Le cours de sortilège n’allait pas tarder à commencer et Taylor se tournait les pouces dans son bureau. Cela faisait deux ans qu’elle était à Poudlard et voilà qu’elle recevait enfin un poste qu’elle méritait. Elle quittait la brigade des surveillants pour enseigner. Le Lord connaissait bien évidemment l’étendue de ses pouvoirs en sortilèges et comme elle s’était occupée du service des langues-de-plombs pendant ses années au ministère, peu de sort lui restaient inconnus. Elle connaissait mieux les murs du château que quiconque, puisqu’elle y avait vécu de nombreuses années en temps qu’étudiante puis en surveillante, ce qui lui avait permis de se promener à sa guise dans les couloirs et sans risque de sanction. Même, ce premier cours ne lui faisait pas peur, car elle avait déjà remplacé des professeurs qui partaient en mission de temps en temps. Elle serra sa baguette et sortit de son bureau pour ouvrir la porte aux élèves.
Ils attendaient patiemment devant la porte et le flot découla dans la salle. La réputation de mademoiselle Kensington n’était pas à refaire si bien qu’ils restaient silencieux en attendant le début du cours.
« Sortez vos livres page quarante-quatre. » C’était une manière de commencer le cours en milieu d’année sans les présentations inutiles. Le sortilège du jour était celui de l’étouffement. La nouvelle professeur commença son cours en expliquant le principe d’un sortilège d’étouffement.
« Plus utile en combat qu’un sortilège de mutisme qui empêche une personne de prononcer son sort, pourquoi ? » Une main se leva dans la rangée du milieu. Taylor interrogea Weasley -la poufsouffle de sixième année- qui avait levé le bras.
« Si l’autre sorcier utilise des sortilèges informulé, cela ne l’empêchera pas d’attaquer ? » proposa la demoiselle. La sorcière acquiesça.
« De plus il permet une douleur que le sortilège de mutisme n’a pas. » Elle demanda ensuite si quelqu’un connaissait la manière de le lancer et deux élèves s’empressèrent de plonger leur nez dans le livre. C’est un jeune homme de serdaigle qui leva la main le premier cette fois-ci.
« Un tour de poignet vers la droite et on détache la première syllabe. » C’était exact et la demoiselle lui demanda de se lever.
« Vous servirez d’exemple du coup. Eéétouffio. » lança-t-elle en exagérant le tour de poignet pendant qu’Alexander se collait la main sur la gorge.
« Vous avez donc bien vu, j’ai prononcé le « é » avec plus de force que le reste, c’est tout le principe. De plus, c’est comme pour les sortilèges de douleur, ils demandent une volonté morale : si l’on ne cherche pas à faire mal, le sortilège à moins d’effet. » Si une bonne partie de la classe regardait Taylor qui prodiguait son savoir, le reste de la classe semblait se demandait ce qui allait advenir d’Alexander. Un élève plus malin d’un autre osa demander un contre-sort. La demoiselle assura qu’il existait et demanda si quelqu’un en avait déjà entendu parler. Une main fière et assurée se leva, le gryffondor de septième année qu’était Crickson connaissait le sortilège, la demoiselle l’encouragea alors à le lancer sur l’élève qui semblait être tout proche de l’étouffement complet.
« Anapneo. » prononça-t-il d’une voix forte. Peu à peu l’élève retrouva une couleur de peau normale et parvint à respirer. Il n’osa regarder la professeur qui pourtant avait fait un effort surhumain pour ne pas l’étouffer complètement, souhaitant juste de la douleur au lieu de la mort.
« Très bien, il suffit d’un tour de poignet dans l’autre sens pour le contre-sort. » La demoiselle s’arrêta un instant pour regarder le serdaigle encore étourdit puis reprit la parole.
« Ce sortilège n’est pourtant pas très répandu, car il est classé dans les XX, soit les sortilèges appris à l’école et ne pouvant causer la mort. » La blonde releva la tête et questionna ses élèves. Est-ce qu’un d’eux connaissait le sortilège utile ? Monsieur Shaw leva la main.
« Necrespirare, ce sortilège bloque la trachée de la cible, l'empêchant ainsi de respirer jusqu'à ce le sortilège ne soit levé » Les yeux de Taylor brillèrent un instant furtivement, elle avait aimé lancer ce sortilège avant de voir ses victimes mourir. Elle inspira une nouvelle bouffée d’air, savourant la pureté de l’oxygène qui s’engouffrait dans ses poumons. Taylor fit tourner sa baguette dans ses mains et raconta comment utiliser ce nouveau sortilège. Aucun geste si ce n’était tendre son bras et regarder sa victime dans les yeux. Elle soupira en remarquant que seuls quelques élèves partageaient sa passion de sortilèges défendus et cruels.
« Maintenant, mettez-vous deux par deux et lancez-vous le sortilège à tour de rôle. Ceux qui seront encore en vie à la fin, pourront prendre les feuilles de questionnaires et y répondre. » Taylor s’assit à son bureau pendant que les élèves formaient les groupes pour se lancer le sortilège. La demoiselle veillait à ce que personne ne meurt -par soucis de grossir les rangs des mangemorts surtout- et regardait le tournoiement des baguettes.
« Durden, dans l’autre sens ! Hasting parlez avec plus de force si vous ne pouvez pas vouloir son malheur ! Blackwood arrêtez de faire les yeux doux à votre victime, ça ne changera rien. Bowman, essayez de faire mieux. Spencer lâchez les cheveux de Mandleton et faites marcher votre baguette. » Bref, Taylor s’en donnait à cœur joie pour critiquer, comme à son habitude, tous les élèves du château. Quand enfin les deux ennemies eurent cessé de se battre, que Alexander fut remis sur pied, que les d’Alvarez maîtrisèrent le sortilège et que la cloche sonna, les élèves quittèrent la salle le plus vite possible. Taylor ne faisait pas si peur, mais tout de même, plus l’espace serait grand entre les élèves et le professeur, mieux ils se porteraient...
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