Les examens de fin d’année d’étaient terminés. Les élèves de Poudlard pouvaient enfin souffler… ou presque. C’était sans compter les nombreux drames qui s’étaient enchaînés cette semaine.  Mais Noah essayait de ne pas y penser et elle se concentrait sur des choses plus importantes comme… sa petite personne. Elle avait assez bien réussi les examens et puis bon, avec sa super mémoire et son intelligence naturelle, on ne va pas dire que c’était pas gagné d’avance les cocos. Ellio leur avait tous mis la pression en restant enfermé dans sa bibliothèque chérie nuit et jour (rebaptisé joyeusement « la salle de torture » par Dalia).  Mais au final, ils s’en étaient tous plutôt bien tirés. En ce beau jour de juin, Noah avait décidé de prendre l’air, de profiter un peu des vacances qui s’annonçaient vraiment longues... Voilà déjà deux ans qu’elle n’avait plus eu l’occasion de rentrer dans sa maison moldue. Oh, pas que sa famille et son demi-frère moldu lui manquait, mais c’était surtout la sensation le liberté. Ici, elle se sentait comme un oiseau en cage, impossible de prendre son envol -pas qu’elle aimerait, tout bien réfléchi, Noah souffre de vertige vous savez. Enfin bref, vous saisissez la métaphore. Noah qui était férue d’aventure et de voyage se sentait juste impuissante à Poudlard. Elle avait quelques amis moldus trop cool qui lui manquaient et à qui elle n’avait jamais pu envoyer d’hibou (vous imaginez l’horreur ! en plus, Noah est allergique aux plumes donc bon), et SURTOUT sa tante Merope, la plus belle, la plus cool des cracmolles. Elles n’avaient même pas dix ans et d’écart et s’entendaient à merveilles. Elles passaient quasiment tout l’été ensemble. Et là… plus de nouvelles. Noah espérait secrètement qu’il ne lui était rien arrivé de mal. En ce monde, de nos jours, les cracmolls sont vraiment très mal vu… Il y avait de quoi s’inquiéter, même si Merope préférait la vie moldue, beaucoup plus tolérante de ce côté-là.


Dalia et elle avaient traîné un peu ensemble jusqu’à la fin de la journée, en riant naïvement (bon ok, elles avaient un humour assez noir, mais elles étaient anglaises que voulez-vous) et en faisant des coup aux gars de la bande. Noah adorait faire des sales coup aux gens, mais uniquement lorsqu’elle ne risquait rien. Elles avaient donc enchanté la plume magique de Marcus qui désormais écrivait en chantonnant en même temps « Cheryl je t’aime, Cheryl je t’adore ! » (ça c’était une idée de Noah, elle adorait taquiner les gens au sujet de leurs ex), remplacé le shampoing d’Isy avec de la morve de troll parfumée à la banane (made by Dalia of course) et Dalia avait un petit peu boudé (parce que c’était pas hyper gentil quand même) quand Noah avait insisté pour rendre indécollable du papier toilette de la jambe d’Hemingway. C’était de loin le garçon qu’elle appréciait le moins à Poudlard. S’il s’avérait qu’il lui en veuille… Grand bien lui fasse. Noah ne culpabilisait aucunement en tous cas. Elles avaient bien rigolé. Ce qui était encore plus marrant, avec ce genre de farces, c’était qu’elles ne risquaient aucun doloris.

Néanmoins, Noah se sentait un petit peu coupable d’apprécier autant la compagnie de la Gryffondor. Après tout, elle était brouillée avec Ellio son ex (un de ses amis les plus proches), et elle était, genre, la pire ennemie de sa meilleure amie Cheryl. Forcément, la réunions entre amis ne se faisaient jamais au complet… En tous cas, Noah évitait soigneusement la compagnie de l’un quand elle était avec l’autre. Dalia et Noah ne parlaient jamais de Cheryl entre elles (Dalia était vraiment cool de ce côté là, elle n’avait pas non plus passer sa vie à cracher sur sa « sœur » de son ex quoi) et puis bon, ce n’était pas comme si Noah avait quelque chose à voir avec leurs histoire de familles chelou/couple fini. En attendant, elle prenait un malin plaisir avec Dalia à dire plein de vacherie sur Ellio quand l’intéressé n’était pas là (rien de bien méchant, on se rassure tout de suite), et à faire semblant de ne pas plus aimer Dalia que ça quand Cheryl était dans les parages. Elle secouait la tête à chaque insulte que la Serpentard proliférait à l’égard de Dalia sans vraiment approuver. Noah était un minimum loyale, et trahir ses amis, c’était moyen moyen quoi. Noah avait pour ainsi dire le cul entre deux chaises : elle aimait bien un peu tout le monde, pas trop quand même, mais vous saisissez le truc. Mais vous vous en doutez peut-être, sa préférée restait SA Cheryl. Sa Cheryl d’amour qui sortait actuellement avec Eugène Durand, un petit marrant assez sympa quand on le connaissait malgré ses manières mais qui ne semblait pas avoir trop de pote (pauvre chou). Etrangement, Noah s’entendait plutôt bien avec le français, et elle avait juste trouvé qu’il serait un super gars pour sa Cheryl. Et ça avait l’air de fonctionner. Donc bon, pour l’instant, elle le surveillait, mais un seul faux pas et elle lui broyait les bijoux de famille d’un coup de pied ô combien mortel. Cheryl avait déjà assez souffert comme ça avec Marcus le nullus. Pas besoin d’en rajouter une couche. Mais elle avait comme qui dirait l’impression qu’Eugène tenait bien plus à leur relation que Cheryl. Cette dernière serait probablement à l’origine de leur rupture. Quoi ? Youhouu, on est pas dans le monde des petits poneys ici. Bah oui ils allaient rompre un jour ou l’autre. Parce que attendez, franchement, vous voyez Cheryl s’éterniser avec Eugène ? Pardon quoi. Tout comme Noah, elle méritait les sexy bôgoss de septième année… Et cela arrivera quand l’écart d’âge se sentira moins, d’ici quelques années. Pas de panique les filles. Le grand amour se trouve rarement au collège…

Dalia et Noah se quittèrent toutes heureuses de leurs mauvais coups et rejoignirent leurs salles communes respectives. Ca faisait du bien de se défouler après toute la pression qu’elles avaient eu. Elle grimpa quatre à quatre les escaliers et s’affala sur son lit pour souffler et fermer les yeux un moment. Dieu que ça faisait du bien. Elle se souvint qu’elle avait récupéré il y a quelques jours un journal intime, et pas n’importe le quel, mouahaha. Celui de son pire ennemi, le machiavélique…. -toujours moins que Noah cependant- Marmaduke Hemingway. Euh, tout compte fait, elle n’était plus très sûre de son nom. Elle l’avait très rarement appelé autrement que par son nom de famille. Elle ouvrit la première de couverture en souriant, satisfaite de son mégacoup. « Journal de Jude Aaron Hemingway ». Ah, effectivement, il y avait une grande différence. Elle soupira avant même d’avoir tourné la page. Elle avait la flemme de le lire. Noah évitait de lire au maximum quand elle pouvait se le permettre mais dès fois c’était inévitable. En plus, il devait y avoir des trucs très chiant dedans, genre la première fois qu’il s’est passé de couche-culotte, ou son premier baiser qu’il avait surement raté comme un gros looser (quoique, il n’avait peut-être pas encore embrassé de fille. Ca ne l’aurait même pas étonné).

« Piouff je m’ennuie Ariadne, il faut que je fasse un truc là. Viens on va embêter MacMillan l’aiglon. » On aurait dit qu’elle devait de lui proposer de récurer les toilettes à l’aide d’une brosse à dent. « T’es pas sérieuse ? Je tombe de sommeil ! Je vais faire une bonne sieste là, histoire de récupérer après ces foutus examens… Je me demande si Ian les a réussi. T’imagine si LUI les rate ? Aïe aïe aïe, il redoublera et… oh, ça serait juste horrible ! » Ajouta-t-elle, songeuse. Noah n’écoutait que d’une oreille les délires de son amie Poufsouffle, une des rares qu’elle avait dans cette maison d’ailleurs. « T’as pas une idée de ce que je pourrais faire ? » Ariadne soupira « Va courir, fait un jogging, défoule-toi, j’sais pas moi ! » Sur ce, elle se retourna dans sa couette et ferma les yeux, serrant un énième grigri contre sa poitrine.

Noah referma le journal et le fourra dans son sac en bandoulière. Elle  décida de suivre les conseils de son amie. Elle avait envie de bouger, de faire des trucs sadiques, des coups tordus, bref, elle ne pouvait pas rester immobile, même après les examens, même ce qu’elles avaient fait avec Dalia, Noah espéra que l’hyperactivité d’Isy n’avait quand même pas déteint sur elle. Ce serait un comble, en sachant que c’était le sujet principale de leurs –nombreuses- disputes. Elle se changea rapidement, enfilant un short et un haut de sport, noua ses longs cheveux bouclés en queue de cheval. Elle descendit les escaliers, sortit de Poudard et courut tranquillement dans le parc (faisant des grimaces aux passants, en lançant un petit sort par ci, par là) jusqu’à ce que ses jambes ne puissent plus la tenir. Elle utilisa ses dernières forces pour se trainer jusqu’à l’ombre du plus grand arbre du parc. Sortant une gourde et le bouquin, elle se désaltéra tout en se ricanant des dessins grotesques que Jude avait fait pour illustrer les propos de son journal. Mais parfois, quand on parle du loup… il pointe le bout de son nez. Elle ne le vit pas arriver. Noah s’empressa de cacher le journal derrière son dos en arborant un sourire doucereux : « Hemingway ! Quelle détestable surprise. » Elle ne daigna pas de se lever. Elle but une gorgée d’eau et s’essuya du revers de la main la bouche. Ses yeux se posèrent sur ses jambes. « Oh… je vois que tu as réussi à te débarrasser de ces malheureuses feuilles de papier toilettes. » Ajouta-t-elle, d’un ton désolé,  mais sincèrement déçue. Elle fronça les sourcils. Selon ses calculs, il n’aurait pas du parvenir à les décoller de son uniforme scolaire avant la fin de l’enchantement, le lendemain. « Je pensais que ça durerait plus longtemps. T’as fait comment ? » Elle se pencha en avant afin d’examiner sa jambe. C’était trop bizarre. On avait du lui prêter un autre pantalon.

............judah ∞ « t’as pas besoin d’un flingue, t’as besoin de moi »

2017.
J'en ai marre de tout ça. Vivement septembre. Parce qu'en septembre, il partira enfin. En septembre, il ira à Poudlard, et j'en serais débarrassé pour trois longues années. Toute la famille semble attristée, papa et maman sont plus qu'inquiets et même Dave ne fait pas le fier, pour une fois. Moi, je m'en fous. Mieux, ça me fait plaisir. Qu'il aille chez les mangemorts, qu'il se jette dans leur filet et qu'il y reste le plus longtemps possible, loin de moi ! Je ne le supporte plus, mais qu'est-ce que je pourrais dire ? Pour tout le monde, tout va bien. Même pour lui. Je suis son petit frère chéri, et pourtant, s'il savait à quel point je le hais à chaque fois qu'il m'adresse l'une de ses remarques blessantes et humiliantes. C'est encore arrivé ce matin... Un truc bête... J'ai fait tomber mon assiette en débarassant mon petit dej'. Il n'a pas pu s'empêcher de glisser un "Ah, Judie... Toujours si maladroit !" avant d'éclater de rire, vite suivi par mon père. Et ma mère n'a rien dit, comme d'habitude, elle s'est contentée de me regarder avec un petit sourire en coin. Et moi, je n'avais qu'une envie, disparaître. Vous allez sans doute vous dire que pour une simple boutade, je suis sans doute trop susceptible, mais vous ne comprenez pas. Ça arrive tout le temps... Il a sans cesse besoin de me rappeler qu'il est meilleur que moi, au Quidditch, au tennis, au basket, à l'école. Partout. Il a sans cesse besoin de me rappeler que c'est lui qui fait l'admiration de papa, et pas moi, que c'est lui, la star, que c'est lui, le futur joueur pro, et pas moi. Et le pire, c'est qu'il semble même pas s'en rendre compte...

La journée avait bien commencé. Les examens venaient de se terminer, et les TN (tortues ninjas pour les incultes) alias les quatre plus beaux mecs de quatrième année de Poudlard, avaient décidé de se retrouver dans le parc, pour une séance de bronzette et autres activités relaxantes. Après une semaine intense de révisions, ils en avaient bien besoin. Même Ellio semblait crevé, lui qui avait pourtant l'habitude de bosser comme un dingue - de l'avis de Jude en tout cas. Les quatre mecs avaient donc passer leur matinée à délirer au bord du lac, dans l'herbe, abordant tout un tas de sujets comme les filles, les vacances et leurs projets pour celles-ci (puisqu'ils les passeraient ensembles à Poudlard, il fallait bien qu'ils s'amusent un peu), le bal de fin d'année qui approchait, et encore les filles. Bref, une matinée entre potes tout ce qu'il y a de plus agréable, et qui permit à Jude d'arriver dans la grande salle pour le repas avec le sourire aux lèvres. Sourire qu'il perdit bien vite dans l’après-midi, quand il s'avéra que Dalia et surtout cette peste de Hollows s'amusaient à leur faire des blagues, à eux, les mecs. Oui, parce que si il avait plutôt bien rigolé lorsque la plume de Marcus c'était mis à déclarer toute seule ses sentiments (certes évidents, mais bon) pour Cheryl, il avait beaucoup moins ri lorsque Hollows s'était attaquée à lui. Parce qu'il était certain que c'était elle. Qui d'autre ? Il n'y avait qu'elle d'aussi tordue pour lui faire un coup pareil, et qui le détestait assez pour cela. Certes, il le lui rendait bien. Mais tout de même. Lorsque Jude s'était soudain retrouvé, à la sortie des toilettes, avec un uniforme recouvert de PQ, il avait explosé. « HOLLOOOOOOOOOWS ! JE VAIS TE TUER ! Je sais que c'est toi ! » Sauf qu'il n'avait bien sûr pas pu lui mettre la main dessus. Après les dix minutes qui lui avait fallu pour se calmer - il n'avait pas été aidé par le fou rire de Marcus qui semblait ne pas pouvoir s'arrêter - Jude avait repris les choses en main. Et reprendre les choses en main dans ce genre de situation, ça veut dire trouver Ellio. Je vous raconte même pas l'enfer. Traverser les couloirs jusqu'à la bibliothèque avec du papier toilettes collé sur l'uniforme, et un abruti de Marcus qui vous suit, hilare, c'est tout bonnement insupportable. Et humiliant. Surtout quand, en arrivant à la bibliothèque, la personne recherchée (alias Ellio pour ceux qui suivent pas) éclate de rire à son tour. « Allez, arrange moi ça au lieu de rigoler comme un abruti ! » Seulement, à peine le regard du Serdaigle croisait celui de Cucus que leurs fous rires repartait, et Jude dû attendre une bonne dizaine de minutes avant qu'ils se calment tous les deux. « Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » finit par demander Ellio, à deux doigts d'éclater de nouveau de rire. « Il pense que c'est un coup de Noah. » expliqua Marcus avec un sourire malicieux. « Je ne pense pas... Je SAIS que c'est elle ! Allez, Ellio, dis-moi que tu peux faire quelque chose ! » Devant le regard suppliant de Jude, le Serdaigle finit par accepter et mit en suspens sa lecture pour trouver un contre sort. Après plus d'une heure, que les trois garçons passèrent le nez dans les livres, le papier toilette finit par s'évaporer dans l'air, après un moulinet de baguette de la part d'Ellio. « Coriace, ce sort ! Il faudra féliciter Noah ! » « La maudire, plutôt ! Merci t'es un vrai pote, je sais pas comment j'aurais fait sans toi ! » le remercia chaleureusement Jude, plus que soulagé d'être débarassé de ce maudit sort. « Et moi alors ? » bougonna Marcus, mis sur la touche. Et Jude, qui se souvenait encore de ses éclats de rire, alors qu'il se tapait la honte de sa vie, ne put s'empêcher de glisser : « Nan, toi, tu sers à rien. Tu fais papier peint. » Ce qui lui valut un coup de poing dans l'épaule de la part du dit papier peint...

2019.
Aujourd'hui a eu lieu ma première réunion chez les obscurs. Ouais, les obscurs, vous ne rêvez pas. Après Serpentard, j'ai rejoint le camp des Mangemorts, et pour mon plus grand bonheur, ça a mis mon frère dans une rage folle. Il est venu me voir, juste après la réunion, et j'ai cru qu'il allait me frapper. Je ne sais même pas pourquoi ça le touche autant, il devrait être content non ?! Comme ça, c'est sûr qu'il sera le préféré de papa et maman ! Il m'a dit des choses... Il m'a parlé de notre tante. De sa marraine. Celle qui est morte, tuée par des mangemorts, quand j'étais petit. Il a voulu me faire culpabiliser, en me disant que je salissais sa mémoire. Mais je ne la connais même pas, je ne m'en souviens même pas ! Elle est rien pour moi ! Quand à décevoir les parents, en ce qui concerne papa, c'est sans doute déjà fait, un bon milliard de fois ! Alors un peu plus ou un peu moins... Il m'énerve, je vous jure ! Dave ! Il m'énerve ! Il croit tout savoir, il croit être parfait, mais pourquoi je devrais faire comme lui, être sa copie conforme ? Pourquoi il serait le bien, l'exemple à suivre ? Je ne veux pas être comme lui, je ne le serais jamais ! Ne peut-il pas le comprendre ? Je ne suis pas grand, je ne suis pas fort, je ne suis pas bon en cours, et doué au Quidditch, je ne suis pas sportif ! Je ne suis pas un Gryffondor et je ne suis pas un Résistant. Je suis un Serpentard à présent, et un obscur, et j'en suis fier. Qu'il vienne me le reprocher, je m'en fous.

Jude ne comptait pas en rester là. Si Hollows pensait s'en sortir comme cela, elle se fourrait la baguette dans l’œil jusqu'au coude. A peine après avoir remercié Ellio, il fila, les laissant sur place, Marcus et lui. Il n'avait pas besoin d'eux pour ce qu'il allait faire, surtout qu'ils s'entendaient plutôt bien avec cette peste de Hollows. Comment ils faisaient, Jude ne savait tout simplement pas. Lui, il la détestait, il la haïssait, et encore plus ces derniers temps. Depuis cet épisode très précis, où elle lui avait dérobé son journal. La garce. Il ne passait pas un jour sans qu'il pense à elle, et à son envie incessante de l'étrangler, ou de l'avadakédavriser sur place. Et quand il abordait le sujet avec ses potes, on se contenait de lui répondre que "mais non, elle était sympa". Heureusement, il y avait Ada. Ada Shaw, une fille de leur année. Une Serdaigle. Et la meilleure amie d'Ellio. De par ce fait, Jude la connaissait un peu, et s'entendait bien avec elle, mais en quatre ans, ils n'avaient jamais vraiment appris à faire connaissance. Pourtant, l'une des choses qui les avait rapproché, c'était que aucun des deux ne pouvait supporter Noah Hollows. Et pour cette raison, c'était vers elle qu'il s'était tourné quand il avait décidé d'anéantir la poufsouffle une bonne fois pour toute. Les deux quatrièmes se voyaient régulièrement depuis, et étaient occupés à établir un plan, de une pour récupérer le journal de Jude, de deux, pour se venger de Hollows. Pourtant, ce jour-là, Jude n'avait pas cru bon d'avertir Ada, et c'était donc seul qu'il se dirigeait vers le parc, là où un gars de leur année lui avait indiqué avoir vu la poufsouffle, à l'ombre d'un grand arbre. A peine arrivé sur les lieux du crime, Jude se reçut un accueil cinglant de la part de sa camarade. Il n'en attendait pas moins d'elle d'ailleurs. « Hemingway ! Quelle détestable surprise. Oh… je vois que tu as réussi à te débarrasser de ces malheureuses feuilles de papier toilettes. Je pensais que ça durerait plus longtemps. T’as fait comment ? » Jude grimaça. Même quand elle parlait, il ne la supportait pas. Et elle ne se cachait même pas de son petit "exploit". Rien que de la voir, ça lui donnait envie de vomir. Cette fille était vraiment insupportable. « Détestable, c'est le mot. Je me serais bien passé de cette visite, mais je crois qu'il faut qu'on parle. Et pour ta blague, j'ai demandé à Ellio. Il n'a pas mis bien longtemps à trouver le contre sort. » Une heure en vérité, mais ça, il ne l'avouerai pour rien au monde. « Hollows, j'en ai ras-le-bol de toi et de tes coups foireux ! Alors que tu me fasses des blagues de ce genre, ça passe encore, même si ça me conforte dans l'idée que tu as un âge mental particulièrement bas ! Mais tu vas me rendre mon journal. Tout de suite ! » Et sur ce, Jude sortit sa baguette et la pointa sur la Poufsouffle, toujours au sol.

Jude n’aimait pas Noah. Et Noah n’aimait pas Jude. C’était aussi simple que ça. Ne vous inquiétez pas, ils vivaient vraiment très bien de leur côté, nul regret de ne pas avoir de l’affection l’un pour l’autre. Ils passaient leur temps à tenter de surpasser l’autre, ne rataient jamais une occasion de montrer qui était le meilleur… ou LA meilleurE qui était en l’occurrence Noah. Bah oui, c’était tellement évident, ne nous voilons pas la face. Il faudrait bien Jude se mette un jour ça dans le crâne. Il ne lui effleurait pas la cheville…

Vous comprenez donc l’immense déception de Noah lorsqu’elle découvrit qu’il avait par miracle réussi à se défaire de son piège. Elle était hyper vexée intérieurement, mais tentait de montrer un calme olympien face au Serpentard. Lui, semblait encore moins enchanté qu’elle de la voir… Pas étonnant, quand on savait qu’il venait probablement de passer un horrible après-midi à se dépatouiller avec du PQ. Mais c’était quand même marrant qu’il ait direct su que c’était Noah qui lui avait fait ça. Elle se sentait comme flattée qu’il ait directement fait le rapport –parce que c’était un coup de maître, ne nous le cachons pas.

«Détestable, c'est le mot. Je me serais bien passé de cette visite, mais je crois qu'il faut qu'on parle. » Et rebelote. Ils étaient partis pour une bonne heure de débat. Noah prit une grande inspiration, prête à affronter les railleries d’Hemingway et à riposter de plus belle. « Et pour ta blague, j'ai demandé à Ellio. Il n'a pas mis bien longtemps à trouver le contre sort. » Rho zut Ellio était son pote. Un de ses meilleurs potes même, à ce qu’il paraît. Elle aurait dû se douter qu’il allait l’aider… Ellio était de loin le gars le plus intelligent qu’elle connaissait -enfin, il était quand même assez con pour être passé juste à côté d’une fille superbe (on parle de WonderDalia quand même !). Un sortilège que Noah ne maitrisait pas vraiment n’a pas dû trop lui donner de fil à retordre. « Je savais bien que t’étais pas capable de t’en sortir seul.  » Lança-t-elle, en roulant des yeux. Jude continua sur sa lancée. «Hollows, j'en ai ras-le-bol de toi et de tes coups foireux ! » Par la barbe de Merlin, il allait encore recommencer avec ses fameuses tirades à la Caliméro... Noah mit son cerveau en mode off et contempla ses ongles le temps qu’il finisse de gaspiller sa salive. « Alors que tu me fasses des blagues de ce genre, ça passe encore, même si ça me conforte dans l'idée que tu as un âge mental particulièrement bas ! Mais tu vas me rendre mon journal. Tout de suite !  » Noah leva les yeux au ciel. C’était toujours un tel supplice d’entendre sa voix plaintive. Pire que Mimi Geignarde (vous voyez la force de la comparaison). Et gnagnagna et gnagnagna et vas-y tu m’as volé mon journal,  et vas-y ya toute ma vie dedans… C’était toujours le même refrain. Elle commençait à se demander si elle ne devait pas le lui rendre tant il la saoulait à toujours le lui réclamer… Ha non t’as cru. Tout bien réfléchi, elle aimait trop le voir impuissant face à sa roulardise tandis qu’elle savourait sa victoire et le faisait tourner en bourrique. « Déjà, mes coups sont pas foireux.  » Se défendit-elle. Elle avait parfaitement réussi son coup en lui volant son journal, comment pouvait-il oser qualifier ça de la sorte, non mais ! «Et puis je pensais que t’avais compris à la longue que je n’avais nullement l’intention de te rendre ton bien. Si je te le rends, ce ne sera plus du vol… Et ce serait pas aussi drôle !  » Ricana-t-elle. Eh oui, Jude pouvait toujours rêver pour l’avoir, son journal.

Jude la pointa de sa baguette. Noah fronça les sourcils, interloquée. « Qu’est-ce que tu… oh !  » Noah éclata de rire lorsqu’elle comprit ce que Jude tentait de faire. Il n’était pas sérieux quand même… il allait l’attaquer ? Elle ? C’était vraiment trop ridicule. Il avait l’air cependant de ne pas prendre ça à la légère. C’était qu’un journal, il n’y avait pas de quoi en faire un drame quand même… « Tu peux toujours chialer pour l’avoir, Judie. » Dit-elle, bien conscience que l’usage de ce surnom qu’elle avait vaguement lu dans son journal pouvait le faire sortir de ses gonds. Elle eut l’idée de se lever et de voler furtivement sa baguette avant de se rappelait que le journal était toujours caché derrière elle. Ca l’énervait d’être bloquée en position assise, elle avait envie de se lever pour mieux se foutre de sa gueule, sans qu’il puisse la regarder « de haut » dans le vrai sens du terme. Il ne faudrait pas non plus qu’il prenne la grosse tête. « En plus je ne l’ai même pas sûr moi, je vais avoir du mal à te le donner. » Mentit-elle. C’était malin ça, elle n’avait pas eu le temps de le ranger dans son sac. Et elle était bien trop fatiguée après son footing pour une course poursuite… « Au fait, tu dessines très mal le vermisseau. Si un jour l’envie te prend de devenir artiste… oublie. Tes dessins sont aussi harmonieux que ceux d’un croupion de scrout-à-pétard sexuellement possédé par un hippogriffe.  » Ajouta-t-elle en ponctuant ses propos d’hochements de tête. Compréhensive, Noah ? Oh mais oui, sa bienfaisance était à l’image de son immense modestie, si vous voulez tout savoir. Elle ne se faisait jamais prier pour faire partager ses fameux conseils à la Terre entière… même à ses ennemis.

Le temps passait, et Noah commençait à s’impatienter. Le fait que Jude tienne autant à son journal l’intriguait, et elle attendait qu’il se casse pour reprendre sa lecture plus en profondeur. Elle aurait aimé avoir de quoi le faire chanter, mais elle avait seulement feuilleté le journal. Elle se rappelait de deux trois phrases, pas plus. « Quoi, t’attends d’avoir une crampe pour baisser ton bras ? Tu m’fais pas peur, minus.  » Laissa-t-elle échapper, en ne pensant qu’à moitié ses mots. Elle ne s’était jamais intéressée d’assez près à lui pour savoir s’il était doué en sortilèges, ou même s’il était prêt à en lancer un contre quelqu’un rien que pour récupérer son journal… Il devait y avoir des informations vraiment hyper personnelles là-dedans. Hyper secrètes. Hyper humiliantes. Donc hyper intéressantes. Mouahahaha. Noah avait déjà hâte de découvrir ça.

Spoiler: