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 demyan ϟ thinking too much can only cause problems

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Demyan L. Vladmirov

Demyan L. Vladmirov


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MessageSujet: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 2 Mar - 8:48

vladmirova
demyan lewis ladislas
DIX-HUIT ANS ϟ SEPTIÈME ANNÉE ϟ SANG-MÊLÉ ϟ OBSCUR
ft. gaspard menier


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« I came to win, to fight, to conquer, to thrive. I came to win, to survive, to prosper, to rise »



b a r è m e ;
ambitieux : •••••
romantique : ••••
sportif : ••••
généreux : ••••
franc : ••••
sérieux : •••••
p o r t a i t---c h i n o i s ;
une fleur : lys
un animal : un paon
une saison : le printemps
un mot : jeu
un fruit : un citron
un vêtement : un blouson de cuir
a d j e c t i f s---q u a l i f i c a t i f s ;
Sûr de lui ϟ Rusé ϟ Charismatique ϟ Joueur
Égocentrique ϟ Borné ϟ Provocateur ϟ Narquois



q c m ;
1ère question : Alors que vous marchez tranquillement dans les couloirs déserts en direction de votre salle commune, voilà qu'une ombre se découpe sur les murs, effrayante et appartenant sans aucun doute à une créature venue des tréfonds des ténèbres pour vous enlever. Que faites-vous ?
c. Vous restez statique, les bras croisés. Lorsque cette chose approchera, vous pourrez apercevoir son visage : l'élève responsable de cette mascarade n'aura pas assez de sa scolarité pour payer le prix de cette frayeur.
2ème question : Dans le parc, tout est calme. Les oiseaux chantent, le soleil brille... Et Miranda Keller arrive en courant vers vous, en larmes : son petit ami a mis fin à leur relation parce qu'il était subitement tombé amoureux d'une autre fille, à ce qu'il lui a dit. Vous soupçonnez le pauvre garçon de ne plus supporter ce pot-de-colle plus bavard qu'un perroquet. Que faites-vous ?
c. Vous écoutez sérieusement ses propos entrecoupés de larmes en affirmant que son petit ami est un vrai crétin.
3ème question : Catastrophe! Vous avez complètement oublié de faire les 3 rouleaux de parchemins demandés par le professeur de métamorphose et le cours est dans moins de vingt minutes. Que faites-vous ?

b. Bah, vous agissez comme d'habitude, vous prenez le devoir d'un autre élève et lui faites un regard éloquent qui stoppe ses cris.
4ème question : Voldemort en personne frappe à votre porte (enfin... lui jette un sort de destruction, mais à quelques différences près...) et vous demande de faire partie de ses fidèles étant donné votre énorme potentiel magique. Que faites-vous ?
b. Le grand maître des ténèbres en personne devant votre porte? (enfin, ce qu'il en reste, mais c'est Voldemort, tout de même!) C'est un oui, évidemment.
5ème question : C'est l'heure de votre cours de Sortilège et vous êtes très en retard. Vous courrez dans les couloirs déserts lorsque vous entendez un cri. Un élève git par terre, sans doute inconscient. Que faites-vous ?

d. Vous écoutez rapidement son pouls et constatez qu'il n'est pas en danger. Vous courrez chercher le professeur: la salle de cours n'est plus très loin.




l e---p o u r q u o i---d u---c o m m e n t ;

Choisir un camp pour Demyan aurait très bien pu être chose ardue à effectuer. En effet, né d'un père sang-pur et d'une mère née-moldue, les contradictions s'établissaient rien que par ses origines. Son père, Ladislas, est depuis plusieurs années l'un des nobles partisans du Seigneur des Ténèbres, autrement dit, un mangemort. Au fil des années, le biélorusse a connu une impressionnante ascension au sein de ses pairs si bien qu'il a su inciter par la même occasion convoitise, envie puis jalousie. Comme la logique le dicterait, Ladislas partage les idéaux de Voldemort quant à la pureté du sang, même si cela semble paradoxal étant donné qu'il a épousé une née-moldue et que ses enfants sont issus de ce même mariage. D'autre part, Elisabeth, quant à elle, est une résistante. Pas réellement active et attirant plutôt de la méfiance vis-à-vis de la Résistance à cause notamment de ses années de mariage avec Ladislas, la mère britannique est pourtant totalement contre le régime qui règne sur le monde de la magie présentement.

Des parents séparés autant sur le point de vue géographique, émotionnel et politique. Autant dire que choisir son camp à Poudlard reviendrait en quelque sorte à choisir un de ses parents. Demyan a toujours admiré son père, fait toujours en sorte d'attirer son respect et devenir le meilleur fils possible aux yeux de son géniteur. Il ne partage toutefois pas les idéaux quant à la pureté du sang, en fait, il ne s'en souci pas réellement. Il n'entretient pas de préjugés à proprement parler sur les gens, il juge son entourage par sa personnalité et non son statut sanguin. Néanmoins, Demyan fait partie des obscurs et le revendique. En rejoignant ce clan, il suit les traces du père qu'il adule mais également la majorité des membres de sa famille. En effet, à part Zofia qui a rejoint le clan des résistants, tous les autres Vladmirova ont prêté allégeance aux Obscurs.

Quant à la présence de Voldemort à Poudlard, Demyan en est réellement indifférent, ou plus précisément, il trouve cela normal. Pour lui, cela va tout bonnement de soi que l'école de sorcellerie soit entre les mains de Voldemort et ses sbires, pour la simple et bonne raison qu'ils sont au pouvoir dans l'intégralité du monde magique.

v i s---m a---v i e ;


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« Bonjour Monsieur Vladmirova » Demyan, du haut de ses quatre ans, leva les yeux vers son père qui serrait vigoureusement la main de l'homme chic qui venait de le saluer avec respect. Les yeux du garçonnet parcoururent la silhouette droite de son père et calqua sa propre façon de se tenir sur la sienne, croisant solidement les mains derrière son dos. A ses côtés, Zofia et Mirka parlaient entre elles, contrastant avec le silence et l'ordre que démontrait leur aîné. L'individu qui venait de saluer son père s'agenouilla finalement afin d'être approximativement au même niveau que le jeune garçon. « Bonjour, Demyan. » Le dit Demyan planta son regard dans les yeux gris de l'homme, se tenant toujours aussi droit, ses traits empruntant un air buté, ses mains obstinément nouées dans son dos. « Dis bonjour, Demyan. » prononça sa mère, sur un ton qui s'avérait être plus de la prière que de l'ordre. L'aîné Vladmirova, le regard toujours ancré dans l'individu en face de lui rectifia à l'adresse de son nouvel interlocuteur, appuyant bien sur le « Monsieur » : « Monsieur Demyan. »

Demyan, c'est exactement le genre d'individu qu'on finit tous par jalouser à un moment dans notre vie et qui nous énerve pour cette faculté à être envié. Né sous une bonne étoile, sans doute, tout lui sourit. C'est le garçon qui parvient à obtenir tout ce qu'il désire, sans exception aucune. Que ce soit intellectuellement parlant ou au niveau sportif, il frise simplement l'excellence, tant que c'en est irréaliste. Il est loin d'être un bourreau de travail, il est juste doué. Un être infaillible, en quelque sorte, qu'on guette perpétuellement à la recherche du moment où il se plantera en beauté et où on pourra enfin dire que ce n'est qu'un simple humain. Oh, bien sûr, le jeune homme a tant de défauts qu'il est difficile de le voir autrement que comme un sale type, néanmoins, personne ne peut dire qu'il n'a aucune perspective d'avenir, car c'est plutôt le contraire dans son cas : il en a trop.

Pourtant, cette vision du jeune biélorusse n'est qu'extérieure et résultante. La façade hors du manoir des Vladmirova lorsque les projecteurs sont éteints sur la famille ministérielle. Si Demyan a toujours été perçue par les hommes qui venaient rendre visite à leur père comme un fils parfait, le fils prodigue, il ne l'est aucunement devenu naturellement. L'éducation chez les Vladmirova est loin d'être une partie de plaisir. Il n'y a pas d'avertissements pour Ladislas Vladmirova, il n'y a que des châtiments. On ne prend personne avec des pincettes.

« Mais t'avais promis ! » Difficilement, les jérémiades du petit garçon parvinrent à dépasser les pleurs de ses sœurs jumelles. Demyan n'avait qu'un peu plus d'un an de différence avec ses sœurs jumelles, et il faut avouer que leur présence ne l'avait jamais réellement enchanté. Quand elles étaient apparues dans sa vie, d'abord encastrées dans le ventre de sa mère, tout ce qu'elles impliquaient était de rendre leur mère malade, faible, pire qu'un souffrant sur son lit de mort. Désormais qu'elles étaient là, la situation était loin d'être meilleure. Sa mère s'était transformée en un automate berçant, nourrissant, changeant deux nourrissons horriblement semblables qui passaient leur temps à répandre de la morve un peu partout sur leur passage. Non, Demyan n'aimait pas beaucoup ses sœurs. Surtout qu'elles étaient devenues une sorte de priorité dans la vie de leur génitrice. Le garçonnet s'était fait envoyé au deuxième plan sans ménagement, et ne recevait que quelques fois des promesses que sa mère ne pouvait même pas tenir parce qu'elle avait mieux à faire comme enfoncer un biberon dans une bouche gémissante. « Je sais Demyan mais tes sœurs ont faim. » Le garçonnet baissa des yeux dédaigneux sur une de ses sœurs. Mirka, Zofia, peu importait. Elles étaient tellement inintéressantes qu'il se demandait pourquoi sa mère prenait la peine de répondre à leurs caprices et non à ses propres engagements. « Elles ont toujours faim, et t'avais promis. T'avais promis ! » Sa mère grimaça alors que son fils hurlait encore plus fort et que ses filles répondaient en pleurant en crescendo. Finalement, son mari apparut, furibond. « Ça suffit Demyan, tu te calmes. » Les paroles de Ladislas avaient beau avoir tout d'un avertissement, elles étaient en fait l'introduction à une punition. Le père attrapa son fils brusquement pour le jeter sous la douche et faire couler un jet d'eau glacé. Le garçon se raidit sous la froideur de l'eau, suffoquant sous l'effet de surprise et du changement de température brutal. Le désordre n'a jamais vraiment été permis chez les Vladmirova. L'éducation en douceur non plus.

Généralement, quand on demande à un enfant s'il préfère sa mère ou son père, il ne parvient jamais vraiment à choisir. Il aime les deux, il veut les deux, il souhaite garder ses deux parents aussi proches de lui que possible et cela le plus longtemps possible. Pour Demyan, ça n'a jamais vraiment été le cas. Son père était certes dur, s'il avait un jour à choisir, il opterait pour celui-ci sans hésitation aucune. La moindre allusion à sa mère fait renaître en lui un océan d'amertume et rancœur. Le jeune Vladmirova a toujours eu l'impression que justement, à choisir, Elisabeth aurait pris ses filles. Il a toujours eu ce sentiment qu'il était le laissé pour compte de l'affaire, et que quoi qu'il fasse, Mirka et Zofia demeuraient les favorites. Quant à son père, il attirait sa fierté et confiance. Son père lui donnait une attention honnête et mérité, son géniteur lui offrait ce qu'il méritait. Son père était juste et droit. Sa mère était partiale et lâche.

« Je m'ennuie. » prononça sombrement le l'aîné des Vladmirova. Sa sœur, bien qu'il ne lui parlât pas spécialement, répliqua au taquet « Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? » Demyan regarda d'un air mauvais Mirka, alors qu'il s'infiltrait dans la chambre des jumelles de force, à la recherche d'un divertissement. Il surpris Zofia avec un livre, ce qui le fit soupirer. Il se retourna vers Mirka, un sourire triomphant aux lèvres, qui le bouscula en toute réponse avant de s'asseoir à côté de sa sœur sur un des deux grands lits. « Vous servez à rien. » annonça Demyan s'asseyant malgré tout à même le sol, devant le coffre à jouets de Mirka. « Alors pourquoi tu restes ici ? » « Parce que c'est toujours drôle de te battre. » Il ouvrit le coffre, que Mirka referma violemment d'un coup de pied. Demyan sursauta légèrement. « Dégage, je veux pas te voir fouiner ici. » Un sourire provocateur étira les lèvres du garçon « Pourquoi, tu caches quelque chose ? Tu as des petits secrets que Père ne devrait pas connaître, Mirka ? » Sa sœur ne pipa mot. Les yeux de Demyan se posèrent alors sur le livre pour enfants que lisait Zofia. « Tu perds ton temps, Zofia, le père Noël n'existe pas. » « Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? » « Parce que s'il existait, j'aurais pu vous retourner au pôle nord plutôt que d'avoir à vous supporter tous les jours de l'année. » Il tira la langue à l'aînée des jumelles et baissa les yeux sur son coffret, constatant plus pour lui-même que pour ses cadettes « Tu parles d'un cadeau de Noël, d'ailleurs. » Il ouvrit le coffre et Mirka le referma violemment, coinçant cette fois-ci les doigts de son frère dans celui-ci. Automatiquement, le garçon poussa un cri, mais sa sœur ne daigna pas relever la pression qu'elle effectuait sur la malle. Quelques secondes plus tard, leur mère apparut, orientant par habitude son regard sur Mirka et Demyan. Elle se précipita vers son fils, soulevant le couvercle du coffret. « Mirka, ça va pas de coincer les doigts de ton frère ?! » Elisabeth déposa un baiser sur les doigts violacés de son fils. « Il n'avait pas qu'à y mettre les doigts. » « Vous avez tellement de jouets, vous pourrez partager. » Demyan lança un regard à Mirka signifiant un fier « Oui, tu pourrais partager, sale égoïste. » « Bonjour, Monsieur Vladmirova. » Demyan se redressa dans les bras de sa mère, à l'écoute de leur elfe de maison, Flint, qui saluait docilement son père. Il repoussa vivement sa mère et s'élança vers le hall en vue de saluer son géniteur.

Ladislas a toujours constitué un modèle pour Demyan. Après tout, pour qui ne le serait-il pas ? Si le ministre de la magie biélorusse est influent politiquement c'est parce qu'il est bâti pour attirer respect, fierté et confiance. Ladislas est un fin stratège qu'il ne vaut certes mieux pas se mettre à dos et qui dirige tout d'une main de fer. Il ne va jamais par quatre chemins et ne démontre aucune pitié, même à l'égard de ses propres enfants. Déterminé, il parvient toujours à ses fins et termine tout de ce qu'il commence. Buté, il ne change jamais d'avis et ce dernier est toujours clair comme de l'eau de roche : Ladislas est horriblement franc. Tyrannique ? Sans nul doute. Mais par Merlin, comme une bonne partie de biélorusses, Demyan l'admire. Il en fait son modèle, son héros.

La mère des enfants venait à peine de quitter le manoir familial qu'un début de sanglot éclatait à l'étage. De grosses larmes coulaient sur les joues du benjamin de la famille Vladmirova, Timofei, dont les yeux globuleux s'orientaient, plaintifs et implorants, vers son aîné qui détenait le nauséabond mais ô combien aimé rat en peluche que son frère traînait partout depuis des années. « Demyan, maman a dit d'être gentil avec moi ! » En toute réponse, un sourire arrogant étira les lèvres de l'aîné, alors que Timofei essayait de le bousculer sans grand succès, les sept ans de différence d'âge se faisant grandement sentir entre les deux frères. « Arrête de te plaindre et viens le chercher, si tu le veux vraiment. » Demyan observa son frère qui tenta de grimper sur lui comme un petit singe sans grand succès, et finir par sangloter de plus belle, accablé. « Rien n'est impossible quand on le veut très fort, Tim'. » Le jeune garçon haussa les sourcils, presque sans pitié envers son cadet. Presque. « Et tu sais qui dit ça ? » L'aîné Vladmirova baissa légèrement le bras, comme pour donner à son frère l'impression que s'il répondait bien à la question, il récupérerait son cher doudou. Le garçon n'eut guère à réfléchir, connaissant son aîné et comment il aurait plus de chance de l'amadouer : en lui attirant des mérites. « C'est toi. » Demyan eut un léger rire, grimpant promptement sur une chaise. « Faux. Peter Pan. » « Ton petit jeu n'est drôle que pour toi, Lewis. » Le ravisseur perché sur sa chaise grimaça. Mirka venait de pénétrer dans la pièce, sans nul doute alertée par les jérémiades de Timofei et désireuse d'accomplir sa bonne action de la journée. « Ne m'appelle pas comme ça. » répliqua froidement le garçon, évinçant totalement son frère de la scène, bien que celui-ci ne lâchait pas le rat en peluche des yeux. « Pourquoi, qu'est-ce qui te dérange dans ce prénom ? Le fait que Mère l'a choisi ? » Demyan lança un regard noir à Mirka. « Et si la justicière de la journée débarrassait le plancher ? Tu nous casses l'ambiance festive, là. » « Donne-moi ce que tu lui as pris, s'il-te-plaît. » Un sourire moqueur emprunta les traits du jeune garçon. « S'il-te-plaît », voilà que sa sœur devenait polie. Elle appliquait à merveille l'éducation que leur génitrice tentait de leur inculquer. Demyan balança violemment le jouet au visage de sa sœur, sautant du haut de sa chaise. « Il arrivera à rien dans la vie si t'es toujours là pour lui donner tout tout cuit dans le bec, Mirka. J'espère que tu as conscience que tu es en train de pourrir notre frère. » Demyan planta son regard dans les yeux de son interlocutrice, celle-ci ne cilla point, lui tenant tête. Ces deux-là auraient quasiment pu être jumeaux, tant leur force de caractère était égale. « De toute manière, c'est vrai qu'on est plus à ça près dans la fratrie. Un de plus un de moins, hein. » Son ton était tout aussi arrogant que provocateur. Demyan savait pertinemment que sa cadette refusait que quelqu'un critique ses frères et sœurs, même si en l'occurrence, ça venait directement d'un de ses frères.

La situation familiale était assez ambigüe. Mirka et Demyan n'étaient pas les seuls Vladmirova à se déchirer au sein du manoir familial. D'ailleurs, leurs chamailleries n'étaient rien en comparaison des orages qui éclataient quotidiennement entre leurs parents, Elisabeth et Ladislas. Le couple ministériel était déjà assez étrange en soi : une née-moldu contre les idéaux du Seigneur des Ténèbres mariée à un sang-pur mangemort depuis quelques temps seulement. Mirka avait son opinion déjà là-dessus : à ses yeux, ce couple ne pouvait pas marcher. Elle l'avait clairement dit à sa sœur jumelle Zofia alors qu'elles étaient enfermées dans leur chambre et que Demyan avait surpris leur conversation d'origine privée.

Plaqué contre le mur du couloir, Demyan écoutait ses parents se quereller violemment. C'était toujours les mêmes sujets qui revenaient sur le tapis : le ministère, la famille, l'idéologie du sang chez les sorciers. Parfois, le garçon avait presque l'impression d'assister à un débat politique, impression qui disparaissait néanmoins dès que les reproches devenaient plus personnels. C'était dans ces instants-là que sa mère lui faisait peur, réellement peur. Normalement, il ne la prenait jamais au sérieux, Elisabeth n'ayant rien d'un monstre. Elle était plutôt le stéréotype de la mère-poule aimante envers ses enfants et qui les considère aussi fragiles que du cristal. Mais quand elle s'énervait, et en l'occurrence, lorsqu'elle s'insurgeait contre son père, elle était réellement plus terrifiante que le grand Ladislas Vladmirova. Demyan sursauta alors qu'un bruit sourd se faisait entendre dans la chambre de ses parents et il sursauta une nouvelle fois de plus belle lorsque la porte s'ouvrit à la volée, laissant son père furibond entrer dans le couloir. Celui-ci se stoppa derechef lorsqu'il aperçut son fils, beuglant, se préoccupant aucunement de réveiller tout le monde : « Qu'est-ce que tu fous ici, Demyan ? File te coucher ! » Le garçon ne broncha pas. Il avait bien compris l'ordre, il aurait bien aimé s'y plier, mais il ne parvenait pas à esquisser le moindre mouvement, choqué de l'image transformée par la colère que lui offrait son père, mais aussi désireux d'avoir des réponses. Pour cela, il serait capable de tenir tête à son père, celui qui attirait le respect de Demyan davantage pour répandre la peur qu'autre chose. Impatient, Ladislas saisit brusquement l'épaule de son fils en vue de le pousser brutalement dans la direction de sa chambre. Mais tandis que l'élan qu'il lui avait procuré s'évanouit, Demyan se retourna vers son père, le même air effaré et inquiet sur le visage, bien que décidé à tirer les choses au clair. Il finit par prononcer « Mirka dit que Mère et vous n'êtes pas faits pour être ensemble. Que vous allez vous séparer. » Pour une fois, aucune provocation, aucune arrogance, aucune sûreté n'était présente dans la voix du jeune garçon. Tout ce qu'il laissait transparaître était le garçon inquiet, vulnérable et redoutant la séparation de ses parents et ce qu'il adviendrait de sa famille, tout en ayant été victime des sauts d'humeur de son père et ayant pris pour habitude d'être réveillé au beau milieu de la nuit à cause d'une nouvelle dispute qui éclatait. En toute réponse, son père fulmina, sa voix montant en crescendo à mesure que lui-même réduisait la distance entre son fils et lui : « Je t'ai dit de dégager dans ta chambre. » Rapidement, Demyan se retrouva sur le sol, étourdi par la violence du coup que venait de lui affliger son père. « Ladislas ! » Son père disparut, fuyant pour quelques heures le courroux imminent de sa femme outrée.

« Ton père t'aime, tu sais. » Elisabeth appliqua une poche de glaçons contre la joue de son fils tandis que leur elfe de maison s'affairait à la tache de concocter une quelconque pommade. « Je sais. » prononça d'un ton catégorique Demyan. Sa mère le jaugea du regard, comme si elle désirait lui faire dire des choses qu'il ne penserait pas. Comme si elle voulait qu'il lui affirme qu'il n'aimait pas son père qui réglait tout par la violence, et dont il en payait souvent les frais. Le garçon ajouta, refrénant les idées de sa mère à son égard : « C'est toi qui m'aime pas. » Son ton demeurait toujours sans appel et son expression ne s'adoucit aucunement à la vue des yeux de sa mère qui gagnaient en brillance.

Mirka avait vu juste au grand désarroi des enfants Vladmirova. La relation entre leurs parents n'alla guère en s'améliorant, bien au contraire. S'ils avaient pu penser un jour que leurs géniteurs avaient atteint le summum de la dispute, ils s'étaient mis le doigt dans l'œil. Et fatalement, rien ne semblait apte à apaiser les tensions entre leurs parents. C'était quelque chose d'écrit. Ils ne pouvaient être ensemble plus longtemps. Et rien ni personne ne pouvait faire quoi que ce soit pour empêcher cela. Fin avril, leur séparation fut officielle. Dès juin, Elisabeth et ses filles pliaient bagages pour l'Angleterre.

« Vous viendrez nous voir dès cet été » Elisabeth embrassa copieusement ses fils alors que les larmes inondaient son visage et que sa voix tremblotait sous le coup de l'émotion. Sa séparation avec Ladislas était irréversible, perpétuelle. Ils avaient tous deux atteint un point de non-retour et encore une fois, les enfants en pâtissaient. Elle en avait conscience, mais d'une certaine manière, elle se consolait en se disant qu'au moins sa progéniture n'aurait plus à subir les cris et insultes à longueur de journée. Ce devait être un mal pour un bien. « Vous verrez, l'Angleterre, c'est charmant. Complètement différent de la Biélorussie, mais... » Elle réprima un sanglot. « C'est un pays merveilleux. » Une nouvelle fournée de baisers s'abattit. Demyan conserva l'air inexpressif, frisant l'indifférence par moment, qu'il s'était promis d'arborer pendant tout ce moment. Il ne pipait mot, fixait de temps en temps un des trois membres de sa famille qui partirait incessamment sous peu à des milliers de kilomètres. Il ne voulait faire transparaître aucune tristesse de sa part, aucun signe de faiblesse. « Maman ! » L'aîné des Vladmirova baissa les yeux sur son petit frère qui ne comprenait qu'à moitié ce qui se passait du haut de ses quatre années. Celui-ci s'agrippa comme si sa vie en dépendait à la jupe de sa mère et pendant un moment, Demyan ne sut comment interpréter ce geste. Ou plutôt, il n'aurait su comment son père l'aurait estimé. C'était touchant, ça lui crevait le cœur de voir Timofei brisé à ce point, balancé entre incompréhension et schisme au sein de sa propre famille, confus de voir son monde s'écrouler autour de lui alors que tout ce dont il avait besoin à ce stade de sa vie était de stabilité et de sûreté. Néanmoins, Demyan avait aussi conscience qu'aux yeux de son paternel, démontrer quelconque signe de sentiment, d'émotion, était mal, faible. « Demyan, prend ton frère » Le jeune garçon cligna des yeux, extirpé de ses pensées. Timofei était désormais dans les bras de sa mère et peu enclin à l'idée de les quitter. Docile, Demyan s'avança et saisit la masse qui couinait et se débattait avec acharnement. Après cinq bonnes minutes de lutte, Timofei avait enfin capitulé, se contentant de pleurnicher dans le cou de son frère. Les doigts de sa mère passèrent dans les cheveux d'un noir de jais du benjamin de la famille en signe de dernier au revoir puis Demyan sentit sa main couler sur sa joue. C'était le genre de contact qu'il avait rarement accepté. D'ordinaire, il repoussait sa mère, il imposait une distance entre elle et lui, sachant pertinemment qu'aux yeux d'Elisabeth, Mirka était « la plus douée » de ses enfants, pour reprendre ses dires. Mirka et Zofia avaient toujours été les favorites dans l'esprit du garçon, et encore aujourd'hui, son jugement se voyait confirmé par les agissements de sa mère : c'était avec elles qu'Elisabeth partait et elle n'avait aucun scrupule à laisser Demyan et Timofei derrière elle. Elle savait pertinemment qu'en partant, l'ambiance au sein du manoir changerait du tout au tout. Elle briserait l'équilibre entre la douceur et la tendresse qu'elle procurait qui atténuait la brutalité et l'obstination violente de leur père. Cette maison ne serait plus jamais la même. Ses fils ne seraient plus jamais les mêmes. Même cet été, ils se seront déjà métamorphosés. Plus rien ne les empêchera de devenir de parfaits petits soldats malmenés mais insensibles calqué sur l'image que reflétait leur père, la seule image parentale qui leur restera à proximité. A ce moment-là, Demyan en voulait à sa mère. Il lui en voulait comme jamais il n'avait pu lui en vouloir auparavant. Il lui en voulait de partir avec Zofia et Mirka et de les laisser derrière elle, et surtout, de laisser Timofei derrière elle. Il n'aurait aucun mal à vivre avec son père, il accepterait qu'elle l'abandonne lui, mais il estimait que son frère avait le droit à l'amour dont regorgeait sa génitrice, contrairement aux ordres incessants et châtiments sans appel que proliférait leur père. Elisabeth n'avait pas le droit d'ôter l'innocente enfance de son dernier fils aux yeux de son premier. Demyan lui laissait ainsi encore une chance, une dernière chance de voir en elle une autre personne que cet individu partial et égoïste qu'il avait toujours reconnu. Il ne serait en aucun cas difficile à Elisabeth de prendre Timofei et partir avec lui, le benjamin de la famille ne demandait que ça. Il ne lui suffisait que d'un simple mouvement en avant. « Au revoir, mes fils. » Pourtant, elle partait sans lui. Sans son dernier fils.



d e r r i è r e--- l ' é c r a n ;
pseudo/prénom : addie
âge : vingt
comment avez-vous connu D. et votre avis : double compte demyan ϟ thinking too much can only cause problems 644995
petit mot magique :
Spoiler:
"vis ma vie" fait : 11681 mots et ça va, je le vis bien
dernier mot pour la fin : :a7:



Dernière édition par Demyan L. Vladmirova le Ven 16 Mar - 3:34, édité 7 fois
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Demyan L. Vladmirov

Demyan L. Vladmirov


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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 2 Mar - 8:49

v i s---m a---v i e ;


Suite

Dans le monde, il y a trois catégories de personnes : ceux qui ont grandit trop vite, ceux qui grandissent encore et ceux qui n'ont toujours pas finit de grandir - au plus grand désarroi de leur entourage. Demyan fait partie de la première catégorie de personne. Admirant son père, il s'est vite et volontairement plongé dans le sérieux univers périlleux et stratégique de ce dernier, tout en s'accrochant néanmoins à une partie de son enfance que son géniteur s'évertuait à recadrer continuellement. Cette partie de son enfance disparut lorsque, contre toute attente, Demyan prit vite et à cœur un rôle de grand frère que personne ne lui imposait toutefois. Une mère à des milliers de kilomètres et un père souvent absent pour ses responsabilités ministérielles firent en sorte que le jeune garçon arborait plusieurs casquettes devant Timofei : celle de grand frère mais aussi de modèle, de père et de mère pour lui. Il a toujours pris soin du benjamin de la famille et veillé à ce qu'il ne commette aucun malheureux faux pas tout comme s'assurer que rien ne lui manque et que son bien-être soit maximisé.

Nonchalamment, Demyan boutonnait sa chemise, sa pensée virevoltant au-delà de la Biélorussie. Sa chambre autour de lui était impeccable, comme il avait toujours tenu à ce qu'elle soit. Son père haïssait le désordre et il avait en quelque sorte transmis son goût pour la rigueur et l'organisation à son premier fils. Il n'y avait rien dans la chambre de Demyan qui trahissait un quelconque manque de sérieux : son lit était parfaitement fait, ses affaires prodigieusement alignées, ses vêtements soigneusement pliés dans son placard. Il en était ardu de croire qu'un garçon de onze ans résidait réellement dans cette chambre. Un léger craquement extirpa Demyan de ses pensées dont les yeux remarquèrent promptement la silhouette de son cadet au seuil de sa chambre. Plus tôt, l'aîné Vladmirova avait su dresser des limites entre Timofei et lui, ou plutôt, entre sa chambre et le reste de la maison. Son frère ne devait en aucun cas traverser la misérable séparation entre le couloir et sa chambre sans son autorisation, sous peine de se faire rapidement rejeté dans le couloir tel un malpropre. Les yeux du jeune Vladmirova dévisagèrent son cadet silencieux, avant que ce premier ne prononce : « Timo, t'es pas raisonnable, je t'ai dit de t'habiller. Tu sais que Père abhorre de te voir traîner en pyjama. » Demyan arrangea le col de sa chemise, parfaisant son allure et distança rapidement les quelques mètres qui le séparaient de son frère. Il posa une main dans le dos de celui-ci, l'invitant à le suivre jusque dans sa chambre. D'ailleurs, en comparaison avec sa propre chambre, celle du benjamin de la famille procurait insatiablement l'impression d'avoir été ravagée par un ouragan. Demyan saisit son cadet, le mettant debout sur son lit alors qu'il attrapait les vêtements qui lui semblaient le mieux adaptés pour le dîner qu'avait prévu leur père en leur compagnie. En l'occurrence, manger avec leur géniteur était tellement rare que le garçon avait presque l'impression qu'aujourd'hui était jour de fête – ou alors, présage d'un certain malheur. Dans tous les cas, il gardait ses réflexions pour lui. Silencieux, il se retourna vers son frère qui n'avait bougé d'un millimètre, serrant solidement son malodorant rat en peluche contre sa poitrine. Demyan n'y accorda que très peu d'attention, changeant vite fait bien fait son frère de tenue sans écouter les jérémiades de celui-ci vis-à-vis de la chute du fameux « doudou » qui reposait désormais sur le sol. « Bouge pas, il tombera pas plus bas. » Demyan entra sa chemise dans le pantalon de son frère, boutonna ses manches et se retourna en quête d'une paire de chaussette dans un chaotique Fukushima biélorusse. Quand il se retourna, son frère était allongé sur le ventre sur son lit, son hideux rat à ses côtés. « J'suis pas ta bonniche, Timofei. T'es au courant, de ça ? » Demyan eut l'irrésistible impression de parler dans le vide. Il s'assit sur le lit, saisit le pied de son frère qui éclata de rire et enfila ses chaussettes. Après avoir joué avec celui-ci un bon maximum de trois minutes et demi, Demyan s'interrompit à la vue de l'heure qu'affichait le réveil du benjamin et retourna celui-ci sur le lit de manière à ce qu'il lui fasse face. « Chut, chut, chut. Calme toi. » Un léger sourire étira ses lèvres alors que Demyan s'allongea à son tour sur le lit de son frère. Celui-ci se retourna vers lui, tranquille, fixant de ses grands yeux bleus son aîné « Tu te souviens de ce que j'ai dit ? Devant Père tu... » Timofei demeura silencieux quelques secondes, impatientant son frère qui haussa les sourcils comme pour l'encourager à finir sa phrase. « Je suis sage. » Demyan fit un geste de la tête, comme pour le féliciter d'avoir bien répondu. « Et ? » Un sourire amusé apparut sur le visage de Timofei « Je mange pas comme un cochon. » Demyan sourit à son tour. « Et ? » « J'attends pour pouvoir partir de la table. » « Sortir de table » rectifia Demyan. « Et si Père parle de Mère ou de Mirka ou de Zofia ? » « Je suis sage et je pense pas à Mère ou Mirka ou Zofia sinon ça va me rendre triste. » Demyan regarda son frère quelques secondes sans prononcer le moindre mot, peu enthousiaste finalement à descendre manger. « Bien. » Il feinta un sourire, attrapant son frère par sa taille, celui-ci éclatant une nouvelle fois de rire. « En route mauvaise troupe. »

« Demyan, demain il faut que tu fasses des courses pour moi. » Le garçon planta son regard dans celui de son père, attendant la suite, impassible. Pour des raisons assez étranges, surtout de la part d'un ministre ayant des hommes sous ses ordres, son père prenait un malin plaisir à donner des « courses » à faire à son fils aîné, comme s'il voulait le tester, sachant que ces dites courses avaient parfois des allures de véritables missions qui tenaient éveillé en pleine nuit un Demyan qui se demandait bien comment il allait parvenir à s'en sortir. Mais le jeune garçon était rusé et charismatique, il parvenait toujours à s'en sortir et cela à bon compte, attirant, il l'espérait, de ce fait la fierté de son géniteur. « Et veille à ce que le marché aille en notre faveur. Tu l'as bien fait la dernière fois. » « Oui, père. » « Et tu pourras en profiter pour chercher tes fournitures pour Durmstrang. » « Oui, père. » répondit cette fois-ci négligemment Demyan, interloqué par les mouvements suspects que faisaient Timofei avec sa fourchette, mais luttant contre la tentation de le regarder et attirer ainsi l'attention de son père sur son cadet qui effectuait probablement une singerie quelconque. « Je t'ai écrit le principal là-dessus. Et ne traîne pas en route. » « Oui, Père. » articula machinalement Demyan alors qu'il saisissait le papier que lui tendait son père. Il glissa le billet dans la poche de son pantalon, en profitant pour jeter un coup d'œil inquisiteur vers son frère. Mais à peine eut-il le temps de le faire que l'assiette de Timofei glissait de la table pour se répandre sur celui-ci puis se casser contre le sol. Furieux, Ladislas se leva, pestant alors que le garçonnet tentait innocemment de limiter les dégâts. « Ha mais c'est pas possible d'avoir un gosse pareil... Bon à rien... Même pas capable de se tenir à table cinq minutes correctement... » Demyan suvit des yeux son père contourner la table rapidement, sa fureur l'incitant à affliger une sévère correction à Timofei. Instinctivement, l'aîné attira son frère vers lui. « C'est bon, Père. Je m'en occupe. » « Monsieur Vladmirova, Monsieur Loukachenko désire vous parler. » Le poing de Ladislas s'abattit violemment contre la table, si bien que celle-ci trembla quelques bonnes secondes. Demyan regarda son père, prenant bien soin de ne pas baisser les yeux bien qu'il savait pertinemment que son géniteur n'apprécierait pas qu'il ait contrecarré ses tentatives d'éducation à l'égard du benjamin de la famille et qu'il lui ferait payer cet affront incessamment sous peu. Alors que le ministre tournait les talons brusquement, Demyan s'agenouilla, regardant son frère dans les yeux. « Monte dans ma chambre et attends-y moi. »

Durmstrang s'est vite imposé telle une seconde maison pour Demyan. Il n'a jamais eu le moindre souci à s'intégrer parmi les autres ni à s'adapter à la nouvelle vie que lui offrait l'établissement scolaire. D'autre part, le fait qu'il soit le fils du ministre de la magie biélorusse n'a jamais été un handicap à ses yeux : seulement un avantage. Il jouait avec cette réputation. Il maniait le fossé qui pouvait s'installer entre les autres élèves et le fils du ministre qu'il était avec expertise : creusant celui-ci avec les gens qu'il estimait vite ne pas en vouloir la peine et le franchissant sans problème dès que l'envie le lui prenait de sympathiser ou jouer avec d'autres. Et puis, la confiance en lui débordante, l'arrogance cinglante, l'énergie perpétuelle et son charme indescriptible parvenaient à le transformer en un véritable aimant aux yeux de ses pairs. Toutefois, être ami avec le jeune Vladmirova n'avait rien d'une promenade de santé. Il faut nécessairement avoir des nerfs solides pour suivre Demyan. En contrepartie, être en compagnie du jeune homme vous procure aussi cette impression d'être à la fois en vie et en parfaite perte de contrôle de cette existence. Le jeune garçon fascine et effraie à la fois, tout en vous offrant le sentiment d'être soudainement important, greffant un sens et de nouvelles perspectives à votre vie. Socialement, Demyan n'a jamais pensé avoir commis le moindre faux pas à Durmstrang, ou du moins, le moindre agissement qu'il puisse regretter ou ne pas assumer à l'heure actuelle. Certes, des erreurs se sont glissées dans son parcours, que son père à l'œil aiguisé remarquerait sans grand peine, mais aux yeux de son fils, elles n'en sont pas. Aux yeux de ce dernier, ses failles ne sont qu'expériences.

« Qu'est-ce que c'est ? » Allongé dans le parc de Durmstrang aux côtés d'Anzhelina, son amie depuis son entrée au collège de sorcellerie, Demyan observe d'un œil très critique le CD qu'il venait de subtiliser du cartable de celle-ci. « Un CD. » Le jeune homme se redresse en position assise, visiblement intrigué. Un sourire étire les lèvres de l'adolescente qui, heureuse d'attirer ce qui semble être enfin une attention sincère de la part du garçon, précise en tapotant la photographie décorant la pochette du CD. « Les Bizzar'Sisters. C'est un groupe britannique assez connu là-bas. Tu devrais écou - » L'adolescent brise violemment le CD en deux sous les yeux ronds comme des soucoupes d'Anzhelina. « Mais t'es malade ! » Le garçon lève un regard noir vers l'apprenti sorcière qui refrène sa colère instinctivement et prononce docilement, aussi horrifiée que navrée bien qu'elle n'ait rien fait de mal en toute logique. « Je suis désolée. » « Tu peux te garder tes stupides excuses. Les anglais sont bons à rien, je ne veux pas rester avec quelqu'un qui les aime. » Le garçon se lève, jetant violemment les débris du CD au loin avant de tourner promptement les talons. « Demyan ! Attends ! » Le garçon ne ralentit en aucun cas le pas qui a pour but de le distancer de la jeune femme. Celle-ci finit cependant par le retenir par la manche puis l'oblige à lui faire face. Elle plaque ses mains contre ses joues, le forçant à la regarder. Elle sent son cœur battre à tout rompre, inapte à s'imaginer la suite de sa scolarité sans la présence du jeune Vladmirova à ses côtés. Demyan lui apporte tant, probablement autant de bons souvenirs que de mauvais mais en sa compagnie elle a l'impression d'être quelqu'un. Elle devient populaire, convoitée, bien que soumise aux moindres humeurs de celui qu'elle considère comme son meilleur ami, quasiment comme une partie d'elle-même. « Je sais que tu aimes la musique. De plus, il ne faut pas généraliser. » Demyan ne cille pas. Anzhelina a parfaitement raison, la musique constitue une de ses passions. Chose qu'il ne cache pas et qui se constate aisément lorsqu'on est présent à une des fêtes organisées clandestinement dans l'enceinte de Durmstrang et où Demyan devient rapidement l'homme qui crée l'ambiance comme le son. Le garçon fronce légèrement les sourcils, cinglant : « Je ne généralise pas. Sinon, je n'aurais pas perdu mon temps avec la fille de pêcheur au sang plus qu'impur que tu es. » Demyan plante son regard dans le sien, la défiant d'évoquer la partie de sa famille expatriée. Comme la majorité de sa fratrie, le jeune homme ne possède pas les préjugés quant à la pureté du sang que son père idéalise néanmoins en bon mangemort. L'aîné Vladmirova n'en a cure de connaître les origines de la personne en face de lui ; ce qui l'intéresse réellement est la personnalité de celle-ci et ce qu'elle peut lui apporter en terme de distraction et aide. Mais aujourd'hui, Anzhelina n'a fait que de le décevoir et Demyan n'offre jamais de seconde chance.

A chaque vacances scolaires qui s'annonçaient, Demyan préparait automatiquement et méticuleusement ses bagages. Pour lui, il n'était aucunement question de demeurer au sein de Durmstrang pendant ces temps de repos, bien que l'envie ne manquait pas. Le jeune garçon savait pertinemment que sa place n'était pas tout le temps au collège de sorcellerie. Il savait qu'il ne pouvait pas obéir à ses désirs continuellement. S'il s'en plaignait ? Non. L'évoquer ne lui venait même pas à l'esprit. Il avait juste cette responsabilité en lui, ce sens du devoir omniprésent qu'il s'infligeait volontairement et le motivait à plier bagage en vue de repartir pour le manoir Vladmirova. Là-bas, les cas de son père et de son frère le préoccupaient. Depuis le départ de leur mère, Demyan s'évertuait à faire assimiler à son cadet les notions du parfait petit manuel de comment entrer dans les bonnes grâces de leur géniteur et éviter d'être soumis au courroux de ce dernier. Et même si Timofei n'avait pas la personnalité requise pour être le fils parfait que son père désirait, Demyan ferait entrer dans le crâne de son frère l'art de feinter l'être. Sur ces points-là, l'aîné était intransigeant et ne laissait aucune place à l'erreur de la part de son frère. Sur ce point-là, Demyan était aussi tyrannique que son père et Timofei se retrouvait ainsi pris entre deux feux à la fois semblables mais contradictoires.

« Demyan, tu veux bien m'aider s'il-te-plaît ? » Le jeune homme baisse des yeux dédaigneux sur son frère horriblement poli. De toute évidence, la gouvernante qu'a engagé notre géniteur pour surveiller le benjamin de la famille a reçu une éducation similaire à celle de notre mère et l'inculque à Timofei sans merci. Froidement, Demyan réplique : « T'es pas manchot, t'as qu'à te débrouiller. » L'aîné dévisage son frère, ajoutant dans la foulée son avis sur la paire de lunettes de son cadet : « Crapaud à lunettes. » Timofei baissa les yeux tandis que Demyan se retenait de lui annoncer que ses lunettes ne lui procuraient visiblement qu'un air intelligent et non l'intelligence elle-même. Son frère finit par placer l'échiquier sur la place et aligna les pions. Impatient, Demyan l'aida violemment avant d'ordonner : « Commence. » Timofei leva un regard peu assuré vers son frère et articula d'une petite voix : « Pion en E5. » « Pion en A5 ». Lorsqu'il revenait, Demyan n'interrogeait jamais son frère quant aux jours qu'il avait passé avec leur père. Il ne lui demandait pas non plus comment il se portait en général. Il se focalisait sur le plan de rendre son cadet plus costaud et plus malin, de le former pour se protéger contre l'autorité sans pitié de Ladislas. « Zofia m'a envoyé une lettre. » Demyan ne répondit pas, observant une tour se faire réduire en morceaux par un cavalier. « Tu sais, notre sœur. » Un sourire narquois étira les lèvres de l'aîné qui cingla : « Non, désolé, j'ai oublié qu'on avait une sœur : mémoire sélective, que veux-tu. » Timofei l'observa quelques instants en silence, ayant du mal à déceler si son frère se moquait de lui ou pas. « Elle m'a aussi envoyé une lettre pour toi de la part de Mère. » Le benjamin sortit la missive encore scellée dans son enveloppe qu'il tendit à son frère. Celui-ci la saisit, ne se prenant pas la peine de l'ouvrir, la jetant directement dans le foyer derrière lui, extirpant un petit cri de protestation de la part de Timofei au passage. Demyan rétorqua durement : « Quoi, tu vas pleurer ? » Le garçon fuit son regard en toute réponse. « Ça vaut rien, Timofei. Mère n'est qu'une illusion, tout comme sa soit-disant affection envers nous. Si elle t'aimait, elle t'aurait pas laissé ici. Il n'y a que Père et moi pour toi. Entre-toi ça dans le crâne une bonne fois pour toute et arrête de rêver. » Demyan se leva de sa chaise, concluant : « Échec et mat en C4. » Il saisit les morceaux du roi de Timofei et les déposa brusquement sous les yeux de ce dernier qui n'osait toujours pas le regarder en face. « Ça, c'est tout ce qui restera de toi si tu continues à croire en n'importe quoi. » Demyan tourna les talons, s'orientant vers la sortie de la pièce tandis que Timofei prononçait enfin : « Est-ce que c'est tout ce qui reste de ton cœur aussi ? » L'aîné se retourna, demeurant immobile comme silencieux quelques instants, avant de quitter définitivement la salle.

« Demyan Vladmirova. » Le garçon tourna rapidement la tête vers la voix qui prononçait son nom, intrigué. La silhouette du Directeur de Durmstrang apparut devant ses yeux puis réduit la distance entre eux deux avant de lui tendre une main. Docile, Demyan la serra vigoureusement, articulant : « Bonsoir, Professeur. » « Je viens voir ton père, est-il là ? » Le garçon fronça les sourcils, méfiant. Il ignorait si son père désirait voir le Directeur et ne voulait pas nécessairement le placer au pied du mur. Cependant, désobéir aux requêtes de son interlocuteur sans connaître l'opinion de son paternel là-dessus ne semblait pas non plus être la meilleure solution. Le garçon répliqua alors simplement, optant pour tenter le Diable. « Oui. Si vous voulez bien me suivre, Professeur. » Demyan retint un soupir tandis qu'il accompagnait l'homme jusqu'à son père. Il entendait déjà ce dernier l'interroger sur le motif de la venue de son Professeur et le réprimander parce qu'il l'ignorait totalement. « Ladislas ! » Un sourire étonnement large apparut sur le visage du Directeur tandis qu'il serrait la main du Ministre de la magie. « Tu es en retard » répliqua Ladislas en guise de bonjour. « Je te prie de m'excuser. Heureusement, ton fils m'a gentiment conduit jusqu'ici. Sans lui, je me serais probablement perdu dans ton labyrinthe de manoir. Je vois qu'il ne comporte aucune faille, ce garçon. » Demyan grimaça tandis que le Professeur tapotait son épaule comme un chien qu'on félicite d'avoir rapporté une balle. De plus, sur le coup, l'adolescent aurait préféré un autre adverbe que « gentiment » pour qualifier sa tache. Son père le dévisagea sans merci, crachant : « Il en a. Il s'avère qu'il les cache bien, simplement. » Demyan pâlit tandis que le Professeur semblait chercher des failles inscrites sur son front. « Ne sois pas si dur avec lui. A Durmstrang, il est l'un de nos meilleurs éléments, à n'en point douter. » « « Un de nos » » répéta Ladislas sur le ton du reproche à l'adresse Demyan. « Oh, je suis certain qu'il peut mieux faire. Dans tous les cas, je vois de toi en lui. Il possède le même leadership et la même carrure pour porter les lourdes responsabilités. Et il sait comment bien s'entourer, tout comme s'assurer que tout va comme il le désire. En fait, il court sur plusieurs fronts, de quoi le distraire parfois en devoir, n'est-ce pas, Demyan ? Je pense toutefois qu'il serait l'idéal pour représenter Durmstrang si besoin est. » Le garçon ne pipa mot, désormais blafard. Il entendait les reproches de son père à l'avance. « Il ferait mieux d'arrêter n'importe quoi et s'orienter de manière à ce qu'il soit enfin irréprochable. Maintenant, cessons de perdre notre temps à parler de ça et viens rejoindre les autres. » Demyan observa son père et le Directeur sortir de la pièce puis croisa solidement les bras contre sa poitrine, son visage empruntant progressivement les traits de l'homme profondément vexé dans son orgueil et furieux contre lui-même.

Depuis la séparation des parents Vladmirova, chaque été, les enfants avaient l'occasion de visiter leur autre parent et ainsi passer toute la saison estivale avec le reste de leur fratrie. Pour Demyan et Timofei, la première partie de l'été de cette année-là rimait donc avec un mois en Angleterre en compagnie de leurs sœurs et leur mère. Un mois dans un pays étranger, subissant un choc culturel comme linguistique. Autant dire que la situation n'enchantait guère Demyan. Si on lui avait laissé le choix, il n'aurait aucunement hésité à rester en Biélorussie, quitte à passer un mois en tête-à-tête avec son géniteur. Il n'était pas spécialement impatient de revoir sa mère, lui en voulant perpétuellement d'être partie à des milliers de kilomètres de leur père. Quant à ses sœurs, elles avaient beau demeurer ses sœurs, elles restaient aussi les enfants que sa mère avait décidé de garder, ceux que sa mère avait choisi, à défaut des deux autres.

« Lewis ! » Demyan eut à peine le temps de réagir que Mirka le serrait dans ses bras, l'étouffant sous la masse de ses imposants et longs cheveux bruns. Ça y était, le voilà dans le pays qui ne parlait visiblement qu'anglais et dont son prénom aux origines russes se voyait renversé au deuxième plan au profit du deuxième qu'avait choisi sa mère. Le garçon grimaça, peu enthousiaste à l'idée de se faire appeler « Lewis » pendant un mois. « Jack ! » Mirka attrapa Timofei et Demyan se contenta de croiser les bras, attendant que le fameux moment mièvre des retrouvailles passe. Rapidement, il sentit une main passer dans ses cheveux et croisa le regard ému de sa mère. Le garçon ne cilla pas, empruntant de nouveau le masque impassible qu'il avait arboré lors du départ du manoir de la moitié de la famille. « Tu vas bien, mon chéri ? » Demyan se sentit être passé aux rayons X par le regard aiguisé d'Elisabeth et ne put lui-même ignorer le fait que sa mère avait désormais un accent britannique lorsqu'elle parlait russe. Elle s'attarda sur le visage de son premier enfant, redessinant ses traits, ses doigts frôlant finalement les légères cernes sous les yeux du garçon. « Petit castor. C'est si fatiguant, Durmstrang ? » Demyan ne répondit pas, attirant son attention sur Zofia qui déposait un baiser sur sa joue en guise de bienvenue.

Elisabeth étant née-moldue, l'environnement dans lequel elle s'était installée dès son départ de Biélorussie était à 100% moldu. Le quartier pour lequel elle avait opté était moldu, sa maison était meublée quasiment que d'instruments moldus. Demyan en connaissait certains, ceux que sa mère avait fait installer dans le manoir Vladmirova lorsqu'elle était toujours mariée à son père tel que le téléphone, mais une bonne partie d'entre eux lui restaient méconnus. Au plus grand plaisir de Mirka qui savourait ainsi une longueur d'avance sur son frère. « C'est bon, tu l'as ? » Demyan leva les yeux vers sa sœur et acquiesça silencieusement. « Maman, on sort ! » Mirka ferma la porte derrière eux et les deux plus vieux de la famille Vladmirova s'aventurèrent dans le quartier, la nuit commençant doucement à tomber. « Donne-le-moi. » « Et puis quoi encore ? C'est à moi. » Mirka bouscula légèrement son frère qui lui rendit aussitôt son geste. Il finit par porter le ballon lumineux increvable à ses lèvres et commença à le gonfler. « Dépêche. T'as pas de souffle ou quoi ? » Demyan poussa sa sœur et s'assit sous la fenêtre de chambre d'un de leurs voisins moldus : leur prochaine victime. « A ce rythme-là, on est encore là demain. » « Ferme-la trois minutes, ça économisera mon air. » Mirka tira la langue à son aîné qui finit de gonfler le ballon et noua solidement ce dernier. « Ouvre la fenêtre » ordonna-t-il à sa sœur qui s'exécuta. Demyan glissa le ballon dans la chambre de leur voisin, enfonça un bout de brindille à l'intérieur pour le percer et aussitôt, le jouet sorcier virevolta rapidement et bruyamment dans tous les sens, si bien que le moldu poussait des cris de terreur, se demandant quel horrible monstre l'attaquait.

« Vous deux, je vous interdis d'attaquer des moldus ! Je vous interdis d'attaquer quiconque en général, d'ailleurs. » « Mais maman, on fait rien de mal. » « Rien de mal ? Ce pauvre garçon était traumatisé ! » « Mais maman... » « Pas de « mais ». C'est non. » Demyan et Mirka échangèrent quelques secondes un regard déçu avant que Demyan ne réplique, l'air triomphant : « De toute façon, j'ai gagné. » « T'as gagné ? N'importe quoi ! La preuve : ils ont tous peur de moi. » « De toute façon, ça, avec ta tête, c'était pas très compliqué. Ils avaient peur de toi dès ton arrivée ici. » « Ca suffit ! Vous vous calmez vous deux. » Mirka ouvrit la bouche, désireuse de répliquer à l'insulte de son frère. Elisabeth lui coupa court. « Chut ! Plus un mot ! » La jumelle referma la bouche, résignée. Demyan arbora un sourire satisfait, alors qu'une Zofia revancharde le poussait par derrière.

Un père mangemort, une mère résistante. Autant dire que pour les enfants Vladmirova, choisir un clan se liait de près avec l'idée de choisir l'un de leurs parents. Pour Demyan, la question allait de soi : il était Pro-Seigneur des Ténèbres. Il suivait son père, en toute logique. Il ne possédait cependant pas les idéaux que partageaient les partisans de Voldemort : il n'a jamais réellement méprisé les moldus comme nés-moldus, il n'a jamais jugé quelqu'un selon la « qualité » de son sang. Son clan était celui-ci seulement pour emprunter les mêmes pas de son père. Mirka et Timofei rejoignaient également leur géniteur sur cette question. Seule Zofia, contre toute attente aux yeux de Demyan, lui tenait tête, ayant opté pour la Résistance, choisissant le clan de leur mère.

D'autre part, la situation de Ladislas commençait à être de plus en plus périlleuse pour celui-ci. Ayant épousé une née-moldue qui avait porté ses enfants, il n'était pas spécialement le mangemort par prédilection. Son importance politique et sa personnalité faisait en sorte qu'il imposait néanmoins le respect tout comme représentaient des forces que certains mangemorts ne possédaient guère. Toutefois, en se montrant plus imminent que d'autres, en gravissant rapidement l'échelle de popularité au sein de l'obscurité en puissance, Ladislas se faisait aussi des ennemis et nourrissait de la jalousie parmi ses propres pairs qui l'estimaient vite comme un faux mangemort, un individu ayant choisi son clan pour sa situation en force et non ses idéaux.

« Tu sors encore ce soir ? » Demyan leva les yeux vers son frère qui se tenait devant la porte et l'observait se préparer depuis cinq bonnes minutes. Depuis son adolescence, le jeune Vladmirova enchainait les sorties, les fêtes en tout genre. Il passait littéralement ses nuits dehors, au sein des boîtes de nuits russes et autres endroits festifs, épuisant sa jeunesse jusqu'au bout de chaque nuit. Le jeune homme boutonna sa chemise, répliquant simplement : « De toute évidence. Je ne me fais pas beau pour Morphée. » En effet, les filles composaient un palmarès extrêmement important dans les sorties de Demyan. Timofei demeura silencieux, si bien qu'il finit par intriguer son aîné. « Ça va, je vais pas rentrer tard. » « Tu dis toujours ça et tu rentres au petit matin. » Un léger sourire apparut sur le visage de l'aîné. « Va te coucher, ça passera plus vite. » L'adolescent passa devant son frère, attirant celui-ci hors de sa chambre au passage et fermant soigneusement la porte de son domaine derrière lui.

« C'est lui. » articula le premier homme « Lequel ? » prononça le second, se redressant sur son siège. « Celui avec la chemise bleue. » Les yeux du second parcoururent les silhouettes, répliquant enfin « Ha oui, d'accord. » « On a un message à faire passer, Alexey. » « Je sais. » « Ça lui apprendra à nous prendre de haut, à ce gros bonnet. On va lui enlever la seule chose qui pourrait assurer son futur. On va lui faire connaître l'enfer. » « On va faire un gros gâchis. » « C'est le seul moyen de mettre un terme à cette mascarade. »

Un bruit lourd résonna sur la dalle devant la porte d'entrée du manoir Vladmirova. La tête de Demyan se cogna violemment contre la pierre, tandis que la solitude l'enivra bientôt. L'odeur et le goût du sang l'étouffaient, l'étourdissaient. Il avait la sensation de s'enfoncer au fur et à mesure des secondes qui s'écoulaient et que nul ne pouvait interrompre cette vertigineuse chute. Parfois, il parvenait à emplir ses poumons d'oxygène et ingérait en même temps une rapide vision de ce qui se situait devant lui, jusqu'à ce que l'obscurité reprenne place fatalement. « Demyan ! » Ladislas se précipita sur son fils, l'attirant à l'intérieur de la maison. L'écarlate vêtant son fils l'incita à déposer ses mains sur le corps de celui-ci, cherchant la source de l'écoulement sanguin. Mais bientôt, le ministre s'arrêta, pris au dépourvu devant l'importance des blessures tout comme leur nombre. « Qu'est-ce que tu as fait, Demyan ? Qu'est-ce que tu as fait !? » La voix de son père aurait dû être emplie de reproches et de colère, pourtant, seul le désarroi la faisait vibrer. Ladislas secoua la poitrine de son fils qui ne répondait aucunement, inconscient, puis vociféra : « Réponds-moi, Demyan ! » Les rugissements du ministre de la magie alertèrent rapidement son elfe de maison qui apparut promptement dans son champs de vision puis s'effara devant le spectacle qui se déroulait sous ses yeux globuleux. « Flint ! Va chercher Elisabeth ! Vite ! » L'elfe entrouvrit les lèvres comme pour clamer son obéissance mais aucun mot ne put en sortir. Seul un « plop » explicita son départ. Ladislas attira de nouveau toute son attention sur son fils, déposant sa tête sur ses genoux, n'osant le déplacer davantage. Il ignorait pourquoi la première personne à laquelle il avait pensé en vue de l'aider à surmonter cette épreuve avait été son ex-épouse. Elisabeth était apparue comme une évidence, la femme qui résoudrait tous les problèmes, et cela même si depuis leur séparation, ils n'avaient jamais su demeurer en bons termes tous les deux. Pourtant, il ne regrettait pas. Son organisme était plongé dans un état de choc, et malgré cela, il était persuadé d'avoir fait le bon choix. Elisabeth saurait gérer ce genre de situation, il lui fallait seulement arriver. Le ministre cala la tête de son premier enfant entre ses mains, prononçant machinalement : « Tiens bon, ta mère va arriver et tout va s'arranger, tu verras. » Ladislas inspira profondément. Ce ton réconfortant était en règle générale inexistant chez lui. Et d'une certaine manière, si Demyan était conscient, probablement aurait-il eu plus de facilité à le réprimander sévèrement et le traiter de bon à rien plutôt que de le tranquilliser. Mais le spectre du malheur métamorphosait l'homme. Il l'épouvantait, dissolvait sans merci la carapace dure et glaciale qu'il s'était forgé dès son enfance. Ladislas fronça les sourcils, continuant son monologue d'un ton cette fois-ci autoritaire : « Allez. » Il dégagea le front de Demyan, comme s'il espérait que son geste ferait réagir l'adolescent. « Tu sais que tu ne peux pas me faire ça, Demyan. Tu ne peux pas me faire ça. » La frustration s'installa progressivement alors que le désespoir régnait dans l'esprit de l'homme. « Tu es ce que j'ai le mieux réussi dans ma vie, tu m'entends ? Tu es toute ma fierté, mon futur. Tu ne peux pas tout abandonner comme ça. Bats-toi ! » Le ministre beuglait à présent, si bien qu'il ne remarqua même pas l'arrivée de son ex-femme. Elisabeth s'avança sans mot dire, sachant pertinemment que dans ce genre de situation, il ne valait mieux pas parler à un Ladislas qui se plairait à hurler le plus fort possible en guise de réponse. Elle se contenta de le repousser, mettant instinctivement et le plus efficacement possible ses aptitudes de médicomage à exécution.

***

« Je savais que ça allait se terminer comme ça ! Je le savais ! Tu es incapable de gérer tes enfants, Ladislas, tu les conduis à leur mort ! Une mort prématurée ! Il n'a que dix-sept ans, par Merlin ! » Un Ladislas livide tournait le dos à une Elisabeth écarlate. La britannique lança de toutes ses forces un vase contre le mur, furieuse par la situation et du refus de son ancien époux à l'affronter. « Je n'aurais jamais dû te les laisser. J'aurais dû les prendre avec moi, comme pour les filles. Te faire confiance est une erreur fatale, tu n'es qu'un minable. Regarde-moi ! » Le ministre de la magie se retourna après avoir sursauté légèrement lors du l'ordre suraigüe de son ex-femme. « J'espère que tu es fier de toi. Ton fils paie le prix de tes erreurs. De tes ignominies. » « Tu crois vraiment que c'est ce que j'ai désiré ? J'ai toujours voulu que le meilleur pour lui et Timofei, sinon, ils ne seraient pas restés ici ! » « Le meilleur ?! » Elisabeth eut un rire aussi bref que faux. « C'est ce que tu appelles le meilleur ? Deux mômes terrifiés par leur père ? Demyan s'est toujours battu pour que ta reconnaissance, mais la seule chose qu'il a toujours été à tes côtés, c'est un dommage collatéral. » Alité dans sa chambre, Demyan écoutait distraitement la conversation de ses parents. La fatigue comme les potions qu'il avait ingérées le faisait tourner au ralenti, si bien qu'il était nullement réactif à ce qui se déroulait autour de lui. Il était parfaitement dans le cosmos, un pied toujours sur une autre planète. Il ne parvenait pas à se remémorer ce qui s'était passé la nuit de son agression, malgré les demandes incessantes de Ladislas ; et pour être tout à fait sincère, il n'essayait pas réellement. Pour la première fois de sa vie, il n'obéissait pas rigoureusement à son père. Il l'écoutait sans l'entendre vraiment, ne se prenant même pas la peine de lui répondre, ne lui accordant que très peu d'importance. Un revirement de situation surprenant venant de la part du fils qui avait toujours fait l'impossible pour satisfaire son géniteur. Demyan tourna lentement la tête, croisant le regard de son cadet qui demeurait prostré au seuil de la porte de sa chambre. L'aîné observa quelques secondes son frère avant de rabattre avec tout autant de lenteur ses draps, invitant ainsi le benjamin de sa famille à s'installer à ses côtés. Timofei s'élança rapidement, se glissant dans le lit de l'adolescent aussi vite que possible. Les yeux du garçonnet dévisagèrent les nombreux pansements visibles sur le corps de son frère. « Je t'avais dit de ne pas sortir. » Demyan baissa les yeux sur son frère. « Tu m'as vraiment dit ça, toi ? » Timofei sourit, enchaînant sur un autre sujet plutôt que d'avouer son mensonge. « Mirka et Zofia vont bientôt passer. Elles ont eu une permission spéciale rien que pour toi. » Demyan ne répondit pas, ayant déjà passé de l'état de somnolence à celui d'endormissement.

***

« Il se repose, vous le verrez après le repas. » Malgré le ton catégorique de leur mère, Mirka avait pénétré la chambre de son frère dès qu'elle en avait eue l'occasion, à l'insu du reste de sa famille. Elle scruta l'intérieur de la chambre si rangée de son aîné, presque fière de lui imposer l'affront d'être déjà dans son « domaine » sans qu'il ne lui en ait donné l'autorisation. Elle parcourut à quelques reprises la pièce, avant de tirer une chaise vers le lit de Demyan et s'y asseoir, croisant les jambes élégamment. Elle dévisagea rapidement son frère, rétorquant d'un ton répugné : « Tu as vraiment une mine affreuse. » Son frère ouvrit lentement les yeux, croisant le regard sombre de sa sœur quelques instants. « Je suis contente que ton côté crétin ait prit le dessus. A ta place, je n'aurais jamais fait l'erreur de baisser ma garde et me faire massacrer comme tu l'as fait. Enfin Père cessera toutes désillusions à ton égard et verra que je suis bien meilleure que le minable que tu es. » Demyan ne répondit pas, luttant contre ses lourdes paupières. « Qui ne dit mot consent, j'imagine. Tu as soif ? » Demyan regarda avec convoitise les mains de sa sœur qui versaient un verre d'eau. Un sourire joueur étira les lèvres de sa cadette. « Oui ? Je te le pose là, alors. » prononça-t-elle tout en déposant le verre hors de portée de son frère.

Tandis que la jeune femme s'apprêtait à partir, la porte s'entrebâilla de nouveau, laissant apercevoir la seconde jumelle. Contrairement à Mirka, Zofia semblait peu rassurée à l'idée d'être dans la chambre de son frère, craignant sans nul doute les réprimandes de sa mère suite à sa désobéissance et peut-être même les foudres de son aîné qui abhorrait que sa chambre se transforme en lieu de réunion familiale. De plus, Demyan avait su être un véritable tyran vis-à-vis de sa soeur depuis la naissance de cette-dernière, Zofia constituant une cible facile à ses yeux, une réelle victime. Si bien que l'adolescente avait appris à se méfier de son frère et éviter tout affrontement avec le jeune homme. Zofia susurra quelque chose d'inaudible pour Demyan à son double puis osa enfin attirer son regard sur lui. Regard qui gagna rapidement en brillance, ce qui eut le don d'agacer Demyan en son fort intérieur. Voilà pourquoi Zofia et lui entretenaient que difficilement des rapports cordiaux : le garçon ne supportait pas de voir sa sœur si faible, si émotive, si à fleur de peau. A chaque fois qu'il la voyait triste ou émue, il n'avait qu'une envie : lui vociférer de stopper de suite son cinéma pleurnichard. Mais il ne pouvait refaire sa sœur, comme elle n'avait jamais perdu cette sensibilité au fil des années. S'il avait su modeler Timofei un minimum, Zofia était malheureusement une peine perdue, car trop couvée par Mirka pour que Demyan lui inculque ses propres armes. Mirka ne rendait pas service à Zofia aux yeux du jeune homme, au contraire : elle lui rendait la vie plus difficile en la préservant comme une poupée de verre. D'autre part, le regard larmoyant que portait Zofia à son égard le mettait réellement mal à l'aise. Il savait qu'il n'était pas spécialement en forme olympique, mais à regarder Zofia, on croirait presque que la Mort résidait à ses côtés. Comme si sa sœur lisait en ses pensées, Mirka cingla : « Arrête donc de pleurer. Regarde, il n'est pas mort : il bouge. » La deuxième jumelle ne sut décoller son regard de l'image de son frère souffrant. Elle s'approcha doucement de lui, comme si elle redoutait que tout mouvement brusque dégrade son état, puis couvrit une de ses mains des siennes. « Tu as vraiment une mine affreuse, mais je t'aime quand même. » Un sourire frisant l'imperceptible étira les lèvres de l'aîné.

Le mois qui avait suivi l'attaque de Demyan avait été un mois composé d'espérances silencieuses. Ladislas ne pouvait le nier, les nombreuses menaces qu'il avait reçues et n'avait guère prises au sérieux avaient provoqué l'infortune dont son fils était victime désormais et dont ses ennemis se réjouissaient. Une vie bousculée à jamais, une existence brisée. En quelque sorte, Demyan débutait une nouvelle vie, il avait connu celle de l'adolescent parfaitement humain qui n'avait aucunement à se soucier du lendemain. Celle du garçon qui savourait la liberté de faire ce qu'il souhaitait mais surtout, de contrôler la moindre facette de son existence. Désormais, il entrait dans la seconde partie de sa vie, celle qui durerait probablement jusqu'à sa mort, celle du loup-garou. Il portait une véritable tare, une lycanthropie qu'il ne pouvait arborer publiquement sous peine d'être banni de la société. Être un lycan provoque insatiablement le dégoût, la peur, l'inquiétude. Aucunement le respect que l'adolescent a recherché et accumulé depuis ses jeunes années. On lui imposait désormais de nouvelles priorités : celle de cacher sa véritable personne, celle de ne pas s'assumer au grand jour comme il avait l'idéologie de le faire, celle de passer sous silence une ignoble partie de lui-même qui s'était greffée au tableau de sa personne qu'il avait perfectionné jour après jour, puis celle de vivre selon les méandres d'un calendrier lunaire. Sa vie s'écroulait. L'être sans faille devenait l'indissociable d'une véritable disgrâce.

Sa première transformation avait constituée de loin la plus grande souffrance qu'il n'ait jamais connue. Une métamorphose sans fin, provoquée par la présence d'une pleine lune désormais cauchemardesque qui attirait en Demyan l'apogée du loup-garou qui sommeillait en lui quelques temps auparavant. Borné, l'adolescent tentait de freiner la transformation, de la ralentir ; la douleur croissant tant de manière exponentielle qu'il se jugeait incapable de la surmonter d'un seul coup. Mais sa lutte contre le fléau qui se débattait cruellement pour hurler à la lune rendait les choses bien plus difficiles. Un combat dérisoire qui ne lui apportait que des maux supplémentaires. Le jeune homme s'accrochait aux parcelles de son humanité alors qu'elles s'envolaient inexorablement dans un tourment de plaintes qu'il ne pouvait taire. Son corps se transformait, il passait de l'homme à l'animal, et sous l'influence lunaire, Demyan avait l'impression que chacun de ses os se brisait en vue d'emprunter le squelette lycanthrope. Chaque partie de son corps sans exception aucune le faisait souffrir le martyr, soumis à ce véritable calvaire. Et psychologiquement, la terreur l'envahissait. Il perdait tout contrôle sur lui-même progressivement tandis que le sentiment défaitiste d'une mort soudaine était omniprésent dans son esprit. Il se sentait périr, il se sentait s'évanouir puis ramené brutalement à sa fatale réalité par une nouvelle souffrance aigüe. Ce jeu durait, encore et encore. Il s'épuisait, l'adrénaline seule, fille de terreur, lui procurait l'énergie de continuer à combattre l'inévitable. De s'acharner jusqu'au bout, jusqu'à la fin, pour conserver la moindre part d'homme en lui, de ne pas s'abandonner tout entier à l'animal. Entêtement idiot. Il finissait et finirait toujours enfui sous le pelage du loup s'enthousiasmant à la pleine lune.

Puis, le néant s'installait. L'adolescent s'éveillait non sans difficultés, retrouvant son corps lacéré comme son esprit meurtri par les batailles orchestrées contre l'animal qui gronderait en lui perpétuellement. Le jeu des souvenirs prenait place, Demyan tentait d'assembler le puzzle de sa nuit qui ne pourrait jamais être complété. Sous forme lupine, le jeune Vladmirova n'avait conscience d'absolument rien, il ignorait tout des agissements du loup-garou de la nuit dernière. Sa mémoire se limitait aux souffrances de la transformation et à sa vaine volonté de contrôler son infortune. Le garçon ne bougea point, ne pipa mot, concentré sur ses anciens souvenirs, sur ses futiles combats qui lui permettaient paradoxalement d'évincer le présent, d'ignorer les maux d'aujourd'hui pendant quelques secondes, de laisser son corps récupérer quelques minutes de plus.

Le jeune homme s'installa précautionneusement sur son lit, chacun de ses muscles le tiraillant. Depuis qu'elle l'avait retrouvé, sa mère n'avait osé perdre le moindre contact physique avec son fils, tout comme évitait de perdre tout contact visuel avec ce dernier, comme si elle redoutait qu'il s'évanouisse ou soit réduit brusquement en poussières. Nerveusement, elle lui racontait des histoires qu'il n'écoutait qu'à moitié, peu intéressé par les déboires de sa génitrice, ne mordant pas à l'hameçon incitant à penser à autre chose et feindre la réalité du moment qu'elle agitait sous son nez comme si sa vie en dépendait. « Ne bouge pas, je reviens tout de suite. » Demyan se retint de lui annoncer qu'il ne comptait pas courir un marathon tout de suite. « C'est bon. Ça va ? » Le garçon leva les yeux vers sa mère, qui semblait déjà s'en vouloir de lui avoir posé la question. Le sarcasme répondit. « A merveille. » Comme s'il avait prononcé les mots les plus tristes du monde, sa mère fendit en larmes. Demyan l'observa sévèrement, méprisant cette vision de celle qui lui avait donné la vie. Il déclara d'un ton catégorique : « Ça ne sert à rien de pleurer. » Elisabeth essuya ses larmes, renifla bruyamment puis déposa une compresse sur une des plaies de son fils aîné. Un silence s'installa quelques instants, jusqu'à ce que Demyan rétorque, d'un ton doux qui jurait avec ses précédents termes. « Ça va aller, ce n'est pas la fin du monde. Si c'est pour s'apitoyer sur son sort toute la journée, ça ne sert à rien d'avoir enduré tout ça. Autant refuser de vivre tout de suite. » Le garçon fronça les sourcils, réfléchissant un court instant. « Je ne veux pas arrêter de vivre. J'ai toute ma vie devant moi. J'ai trop de choses à vivre pour que ça s'arrête à cause de ça. » Les yeux du jeune homme se plantèrent dans le regard de sa mère, gage de la volonté et sincérité de ses derniers propos. Le garçon n'avait jamais été du genre à se plaindre, même dans les pires situations. Il abhorrait quiconque enchaînant les jérémiades, il les fuyait littéralement pour ne pas provoquer de malheur. Sa lycanthropie ne le transformerait pas en un homme qu'il méprise. Si Autrui est porté à le dédaigner, Demyan comptait bien ne jamais l'imiter.


Peu avant la reprise des cours au sein des écoles de sorcellerie, Ladislas avait fait son choix. Les propos d'Elisabeth quant à son incapacité à élever et protéger ses enfants résonnaient toujours dans son esprit, si bien qu'il en était devenu persuadé. Bien entendu, sa décision n'avait guère était facile à prendre, tout comme il avait toujours du mal à la digérer. Consentir à envoyer ses fils en Angleterre sous la tutelle de leur mère et plus concrètement les envoyer finir leurs études au sein du collège de sorcellerie Poudlard n'était pas la plus grande fierté de sa vie. C'était plutôt la preuve de toute la faiblesse qu'il avait entretenue et entretenait encore vis-à-vis de son ex-épouse. Il haïssait l'idée de se séparer de ses fils, de ne plus être présent pour les contrôler et s'assurer qu'ils ne divergent pas des idéaux comme de l'éducation qu'il leur avait inculqués par la force. Ses filles n'étaient déjà pas une réussite, Zofia se clamant notamment résistante. La même infortune ne pouvait se répéter avec Timofei. Il avait confiance en Demyan, malgré tout. Dans son esprit, son fils aîné était le gage de tout ce en quoi il croyait, une valeur sûre. Se séparer de lui ne devait donc pas être inutile. C'est pour cette raison précise que Ladislas explicitait le départ de Demyan à Poudlard comme moyen de s'assurer que Mirka se tienne correctement quant à l'honneur de la famille Vladmirova et que Zofia cesse ses idioties avec les Résistants, tout en gardant un œil sur l'évolution du benjamin de la famille. D'autre part, le ministre russe de la magie espérait secrètement – tout comme peut-être naïvement ? - que ses fils soient en réelle sécurité loin des conflits s'extrapolant autour de son noble manoir.


Dernière édition par Demyan L. Vladmirova le Ven 16 Mar - 3:32, édité 40 fois
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Ellio J. Fisher-Baker

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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 2 Mar - 8:56

    Rebienvenue sur le forum demyan ϟ thinking too much can only cause problems 136179
    GOSH GASPARD EST JUSTE demyan ϟ thinking too much can only cause problems 273358
    Réserve moi des supers liens super avec Lulu
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 2 Mar - 8:58

Mon frangin chéri d'amour demyan ϟ thinking too much can only cause problems 260743 j'en fais pas du tout troppp.
re-bienvenue et merciiii ♥️ encore
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 2 Mar - 10:38

Re-bienvenue et bonne continuation pour ta fiche !!! demyan ϟ thinking too much can only cause problems 491263 demyan ϟ thinking too much can only cause problems 37955
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Ewen McDonagh

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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 2 Mar - 11:36

Rebienvenue demyan ϟ thinking too much can only cause problems 644995
Bon courage pour ta fiche !
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 2 Mar - 12:58

MON FREREEEEEEEEE http://img1.xooimage http://img1.xooimage http://img1.xooimage http://img1.xooimage http://img1.xooimage
Il est beau mon frère http://img1.xooimage http://img1.xooimage

Je me demande toujours quelle relation on a comme Zofia est résistante et tout demyan ϟ thinking too much can only cause problems 795206
Bon courage pour la fiche http://img1.xooimage
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 2 Mar - 21:42

ReBienvenue demyan ϟ thinking too much can only cause problems 644995
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 2 Mar - 23:18

Comme une idiote, je me demandais pourquoi Zo et Mimi t'appelaient "mon frère" avant de regarder le nom de famille --"

(Re?)BIENVENUUE !
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Demyan L. Vladmirov

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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptySam 3 Mar - 1:10

    Merci à vous tous demyan ϟ thinking too much can only cause problems 241369 demyan ϟ thinking too much can only cause problems 260743

    Ellio : aucun problème pour les liens demyan ϟ thinking too much can only cause problems 808888
    Mirka : merci à toi demyan ϟ thinking too much can only cause problems 548823
    Zofia : j'avais quelques petites idées, si tu veux, je te mpotte tout ça et on voit ensemble si ça convient ? demyan ϟ thinking too much can only cause problems 273358
    Lily : demyan ϟ thinking too much can only cause problems 702318 oui oui, c'est bien "re", j'ai cédé à la tentation demyan ϟ thinking too much can only cause problems 819681
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptySam 3 Mar - 1:31

(je sais encore pas qui c'est.)

REBIENVENUUUUE; demyan ϟ thinking too much can only cause problems 260743
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptySam 3 Mar - 1:36

    Merci à vous deux ! demyan ϟ thinking too much can only cause problems 241369
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 9 Mar - 8:40

ReBienvenue. demyan ϟ thinking too much can only cause problems 273358 J'adoooore ta fiche. demyan ϟ thinking too much can only cause problems 273358 Continue. demyan ϟ thinking too much can only cause problems 273358
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Demyan L. Vladmirov

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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptySam 10 Mar - 3:19

    Merci beaucoup à vous demyan ϟ thinking too much can only cause problems 273358 demyan ϟ thinking too much can only cause problems 136179 Normalement, elle est finit ce week-end :).
    Pálina : Avec plaisir demyan ϟ thinking too much can only cause problems 855253
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Ariel V. Edelwiess

beater ✥ gorgeous on a broom
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptySam 10 Mar - 4:08

Rebienvenuuuue~ (MAIS C'EST QUI ? demyan ϟ thinking too much can only cause problems 594477)
Je veux un super lien avec Eros! (et Ariel aussi)
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Albus S. Potter


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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptySam 10 Mar - 7:23

    Rebienvenue ! demyan ϟ thinking too much can only cause problems 260743 Bonne continuation pour ta fiche (Je veux savoir qui tu es moi aussi, ça me stresse demyan ϟ thinking too much can only cause problems 473967 )
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptySam 10 Mar - 8:10

+1 Ariel et Bubus :25: *j'arrête de flooder*
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Demyan L. Vladmirov

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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 16 Mar - 3:36

    Merci beaucoup demyan ϟ thinking too much can only cause problems 136179
    C'est le DC de Louis demyan ϟ thinking too much can only cause problems 644995
    Et sinon, fiche terminée demyan ϟ thinking too much can only cause problems 273358
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 16 Mar - 4:24

Fiche pré-validée.
(par moi-même et par Mirka, puisque c'est son scenarii. Ah non elle l'a pas fait en scenarii mais elle valide quand même xD)
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Dissendium

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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 16 Mar - 5:55

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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 16 Mar - 6:06

Demyan L. Vladmirova a écrit:
    Merci beaucoup demyan ϟ thinking too much can only cause problems 136179
    C'est le DC de Louis demyan ϟ thinking too much can only cause problems 644995
    Et sinon, fiche terminée demyan ϟ thinking too much can only cause problems 273358

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH. Ok. demyan ϟ thinking too much can only cause problems 644995 Cachotier demyan ϟ thinking too much can only cause problems 483391
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Sarah Mandleton

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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems EmptyVen 16 Mar - 7:12

Haha, vous ne saviez pas ! Moi je savais. *out*

LOU j'adore ta fiche. Elle est juste waouh, je m'en remets pas. demyan ϟ thinking too much can only cause problems 273358
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MessageSujet: Re: demyan ϟ thinking too much can only cause problems   demyan ϟ thinking too much can only cause problems Empty

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