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 Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)

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O. Raphaël Kensington

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MessageSujet: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyDim 22 Juin - 10:18

Sometimes the silence guides your mind.
Les paupières sont lourdes et les iris nébuleuses, un peu usés d'avoir dévisagé l'agonie du jour. D'avoir laissé le temps tuer le temps. Allongé au creux du lit, les genoux remontés tout contre la fébrilité du torse, tu as laissé le vide emplir tes mains. Ton cerveau. Ton tout. Ton rien. Les rideaux abîmés sont restés ouverts pour laisser passer le regard, pour qu'il traverse la petite fenêtre. Et l'âme s'est échappée au gré du ciel, se faufilant entre la douceur des nuages cotonneux et la liberté du vent violent. Le corps inerte et la peau frémissante. Tu n'es pas réellement sorti du lit, depuis ton arrivée ici. Tu n'as croisé aucun regard, si ce n'est que celui de ces garçons qui partagent ta chambre. Tu avais déposé tes quelques affaires dans un coin puis tu t'étais dévêtu.  Ensuite. Ensuite, tu t'es laissé mourir. Sous les draps, dans le milieu de ce matelas. Tu aurais dû être dans ses bras. Idiot. Inconscient. Viens me chercher. Elle sait, à quel point, tu peux être insolent. Elle sait, qu'au fond, rien n'a de sens sans son souffle avec le tien. Tu es sûr que c'est bon d'être dépendant d'une personne à treize ans ? Les nuits sans dormir, assis près du feu. Mais trop tard. L'encre du soir a déjà noyé le blanc du ciel avec son noir et la lune, ronde et pleine, a remplacé toutes les autres lumières. L'étoile n'est pas là et un pincement au cœur vient réveiller le vide. L'obscurité t'étreint, elle passe ses doigts dans tes cheveux emmêlés. Elle caresse et entraîne avec elle les frissons d'une angoisse inutile. Celle du silence, celle de la solitude. Ton squelette se redresse difficilement, tes muscles las se remettent en marche sans le désirer réellement. Tu attrapes un paquet d'allumettes, abandonné depuis plusieurs mois. Années peut-être. Tu grattes et le feu jaillit, dans un bruit sec et sonore. Le silence se fissure, quelques secondes. À peine. Tu allumes la bougie, posée sur la vieille table de chevet et secoues l'allumette pour que son éphémère lumière disparaisse. Succession de gestes inutiles. Tu observes les mouvements comme un spectateur, sans avoir conscience d'être l'acteur. Tu souris, par lassitude. Par amertume. Pas vraiment. Les yeux vitreux observent le bout des doigts se jouer de la flamme, lancinante et suave. Tu testes la chair, défies ses limites. Le doigt traverse la flamme, à plusieurs reprises. Furtivement, pour l'agiter, la troubler. Et puis il se fige et tu attends de ressentir la douleur. Vive et cruelle. Juste pour vivre. Pour oublier un peu la mort qui nous observe. Les nerfs réagissent. Tu pousses un gémissement en retirant ton doigt et puis tu oublies, ou tu fais semblant. Tu as toujours craint les ombres qui pouvaient surgir la nuit. Le bois du parquet chante presque imperceptiblement. Mais la finesse incomprise de ton ouïe t'offre le son très clairement. Le grincement s'intensifie, se stoppe et reprend sa mélodie pour finalement n'être plus qu'un écho que tu ne saisis plus. Tu as tourné la tête légèrement, fixant la porte d'un oeil plein de questions. Est-ce la vieillesse de la bâtisse ou est-ce le passage d'un fantôme à moitié vivant ? Le sifflement du vent te ramène à la flamme. Elle tangue, indécise et apeurée par l'Océan qui rugit au-dehors. Tu te lèves finalement, t'approches de la fenêtre pour admirer la guerre que se livrent les vagues. Puis tu te rappelles de la maison que vous aviez sur la côte anglaise. Ta mère, ton père et toi. Et ta toute petite main contre la sienne ; immense à l’époque. Ton Père. Que devenait-il maintenant ? Est-il vrai qu’il y a quelque chose, après ? Les paupières se ferment, une grimace se colle à ton visage tiré par les cernes. Le souvenir de l'image est comme un coup de rasoir. Saleté de rejet. Elles s'ouvrent à nouveau comme pour fuir la mémoire. Fuir le désespoir, certainement. Les doigts frêles attrapent un sweat, tu l'enfiles et tu sors de la pièce par instinct. Tout est vide, tout est calme. Presque glacial. L'atmosphère est inquiétante mais rien ne te touche. Rien ne traverse l'illusion de l'armure. Les pieds sont nus. Tu sens sous tes pas, la texture du vieux bois abîmé de l’école. C'est agréable, l'air de rien. Les planches gémissent sous le poids, pourtant futile. La silhouette s'avance, silencieusement. La salle de réception parle comme un cimetière. À cette heure, tous sont ailleurs. Dans leurs rêves. Dans leurs cauchemars. Toi, dans l'insomnie. Les poils se hérissent et la nuque se tend lorsque les frissons parcourent la colonne. Tu as croisé les bras, à la recherche d'un peu de chaleur. Naïvement. La couche de tissu n'est pas assez épaisse face au froid. Le vent caresse les rideaux, ébranle délicatement la porte. Tes yeux s'attachent à une ombre. Et tu devines qu'elle est féminine grâce à la longueur des cheveux. Tu t'avances jusqu'à l'encadrement, détailles la femme nocturne sans un mot. Tu écoutes le battement de l'eau. Le va-et-vient sauvage des vagues contre la falaise acérée. Elle ne t'a sûrement pas remarqué ou peut-être que si. Tu n'en sais rien. Après un moment, tu traverses l'encadrement de la porte pour rejoindre la balustrade. La femme a l'air éteinte, même de dos, paradoxalement à vif. L'eau tourbillonne au-dessous de vous et le tissu de sa robe danse. Tes doigts se crispent sur tes bras. Le malaise de subir la présence. Tu n'as jamais été tranquille en la présence d'un autre. Elle, elle se tait. Et sans savoir pourquoi, la voix ; la tienne, se délie. Je croyais être seul. Tu ne sais pas parler. Cela fait longtemps que tu ne sais plus.


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MessageSujet: Re: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyLun 23 Juin - 7:34

Sometimes the silence guides your mind.
Le silence qui envahi ton être fait froid dans le dos. Les élèves se taisent et attendent le début du cours, mais tu es incapable d’agir de manière correcte, tu as été prise de court. Oh bien sûr, tu te doutais qu’à un moment où à un autre il allait réapparaître, mais plus tard. Tu poses tes mains sur le bureau en leur tournant le dos et tu fermes les yeux. Inspirant profondément, ta poitrine se soulève deux fois, avant de former un sourire empreint de sadisme sur tes lèvres. Tu es fin prête à leur donner ton premier cours de sortilège, fin prête à l’ignorer durant toute une heure avant de t’enfermer dans ton bureau et de choisir comment te positionner. Oui, tu auras tout le temps plus tard de prendre une décision, tout le temps de choisir s’il mérite de vivre ou s’il mérite de te connaître. Oh, lui bien sûr, il doit savoir déjà. Ton nom est célèbre dans ce château, ta cruauté est connue et personne ne peut t’ignorer. Seulement lui est resté bien trop silencieux, bien trop commun, il ne s’est pas fait remarqué, alors pourquoi l’aurais-tu cherché ? En réalité tu regrettes de ne pas l’avoir cherché plus tôt, cela t’aurait évité cette surprise. Ce regard marron clair fixé vers toi, un air de défi ? Un air d’incompréhension ? Un air de paix ? Qu’importe, il possède ce regard typiquement Kensington, ce regard qui vient tout le droit de son père. Ce regard qui te brûle les entrailles car tu es perdues.

La tête entre les mains, tu soupires longuement. Que faire de Raphaël ? Tu n’en as pas la moindre idée, avant tu aurais voulu le tuer d’un simple regard, le haïr pour ce qu’il représentait, lui faire payer tout ce qu’il a réussi dans sa vie. T’empêchant ainsi de réussir toi. Seulement depuis ta rencontre avec Alvin, ton collier reposant contre ta poitrine te rappelle le pouvoir de l’amour. Mérite-t-il que tu le rencontre ? Tes yeux se lèvent vers le ciel avec exaspération. Bien sûr que non, il ne mérite pas de s’approcher de toi, il ne mérite pas de posséder un quelconque pouvoir sur toi. Une fois debout tu souris car tu as pris ta décision. Tu vas aller le rencontrer et découvrir qui il est. Ainsi tu pourras soit le haïr en paix s’il respecte réellement les idéologies d’Andrew Kensington, soit le mépriser car son inutilité te sera connue. Tu penches inévitablement pour la seconde option et fait trois pas vers la porte et l’ouvres avec force. Oui, il ne mérite pas d’être l’enfant aimé et choyé. Il n’est qu’un petit con ignorant.

L’air frais du vent sur le lac fait voleter tes cheveux et tu serres ta cape contre ton cœur. Pour un mois de novembre il fait une température plutôt fraiche. Il t’a fallu quelques mois d’observation avant de décider d’aller le retrouver. Sûrement pas par faiblesse ou par lâcheté, mais plutôt pour être sûre de ton choix. Tu n’as pas tourné dans ta têtes toutes les possibilités de discussions et dialogue, non tu n’en as pas besoin, tu seras forcément gagnante. En réalité tu l’as juste vu se diriger vers le lac, alors que tu regardais à travers la fenêtre de ton bureau. Tu corrigeais encore quelques copies -très mauvaises- tout en attendant un hibou très important du ministère. Puis tu as vu une ombre sortir du château, utilisant un sortilège de vision, tu l’as tout de suite reconnu. Combien de fois l’as-tu regardé à la dérobée en cours, désespérée de voir qu’il ressemblait énormément à ton feu père ? Sûrement trop, ainsi tout de lui t’es connu. De sa taille à sa démarche. Alors tu ouvres la fenêtre et sautes dans le vide. Des sortilèges de magie noire te permettent de voler sur une courte distance et en quelques secondes tu atterris sans un bruit sur le sol. Ta cape vole quand tu te relèves et commences à marcher. « Je croyais être seul. » Tes sourcils se lèvent vers le ciel malgré toi, puis tu hausses les épaules. Il pense sûrement que c’est une autre élève avec qui il va pouvoir discuter tranquillement au beau milieu de la nuit. Ou alors il suppose que c’est une jeune femme qu’il va pouvoir virer aussi sympathiquement. Un sourire mauvais s’étale sur tes lèvres. « Vingt points en moins à serdaigle pour sortie après le couvre-feu, trente points en moins parce que tu dois m’appeler professeur Kensington. »  commences-tu, la voix proche du murmure, mais toujours aussi sèche et jubilatoire. N’importe qui sentirait bien la puissance de ton amour pour le pouvoir dans ces quelques mots. Tu as toujours aimé dominé et maintenant tu aimes le sentir terrorisé. Tu aimerais tellement qu’il tourne son visage vers toi, qu’il te montre sa peur pour que tu puisses t’en délecter, seulement il reste face au lac. Est-il stoïque car tétanisé ? Sûrement. « Et lèves-toi pour me regarder quand je te parle. »  continues-tu pour pouvoir enfin jubiler devant son regard faible. Elle allait le ratatiner sur place, lui montrer ce qu’il méritait. Oui, il n’était que le second enfant, un fils qui n’aurait pas dû exister, un sale petit. La rage commençait à remonter dans ton cœur, un cœur de pierre fermé depuis bien trop longtemps. « Je ne veux pas entendre tes excuses, tu n’as rien à faire ici, mais ne t’en fais pas. Tu ne remonteras pas dans ton dortoir ce soir. » Oh non, qu’il soit victime d’insomnie, qu’il ait rendez-vous avec quelqu’un ou quelle que soit l’autre possibilité, il ne partira pas d’ici avant… d’avoir effectué quelques corvées qui te satisfasses. Un boulot bien horrible, sûrement dans le lac pour qu’il se gèle dedans. Ou à la recherche d’une plante qui ne pousse qu’en Afrique du sud. Oui, rien n’était décidé et toi-même tu n’avais aucune idée de la suite de la conversation. Après tout, tout vient à point à qui sait attendre.


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MessageSujet: Re: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyLun 23 Juin - 9:06

Sometimes the silence guides your mind.
La désillusion a mangé tes rêves, tu crois. Tu as senti ses crocs déchiqueter tes poumons. Ils étaient acérés, trop aiguisés pour que tu puisses te débattre. Tu t’es laissé bouffer. Comme un morceau de viande qu'on aurait balancé à un lion affamé. L'arène, c'est le monde. L'arène, c'est les autres. Tu n'as plus le temps pour les autres, tu n’as jamais eu le temps pour eux. Et tu n'as jamais réellement voulu l'avoir. Aimer, pourquoi et comment ? Il n'y a que la colère qui t'anime. Cette furie sans fin qui t'enlise dans des cauchemars aux violences chaotiques. Les ombres que tu as vus partir t'ont laissé de l'acide dans la bouche et ça déborde, ça crève le cœur des aventuriers. Tenter de guérir, laisser vivre tes souffles au lieu de les assassiner. Marcher pour le plaisir, sans chercher à fuir. C'était ce que tu étais venu chercher, là, sur la plage, cette nuit, mais elle était arrivée. Taylor au visage si semblable au tien, si semblable à celui de ton père, à la désinvolture prétentieuse qui t'empêchait de fuir. Elle était comme un obstacle, un merveilleux obstacle que ta haine cherchait à déchirer. Seulement voilà, vos différences étaient trop faibles et vos ressemblances ne te donnaient pas accès à la victoire. Tu l’avais observée, pendant les cours. Tu lui en voulais de t’en vouloir, tu la haïssais de te haïr. Si différents, mais si semblables en même temps. Vingt points en moins à serdaigle pour sortie après le couvre-feu, trente points en moins parce que tu dois m’appeler professeur Kensington. Tu ne veux pas. Tu ne veux pas la croiser tous les jours, ni même continuer à supporter sa présence si elle, elle continue à t’ignorer, elle qui a ton sang qui coule dans ses veines. Tu ne peux pas. Uriel au regard insensible, au visage fermé. Taylor, tout simplement. Sa voix tendue t’avait frappé le cœur. Tu n'aimais pas ces mots, tu n'aimais pas la sécheresse de ce son. Tu n'aimais rien de ce qu'elle était et pourtant, tu étais fasciné. Dans un parfait paradoxe. Et lève-toi pour me regarder quand je te parle. Tu te retournes. La dureté incrustée sur tes traits n'est qu'un mensonge pour cacher la peur, la peur de tomber à nouveau. La peur de trahir la mémoire de ton père, l’image qu’elle devait probablement avoir de toi. L'étoile abandonnée, la lumière rejetée. Maladroit, tu déglutis ton malaise. Ta fausse assurance en laquelle elle croit. Kensington. Le nom résonne continuellement, presque comme un appel. Comme un cri strident dans un lointain silence. Au creux de ton cerveau troublé. Ta gorge est nouée face à la meurtrissure. Face à sa cruauté, celle là même dont tu sais si bien faire preuve. Et pourtant tes yeux restent enfermés dans ses iris. Peut-être par courage, par défiance, peut-être par perdition, tu n’as jamais su. Tu ne cherches pas vraiment à savoir. Sa phrase te paraît floue, inutile. Tous ces mots qu'on se balance pour simplement fuir, par lâcheté. Faible, voilà ce que tu es et elle l'est tout autant que toi, Odin. Briser le silence de l'inutile, pour ne laisser que l'essentiel. Effacer les mensonges pour y voir plus clair mais la vérité t'ennuie. La vérité t'étouffe. Tu n’es pas prêt, cela fait des années que tu ne l’es pas. Délicate fébrilité qui te paralyse, violence enfermée. On ne se connaît même pas. Et puis je sais que toi et moi, nous ne sommes que l'éphémère. On est déjà morts. Les vagues ont fini par inonder tes cheveux, les mèches se collent une à une à la pâleur de ton visage et puis tu engouffre tes mains dans les poches de ton jogging en espérant y trouver la chaleur, la douceur. Mais tes poches sont aussi vides et froides que tu l’es. Tu t'avances, un peu inconsciemment vers Taylor. Elle est plus petite, d'au moins une tête. Tu es tout près, à quelques mètres seulement. Tu aimerais rajeunir, être de nouveau un gosse, poser ta tête sur son épaule et poser ta main sur son coeur pour entendre son tambourinement. Les sursauts et les tremblements qu'elle cache derrière toute cette distance. Tu aimerais remonter le temps, qu’elle soit avec toi dans les moments difficiles, pleurer dans ses bras à l’enterrement de votre père. Tu aimerais l’avoir connue depuis toujours, qu'elle soit cette soeur douce et aimante qui t'a toujours manqué. Mais c’est impossible, elle ne veut pas de toi. Il y a un peu d'or dans ses yeux, bien caché au fond dans de ses iris éteints. Tu souris, un peu. Pardonnez-moi, professeur Kensington. Je ne voulais pas vous manquer de respect. Ta voix ment si facilement alors que tes yeux crient autre chose, une autre vérité. Celle de la crainte que l'esprit ne puisse pas combattre, celle d'une haine, d’une envie de cracher ces certitudes qui empoisonnent tes poumons, qui se rallument contre ta volonté. Tu aurais aimé ne jamais croiser sa route. Tu aurais aimé ne pas l'avoir aperçue, ce soir. Tu aurais aimé ne pas voir les traits de ce visage insolent et fier lorsque tu la regardes. Tu aurais voulu qu'elle n'existe pas mais son souffle est bien présent. Tu pourrais presque le sentir, ou alors tu te l'imagines en train de s’éteindre, ce souffle. Rester le dernier Kensington en vie à Poudlard. Comme un fantasme intouchable. Comme un chemin trop périlleux pour que ton âme puisse s'y aventurer. Je ne veux pas entendre tes excuses, tu n’as rien à faire ici, mais ne t’en fais pas. Tu ne remonteras pas dans ton dortoir ce soir. Tu n’es que lambeaux. Taylor, si tu me déchires, il ne restera plus rien.
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MessageSujet: Re: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyMar 24 Juin - 3:03

Sometimes the silence guides your mind.

Il se retourne, comme tu le lui as demandé. Ce sentiment de puissance qui coule dans tes veines te réjouit. Pourtant l’autre chose qui coule dans tes veines c’est ton sang, votre sang. Une des rares choses que vous partagez encore, une des rares que vous n’avez jamais partagé. Il est vrai que tu ne l’as pas vu naître ni grandir. Tu n’en as pas la moindre envie, Alexandra lui a sûrement raconté des horreurs sur toi, elle te haïssait parce que tu étais la fille de ta mère. Ou alors parce que tu étais une des seules choses qu’elle ne pouvait contrôler dans le manoir Kensington. Tu fermes les yeux et pendant un instant tu te perds avec le bruit des vagues. La lente respiration du jeune homme à tes côtés semble presque négligeable si bien que tu te revois dans le passé. Heureuse et épanouie, à la mer, perdue loin de toutes les horreurs de la ville. Un vent frais caresse ton visage, puis tu ouvres les yeux et la réalité se rappelle à toi. Raphaël attend, face à toi. Il cache sa peur, après tous les interrogatoires que tu as passé, toutes les missions que tu as effectué, tous les traitres que tu as brutalisés, tu sais reconnaître la peur masquée sur un visage… seulement tu dois reconnaître que le gamin est doué. Si tu ne cherchais pas ce sentiment avec avidité, tu ne l’aurais pas vu. L’air assuré qu’il se donne est si réel que ton cœur se serre. Tu n’as pas envie d’être fière de lui, tu n’as pas besoin de l’avoir dans ta vie, pourtant tu sais qu’il serait un atout que tu saurais rendre utile. « Pardonnez-moi, professeur Kensington. Je ne voulais pas vous manquer de respect. » Sa voix est douce, il n’est encore qu’un gamin pris en faute et pourtant il avait de l’assurance dans son ton. Gardant un visage impassible, tu te décales de quelques centimètres pour le voir mieux. Son corps est net, il ne tremble pas, pourtant il aurait des raisons de le faire : le froid, le stress, la peur de sa sœur. Un mouvement imperceptible te fat tourner le regard quelques secondes, tu n’aimes pas penser de la sorte. Tu n’aimes pas lui donner plus d’importance qu’il ne pouvait jamais en avoir. Il n’était qu’un moins que rien, qu’un enfant gâté. Tu serres ton manteau contre ton corps et le préviens qu’il ne doit pas se justifier car tu ne souhaites pas entendre ses jérémiades larmoyantes. Tu le menaces du regard quelques secondes puis, le dos bien droit, tu laisses ton regard se perdre sur l’horizon. Au bout d’un certain temps de silence, tu te rends compte qu’il n’a pas prévu de parler plus. Tu le félicites intérieurement, il a au moins bien compris le principe : tu parles, il se tait. Finalement, il n’est pas aussi débile qu’il en a l’air. Tu refuses toujours de poser sur lui un regard tendre, d’ailleurs tu ne regardes jamais personne de la sorte, mais les conventions demandent une relation poussée positive entre les membres d’une même famille.

Le silence plane entre vous encore un peu, tu aimes sentir le poids d’un instant vide de mots, tu le ressens comme un moment de puissance. Tu sais qu’il attend que tu lui donnes la parole, il a déjà fait perdre une cinquantaine de points pour sa maison il ne meurt pas d’envie de voir les saphirs du sablier des serdaigles disparus. Tu ne bouges pas d’un poil et continues à te murer dans le silence. Tu réfléchis à ce que tu pourrais lui faire faire ensuite, mais décide de ne rien dire. Tu hésites un peu, s’il s’était rebellé contre toi, tu aurais pu l’engueuler et déverser ta rage, seulement il est bien trop intelligent pour te chercher, il est bien trop futé pour te contredire et t’énerver. Tu pestes sans bruit et te lèche délicatement la lèvre. Dans le sombre de la nuit, tu peux te permettre de lâcher ton visage dur et froid, puisque la lune qui brille ne reflète que le lac. Seulement tu sais que tu ne peux pas te laisser aller totalement, tu n’as jamais eu de discussion avec lui, tu l’as toujours rabaissé ou ignoré et voilà que c’est le moment de lui montrer qu’il n’a rien de plus que toi. Et pas uniquement parce que tu es professeur et mangemorte, non, mais parce que tu étais la première fille d’Andrew Kensington et que tu es plus aimée que lui. Oui, ton regard se refait hautain et ton sourire se refait méprisant. Il doit savoir, il doit le sentir dans ton ton, il doit le comprendre rien qu’à ton visage. Seulement, tu n’es pas à l’aise avec cela. Tu n’as pas l’impression d’être la fille aimée en réalité. C’est si dur. « Doloris. » murmures-tu lentement en pointant ta baguette sur le jeune garçon qui s’écroule au sol. La surprise se lit sur ses traits, il ne s’y attendait pas le moins du monde et cela lui fit perdre son regard assuré, un sourire satisfait se forme sur ton visage. On ne peut jamais deviner tes pensées rien qu’à ton regard, il faut attendre de vivre les surprises pour se rendre compte de sa capacité à être hors du commun. « Relève-toi. Bats-toi, cesses de hurler. » lances-tu énervée. Il a encore beaucoup à apprendre, la douleur ne lui est pas familière. « Doloris. » prononces-tu une seconde fois en pointant ta baguette sur le corps frêle du garçon. Tu ne penses pas être fière de lui, mais tu aimerais qu’il se batte plus fort, qu’il te montre qu’il est le digne fils d’Andrew. Pourtant tu sais qu’avant tes vingt-deux ans tu hurlais comme un cochon égorgé lorsque l’on te laissait ce sortilège. Il t’a fallu de nombreuses leçons avant que tu t’en sortes avec un air plus impassible, même si tu espères ne jamais avoir à supporter un des sortilèges du Seigneur des Ténèbres, personne ne pourra jamais se vanter d’avoir supporté cette douleur. Tu le regardes dans les yeux et pour la troisième fois, tu lui lances le sortilège informulé.


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MessageSujet: Re: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyMar 24 Juin - 7:25

Sometimes the silence guides your mind.
Doloris. Il est de sel, il est d’eau, il est de sable ; ciel et terre sont un. L’explosion est vivace, la morsure court sur la peau, putréfie les muscles. Le spasme entier est une explosion de douleur terrifiante. Le ciel et la terre entrent dans une danse fusionnelle. L’impact du sol lui arrache un cri, si vite oublié, tant la tourmente dépasse la douleur du choc. Incapable de bouger, incapable d’émettre un son, incapable de penser. L'estomac se déchire, la pression ankylose les veines. Elle les cloue à la chair. Le cœur frémit, se contracte douloureusement. La trachée brûle, l'amer est juste à la sortie des lèvres. Tu le ravales, avec ce brin de courage illusoire, cette folie masochiste. Le froid te fait trembler, les secousses font vibrer tes os frénétiquement. Tu regardes l'horizon, l'inertie t'enveloppe. Tu sens la terre tourner, tourner, tourner. Tu en as mal au cœur. Des nausées, elles saccagent le rien. Tu as envie d'hurler, sans savoir pourquoi. Tes orbites se remplissent d'eau salée, tu as le vague à l'âme. Tu as l'océan qui te bouscule. Et tu flottes. Tu flottes comme un inconscient. Tu as envie d'avaler les constellations, tu  veux qu'elles t'illuminent, qu'elles arrachent cette noirceur qui s'est niché au creux de ton cerveau. De ta tête. Tu as peur, tu ne veux pas tomber. Tu ne veux pas tomber alors tu as envie de te foutre en l'air. De balancer le corps par-dessus la balustrade. De le laisser se briser sur les pics de la falaise. Pour sombrer, pour creuser l'océan de ta solitude. Où tu vas, petit con ? Qu'est-ce que tu vas devenir ? Tu vas crever. Tu vas crever. L'impression de suffoquer. Façade impassible pourtant. Brisé, mourant de l'intérieur. Les autres, ils ne voient que la fierté. Les autres, ils ne voient pas les blessures. Les monstres naissent des blessures. Tu es rongé par les monstres. Tu as envie de te réveiller, de courir. D'embrasser ton amour ; mais tu es comateux. Irréel. Bercé par d'autres flots. Pas les azurs, pas les divins ; par les cruels, les obscurs. Tu as oublié ce que tu faisais là, tu as oublié comment tu étais arrivé ici. Tu te laisses suffoquer. Tu aimerais qu’elle vienne te chercher. Ne m'abandonne pas. J'ai trop peur. Comment on fait pour grandir ? Tu regardes le temps, il t'arrache la peau avec les ongles. Il te regarde gémir, les mouettes tentent de t'arracher les yeux. Imagination démente. Folie envahissante. Le sort dure depuis trop longtemps. Tu te mords la lèvre inférieure. Tu saignes. Relève-toi. Bats-toi, cesse de hurler. Tu ne peux pas. Tu voudrais, mais tu n’y arrives pas. Les secondes défilent, lentement. Le sablier du temps a ralenti, et chaque grain prend un malin plaisir à tomber le plus lentement possible. Tu inspires longuement, essayant de calmer la nervosité qui te gagne. Tu ne peux plus revenir en arrière. Elle seule peut arrêter ce supplice. Et tu crains son jugement. S’il vous plaît. Gémissement inaudible. Pathétique, même pour toi. Ton abdomen griffe encore. Tu souris, ça ne se voit peut-être pas. Tu as les yeux qui crachent des poignards. Tu as le cœur qui vomit des sentiments inexpliqués. Tu aimerais mourir avec quelqu'un, dans les eaux troubles d'une colère. Dans les hurlements d'une violence. Tu as besoin d'être réveillé, aimé puis abandonné. Brisé, à nouveau. Plus que tu n’as pu l'être. Plonger dans le vice, le vide. Allume la flamme et je répandrais l'incendie. La chaleur couvrirait le froid. Toute la souffrance se tairait enfin. Tu aimerais des mains rassurantes pour t’aider à te relever. Quelque chose qui te donnerait l'impression d'exister. De vivre encore malgré les courants. Malgré le tout qui devient rien. On ne vit qu'une fois. Phrase à la con. Tu tentes le Diable. Tu continues à jouer l'équilibriste. Tu veux me tuer ? Vas-y, je t'en prie. Si cela peut t’aider à te sentir mieux, à te sentir plus vivante. Tu te crois forte ? Puissante ? Tu es tellement lâche que tu t’en prends à un gamin de treize ans. Le tutoiement n'est que provocation. La nuit attise tes folies, la nuit rallume tes remords et tes souvenirs. Le noir t’effraie autant qu’il t’obsède et qu’il t’attire. Le sel assèche ta gorge, tu manques d’air. C’est une nouvelle chance que tu demandes. Une seule et dernière. Papa, si tu m’entends. Papa, si tu me vois. Si ma prière monte jusqu’à toi. Elle fait de moi un être abject et égoïste. Indigne d’être ton unique fils. Mais je voudrais seulement recommencer à zéro. Ici-bas j’agonise. Mes jours sont sombres, mes nuits torturées, mes lendemains incertains. La fatalité finira par s’abattre sur moi, elle finira par me tuer. Je t’en prie. Fais de moi celui que je ne suis pas. Fais de moi l’homme libre et courageux, qui affronte la vie et ses obstacles comme il se doit. Les mots bouillonnent à l’intérieur de toi. Tu es à deux doigts de tomber à genoux, de joindre tes mains et de crier aux étoiles que tu n’en peux plus. Incapable de te relever, incapable de faire un pas de plus. Leur demander grâce. Leur léguer ta folie. Leur ordonner de s’éteindre pour que la nuit t’engloutisse, pour que ton regard ne puisse plus frôler ses mains blanches, pour que l’espoir disparaisse avec elle. Et, enfin, le spasme libère son emprise. Allongé, les lèvres contre le sable, les cheveux ébouriffés, tu restes pourtant face contre le sol. Toute force semble t’avoir quitté ; pantois, ankylosé, comme hébété. Tu as l'impression d'être dans un tribunal. Pourquoi me détestes-tu ? Qu'ai-je bien pu faire pour mériter tant de haine ? Le présumé coupable est appelé à la barre. Tu tournes la tête vers elle, essayant de distinguer ses yeux dans l'obscurité – tu y arrives à peine. Cela aurait pu te permettre de deviner sa sentence avant qu'elle ne soit prononcée.
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MessageSujet: Re: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyJeu 3 Juil - 1:07

Sometimes the silence guides your mind.
La douleur tord son visage, ses mains se serrent, son dos se plie, sa bouche s’écarte. Il a mal et tu t’en réjouies. À tes pieds se trouve une de tes nombreuses victimes, une de celles que tu aimes regarder alors qu’elles vivent le martyre. Et Raphaël te fait plaisir en se roulant au sol comme cette acromentule que tu utilises lors des cours de sortilèges. Il n’a pas l’habitude et tu aimes voir cette souffrance, car elle est injuste. Incorrecte. Écœurante.  Tu aimes sentir ce pouvoir émaner de toi, ce pouvoir corrompu et cruel. Tu n’as pas toujours été comme cela, ce sont les mangemorts qui t’ont transformée, qui t’ont rééduquée pour devenir cette abominable traitresse. Tu souris sans cesser de le regarder se tortiller comme une crêpe au sol. Tu aimes le voir si faible. « S’il vous plaît. » Ce n’est qu’un son si faible que si tu ne l’attendait pas tu ne l’aurais pas entendu et pourtant … il résonne dans tes oreilles. Il te fouette le visage de larmes salées, il te tortille les entrailles de regrets. Ces quelques mots sont ceux de ton père. Tu es cette petite fille, assise en haut des marches les pieds qui pendent dans le vide. Tu es cette enfant terrorisée qui vient de voir sa mère hurler et claquer la porte. Tu es ce bout de vie perdu qui voit son père dépité. Tu es son enfant et pourtant tu es invisible. Ce ‘s’il te plaît’ qui résonne dans son cœur est celui-là. Ce son invisible et inaudible qui pourtant franchit la gorge de ton père : s’il te plaît soit un homme, s’il te plaît soit fort, s’il te plaît soit quelqu’un de mieux. Incapable de supporter plus ce revirement de situation, tu stoppes le sortilège et alors vos iris se croisent. Ce n’est qu’un quart de seconde, ce n’est qu’une minuscule unité de temps et pourtant c’est déjà trop. Ce sont des maux de cœur qui te traversent. Tu es en train de tuer un enfant, un gamin qui porte ton sang, ton frère. Ton unique famille. Ta baguette pend dans le vide, ta bouche est entrouverte, tes yeux sont éteints. Tu es faible. « Tu veux me tuer ? Vas-y, je t'en prie. Si cela peut t’aider à te sentir mieux, à te sentir plus vivante. Tu te crois forte ? Puissante ? Tu es tellement lâche que tu t’en prends à un gamin de treize ans. » Le ton de sa voix augmente à chaque prise de parole, vers la fin il devient assuré, fort. Pourtant il y a toujours une trace de la douleur ressenti dans ses mots. Ses dents grelottent, ses paupières claquent, ses mains tremblent, mais il le cache. Il veut être fort, il t’attaque avec ce tutoiement interdit. Et tu restes là, sans parler. Sans bouger. Tu es faible Taylor. Tu n’arrives pas à te reprendre en main, tu vois le corps de ton père au lieu de voir celui de l’enfant. Tu n’étais partie que quelques instants et soudain il est étendu face contre terre. Ce moldu ricane, ton père gît. Tu te jettes à terre et attrape sa tête contre ton sein. Déjà ce jour-là tu avais choisi son père à ton amant. Tu connaissais déjà ta destinée, tu savais que tu l’aimais et le suivrait jusqu’au bout. Tu étais accablée par la douleur, faible et geignarde. Les larmes qui quittaient tes yeux avaient été les dernières, tu te l’étais juré. Et combien de fois avais-tu trahi ta promesse ? « Pourquoi me détestes-tu ? Qu'ai-je bien pu faire pour mériter tant de haine ? » Tu aimerais qu’il se taise, qu’il te laisse réfléchir en paix. Oui, tu vas le tuer, pour qu’il se taise à jamais. Qu’il meurt et qu’avec lui finisse la lignée des Kensington. Bientôt tu seras une McGregor et ce serait de l’histoire ancienne. Tu pointes ta baguette vers lui, prête à le tuer … puis tu baisses le bras. Tu es faible, tu es lâche. Tu donnerais tous les farfadets du monde pour t'arrêter. Oh si seulement il savait ce qu’il venait de se passer, si seulement il pouvait comprendre ! Mais la seule chose qu’il verrait c’est une porte ouverte pour passer entre les mailles du filet et t’amadouer. Non, tu ne peux pas tuer le digne fils d’Andrew. Cet enfant est bien plus fort que nombre de ceux que tu as connu. Combien d’élèves as-tu torturé ? Et combien t’ont résisté de la sorte ? Aucun. Il est le seul, il est habité par une force que tu ne connais pas, que tu ne méprises pas. Tu baisses ta baguette et tourne les talons. Tu vas t’enfuir et le laisser seul, tu vas l’abandonner pour ne pas risquer de te trahir plus, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Alors que tu es à moitié retournée, un sentiment de culpabilité t’envahi. Tu ressens pour ce gamin de la pitié, pas celle morbide que ressentaient les gens lorsque tu as perdu ton père, non, une pitié sincère et délicate. Tes yeux se ferment et tu te retournes. Girouette. Tu te dégoûtes toi-même. Contre toute attente, sans même savoir ce que tu es en train de faire, tu t’avances vers lui et lui tend une main. « Je ne vais pas te manger, relève-toi. » lances-tu, aussi sèchement que possible. Seulement ta voix a déjà perdu de sa superbe, tu n’es plus cette femme assurée qui maîtrise tout. La main tendue, ce n’est pas toi. C’est ton cœur qui te dicte des choses.

« Je ne te déteste pas, je n’aime personne, c’est un principe. Père m’a éduquée dans l’indifférence de l’autre, alors pourquoi ferais-je autrement ? » Tu mens, tes paroles sont perfides et se glissent entre vos deux corps. Le vent les emportera bien loin, mais elles seront gravées à tout jamais dans l’esprit du jeune homme. Tu mens parce que tu es devenue bien pire que ce que père t’a appris. Tu mens parce que tu es jalouse de l’éducation qu’a dû avoir Raphaël. Tu mens parce que tu voudrais être à sa place. Tu mens, parce que tu as été choyée et aimée malgré tout. Tu mens parce que parfois tu te demandes ce que tu serais devenue si tu ne t’étais pas enrôlée chez les mangemorts, si tu t’étais envolée comme l’oiseau de ta chaîne qui pend à ton cou. Tu mens parce que c’est tellement plus facile. « Et ce n’est pas de la lâcheté que de » que de rien. Il était resté, il s’était battu, il n’avait pas défié tes ordres, tu ne pouvais pas le critiquer, il avait été parfait. Tu baisses ta baguette vers tes pieds. « rester sans bouger. Venges-toi, si tu n’as pas peur. Venges-toi puisque tu oses me tutoyer et me défier. » Oui, c’est ridicule, tu es ridicule. Seulement tu en peux pas lui dire, tu ne peux pas parler et lui avouer la raison de ta haine. Car oui, tu le détestes autant que tu le jalouses. « Et qu’est-ce que le courage à treize ans, tu n’es qu’un enfant. Va, tu comprendras quand tu seras plus grand. » Le railles-tu sans tact. Oh que cette phrase t’a blessée dans le passé, qu’est-ce que tu la méprises et combien plus encore tu méprises ceux qui te l’on lâchée de la sorte. Pourtant tu te raccroches sur ce que tu peux pour lui montrer que tu domines avec grand mal cette situation. Tu as besoin de lui faire un rapport de forces, quelle honte. Tu es si faible Taylor et lui, du haut de ses treize ans, te transperce du regard et te dévoile sa propre force. Tu as beaucoup à apprendre quant aux enfances réprimées. Tu lèves la tête, bien haut et, en le surplombant du regard, tu lâches. « Tu te crois peut être tout permis parce que tu es un homme, mais détrompe-toi, tu n’es qu’un enfant inutile. Rien de plus. » Et voilà que toute ta rancœur venait de naître au creux de tes lèvres, tes mots prenaient la route qu’ils avaient évité jusqu’alors. Cette inégalité de sexe, ce sentiment de ne pas être aimée pour ce que tu étais, cette sanction contre la pauvre fille que tu avais été choisie d’être. Et lui, l’enfant chéri et attendu, qui prenait une place qu’il n’avait pas demandé. Qui occupait un rôle essentiel, sans jamais l’avoir voulu. Lui, qui t’avait vaincu rien qu’en naissant. Lui, qui te surpassait par sa fragilité déconcertante sans même l’avoir cherché. Cette envie de le tuer, qui t’avait quittée il y a quelques secondes, reprenait place peu à peu dans ton cœur. Il en savait trop, tu lui donnais un bâton pour qu’il te frappe et tu restais là, les bras croisés sans rien faire. Le froid emplit ton cœur, le même froid que celui des détraqueurs... et tu restes impassible. Réagis, bordel !
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MessageSujet: Re: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyVen 4 Juil - 6:11

Sometimes the silence guides your mind.
Le trouble. La confusion. Ce sont ces ressentiments qui persistent à s'accrocher à ton ossature abîmée. Autour de toi, le décor te donne l'illusion d'être dans un manège. Ton esprit s'est engagé dans une sorte de valse impossible, menée par les artifices qui polluent aussi bien ta chair que tes neurones. Tu es perdu, quelque part entre l'abus narcotique et la famine de stabilité. Il y a la fatigue qui t'enfonce toujours un peu plus dans l'abstrait, qui dilue tes prestances dans le pessimisme. Face à tout ça, tu restes inerte. C'est la fatalité que l'on doit ressentir devant une vague haute de plusieurs mètres. Inutile de courir, inutile de fuir. Dans le malaise, tes pupilles recherchent un point fixe auquel s'accrocher. Je ne vais pas te manger, relèves-toi. La voix de Taylor te pousse à la fixer à nouveau. Tu souris tristement à sa remarque car elle ne s'est jamais réellement rendu compte de sa capacité à troubler ceux qui l'entourent. Comme quoi il y a des choses qui ne changeront jamais. Je n’ai pas besoin de ton aide. Tu n'as jamais été là pour moi de toute manière.Mais malgré tes efforts, tu ne peux pas te relever tout seul. Tu acceptes sa main. Je ne te déteste pas, je n’aime personne, c’est un principe. Père m’a éduquée dans l’indifférence de l’autre, alors pourquoi ferais-je autrement ? Tu n’as jamais vraiment été quelqu'un d’aimant. En général et dans la globalité de ton existence, l’amour fissurait ton optimisme. Il mettait tes nerfs à vif, claquait des portes après ton passage éphémère et disparaissait sous des plaisirs directs et fugitifs. Tu n'attendais pas. Tu n'attends jamais. À l'usure, ce principe est resté ancré dans les méandres de tes fondations. L’exigence et l'impatience t'ont ouvert les portes d'une instabilité calamiteuse. Et tu as adoré la noyade. Pourtant, par rapport à Taylor, l’amour t'avait semblé naturel et il ne te semblait pas nuisible. C'était carrément le contraire. Il t'apprenait à ralentir et il t'aidait à retrouver un certain équilibre dans les orages qui parsèment ton histoire. L'apaisement est un sentiment que tu as toujours eu du mal à atteindre et à connaître vraiment. Aujourd'hui, il suffisait que cette jolie rousse apparaisse dans ton champ de vision, qu'elle, ton double, veuille t’aider à te relever pour que tes démons s'enlisent dans leurs propres maux jusqu'à s'anéantir sans un bruit. Elle dégageait quelque chose de salvateur à tes yeux. Aussi étrange cela puisse paraître, tu venais de retrouver ta sœur. L'imaginaire inconscient qui t'habitait autrefois se dissipait sans que tu n'arrives à le retenir. Statique, tu restais figée dans les contradictions qui peuplaient ton esprit ces derniers mois. Les bleus à l'âme devenaient lancinants et ta vie avait attrapé l'ennui comme d'autres attrapent une grippe. Tu aurais voulu fuir et tout détruire pour reconstruire mais tu en étais incapable, incapable de faire le moindre geste. En venant sur la plage, tu as pris la décision d'étouffer tes maladies. De les perforer à l'aide d'indifférence et de déni. La lassitude te lacérait entièrement. Vivre sa vie sans la vivre, la laisser simplement passer. Le pire, c'est que tu t'y es attendu. Toutes tes forces se sont évadées dans un espace vide, fermé par les murailles de la déception. Ton courage n'était plus qu'un souvenir décadent, persécuté par des souvenirs trop vivants et forts. Lorsque tu as rencontré Taylor, tu savais que vos chemins allaient rencontrer cette montagne impossible à franchir. Ce colosse de regrets aux larmes acides, trop lourd pour être soulevé. L'ignorance s'est tatouée silencieusement et les promesses ont volé en éclats sous des coups de tonnerre étouffés. Ta colère refoulée, tu étais simplement en train de devenir l'opposé de tous tes principes. Tu n'étais plus toi-même et tu ne parvenais pas à retrouver les morceaux du jeune homme aimant et joyeux que tu étais auparavant. Tu ne cessais de penser à la fuite, constamment. Comme s'il s'agissait d'un miracle impossible à atteindre, n'existant uniquement qu'à travers ton esprit confus. Et ce n’est pas de la lâcheté que de rester sans bouger. Venge-toi, si tu n’as pas peur. Venge-toi puisque tu oses me tutoyer et me défier. Le déluge de tes pensées te défigurait à nouveau. Ton silence finira certainement par te perdre. Les mots sonneraient difformes et rien ne serait compris alors tu enterrais les blessures dans les cavités les plus profondes de ton être. Quitte à ce que l'aphonie nous tue. La mort lente. La petite mort. Et qu’est-ce que le courage à treize ans, tu n’es qu’un enfant. Va, tu comprendras quand tu seras plus grand. Ses paroles résonnent longuement dans ta tête avant que tu n'y répondes. Elle a raison. Comme très souvent, d'ailleurs. Tu l'observes sans rien dire quelques minutes en te demandant si ça t’apporterait quelque chose de te venger. Tu lèves ta baguette, l’océan prêt à déborder de tes yeux, puis finalement tu l’abaisses. Car bon sang, tu n’en avais rien à foutre. Peut-être que tu ne prenais pas les choses assez au sérieux, peut-être que ce n'était pas le moment pour que tu t'y consacre vraiment. La perdition, c'est toujours mieux que la réalité, pas vrai ? Tu te crois peut-être tout permis parce que tu es un homme, mais détrompes-toi, tu n’es qu’un enfant inutile. Rien de plus. Son ton monte en agressivité. Tu restes silencieux, incapable de répliquer. Tu attends. Le mot inutile sort de sa bouche et ta gorge se serre instinctivement. Tu peines à croire ce que tu entends et pourtant, tu y es bien forcé. Pensif. Des mélancolies acides te parcourent sans que tu ne puisses comprendre pourquoi, tu a l'impression d'avoir perdu ton chemin en oubliant simultanément que tu n'as jamais été du genre à suivre des routes toutes tracées. Sinon, tu n’en serais probablement pas là. Je suis loin d’être un homme. C’est vrai. Mais je ne suis plus un gamin non plus. Tu essayes peut-être de me cacher ce que tu ressens. Je sais que tu es loin d’être uniquement ce masque de froideur que tu portes en permanence... Papa n’a pas pu te détruire à ce point… Tu es ma sœur. J’aimerais pouvoir y croire. J’aimerais pouvoir tout recommencer depuis le début, tu sais. J’aimerais tout reprendre depuis le début... Mais apparemment, je n'apporte rien à ta vie. Tu n'as pas besoin de moi, tu me l'as bien fait comprendre. Mais essaye au moins de faire semblant. Pour lui.
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MessageSujet: Re: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyMer 10 Sep - 6:31

Sometimes the silence guides your mind.

Mangemorte, professeur, puissante, cruelle et à ta place dans le régime du Lord, tu as toutes les qualités qu’il faut pour rester à l’aise dans cette discussion, pour la maîtriser même. D’extérieur, tu es à ta place, mais intérieurement tu bouillonnes, tu brûles, tu suffoques. Il a les yeux d’Andrew. Et rien ne te fait plus de mal. Même les blessures causées par Jeremiah qui t’ont conduite à l’hôpital te semblent moins douloureuse que celle-là. Ton petit frère devant toi. Jamais tu n’aurais cru être aussi sensible à la présence d’un enfant devant toi. Et pourtant le voilà. « Je n’ai pas besoin de ton aide. Tu n'as jamais été là pour moi de toute manière. » La claque est monumentale. Extérieurement tu ne fais que froncer un sourcil, comme choquée par le manque de respect du gamin, mais intérieurement tu bous, car il dit la vérité et que cela t’atteint bien plus que tu ne veux le croire, bien plus que tu ne veux l’admettre. Son ton est dur et pourtant tu y lis quelque chose de nouveau, de différent. Tu n’arrives pas à mettre le doigt dessus, pourtant Merlin sait combien tu connais ce sentiment. Ce sentiment d’abandon, de solitude. Tu fermes les yeux et soudain tu sens une pression sur tes doigts. Raphaël vient de te saisir la main, ses doigts te paraissent hésitants et pourtant la force qui s’émane de lui est réelle. C’est la première fois que tu aides gratuitement quelqu’un depuis … bien trop longtemps. Et il faut reconnaître que tu ne pensais pas qu’il allait te saisir la main. Doutes. Douceur. Hésitation. Les sentiments te traversent en trombe. Tu ne sais même plus où tu es. Les éléments semblent avoir entendu ta requête car l’air de la mer te frappe le nez. Sur la plage, avec ton frère. Qu’est-ce que tu fabriques ici ? Tu te poses la question et détourne le regard. Tu es faible, si faible. Alors tu fais ce que tu sais faire : crier. Tu n’es bonne qu’à ça ; remettre sur les autres ce que tu ne maîtrises pas, ce qui t’effraie et ce que tu n’aimes pas. Tu soupires intérieurement, mais tu as trop peur d’agir autrement. Tu n’étais pas prête à l’affronter, tu sais que tu ne le seras jamais. Père est mort et c’est la seule chose qui compte pour toi, la seule chose qui soit vrai et que tu es sûre de ne pas perdre de vue tellement cela te pèse dans le cœur. Tu déverses ta rage sur lui en le rabaissant. Tu penses que cela t’aidera à te sentir mieux et pourtant c’est tout l’inverse qui se produit. C’est clairement ta propre peur qui se révèle à lui. « Je suis loin d’être un homme. C’est vrai. Mais je ne suis plus un gamin non plus. » Un sourire presque narquois se dévoile sur ton visage, mais il n’est pas vrai. Il n’est pas réel. La seule chose qui le fait se dessiner c’est l’habitude. Celle qui te montre que tu as toujours raison et que les autres se plient devant toi. Ce n’est pas de ton propre fait que ce sourire se dessine et ça te rend encore plus malheureuse. « Tu essayes peut-être de me cacher ce que tu ressens. Je sais que tu es loin d’être uniquement ce masque de froideur que tu portes en permanence... » Tu as mal à sa remarque, il sait tellement de choses pour un petit  garçon. Il est tellement intelligent pour un enfant que tu cherches à détruire. Il est tellement perspicace pour son âge… tu étais tellement idiote toi à treize ans. Comment sait-il ? Comment peut-il savoir ? « Papa n’a pas pu te détruire à ce point… Tu es ma sœur. » Tu sens des larmes se former aux coins de tes yeux. Tu ne sais pas comment réagir, tu n’as jamais été si faible et sans défense. Car oui, malgré les missions atroces que tu as accompli pour les mangemorts, jamais tu n’as été aussi démunie. Tu serres les points et forcent les larmes à quitter tes yeux. Pas devant lui. Tu ne peux pas. « J’aimerais pouvoir y croire. » Voilà les premiers doutes qu’il expose. Depuis le début de sa tirade il ne s’était pas arrêté et voilà que maintenant il admet que tu n’es peut être pas humaine. « J’aimerais pouvoir tout recommencer depuis le début, tu sais. J’aimerais tout reprendre depuis le début... Mais apparemment, je n'apporte rien à ta vie. Tu n'as pas besoin de moi, tu me l'as bien fait comprendre. » Tes propres mots s’enfoncent dans ta poitrine. Tu as dit cela ? Et le pire est que tu le soutiendras. Tu  es tellement fière, tellement idiote. Tes ongles s’enfoncent dans tes paumes, tu te mords l’intérieur des joues, tu refuses de faire venir les larmes, pour ce qui est de la douleur dans ton cœur tu ne peux plus rien faire, c’est déjà trop tard. « Mais essaye au moins de faire semblant. Pour lui. » Les derniers mots te poignarde et d’un coup violent tu détournes le regard, tu ne peux pas le voir. Tu ne peux plus voir le regard de ton père dans ses yeux. Tu refuses de rester là une seconde de plus. Pourtant ses mots ont tellement de force, ont tellement de douceur. C’est si étrange comment il arrive à te reprocher tout ce que tu lui as fait, de dévoiler cette blessure non guérie sans hurler, sans frapper. Il reste lui-même. Un petit garçon. Non, c’est un homme. Ce n’est pas un enfant, c’est quelqu’un de bien plus mature que beaucoup des mangemorts que tu as rencontré.

Soudain tu te rends compte que le silence t’oppresse. Que plus personne ne dit rien. Ses lèvres sont scellées et les tiennes ont le goût du sang. Tu es si mal à l’aise. Alors tu fais encore une fois la seule chose que tu sais faire. « Tu t’attends à quoi … des excuses ? » Et sitôt les mots prononcés tu perds le contrôle de toi-même. Tu perds cette façade. Celle que tu t’es toujours forgée, celle qui ne se casse jamais, même sous la torture, même devant le Lord, même devant Jeremiah. Lui, ce petit bout d’être a réussi à te faire flancher. Comment s’y est-il pris ? Il pourrait donner des cours à bien des mangemorts. C’est alors que tu fais l’erreur de le regarder dans les yeux : tes propres pupilles cèdent et ce sont des larmes qui balaient tes joues. « Père n’a pas été là pour moi. Mère non plus. Alexandra n’en parlons pas. Comment voulais-tu que je sache faire ? » Ta voix s’étrangle. Et tu regrettes tes paroles. Comment paraître menaçante, comment lui dire de se la fermer encore une fois ? Comment retrouver un semblant d’autorité ? Tu en es désormais incapable. « Raphaël, remonte te coucher, c’est peut être mieux. Je ne dirais, je rajoute les points que j’ai enlevé à serdaigle même… » Ta voix est douce pour la première fois de la soirée, tu essaies de te rattraper maladroitement. Les mots ont du mal à sortir de ta gorge, mais ce sont les plus justes que tu ne puisses lui donner. L’appeler par son nom t’a déjà fait un effet étrange, c’est la première fois que tu fais cela, la dernière syllabe s’est coincée dans ta gorge d’ailleurs, mais tu ne savais pas comment l’appeler autrement. Comme tu vois qu’il ne bouge pas, tu commences à douter. Tu perds le calme que tu avais réussi à obtenir et tu commences déjà à t’en vouloir, que va-t-il dire ? Oh combien il va rire devant ses petits amis. La célèbre Taylor Kensington en pleure devant son petit frère. Ridicule. « N’en parle à PERSONNE ou tu le regretteras. » Lâches-tu après quelques secondes d’hésitation. Tu sais que si tu lui dis, cela montre ta faiblesse, mais au moins il va se tenir à carreaux. Il sait de quoi tu es capable. Bizarrement, tu ne bouges pas non plus. Tu n’as pas envie de partir, tu as presque envie qu’il te réponde et qu’il veuille rester aussi, mais tu sais que tes espoirs sont vains, qu’il va s’en aller parce que tu lui as demandé. Tu serres les poings et sens ton cœur qui bat contre tes doigts, cela te rappelle qu’un cœur est fait pour aimer. Une pensée que tu as eu il y a bien longtemps. Des années auparavant, avant que tu décides de le donner à ces mangemorts qui ne le méritaient pas. Tu baisses une dernières fois les yeux pour voir ton demi-frère. Tes larmes doivent encore scintiller sur ta joue, mais tu ne t’en rends même plus compte, car tout ce que tu vois c’est le regard si expressif de ton petit-demi-frère. Personne ne t’a jamais regardé avec la même intensité. Personne.
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MessageSujet: Re: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyMar 28 Oct - 7:31

Sometimes the silence guides your mind.
Tu t’attends à quoi … des excuses ? Les étincelles du jour se sont cachées pour mourir (comme toujours) et ton questionnement continuait sa course dans les parties occultes de ton encéphale (comme toujours). Le flou restait la seule idée palpable, caressant tes nerfs avec une douceur qui n'a fait que t’écœurer, tu aurais voulu comprendre. Avoir des preuves. Et tes réflexions étaient bien trop électrifiées pour que tu discutes. Tu hausses les épaules puis secoue la tête. Non. Tu ne veux pas d'excuses. Ça ne sert à rien de toute manière. Ça ne sert plus à rien. Père n’a pas été là pour moi. Mère non plus. Alexandra n’en parlons pas. Comment voulais-tu que je sache faire ? Cette espèce de bulle irrationnelle et extraordinaire dans laquelle tu es tombé. Non, tu n'étais pas curieux. Pas encore. Tu ne voulais pas parler du passé. De la douleur. Tout était trop imprégné de vous. Des choses aimées et les enfants, ces deux enfants qui étaient les siens. Une fille et un garçon. Le fils tant désiré. Tu voudrais t'isoler dans ta chambre sans jamais en sortir. Ton seul désir était celui de revenir à ta réalité. Celle d'un gosse un peu paumé, un gosse un peu bancal. La crainte de t'attacher à elle te paralysait complètement. Peut-être que je venais de perdre la tête et qu'en un battement de cils, mon présent n'était plus qu'un tas de cendres. Raphaël, remonte te coucher, c’est peut-être mieux. Je ne dirais, je rajoute les points que j’ai enlevés à serdaigle même… Trop éparpillé pour réfléchir, trop perdu dans ce qui est tien mais qui ne doit pas l'être encore. Combien d'heures ont creusé le matin jusqu'ici ? Combien de temps devras-tu rester ? Pour toujours ? Tout autour de toi te plongeait toujours un peu plus dans la confusion. Le silence s'est enroulé autour de ta trachée pour étrangler la sérénité de tes souffles. Ce sont les vagues abstraites, le paradoxe implacable qui t'empêchait de relativiser. Tu te demandais si Taylor était vraiment Taylor. La femme si forte que tu admires, de loin, mais crains aussi. Cette demi-soeur que tu ne connaissais pas il y a trois ans. Est-ce que cette histoire est toujours la même ici, sur cette plage ? Est-ce qu'elle est différente ? Tant d'idées étaient possibles et tant de questions sans réponses miroitaient l'angoisse dans ton coeur, à vif et fatigué de battre à tout rompre depuis bientôt plusieurs heures. Ravaler ta salive ne suffisait plus et tu avais l'impression de devenir complètement fou sans aucune explication donnée. Alors quand la voix de Taylor a retenti, tu n'as pas pu t'empêcher de sursauter. N’en parle à PERSONNE ou tu le regretteras. Tu as hésité un bon moment avant d'ouvrir la bouche. Ton regard était empli d'incompréhension et de méfiance. Je ne le dirais à personne, Taylor. Tu as ma parole. Tu as passé ta main dans tes cheveux, avec fatigue et lassitude. Tout t'est étranger. Je ne sais pas. Je n'en sais pas plus que toi. Tout n'a pas été tout rose pour moi non plus. J'admire ces gens pour qui ça vient naturellement... mais c'est tout sauf naturel pour l'être humain. Il est égoïste... Il est égoïste et il n'est pas prédestiné à aimer. Mais pas à la solitude non plus, et tu le sais ça, Odin, n'est-ce pas ? Sous la lune éreintée, la pâleur de sa peau et ses larmes cristallines te faisaient étrange. Tu pourrais juste tendre ta main et les essuyer, ces larmes, du bout des doigts. Mais tu ne fais rien. De peur de gâcher l'instant. Rien de tout cela était prévu ou encore envisagé, non, car dans ta tête tu vagabondais de façon accompagnée parfois, mais tout en reste, tout à la fois, dans des distances incomprises, de façon à être seul pour ne pas ressentir d’attachement externe. Une sorte de protection trouble qui s’égraine en même temps que les masques. Le tien et le sien. Pourtant. Dans les mélanges disproportionnées, allongés dans les ciels ensoleillés de plâtre et d’irradiation d’émotion. Sous les morceaux d’épines avait fleuri l’inattendu. Abattu ?  Oui parfois. Loque ? C’est arrivé. Un cirque d’infortune qui jouait les mêmes numéros pendant des heures, des semaines. Pourquoi nier. Pourquoi cracher sur les fumées toxiques de ton passé. Pourquoi cacher que tu t'es senti presque assassiné. Les nouveaux chapitres semblaient différents, mais une chose est certaine, c’était que même dans l’enclave du précipice tu étais là, vivant (vraiment ?), avec des projets au bord des rétines, des envies plein le cœur calfeutré dans le bruissement des vagues. Oui. Putain. même si le chemin était encore long. La lourdeur des minutes passées se dissipait.  Comment ne pas ressentir autant de chose différente pour elle ? C’est une inconnue, ta grande soeur aussi.  Chacun d’entre vous était rempli de faiblesses, de fêlures, de secrets. Quelque chose de brisé. Quelque chose de pas vraiment normal... Des Kensington. Les rejetons d'Andrew. Ç'aurait été différent avec un autre père ? Différent dans une autre famille ? Qu'est-ce qu'il se passe si je veux rester ici... avec toi ? Parce que tu étais terrifié à l'idée de ne plus vouloir t'en aller, de ne plus vouloir quitter cette soeur que tu étais en train de (re)trouver.
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MessageSujet: Re: Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé)   Tayloraël + Sometimes the silence guides your mind. (terminé) EmptyJeu 30 Oct - 6:07

Sometimes the silence guides your mind.
Le vent qui t’assèche les joues te fait douter. Comme si un événement extérieur pouvait avoir autant d’influence sur ta vie. Comme si un petit morceau de vie pouvait te retourner complètement. En réalité c’était Raphaël qui avait ce pouvoir-là, pas le vent. C’était ce petit bout d’homme, plein de vie, qui te faisait changer, qui te faisait douter de tes pensées. Il parlait avec sa voix si douce et pourtant pleine de vérité. Il ne criait pas et pourtant sa voix avait des répercutions. Il avait un don, le don des Kensington. Il se faisait entendre quoiqu’il dise. Tu l’avais tellement sous-estimé en réalité, tu étais bien loin de lui arriver à la cheville. Et pour la première fois, tu ne ressentis pas de la jalousie. Non, c’était de la fierté. Un courant chaud passa dans ton cœur. Oui, c’était bien ça. Il avait changé quelque chose en toi ce jour-là. « Je ne le dirais à personne, Taylor. Tu as ma parole. » Tu ne comprends toujours pas pourquoi il te respecte autant, pourquoi il prend la peine de te rassurer. Pourquoi il agit comme cela. Il pourrait te détruire, te descendre plus bas que terre, se moquer, te haïr. Et pourtant il reste-là, sagement. Il est patient, calme. Il est tout ce que tu n’es pas. Il est fort. Tu tentes de sourire, mais ça sonne faux, tu n’as pas l’habitude de transmettre une émotion aussi banale à quelqu’un d’autre que Jeremiah et encore cela frise souvent la violence avec ton fiancé. « Je ne sais pas. Je n'en sais pas plus que toi. Tout n'a pas été tout rose pour moi non plus. J'admire ces gens pour qui ça vient naturellement... mais c'est tout sauf naturel pour l'être humain. Il est égoïste... Il est égoïste et il n'est pas prédestiné à aimer. » Oui, il n’a pas quatorze ans, il est plus que cela. Il est mature. Cent fois plus mature que toi. Tu refuses de reconnaître ces défauts-ci chez les hommes, car pour toi l’égoïsme est une qualité précieuse. L’égoïsme c’est pour s’éviter de souffrir. L’égoïsme c’est se satisfaire soi-même. Egoïste tu l’es beaucoup trop. Tu as mis tellement de temps à accepter Jeremiah dans ta vie que cela l’illustre bien. Tu relèves la tête vers ton frère, comment lui dire qu’en réalité c’est dur pour toi parce que tu l’as choisi ? Que ce camp est néfaste, mais que tu l’as voulu et que tu n’aurais peut être pas suivit un chemin différent si c’était une route à refaire ? Comme mettre des mots sur ce que tu as subi et ce que tu as ressenti ? Tu ne pourras sûrement jamais l’expliquer à personne. Tu te mords la lèvre. « Mais pour aimer, il faut l’avoir été, on ne découvre pas ce sentiment du jour au lendemain. Crois-moi. » Non, c’était faux et tu le savais. Tu mens pour te protéger, tu mens pour ne pas avoir à aimer. Tu mens parce que tu as peur de ce que peut produire l’amour. Par contre tu notes que c’est la première fois que tu lui parles avec douceur, ce ton dur et froid t’a quitté. Tu as retrouvé ta voix naturelle, celle que personne ne connaît car elle est trop douce et trop faible. Tu ne cries pas, tu parles. Tu lui parles. Comme si c’était un ami. Comme si c’était ton frère en réalité, comme si tu voulais lui apprendre quelque chose avec justesse. « Qu'est-ce qu'il se passe si je veux rester ici... avec toi ? » C’est une bombe qu’il vient de lâcher ou c’est ton cœur qui a cessé de battre. Tu le regardes quelques instants avec les yeux écarquillés. Il l’a dit consciemment, sans être forcé. Il le pense. Tu perds ton masque définitivement. Impossible de le reposer sur ton visage. Impossible de faire semblant que cette situation est normale. Tu respires profondément. Tu as envie de rester aussi, mais ce n’est pas raisonnable. Tu t’en voudras demain. Avec tes cernes et ton sourire sur le visage. Oui, tu ne peux pas paraître heureuse demain parce que tu t’es redécouverte toi-même. « Il se passe qu’une grande-sœur gronde son petit-frère qui ne respecte pas le couvre-feu. » Waouh, ces mots sont réellement sortis de ta bouche ? C’est de toi ? Tu esquisses un sourire. Il arrivera peut être à te rendre meilleure. « Mais là ça commence à faire tard et j’ai encore des copies à corriger après mon tour de garde. Remonte. » Tu mens, parce que tu ne veux pas griller toutes tes cartouches non plus. Il ne faut pas aller trop vite. Déjà que le ton n’es plus le même : tu le supplies presque, tu lui proposes une alternative. Tu ne clos pas la discussion. Tu es différente et tu aimes ça. Lentement il se lève et tous les deux vous partez. Comme deux membres d’une même famille qui rentrent chez eux. C’est nouveau, mais ce n’est pas plus mal.
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