Assise confortablement dans un fauteuil. Je m’appelle Anjelica d’Alvarez. Pardon ? Cela ne sonne pas ‘So British’? Mon accent vous fait sourire ? Vous le trouvez charmant ? Ce n’est pas si mal pour quelqu’un de non-anglophone ? Allez-vous faire… Un sourire s’étend sur mes lèvres. Tentez donc d’apprendre l’Espagnol comme j’ai appris la langue de Shakespeare. Tentez de vous faire comprendre dans un pays dont vous ne connaissez rien. Quoi ? Vous vous attendiez à une brune douce et charmante ? Je suis navrée de vous décevoir mes chers amis. Ma chevelure épaisse et ondulée tire plutôt vers le brun avec des reflets châtain. A l’antipode du bleu azur mes yeux sont de couleur noisette mais ils peuvent facilement s’assombrir et se tenir si vous veniez à m’énerver. M’énerver. Je suis impulsive. Il m’arrive parfois de regretter mes excès. Il parait que je suis extrême dans mes actions… se redresse légèrement dans un froissement de tissus. Si je vous aime, je vous aime. Si je vous hais… je vous hais. Chez moi, tout est noir ou tout est blanc. Je ne m’encombre pas de ce type de problèmes : ‘Oh oui, il est gentil mais à petite dose’. Tu m’énerves, tu dégages. Pose lentement ses mains sur les accoudoirs. J’ai un franc parlé, aurais-je réellement besoin de vous le stipuler aux vues de ces premiers dires ? Ce que je pense, je le dis. Personne ne me marche sur les pieds. Lorsque les choses ne vont pas dans mon sens, je deviens colérique et brutale. Ils m’arrivent souvent d’envoyer voler les objets qui se trouve autour de moi avec les mains ; ou parfois à cause de ma magie que je ne contrôle plus vraiment. Je ne suis pas vraiment tolérante. Pourquoi le serais-je car de toute façon, j’ai souvent raison ? Je veux vivre ma vie comme je l’entends. Ma famille ? S’arrête de parler un instant et soupir.  Quelle famille ? Sept frères et sœurs ! Sept ! Une vraie mère pondeuse ma génitrice non ? Comment voulez-vous que vos parents prennent soin de vous, s’attardent sur vous, vous donne l’affection nécessaire à votre épanouissement quand il y a tant de bouche à nourrir ? Cependant, cela ne m’empêche pas d’être indépendante. Je sais parfaitement ce que je veux. Et ce que je veux, c’est briller. Ma voie est déjà toute tracée. Je veux devenir une journaliste reconnue. J’ai de l’ambition, certes, mais lorsqu’on veut réussir, il faut savoir se donner les moyens et ne pas rester les mains dans les poches ! Tout ceci n’est qu’une question de mental. Que voulez-vous, je suis rancunière, orgueilleuse, insubordonnée… et surtout possessive ! S’enfonce dans le fauteuil en riant. Comme je vous le disais, soit j’adhère, soit je n’adhère pas. Lorsque j’adhère, vous ne serez pas déçu. Et oui, je n’ai pas que des défauts tout de même… Je suis quelqu’un de très fidèle et sur qui on peut compter sans problème. Souvent la première à venir boire un verre en votre compagnie, je peux me montrer tout à fait sympathique lorsqu’on se donne la peine de me connaitre un minimum. Cependant, si vous veniez à me trahir, je n’aimerais pas être à votre place. Je sais me montrer plus que cruelle et très mauvaise. On ne trahit pas la confiance d’une Espagnole. Car en plus de cela, je suis fière et je n’aime pas perdre. Aux jeux comme dans la réalité. Je ferais tout pour me venger et je sais comment m’y prendre étant une personne plus que calculatrice.

Je suis née dans un tout petit village en Espagne au sein de l’immense famille d’Alvarez. J’imagine que vous avez déjà entendu parler de ce nom ? Non ? Hausse un sourcil et laisse échapper un petit sourire en coin. En même temps comment voudriez-vous connaitre un chorégraphe ancien danseur et une moldue sans travail ? Je dois tout de même reconnaitre le talent de mon père qui arrive à vivre de sa passion. Quant à ma mère... simple moldue sans travail... Qui aimerait avoir une telle vie ? Je devrais peut-être lui dire merci. Après tout, c’est grâce à elle que je sais ce que je veux devenir.

Si aux yeux de tous la famille semble parfaite, que la fratrie est belle à voir, je m’en éloigne toujours plus. Ils m’exaspèrent. A mon humble avis, ce sont tous des idiots insignifiants. Je ne me sens pas intégrée. Je voudrais être plus qu’une de ces sept enfants. Je voudrais être unique. Et ce droit, il revient à la petite dernière encore plus niaise que le reste de la famille. Naranja. Quel prénom en plus... Déjà que le mien me fait bien rire. Vous ne trouvez pas qu’il me colle à la peau ? J’ai lu dans un bouquin ce qu’il signifiait une fois ... Sociable, ouverte et communicative, Anjelica est une femme séduisante et charmante, soucieuse de son image de marque. Cela se manifestera soit extérieurement, par son apparence et son habillement, soit par ces choix ou ses conceptions de l'existence. Si on passe quelques détails, ma famille peut me reprocher mes choix mais après tout, ils l’avaient déjà intégré en m’affublant de ce prénom ! Hm ? Oui je me cache derrière des excuses à un gallion mais je trouve cela très amusant !

Vint alors le drame... Enfin, les frères et soeurs l’avaient vu venir petit à petit mais j’étais visiblement la seule à ne pas en être peinée. Sérieusement, il passait leur temps à se disputer... Ils croyaient être discrets mais il n’y avait pas un jour où leurs disputes ne faisaient pas irruption. Combien de fois j’ai surpris Nara en train de pleurer. Cette idiote pensait être la cause de tout ça. Comme cela m’amusait de lui dire qu’elle était responsable. Qu’elle était la dernière venue, que c’était parce qu’elle était moins bien que nous, les ainés... Crédule. Je ne sais pas combien de temps elle a pu y croire... Elle est tout de même dans la maison des Poufsouffle...

Enfin, tout cela pour dire, qu’ils finirent par divorcer. Le plus incroyable dans tout cela, c’est que ce fut ma mère qui récupéra notre garde ! Sérieusement ! Nous, sorciers, on allait vivre avec les moldus, avec une mère incapable de nous aider à gérer nos pouvoirs ! Vous ne trouvez pas que quelque chose cloche pour le coup ? Restez vivre dans un monde où ils étaient tous des êtres inférieurs. Après tout, ils nous sont forcément inférieurs ! Nous avons des pouvoirs, une puissance qui leur est inconnue ! Si nous le voulions, nous pourrions tous les détruire ! Et nous famille d’imbéciles, on se contente de rester dans un petit village moldu à cacher ce que nous sommes... Quand je vois mes frères et soeurs partir à Poudlard, je les envie. Je veux que ce soit enfin mon tour. Ne plus être toute seule à supporter Naranja... Et puis enfin le grand jour arriva.

J’ai dû alors faire mes premiers pas à Poudlard. Nous n’étions pas souvent aller en Angleterre. Ce pays morne et triste. Comment peuvent-ils survivre avec si peu de soleil et de chaleur ? Même moi je commence à perdre mon teint halé après toutes ces années. Ici, tout est différent. La guerre est présente partout, on la ressent. Pour ma plus grande fierté, j’ai intégré la maison des Serpentard. Cependant, cela ne faisait pas tout. Ici, tandis que les ‘adultes’ pensent mener la barque, nous, les étudiants, avons décidé d’agir. Dans l’ombre. Mon choix ne fut pas difficile. Enfin... Je me suis laissée prendre dans mon propre jeu et c’est ainsi qu’une rose noire vint décorer discrètement ma manche. Je n’ai rien perdu du regard de ma soeur lorsqu’elle se rendit compte de mon appartenance à ce groupe. Je me suis contentée de lui sourire. Un sourire froid. Un sourire méprisable. S’enfonce dans son siège et reste silencieuse pendant plusieurs minutes Tout est différent maintenant.