i've been looking for you.

Eros était debout depuis déjà quelque heures avant le levé du soleil, en fait il n'avait pas dormit. Son cendrier au bord du débordement et Nimbus qui dormait sur son épaule, le jeune homme ne bougeait pas d'un poil, sauf le mouvement mécanique d'amener sa cigarette à la bouche. Il t'a pourrit la vie. Regarde ou tu en es pour lui. Tu lui cours après, comme toujours. Il souffla la fumée juste devant ses yeux comme pour embrumer ses propres pensées. Le rongeur calé dans le creux de sa clavicule remua, probablement réveillé par la faim. Il se réveilla doucement, dégringola le long du bras tatoué de son maître et courut vers la petite cuisine en quête de miettes et autres choses qu'il aurait pu engloutir. Le jeune homme s'étira et poussa un long soupir, s'enfonçant encore plus sur le canapé finissant même par s'allonger il somnola quelque minute dans une position des plus inconfortables et se releva lorsqu'un hibou de fonction lui amena son courrier. Le fameux Quidditch Magasine ainsi qu'une lettre de son capitaine des Wigtown Wanderers qu'il ouvrit pour avoir des nouvelles de chaque membres. Il reprit le magasine en main et l'ouvrit négligemment en se dirigeant vers la cuisine. Il fouilla longtemps, pestant sur le fait qu'il fallait absolument qu'il aille faire des courses. Il balança par terre un morceau de fromage réservé à Nimbus, ce dernier se jeta plutôt violemment sur ce qu'il lui venait d'être jeté pour l'emmener dans un coin de la pièce et le grignoter tranquillement. Eros finit par faire chauffer du café et parcourait les pages emplit d'écritures du plus populaire journal des Sorciers mordus de Quidditch. Il lisait à peine les titres qu'il tournait déjà la page mais l'une d'elle l'interpella, évidemment. Une photo animée de lui sur son balai trônait sur le papier, annonçant le nouveau poste du batteur à Poudlard. Il se dit alors qu'il devait se dépêcher de rendre une petite visite à Ambroise avant que le français prenne ses jambes à son cou et déguerpisse en lisant cet article.

Il traine encore un moment dans son appartement avant de finalement daigner sortir de chez lui. Il commençait à faire de plus en plus bon, la météo était clémente dernièrement, et Eros n'avait pas envie d'enfiler sa robe de service en tant que pion. Tout simplement vêtu d'un jean, un t-shirt avec un col en V et d'une veste il se dirigeait vers le château, se devant de pavaner dans les couloirs pour réprimander les élèves qui n'avait rien à y faire. De sa maigre expérience, il se souvenait que le lundi matin était calme, quasiment tous les étudiants étaient en cours, disséminés dans toutes les salles de classe de Poudlard. Il traversa le parc de sa marche nonchalante et arriva enfin devant les deux immenses portes. Sa longue marche l'avait plus fatigué qu'autre chose et il n'avait même pas pensé à transplaner ou à prendre son balai.

Le jeune homme grimpa les escaliers puis quelqu'un l'interpella. Une voix fluette derrière lui s'écria : « Jeune homme! Votre cigarette, il serait préférable que ça n'entre pas dans le château. » Une vieille femme aigrit montait les escaliers sur ses talons, se dirigeant elle aussi vers la porte. À la vue de sa robe un peu spéciale il la reconnut comme étant une professeur mais l'idée de son nom lui échappait, d'autant plus que la matière qu'elle pouvait enseigner. Elle passa à côté de l'Irlandais en le snobant royalement et d'un coup de baguette, elle fit voler la cigarette d'Eros qui retomba sur le sol et se consuma instantanément. La trouble-fête continua sa route la tête haute et entra dans le château. Sturridge soupira et pénétra à son tour dans l'enceinte du château.

Comme prévu, les couloirs étaient déserts, les cours venaient tout juste de commencer. Arrivé au troisième étage, le jeune batteur entendit des pas précipités venant de derrière et à peine s'était-il retourner qu'une petite silhouette le heurta de plein fouet pour se retrouver à même le sol. « Ohlala! Désolée je suis en retard et je ne regardais pas où j'allais. » En observant minutieusement la jeune fille qui était toujours par terre, Eros sourit lorsqu'il reconnut Sarah Mandleton, élève de Poufsouffle en cinquième année, détestée d'Ambroise. Et c'était tout ce qu'il avait besoin de savoir pour l'apprécier. Il lui tendit une main pour l'aider à se relever et elle regarda intensément les bras tatoués de l'Irlandais comme si elle n'avait jamais vu de tatouages de sa vie. Elle attrapa sa main pour se hisser sur ses deux pieds, pas vraiment dignes de confiance. Puis la jolie cinquième année croisa le regard d'Eros. Elle du le reconnaitre car elle se mit à balbutier en baissant la tête pour faire mine de ramasser ses affaires. Le surveillant ne savait pas si elle était gênée, apeurée ou autre chose dans le genre. Alors il sourit et ébouriffa les cheveux de la Poufsouffle qui se figea sous le geste. « Bon.. euh.. je- je vais y aller. » Elle contourna Eros et courut en direction de sa salle de classe.

À nouveau, l'Irlandais errait dans les couloirs, deuxième étage, premier étage. À chaque heure, les élèves sortaient, changeaient de salle, s'entassaient dans les couloirs et un fois de plus tout redevenait calme. Midi arriva et tout le monde se dirigea vers la Grande Salle tel un troupeau. Eros lui bifurqua vers le parc et alluma une cigarette tout en regardant passer les élèves qui se dirigeaient soit vers les serres, soit ver leur cours de soins aux créatures magiques. Aux environs de quatorze heures, le jeune homme descendit aux cachots afin de vérifier si aucuns serpentards ne complotait dans cet endroit sombre et humide. Et c'est à ce moment qu'une idée lui traversa l'esprit.

Il était devant la porte. Sa porte. Les appartements des professeurs étaient situés aux cachots et c'était le prétexte parfait pour Leon qui posa sa main sur la poignée de la porte. Par chance pour lui, elle était ouverte et il arriva dans ce qui semblait être un petit salon. Personne à l'horizon mais il perçut du bruit de la salle de bain. Un rictus déforma la courbure de ses lèvres tandis que deux yeux brillants l'observait dans la pénombre. Un chat blanc qui restait à une distance raisonnable d'Eros, peut être que par précaution, son instinct lui disait de ne pas s'approcher de celui qui avait tant fait souffrir son maître. Le jeune homme alluma une énième cigarette et se posa négligemment sur le lit de l'ancien Attrapeur. Dans l'obscurité, il distinguait mal la nouvelle déco de son précédent amant. Les bruits d'écoulement de l'eau s’affaissèrent et comprenant qu'il ne tarderait pas à faire face à celui qui l'avait brisé, Eros hésita l'espace d'une fraction de seconde. S'il perdait son calme et qu'il se retrouvait à tabasser Ambroise, il serait mal, très mal. Mais ces pensées ne firent pas long feu car lorsque la porte de la salle de bain s'ouvrit et qu'il vit la silhouette torse nu du propriétaire des lieux, il savait qu'il avait fait le bon choix. De toute manière de Sade aurait fini par lire le journal et s'enfermer à double tour sans jamais sortir de chez lui. Il pouvait profiter de l'effet de surprise.

Le jeune professeur lisait son courrier tout en buvant son café et Eros pensa que c'était trop bien joué pour être réel. Il avait ouvert le journal et lisait silencieusement la photo ainsi que l'article qui spécifiait que le batteur sans pitié des Wigtown Wanderers l'avait suivit jusqu'ici. Ambroise ne mettrait pas longtemps à remarquer que Sturridge était ici car malgré le temps, il n'avait pas changé, il gardait les mêmes habitudes, les mêmes cigarettes et il était certain qu'il sentirait sa présence.

Ambroise balança le journal sur le côté en ayant finit de lire l'article et Eros sourit de plus belle. Il aurait presque pu voir son ex déglutir. Finalement, ce dernier se figea et attrapa sa baguette. Le batteur serra le poing, ce geste raviva de mauvais souvenir. « Eros?... C'est toi? » Il l'avait presque affirmé mais le jeune homme aurait probablement préférée que quelqu'un comme Cassiopée sorte de l'ombre à la place de son colérique d'ex. « Ça fait longtemps hein, Ambroise. » Le corps toujours demi nu du professeur pivota vers le lit et il déposa sa baguette sur le comptoir, geste que Eros apprécia. Il n'aurait pas voulut en venir aux mains.

« Je viens d'apprendre pour... Ton nouveau poste dans Quidditch Magazine... Tu es venu me dire bonjour? » Il jouait l'amabilité, peut être avait-il peur d'une réaction excessive de la part du batteur. « Ouais, on peut dire ça comme ça. » Il lorgna Ambroise, qui se sentait probablement gêné par les regards éloquents d'Eros. « Soit pas gêné, j'ai déjà vu tout ça. » Un sourire accompagna sa phrase alors que le français répondait gêné. « Alors comme ça tu es.. professeur de vol ? C'est sympathique j'espère. » Il se foutait littéralement de la gueule d'Ambroise, si bien qu'il était à deux doigts de lui parler de ses matchs et de ce qu'il ratait dans le monde du Quidditch. Le chat vint se frotter au jambes de son maître qui se dirigea vers la cuisine. « Tu- tu veux du thé ? » Il sortit le matériel adéquat et prépara une théière pour y accueillir l'eau qu'il réchauffait deux fois plus vite à l'aide de sa baguette. « Pourquoi pas. » Eros se leva pour le rejoindre dans la petite cuisine. Son ex tenait le contenant de ses mains très incertaines, il tremblait même. Le batteur sourit et se faufila derrière le français et glissa ses mains sur les siennes. « Tu trembles Ambroise. Tu es sûr que ça va ? » Il avait chuchoté ces mots.

Finalement, Eros avait eu sa tasse de thé, non sans avoir joué avec les nerfs du français. Contre le comptoir il avala une gorgée du liquide chaud. Pendant un moment il se demanda si la boisson n'était pas empoisonné par quoi que ce soit, mais Ambroise n'aurait pas osé. Il avait bien trop peur. « Au fait, tu t'amuses bien avec tes élèves ? » Sans lever les yeux, il ne laissa pas le professeur répondre quoi que ce soit. « Cassiopée c'est ça ? » Ce fût une réaction inattendue pour Eros car son interlocuteur posa violemment sa tasse sur la table. Cayrel était un sujet fragile. Et le français avait réagit malgré lui.

don't be such a fool.

Sturridge s'était installé sur le canapé à à peine un mètre de distance de son ancien amant. Il sirotait tranquillement son thé, provoquant de plus en plus le français jusqu'à aborder le délicat sujet qu'était la nouvelle copine de de Sade. C'était une élève de cinquième année qui l'avait mise au courant. Erin Joyce. Et c'était non sans l'avoir mise sous pression qu'Eros lui avait arraché le prénom de Cassiopée, car elle les avaient surprit elle et Ambroise et que ce dernier ne lâchait plus la pauvre Gryffondor avec cette histoire. Ce dernier eut l'air de débattre avec lui même un instant après avoir posé sa tasse avec rage, puis d'hésiter sur la réplique à lancer avant d'ouvrir la bouche :

« On peut dire ça oui. On a été fiancés par nos familles, et on s'est plu l'un à l'autre alors ça s'est fait naturellement, même si elle a dix ans de moins que moi. Ma mère c'est pareil, son mari était plus vieux et c'était arrangé aussi, mais ça s'est bien passé. Les fiançailles ne seront officialisées qu'a sa majorité, pour éviter tout soucis d'ordre juridique vu qu'elle a seize ans encore. »

Ambroise pouvait mentir, ça oui, Eros avait déjà payé les prix de ses mensonges intempestifs, mais il savait démener le vrai du faux dans les paroles du jeune homme. Et cette histoire de fiançailles sonnait terriblement faux aux oreilles de l'Irlandais. De plus il connaissait les parents de son ex et d'après lui, du peu qu'ils les avait connu, ils n'auraient pas choisi une fille aussi jeune et du genre de Cassiopée. Léon ne répondit pas sur le champ. Il s'alluma une cigarette sous l’œil toujours méfiante du matou blanc posté en face de lui, ses yeux perçants observant ses moindres faits et gestes. Il relâcha lentement la fumée avant de tourner la tête vers Ambroise. « Je te connais trop de Sade. Tu mens. Dis moi la vérité! » Le français perdit des couleurs, confirmant à Eros qu'il avait bel et bien mentit. À son tour le propriétaire des lieux s'alluma une clope et semblait de plus en plus agité. Il finit par lancer : « Ok, on est pas fiancés. On se plaît, on s'attire l'un l'autre, alors... Y'a rien de mal à ça. Elle est peut être encore mineure pour le moment certes, mais elle est consentante, donc. Puis dix ans d'écart à cet âge là ça parait beaucoup mais après non. Voilà. T'es content?! »

L'Irlandais tapota sa cigarette pour en faire tomber la cendre dans le petit récipient prévu à cet effet posé sur la table basse en face d'eux. Il chuchota « Non pas vraiment. » Mais le français était trop occupé à essuyé la larme qui avait coulé le long de sa joue pour s'attarder sur la remarque d'Eros. Léandre se laissait toujours un peu trop emporter et il finissait quelque fois par ne plus contrôler ses émotions. En fin de match par exemple, lors des rares fois où il n'arrivait pas à attraper le Vif d'Or avant l'adversaire, il se morfondait sur lui même et Eros s'occupait de lui remonter le moral, passant des fois des nuits entières à le réconforter -à l'époque il prenait plaisir à s'occuper de son partenaire quand ses humeurs le trahissaient. Perdu dans ses pensées, il faillit ne pas entendre l'éloge qu'Ambroise faisait sur sa nouvelle acquisition. « J'suis bien avec elle tu sais?... Mais elle est un peu psychopathe et possessive. Si tu vient nous faire chier elle est capable de te faire une crise d'hystérie et de t'exploser. »

Sturridge rigola à gorge déployée. « C'est une menace ce que tu me dis là ? » Avec son timbre de voix naturellement grave et inquiétant, de Sade du prendre cette remarque comme un avertissement car il se renfrogna dans le canapé. « T'as trop l'habitude de te cacher derrière la personne avec qui tu baises de Sade. Cette fois ci c'est une fille alors je te déconseille de te planquer derrière elle face à moi. Puis, ça n'est pas comme ça qu'on traite une fille. » Silence de mort en guise de réponse. Le français se détendit et tourna la tête vers le batteur des Wigtown Wanderers. « On.. on a pas encore couché ensemble. » Cette fois ci Eros fût surprit. Il tourna vivement sa tête vers son interlocuteur. Il fit mine d'applaudir et rit une nouvelle fois. « Mais qu'est ce qu'il t'arrive dis moi ? Vu comment elle est gaulée je t'avoue que je suis perdu. » Le professeur de Sade sembla hésiter entre protester contre la manière dont son ex parlait de sa copine et acquiescer ce qu'il disait à propos de la beauté de celle ci. Il préféra jouer la carte de la défense, choix qu'Eros n'aurait pas fait à sa place. Il tourna son buste en direction du français.

« Tes menaces ne fonctionnent pas je t'ai dis. » En se hissant sur son genoux et mis ses mains sur le canapé, de part et d'autre du corps fin mais si beau d'Ambroise. « Tu sais très bien ce dont je suis capable et toi, comme moi, n'avons pas envie pas envie de revivre cette journée. » Il rapprocha lentement son corps de celui étendu sous le sien. « J'ai jamais eu l'intention de te laisser t'en sortir indemne. J'ai brisé ta carrière de Quidditch, c'était beau. Mais refaire ta vie comme si de rien n'était ça ne me plait pas. » Inquiétant, Eros avait plongé son regard dans les yeux bleus de l'Attrapeur. « Et si ça ne me plait pas, je fais tout pour en changer. Alors n'estime pas que je suis revenu pas pur hasard, je suis bel et bien là pour te gâcher la vie de Sade. » Il ne bougeait plus. Il écoutait chaque mots que le Mangemort prononçait, sans l'interrompre ni ciller de peur de se prendre une baffe ou autre chose. Sturridge continua, toujours penché au dessus d'Ambroise. « Te pourrir la vie jusqu'à que t'en baves. Et cette histoire de petite copine tombe à pic au final, comme ça je suis sur que tu ne fuiras pas, une seconde fois. Et puis elle aussi je vais pouvoir m'amuser avec. » Il se pencha encore plus, pour coller ses lèvres contre l'oreille du professeur qui tressaillit à son contact. « Tu ne te débarrasseras de moi que lorsque je l'aurais décidé Ambroise. » Il avait fait passé le message, donc il se rassit, récupéra sa tasse de thé et continua d'en boire le liquide qui n'était plus aussi bon, étant donné qu'il avait refroidit et du thé froid ça n'est jamais bon.

Spoiler:

get over it.

Plus il menaçait le jeune français, plus Eros collait son corps contre celui de ce dernier. Leur contact se faisant de plus en plus pressant, certains souvenirs survinrent dans l'esprit de l'Irlandais qui ne pu s'empêcher de penser qu'à l'époque, lorsque l'un ou l'autre -mais plus souvent lui même- grimpait sur l'autre de cette manière, c'est qu'il avait des envies bien différentes que de menacer d'une manière si froide son partenaire. Ambroise ne pipait mot, comme s'il buvait les paroles de celui qui avait un jour été son amant. Eros était persuadé qu'il était effrayé, apeuré d'ouvrir la bouche de peur de s'en prendre une, il se rassit à sa place d'origine alors satisfait de l'ambiance mortuaire qu'il pensait avoir instauré dans la conversation, mais l'Attrapeur n'avait pas dit son dernier mot, loin de là. Le professeur de Sade se rassit correctement sur le canapé sans manqué de lancer un regard à son petit animal de compagnie, le visage parsemé d'un sourire qui trahissait à des kilomètres à la ronde son inquiétude, mais pour un simple animal, ça n'était qu'un regard.

Ambroise observa avec une drôle d'insistance la tasse d'Eros qui contenait le thé refroidit qu'on lui avait servit une quinzaine de minutes auparavant. Le batteur détourna son regard pour inhaler à travers la fin brulante de sa clope. Pour ainsi dire il n'avait pas vu venir les deux mains d'Attrapeur qui se posèrent sur les siennes. Le mouvement de recul qui manifesta pouvait s'expliquer pour deux raisons : la première, caractéristique du jeune homme, violent par nature, près à se défendre n'importe quand il avait été surpris par le contact. La deuxième était qu'une image flagrante lui avait sautée aux yeux. Le premier moment intime qu'Ambroise et lui avaient partagés avait commencé par ce même contact : les mains agiles et douces du français qui se posèrent sur celles abimées et incertaines du batteur. Il jouait avec lui et Eros n'aimai pas ça. Du bout de sa baguette il réchauffa la boisson d'un geste précis et net avant de sourire. « Je comprends que tu m’en veuille. Je vais pas me justifier, j’aurais pas du te tromper c’est sur. J’ai déconné, et t’as eu une réaction... Disons... Excessive. » Excessive ? Qui était le coureur de jupon dans l'histoire ? Celui qui n'avait aucun scrupule d'utiliser les gens comme des poupées gonflables pour les crever et les laisser pourrir une fois qu'il en avait terminé avec elles ? « C'est sur que c'est moi le méchant dans l'histoire, que je t'ai vraiment brisé le cœur et qui t'aie trompé pendant qu'on y est. » Purement ironique, il devait juste trouver quelque chose à répondre, car il admettait sans aucun problème qu'il abusait et ce depuis le début de cette histoire. C'était plus fort que lui, il ne trouvait pas un moyen de s'arrêter de martyriser Ambroise. Le français se leva et marchant de long en large dans le petit salon, sa tasse de thé à la main.

« Qu’est-ce que tu veux au juste ? Me faire chier jusqu’au bout ?... Tu crois que c’est mature comme réaction ? Je croyais que t’étais un grand garçon moi. Mais ce que je remarque là, avec ton comportement c’est que t’as beau avoir vingt cinq ans, ma copine qui en a seize est moins immature que toi. » Eros serra l’accoudoir du canapé, enfonçant ses ongles dedans du plus profondément qu'il le pouvait. Il n'était jamais sortit de cette histoire avec Ambroise de Sade. À cause du marquis il avait littéralement sentit son cœur s'écraser dans sa poitrine ce jour ou il revenait tranquillement d'un entrainement retrouvé celui qu'il aimait avec un autre. De Sade avait totalement changé l'Irlandais. « Tu te crois futé là Ambroise ? Tu peux dire ce que tu veux ça ne m'atteindra pas, plus rien ne m'atteint de ta part. » Le français lança un regard éloquent en rigolant au batteur qui se leva du canapé, presque à lui foutre son poing dans son visage immaculé. « Frappe-moi si tu veux, je m’en fiche. Mais compte pas sur moi pour m’abaisser à ton niveau de bêtise, qui frise les sommets. » Malgré le fait qu'il était dominé par la taille de l'Irlandais, de Sade le provoquait de plus en plus et Eros devait admettre qu'il avait rarement -voire jamais- vu son ex agir avec une telle désinvolture avec celui à qui il faisait face. « Tu as toujours été séduisant énervé. » Il leva une main sous le regard assuré mais tout de même inquiet d'Ambroise. « Ce qu'il faut que tu comprennes, c'est que peut importe le moyen, je trouverais toujours un moyen de te pourrir la vie. » Du bout des doigts il effleura la clavicule lisse du français qui tressaillit. « C'est interdit ce que tu fais.. Avec Cassiopée. »

Il continuait de balader sa main sur la nuque et les épaules de son interlocuteur. « Et si ça perdure -mais j'en doute, je n'imagine même pas la réaction de ses parents. Après tout, leur fille adorée qui a suivit leur chemin dans le clan obscur qui se retrouve mariée à un homme âgé d'une décennie de plus qu'elle, vulgaire joueur de Quidditch qui a raté sa carrière. » L'Irlandais réfléchit un instant, perdu dans nombre de ses idées pour ruiner un peu plus l'existence de l'ancien Attrapeur. « En fait le fait que tu sortes avec elle ça m'arrange. » Il finalement avait trouvé un moyen pour le moins sadique de royalement embêter les deux amoureux. Il avait rarement utilisé le chantage comme moyen de pression mais cette fois ci la situation était propice pour l'avantage de Léon. « Et si je balançais à la direction ton aventure avec l'une de leur élèves ? » Il souriait. Un sourire si grand que cela paraissait irréel sur le visage d'habitude fermé et inquiétant du jeune homme. « Et je n'essaierais pas de nier à te place, il y a des témoins. » Il parlait évidemment d'Erin Joyce qui avait un jour surpris le professeur avec la Serpentard. « Ou une petite goutte de véritaserum dans ton thé et le tour est joué. » Le batteur gardait son sérieux, et c'est ce que cragnait le français, car il ne voudrait certainement pas perdre sa belle Cassiopée. Il avait touché la corde sensible. « Je suis sûr que tout le monde serait ravi de savoir que l'on s'est remit ensemble. » Il fallait être largement en dessous de la moyenne d’intellectualité pour ne pas comprendre le "marché" qu'Eros venait d'imposer. Il attrapa habilement une cigarette dans le paquet du français qui trainait sur le table et l'alluma. « Après avoir arrêté le Quidditch ce serait vraiment dommage que tu te fasses virer de Poudlard. » Il glissa une main sur la hanche du professeur et le rapprocha avec force vers lui. Son autre main sur faufila à la lisière entre les cheveux et la nuque du marquis. « Tu ne vois aucun inconvénient à cela, j'imagine ? » Le Mangemort s'ennuyait dans Poudlard, autour de lui, les élèves ne prenaient pas le risque de le provoquer (ils le craignaient bien trop pour ça) alors ses patrouilles étaient dépourvues de piment. En fait son espèce de boulot à temps partiel lui plaisait car il faisait beaucoup de rencontre agréables, telles que la sulfureuse Mirka, l'adorable Vanity, Oli et malgré le fait qu'il avait commencé par l'utiliser, il appréciait énormément Ariel, la filleule d'Ambroise. Cependant c'était tout de même barbant par moments, les couloirs vides, les longues marche au travers de l'immense château. De Sade s'était dégagé de son emprise mais il ne pouvait rien faire contre le plan machiavélique de Sturridge. Ce dernier exprima un petit rire, il n'avait qu'une hâte, voir la tête de Cayrel lorsqu'elle comprendrait l'issu du chantage.

Eros se rassit, avachit sur le canapé et non peu fière de ce qu'il venait de faire. Il observait la silhouette fine du français. « Fais pas cette tête de Sade, y'a pas mort d'homme après tout. » Et il sourit encore, tirant sur la cigarette qu'il venait se prendre à son ex.

Éros Ҩ Ambroise

« Don't touch me, bastard. »

« En posant ainsi ses mains sur les siennes, Ambroise de Sade savait bien que cela raviverai les souvenirs de l'Irlandais. Le souvenir de la première fois où ils avaient couché ensembles, dans les vestiaires après un match. C'était purement volontaire, et il espérait ainsi le déstabiliser avant de se faire entendre. Non, il ne se laisserai pas faire pas Éros! Plus jamais.

« Je comprends que tu m’en veuille. Je vais pas me justifier, j’aurais pas du te tromper c’est sur. J’ai déconné, et t’as eu une réaction... Disons... Excessive.
C'est sur que c'est moi le méchant dans l'histoire, que je t'ai vraiment brisé le cœur et qui t'aie trompé pendant qu'on y est. »

L'attrapeur eut un sourire amusé à la remarque et décida de ne pas y répondre. Éros était parfaitement au courant qu'il n'était pas l'homme le plus fidèle du monde, quand ils s'étaient mis ensembles. Alors pourquoi se lamenter, hein?

« Qu’est-ce que tu veux au juste ? Me faire chier jusqu’au bout ?... Tu crois que c’est mature comme réaction ? Je croyais que t’étais un grand garçon moi. Mais ce que je remarque là, avec ton comportement c’est que t’as beau avoir vingt cinq ans, ma copine qui en a seize est moins immature que toi. »

Et toc. Le batteur des Wington Wanderers serra les accoudoirs du fauteuil, visiblement énervé par les paroles du marquis, qui avait visé juste, là où ça fait mal.

« Tu te crois futé là Ambroise ? Tu peux dire ce que tu veux ça ne m'atteindra pas, plus rien ne m'atteint de ta part. »

Tu parles. Et s'il en rajoutait une couche, pour voir, pour confirmer les dires du mangemort qui semblait si sur de lui?... Bonne idée, après avoir rigolé pour le provoquer, il ajouta:

« Frappe-moi si tu veux, je m’en fiche. Mais compte pas sur moi pour m’abaisser à ton niveau de bêtise, qui frise les sommets. »

Oh, il était fier de cette phrase tiens, une antithèse. Il faudrait qu'il la ressorte un jour. Mais le marquis n'eut pas le temps de se plonger plus longtemps dans l’analyse littéraire de sa phrase, car Éros levait de nouveau la main sur lui.

« Ce qu'il faut que tu comprennes, c'est que peut importe le moyen, je trouverais toujours un moyen de te pourrir la vie. »

ça, il le savait bien que son ex avait une dent contre lui, qu'il avait été blessé dans son égo en voyant son amour le tromper avec un autre en rentrant à l'improviste chez eux. Mais quand même là... Il en avait fait assez non? C'est alors qu'au lieu de le gifler ou de lui mettre une droite, Sturridge effleura sa clavicule du bout des doigts. Et malgré lui, Ambroise eut un frisson... Oui, Éros était toujours à son gout.

« C'est interdit ce que tu fais.. Avec Cassiopée.
Tu... »

Le professeur de vol n'eut pas le temps de finir sa phrase, troublé une fois de plus par le contact physique avec Éros qui s'amusait a caresser sa nuque et ses épaules, endroits particulièrement sensibles chez le Français. Mais ça, le batteur le savait bien! Ils étaient restés suffisamment longtemps ensembles pour qu'il le sache. Alors, de Sade ne chercha pas à finir sa phrase, pour dire à Éros qu'il n'était pas totalement débile et qu'il le savait bien que c'était interdit.

« Et si ça perdure -mais j'en doute, je n'imagine même pas la réaction de ses parents. Après tout, leur fille adorée qui a suivit leur chemin dans le clan obscur qui se retrouve mariée à un homme âgé d'une décennie de plus qu'elle, vulgaire joueur de Quidditch qui a raté sa carrière. »

N'importe quoi. Il avait quand même un titre de Noblesse à offrir, il faisait bien plus jeune que son âge et vu ses gênes il allait bien vieillir. Puis sa carrière, il ne l'avait pas loupée, il avait du arrêter à cause de Sturridge car sa vie en dépendait. Une Marquise chez les Cayrel, ça fait toujours bien non? Puis de ce qu'il savait, les parents de Cassiopée la laissaient faire plus ou moins ce qu'elle voulait. De Sade c'est pas non plus un nom inconnu, ni un nom de traître. Et puis de toute manière pour l'instant, il ne comptai pas lui passer la bague au doigt.

« En fait le fait que tu sortes avec elle ça m'arrange. »

Quoi? Qu'est-ce qu'il racontait encore? écarquillant les yeux, l'attrapeur resta muet, surpris par la déclaration du mangemort. Mais... Il savait bien que de toute manière ça cachait quelque chose.

« Et si je balançais à la direction ton aventure avec l'une de leur élèves ?
Tu n'oserai pas. .»

Le regard et le sourire mesquin de son ex lui firent comprendre que si, Éros oserai tout balancer. Déglutissant difficilement en devenant encore plus pâle qu'il ne l'était déjà, il écouta la suite.

« Et je n'essaierais pas de nier à te place, il y a des témoins. Ou une petite goutte de véritaserum dans ton thé et le tour est joué. »

Témoins?... Oui, Erin Joyce, cette sale garce! Mais elle ne parlerai pas, Ambroise l'effrayait trop. Du moins de Sade espérait avoir été assez effrayant pour la faire taire. Mais le véritaserum, il ne pourrai rien faire contre. Le Français avait beau n'avoir jamais vraiment participé ni écouté en cours d'Alchimie -de potions comme on dit à Poudlard- il s'en mordait les doigts à présent. Peut-être qu'il y avait un antidote? Il n'en savait strictement rien. Ah, si son prof le voyait, il rigolerai bien et lui dirait Vous voyez de Sade? Je vous l'avait dit que vous regretteriez de ne pas avoir écouté en cours.

« Je suis sûr que tout le monde serait ravi de savoir que l'on s'est remit ensemble. »

A cette annonce, le marquis dévisagea Sturridge. Quoi?... Faire semblant d'être de nouveau en "couple" avec lui? Et puis quoi encore. Non, il ne voulait pas. Et en plus, voilà que le pion s'amusait à lui piquer une cigarette dans son paquet presque vide.

« Après avoir arrêté le Quidditch ce serait vraiment dommage que tu te fasses virer de Poudlard. »

Pas faux. Son ex marquait un nouveau point ce coup là. Alors que le marquis allait protester il senti de nouveau les mains de son ancien petit ami sur lui. L'une sur sa hanche, l'autre dans sa nuque. Cette proximité le dérangeait... Pas qu'il était devenu prude depuis, mais... Il avait peur qu’Éros veuille plus que faire semblant. Et ça c'était hors de question.

« Tu ne vois aucun inconvénient à cela, j'imagine ? »

Vieille goule malfaisante. Il avait vraiment tout prévu alors, hein? Il pouvait pas se trouver quelqu'un pour l'oublier? Non, bien sur que non c'est bien plus marrant d'embêter Ambroise! De le rabaisser, lui qui d'ordinaire était si fier et si arrogant.

« Fais pas cette tête de Sade, y'a pas mort d'homme après tout. »

Serrant les dents et les poings, de Sade se retourna vers Éros, qui affichait un sourire satisfait qui l'énervait. Et quand le marquis s'énerve c'est bien connu, il s'exprime en patois:

« serr da veg gaoc'h. »

Sturridge avait assez fréquenté de Sade pour savoir ce que ça signifiait, qu'il lui disait de la fermer et qu'il l'insultait de merdeux. Et visiblement, ça ne lui plaisait pas. Sans réfléchir, poussé par la colère le Français prit sa baguette et lança un sort à son ex avant que celui-ci ait eu le temps de dire Quidditch désarmant celui-ci d'un geste rapide et précis avant de dire:

« Incarcerem! »

Quand on a la chance d'être un sorcier et de savoir utliser sa baguette pourquoi s'en priver? Jadis, de Sade n'avait pas eu le temps de faire quoi que ce soit. Il avait retenu la leçon et désormais, son ex était là, bloqué sur son fauteuil à se débattre pour tenter de se libérer des cordes que le marquis avait fait jaillir. Le regardant froidement, de Sade dit avec un calme étonnant:

« Même pas en rêve. Je ferai pas mine d'être ton gentil petit copain. Et si tu essayes de me dénoncer, je crois bien que je pourrai utiliser un sortilège impardonnable qui te ferai taire à jamais. »

C'était plutôt clair non?... De Sade n'avait encore jamais tué personne. Mais là, il était prêt à le faire. Sturridge avait brisé sa carrière, brisé sa vie. Alors, s'il refusait de lui foutre la paix maintenant, il trépasserai, tout simplement. Il est vrai qu'Ambroise n'avait pas l'air bien méchant comme ça, mais après tout, il était un de Sade. Et le sadisme était dans ses gêne, resurgissant de temps à autres quand il était en colère. Il en était donc tout à fait capable... Et peut importe, il savait bien qu'il n'aurait pas d'ennui. Les meurtres étaient courants en cette période sombre... »

ambroise & eros

Spoiler:

Eros observa Ambroise se retourner lentement vers lui. Les poings et le visage crispés par la colère. « Je te conseillerais de garder ton calme. » Il le fusilla du regard. Sachant pertinnement ce qui allait suivre. « serr da veg gaoc'h. » Non pas qu'Eros avait une mémoire de poisson, mais il n'avait aucune idée de la traduction litérale de ces mots. Il pencha la tête vers la gauche mais se retint de sourire à nouveau. Le français l'insultait c'était certain. Il fit tourner sa baguette entre ses doigts, réfléchissant à quel sort il pouvait lancer sur la petite silhouette de son ex -et même s'il n'allait peut être pas plutôt lever la main sur lui, à nouveau. Mais avant d'avoir pu esquisser un autre mouvement, sa baguette vola à travers la pièce et un sort le frappait en pleine poitrine. « Incarcerem! » Des cordes jallir tout autour du fauteuil ou l'Irlandais était installé. Elles l'entravèrent sur son socle tandis qu'il se débattait en grognant. La pression se faisait de plus en plus forte et les frottements contre sa peau commençaient à le bruler. Le professeur s'approcha de lui et parla d'une voix calme : « Même pas en rêve. Je ferai pas mine d'être ton gentil petit copain. Et si tu essayes de me dénoncer, je crois bien que je pourrai utiliser un sortilège impardonnable qui te ferai taire à jamais. » Eros ne scilla pas. Il n'était guère impressioné par le petit numéro de son ex. « T'as toujours aimé te donner en spectacle mon beau. » Son interlocuteur semblait perdu dans ses pensées, à se demander s'il oserait tuer ou non le batteur et durant le laps de temps, Sturridge se défit de ses liens et se redressa. « Encore un coup foireux comme ça, et tu n'imagines même pas ce qui t'attends. »

Le mangemort s'avança soudainement d'Ambroise et attrapa sa gorge en proférant sa menace. « Je suis capable de beaucoup plus que toi... » Il se tut quelques secondes et continua, d'une voix calme, peut être même douce. « Et te tuer ça ne serait que gâcher mon plaisir. » Un sourire illumina son visage. Un rictus plutôt mauvais cela dit. Rien qui vaille pour le professeur de vol en soit. Le batteur des Wigtowns Wanderers relâcha sa prise en l'envoyant dangereusement vers l'arrière et abattit son poing sur la figure immaculée de l'attrayant De Sade. Le jeune homme bascula en arrière, se tenant le visage et gémissant sa douleur. Eros ramassa sa baguette qui avait volé jusque dans la cuisine, son éternel rictus cruel, sadique scotché aux lèvres. Il enjamba sereinement le corps du français avant se s'accroupir, au dessus de lui. Sturridge attrapa le menton d'Ambroise et le ramena sans ménagement à sa hauteur. « Fais donc ton boulot, et reste à disponibilité, sait-on jamais si j'ai besoin de tes services. » Il lui fit un clin d’œil avant de négligemment lâcher le visage du jeune homme qui s'écroula une fois de plus sur le sol de son appartement.

Le Mangemort traversa les couloirs des cachots avant de grimper l'étage pour sortir par les grandes portes. Il n'avait plus rien à faire aujourd'hui et l'ennui n'allait pas tarder à venir. Il s'avança en direction de pré-au-lard avant de tout simplement transplaner et atterrir devant la porte de la taverne où il se rend régulièrement pour boire quelques verres.