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 L'écriture est la parole la plus silencieuse qui soit. Oli&Liv

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MessageSujet: L'écriture est la parole la plus silencieuse qui soit. Oli&Liv   L'écriture est la parole la plus silencieuse qui soit. Oli&Liv EmptyMar 7 Aoû - 2:52



Oli & Liv.
❝ Les romans ressemblent à la réalité, mais pas le contraire. ❞

C’était une catastrophe, un désastre, un drame, une calamité, et presque une tragédie à l’état pur. Presque. Liv avait passé le dortoir au peigne fin, ainsi que la salle de bain, elle avait mit sans dessus dessous la salle commune et avait fouillé ses affaires de fond en combles. Il fallait bien se rendre à l’évidence, elle avait perdu son carnet, et l’heure était grave. N’importe qui pouvait tomber dessus, le lire, le rapporter aux corps enseignant, l’afficher quelque part aux yeux de tous, ou pire encore, le détruire par pur méchanceté. Ce serait alors dix ans de vie qui partirait en fumée, comme ça, d’un coup. Tout ça parce qu’elle avait réussie, par une manière qui lui était encore inconnue, à perdre ce cahier ! Se félicitant à haute voix, avec toute l’ironie dont elle était capable, Liv décida de recommencer ses recherches dans les mêmes endroits, essayant de se persuader qu’il ne pouvait être que là. Elle ne pouvait imaginer qu’il en soit autrement, car sinon, c’était absolument certain que quelqu’un d’extérieur à sa maison l’avait lu, ou allait le lire, et cette pensée lui était intolérable. C’était sa vie qu’elle couchait sur papier, son existence, ses aventures, ce cahier, c’était toute sa vie. Elle l’écrivait depuis qu’elle savait tenir un stylo et formuler des phrases plus ou moins cohérentes. Oh, bien sûr, elle n’avait jamais mentionner son nom ou celui de ses camarades, ils avaient tous leur nom de code, qui les protégeraient, quelque part, des regards et des commentaires des autres, si une personne devait tomber sur cet écrit. Un peu comme là, tout de suite. Parce qu’elle aurait mit sa main à couper que son espèce de journal intime venait d’être lu, et ça ne lui plaisait pas beaucoup. C’était une intrusion dans sa vie, dans ses pensées, dans son monde, et même dans sa tête. Jamais personne n’aurait du apprendre l’existence de ce calepin, c’était trop risqué, pour tout le monde. Tout ce qui y était dit était vrai, il n’y avait aucune modification des faits ou des dires. Seuls les noms, les camps et le lieu avaient subis des modifications. L’école de sorcellerie anglaise était devenue un internat, qui était situé dans une cuvette tout droit sortie de son imagination, dans un coin très joli de la France, en Savoie, dans les Alpes. Allez savoir pourquoi, Liv avait choisi ce lieu, qui l’avait toujours fasciné pendant son enfance, et qui continuait à lui plaire énormément, même si elle était devenue une adolescente. Les camps étaient devenus des confréries, avec leurs emblèmes et leurs noms. Les Résistants faisaient partis de la confrérie des Justes, et avaient pour emblème une plume à la couleur dorée, les Impartiaux de la confrérie des Neutres, avec une simple croix blanche pour emblème, et les Obscurs de la confrérie des Démons, avec la lettre D comme symbole. La jeune fille savait que ce n’était que son point de vue, et qu’il était quelque peu arrêté sur cette histoire de noms de confréries, mais les appellations s’étaient imposées d’elles mêmes dans son esprit, et elle n’avait jamais songé à les changer. Après tout, tout ceci aurait du rester secret. Et tout ceci n’avait finalement que peu d’importance, car même si elle avait pris soin de changer tous ces petites détails, même l’individu le plus sot de l’école comprendrait que tout ceci n’était pas purement fictif, et que son récit s’encrait dans une grande part de réel. Quelle idiote elle était ! Tenir un pareil carnet, et le balader dans tout le château, sans prendre plus de précautions, c’était tellement stupide ! Liv devait se rendre à l’évidence, il n’était pas dans les endroits qu’elle avait fouillé, alors, soit quelqu’un l’avait prit et ne comptait pas le poser en évidence pour qu’elle puisse le récupérer, soit elle l’avait perdue quelque part ailleurs et là, c’était vraiment pas glorieux. Et tandis qu’elle se penchait une énième fois pour regarder en dessous du canapé, une voix résonna au dessus d’elle. « Tu cherches quelque chose ? » De mauvaise humeur, et furieuse contre elle-même, la préfète répliqua, du tac au tac, légèrement agressive, sans même faire attention à qui ça pouvait bien être « Non, je compte les grains de poussière au sol. Bien sûr que je cherche quelque chose, c’est pas difficile de le deviner, par Merlin ! ». Comme elle n’avait apparemment aucune chance aujourd’hui, il fallait que ça tombe sur Sarah. La douce et tendre Sarah. En se relevant, Liv aperçut l’ombre des larmes dans les yeux de sa Sarah, et elle s’en voulu. Poussant un soupir désabusé, elle passa une main dans ses cheveux, blonds comme ceux des de ses ancêtres Vikings, gênée et ennuyée de faire de la peine à son ancienne coéquipière. « Pardonnes moi, Sarah, je ne voulais pas être méchante, ce n’est pas contre toi que je suis en colère, mais contre moi. Quelque chose d’important pour moi a disparu, et c’est entièrement ma faute, alors je m’en veux, parce que c’est privé, et que personne ne doit mettre la main dessus, même si je pense que c’est trop tard … » Sarah hocha la tête, et Liv lui tendit son dernier mouchoir, pour qu’elle sèche ses yeux. « Tu voulais quelque chose, ma Sarah ? Tu as un problème ? » Lui répondant par la négative, la jeune Poufsouffle l’invita à manger avec elle dans la Grande Salle, et Liv accepta l’invitation avec plaisir, heureuse de se retrouver un peu seule à seule avec son amie. Tout n’était plus rose dans le monde de Sarah, et Liv aimait y rajouter une touche de bonheur, si elle le pouvait, pour que ça redevienne, un peu, comme avant. Elle aurait même bien voulu se déguiser en vahiné, avec le bikini et tout et tout, pour danser sur la table au beau milieu de la Grande Salle si elle était intimement persuadée que cette action un peu folle pouvait faire faire à tous un voyage dans le temps, et les renvoyer à l’époque où tout allait encore bien, aux yeux de Liv en tout cas. Mais c’était un peu égoïste, et Sarah était heureuse de pouvoir s’afficher avec Xander alors, elle devait s’y faire, tout simplement. Durant toute la durée du repas, elle ne pensa plus à son carnet, et profita de ses quelques minutes de pur bonheur et d’amusement avec son amie, et expérimenta sur les conseils de Sarah, de nouveaux culinaires, qui étaient vachement bons, et qui entraient dans le top dix de ses plats préférés. Après la confiture du petit déjeuner, bien sûr. Il ne faudrait pas pousser le bouchon trop loin, tout de même ! Liv laissa ensuite Sarah aux bras de Xander, à qui elle n’adressa qu’un regard, et un sourire de politesse. Elle avait dit qu’elle ferait des efforts, pas qu’elle deviendrait sa meilleure amie ou qu’elle lui lècherait les bottes, donc pas besoin de faire plus, à ses yeux. Elle adressa à la poursuiveuse des Poufsouffle un signe de la main, un clin d’œil et un baiser irréel, avant de repartir vers la Salle commune.

Liv marchait d’un pas décidé quand elle se ravisa, et fit demi tour, empruntant les escaliers qui menaient au cinquième étage. Elle avait besoin d’être un peu seule, et à cette heure, il ne devrait y avoir techniquement personne dans la salle aux coussins. Drôle de nom pour une drôle de salle, quand on y pensait. C’est sûrement pour ça que personne n’y pensait, ce serait stupide de changer le nom d’une salle alors qu’il lui allait comme un gant. Mais il était certain que ce n’était personne d’autre que les élèves qui avaient affublé cet endroit d’un nom aussi banal qui, par ailleurs, coulait de source. Comme prévu, il n’y avait pas âme qui vive dans la salle. S’installant confortablement, Liv tira un coussin dans son dos pour être callée contre le mur sans avoir mal au dos, et sortit de son sac en bandoulière un livre sur les potions, bien décidée, pour une fois, à faire un effort pour ce devoir. Après tout, elle passait ses BUSES cette année, et elle n’avait pas intérêt à tour rater en beauté, si elle voulait pouvoir conserver sa place de préfète l’année prochaine. Les potions seraient la matière qui lui demanderait le moins de travail pour réussir, car c’était bien connu, elle avait du potentiel, mais une flemme monumentale de l’utiliser. Il suffisait qu’elle y travaille un peu, et qu’elle cesse de pester contre son professeur à chaque heure de cours, qu’elle écoute un peu plus, pour que tout fonctionne, comme sur des roulettes. Il suffisait, justement, et ça, ce n’était pas gagné, parce qu’il n’était pas dit qu’elle le ferait. Souriant à son propre manque de volonté, Liv se plongea dans sa lecture.

Elle n’avait pas lu une moitié de page que la porte s’ouvrit sur l’aide bibliothécaire. Levant un sourcil de surprise, Liv lui adressa un sourire poli et se redressa pour aller à sa rencontre. «  Bonjour Monsieur Stocker. Vous cherchez quelqu’un ? Je suis désolée si c’est le cas, mais comme vous pouvez le voir, il n’y a personne ici, à part vous et moi. » Oui, tient, qu’est-ce qu’il faisait là ? Ce n’était pas courant de voir quelqu’un qui appartenant au corps enseignant descendre ici, encore moins à cette heure de la journée. Et si il la suivait ? Non, c’était impossible, sinon elle n’aurait même pas eut le temps de s’installer qu’il serait entrer. Mais alors, il faisait quoi ? Secouant vaguement les épaules, Liv conclut qu’il devait chercher quelqu’un qui devait rendre un livre, et qui ne l’avait pas fait. Elle resta à sa place, attendant simplement qu’il lui réponde, si il avait l’intention de le faire. C’était de notoriété publique qu’Oli n’avait pas toute sa tête, et que ces réactions étaient à la hauteur de l’être qu’il était aux yeux des élèves, étranges et imprévues. A peine eut-elle le temps de se faire cette réflexion qu’il lui tendait un carnet, qu’elle reconnut en un coup d’œil. C’était son carnet. OH MON DIEU ! Oui, c’était très poussé et absolument inattendu comme réaction, je vous l’accorde. Il n’empêche que c’était la seule chose qu’elle arrivait à se dire, et cette phrase tournait en boucle dans son crâne, tandis qu’elle jetait un regard affolé vers l’homme en face d’elle. Et si il savait, si il avait compris ? Si il venait la chercher pour l’emmener chez le directeur de l’école ? L’heure était grave. Mais il ne bougeait pas, et se contentait de lui tendre ses écrits. Alors, pour ne pas passer pour une idiote, ou pour ne pas passer encore plus pour une idiote que c’était le cas, elle tendit les doigts pour l’attraper, précautionneusement, au cas où ce serait un piège. Lorsqu’elle eut son livret entre les mains, Liv sentit une vague de soulagement l’envahir, avant de se rendre compte que c’était quand même un adulte qui venait de lui rendre son feuillet. « Euh … Merci. C’est très gentil de votre part de me le rendre, Monsieur. J’imagine que je l’ai perdu à la bibliothèque, quand je suis venue emprunter le livre sur les potions ? » Encore que ce n’était pas sûr, car même si il y avait de fortes de chances pour que ce soit le cas, Stocker passait sa vie à se balader dans le château, à toute heure du jour et de la nuit, donc il se pourrait aussi qu’il soit passé juste après elle dans un couloir et qu’il ait ramassé son carnet à ce moment là. «  Et … Je suppose que … Vous l’avez lu, n’est-ce pas ? » Ce n’était pas un reproche, parce que c’était une réaction tout à fait banale de la part d’un individu normalement constitué. La curiosité était un vilain défaut, mais Liv ne serait pas celle qui blâmerait quelqu’un de curieux, puisqu’elle l’était également. « Oui. » Bon, au moins c’était clair comme réponse. «  Ah. Jusqu’au bout ? » Jusqu’au bout ? Vraiment ? C’est tout ce qu’elle trouvait à dire, et la préfète trouva ça complètement stupide. Mais pour sa défense, elle était totalement paniquée, et cherchait à savoir si il était arrivé au passage sur les confréries. « Oui. » Magnifique, pensa-t-elle. « Je trouve qu’Elinor a de drôles de réactions. Elle ne veut pas s’engager, mais elle collectionne les petits amis. C’est stupide. » Ah. Donc à première vue, elle était stupide. Parce que la Elinor en question, c’était elle. « Et puis elle a une drôle de relation avec ses amis. Surtout avec Hector. » Ah bon ? Elle ne trouvait pas qu’elle avait une drôle de relation avec Alister. Il n’était que son meilleur ami, rien de plus. Même si il était tout pour elle, il ne restait finalement que son meilleur ami, et rien n’était bizarre dans leur relation. Ce n’était pas comme si ils se couraient après, ou s’embrassaient dans les couloirs, à l’ombre des regards. C’était très simple comme relation, à leurs yeux, du moins. Jusque là, Liv ne s’était jamais posée de questions, parce que pour elle, tout coulait de source, rien ne prêtait à confusion dans leur profonde amitié. «  Ce n’est que son meilleur ami. Il n’y a rien de bizarre là dedans. Elle l’aime, il l’aime. Mais ils n’y a rien de compliqué, ce n’est qu’une profonde amitié entre eux deux. Un amour d’amitié. Enfin, je ne sais pas comment vous l’expliquer. Je l‘ai conçu comme ça, c‘est tout. » Non, ce n’était pas tout. Elle ne l’avait pas imaginé, c‘était arrivé, c’était vrai, ça existait bel et bien. «  Quand à Elinor, nous dirons qu’elle est … Spéciale. Simplement spéciale. Rien n’est stupide Monsieur Stocker, jamais. Vous trouvez cela stupide parce que ça vous parait contradictoire, n’est-ce pas ? Ce à quoi je répondrais qu’elle sait qui elle est, ce qu’elle veut, et la plupart du temps, elle sait ce qu’elle fait. Donc ce n’est pas stupide, c’est juste différent des conventions. »

© Mzlle Alice.


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MessageSujet: Re: L'écriture est la parole la plus silencieuse qui soit. Oli&Liv   L'écriture est la parole la plus silencieuse qui soit. Oli&Liv EmptyDim 26 Aoû - 10:38

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La Poufsouffle qu’Oli traçait depuis le début de la journée s’engouffra dans la salle aux coussins. Le bibliothécaire hésita un instant, se demandant si elle attendait quelqu’un et s’il fallait mieux la laisser tranquille ou si de toute façon elle comptait juste se reposer. Décidant qu’il avait eu suffisamment de mal à la trouver et à la suivre, il fit quelques pas dans le couloir du cinquième étage et posa la poignée sur la porte de la salle. Il ne savait pas quoi lui dire. S’il voulait la voir, c’était parce qu’il avait quelque chose qui lui appartenait. Un petit carnet dans lequel était écrit, manifestement, une histoire. Il l’avait lu entièrement un jour où il s’ennuyait, et comptait bien lui donner son avis qu’elle le veuille ou non. Ce n’était pas un avis négatif, mais les personnages brillaient de réalité et ils trouvaient que certains avaient simplement… torts. De réagir de cette manière. De faire ça ou ça. Dans tous les cas, il voulait lui rendre, se disant que Liv devait le chercher partout. Quand il entra dans la salle il se rendit compte qu’elle était toute seule, la tête dans un bouquin qu’elle venait de commencer. Elle releva la tête immédiatement, l’air surpris. Elle était déjà debout qu’il n’avait pas fait un seul pas dans la salle. « Bonjour Monsieur Stocker. Vous cherchez quelqu’un ? Je suis désolée si c’est le cas, mais comme vous pouvez le voir, il n’y a personne ici, à part vous et moi. » Le bibliothécaire fronça les sourcils mais ne rajouta rien, surpris ceci dit de la vivacité avec laquelle elle s’était approchée. Sans dire un mot, il tendit le petit carnet à la blonde qui écarquilla les yeux soudainement. C’est bien ce qu’il pensait : elle l’avait cherché partout et devait être heureuse – ou inquiète – de le retrouver. Elle ne bougea pas pendant un petit moment et finit par l’attraper délicatement, du bout des doigts, comme si elle craignait quelque chose. Le mangemort hésitait à faire demi-tour, ne sachant pas s’il pouvait simplement lui donner son avis et partir ou s’il ne devait rien dire. « Euh … Merci. C’est très gentil de votre part de me le rendre, Monsieur. J’imagine que je l’ai perdu à la bibliothèque, quand je suis venue emprunter le livre sur les potions ? » Oli réfléchit un instant. Il ne savait même plus quand est-ce qu’il l’avait récupéré, mais il était tombé de son sac et il l’avait simplement ramassé. Aussi il haussa les épaules, gardant le silence. Il était rare que Morgan ne parle pour ne rien dire, et ça n’allait pas commencer maintenant. Tant qu’il pouvait s’exprimer silencieusement, il le faisait. Devant l’air gêné de Liv, il resta encore un instant, se balançant d’un pied sur l’autre. « Et … Je suppose que … Vous l’avez lu, n’est-ce pas ? » Soupirant, le bibliothécaire daigna répondre. « Oui. » « Ah. Jusqu’au bout ? »

Oli fronça à nouveau les sourcils, étonné. Le brun ne savait pas si la jeune fille était étonnée, gênée, ou énervée. Il l’avait évidemment feuilleté au départ, étant curieux de nature, et puis avait finalement décidé de le lire, aimant le style d’écriture et s’attachant bizarrement aux personnages.« Oui. »Puisque la blonde ne disait plus rien et qu’il en avait envie, le mangemort décida de donner son avis. « Je trouve qu’Elinor a de drôles de réactions. Elle ne veut pas s’engager, mais elle collectionne les petits amis. C’est stupide. » Liv eut un regard bizarre, mais Morgan ne s’en soucia pas. Il essayait de se remémorer sa lecture, et de chercher ce qui l’avait gêné d’autre. Il y avait autre chose qu’il avait marqué. Claquant des doigts en même temps qu’il se souvenait, il releva la tête. Cette histoire de meilleur ami l’avait marqué – on se demande pourquoi. « Et puis elle a une drôle de relation avec ses amis. Surtout avec Hector. » Encore une fois, regard indéchiffrable mais pas particulièrement ni heureux ni d’accord. Oli attendit patiemment une réponse, comprenant que la jaune et noir allait défendre ses personnages, ce qui était tout à fait naturel. Elle devait y avoir un attachement tout particulier. Comme prévu, elle répliqua rapidement. « Ce n’est que son meilleur ami. Il n’y a rien de bizarre là dedans. Elle l’aime, il l’aime. Mais ils n’y a rien de compliqué, ce n’est qu’une profonde amitié entre eux deux. Un amour d’amitié. Enfin, je ne sais pas comment vous l’expliquer. Je l‘ai conçu comme ça, c‘est tout. » Un brin d’énervement dans sa voix fit sourire le mangemort. Il comprenait qu’elle se défende de cette manière, mais n’était pas d’accord. C’était bien elle qui l’avait conçu, mais Morgan avait eu l’impression en le lisant que les personnages échappaient quelque fois à l’auteure, ce qui était étrange en plus d’être peu probable pour des héros inventés. Mais soit. Après tout, la Poufsouffle avait peut-être une manière de voir la vie qui était tout à fait propre à elle et que le jeune homme ne comprenait pas – et ne comprendrait jamais.

« Quand à Elinor, nous dirons qu’elle est … Spéciale. Simplement spéciale. Rien n’est stupide Monsieur Stocker, jamais. Vous trouvez cela stupide parce que ça vous parait contradictoire, n’est-ce pas ? Ce à quoi je répondrais qu’elle sait qui elle est, ce qu’elle veut, et la plupart du temps, elle sait ce qu’elle fait. Donc ce n’est pas stupide, c’est juste différent des conventions. » Le mangemort haussa un sourcil, gardant un demi-sourire. Elle avait l’air de tenir à ce qu’elle disait et de se battre pour qu’il comprenne. Ceci dit, Oli n’était pas d’accord avec ce qu’elle disait. Elle assumait qu’il ne pouvait pas comprendre parce que c’était contradictoire, mais c’était faux. Ce n’est pas ça qu’il disait. Il l’était lui-même et pouvait comprendre qu’Elinor décide de cumuler les petits amis. Ou qu’elle soit différente des conventions. Plissant les yeux, le mangemort élargit son sourire. « Je me permets de vous contredire. Je ne vous direz pas si vous écrivez correctement ou pas, ou si votre personnage devrait ou ne devrait pas faire ça : qu’une personne soit réelle ou pas, je la connais rarement assez pour juger d’un comportement et des choix de cette dite personne. Ceci dit, ce n’est pas qu’elle soit contradictoire qui me gêne. Et je me suis mal exprimé : ce ne sont pas ses actions que je trouve stupides. » Essayant de formuler sa pensée, Oli fit quelques pas et finit par se laisser tomber dans un coussin, regardant la jeune fille debout en face de lui. « De réputation au moins, vous devez savoir que je suis quelqu’un des plus contradictoires. Et peut-être stupide, aussi, mais là n’est pas la question. Ce n’est pas ça qui m’interroge, c’est le fait qu’elle ne réfléchisse pas. Je veux dire par là qu’au final, elle collectionne les garçons en les lâchant au fur et à mesure, mais ça mène à quoi ? Vous ne pensez pas qu’au final, elle va tourner en rond ? » Testant la Poufsouffle, Oli lui fit un léger clin d’œil. « Pour un personnage, ne pas avoir de but, ça reste un tantinet redondant et pas forcément attractif pour le lecteur. »

Laissant planer un silence significatif, le bibliothécaire finit par reprendre la parole. « Si elle réfléchissait à ce qu’elle faisait, qu’elle essayait de se poser deux minutes pour voir ce que ça pourrait faire de s’engager ne serait-ce qu’une seule fois, peut-être que plusieurs choses s’arrangerait. Je n’arrive pas à dire si elle aime enchaîner les petits amis tant que ça. Après tout, c’est un style de vie. Ce n’est pas moi qui vais critiquer ça. » Morgan soupira. Il hésitait à dire ce qu’il avait dans la tête, c’est-à-dire que lui avait enchaînée les filles quand il était plus jeune, seulement ce n’était pas des petites amies. C’était plutôt des coups d’un soir, et c’était pour se sortir de la tête une autre fille, avec qui il se serait marié volontiers. C’était différent, mais ça pouvait peut-être revenir au même. Décidant qu’il allait tourner ça autrement, il attrapa un coussin et commença à jouer avec. « Il y a souvent une raison pour laquelle on est contradictoire, et je sais de quoi je parle. Je ne sais pas ce qu’Elinor fuit, mais elle ne se fait pas forcément du bien. Je vous aurais bien donné un autre exemple mais j’ai pas envie. » Levant les yeux vers Liv, il lui envoya le coussin à la tête. « Réflexe. » Avec un sourire devant l’air étonné de la jeune blonde, il termina sa pensée. « Et puis cette histoire de meilleur ami c’est ridicule. Ça crève les yeux qu’il n’y a pas que ça. M’enfin, j’ai sûrement pas mon mot à dire la dedans. Quoiqu’il en soit, vous avez peut-être besoin d’un avis objectif sur votre… bouquin. Je peux appeler ça bouquin ? Je sais même pas vraiment ce que c’est, concrètement. J’espère que ça vous fait plaisir de le retrouver, vous allez pouvoir écrire la suite des aventures d’Elinor. » Souriant à la Poufsouffle, il posa un coussin derrière sa tête et se cala contre le mur. Il n’arriverait jamais à se lever, c’était définitif. Il voulait rester là toute sa vie.
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