourquoi Liam est mort ? » Sans attendre, elle agrippa les cheveux de la rousse et la traina vers le milieu de la pièce avec violence. « A ton avis Lou, pourquoi l’autre Liam est parti ? » Prue la poussa avec force. Ses yeux regardèrent le frêle corps choir sur le sol, le sourire aux lèvres. « Il t’a abandonné Lou. Il t’a abandonné comme tes parents l’ont fait, comme n’importe qui le ferait ! » Lentement, elle lui tourna le dos et s’éloigna. Elle allait lui laisser une opportunité de l’attaquer, elle allait lui faire croire pendant une fraction de seconde qu’elle pouvait encore gagner et sauver sa peau. Il n’y avait rien de plus savoureux que la détresse d’un condamné à mort.



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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptyLun 15 Sep - 7:37





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Elle avait peur. Elle était effrayée. Lou priait de toutes ses forces pour qu’un sauveur vienne l’aider, pour qu’un inconnu quelconque surgisse de cet escalier et assomme son agresseur. Elle priait quiconque pouvait l’entendre pour lui donner la force de se battre et de sauver sa peau. Mais il n’en était rien. Plus les secondes s’écoulaient sur le sol et plus elles devenaient mortelles. La douleur qu’elle pouvait ressentir l’empêchait de réfléchir convenablement. Elle était focalisée sur la position à prendre pour ne pas avoir mal, du moins avoir moins mal, concentrée sur elle-même pour ne faiblir. Son cerveau refusait de se concentrer sur autre chose que sur le moment présent. Et pourtant… pourtant elle devait absolument trouver une solution. Sur un coup de tête, Lou avait osé demander à la mangemorte de la relâcher, sans grand espoir. Le désespoir s’était peint dans ses si jolis yeux. Lentement, elle repensait aux personnes qu’elle aimait, toutes ces personnes qu’elle avait aimé ou qu’elle aurait pu aimer. Le monde était si beau. Elle savait que tout ça allait finir par s’arranger, d’une manière ou d’une autre. Et elle voulait être là pour le voir et le vivre. Il y avait toujours un espoir. Et cet espoir, aujourd’hui, était certainement le fait que la grande blonde ait lâché sa prise. Soudainement libre, Lou inspira fortement de peur que l’air lui manque une nouvelle fois. Abasourdie par la situation, elle s’appuya contre le mur. Mais tout ceci n’était qu’une mascarade, qu’un poison mis en bouteille, que la mort dans un papier de soie. Le sbire de la faucheuse lui avait réservé une fin unique et totalement différente de ce qu’elle pouvait imaginer. Totalement.

« Lou, Lou, Lou… Tu te fais toujours de faux espoirs. » Lou releva le visage vers la blonde. De faux espoirs ? Là, c’était sûr, elle allait y passer. « A ton avis Lou… Pourquoi as-tu été renvoyée de Poudlard ? » La rousse ne comprenait pas où elle voulait en venir. Que voulait-elle dire ? Elle avait été renvoyée de Poudlard parce qu’une loi était passée, une loi qui interdisait l’accès de l’école aux nés-moldus. C’était simple à comme bonjour. « Tu ne sais pas ? Et bien je vais te le dire. Tu es un parasite, une vermine qui doit être éliminée pour le bien de tous. Vous portez malheur à tous ceux qui vous entourent. Tu ne me crois pas ? Tu ne me crois pas Lou ? » Elle la regardait évoluer dans l’espace. Prédatrice. Lou se colla contre le mur. Cette femme la terrifiait. La rousse fut sursauta lorsque son adversaire attrapa fermement son menton pour l’obliger à la regarder. Elle ne cilla pas. Elle n’allait pas se laisser faire. La tête haute, elle l’écouta. « A ton avis Lou… Pourquoi Liam est mort ? » Le cœur de la belle rousse se serra et elle eut soudainement du mal à respirer. Qu’avait-il à voir avec elle ? Comment le savait-elle ? « Je… Je… » Les larmes lui montaient aux yeux. Elle ne voulait pas entendre son prénom, c’était trop tôt… Beaucoup trop tôt. Elle ne vit pas venir la main de la blonde qui se referma sur sa chevelure et la tira vers le milieu de la pièce. Lou fut déséquilibrée et tomba à genou avant de se relever rapidement pour suivre le mouvement. Alors elle la jeta là, vulgairement, avant de lui cracher son venin. « A ton avis Lou, pourquoi l’autre Liam est parti ? » C’est fou ce qu’un venin peut être acide. Destructeur. « Il t’a abandonné Lou. » Elle ne voulait pas la croire. Ce n’était pas de sa faute… « Non… Non… » Elle luttait. Luttait contre elle-même, contre ses démons, contre ces démons. « Il t’a abandonné comme tes parents l’ont fait, comme n’importe qui le ferait ! » Les épaules de la rousse s’affaissèrent, abattues par le poids des paroles que venait de prononcer la mangemorte. Au fond, ce n’était pas totalement faut… Elle était le vilain petit canard. La née-moldue, la tare dans ce monde où s’affronte le sang. Peut-être qu’ils avaient raison… Peut-être que c’était mieux ainsi, peut-être que c’était mieux pour tout le monde qu’on l’ait expulsé de Poudlard… Peut-être… Peut-être que… Peut-être que c’était elle à l’origine des conflits ? Lou secoua la tête. Ce n’était pas possible. Elle ne pouvait pas être le fléau, non. Pas elle.

« Tu mens… » murmura-t-elle plus à elle-même qu’à son adversaire, plus pour se convaincre. Lou se souvenait de Liam, des deux Liam. Elle se souvenait de leurs sourires, de leurs rires. Elle se souvenait des bons moments, de cette étincelle dans leurs yeux, de ces papillons dans son ventre. Elle ne pouvait pas être dangereuse, elle ne l’avait jamais été. Pourquoi le serait-elle maintenant ? Pourquoi devrait-on l’éliminer ? Lou releva le visage, les poings serrés. « Tu mens ! » La rousse se releva rapidement et profita du fait que la blonde lui avait tourné le dos pour passer à l’action. N’écoutant que son courage, la jeune femme fonça sur son adversaire et abattit son poing sur sa tempe. Une vive douleur naquit dans sa main et lui provoqua un rictus. « TU MENS ! » Elle ne devait pas se laisser surprendre par elle. Elle devait être forte ! Animée par la haine, la hargne, la tristesse et le désespoir, Lou frappa autant qu’elle put en y mettant toute sa force. Ses poings battaient l’air, la chair, les os. Elle avait mal, elle était désespérée mais elle se battait. Pour les Liam, pour Jeff, pour elle, pour eux. Mais ce qui était à prévoir se passa. Alors que Lou frappait les côtes de la mangemorte, la situation se renversa. Au sens propre comme au figuré.



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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptyMar 16 Sep - 21:58





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Décidément, cette fille ne comprenait rien à rien.  Un né-moldu pouvait-il être aussi bête pour penser avoir le dessus sur un mangemort ? Est-ce possible, une fraction de seconde, qu’un être dénué de magie et sans la moindre capacité à se battre puisse prendre le dessus sur un mangemort surentrainé ? L’espoir, l’envie de vivre pouvaient-ils être si puissants et si aveuglants ? Ou étaient-ils si bêtes au point de mettre leur vie en danger ? Prue avait parié sur la riposte de la jeune rousse. Elle savait pertinemment qu’elle n’allait pas baisser les bras et qu’elle viendrait gentiment se loger entre ses griffes. Mais ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est l’acharnement qu’elle comptait mettre dans sa lutte. « Tu mens… » Sa voix résonnait au loin, son esprit perdu dans les méandres de son désespoir. Bien sûr qu’elle mentait. Elle l’avait toujours fait. Elle bluffait et cela fonctionnait toujours. Elle avait cherché le point sensible et elle l’avait trouvé. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à appuyer dessus, de plus en plus fort, de plus en plus longtemps jusqu’à ce que la folie lui monte à la tête. Jusqu’à ce qu’elle s’abandonne du mauvais côté. Tout n’était qu’une question de temps. Sa victime était faible, seule, triste, désespérée, elle n’allait pas tarder à céder. « Tu mens ! » Prue entendait la jeune femme se battre contre ses démons, elle la sentait s’acharner sur ses peurs et les surmonter. Sa voix devenait plus forte, le ton plus ferme. Elle battait le mal au rythme des tambours. Elle allait bientôt passer à l’action, cela se sentait. Et la blonde ne bougeait toujours pas. Elle ne voulait pas faire couler son plan. Elle se devait de laisser la rousse la dominer quelques secondes pour que ce sentiment, que cet espoir grandisse afin de mieux le briser. Après tout, si elle avait voulu la tuer, Prue l’aurait fait depuis longtemps. Il lui aurait suffi de lui briser le cou sur le pas de cet immeuble et de retourner à ses tâches comme si de rien n’était. Tout ceci aurait été trop facile, beaucoup trop facile.

« TU MENS ! » La mangemorte fut quelque peu sonnée par la droite monumentale que la jeune née-moldue venait de lui coller. Elle détestait se laisser malmener comme ça. Cette femme allait lui payer. Rapidement, elle massa sa mâchoire en se retournant pour éviter la déferlante de haine que Lou provoquait. Prue n’évitait pas tous les coups. A vrai dire, elle était étonnée que cette femme puisse être animée par autant de rage et d’énergie. C’était une chose qu’elle n’avait jamais compris dans l’humanité. Comment quelqu’un pouvait-il passer de la passivité et de la peur au courage et à l’action ? La blonde finit par réussir à attraper les deux poings irrités de son adversaire et, dans une clé de bras parfaitement exécutée, elle maitrisa la forcenée en l’obligeant à mettre genou à terre. « Tu vas te calmer ! Déjà ! » Prue resserra la clé et entendit l’épaule de la rousse craquer. … Elle avait peut-être un peu forcé sur la contention.  « Sois raisonnable Lou. Tu es toute seule, ici, avec moi. Tu es toute seule et personne ne viendra te sauver, non personne. Ils sont tous partis. » La mangemorte rapprocha sa bouche de l’oreille de sa victime. Le jeu commençait à devenir intéressant. « Dis-moi qui t’a fourni cette fichue baguette. » Prue savait. Et si cette femme refusait de coopérer, elle le découvrirait elle-même. Tout être humain aurait déjà craché le morceau depuis belle lurette et pourtant… pourtant cette garce restait irrémédiablement silencieuse. Prue perdait son temps. Et elle détestait ça. Agacée, elle sortit un poignard du renforcement de sa bottine et appuya la lame contre le cou si fragile de cette présumée innocente. Elle sentait la respiration affolée de cette femme à travers son dos collé contre sa poitrine. Prue émit une pression sur la lame sous les gémissements de sa victime. « Parle. » Elle finirait par craquer. C’était obligé. Ce n’était qu’une question de temps. Et du temps, elle n’en avait pas éternellement. La jeune femme remonta le couteau vers les lèvres de sa proie puis de sa joue et attendit. Elle allait craquer. Elle était obligée de craquer. Craque. Craque ! Mais rien ne brisa le silence qui s’était installé dans la pièce. Rien à part les gémissements et les sanglots de ce parasite. « Tu ne veux toujours rien me dire ? » Bien sûr qu’elle ne voulait rien lui dire, c’était pour ça qu’elle se terrait dans ce silence puis le début ! La jeune mangemorte libéra son bras et poussa le corps torturé vers l’avant, la lame toujours à sa place. Dans sa chute, sa peau fut entaillée par le métal tranchant ce qui fit sourire la blonde. Satisfaite, elle essuya la lame sur sa cuisse et rangea l’arme dans sa bottine. Prue se releva et fit face à la rousse. « Tu ne veux pas parler ? Très bien. Nous allons passer à des méthodes un peu moins orthodoxes. » Et sans crier gare, d’un geste rapide et assuré, ses fins doigts attrapèrent la baguette qui logeait dans sa manche et la pointa vers sa cible. « Enamis ! »




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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptyMer 17 Sep - 5:11





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En moins de temps qu’il ne l’eut fallu pour le dire, la mangemorte l’avait maitrisée et obligée à poser genou à terre. Lou se sentait humiliée et horriblement impuissante. Elle savait que sans pouvoir, elle n’arriverait pas à la vaincre. Pourtant une partie de son cerveau et de son cœur lui criaient de ne pas baisser les bras. Le bras plié dans le dos et l’articulation de son épaule dans une position peu physiologique, la jolie rousse ne pouvait que se laisser faire. La moindre pression que pouvait exercer la mangemorte sur son épaule blessée déclenchait en elle d’atroces souffrances. Ses tendons menaçaient de lâcher, eux non plus n’étaient pas d’accord. Lou sentit rapidement la blonde passer ses nerfs sur elle lorsqu’elle remonta son bras un peu plus haut dans son dos. Son épaule craqua et une violente douleur s’évada dans tout son corps. Lou serra les dents et étouffa un cri de douleur. Cette femme n’avait rien d’humain et elle le montrait bien. Paralysée par la peur et la douleur, la rousse laissa tomber sa tête en avant et ferma les yeux pour se concentrer sur soi-même. Elle devait surmonter cette peur, elle devait la chasser. « Sois raisonnable Lou. Tu es toute seule, ici, avec moi. Tu es toute seule et personne ne viendra te sauver, non personne. Ils sont tous partis. » Elle n’était pas si bête que ça. Elle savait pertinemment qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même pour sauver sa peau. Lentement, elle sentit quelque chose frôler sa chevelure. La grande blonde s’était rapprochée d’elle. Elle sentait la chaleur de son corps sur son dos, elle sentait son souffle maltraiter sa peau. Cette femme prenait du plaisir. Elle prenait un malin plaisir à la voir souffrir. « Dis-moi qui t’a fourni cette fichue baguette. » Et cette femme ne perdait pas le nord. En signe de désapprobation, Lou gigota légèrement mais la vive douleur la ramena à la raison. Sa seule force était le silence. Elle devait s’y terrer et attendre. Elle n’avait pas d’autre choix. Et pour l’en dissuader, la blonde sortit un poignard. Lou sentait la lame gelée contre la peau de son cou. Elle n’osait pas déglutir de peur de se couper et pourtant sa respiration, elle, commençait à s’affoler. Son cœur battait à tout rompre bien qu’elle se fasse violence pour tenter de se calmer. Elle était au bord de la crise cardiaque. Alors, lorsque la mangemorte appuya sur la lame, la jeune femme sous pression explosa. Des larmes coulèrent sur ses joues, chaudes et salées, et sa respiration se saccada. Elle ne voulait pas mourir, pas si impuissante ! Lou avait encore trop de choses à faire pour perdre la vie dans cette pièce. « Je ne sais pas de quoi tu parles ! » se borna-t-elle à dire entre deux sanglots. Lou était au bord de la crise de nerf. Elle était forte et bornée mais sa détermination et son courage avaient des limites. Après tout, elle était humaine ! Et l’humain a des faiblesses.

Lou sentait sa peur paralyser ses membres. Elle se revoyait enfant devant ses plus grandes peurs. Elle se revoyait à Poudlard lorsqu’elle était le bouc émissaire de plusieurs sang-purs. L’affolement la gagna lorsque la lame remonta vers ses lèvres, menaçante. Elle tenta de se débattre mais cette femme la maintenait trop fermement. Elle ne pouvait pas bouger… « Tu ne veux toujours rien me dire ? » Elle se devait de ne pas parler ! Elle devait se protéger et protéger ceux qui la protégeaient. Lou devait sa battre jusqu’au bout. Mais combien de temps allait-elle tenir ? Elle n’était pas si forte que ça… Brutalement, la rousse fut libérée de son emprise et son corps s’écroula sur le sol. Étrangement, sa joue s’enflamma et, machinalement, elle y porta sa paume. Un liquide chaud coula paisiblement sur ses doigts avant que, apeurée, elle ne tende sa main devant ses yeux pour constater avec effroi ce qu’elle redoutait. Cette garce avait osé l’entailler. Mais bon sang, elle n’était pas un vulgaire gigot ! Bercée par l’adrénaline qui coulait dans ses veines, Lou se retourna et s’apprêta à riposter lorsque les paroles de la blonde l’arrêtèrent net. « Tu ne veux pas parler ? Très bien. Nous allons passer à des méthodes un peu moins orthodoxes. » Moins orthodoxes ? Que pouvait-il y avoir de moins orthodoxes. Lou comprit bien vite quand ses yeux distinguèrent son adversaire attraper une baguette magique. Ni une ni deux, la jeune femme tenta de ramper vers une cachette mais le sortilège la frappa de plein fouet.

Ses muscles se raidirent instantanément. Son corps tout entier convulsait sous les saccades électriques que la baguette déversait en elle. Lou peinait à respirer, son diaphragme se contractait de manière anarchique et empêchait ses poumons de remplir leur rôle vital. Une nouvelle fois, elle suffoquait. Paniquée, elle griffa le sol à la recherche d’une solution avant que la folie ne gagne son cerveau et que son propre corps ne la tue. Elle voulait se relever, courir, s’enfuir mais son corps refusait de puis répondre. Lou était terrorisée. « A… A… Arrê… Arrête ! » Même ses cris ne filtraient plus la barrière que ses cordes vocales avaient bâti. Il fallait que ça cesse ! La douleur devenait de plus en plus insupportable. La fin était proche… Beaucoup trop proche. Qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Si ce soir était son dernier soir, elle devait mourir la tête haute. Fière. Malmenée par la torture que lui infligeait la mangemorte, la jeune femme trouva la force et le courage de lui dire qu’elle ne dirait rien. Elle pouvait tout tenter, elle pouvait la torturer, la taillader, la poignarder, elle ne dirait rien. Cette guerre devait cesser ! Mais pour rien au monde, elle ne trahirait ses convictions.



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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptyMer 17 Sep - 5:14





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Lou J. Stanhope


C’était trop lent. Tout était beaucoup trop lent ! La née-moldue se terrait dans son entêtement et plus le temps passait, plus Prue se rendait compte que tout cela ne servait à rien. Elle voyait le corps de la jeune femme se tordre de douleur sous les décharges électriques, elle la voyait souffrir. Toute cette souffrance dans ces yeux, elle suppliait la mort de l’accueillir. Avec rage, Prue prononça le sortilège une nouvelle fois, puis deux, puis trois. Puis quatre. Et ainsi de suite. Mais Lou se taisait. Du moins, elle hurlait de mieux qu’elle pouvait, elle suppliait qu’on arrête mais Prue ne l’écoutait pas. Elle voulait des noms et elle allait les avoir. « Tu es coriace Lou. Je t’avais sous-estimé. » Etait-ce le courage qui lui liait la langue ou était-ce la douleur que provoquait le sortilège ? Soudainement en proie au doute, la jeune mangemorte cessa le sortilège de torture afin de faire léviter la demoiselle. « Je peux recommencer si ça te manque, tu sais… » La blonde ricana. Décidemment, elle ne se lasserait jamais de voir la souffrance dans les yeux. Prue n’avait pas l’habitude de laisser ses victimes en vie. Elle était programmée, entrainée, conditionnée pour tuer. A point c’est tout. Alors, épargner la vie de cette née-moldue la rebutait de toute part. Ses méthodes étaient rapides et efficaces. En regardant à nouveau sa victime, elle constata la force du sortilège qu’elle avait utilisé. Lou semblait totalement absente. Si absente que Prue jura entre ses dents en constatant que, dans cet état, elle n’allait pas lui dire grand-chose. Ça lui apprendra à agir sur un coup de tête. Désormais, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même de n’obtenir aucune réponse. Mais elle avait une botte secrète. Lou était encore assez consciente pour réagir au sortilège de vérité. Un sourire de satisfaction naquit sur le visage de la belle blonde. « Alors Lou, tu te rends compte que tu n’es rien dans ce monde ? Quel effet ça fait ? Tu vois bien que tu ne peux pas nous résister. » Prue s’était rapprochée du corps lévitant de sa cible. Du bout des doigts, elle effleura fraiche qui trônait vulgairement sur sa joue. « Là, là. Dommage que tu ne puisses pas utiliser la magie pour raccommoder ton si beau visage… » Et elle ricana, une nouvelle fois. Son regard océan se planta dans celui, absent, de son adversaire. « Allons, tu finiras par parler. Ce n’est qu’une question de temps. » Toujours. L’humain est une grande cocotte-minute. Il suffit de fermer le couvercle et de mettre sous pression. Si on ne laisse pas la pression s’échapper… Boum. Il finit par exploser. « J’ai toute la nuit, tu sais…. » Elle comptait bien rester plantée là jusqu’à ce qu’un nom franchisse la barrière de ses lèvres ! On ne résiste pas à un mangemort, c’était impossible. Pas sans pouvoir, pas sans magie, pas sans baguette. La force de caractère de Lou ne la sauverait pas. Prue était déterminée à la voir se vider de son sang et agoniser devant ses yeux. Malheureusement pour Prue et heureusement pour Lou, cette soirée était une soirée agitée pour les mangemorts. Une opération devait se dérouler et Prue comprit tout de suite qu’elle allait devoir rappliquer. Ses yeux bleus se posèrent sur la marque incandescente qui ornait son avant-bras. Elle était devenue d’un noir profond, un noir si ténébreux que peu de monde osait la détailler. Ils avaient besoin d’elle. Ils l’appelaient. Elle jura entre ses dents. Pas ce soir ! Ses yeux se posèrent rapidement sur le corps affaibli de la rousse. Elle ne pouvait pas désobéir. « Tu as de la chance ce soir Lou. On m’appelle ailleurs. Estime-toi heureuse d’être encore en vie demain. Tu me remercieras, je compte sur toi. Mais n’oublie pas, je reviendrais. Je n’en ai pas fini avec toi ! » A contre cœur, la blonde envoya vulgairement valser le corps contre un mur et disparut dans un tourbillon noir.


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Lou J. Stanhope

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MessageSujet: Re: You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé]   You can't tell shelter from the shade ❖ Lou [Terminé] EmptyMer 17 Sep - 5:19





Some do magic
some do harm
I'm holding on, holding on
I'm holding on to a straw
Prue Moore


Lou commençait vraiment à regretter son entêtement. Pourquoi ne pouvait-elle pas lui dire ce qu’elle voulait ? Pourquoi diable ne voulait-elle pas le faire ? Après tout, elle ne souffrirait pas tant si elle lui disait ce qu’elle voulait entendre. Ou peut-être pas. Cette femme était trop sadique pour la laisser partir ainsi. Elle prenait beaucoup trop de plaisir pour la relâcher si facilement. Lou le savait, même si elle lui donnait un nom, elle ne sortirait pas d’ici indemne. Tout ce qui lui restait à faire était de tenir bon. Encore et encore. Mais son corps, lui, ne tiendrait plus très longtemps. Lou était endolorie par les multiples récidives du sortilèges. La blonde ne lui laissait aucun repos pour s’étirer ne serait-ce que quelques secondes. A ce rythme-là, la rousse finirait par expérimenter le sortilège doloris dans très peu de temps. Et cette pensée ôtait tout espoir à la demoiselle. La mangemorte faisait d’elle un pantin. Une vulgaire chose qu’elle torturait comme bon lui semblait. Et plus le temps passait, moins Lou trouvait la force de résister. Alors, lorsque son corps meurtri s’éleva dans les airs sous le sortilège Mobilicorpus, elle crut vraiment que son cœur effectuait ses derniers battements. Le monde tournait vulgairement devant ses yeux. Ses réflexes étaient devenus lents et son cerveau aussi, une conséquence de la brutalisation qu’elle avait subi. Ses neurones refusaient de faire leur travail plongeant la jeune femme dans un état second. L’excitation de la peur était partie, elle avait fait place à la résignation et à l’acceptation. Elle allait mourir ce soir. Que ça lui plaise ou non, elle allait mourir. Lou n’écoutait plus la mangemorte. Paisiblement, le corps manipulé et bercé par les atomes, elle se remémorait sa vie. La rousse voyait vaguement son agresseur s’approcher d’elle, elle l’entendait, au loin. Tout était loin. Les odeurs, les paroles, la lumière. Elle avait l’impression de se retrouver dans un monde parallèle, un monde qui n’était pas le sien. Elle était là à attendre la mort. Elle attendait que les souffrances se taisent enfin, que la faucheuse l’enveloppe de sa couverture et l’emmène loin d’ici. Mais la vie en avait décidé autrement. Lourdement, son corps frêle chuta sur le sol dans un fracas sourd.

Noir.

Lou rouvrit difficilement les yeux. Tout son être lui faisait horriblement mal. Le moindre mouvement respiratoire était une souffrance. Des vagues images défilaient devant ses yeux, des images sans le moindre sens. Lou ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Difficilement, la jeune femme tenta de se relever mais la douleur était telle qu’elle la cloua sur place. Les yeux à demi-clos, Lou appela à l’aide. Mais personne ne vint. Soudainement, elle comprit que personne ne pouvait l’entendre de là où elle se trouvait. Au fond, brumeux, elle distinguait vaguement le cadran en verre d’une grande horloge. Alors, elle rampa lentement vers l’ouverture de l’escalier. Là, elle s’aida de la rambarde pour se mettre debout et constata qu’elle ne pouvait pas poser le pied par terre. Les larmes aux yeux, le visage bouffi et le souffle court, elle s’appuya sur la rambarde en bois pour soulager ses jambes tremblantes et descendit les marches, une par une. Le voyage semblait durer une éternité. Plus les marches défilaient et plus l’envie d’abandonner était grande. Après tout, à quoi bon lutter ? Je reviendrais. Lou pressa le pas. Après de longues et interminables minutes et de nombreuses chutes, la rousse se retrouva dans la rue. Le souffle glacial de l’extérieur la prit à la gorge et elle s’écroula sur le sol, à bout de force. « Mademoiselle ? Mademoiselle ça va ? » A travers ses yeux mi-clos, elle apercevait vaguement les contours cotonneux d’un passant. « Tenez le coup, j’appelle une ambulance… Ça va aller. » Le bip d’un clavier de téléphone, les plaintes des passants, la douleur que ravivaient les moindres mouvements de cet homme puis le silence. Cet interminable silence. Et puis, au loin, les sirènes…



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