Toutes les histoires commencent par la célèbre formule « il était une fois », le personnage principal est une belle jeune fille aidée par une vieille mégère et ils viennent forcément d'un pays lointain. Celle que je vais vous conter aujourd'hui n'échappe pas à la règle. Asseyez-vous bien confortablement pour l'entendre.

Il était une fois, dans un château à l'autre bout du monde, une jolie et jeune demoiselle, appelons-la Gaela. Elle était la fille d'une servante, et elle ne connaissait rien à la vraie vie, puisque son seul travail était de plier les serviettes et de les ranger par couleurs. Car oui si elle était belle, elle n'avait qu'une cervelle de moineau. Son rêve était d'épouser un prince qui l'enlèverai, digne de toutes les jeunes filles en manque d'amour n'est-ce pas ? Mais la vie de Gaela connut un tournant décisif le jour de son vingtième anniversaire. Le torchon qu'elle était en train de ranger à sa place se mit à hurler « Donnez-le à Coco ! Donnez-le à Coco ». Gaela mit plusieurs minutes pour se rendre compte que c'était bel et bien le torchon qui hurlait et non un beau prétendant à sa fenêtre. Mais quand elle l'approcha de son visage et lui demanda calmement « Mais qui est Coco ? », le torchon se tut définitivement. Sans qu'elle ne s'en rende compte, la jeune moldue venait d'avoir sa première approche avec la magie. Depuis ce jour là, chaque fois que la jeune femme rangeait une serviette dans le placard, celle-ci s'éveillait et disait quelque chose sans queue ni tête. Touchée par ce désir de comprendre, Gaela essayait chaque jour de parler à l'objet mais jamais il ne lui répondait. Mais si elle s'était un peu plus concentrée, elle aurait entendu le petit rire discret qui s'élevait du sous-sol.

Et oui, pour la jeune moldue illettrée, ce n'était qu'une espèce d'évènement sans sens qu'elle ne comprenait pas, mais pour le beau sorcier derrière la porte, c'était bel et bien un jeu. Un jeu passionnant qui se moquait bien de la jeune naïve, et tous les jours, après s'être bien amusé, il allait raconter son expérience à ses amis sorciers... Qui le rejoignirent petit à petit, chacun à une heure différente, chacun faisant des choses différentes même. Si bien qu'un mois plus tard, à quatre heure du matin, son lit se faisait tout seul. À sept heures passées son bol se déplaçait de six centimètres vers la gauche puis de deux centimètres en devant. À neuf heures et quart, le torchon parlait. À midi trente six, le balais se mettait à danser. À quinze heures tapantes, un saut d'eau se renversait dans la cour. Et à dix-huit heures une souris courait sur la table et allait boire le lait du chat. Gaela était épuisée de voir tout ce méli-mélo si régulier et pourtant si étrange !

Un an plus tard exactement, elle fit sa valise, laissa un mot sur la table du salon pour sa vieille mère, et décida de partir découvrir le monde. Elle espérait que quitter la maison l'empêcherait de voir toutes ces hallucinations. C'était son nouveau but dans la vie, quitter cette parcelle de pays et voir le monde pour se changer les idées. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'était que les sorciers ne la laisseraient pas tomber, qu'ils la traqueraient toute sa vie ou du moins, s'amuseraient avec elle aussi longtemps qu'ils le pourraient.

Et ainsi, continua le calvaire de Gaela. Chaque jour de nouveaux phénomènes apparaissaient dans sa vie, comme les chaussettes qui se plient par deux, puis qui se mettent en boule, avant de s'allonger sur le lit. Comme les stylos qui se mettaient à danser. Comme le miroir qui se mettait à parler tout seul. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'arrive le jour où elle brisa son miroir en mille morceaux, et preuve qu'elle n'allait pas bien, elle se mit à compter chaque bout de verre. Superstitieuse qu'elle était, elle voulut vérifier le nombre exact. En arrivant à mille, elle poussa un tel cri que même Alice dans son trou entendit. Les sorciers, toujours inconscients de la connerie qu'ils étaient en train de faire, ne se rendirent compte de rien... et reprirent de plus belle leur jeu.

Petit à petit Gaela plongea dans la folie, commença à devenir paranoïaque. Elle ne sortait plus de son arbre dans lequel elle se cachait depuis plus d'un mois, elle ne touchait à rien, elle ne mangeait plus que des fruits secs et des racines. Le soir, elle poussait des cris à faire fuir un Kelpy. Le matin, elle hurlait contre les oiseaux. À minuit elle pourchassait les lapins, un torchon dans chaque main. Voilà ce qu'était devenu sa vie, Gaela était perturbée à cause de la magie, et ce pour toujours, mais les sorciers riaient à ses dépends sans comprendre.

Un sorcier plus intelligent que les autres, essaya de parler avec Gaela, de lui expliquer ce qui lui était arrivé, mais elle, dans sa rage et sa folie, lui planta une branche dans le cœur. Gaela, pour une fois, comprit tout de suite ce qu'elle venait de faire. Prise de peur et de panique à cause du crime qu'elle venait de commettre elle pleura. Alors, en se couchant à ses côtés, elle se tua à son tour.

Un dernier sourire sur ses lèvres, qui laissèrent échapper son dernier cri de folie, elle s'endormit, paisiblement, pour ne plus jamais entendre parler de magie.


Morale : Si l'on s'ennuie, on utilise la magie, que les moldus ne comprennent pas et ils deviennent fous. En sombrant dans cette folie ils commentent, ils prennent peur et fuient ce monde. La magie c'est nocif, mangez des carottes, ça rend aimable.