Le temps et les années avaient passé et jamais depuis la Répartition Isis n’avait réussit à parler à cœur ouvert avec sa jumelle, cette dernière l’ignorant désormais purement et simplement. Le choix du Répartiteur eût également pour conséquence l’éloignement de la cadette du reste de sa famille qui lui reprochait son entrée à Griffondor, la Maison des traîtres-à-leur-sang et des sangs-de-bourbes selon leurs propres paroles. Deux jours à peine après sa rentrée ses parents s’étaient empressés d’envoyer un hibou à la cadette, la sermonnant et la fustigeant de ce choix. « Fille indigne » et « déception » revenaient en boucle dans cette fameuse lettre qu’Isis avait reçue. Critiquée par ses parents, abandonnée par Cassiopée, Isis avait eut en plus à gérer le nom qu’elle portait. En effet être une Cayrel à Griffondor relevait du double handicap : méprisée par ceux qui deviendraient les obscurs, elle n’inspirait que méfiance aux autres. Ses premières années furent donc sombres et solitaires jusqu’à ce qu’elle se lie d’amitié avec une Sorcière de son âge. Au fil du temps et malgré son éducation, la cadette commençait à éprouver des sentiments très forts envers sa camarade, trop peut-être, ce qui n'échappa pas à une certaine personne qui s'empressa d'écrire un hibou anonyme à ses parents. Grâce aux nombreuses relations qu'avaient le couple au Ministère, ils purent rappeler en urgence Isis et sa jumelle au manoir Cayrel pour une petite explication. La scène restait ancrée dans l’esprit de la jeune fille comme si c’était hier : ses parents se tenaient dans le salon, un feu de cheminée crépitant dans l’âtre pour seule lumière.
«  Nous avons eut vent... De certaines choses vous concernant», commença-t-il d'une voix dure. Isis battit plusieurs fois des paupières, encore ignorante de la raison de leur extraction de l'école.
« Je ne comprends pas, père». Il se leva, soupirant. « Et vous Cassiopée? Avez-vous une idée de quoi il retourne?». Elle ne répondit pas, se contenant de regarder de dos sa jumelle. « Bien, alors comme vous ne semblez pas disposée à parler je vais vous dire ce qu'il se passe». Il inspira, comme si ce qu'il allait dire le répugnait rien que d'en parler. « Isis, nous avons été avisé que vous entreteniez une... Relation si je puis dire avec une de vos camarades. Une relation... Plus qu'amicale si j'en crois mon informateur». La cadette ouvrit de grands yeux, désormais parfaitement alerte. « Qui ? Enfin je veux dire, je n'ai rien fait qui... ». « Alors embrassez une autre fille vous paraît... Normal ?! Pas... Contre-nature ?! Contre toute l'éducation que nous nous sommes efforcés de vous inculquez votre mère et moi ?! » Explosa Mr Cayrel. « Vous avez déshonoré le nom Cayrel, vous en avez conscience ?! » dit-il amer. La cadette ne pipa mot et resta stoïque, encore sous le choc. « Alors vous ne vous défendez même pas ?! ». « Je... Je n'ai pas... Je ne savais pas... Enfin c'est venu comme... ça» bafouilla-t-elle piteusement rouge pivoine. Le père hurla et lui assena une claque retentissante, l’envoyant à terre sous le choc. « A cause de vous, des rumeurs circulent ! Vous avez impliqué toute votre famille dans cette… Cette… Connerie ! ». Il était rare que Mr Cayrel s’emporte ainsi. Sa femme tenta d’intervenir mais fût arrêté d’un doigt menaçant. « J’espère », articula-t-il doucement, « que ce genre de choses ne se reproduira plus ?! N'est-ce pas?». La cadette hocha la tête, infiniment triste devant tant de haine à son encontre. « Vous n'entendrez plus parler de moi... » assura-t-elle la voix tremblante tout en frottant sa joue qui commençait à prendre une teinte violacée. « Il y a intérêt ! De toute façon désormais vous resterez à Poudlard jusqu'à la fin de votre scolarité et en attendant vous ferez ce qu'on vous diras de faire ! Comptez également sur moi pour m'occupez de votre avenir. Il est temps que vous honoreriez le nom que vous portez !». La Maître des lieux la releva brutalement en la tirant par le bras. « Et ne vous avisez pas me défier une nouvelle fois ! ». Il la relâcha d’un geste dédaigneux et la congédia d’un geste impatient, à bout. « Hors de ma vue. On en reparlera, croyez-moi ». Isis baissa la tête, honteuse et monta dans sa chambre, pleurant à chaudes larmes. Comment pouvait-on la traiter de la sorte à cause de simples rumeurs? Elle savait que son père ne la portait pas dans son cœur mais désormais il la haïssait, elle en était persuadé. Elle s'écroula alors sur son lit, sanglotante. Au bout de quelques minutes, elle entendit sa porte grincer. Elle cessa de renifler et se redressa sur son lit en foudroyant du regard sa jumelle. « Toi ! Je suis sûre… Sûre… ». « Sûre de quoi ? » demanda ironiquement l’aînée avec un rictus. « C’est toi a bavé sur mon dos ! Tu n'es qu'une garce! Je te déteste !!! Tu... Tu n’es plus ma sœur ! Tu, tu… », Isis avait du mal à respirer tellement elle était en colère. « C’est mieux comme ça » lui dit Cassiopée en la coupant. « C’était une situation… ». Elle dût se baisser pour éviter le Sortilège de sa jumelle, le rayon rouge passant à quelques centimètres de sa tête. Cassiopée dégaina à son tour et contre-attaqua. Leur mère choisit ce moment pour arriver et pousser Cassiopée hors de la chambre. Elle adressa un petit regard triste à sa fille avant de fermer la porte et la verrouiller. Isis se retrouva seule. Seule et triste. Ne sachant pas comment exprimer sa peine et évacuer sa colère, elle trouva alors un exutoire qu’elle allait utiliser désormais régulièrement. « Diffindo », murmura-t-elle en tendant son bras devant elle. Le sang coula et elle s’apaisa.
De retour à Poudlard la marque du coup bien visible sur sa joue fit le tour de l’école, ce qui attira plusieurs élèves à éprouver une certaine sympathie envers celle-ci, même s'ils ignoraient la teneur du conflit qui l'opposait à sa famille réputée pro-mangemort. Malgré cela, ceux qui espéraient la voir rejoindre les Résistants furent déçus de sa passivité. Désormais Isis demeurait encore plus seule, plus méfiante, ne se mélangeant que très rarement avec les autres… Mais peut-être cette année allait-elle tout changer ?