Le temps n'était pas propice aux palinodies et pourtant Sarah changeait d'opinion comme de chemise. Tantôt à se morfondre, tantôt en joie, tantôt en larmes. Solitaire ou entourée des quelques amis qu'il lui restait après tout ce qu'elle avait traversé, lâché et abandonné, la demoiselle vaquait à ses occupations. Or aujourd'hui son moral tout comme le temps n'était pas au beau fixe. Depuis deux bonnes heures qu'elle était réveillée, Sarah de lamentait avec une vigueur de quoi faire pâlir de jalousie la célèbre Mimi Geignarde. Regardant nonchalamment le ciel par la fenêtre là plus proche, la demoiselle attendait. Qu'attendait-elle ? Seul le mektoub semblait encore avoir de l'influence sur la vie de la gamine. « SARAH MANDLETON ! » ok le destin ET la voix de cette jeune fille. La sixième année tressaillit quelque peu en cette puissante interpellation, mais c'était un jour sans et le corps de la poufsouffle se comparait à une coquille vide et abandonné par un Bernard l'ermite qui sentait le besoin de changer de forme. Sans sourciller, la demoiselle releva des grands yeux pâles vers la serpentard et sembla demander qu'elle aventure l'attendait. « Tu deviens insupportable et inintéressante. Je sais que Fred n'est plus à Poudlard, mais il me reste des tâches ingrates à exécuter, tu ne peux pas m'abandonner comme cela... » Si la septième année avait eu pour but de faire sourire la gamine c'était perdu, si elle avait souhaité l'indigner le résultat était le même. La gamine n'avait pas bougé d'un poil. « Ok je sais ce qu'il te faut. Tu as intérêt à me retrouver devant la salle commune des verts et argent ce soir à 22h et ne soit pas en retard. » Cette fois-ci les grands yeux de la jaunes s'écarquillèrent avec horreur. La seule fois qu'elle y avait mis les pieds, sa vie avait failli la quitter, Sarah n'était pas encore prête à mourir, mais de l'autre côté pouvait-elle réellement désobéir à Roxanne ? Elle ouvrit la bouche et la referma plusieurs fois. « Tu viens seule, mais tu viens. Et ma vengeance sera terrible si tu te joues de moi. Je te le promets. » Face le regard noir, celui qui ne veut pas être contredit, Sarah n'avait plus le choix. Elle bégaya un « promis » rauque -car elle n'avait pas échauffé ses cordes vocales- et acquiesça en même temps de la tête. Sitôt la blonde partie, la gamine regretta son manque d'assurance. Roxanne voulait sûrement l'exécuter sur la place publique, il n'y avait pas autre raison à sa demande saugrenue.

Quelques heures plus tard, la sixième année reçut un hibou de son idole lui indiquant qu'il était préférable qu'elle s'habille en vert de la tête au pied. La demoiselle trouva l'idée excellente et partit à la conquête de ses habits du soir, après les cours bien sûr. Elle ne tenait pas à se faire renvoyer de Poudlard. Au bout d'un temps qui lui parut à la fois considérablement long et intensément trop court, l'adolescente, toute de vert vêtue, arpentait les couloirs avec le silence réservé aux fantômes. Elle se plaquait contre les murs à chaque tournant et rampait s'il le fallait. Elle se perdit trois fois, demanda son chemin à un tableau qui hurla qu'il dormait, elle courut à en perdre haleine jusqu'à une salle qu'elle reconnut comme celle où Cassiopée l'avait enfermée. Sentant qu'elle était sur le bon chemin, elle continua tout droit. Un courant d'air la fit frissonner et elle remit sur ses épaules la belle veste verte, donnée par Roxanne l'année passée, qu'elle avait ôtée durant sa course. Les couloirs se firent plus sombres et l'air de plus en plus frais ; elle s'approchait de son but. Elle regarda l'heure et vit qu'il était pile poil vingt-deux heures. Pour la première fois de sa vie, Sarah n'était pas en retard ni trop en avance. Alors elle marchait doucement en essayant de retrouver son chemin -parce qu'elle n'était pas loin mais pas arrivée non plus- un pan du mur s'ouvrit. Elle poussa un cri de surprise avant de reconnaître Roxanne. Tout énervée contre le monde qu'elle soit, la demoiselle ne put retenir un fier sourire. « Eh eh ! T'as vu je suis à l'heure ! »  Roxanne dit un truc bizarre avec ses pieds, attrapa Sarah par le bras et l'entraîna. La jeune fille, qui pensait naïvement aller dans la salle commune fut perturbée par le changement de direction surtout que la belle blonde ne semblait pas aller très droit. S'inquiétant pour le vieux elle lui demande ce qu'il passe et elle lui dit « oh ça ? Je te raconterai plus tard. »  et même si ça faisait dix minutes qu'elle était en train de lui voler sa vie, la petite blonde ne répondit rien et cala son bras pour soutenir la serpentard qui s'écarta vivement « j'ai pas besoin d'aide. J'suis pas bourrée. » Le déclic ne se fit toujours pas dans l'esprit de la jaune et noire et elle continua à avancer tant bien que mal, en craignant pour la blonde. Finalement la septième année s’arrêta devant un bout de mur et avant que Sarah n’ait le temps de poser de questions la blonde se mit à parler au mur, ou plutôt à lancer un sortilège, ou alors … « Serpensortia » wah magie, le mur s’ouvrit et sans qu’un serpent ne s’échappe. Tenant la main de la fière Weasley pour ne pas se perdre, Sarah suivait encore et toujours. Elle ne comprenait toujours pas le but, ni ce qui l’attendait, elle n’avait aucune idée de ce qui allait se passer maintenant. Alors elle se faufilait entre les gens Sarah tentait de mémoriser et reconnaître les visages, une grande partie des gens présent étaient des serpentards, très peu d’élève sous la sixième année, tous rigolaient très fort et semblaient heureux. Soudain les yeux de la jaune s’agrandirent : face à elle, une table. Donc de la nourriture. Chouette, elle avait bien fait de venir. Roxanne lui lâcha la main, pris un verre et une bouteille, servit allégrement le verre, marmonna « moi d’abord, avec la blaireau j’en ai besoin.» Puis elle prit un second verre, le remplit un peu, mis beaucoup de jus de citrouille et le tendit à la gamine qui attendait patiemment sans poser de questions.  « Bois. » annonça la blonde en tendant un verre à la jaune et noire. Sarah fronça les sourcils et, d’une toute petite voix, elle demanda. « Qu’est-ce qu’il y a dedans ? » La blonde mit le verre dans les mains de Sarah, tendit l’index vers le haut et articula en regardant la jeune fille. « Quand je dis quelque chose, tu le fais. Et là je te dis bois. » Inspirant une grande bouffée d’air, l’ex-poursuiveuse porta le verre à ses lèvres et les trempa dans le verre. Le jus de citrouille embaumait le tout, elle se dit que cela ne devait pas être trop difficile et, imitant les gestes de son idole, but le verre intégralement. Le liquide gonfla sa bouche avant de descendre -avec difficulté- dans la gorge en lui brûlant tout l’œsophage au passage. Elle toussa trois fois dès qu’elle eut fini d’avaler et porta la main à sa bouche. Ecœurant, brûlant. Elle tendit la main vers le bol de chips et en avala une bonne poignée. D’un œil mi amusé, mi désespéré la blonde examinait la scène. « Stefan j’ai gagné, file-moi la monnaie. » Le vert et argent qui observait lui aussi la scène s’arrêta perplexe. « Sérieux Mandleton, t’as jamais bu de ta vie ? Mais comment t’as fait pour survivre jusque-là ?» Sarah haussa les épaules, elle n’était pas encore à l’aise. Roxanne sourit et prit la bouteille et resservit la blondinette. Avec un peu plus d’alcool cette fois-ci. Elle attendit qu’elle finisse son verre et la regarda droit dans les yeux d’un air particulièrement sérieux. « Trois règles. La première : tu dis que tu es rentrée grâce à Stefan. La seconde : tu bois, mais si tu te ressers tu mets les choses toi-même. La troisième : évite Emily et ne fume pas.» Roxanne voulait que Sarah se détente, pas qu’elle se drogue. Stefan ne releva même pas, il s’en foutait au mieux il se battrait, au pire … ça n’intéressait personne. Le vert et argent les laissa pour aller draguer une fille plus loin, Roxanne lui resservit un verre avant de s’éloigner, Sarah se retrouva donc toute seule, son verre à la main. Euh. Regardant autour d’elle, alors que son gosier était toujours en feu, elle attendit. Le déluge sûrement, mais elle attendit tout de même.

« Hey Thiago t'es au courant pour ce soir ? » Le brun releva les yeux de son parchemin à peine recouvert d'encre et lança un regard d'incompréhension à son voisin de chambre qui avait un sourire collé sur ses lèvres. « Durden et Weasley ont fait passé le mot, soirée dans les sous-sols, Serpentard et quelques autres privilégiés. Ça te tente ? » Le brésilien haussa un sourcil avant de reposer son regard sur son parchemin et de marmonner une réponse inaudible à son compagnon de chambre. Voyant que ce dernier insistait, le brun leva la main en signe d'indifférence et lui fit clairement comprendre qu'il n'avait pas envie d'écouter ses mots une seconde de plus. Sentant la présence de son camarade de maison, le brun reposa sa plume sur la table avant de laisser sa tête basculer vers l'arrière et se poser contre le dossier mou du fauteuil dans lequel il était installé. Il déposa ensuite ses mains fraîches sur son visage et laissa échapper un soupir de ses lèvres. Lorsqu'il souleva ses paupières, il vit que la salle commune s'était complètement vidée et il jeta un coup d’œil à sa montre. Et merde, il avait dût s'endormir sur son fauteuil et personne n'avait eu l'intelligence de venir le réveiller. Puis les paroles du camarade de Thiago lui revinrent en mémoire et il en déduisit que tout le monde se trouvait dans la salle secrète où se déroulaient les soirées des verts et argent. Se relevant d'un mouvement imprécis, le jeune homme roula son parchemin et rangea ses affaires dans son sac de cours sans même prendre la peine de le remonter dans son dortoir, et il se dirigea vers la porte d'entrée de la salle commune, un bâillement lui décrochant la mâchoire tandis qu'il posait sa main sur la poignée. Puis il sortit enfin dans l'humidité des cachots et entendit la porte se refermer derrière lui avec fracas. Le jeune homme avança alors nonchalamment dans les couloirs, tournant à chaque détour, les mains glissées dans les poches de son pantalon d'uniforme noir qu'il n'avait pas enlevé. Un fin sourire parcourut ses lèvres tandis qu'il passait devant les cuisines, quelques souvenirs lui remontant en mémoire. Des souvenirs qui avaient stagné depuis deux mois. Depuis le bal, il n'avait pas eu de nouvelles de la blonde de Poufsouffle et n'avait pas cru nécessaire de lui en donner non plus.

Avec tous les événements déroulés durant l'été, il était clair que ni l'un ni l'autre n'avait la tête à conter fleurette à l'autre et Thiago devait bien avouer ne pas avoir cherché plus loin. Résultat, la rentrée était déjà passée et il n'avait pas eu l'occasion de parler avec Madelyn en tête à tête, observant juste d'un regard lointain sa relation avec Louis, cherchant des informations auprès des commères de sa maison dont Weasley était la reine. Tournant finalement pour la derrière fois, le brun sortit sa baguette et murmura le mot de passe avant que la porte ne coulisse et ne découvre la salle bondée et déjà envahie par des élèves complètement bourrés. Un soupir traversa ses lèvres tandis qu'il attrapait son paquet de cigarettes fermement bloqué dans la poche arrière de son pantalon et en sortit une avant de l'allumer avec le briquet d'un élève voisin. La fumée s'empara de ses poumons avant qu'il ne la recrache dans l'air glacé de la pièce et son regard parcourut la salle, à la recherche de visages connus. Il vit quelques personnes qu'il connaissait mais qu'il n'avait pas forcément envie de voir ce soir, il reconnut aussi la crinière brune de Durden qui était de dos et tourna rapidement les talons et enfin il s'arrêta juste à côté d'un mur. A côté de lui, un nuage de fumée d'une odeur spéciale et enivrante s'échappait d'un groupe de trois élèves, deux garçons et une fille, et Thiago se pencha vers eux, sa cigarette coincée entre ses lèvres. « Je peux ? » Le brun désigna du doigt le joint que tenait la fille entre ses doigts tout en plongeant son regard dans les yeux émeraudes de la jeune fille qui lui tendit avec un sourire ravageur. Laissant tomber sa cigarette contre le sol et l'écrasant du bout du pied, le jeune homme attrapa le joint avant de le porter à ses lèvres et de tirer dessus. Il sentit le bout de ses lèvres brûler légèrement sous le contact et bientôt la fumée glissa le long de sa gorge et de ses poumons. Réitérant l'expérience plusieurs fois, il finit par rendre son objet à la jeune fille tout en se penchant vers elle, ses lèvres allant chercher l'oreille de la demoiselle qu'il ne connaissait ni de nom ni de visage. « Merci ma belle. Et si t'as envie de passer la soirée avec quelqu'un d'autre que ces deux loosers, hésite pas » Il agrémenta ça d'un clin d’œil avant de tourner les talons et de s'enfoncer dans la masse d'élèves qui criaient et dansaient. Finalement, il vit de nouveau Durden de dos, accompagné de la chevelure dorée de Roxanne Weasley et les deux semblaient parler à une troisième personne qu'il ne pouvait pas voir d'ici. Mais bientôt, ce connard de Durden tourna les talons, la blonde fit de même quelques secondes plus tard, et le brun vit enfin le visage de la pauvre victime de ces deux abrutis : Mandleton. Première question : qu'est-ce que cette gamine faisait ici. Deuxième question : pourquoi avait-elle l'air si mal en point ? Et la réponse ne mit pas longtemps à germer dans l'esprit du jeune homme. Se frayant un chemin à travers la foule, le brun arriva bientôt à hauteur de la jeune fille et lui arracha presque le verre des mains tout en lui lançant un sourire. « Je t'emprunte ça deux minutes » Puis il posa le verre sur la table de sorte qu'il soit hors de portée de la jeune fille et il se tourna vers elle. S'appuyant contre la table en bois, il croisa les bras sur le devant de la poitrine avant de poser son regard sur la foule. Puis au bout de quelques secondes il tourna sa tête vers Sarah et ouvrit enfin la bouche. « Sarah c'est ça ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Surtout avec.. Durden et Weasley. » Il lança un regard noir à la silhouette de son pire ennemi avant de reposer son attention sur la jeune fille. « Oh merde, tu m'as l'air complètement bourrée, t'as bu quoi ? » Un rire étouffé et légèrement débile sortit de la bouche de la blonde et l brun recula d'un pas. « Me dis pas... C'est pas la première fois que tu bois rassure moi. » La jeune jaune et noir avait l'air complètement perdue, dans un autre monde, et elle fit un pas vers le jeune homme. [oclor=olive]« Sarah ? Ouhou Mandleton ça va ? » [/color]A croire qu'il avait la poisse avec les Poufsouffle en ce moment parce qu'il n'était pas du tout gâté. Levant la main, il la posa sur le front de la jeune fille qui était brûlant et attendit une réponse de sa part tandis que derrière lui des cris s'élevèrent. Il crut reconnaître la voix de Durden et une voix plus aîgue qui devait appartenir à une fille mais il ne se tourna pas, de peur que Sarah lui tombe dans les bras ou lui vomisse dessus. Ou les deux.

La tête de Roxanne était lourde mais elle déambulait comme si de rien était dans la foule d'élèves sur ses talons de dix centimètres, un énorme sourire aux lèvres. Son verre remplit dans une main, une cigarette dans l'autre, elle passait d'une personne à une autre, échangeant quelques mots rapides, quelques bises sur les joues, rien de plus. Elle s'était arrêté plusieurs minutes avec Anjelica avant de reprendre sa route vers Nathanaël et lui avait déposé un baiser sur la tempe puis était repartie voir son amie espagnole et les deux jeunes filles discutaient tranquillement et énergiquement, les yeux de Roxanne toujours aux aguets quant à repérer les derniers potins. Portant une nouvelle fois son verre à ses lèvres, son regard se posa sur la table où elle avait laissé la débile de Mandleton toute seule. Dire qu'elle avait ramenée Sarah pour rire à ses dépend avec Stefan et faire chier ledit Serpentard. Mais au final elle n'avait même pas envie de rester avec elle, à côté d'elle. Surtout si cette dernière parlait avec... Montgomery. La blonde faillit recracher son verre lorsqu'elle reconnut la crinière bouclée du brésilien de sa maison qui avait posé sa main sur le visage de la jeune jaune et noire. « Ca va Roxanne ? » La voix d'Anjelica lui parût lointaine et elle se redressa de toute sa hauteur avant de lui répondre que tout allait bien mais qu'elle avait juste quelque chose à régler. Vidant son verre d'un coup sec, la jeune femme le posa avec force sur la table avant de se frayer un chemin parmi la foule, saluant une ou deux personnes, s'arrêtant quelques secondes mais toujours déterminée à aller régler les choses avec Mandleton. Qu'elle vienne à cette soirée était une chose. Qu'elle se mette à draguer des Serpentard de classe préparatoire en était une autre. Cette gamine devait comprendre où était sa place et elle devait apprendre à y rester. Et cette gamine devait.. « Stefan ? » Le visage du brun se posta devant elle, une marque rouge sur la joue gauche, un sourire crispé sur les lèvres. « Tu vas où pj ? » « Oh ta gueule toi, laisse moi passer » Elle avança d'un pas mais elle sentit la poigne du jeune homme se resserrer autour de son bras et elle releva les yeux vers lui avec un regard noir. « Lâche moi, je dois aller voir Mandleton » « Elle est complètement bourrée tu t'en fous, elle va même pas se souvenir de la soirée lâche-la » Se détachant d'un coup sec de la poigne du jeune homme, la jeune femme éleva la voix à son tour, comme le serpent venait de le faire. « Elle est avec Montgomery alors fais ce que tu veux mais je vais lui apprendre qu'il faut pas se prendre pour quelqu'un qu'elle est pas »

Tournant les talons, la jeune femme arriva en quelques pas juste devant la jaune et noir et posa ses mais sur ses hanches avant de commencer. « Qu'est-ce que tu me fais là, Mandleton. Tu t'es cru où ? Un verre et c'est fini ? » « En plus tu choisis le plus moche et le plus con des serpents. En plus d'être jaune t'es bête. Non mais en fait ça va ensemble » La blonde se tourna vers Stefan qui venait de rejoindre le petit groupe assez étrange qu'ils formaient tous ensemble. « Ah bah tiens t'es là finalement » Elle ne laissa même pas le brun répondre mais un sourire fit frémir ses lèvres après les dernières paroles de son camarade de maison. Puis elle plongea ses yeux dans ceux de la blonde en face d'elle et reprit la parole. « Ecoute, t'es pas venue ici pour faire ton cinéma, on voulait juste que tu te détendes mais pas trop non plus, tu vois ce que je veux dire ? » Elle leva une des ses mains devant le visage de la jeune fille pour la faire taire avant même qu'elle parle et reprit. « T'es gentille, mais t'évite de te donner en spectacle devant tout le monde. Et là tu te donnes en spectacle, donc arrête moi ça tout de suite » Un soupir traversa les lèvres de la jeune femme et elle reprit encore la parole tout en se penchant vers le visage de la jeune fille. Ses pensées étaient embrouillées par l'alcool qui coulait dans ses veines en ce moment. Elle faillit même perdre l'équilibre mais se reprit rapidement avant de reprendre la parole. « Donc arrête Sarah. T’impressionne personne et tu fais rire encore moins de monde, alors stop. Contentes toi de rester tel que tout le monde te voit et te connaît, c'est à dire rien. » Sa voix était méchante et ses mots aussi, mais elle se rendait à moitié compte de la brutalité des mots parce que son esprit était embrumé, bien trop noyé sous les vapeurs d'alcool. Elle sentit alors une pression sur son bras et quelqu'un la tira en arrière, l'obligeant à s'éloigner de la Poufousffle. « Durden lâche moi putain, lâche moi ! » Mais le brun ne l'écouta pas et ne la lâcha pas. Bientôt, les silhouettes de Thiago et de Sarah disparurent de son champ de vision. La blonde essaya de retirer son bras mais le jeune homme était trop fort comparé à elle et elle ressemblait plus à une poupée de chiffon en ce moment précis qu'à autre chose. « Lâcheuuuuuuh moi » Il ne s'arrêtait pas, traversant la marée humaine et se dirigeant vraisemblablement vers la porte d'entrée. « TU VAS QUAND MËME PAS ME VIRER DE MA PROPRE SOIREE » Le bruit d'une porte qui se referme fut la seule réponse que la blonde obtenue et bientôt elle n'entendit plus la musique qu'à travers le pan de mur. Stefan lâcha enfin son bras et la blonde recula et lança un regard noir à Stefan. « T'es pas drôle putain, t'es pas marrant du tout. Pourquoi tu veux pas que je parles à Sarah ? » Un soupir s'échappa une nouvelle fois de ses lèvres et elle se rapprocha de Stefan avant de quasiment s'étaler contre lui. « 'Tain Stefan, ça sert à quoi de la faire boire si je peux même pas voir le résultat ? » Et elle leva ses yeux vers le visage du jeune homme en espérant l'amadouer pour qu'il la laisse rentrer. Mais voyant que cela ne marchait pas, elle se décolla de lui, attendit deux secondes dans le silence, avant de courir vers la porte. Pas assez rapide, la jeune fille fut rattrapée par les deux bras de Stefan contre son ventre et elle fut carrément soulevée de l'autre côté du couloir. Soirée de merde.

Elle était là sans vraiment savoir pourquoi. Roxanne lui avait dit qu’il fallait qu’elle s’amuse et se détende un peu, mais quel était l’intérêt ? Sa gorge était en feu et, puisqu’elle avait fini par avaler l’intégralité du second verre qu’elle avait dans les mains, ses yeux ne voyait plus clair et -mieux encore- tout le monde était trop beau et trop souriant. La demoiselle souriait d’ailleurs aussi à qui mieux-mieux parce que finalement, la tête qui lui tournait et le flou devant son regard la faisait penser à une attraction dans un manège ou autre et c’était vachement amusant. Elle déposa son verre sur la table ne savait pas quoi en faire et attendit. Un garçon passa par là et, voyant son verre vide, le rempli avec un clin d’œil. C’était quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, ou qu’elle ne reconnaissait pas ?, en tout cas il avait tous l’air sympathique ici. Laissant son regard vagabonder, elle porta le verre à ses lèvres sans même réfléchir ce qu’elle faisait et commença à boire. Cet alcool était encore plus fort que les précédents et s’étouffa un peu devant la surprise. Le jus de citrouille c’était tout de même bien meilleur, il ne fallait pas se le cacher. Ses yeux étaient perdus dans la foule si bien qu’elle ne sentit même pas la présence du garçon qui s’était rapproché. « Je t'emprunte ça deux minutes » Elle sursauta devant la voix si proche de son oreille, la voix si douce de ce jeune homme qu’elle ne reconnaissait pas encore. La blondinette mit quelques secondes à comprendre ce qu’il s’était passé et c’est lorsqu’elle voulut porter le verre à sa bouche qu’elle saisit l’ampleur de la chose. Il lui avait emprunté son verre, enfin apparemment non parce qu’il ne l’avait pas dans les mains. C’était bizarre ça, pourquoi lui avait-il prit son verre si ce n’était pas pour le boire ? Il faudrait qu’elle lui pose la question si jamais elle retrouvait le mécanisme pour parler. « Sarah c'est ça ? » Ohh, il connaissait son prénom. Elle releva ses beaux yeux vers le jeune homme et … Thiago. Elle en avait entendu parler, elle l’avait admiré, merlin qu’il était beau, et grand, et séduisant. Elle battit plusieurs fois des paupières jusqu’à le voir nettement et l’admira quelques secondes la bouche ouverte. « Qu'est-ce que tu fais ici ? Surtout avec.. Durden et Weasley. » D’un geste frénétique de la tête, elle essaya de remettre ses idées au clair, ah oui, elle avait reçu des ordres et des directives qu’il fallait qu’elle suive ! Elle leva un doigt pour tenter d’appuyer ce qu’elle voulait et dire et se rendit compte que son doigt était super beau. C’était à elle ça ? Son regard, fixé sur son index droit, était comme surpris et béat devant une déesse. Sarah venait juste de redécouvrir ses membres du corps. « Oh merde, tu m'as l'air complètement bourrée, t'as bu quoi ? » Ah, c’était donc ça être bourré ? Elle comprenait mieux, enfin tout restait tout flou. Ils parlaient de quoi déjà ? Elle releva la tête vers le bel homme à bouclette et lui sourit, son sourire se ressentait jusque dans ses yeux pétillants. Pour l’instant elle pétait le feu et la joie, elle était heureuse sans comprendre rien à ce qu’il se passait. Si c’était ça être bourré, il fallait qu’elle le fasse plus souvent. « Me dis pas... C'est pas la première fois que tu bois rassure moi. » Elle pencha sa tête à droite puis à gauche, comme dans une danse sensuelle avec elle-même. Elle ne comprenait pas tout, mais était heureuse. Elle aurait bien voulu lui répondre, mais elle n’en voyait pas l’utilité. Du moins pour l’instant. « Sarah ? Ouhou Mandleton ça va ? » Elle releva brusquement la tête vers lui. Ça y était, elle avait envie de parler, mais d’abord elle avait envie de retrouver son verre qui lui donnait l’impression de danser parmi les étoiles. Et puis elle voulait en savoir plus sur lui. L’alcool lui délia la langue et permit à son cerveau de se lâcher. « Comment tu connais mon prénom, Ô beau gosse ? Toi, c’est Thiago c’est ça ? Enfin non, c’est pas ça, je sais que c’est ça. Parce que t’es brésilien et que t’es beau, c’est Madelyn qui me l’a dit. Une fois j’avais trop peur du noir, alors je suis allée dormir dans son lit parce que je voulais pas être toute seule et comme je l’avais réveillée elle n’arrivait plus à dormir. Alors elle m’a raconté des milliers de chose et elle m’a dit que tu étais beau. Et c’est vrai que tu es beau. Très beau. » Elle s’arrêta quelques secondes de déblatérer sur des sujets inintéressants et regarda autour d’elle. Le monde dansait trop vite, comme si tous étaient pris dans un tango déchaîné, il valait mieux pour la demoiselle qu’elle se penche sur le jeune homme, c’était bien plus facile à suivre. Leurs pupilles se croisèrent et elle se souvint de quelques bribes de conversations qui n’avaient eu lieu que quelques secondes auparavant. « J’ai une question pour toi, pourquoi tu as pris mon verre alors que tu ne le bois pas ? Je peux le récupérer ? Attends ne dis pas non, j’ai pas dit les bonnes choses : je peux le récupérer beau-gosse s’il te plait ? » Elle-même ne savait pas trop ce qu’elle faisait, le draguer peut être ? Mais en s’y prenant comme un pied, on ne lui avait jamais appris à faire les choses bien et avec Xander elle n’avait fait qu’être naturelle. Ah, ça elle savait faire. Enfin non, normalement elle ne parlait pas autant avec les inconnus. Elle fronça les sourcils. « Pourquoi j’ai chaud comme ça ? C’est parce que tu es tout près de moi que mon cœur bat si vite ? » Elle posa sa main sur le cœur du garçon et tenta de compter les battements. « Le tiens bat normalement, enfin je crois, je ne suis pas médicomage. Mais je suis très douée pour réparer les bobos, tu as un bobo quelque part toi ? » Elle le regarda avec une innocence enfantine qui, pourtant, avait envie de faire quelque chose d’adulte. Comme si elle avait grandi tout en restant enfant. Ou l’inverse. Son cerveau était aussi embrouillé que ses paroles. Elle jeta un regard en arrière et vit son verre qui n’était qu’à quelques centimètres de sa main. Elle la tendit alors, mais une autre main se posa sur son poignet et … « Oh, toi aussi ça te fait des palpitement… des palpitations ? Oh. On est relié par le lien de la magie de l’amouuuur. » Mais avant qu’elle ne puisse dire quoique ce soit de plus, ou même que Thiago n’ait le temps de répondre, la blonde lui coupa la parole. « Ecoute, t'es pas venue ici pour faire ton cinéma, on voulait juste que tu te détendes mais pas trop non plus, tu vois ce que je veux dire ? » Non, elle ne voyait rien et ne comprenait rien, pourquoi est-ce qu’elle venait lui parler et surtout de quoi ? L’esprit de la petite fille était totalement embrouillé et les paroles de la blonde ne l’aidaient pas. Elle fronça les sourcils et se retourna vers son amie de la soirée. Elle ouvrit la bouche pour tenter de répondre et … « Donc arrête Sarah. Alors stop. Contentes toi de rester tel que tout le monde te voit et te connaît, c'est à dire rien. » Sarah était égal à rien ? Mais, c’était méchant ça. Une moue de tristesse se forma sur le visage de la jaune et noire, une larme pourrait presque se pointer sur le côté de sa joue tellement ses réactions étaient amplifiées par ce qu’elle avait bu. Elle plongea son regard dans celui du serpentard qui se trouvait derrière. Elle avait besoin d’aide, Thiago ne bougeait pas, Roxanne s’énervait et Stefan avait l’air de rire de la situation. « Mais je comprends pas, je dois faire quoi ? Dis-moi Roxanne et je ferais … Roxanne ? » Le temps qu’elle se retourne vers Thiago puis vers Roxanne, la blonde avait disparu. Zoup, envolée en fumée. Disparue. Pourquoi ? La sixième année fronça les sourcils et se tourna vers le serpentard. « Je comprends pas, elle a disparu ? Ou elle n’a jamais été là et je l’ai rêvée ? » Elle cherchait vraiment des réponses, même si elle cherchait encore plus son verre. Elle retendit la main vers son verre en le suppliant du regard. « Allez s’il te plait, juste encore peu. Et je serais sage. Je ferais tout ce que tu me diras et tu seras fier de moi. S’il te plait, s’il te plait, s’il te plait. » Le regard suppliant de la jeune fille qui se perdait dans les yeux bleus du serpentard.

Le brun était noyé dans cette masse d'élèves qui dérivaient tous lentement mais sûrement sur le fleuve de la débauche et de la parte de contrôle total, choses qu'il avaient à maintes reprises eut la malchance de voir, y assistant, complètement impuissant face au pouvoir ravageur de l'alcool. Tandis qu'autour de lui, tous les élèves enfilaient verre sur verre et que les conversations montaient déjà d'un ton, organisant un brouhaha obscur en fond sonore, le brun avait jeté son dévolu sur la pauvre jaune et noir qu'il avait vu débarqué en compagnie de Weasley et Durden, et qui n'avait pas l'air d'être à sa place. Lui ayant gentiment arraché le verre des mains une fois qu'il fut arrivé à ses côtés, le brun se demandait bien ce qu'elle pouvait faire ici tandis que son regard dévisageait sans gêne le visage innocent de la blonde. « Comment tu connais mon prénom, Ô beau gosse ? Toi, c’est Thiago c’est ça ? Enfin non, c’est pas ça, je sais que c’est ça. Parce que t’es brésilien et que t’es beau, c’est Madelyn qui me l’a dit. Une fois j’avais trop peur du noir, alors je suis allée dormir dans son lit parce que je voulais pas être toute seule et comme je l’avais réveillée elle n’arrivait plus à dormir. Alors elle m’a raconté des milliers de chose et elle m’a dit que tu étais beau. Et c’est vrai que tu es beau. Très beau. » Ok.. Un pâle sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme tandis qu'il se servait un verre sans aucune once d'alcool et qu'il portait le liquide à ses lèvres, un ricanement s'échappant de ses lèvres. Il avait déjà là la preuve de plusieurs faits et rumeurs. Primo, Mandleton parlait, et elle parlait beaucoup, et sans s'arrêter. Elle devait posséder au moins quatre poumons pour ne pas reprendre sa respiration en plein milieu de ses tirades qui partaient dans tous les sens. Secundo, Madelyn le trouvait canon – ce qui, entre nous, n'était pas étonnant ahem – et en plus elle en parlait à ses copines. La classe. Et tertio, la blonde ne tenait pas l'alcool. Mais alors pas du tout, parce que vu la manière dont elle lui parlait, elle devait avoir les pensées déjà bien embrouillées par les vapeurs alcoolisées. « J’ai une question pour toi, pourquoi tu as pris mon verre alors que tu ne le bois pas ? Je peux le récupérer ? Attends ne dis pas non, j’ai pas dit les bonnes choses : je peux le récupérer beau-gosse s’il te plaît ? » Oh merde, elle divaguait carrément. Le brun faillit en recracher le jus de citrouille qu'il venait d'avaler et préféra reposer son verre tout en éloignant au maximum celui de la jeune fille, histoire qu'elle ne puisse pas y tremper ses lèvres une nouvelle fois. Croisant les bras sur le devant de la poitrine, le jeune homme s'appuya contre la table du buffet et un rictus se dessina sur ses lèvres. Il était tiraillé entre l'envie de rire et de pleurer, mais l'envie de rire fut plus forte et il ne pouvait s'empêcher de trouver la demoiselle attachante malgré les grammes d'alcool qui devaient se mélanger avec son sang à l'heure actuelle. « Parce que j'aime jouer à cache cache, donc je cache le verres des gens parce que c'est drôle tu vois » Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres tandis que la blondinette écarquillait les yeux l'espace d'une seconde, lui donnant l'air encore plus folle que lorsqu'elle ouvrait la bouche, ce qui, en soit, était un exploit à lui tout seul. Mais la jaune et noir passa bien vite à autre chose, comme si son cerveau fonctionnait à vive allure, changeant de sujet très rapidement et ne prenant même pas en compte les réponses à ses questionnements précédents. Oui, la jeune fille était complètement sous l'influence de l'alcool qui lui faisait dire n'importe quoi. « Pourquoi j’ai chaud comme ça ? C’est parce que tu es tout près de moi que mon cœur bat si vite ? » La main de la sixième année se leva et vint se poser sur le torse du jeune homme qui se laissa faire, les bras toujours croisés juste en dessous de là où la main de Sarah venait de s'appuyer. Il observa les traits de la jeune fille se contracter dans un air concentré et ses lèvres bouger légèrement comme si elle comptait quelque chose. « Le tiens bat normalement, enfin je crois, je ne suis pas médicomage. Mais je suis très douée pour réparer les bobos, tu as un bobo quelque part toi ? » Oh merde. Un rire s'échappa des lèvres du brun tandis qu'il décroisait les bras et levait la main pour venir la poser sur les cheveux de la jeune fille, la caressant légèrement comme un adulte le ferait à une enfant un petit peu dépassée par les événements qui se produisaient autour d'elle.

« Je pense qu'il va falloir que tu ren- » Mais déjà la main de la jeune fille se dirigeait vers son verre avec la rapidité, approximative, d'une personne qui vient de repérer son ambroisie. Seulement Thiago avait plus de réflexes et en plus ses mouvements n'étaient pas dictés par l'alcool, et donc ils étaient bien moins embrouillés que ceux de Mandleton. Posant ses doigts autour du poignet de la jeune fille, il vit son visage se tourner vers lui avec un sourire béat. « Oh, toi aussi ça te fait des palpitement… des palpitations ? Oh. On est relié par le lien de la magie de l’amouuuur. » Merlin, aidez le. Le brun haussa un sourcil et ouvrit la bouche pour rétorquer quelque chose ou même tenter de ramener Sarah dans son dortoir pour qu'elle se repose et aille vomir ses tripes dans sa propre salle de bain, mais une voix derrière lui s'éleva et il se retourna en même temps que Sarah pour se retrouver face à une blondasse aux mouvements incertains qui tenait un verre dans sa main et qui fusillait la jaune et noir du regard. Lâchant le poignet de Mandleton, Thiago s'appuya de nouveau sur le buffet et un sourire vint se caler sur ses lèvres tandis que la blonde Weasley ouvrait le bouche, laissant échapper son venin. « En plus tu choisis le plus moche et le plus con des serpents. En plus d'être jaune t'es bête. Non mais en fait ça va ensemble » Et voilà que l'autre serpent le plus débile de toute l'école venait ramener son discours d'alcoolique dans la conversation, histoire de bien enfoncer le clou dans le mur et bien se noyer sous un ridicule sans nom. Le brésilien ne pût s'empêcher de fusiller du regard Durden, mais bientôt ses lèvres tressaillirent et il ne pouvait que s'empêcher de sourire tandis que les deux serpents emmêlaient leurs conversations pâteuses. « Attends, verse pas toute ta rage sur la pauvre mandlethon, il en faut pour ce connard aussi. Regarde-le qui jouit de sa position, il semble s’éclater là. Viens m’voir si t’es un homme, plutôt que … » Le brun éclata cette fois-ci de rire et ne s'excusa même pas tant la scène était empli d'un pathétisme à pleurer de rire. « Tu tiens même pas debout Durcon, casse toi avant de te ridiculiser encore plus » Durden, pensait vraiment qu'avec l'alcool qu'il avait dans le sang et la pouffiasse qui hurlait à ses côtés, il avait la moindre chance de terminer debout si jamais il cherchait Thiago ? Le serpent n'avait qu'à le pousser avec son index pour que Durden vacille et se casse la gueule devant tout le monde. Et ce dernier sembla réalisé l'idiotie de ses paroles puisqu'il attrapa bientôt le bras de Roxanne et l'emmena à travers la foule d'élèves, disparaissant enfin de la vue de Thiago. « Mais je comprends pas, je dois faire quoi ? Dis-moi Roxanne et je ferais … Roxanne ? » Sa soirée était loin d'être terminée... Le brun porta ses doigts à son visage et se pinça l'arête du nez en inspirant profondément tandis que Sarah semblait réellement déboussolée alors que la sortie des deux verts et argent n'avait pas du tout été discrète à cause des cris de babouin que la blonde avait poussé. « Je comprends pas, elle a disparu ? Ou elle n’a jamais été là et je l’ai rêvée ? » C'était tellement facile que ce n'était même pas drôle. Le brun aurait pût lui faire avaler tellement n'importe quoi qu'il se serait sentit coupable de le faire. « Allez s’il te plaît, juste encore peu. Et je serais sage. Je ferais tout ce que tu me diras et tu seras fier de moi. S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît. » Ah ça non. « T'as assez bu comme ça mademoiselle. On va s'éloigner du bar hein, tu seras gentille » Et avant même que Sarah ait eu le temps de rétorquer quelque chose, ce qui était donc très rapide, le brun se pencha et attrapa ses jambes avant de faire passer le corps de la blonde sur son épaule, ses mains gardant bien en prise la taille de la demoiselle. La tête de Sarah se retrouva donc dans le dos de Thiago, ses cheveux balayant la chemise du jeune homme qui se fraya un passage à travers les élèves complètement déchirés de la pièce. Puis, une fois qu'il fut assez loin du bar et dans un coin assez isolé pour que Sarah puisse raconter n'importe quoi sans que quelqu'un vienne lui crier dessus, le brésilien se décida enfin à reposer la jaune et noir sur le sol. Il aurait déjà dût fuir depuis plus de dix minutes maintenant, mais il ne pouvait clairement se résoudre à la laisser la jeune fille seule ici, surtout dans l'état dans lequel elle était. « On va faire un jeu ok ? » Comme les enfants, il fallait appâter la blonde avec des phrases de ce genre, histoire que toute son attention soit focalisée sur le brésilien, et c'est ce qu'il recherchait. « On joue à action ou vérité. Et dès que je perd, genre que je veux pas répondre à la question ou que je fais pas l'action, t'as le droit à UNE gorgée. Et si je gagne, on fait un pas vers la sortie. » Sortie qui n'était pas si loin que ça, pas fou le Thiago. En espérant que cela allait marcher, et puis, vu l'état de Sarah il n'avait pas trop de soucis à se faire. En plus il pourrait peut-être apprendre des choses intéressantes ou même voir la jeune fille réaliser des actions pour le faire rire. Quitte à rester coincé ici, autant qu'il en profite pour se marrer un coup.

Le regard de Sarah s’était perdu depuis longtemps. Elle errait dans un labyrinthe sans fin, pensant regarder objectivement une fête entre serpentard. En réalité, elle ne cherchait que son verre disparu et ne voyait que le jeune homme en face d’elle. « Parce que j'aime jouer à cache cache, donc je cache le verres des gens parce que c'est drôle tu vois » Oh, c’était un rigolo. La poufsouffle rigola niaisement à sa blague, en partie parce qu’elle n’avait pas compris qu’il se jouait d’elle plutôt que de jouer avec elle. Tant pis, la demoiselle ne voyait pas réellement la différence vu son état et elle en profiterait pour jouer un peu. Elle avait toujours aimé les jeux. La jaune leva un doigt et s’exprima. « Donc puisque je connais les règles du jeu, tu me dis ‘chaud’ ou ‘froid’ et moi je dois le trouver, c’est ça ? » La blondinette se pencha sur le côté pour essayer de trouver ce qui lui manquait. C’était étrange cette addiction si rapide pour un verre d’alcool qu’elle n’avait jamais goûté auparavant, mais ce n’était pas de sa faute, puisque Thiago lui interdisait elle voulait le récupérer. Sarah n’était qu’une gamine qui cherchait toujours à se faire bien voir, mais avec son esprit embué d’alcool elle n’agissait que spontanément : comme un gros bébé. « Oh oh ! Je l’ai vu ! Il est làààà. » tenta-t-elle en pointant son doigt droit devant elle. En réalité elle pointait une bouteille rouge, mais avec son regard flou, elle était plus facile à localiser qu’un verre translucide. Elle se déplaça d’une fesse sur la gauche pour l’attraper, sauf qu’elle était une chaise et donc manqua de se casser la gueule. Heureusement que le brun était en pleine capacité et la rattrapa par le poignet. Sarah divagua alors pour de bon, ses paroles ne possédaient plus la moindre once d’intelligence. Les mots sortaient de sa bouche avec une facilité déconcertante, théoriquement elle gardait la forme SVO de la langue anglaise, mais objectivement, les mots ne suivaient aucun ordre logique.

Alors que la jaune et noire se perdait dans la contemplation de son amour naissant -et réciproque si si- pour Thiago, une bourrasque blonde fit son apparition. La pauvre Mandleton ne comprit rien à ce qui se passait, car dès qu’elle eut terminé de l’engueuler, elle disparut. Un instant, la blonde crut à un rêve. Seulement, avant qu’elle n’ait le temps de comprendre ce qu’il s’était réellement passé, la brun se remit à parler. « T'as assez bu comme ça mademoiselle.  » Elle releva une petite tête étonnée et vit son propre bras en direction du verre. Un rire de débile s’échappa de ses lèvres. « Oh ! Le coquin, il est parti sans que je lui ai dit de le faire. Oh !» Sérieusement elle n’avait même pas fait d’approche consciente. Enfin si, peut être. Oh, tout était si difficile et si mélangeait. « La tête tourne toujours comme ça ? » Elle ne savait même plus si elle parlait à voix haute ou si c’était dans son esprit. Qu’importe, les gens avaient l’habitude de la laisser parler dans son coin à elle-même. « On va s'éloigner du bar hein, tu seras gentille. » Le visage de la blonde se transforma et elle fit un immense sourire. Oui, elle était gentille, hihi, pensa-t-elle de manière totalement niaise et ridicule. Merlin merci, cette fois-ci sa pensée n’avait pas traversé ses lèvres. Il l’aida à descendre de son tabouret et elle se laissa porter. Elle avait l’impression de voler dans les airs, Merlin que c’était agréable d’avoir des ailes, elle avait toujours souhaité en posséder ! Et dire qu’il suffisait de boire pour cela ! Pff, si seulement elle l’avait su plus tôt ! Soudain son derrière se posa sur une chaise et ses pieds retrouvèrent le sol, elle fronça les sourcils et tendit les bras. Rien. D’un air dépité et malheureux elle s’exclama. « Oh bah, je ne sais plus voler. » Et des semblants de larmes se formèrent au coin de son œil droit. A peine expressive la petite fille. Alors qu’elle allait se mettre à faire un caprice, le brun la coupa et lui offrit une nouvelle distraction.  « On va faire un jeu ok ? » Les yeux de la poufsouffle s’écarquillèrent avec joie. Elle venait de trouver un nouveau caillou qui lui ferait oublier sa chute. Elle réagissait exactement comme une enfant à qui on passe ses caprices en lui offrant un cadeau. Certes, Thiago n’était obligé à rien, mais elle aimait tellement les jeux qu’elle était plus qu’heureuse de le voir rester avec elle. « On joue à action ou vérité. Et dès que je perds, genre que je veux pas répondre à la question ou que je fais pas l'action, t'as le droit à UNE gorgée. Et si je gagne, on fait un pas vers la sortie. » Oula, trop d’information d’un coup. La fillette ferma les yeux pour tenter d’assimiler toutes les choses et ne les rouvrit que quelques secondes plus. « Tu me rediras si j’oublie les règles, c’est qu’il est super compliqué ton jeu, enfin les règles où on boit et fait des pas, là. Mais il est super bien ! J’suis chiche. » Les mots sortaient comme ils se formaient dans son esprit donc. Elle souriait à pleines dents. Elle essaya de se concentrer pour faire n’importe quelle action, elle était prête. Soudain, elle se rendit compte que le serpentard la regardait. Elle fronça les sourcils sans comprendre et le questionna. « Ahh ? Parce que c’est moi qui commencer à poser. Oh. Euh. Attends. » Cela changeait tout, hum. C’était difficile, que pouvait-elle poser comme question ? Que pouvait-il faire comme défi ? D’habitude quand elle jouait avec ses copines elle avait toujours des tonnes d’idées loufoques, mais il ne fallait pas faire peur au garçon -comme si elle avait besoin d’en faire encore pour le terrifier de sa bêtise-, elle réfléchit donc avec force. « Bon, bah, euh, on va dire que tu … Ah oui, non. D’abord tu dois me dire action ou vérité en fait c’est ça ? » Elle le regarda droit dans les yeux en attendant qu’il réponde. Elle espérait qu’il prenne son temps parce qu’elle n’avait de question ni pour l’un, ni pour l’autre. « Ok donc une action. Hum, Tu dois imiter le singe pendant une minute entière ! Je compte. » L’avantage avec Sarah c’est qu’elle n’avait pas un esprit pervers ou dégueulasse, non elle était juste débile.