« Bienvenue à Poudlard. » Ca avait été vite comme avec son père, mais ce n’était pas lui. Elle regarde le château et fut émerveiller. C’était aussi beau que les images dans ses livres. « Suis moi. » Elle le suivit jusqu’à l’entrée de celui-ci et monta un grand escalier en marbre derrière lui de toute façon, elle n’aurait rien pu faire d’autre. Elle regarda tout autour d’elle. Elle vit des jeunes de son âge, blonds, bruns, roux, garçons, filles, des yeux de pleins de couleurs différentes, mais ils étaient différents. Ils ne pouvaient pas la comprendre, elle le savait, ils ne pourraient jamais savoir ce que c’était d’avoir sa mère et sa sœur de tuées presque sous ses yeux à 9 ans. C’était à eux qu’elle devrait mentir, elle le savait mais ne se rendait pas très bien compte à quel point ce serait difficile. Mais eux étaient plus jeunes, moins matures. Elle qui allait entrer en troisième année n’était pas comme eux. Elle les regarda partir est resta avec les premiers années, attendant la répartition.

Elle se tenait dans la grande salle impressionnée, elle qui allait rentrer en troisième année. Elle sentait que le regard des autres se posait sans cesse sur elle et elle avait du mal à maintenir son pouvoir. Plusieurs fois, elle ferma les yeux de longues secondes pour se reposer. C’était beaucoup moins dur au niveau des cheveux. Devant elle se tenait le Choixpeau. Elle avait hâte d’être répartie mais d’un autre coté, elle avait peur de ne pas être dans la maison qu’elle voulait. Elle n’était pas trop difficile, elle voulait bien de tout sauf serpentard. De toute façon, elle savait qu’elle n’y serait pas envoyée, à moins que le Choixpeau ait un gros problème. Elle savait que toutes les maisons étaient bien, mais elle avait quand même une légère préférence, elle espérait juste qu’elle serait envoyée là où elle voulait. « Juliet Bowman ! » Un mangemort tenant la liste de tous les élèves venaient de l’appeler. Elle se dirigea vers le Choixpeau qu’elle posa sur sa tête. « Juliet Bowman ! Hum, je devrais plutôt dire Ellen Dashwood » La jeune fille fut si surprise par cette phrase qu’elle n’en écouta même plus la suite. Est-ce que le Choixpeau pouvait parler d’elle à d’autres personnes ? Il savait qui elle était, alors d’autres le savaient peut-être aussi. Est-ce qu’il était le seul à lire dans la tête ? Et puis, elle entendit les applaudissements et se rendit un sourire aux lèvres vers sa maison, son nouveau chez elle, un de plus dans sa longue liste. Elle était contente d’être dans cette maison. Elle était sûre qu’elle s’y ferait plein d’amis, y créerait une nouvelle famille.
 
Elle mangea bien, c’était bon et il y avait beaucoup, beaucoup à manger et puis, ils allèrent dans leur dortoir. Ses affaires étaient au pied de son lit. Un lit qui à son grand bonheur possédait des rideaux. Peu lui importait que les autres ne les ferment pas, elle trouverait bien une excuse mais elle les fermerait. La nuit, ses cheveux ne restaient jamais brun, ils étaient soit blonds clairs, soit ils changeaient sans arrêt de couleur. Personne ne devait le voir et elle était contente que ce que son père lui avait dit à propos des lits n’ai pas changé.
 
« Bonjour, moi c’est Mary. » La personne qui venait de prononcer ces paroles se trouvait juste à coté de la jeune fille. Elles étaient voisines de lit. Juliet la jaugea rapidement. Elle semblait sympathique et possédait des cheveux blonds comme les blés. Elle était souriante avec un coté un peu naïf. Elle lui sourit en retour. « Moi c’est Juliet. » Elle se concentrait encore lorsqu’il s’agissait de dire son prénom.
 
« Monsieur Lupin, vous êtes là ? » La voix était faible, elle n’était pas rassurée dans l’infirmerie. « Il est pas là, pourquoi tu es blessée ? » La jeune femme qui s’adressait à elle semblait sympathique mais ce n’était pas à elle qu’elle voulait parler. « Non, je voulais juste le voir pour lui donner quelque chose. » « Si tu veux je peux lui donner. » Elle ne savait plus quoi faire ou même dire. C’est alors qu’elle sentit son pouvoir lui échapper et ses cheveux devinrent tour à tour rouges puis noirs avant qu’elle n’arrive à les remettre bruns. « Ah, je comprends mieux pourquoi c’est à mon compagnon et non à moi que tu veux parler. » La jeune fille se mit alors à pleurer. Elle n’y arriverait jamais, ce n’était pas possible autrement. Elle allait se faire prendre directement ici. Elle ne s’y sentait pas en sécurité et elle en avait besoin pour contrôler son pouvoir. La porte s’ouvrit alors. « Ah Ted, la petite voulait te voir pour te donner quelque chose. » La jeune femme semblait la comprendre, Juliet ne comprenait pas, ignorant qu’elle était l’ainé des Weasley. Elle ne comprit que lorsque le jeune homme l’appela par son prénom, Victoire. Elle réalisa alors que son secret était bien gardé. « Qu’est-ce qu’il se passe, Victoire, pourquoi pleure-t-elle ? » La troisième année leva ses yeux remplis de larmes vers l’infirmier et lui tendit ensuite sa lettre. Il la parcourut rapidement. « Elle n’arrive pas toujours à contrôler son pouvoir. » La voix de l’infirmière avait brisé le silence. « Ne t’inquiète pas, je te couvrirai, et s’il le faut, je t’aiderai à contrôler ton don. Tu auras de très fortes migraines d’accord. On se met d’accord sur ça. S’il le faut, quitte les cours, je m’occupe du reste. » La jeune fille était rassurée. Peut-être allait-elle réussir à garder son identité secrète.
 
« Coucou Juliet, t’as bien dormi ? » La jeune fille tourna la tête vers la troisième année qui lui faisait face. C’était sa meilleure amie. Elles étaient proches, très proches, et pourtant si éloignées l’une de l’autre. Si Juliet savait des choses sur la petite fille, le contraire n’était pas vrai. Elle lui cachait tout. Sa vie, une partie de son visage, son identité, de tout cela, elle ignorait tout. Juliet, quant à elle savait plein de choses sur son amie. Mais elle n’avait pas eu la même vie qu’elle. Elle n’était pas la fille d’une phénix. Elle n’avait pas été recherchée toute sa vie. D’ailleurs comment aurait-elle pu la comprendre ? Elles vivaient dans un monde complètement différent. « Oui, ça va, mais j’ai fait des rêves bizarres. Et toi ? Prête pour le cours de potions ? » La petite tête endormie venait de répondre. Des rêves bizarres… Des cauchemars plutôt. Elle en faisait tout le temps depuis le meurtre de sa mère. Ils ne la quittaient plus. Mais ils étaient revenus en force depuis qu’elle était arrivée à Poudlard et qu’elle n’avait pu son père pour la protéger et surtout la rassurer. Tout son dortoir se doutait qu’elle en faisait car il lui arrivait de se réveiller en hurlant au beau milieu de la nuit lorsqu’ils étaient trop forts. « Tu me raconteras tes rêves ? Tu sais, il faut en parler pour qu’ils ne viennent plus t’embêter. » Qu’elle était naïve ! En parler ne changerait pas grand-chose au point où elle en était. C’était dangereux pour elle de le faire. C’était sa vie qui était en jeu. « Un jour peut-être, un jour. » Mais elle savait qu’elle ne le ferait jamais.
 
« Pourquoi tu fermes toujours les rideaux de ton lit ? » Cette question, ce n’était pas la première fois qu’elle l’entendait. Elle avait désormais sa réponse toute faite. « J’aime pas qu’on me regarde dormir et puis, ça me rappelle la maison, j’avais un lit et je fermais toujours les rideaux comme ça. » Bien sûr, elle voyait bien que tous n’étaient pas convaincus mais du moment qu’ils n’ouvraient pas les rideaux ça lui allait, elle espérait qu’ils ne le feraient jamais, elle était d’ailleurs en train de chercher un sortilège qui pourrait faire office de verrou. Sans succès. Elle aurait aimé se confier, surtout à sa meilleure amie, mais elle ne pouvait pas, et c’était frustrant. Elle ne lui parlait jamais de sa vie et elle avait peur de la perdre. Elle commençait à vouloir en savoir plus sur elle, et elle ne lui disait rien.
 
 « Je sais ce que tu es. » Ces paroles, prononcées à la fin d’un cours alors qu’elle changeait de salle de classe, la glacèrent. Elle resta quelques instants tétanisée et elle dut fermer les yeux et se concentrer de toutes ses forces pour ne pas perdre le contrôle de ses cheveux. C’était la voix d’une serpentarde. « Ah oui ? Et qu’est-ce que je suis, madame je sais tout ? » Elle tentait de reprendre le contrôle mais sa voix était tremblante. « Joue pas à ça avec moi, t’es une métamorphomage. Je t’ai vu l’autre jour dans les toilettes. » Elle se mit à trembler. Dans les toilettes… Métamorphomage… Alors elle savait vraiment. « Et puis, t’arrête pas de quitter les cours précipitamment, tes migraines, moi j’y ai jamais vraiment cru… » Il fallait bien dire que ses sorties de cours n’étaient pas très discrètes mais elle lui permettait de cacher ses cheveux blonds. « Des migraines si fortes qu’elles te font vomir, t’as qu’à prendre un bon traitement ma vielle, ça passera… » C’était dit sur un ton moqueur mais elle avait raison et Juliet le savait. Lorsqu’elle quittait les cours, les toilettes de Mimi Geignarde étaient son refuge, elle était la seule qui savait tout d’elle, parce que personne n’allait dans ses toilettes de toute façon, enfin, elle croyait. Elle avait tout dit au fantôme qui aurait de toute façon vu son don et son vrai visage. Elle était son unique confidente. Et puis, à qui le répéterait-t-elle ? Elle passait beaucoup de temps là-bas, même pendant les pauses, pour y faire justement de vraies pauses. « Alors je t’ai suivis et j’ai vu ce que tu étais. » Elle la sortit de ses pensées. « Ca va, j’ai compris. Et qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? Arrête de tourner autour du pot. » Elle avait très vite compris où la vipère voulait en venir. Elle se demandait bien ce qu’elle allait lui faire faire. Elle n’avait jamais eu d’ennemi, était le souffre douleur de personne et bien désormais, elle serait l’esclave de quelqu’un… « Je sais pas encore, mais je trouverais et tu le feras, ou sinon, tu sais ce qui sera dévoilé… » Le ton était rieur et sur ses mots elle partit. Juliet, retourna alors directement dans son dortoir. Il fallait qu’elle trouve un moyen de la réduire au silence sans être son esclave et elle trouverait. Mais en attendant, elle était si triste et terrorisée à l’idée que ça puisse être su qu’elle se roula en boule dans son lit et pleura un long moment.

Désormais, elle avait une ennemie, une cible, une personne qu’elle devait faire taire et fois de Dashwood elle y arriverait, elle trouverait la faille et détruirait la serpentarde. Elle avait gardé son don secret de tous pendant presque un an et ça continuerait. La vipère n’allait pas comprendre ce qui allait lui arriver. Elle était une métamorphomage et son pouvoir grandirait, elle ferait vivre un enfer à celle qui pensait la tenir en son pouvoir même si, pour l’instant, elle ne pouvait pas grand-chose contre elle… Elle deviendrait une autre personne pour elle sans qu’elle ne le sache, elle la détruirait, si elle ne le faisait pas, elle savait que ce serait sa fin. Et au passage elle détruirait tous les obscurs, mais pour l’instant, elle ne pouvait rien contre eux, sa maitrise de son pouvoir bien que bonne était bien trop faible, il faudrait qu’elle passe encore de nombreuses heures et années à s’entrainer à sa seconde identité dans les toilettes ou dans son lit, mais elle avait déjà fort à faire pour maintenir la première.