WE'VE GOT HOLES, IN OUR HEARTS,
YEAH WE WE'VE GOT HOLES, IN OUR LIVRES
WHERE WE'VE GOT HOLES, WE'VE GOT HOLES
BUT WE CARRY ON

Sienna n’arrivait pas à trouver le sommeil. Dormir à la belle étoile, ça n’avait jamais trop été son truc. Ça faisait déjà deux semaines qu’elle n’avait pas retrouvé un matelas, un drap ou même un oreiller (et non, Sienna suicide-toi, tu n’as pas pensé à en prendre dans son sac magique). Son petit appartement douillet lui manquait, ses petites habitudes aussi, et même son travail de serveuse à mi-temps qu’elle avait temporairement, le temps que son stage au Magenmagot lui ouvre de plus grandes portes.  Ça lui manquait de prendre des vraies douches avec du vrai shampoing, ça lui manquait de manger des vrais trucs qui ne lui donnait pas envie de se faire vomir juste après. Mine de rien, elle était attachée à son petit confort personnel et passer comme du jour au lendemain à une vie d’hors la loi ça avait été une sacrée épreuve. Maaais pour l’instant, elle s’en sortait pas mal il fallait dire. D’accord, quelques moments de ras le bol complet, quelques crises de larmes par-ci par-là, mais dans l’ensemble elle survivait. Yep, elle s’était découvert un putain d’instinct de survie. Après tout, elle avait préféré une vie de fugitive, recherchée par le monde magique plutôt qu’Azkaban. Ca n’avait pas été simple comme décision à prendre, et elle se félicitait d’avoir eu ce cran la, elle qui d’ordinaire était pas très courageuse et plutôt froussarde. Cependant, ça avait été sur un coup de tête : elle n’avait pas beaucoup d’espoirs pour la suite, et elle s’était fait une raison : elle finirait comme ça, à bouffer des feuilles et tuer des poissons innocents, à se doucher dans les cours d’eau et dormir sur un sol caillouteux. Elle finirait comme ça, oui. Sans plus de contact humain que ça. Cela n’avait rien de très réjouissant, mais elle trouvait tout de même ça préférable à la mort. Heureusement qu’entre temps, elle avait trouvé des copains fugitifs.

Elle se retourna, une fois, puis deux ; côté droit, côté gauche. Les yeux et poings fermés. Le marchand de sable ne venait décidément pas. Elle soupira, puis ouvrit les yeux. La blonde Camelote ainsi que le brun Sidney étaient endormis. Elle ne les connaissait pas vraiment, pas plus que ça. Ils ne s’étaient pas beaucoup livrés à elle… Sienna avait probablement dû mettre un certain malaise au sein du groupe. Ca faisait à peine une semaine qu’elle avait rejoint leur bande et bon, elle pouvait comprendre qu’il ne devait pas être évident de lui faire confiance alors qu’elle débarquait comme une fleur, leur suppliant de l’aider et de pouvoir continuer à fuir avec eux. Car ouais, on ne va pas dire que ça s’était passé de la manière la plus classe qu’il soit pour elle, mais passons, c’était ou elle se mettait à genou, où elle restait seule. Le choix n’avait pas été très difficile à faire.

Un drôle de petit groupe, quand on sait qu’à côté de l’ex-garde-chasse de Poudlard et l’ancien gryffondor il y avait l’héritier Potter. Ce dernier était éveillé, c’était son tour de garde. Sienna secoua la tête. On ne lui faisait pas encore assez confiance pour la laisser faire la garde. C’était normal, en soi. Sienna aussi était d’une nature méfiante, mais c’était assez vexant il fallait dire. Comme si elle allait les trahir… Elle aussi elle était recherchée par les mangemorts, hein !

James lui faisait dos. Le petit feu magique qu’ils avaient allumé lui donnait une allure assez impressionnante, presque irréelle. Il avait une vraie allure de chef. Tout, dans sa manière de parler, de se tenir, d’agir le montrait. Sienna avait un peu peur lui aussi, il fallait dire. Au début, il ne s’était pas trop montré favorable à son arrivée, et elle dut faire des pieds et des mains pour qu’il finisse par céder. Elle ne lui en serait jamais assez reconnaissante. Sa fuite prenait un sens nouveau maintenant qu’elle était accompagnée, et que ses accompagnateurs avaient un but. Elle ferait tout pour les aider.

Mais il n’est pas dit qu’elle approuvait.

Sienna s’enroula sa couverture et se rapprocha de James, s’asseyant à ses côtés. Elle fixait le feu, admirant les flammes danser, grandir et rétrécir, au rythme d’une mélodie inaudible. Elle dit d’une voix plaintive : « J’arrive pas à dormir.  »  Elle posa sa tête conte l’épaule du jeune homme. Ce n’était pas grand-chose, mais la réalité de ce contact fut rassurante. N’ayant pas vu d’humain pendant plusieurs jours ça avait été quelque chose de voir leurs trois frimousse sortir des broussailles. Elle avait retenu un sacré cri de joie. Cependant, même en rejoignant leur groupe, rares avaient été les fois où elle avait été amenée à avoir un contact physique avec eux. Elle avait l’impression de ne pas avoir touché d’humain pendant des siècles. D’ordinaire, au moins une fois par jour, Sienna avait toujours droit à un baiser de Kazhan, l’homme qu’elle aimait. Sienna ferma les yeux, tentant d’oublier cette pensée agréable, et douloureuse à la fois. Le sommeil ne venait toujours pas. Peut-être était-ce parce qu’elle n’avait pas envie de dormir, au final ? Peut-être qu’elle n’avait tout simplement pas envie de retrouver les cauchemars qui hantaient ses nuits depuis des semaines. Pas envie de revivre la mort de sa mère. Morte de la manière la plus douloureuse, la plus honteuse qui soit. Sienna ne pourrait jamais pardonner cette exécution. Jamais.

« Est-ce que tu penses… souvent à ton père ? » Se risqua à demander la jeune femme, sachant qu’elle n’aurait pas aimé qu’on lui retourne la question. Elle savait, évidemment, qu’Harry Potter était mort il y a peu de cela. Mais elle n’avait jamais vraiment osé lui en parler… d’ailleurs, c’était peut-être la première fois qu’elle vraiment en seul à seul avec lui. C’était l’occasion d’en savoir plus sur leur chef qui semblait toujours si sûr de lui. « Ca faisait combien de temps que tu ne l’avais pas vu ? » Sienna essayait de faire le parallèle avec sa propre situation. Même si elle n’avait pas vu sa mère depuis dix ans, elle avait été profondément affectée par son exécution. Elle voulait savoir si c’était possible de passer outre cette blessure, s’il l’avait fait, et si ça n’avait pas été trop difficile. Elle espérait aussi, quelque part, trouver un moyen de gagner sa confiance, et ce définitivement, lui montrer que même si elle se plaignait tout le temps, même si elle ralentissait tout le monde… eh bien qu’elle n’était pas pour autant un boulet. Car ouais, elle avait des qualités, et elle finirait bien par les leur montrer. Espérons-le pour elle. « Tu penses qu’il approuverait ce que tu fais ?  » Oui bon avant ça Sienna faudrait peut-être que tu calmes tes défauts. En commençant peut-être par ta curiosité et ton indiscrétion légendaire. Ce n’est pas comme ça que tu t’attireras sa sympathie. Elle ouvrit la bouche et prit une inspiration pour enchaîner avec une nouvelle question puis se ravisa. Laisse le temps d’encaisser déjà, t’es pas tendre.

Spoiler:

❝ This is what I believe, right now, in this auditorim, there is someone who is with you, forgive you, put up with you, wait for you, carry you, love you. So while everything may not be okay, one thing I know is true, you do not have to be alone ✖ SIEMES

La vie de fugitif, on a connu plus reposant comme rythme de vie. Toutefois, James n'avait pas le choix. Il ne voulait pas finir comme le reste de sa famille. En tant que Potter assez âgé pour quitter Poudlard il n'avait pas des masses de choix. La mort ou Azkaban. Lui avait choisis la vie et la liberté. Mais pour se faire il avait du partir, quitter tout ceux qu'il aimait pour ne pas se faire attraper. Et l'air de rien, ça lui pesait. James n'a jamais été un solitaire. À Poudlard, il a toujours été entouré par pleins de monde, leader des résistants il était plutôt populaire. Et maintenant, il n'a plus que Camelote et Sid et cette fille maintenant, Sienna. Il ne sait pas encore comment la considérer. Les gens lui manquent. C'est aussi pour ça que parfois il prend des risques, juste pour retrouver un peu la civilisation et surtout des gens qui ne sont pas obligés de se cacher. Ça lui fait du bien, même s'il sait qu'il ne devrait pas faire ça. Les phénix comptent sur lui, ses camarades fugitifs aussi. Puis il y a Juyne aussi. Depuis qu'il l'a revu, il a du mal à se l'enlever de l'esprit. La savoir à Azkaban ça le tue. Elle n'est peut-être pas derrière les barreaux, mais ce n'est pas ce qui le rassurer. Il sait très bien que c'est un bon moyen pour lui d'avoir des informations, ce n'est pas ce qui l'empêche de s'inquiéter pour la rousse. Elle plus qu'une autre lui avait manqué pendant cette année de cavale. Parce que ça fait déjà un an qui est partie. Ça lui paraît tellement long. Il a tellement de choses qui se sont passés depuis.

Le brun soupire. Il est assis face au feu magique. C'est lui qui doit s'occuper de la garde pendant que ses amis se reposent. La fatigue commence à se faire ressentir, mais l'habitude fait qu'il tient bon. Le problème des tours de gardes c'est que l'on se retrouve bien trop longtemps seul et que ça n'aide pas pour ne pas cogiter. En pleine nuit, les idées qu'il n'a pas la journée ont tendance à fleurir dans son esprit et ce n'est pas toujours très agréable. Repenser à sa sœur et à son frère, toujours à Poudlard le rend inquiet. Penser à Fred et Victoire à Azkaban l'attriste. Il aimerait tellement pouvoir faire rapidement quelque chose pour eux. Sauf que pour le moment, il a les mains liées. Et ce n'est pas vraiment dans les habitudes de Potter de rester sans rien faire, ça à tendance à lui taper sur le système. Il a besoin de bouger, changer d'air, aider les gens qu'il aime. Il est coupé dans ses réflexions par une présence. Ses doigts se resserrent autour de sa baguette. Un intrus ? Non, Sienna. Quoique ça peut être la même chose, il ne connaît pas très bien la jeune femme et même si elle est une fugitive comme eux, il ne peut pas s'empêcher de douter d'elle, ne serait-ce que pour protéger ses amis. Elle pose la tête sur son épaule, il la laisse faire après tout ce n'est rien de bien grave. Il est au courant que quand on cavale on a besoin de contact physique, ne serait-ce que pour se souvenir qu'on est humain. C'est étrange dit comme ça, mais c'est un peu le cas. Quand on court dans la foret pendant des mois on en oublierait presque notre vraie nature. Alors faut bien trouver des moyens de se raccrocher aux dernières parcelles d'humanité et l'air de rien le contact physique ça aide. C'est aussi pour ça qui lui arrive souvent de partir pour rejoindre les coins moldu, là-bas il peut vivre normalement sans avoir peur de se faire attraper. C'est moins stressant. Elle lui dit qu'elle n'arrive pas à dormir. Il hausse les épaules. Ça peut arriver, lui aussi n'arrivait pas à dormir au début et puis après la fatigue finit par vous assommer.

Un blanc s'installe, il ne dit rien, tendant l'oreille au moindre bruit suspect. Il entend ses amis respirer calmement et la tête de Sienna pèse contre son épaule. Il perd son regard dans les flammes quand elle brise le silence à nouveau. La gorge de James se sert quand il entend sa question. Son père, il essaye de ne pas y penser, du moins pas comme ça. Dans son esprit son père reste une sorte d'héro, mais l'idée qu'il soit mort de cette façon lui laisse un goût amer dans la gorge. Il pense toujours à son père, c'est lui qui lui file la force de se battre chaque jours, de ne pas baiser les bras. « Toujours. » souffle-t-il. James ne tient pas à en dire plus, elle n'a pas à savoir quoique que ce soit d'autre d'ailleurs. Il est prêt à garder la bouche fermé pour tout le reste de la nuit quand elle lui pose une nouvelle question. Elle lui demande depuis combien de temps elle ne l'avait pas vu avant qu'il soit exécuté. Il soupire. Ses questions ne lui plaisent pas vraiment. Ça lui donne l'impression de retourner le couteau dans la plaie. Le brun se demande si elle le fait exprès ou si elle s'intéresse vraiment à ce qui peut y avoir dans sa tête. Personne ne lui pose ce genre de question, parce que tout le monde sait qu'il ne faut pas lui parler de son père. « Trop longtemps. » dit-il dans un autre murmure, en y repensant il n'avait pas vu son père depuis une éternité. Parce qu'en plus de l'avoir tué, ils ont isolé son père pendant des semaines. Une sorte de rage s’empare de toi à cette idée. Il doit venger la mort de son père et peu importe ce qu'il doit faire pour le faire. Puis elle lui repose une nouvelle question et cette fois-ci un petit rire s'échappe de ses lèvres. Est-ce que son père serait fier de lui pour ce qu'il fait, bien entendu, il en est sûr. Après tout il ne fait que perpétuer une vieille tradition chez les Potter. Défendre le bien fasse à l'oppression. Son père l'aurait certainement encouragé à continuer si on ne l'avait pas fait taire à tout jamais. « C'est lui qui m'a tout appris, alors bien entendu qu'il approuverait, il m'encouragerait même. » un mince sourire se dessine sur son visage. La fierté de son père l'aide à se sentir mieux, c'est sa façon à lui de faire perdurer sa mémoire. Il tourne légèrement la tête vers la jeune femme « Et sinon t'en as d'autre des questions comme ça ? Non, parce que si tu veux me ruiner le moral dit le clairement. » 

IF THIS IS TO END IN FIRE
THEN WE SHOUDLD ALL BURN TOGETHER
WATCH THE FLAMES CLIM HIGH INTO THE NIGHT
CALLING OUT FOR THE ROPE, SENT BY AND WE WILL
WATCH THE FLAMES BURN OVER AND OVER THE MOUNTAIN SIDE

Sienna, avec sa naïveté légendaire ne se doutait pas vraiment que James pourrait être froissé par ses questions, posée avec un si grand tact. Et puis, James était celui qu’elle préférait pour l’instant, elle attendait beaucoup de lui. Déjà, parce qu’il paraissait le plus cool des trois, il était en cavale depuis plus longtemps et il connaissait plein de truc. Aussi parce que c’était celui qui avait accueilli le plus gentiment Sienna dans leur bande. Sienna s’était direct mis à dos Camélia, qui lui piquait des crises à chaque fois qu’elle respirait un peu trop fort, et puis Sidney était loin de sembler la porter dans son cœur. Seul James avait fait preuve d’un peu de compassion et de moins de méfiance. Cependant, ce n’était pas dit qu’il l’appréciait pour autant.

Se trouver en face du fils d’Harry Potter, c’était presque irréel. On lui en avait tellement parlé au ministère, c’était comme si elle était avec le plus gros bandit de l’univers. C’était certainement le cas aux yeux de la loi, mais la justice magique était tellement merdique que franchement en découvrant que c’était un Potter qui dirigeait leur groupe, elle failli éclater de rire tant elle avait apprécié ce retournement de situation. Cette revanche personnelle. Elle avait rejoint le camp de l’ennemi juré de Voldemort sans vraiment le vouloir…

Les réponses sèches de James la firent hausser des sourcils. Pas étonnant qu’on ne désire pas s’étendre sur le sujet, mais d’un côté elle était un peu déçue qu’il ne lui réponse pas d’un ton plus amical. D’autant plus que ce n’était pas vraiment le genre de réponse que la brune avait espéré. Elle aurait voulu qu’il lui dise plus quelque chose du genre : « ça a été dur, mais avec le temps on arrive à y penser de moins en moins, et quand c’est le cas, c’est avec le sourire ». C’était con comme idée de réponse, mais oui, elle avait espéré ça. Et puis de toute manière, James n’avait pas paru être trop du genre à sourire. Sienna tenta de faire le rapprochement avec sa propre expérience. Sa mère était morte depuis un peu plus longtemps qu’Harry Potter. Mais Harry Potter avait été emprisonné depuis  encore plus longtemps. Toutefois, Sienna n’avait pas vu sa mère depuis dix ans. James depuis pas beaucoup moins, probablement. Elle se souvint que contrairement à Beauxbâtons, à Poudlard seuls les enfants de mangemorts confirmés et dévoués aux Lord pouvaient rentrer quelques semaines chez eux en été. Ça n’avait à l’évidence pas le cas de James. Sienna soupira. Dans tous les cas, peu importe les circonstances, elle avait l’impression que c’était toujours plus difficile pour elle que pour les autres, même James qui avait déjà souffert beaucoup plus qu’elle, c’était certain. Elle n’aurait pas voulu être à sa place. Un poids énorme devait reposer sur ses épaules et elle aurait été bien incapable d’assumer de telles responsabilité, elle qui n’a toujours compté que sur elle-même.

Sienna ne put s’empêcher d’esquisser un sourire triste lorsque James lui dit que son père serait sans aucun doute fier de lui, avec un petit rire. Elle ne sut savoir si ce rire était sarcastique ou pas. Ça devait être vraiment une motivation pour le jeune homme. Sienna savait pour sa part que ça l’aurait été si elle avait fait quoique ce soit de louable et qu’elle avait mieux connu sa mère.  D’après James, c’était Harry Potter qui lui avait tout appris. Elle le jalousa un peu, sur le coup. Sa mère avait été fugitive. Elle aurait bien aimé qu’elle lui donne quelques trucs et astuces. Cela dit, Giulia n’avait certainement pas dû se douter que sa fille finirait un jour comme elle. De plus, pas facile de se poser quand on collabore avec l’Ordre du Phénix en secret… ou pas. Si ça se trouve, elle avait été condamnée à mort pour rien. Si ça se trouve, elle avait été innocente jusqu’à la fin. Après tout, Sienna avait bien été condamnée alors qu’elle n’avait rien fait. Cette pensée était abominable, et Sienna la chassa vite de son esprit. James savait exactement pourquoi et comment son père était mort, et c’était bien la seule chose que la jeune femme enviait au jeune Potter.

Le sourire de Sienna s’évanouit vite lorsque James reprit la parole. Il n’avait pas l’air si content que ça, finalement.
Elle déglutit, et tenta de rattraper le coup : « Non non… C’est pas ça, vraiment… » Bredouilla-t-elle, vraiment embêtée que James aille mal compris son intention. Sienna soupira et se redressa lentement, rompant tout contact avec le jeune homme. Elle se frictionna les bras, ayant toujours aussi froid : « Moi aussi j’ai vécu ça, à peu près. Je voulais juste savoir comment c’était pour toi. On n’a pas eu l’occasion de beaucoup parler, toi et moi. T’es celui qui me déteste le moins de vous trois. Enfin, je pense. » Sienna haussa les épaules  Elle enroula machinalement une mèche de cheveux autour d’un doigt et commença à jouer avec. « Je me demande des fois comment ça se fait que vous m’ayez accepté alors qu’au fond vous seriez bien plus efficace sans moi. C’est vrai quoi, c’est pas comme si je servais à grand chose et puis Camélia fait que de me gueuler dessus…» Un simple « Merci » aurait été suffisant Sienna…
Certes, elle avait un peu insisté pour qu’ils l’accueillent, mais au final pas tant que ça. Elle avait mis ça sur le compte de la bonne humeur du jour de James, qui n’avait pas franchement fait beaucoup d’effort pour être aimable avec elle. A chaque fois qu’elle disait un mot, on la regardait comme si on venait de se rappeler qu’elle était là, elle aussi. Sienna croisa les bras, fixant le feu d’un air sévère, jusqu’à ce qu’elle ne voie plus que des flashs de lumière et ne doive détourner le regard. « Désolée, comme tu vois je suis pas douée pour faire la conversation. Si t’as envie que je me taise ou aille me coucher dis-le, c’est ok. Je suis habituée à fermer ma gueule. »